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Appel pour « Art et Anarchie » à distance

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Juil 202022
 

Du Salon du livre anarchiste de Montréal

Pour célébrer le retour en présentiel du Salon du livre anarchiste de Montréal, la fin de semaine du 6 et 7 août 2022, nous lançons un appel  pour créer et partager de l’art anarchiste et des bannières dans les rues de leurs villes et communautés à travers le monde. C’est une manière d’incarner l’amour et la solidarité qui nous unit, et aussi de démontrer concrètement que nous sommes toujours là, que l’anarchie est toujours bien vivante. De plus, c’est une façon de créer une exposition d’art et d’anarchie n’importe où et partout, puis d’afficher les photos de votre art de rue au salon du livre de cette année.

Aussi, durant le salon, nous encourageons les individus, les collectifs, les groupes et les éditeurs à apporter des bannières et à les accrocher le long de la clôture à l’extérieur du salon!

En ce qui concerne « Art et anarchie », l’idée est simple. Le 1er août ou avant :

  • Installez de l’art de rue dans les espaces publics – vos propres créations ou celles d’autres personnes (points en prime pour l’art de la rue sur les terres volées de Tio’tia:ke/Montréal)
  • Prenez des photos ou demander à unE amiE de le faire
  • Publiez la/les photos sur les réseaux sociaux, ou demandez à des amiEs de le faire, avec le hashtag #ArtAndAnarchy et #MTLAnarchistBookfair. Incluez l’emplacement, de manière aussi évasive ou spécifique que souhaitée
  • Envoyez-nous vos photos à (info [à] anarchistbookfair [point] ca) afin que nous puissions ensuite imprimer des copies et les afficher au Salon

Aidez-nous à passer le mot! Ce serait tellement beau de voir l’art et l’anarchie se propager à travers les frontières et les murs du monde entier,  et ça permettrait de nous rapprocher les unEs des autres

Mois d’action anti-détention

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Juil 192022
 

De Solidarité sans frontières

Mois d’action contre les prisons de migrant.e.s.
1-31 août 2022.

Après des années d’oppositions, la construction de la nouvelle prison de migrant.e.s à Laval est presque terminée. Si elle ouvre, elle va justifier et étendre la capacité et le pouvoir du gouvernement à détenir, surveiller et déporter des migrant.e.s, adultes et enfants tout en les forçant à rester dans des conditions de vie et de travail exploitantes.

Tout au long du mois d’août, Solidarité Sans Frontières a donc décidé d’organiser un mois d’action en opposition à la nouvelle prison de migrant.e.s mais aussi contre toutes formes de détention et d’enfermement forcé. Joignez-nous pour une série d’ateliers, de projections documentaires, et de manifestations pour affirmer: la seule alternative à la détention est un statut pour toutes et tous!

Contre la prison de migrant.e.s, contre toutes les prisons!
Libérez-les! Un statut pour toutes et tous!

Action logement

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Juil 172022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous, exploités,es de ce continent, avons manifesté notre colère en cette période de violence intense envers notre droit le plus fondamentale : l’accès à un toît confortable et abordable. Ce 1er juillet a été une nouvelle démonstration de l’échec du capitalisme en matière de droit humain. Une catastrophe sociale s’est répétée, comme à chaque année. Éxpulsions, évictions et une augmentation des ménages poussés à la rue, sans oublier les victimes de violence conjugale forcées à rester dans des situations dangereuses ainsi que les centres communautaires et les jeunes qui se sont retrouvés à la rue en cette période de déménagement nationale.

La souffrance quotidienne que nous vivons est humiliante et nous considérons que la peur doit changer de camps.

En ces temps où les militant.es autochtones luttant pour leur terres et leur avenir se font criminaliser et emprisonner dans la plus grande indifférence de la société canadienne, où les leaders syndicaux sont intimidés, où les recours aux scabs se multiplient dans les conflits de travail. Face à cette violence organisée, nous avons décidé de frapper un des nombreux projets immondes du Capital Canadien pour nous venger de ce système pourri. Cette entreprise mène plusieurs projets de construction de condos sur l’île et ce presque uniquement dans des quartiers populaires. Il est clair que McGill est un autre vecteur de gentrification de nos espaces de vies et de nos quartiers.

Comme plusieurs autres qui structurent la destruction de nos avenirs et endurcissent notre aliénation de vivre dans des environnements hostiles à qui nous sommes.

Tels les différentes générations de travailleurs,euses qui ont lutté sans relâche pour la conquête du droit de cité, nous continuons leurs combat pour la libération. C’est une lutte historique à finir!

Nous appelons aux gens de notre classe à s’organiser pour frapper à leur façon et selon leurs moyens les symboles de leur oppression et les projets immobiliers qui viennent pourrir nos quartiers pour ensuite nous expulser. Il faut aller plus loin que les cessions de baux!

Multiplions les actions de notre colère collective!
Feu sur Mcgill!
Feu sur nos proprios!

Des travailleurs,euses québécois,es en luttes!

Il n’y a pas d’incendiaire isolé.e

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Juil 112022
 

De Indymedia Lille

Affiche à télécharger en PDF 11 x 17

Ci-dessous, le texte de l’affiche :

Il n’y a pas d’incendiaire isolé.e

Un compagnon anarchiste, Ivan, a été arrêté en région parisienne le 11 juin 2022. Il est soupçonné de plusieurs incendies de voitures : plaques diplomatiques, voitures de riches, Enedis, entre autres. Nous reconnaissons l’incendie et le sabotage de voitures, d’antennes-relais, de pylônes électriques et d’enseignes comme une stratégie de la lutte anarchiste internationale.

L’omniprésence de nos ennemis fait leurs failles. Certaines cibles nous paraissent inatteignables, et pourtant, toutes leurs tentacules sont autant de talons d’Achille. Si le siège de telle entreprise est difficilement accessible, nous pouvons cramer une de ses nombreuses voitures, ses filiales et son alimentation électrique. Nous nous réjouissons de sectionner ces tentacules, seul.es ou en groupe, avec ou sans revendication, avec les moyens du bord ou des techniques plus perfectionnées. Ainsi, nous attaquons certaines structures de la domination.

Ces attaques ont lieu partout, tout le temps, parce qu’elles sont reproductibles et que les cibles sont à chaque coin de rue.

Nous attaquons parce que nous n’acceptons pas l’horreur de ce monde, parce que c’est un moyen de manifester notre solidarité, parce que nous voulons mettre un grain de sable dans l’engrenage du pouvoir. Pour toutes ces raisons, ces attaques nous donnent de la joie.

Solidarité avec les prisonnier.es anarchistes !
Liberté pour tou.te.s !
À l’attaque !

Des anarchistes (juillet 2022)

Capitalocène : Vendre le vent au Lac Saint-Jean

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Juil 092022
 

Du Collectif Emma Goldman

Toute l’organisation coloniale et capitaliste du monde concoure actuellement à une crise écologique qui mène à la disparition d’espèces, au réchauffement climatique, à la destruction de modes de vie et de cultures Autochtones, à la perte d’habitats et à des crises meurtrières chez les populations humaines (famines, hausses du coût de la vie, déplacements forcés de population, etc.). La marchandisation de tout fait office de loi dans cette ère où les projets destructeurs de l’environnement sont déifiés telle une manne. Après les plus grandes chutes que guettaient les promoteurs pour y installer des minicentrales “communautaires”, voilà que le vent est dans le viseur des vautours.

Ces vautours c’est la Société de l’énergie communautaire, qui rassemble le conseil de bande de Mashteuiatsh et les MRC du Domaine-du-Roy et Maria-Chapdelaine. Inspirée par les éoliennes Belle-Rivière à Saint-Gédéon, qui désolent désormais à des dizaines de kilomètres à la ronde, la Société fait actuellement évaluer le potentiel de plusieurs secteurs, dont la Branche Ouest de La Doré et la Lyonne à Saint-Félicien. Avec des arguments bancals tels que si la Société ne le fait pas le privé va le faire ou bien 100% des retombées ira dans les communautés, ces administrations bien de leur temps (le capitalocène) disent en gros comme Mme Thatcher qu’il n’y aurait aucune alternative – que nous devons embarquer à tête baissée dans les projets destructeurs. Pourtant, le bilan de la Société avec ses minicentrales de Val-Jalbert et de la 11e chute (Girardville) est assez critiquable. En plus du déni démocratique dont ont fait preuve les promoteurs, une partie considérable des sommes provenant des redevances ont été dilapidées par les MRC pour soutenir des infrastructures récréatives, sportives ou touristiques. Les territoires ruraux sont mis au pas pour la production de surplus d’énergie qui ne répondent pas aux besoins locaux (voire qui répond plutôt au monde futur du capitalisme et ses “villes intelligentes”, sa 5G, ses voitures électriques et tous ses gadgets) et c’est comme si il n’y avait pas d’autres moyens pour trouver les ressources localement pour s’occuper de la réfection des terrains de baseball. Les éoliennes ne sont pourtant pas sans impact comme le rapporte un article: “émission de gaz générés à la fabrication et au transport, déforestation, pollution lumineuse nocturne, impact sur les paysages, impact sur l’eau, assèchement des végétaux et des arbres, effet vortex en cas de feux de forêt, nuisances stroboscopiques, etc. [1]”.

Le capitalisme vert est une chimère tout comme l’argument qui veut que ce projet soit entièrement dédié aux besoins de la population. Dans ce système, il vient avant tout servir des intérêts privés, tout en étendant la main mise du Capital sur les territoires. La production d’énergies renouvelables n’est pas une mauvaise idée en soi. Le problème est que là on en produira toujours plus non pas pour nos besoins, mais juste pour le fric. Plutôt que de mener à la protection de la nature, cette logique nous mène à surconsommer davantage, à gaspiller et à observer toujours plus de choses, jusque dans les relations entre nous, comme de la marchandise.

Un anarchiste du Pekuakami

[1] Couac. “Vendre du vent”, Le Numéro zéro, 7 juillet 2022, https://lenumerozero.info/Vendre-du-vent-5762

Pas de nazis dans nos quartiers; pas de quartier pour les nazis!

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Juil 092022
 

De Montréal Antifasciste

Manifestation antifasciste à l’occasion du procès du néonazi Gabriel Sohier Chaput

À l’occasion de la dernière journée du procès pour incitation à la haine du propagandiste et idéologue néonazi Gabriel Sohier Chaput, le collectif Montréal Antifasciste a invité ses sympathisant·e·s à se réunir à l’extérieur du Palais de justice de Montréal pour rappeler que la lutte contre l’extrême droite, le suprémacisme blanc, les néonazis et toute autre variété d’idéologie fasciste et haineuse est avant tout un enjeu d’autodéfense communautaire, et non de répression policière ou de procédures judiciaires.

Rappelons que Sohier Chaput qui, sous le pseudonyme « Zeiger », s’est impliqué entre 2012 et 2018 dans plusieurs projets de propagande et de coordination du réseau néonazi international, dont le site The Daily Stormer et le forum Iron March, répond actuellement d’une accusation d’incitation à la haine pour un seul et unique article qu’il a écrit, parmi des centaines. Lire l’article de fond produit par Montréal Antifasciste sur l’affaire Zeiger : https://montreal-antifasciste.info/gabriel-sohier-chaput-aka-zeiger/

Les trois premières journées de son procès, en février et mars derniers, ont révélé une enquête policière bâclée et une poursuite mal préparée au regard de la somme de preuves accablantes déjà exposées par des journalistes de The Gazette dans une série d’articles publiés au printemps 2018 à l’issue d’une enquête menée par des militant·e·s antifascistes. Lire le bilan provisoire des trois premières journées du procès : https://bit.ly/3nDhzHn

Montréal Antifasciste écrivait à cette occasion : « Il est évident que les policiers et la Couronne ont complètement ignoré le travail réalisé par nos soins et par les journalistes de The Gazette qui ont exposé Zeiger au public (…). Cette ahurissante impréparation confirme deux choses que nous avons toujours soutenues : 1) la police ne prend pas du tout au sérieux la menace que représente l’extrême droite et les courants néofascistes; et 2) ça n’est pas dans les tribunaux que la véritable justice s’obtient, mais dans la solidarité et l’autodéfense communautaire. »

À titre d’exemple, Sohier Chaput n’a pas eu à répondre de sa participation centrale dans le projet Iron March, un point de rencontre névralgique pour les militants néonazis du monde entier désireux de recourir à la violence contre leurs ennemis. C’est notamment sur ce forum que s’est constituée l’organisation Atomwaffen Division, dont les médias québécois ont récemment parlé suite à une opération de la GRC à Plessisville et Saint-Ferdinand. Il est avéré que Sohier Chaput agissait à titre d’administrateur d’Iron March, en plus d’y avoir publié de nombreux essais et d’encourager la formation d’un réseau néonazi mondial comportant un volet terroriste clandestin. Il a également organisé une immense archive numérique d’œuvres fascistes à l’intention de ce réseau et réédité le livre Siege, de James Mason, le principal guide idéologique d’Atomwaffen Division et du courant soi-disant « accélérationniste » du mouvement néonazi international. Sohier Chaput a aussi participé avec d’autres suprémacistes blancs au tristement célèbre rassemblement « Unite the Right », à Charlottesville, en Virginie, en août 2017, où une militante antiraciste a été tuée par un néonazi.

Le rôle central de Sohier Chaput dans l’écosystème néonazi de la période 2012 à 2018, marqué par la présidence de Donald Trump et l’essor du mouvement alt-right, ne fait absolument aucun doute, pas plus que sa prolifique contribution en tant que propagandiste et idéologue, puisqu’il a lui-même avoué avoir publié des centaines d’articles dont il est évident qu’ils incitaient à la haine et au harcèlement des personnes juives, musulmanes, racisées, homosexuelles, féministes, progressistes, etc. Pourtant, ce propagandiste clé de la haine raciale risque aujourd’hui de sortir parfaitement indemne de son procès parce que la police et la Couronne n’ont pas cru utile de se servir des abondantes preuves accumulées contre lui par les antifascistes. Dans le meilleur des cas, il écopera d’une peine symbolique et sera libre de retourner à ses activités toxiques.

Dans un tract distribué lors du rassemblement, le collectif Montréal Antifasciste explique : « En tant qu’antifascistes et qu’antiracistes, nous croyons que la responsabilité de combattre les discours haineux portés par les suprémacistes blancs ne doit pas être abandonnée à la police ou aux tribunaux, car elle revient à la communauté tout entière, en solidarité avec celles et ceux que ces groupes et individus cherchent à victimiser. Il nous incombe à tous et à toutes de débusquer et d’identifier les nazis et autres fachos dans nos communautés, de les désigner à la vindicte, de les isoler et de les neutraliser par tous les moyens nécessaires. Il nous appartient de faire passer à quiconque l’envie de les suivre ou de les imiter. (…) Quel que soit le verdict rendu contre Sohier Chaput, la punition qu’il recevra ne sera absolument pas proportionnée au tort qu’il a causé. En dernière analyse, au-delà des portes du Palais de justice, nos communautés ont la responsabilité de garantir leur propre sécurité : nous devons nous organiser nous-mêmes contre le mal que causent les racistes/sexistes/homophobes/transphobes comme Sohier Chaput. Ne laissons aux nazis, suprémacistes blancs et autres fascistes aucun espace pour se développer. Continuons à combattre l’extrême droite et la menace fasciste, au quotidien, dans nos lieux de travail, dans nos quartiers, dans nos espaces culturels, partout, et tant qu’il le faudra! »

Entretien avec un militant du Réseau libertaire Brume Noire en Gaspésie

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Juil 042022
 

Du Collectif Emma Goldman

Ce printemps, le Réseau libertaire Brume Noire a gentiment accepté notre invitation pour un entretien au sujet du militantisme anarchiste dans les territoires Mi’kmaw non cédé de la soi-disant Gaspésie. Notre intérêt à jaser avec eux et elles vient de certaines similitudes quant à notre situation géographique (isolement et région périphérique notamment), mais également des luttes en cours contre l’extractivisme et en solidarité avec les Premiers Peuples de part et d’autre. Un militant du Réseau, Nokturn, a été délégué pour cet entretien.

BCEG : Salut Nokturn! Le Réseau libertaire Brume Noire (RLBN) aura quatre ans cet automne, comment décrirais-tu le fonctionnement du réseau et à quel endroit est-il actif?

Nokturn : Le Réseau Libertaire Brume Noire est actif sur la pointe Gaspésienne. Nous nommons le secteur ainsi pour reconnaitre qu’il s’agit, pour nous et d’autres personnes, d’un territoire (celui du Gespe’gewa’gi) non cédé Mi’kmaw et parce que nous couvrons plusieurs villages qui sont agglomérés aux villes depuis les expropriations à cause de l’industrialisation. Le Réseau a un objectif simple, celui de ‘réseauter’. C’est-à-dire, relier les initiatives libertaires, qu’elles soient déjà en place ou pas encore nées, afin de démocratiser les points de vue révolutionnaires dans la sphère publique et populaire. En d’autres termes, créer une éducation populaire locale digne de ce nom avec les acteurs de cette localité et créer les rencontres nécessaires pour un avancement des idées conjointes. Nous tentons de nous rappeler le plus souvent possible certains principes qui semblent échapper parfois même aux plus libertaires d’entre nous, tel la diversité des tactiques (apprendre son rôle dans des perspectives inconnues ou incomprises) ou encore la camaraderie en dehors des médias sociaux et des univers dominants. Le Réseau n’est pas initiateur d’alternative directement, mais il met en place les opportunités pour que les personnes désireuses de changement puissent trouver des outils ou des rencontres dans leur communauté et déployer des moyens pour accentuer la révolution.

BCEG : La Gaspésie a un passé assez riche en expériences libertaires. Sur une base philosophique, on pourrait remonter à l’organisation politique égalitaire des Miꞌkmaq et à la révolte des pêcheurs de Rivière-au-Renard (1909), que Mathieu Houle-Courcelles mentionne dans « Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960) ». Dans les dernières décennies, le territoire a notamment vu arriver une multitude d’expériences contre-culturelles et alternatives, ainsi que des communautés intentionnelles libertaires et écologistes. Dans cette histoire assez morcelée, qui a sans doute parfois manqué de cohésion, quels sont les éléments que l’animation d’un réseau politique explicitement libertaire peut apporter de nouveau à votre avis?

Nokturn : Premièrement, le Réseau tente d’apporter, en plus de luttes et inspirations internationales, une reconnaissance des mouvements locaux que vous avez mentionnés. Il est important de comprendre le contexte géopolitique et notre passé en lutte afin de mieux cerner les enjeux actuels qui y sont fort probablement reliés. Il devient important de faire valoir les pensées révolutionnaires gaspésiennes, qu’elles soient autochtones ou allochtones.

Ensuite, en organisant une culture militante populaire, ces mouvements deviennent ancrés dans notre imaginaire et notre identité collective. Un des éléments des luttes dans les exemples que vous mentionnez est la spontanéité. Autant pour réagir lorsqu’une situation opprimante se présente, mais également pour construire et démontrer que d’autres options sont possibles et tout autant valables. Il faut être prêt à s’adapter et changer de méthodes.

Aussi, le réseau permet de relier les alternatives libertaires sur la Pointe afin qu’elles puissent créer un tissu social en marge et créer une véritable économie locale visant une certaine souveraineté. En menant ensemble les luttes, il est possible d’apporter un meilleur soutien sur le territoire qui est assez vaste. Depuis l’urbanisation au Québec, les territoires éloignés subissent un contre poids des gens qui quittent la ville pour se réinstaller dans les régions et il se crée un combat de la ‘ruralité versus la banlieue’. Les gens qui s’installent dans les régions éloignées ne sont pas nécessairement des gens qui veulent délaisser leurs privilèges et plutôt même rester dans le confort qu’ils connaissent. Pour que ces personnes fassent partie de la lutte, il est de notre devoir de les inclure dans les alternatives pour créer le changement nécessaire dans leurs habitudes et la compréhension des fonctionnements en communauté.

BCEG : Outre le RLBN, peux-tu nous faire un petit portrait des différents groupes ou initiatives militants qui luttent dans la région et les idées qu’ils et elles portent?

Nokturn : Nous avions créé un petit dépliant sur les alternatives libertaires en Gaspésie autour de la Pointe. Probablement que ce serait bien de le mettre à jour! Il y a des écovillages et hameaux intéressants, des projets de communautés comme des coops d’habitation ou de solidarité, de plus en plus d’alternatives maraîchères en permaculture (paniers bio, souveraineté alimentaire, projets municipaux comme Nourrir notre monde), des groupes citoyens ou militants tel La planète s’invite au parlement ou Solidarité Gaspésie, le comité ZEN, des lieux autogérés comme le Loco local… quelques alternatives médiatiques comme le journal La grève également ou encore les archives révolutionnaires de la Bardane à St-Louis. Le désir et la volonté de construire en marge sont bien présents, même dans les sphères publiques comme avec les soins de sages-femmes ou les centres de petite enfance en constant combat. Des valeurs importantes sont celles qui se lient au communautaire. Ici, les centres communautaires et les groupes de discussion et d’entraide sur les médias sociaux sont chose régulière afin de pallier le manque de services, la distance ou d’autres problématiques qui sont liés au capitalisme, à l’isolement et à l’exode rural. Il y a aussi bien sur nos amis Miꞌkmaq qui sont présents pour défendre les mouvements et enjeux autochtones et avec qui nous sommes très prêts pour aider notre décolonisation.

BCEG : Au cours des dernières décennies, avec la vigueur des mouvements contre-culturels et l’opposition à la tenue des grands sommets portant sur les traités de libre-échange, la représentation de l’anarchisme a beaucoup été associée aux grands centres urbains et à l’organisation de la jeunesse et des groupes marginalisés qui y habitent. Comment perçois-tu les possibilités révolutionnaires et l’implantation sociale des idées libertaires en milieu rural?

Nokturn : Personnellement, je ne crois pas que ce soit une possibilité, mais une nécessité. Le capitalisme se base sur la privatisation et la surproduction, donc les centres urbains. En Gaspésie, il est facile de voir dans l’histoire ouvrière les exemples de dépossessions du gouvernement lors de la centralisation d’Après-guerre et de l’exode rural. Les communautés se sont vues privées de leurs services et une pauvreté intellectuelle a été exploitée. Pire, des villages expropriés. Donc, le retour en région fait partie d’un mouvement anticapitaliste, quand il vient avec un changement de mode de vie également (parce que beaucoup de gens veulent conserver leurs privilèges de banlieue ou métropoles en revenant en région). Les idées libertaires ont une place de choix dans les régions puisque les militants peuvent se concentrer sur la construction d’alternatives et pas seulement sur la réaction (défensive), étant souvent sur des combats urbains comme la gentrification ou les constants problèmes créés par les grands centres. Les mouvements libertaires doivent prendre place sur les territoires non cédés des Premières Nations également dans une perspective anticoloniale, beaucoup de ces espaces faisant partie des régions.

BCEG : Qu’est-ce que tu vois comme les plus gros défis qui peuvent se poser à la persistance dans le temps (et peut-être aussi la croissance) des groupes militants dans votre coin?

Nokturn : La rétention dans la région est un défi de taille qui laisse des marques. Le manque de logement et les personnes qui restent ici seulement l’été, en plus du cégep, font en sorte qu’une dynamique particulière s’installe et il devient difficile de créer une certaine constance dans les alternatives. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la création du réseau, afin de pouvoir lier les gens par un tissu social autonome au travers des projets. La constance c’est une vertu qui est difficile dans plusieurs spectres, mais tellement importante pour la création d’alternatives concrètes. Sinon, bien entendu, l’étau toujours plus serré du capitalisme qui vient poser des barrières à la collectivisation et décentralisation de nos espaces et territoires, mais ça, c’est la raison pour laquelle nous sommes libertaires et solidaires.

BCEG : La question que je vais te poser apparaîtra peut-être curieuse, elle fait néanmoins appel à votre interprétation de la conjoncture régionale et des rapports de pouvoir, des entreprises, des personnalités influentes et des institutions qui y tirent les ficelles. Dans votre analyse, qui domine la soi-disant Gaspésie (en territoire Miꞌkmaw non cédé)?

Nokturn : D’un point de vue spirituel, c’est la nature qui dirige la Gaspésie. Comme partout ailleurs. Nous ne sommes qu’un passage sur cette planète et elle s’en tirera bien avec ou sans nous. Mais dans un contexte géopolitique, c’est bien évidemment les gouvernements provinciaux et fédéraux qui ont le plus de pouvoir sur les municipalités. Selon nous, les théories de Bookchin pourraient inspirer les mouvements municipaux à gagner en décentralisation. Beaucoup de municipalités en parlent, mais peu en font une pratique ou forment des actions pour gagner en autonomie. Les MRC ont des pouvoirs particuliers également sur les municipalités qui limitent les prisent de décision de manière étrange. Avec la victoire récente sur Galt, il fait bien de nous rappeler que le pouvoir appartient à qui veut le prendre, et surtout dépend de la manière qu’il est utilisé.

BCEG : Merci de nous avoir accordé cet entretien et au plaisir de vous rencontrer!

Nous ne vous avons pas oublié RBC

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Juil 012022
 

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Nous ne sommes pas en vacances! Toujours prêts pour une petite visite chez RBC.

Mais pourquoi tu cours ?

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Juil 012022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le premier mai anticapitaliste 2022 a montré de façon criante les limites de nos manifestations offensives. C’est une bonne chose que des camarades aient pu frapper certaines cibles symboliques mais c’est un vrai problème que ces attaques sifflent la fin de la manifestation au lieu d’en relancer l’élan. Il faut donc se poser la question de nos moyens, de nos choix tactiques et de nos capacités collectives.

Soulignons d’abord que ce n’est pas la casse qui provoque la dissolution de la manifestation. Certaines personnes quitteront toujours un évènement devenant plus offensif mais ce n’est pas tellement le cas ici ou très marginalement. On peut considérer que l’essentiel des camarades présents savent ou iels mettent les pieds et donc à quoi s’attendre. De même, la présence policière massive, collant parfois de très près le cortège, n’empêche pas la tenue de l’évènement (cf. la dernière manif du COBP). Le moment fatidique arrive avec l’usage des lacrymos.

Pour une raison difficile à comprendre, la fumée qui pique semble instiller une terreur sans nom au milieu montréalais. Le gaz est certes très incommodant et peut devenir un vrai problème pour certaines personnes qui y sont plus sensibles mais ce n’est vraisemblablement pas le cas de tout le monde et leur utilisation dans d’autres pays ne provoque les mêmes réactions. Le gaz y est d’ailleurs souvent plus concentré et utilisé plus généreusement. Le problème vient donc vraisemblablement d’un manque d’entraînement et de solidarité collective. Je pense qu’on peut identifier plusieurs facteurs imbriqués ; la peur du gaz et de ses effets, la peur de l’arrestation, la panique collective/mouvement de foule et la culture locale.

Je cours parce que tu cours…

La peur du gaz et de ses effets semble de prime abord tout à fait rationnelle. Il est normal de chercher à s’extraire d’une situation douloureuse ou inconfortable. Cependant cette peur de la douleur ou de l’inconfort est largement disproportionnée. Le problème de ce phénomène c’est qu’il agit comme une prophétie auto-réalisatrice. Chacun.e. sait que les effets des gaz ont tendance à s’aggraver avec la peur ou le stress, notamment pour les personnes qui n’y sont pas habituées. Le fait de chercher à s’extraire à tout prix du gaz renforce paradoxalement ses effets en contribuant à des phénomènes de panique collectives. Par ailleurs en cherchant à sortir par tous les moyens de la zone on en vient à faire de mauvais choix tactiques individuellement ou collectivement. Certain.e.s choisissent de quitter la manifestation en petits groupes, en s’illusionnant sur le fait qu’iels pourront la retrouver un peu plus loin. Dans les faits le comportement se propage et les appels lancés aux hasard à se rassembler ailleurs ne servent qu’à camoufler la débandade. Il me semble nécessaire de changer radicalement cet état de fait.

Tout d’abord c’est une bonne chose d’attirer l’attention de la manifestation sur ce que font les policiers, mais crier qu’« ils gazent » semble avoir l’effet inverse de ce qui est souhaité. Avant même de voir les palets rebondir sur le sol un vent de panique parcours le groupe et les moins aguerris commencent déjà à courir. Il faudrait trouver une solution pour ne pas renforcer indirectement l’efficacité des attaques policières. Peut-être serait-il bon de ponctuer ces appels d’encouragement à ne pas paniquer, à rester grouper et à ne pas courir.

Lorsque les capsules sont au sol, plutôt que de chercher à s’en éloigner, il devrait être une pratique commune de les éloigner de la manifestation, voir de les retourner à l’envoyeur (les flics à vélo n’avaient pas de masques au 1er mai et semblent avoir été pas mal incommodés par les gaz). Actuellement si certaines personnes ont bien tenté de les éloigner, la plupart des tentatives observées revenaient souvent à éloigner les capsules à coups de pieds vers d’autres endroits de la manifestation, même si ce n’était pas l’objectif. L’intention de ces camarades est bonne mais leur initiative est rendue très compliquée par le fait que la manifestation commence déjà à se disloquer, que l’endroit à protéger devient flou et qu’iels risquent de se retrouver isolé.e.s.

Une fois que le gaz commence à se répandre, invitons les plus paniqués d’entre nous à prendre une seconde pour analyser la situation. Est-ce que le gaz est vraiment si incommodant que ça ? Est-ce que les policiers se rapprochent vraiment trop près ? Ont-ils l’air de cibler des personnes ou de se préparer à faire des arrestations ? Ont-ils l’air de chercher à mettre en place une nasse ? Si aucune de ces conditions n’est remplie, se mettre à courir ne peut qu’aggraver la situation. Alors on s’accroche à son binôme, on reste groupé, on suit la bannière de tête et on essaye de rester calme pour ne pas aggraver les effets du gaz. La fuite par petits groupes est une solution individualiste à un problème de sécurité collective.

Il est bien sûr parfois nécessaire de courir, mais là encore, pas besoin de se lancer dans un sprint paniqué si les flics ne nous collent pas aux basques. Dans la plupart des cas, il suffit de trottiner quelques dizaines de mètres pour sortir d’un nuage trop dense ou pour se mettre hors de portée de l’anti-émeute. Ne pas courir trop vite contribue aussi à conserver la cohérence de la manifestation, à ne pas isoler les camarades moins rapides et à éviter le ciblage des gens isolés.

Mais… moi je cours parce que TU cours…

Les risques d’arrestation ont été évoqués plus haut mais il semble important d’y revenir plus précisément. Cette peur est bien plus légitime que la simple crainte du gaz. Se faire attraper peut avoir des conséquences graves pour la vie des camarades, spécialement si iels ont mené des actions offensives ou judiciairement condamnables. Ici encore il semble que la solution choisie par toutes et tous est de chercher à s’en sortir tout seul, ou avec son petit groupe.

Il faut rappeler que les flics cherchent actuellement à cibler certaines personnes mais plus rarement le groupe dans son ensemble. Or, en se mettant à courir de façon déraisonné on facilite leur travail; des personnes et des petits groupes se retrouvent isolés, se changent comme iels le peuvent, sans aucune protection, avec le risque omniprésent de se faire arrêter pour les moins rapide ou les moins discrets. Ceci offre des opportunités pour les policiers, que la personne ait fait quelque chose ou non. La plupart du temps les charges de l’anti-émeute ne servent justement qu’à nous faire courir ou reculer. Étant donné leur équipement il ne tenteront pas de nous suivre longtemps; leur tactique consiste essentiellement à nous faire peur en criant « Bouh! ».

La solution est cependant plus complexe pour résoudre cette question de la peur de la police et de l’absence de confiance entre camarades. Il s’agit d’apprendre à travailler ensemble pour développer cette solidarité qui manque cruellement. Il est aussi nécessaire de se former collectivement à agir en groupe pour qu’une masse critique de personnes se connaissant et ayant l’habitude, empêche nos manifestations de devenir une course au « chacun pour soi ».

On devrait arrêter de courir alors ?

Il faut donc ici parler de la question de la panique collective et des mouvements de foules. On a vu que ces manifestations étaient l’occasion de comportements irrationnels (peur du gaz, des arrestations etc.) qui provoquent par la suite une forme de panique collective. Selon moi il s’agit ici du danger principal dans nos manifestations, avant la police et ses armes. Nous ne devrions pas être surpris par la brutalité policière, par les arrestations et les procès. Tou.t.e.s les militant.e.s révolutionnaires connaissent ces risques ou les ont vécus. Néanmoins la plupart d’entre nous avons commencé à nous impliquer avec l’idée que la force collective était le moyen de faire changer les choses. Or ces moments de délitements individualistes viennent frapper de plein fouet le beau mythe de la solidarité dans nos mouvements; quand ça pète c’est chacun pour soi et on verra après. Pour de nouvelles personnes ce constat peut les dégoûter définitivement de s’organiser avec nous. Ce problème devrait en soi nous encourager à trouver des solutions mais il n’est malheureusement pas le seul.

Un mouvement de foule provoqué par la panique peut être particulièrement dangereux et difficile à arrêter. La taille de la manifestation fait que le danger reste limité dans notre cas et ne devrait pas provoquer de morts. Néanmoins il n’est pas difficile d’imaginer que de graves blessures soient occasionnés par ces mouvements de personnes cherchant à fuir les gaz et/ou la police; bousculade faisant chuter les gens, piétinement des personnes tombées au sol, sans compter les danger inhérents à la circulation.

Il est très difficile d’arrêter ces mouvements de panique une fois que le phénomène se répand dans le groupe. Chacun en a fait l’expérience, ça commence par quelques personnes qui courent ou crient et bientôt la panique se répand comme une vague à travers le groupe au point que même les personnes ayant la tête froide sont obligées de courir ou de se retrouver isolées (participant par là-même à la reproduction du phénomène). Il est essentiel de chercher à stopper cette panique dans l’œuf. Il faut rattraper ou rappeler au calme nos camarades qui paniquent et les faire revenir à la raison. Il faut s’abstenir de courir le plus longtemps possible et appeler régulièrement le monde à rester calme, groupé et solidaire.

…Moi j’ai pas confiance…

Il faut ici pointer le problème sous-jacent à tout ce qui a déjà été soulevé; le manque d’une culture de résistance collective qui encourage des comportements solidaires. Il est tout de même incroyable que, dans une ville qui compte autant de militant.e.s révolutionnaires, une meilleure coordination ne soit pas possible. Le manque de pratique y est sans doute pour quelque chose, les manifestations offensives ne sont pas si fréquente au cours de l’année, mais le problème demeure. Le travail mené par certains groupes pour organiser ces moments est démesuré par rapport à la durée et à l’impact de l’évènement. Il est de la responsabilités de tou.t.e.s de faire le meilleur usage de ces dates que nous imposons au calendrier de nos ennemis; 20 minutes de casse dans le centre-ville ne devraient suffire à nous satisfaire, pas plus que la facilité déconcertante pour la police de faire cesser le problème. Loin d’en sortir galvanisé je suis plutôt assailli par le sentiment d’une grande faiblesse collective. Les camarades excuseront cette conclusion qui tranche avec l’habitude d’auto-congratulation post-manif, mais ce texte ne cherche pas à jouer le rôle d’un communiqué de presse. Il y a des problèmes et il serait important de s’attaquer au problème collectivement.

Calgary : sabotage d’un fournisseur du gazoduc Coastal GasLink

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Juin 272022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info, traduction de Sans nom

Nous sommes des anarchistes engagés dans les luttes anticolonialistes et anti-extractivistes à travers l’île de la Tortue. Nous avons suivi la lutte des défenseurs des terres Wet’suwet’en contre le gazoduc Coastal Gaslink et la répression subséquente de la GRC [gendarmerie du Canada] sur leur territoire. Nous voulons faire savoir aux entrepreneurs et aux bienfaiteurs de ce projet que nous les tenons pour complices de la violence colonisatrice de ce projet de pipeline. Ils ne sont pas à l’abri de nous, que ce soit sur le territoire ou en dehors.

Au cours du mois dernier, nous avons visité le dépôt de la société Bothar à Calgary. Après quelques recherches, nous avons découvert que Bothar est l’entreprise chargée d’exécuter le processus de microtunnelage (alias forage) sous la rivière Wedzin Kwa, la dernière des neuf traversées de rivières majeures à réaliser dans le cadre du gazoduc Coastal GasLink.

D’après notre reconnaissance, nous savions que cette entreprise possédait dans sa cour de Calgary au moins 3 têtes de forage, 2 mélangeurs de boue (pour le processus de bentonite), 2 ensembles de propulseurs de tuyaux et 2 stations de contrôle pour diriger le forage pendant le microtunnelage.

Avec un peu de pratique et quelques recherches sur Internet, nous avons facilement appris à utiliser un chalumeau oxy-acétylène portable. Nous avons pénétré par effraction dans le terrain où est stocké leur équipement. Malgré des patrouilles de police plus nombreuses et un terrain voisin très fréquenté, nous avons pu saboter plusieurs pièces d’équipement, notamment les pousse-tubes utilisés pour placer les canalisations sous le lit des rivières. L’opération a duré moins d’une heure, et nous avons laissé des dégâts importants dans notre sillage. Maintenant, ils savent que nous pouvons les atteindre partout et à tout moment.

Une grande partie des équipements clés de Bothar est fournie par les sociétés allemandes Herrenkencht + Bauer. Si vous vous trouvez en Allemagne, n’hésitez pas à leur rendre visite. Ils sont complices de la violation de la souveraineté indigène et de la destruction des territoires héréditaires des peuples Wet’suwet’en.

La tactique utilisée ici est l’une des nombreuses tactiques utilisées contre Coastal GasLink (CGL).
Nous avons choisi de cibler directement Bothar pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce qu’attaquer l’équipement des entreprises impliquées dans ces projets les empêche de mener à bien leur travail.

De plus, attaquer des entreprises loin du site de forage répartit les coûts financiers et défensifs. Le coût des équipements endommagés et des retards qui en résultent décourage financièrement la participation au projet CGL, qui dépasse déjà largement le budget. La perte d’équipement et les retards peuvent contribuer à faire pencher la balance en notre faveur. Si tout ce qu’ils défendent, ce sont leurs investissements sur une seule plateforme de forage, ils peuvent s’appuyer sur les essaims de porcs et de gorilles de sécurité qui s’abattent actuellement sur les Wet’suwet’en Yintah. Mais défendre leurs investissements sur toute l’île de la Tortue ? Bonne chance à eux.

Enfin, frapper les entreprises à leur base démontre que ce combat n’est pas localisé au territoire Wet’suwet’en. Plus il y a d’entreprises visées, plus notre message est clair. Les Wet’suwet’en ont appelé à des actions de solidarité et ceci est une réponse.

Que ceci soit un avertissement à toute entreprise qui cherche à causer davantage de dommages à la planète dans le but de faire du profit, et à tous ceux qui violeraient la souveraineté indigène pour favoriser les intérêts capitalistes. Peu importe la surveillance, la sécurité et les patrouilles de police avec lesquelles ils essaient de se protéger, nous trouverons toujours des failles dans leurs systèmes. Nous pouvons les atteindre. Nous entrerons dans leurs cours, nous détruirons leurs équipements, nous pourrons utiliser leurs « avancées » contre eux. Si vous et vos compagnons vous sentez inspirés pour cibler les joueurs industriels sur ce plateau de jeu impérialiste foireux, c’est le moment d’y aller.

Quelques anarchistes

P.S. Vous voulez vous lancer mais ne savez pas comment faire ? Consultez ces guides pour trouver des idées

xxx://warriorup.noblogs.org/post/2017/12/03/a-recipe-for-nocturnal-direct-actions/
xxx://mtlcontreinfo.org/wp-content/uploads/2017/01/recon_skills-read.pdf
xxx://itsgoingdown.org/confidence-courage-robust-security/