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Avis public à Saint-Henri : risque d’incendie de voiture de luxe

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Sep 182018
 

De Journal corporatiste, détournement non requis

Des dépliants anti-embourgeoisement suggèrent aux propriétaires de voitures de luxe du quartier Saint-Henri, à Montréal, de déménager dans des lieux plus «accueillants envers les gens aisés» afin d’éviter que leur véhicule ne soit abimé.

Les pamphlets frauduleux ont été déposés sur des pare-brise dans les derniers jours. Ils prennent la forme d’un avis public intitulé «Risque d’incendie de voiture de luxe dans ce secteur» qui aurait été émis par l’arrondissement du Sud-Ouest.

«Ceci a pour objectif de vous aviser d’un phénomène inquiétant dans notre quartier, peut-on lire en première page du dépliant bilingue. Dans les derniers mois, les militants “anti-gentrification” prennent pour cible les voitures de nouveaux résidents plus fortunés de Saint-Henri. Plusieurs actes de vandalisme ont été recensés, allant jusqu’à l’incendie de deux voitures de luxe l’été dernier.»

Le texte se poursuit en précisant que le Service de police de Montréal (SPVM) n’a toujours pas mis la main sur les coupables et qu’il y a donc risque de récidive. Les autorités policières n’ont pas été en mesure de nous confirmer ces informations au moment de publier cet article.

Les dépliants ont été retrouvés près du Square Sir-George-Étienne-Cartier, à quelques pas de l’endroit où quatre voitures avaient été incendiées le 14 juillet 2017, à l’angle des rues Léa-Roback et Beaudoin.

«La triste réalité est que les autorités publiques ne peuvent plus assurer votre sécurité», prévient le document, avant d’encourager les personnes qui se sentiraient concernées à «déménager dans un quartier qui est plus accueillant envers les gens plus aisés». Une carte indiquant les villes de Beaconsfield et de Westmount suit cette recommandation.

Citoyens inquiets

L’arrondissement du Sud-Ouest s’est dissocié du document dans une publication parue mardi sur sa page Facebook et a annoncé avoir remis le «message menaçant» au SPVM, qui fera enquête.

«Ce genre de fausse communication sème le doute et l’incompréhension, en plus de stigmatiser un groupe de citoyens en particulier».

Chantale Laforest, qui travaille dans le quartier et qui était présente sur la rue du Square Sir George Étienne Cartier lors du passage du «24 Heures», s’est dite inquiète en voyant les pamphlets.

«Je trouve ça étrange que des gens fassent ça ici. Des voitures de luxe brulées, on en a vues en 2017 et on ne souhaite pas que ça revienne. On voit que les gens pourraient facilement penser que ça vient vraiment de la ville et que c’est sérieux comme pamphlet parce que c’est bien fait», a-t-elle confié.

Même son de cloche du côté d’Annie Guay qui vient tout juste d’emménager dans le coin avec sa famille.

«Je comprends qu’il y a un problème d’embourgeoisement dans Saint-Henri et que les dépliants partent de là. Mais mettre le feu aux voitures, c’est dangereux pour tout le monde. C’est risqué, il y a plein de jeunes et beaucoup de passants dans le coin», a affirmé la jeune maman de jumeaux.

 

Source: « De faux dépliants menaçants distribués dans Saint-Henri », Journal de Montréal, 11 septembre 2018

Se faire pogner: Appel à textes sur les moments où on n’a pas pu s’échapper

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Sep 172018
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

Ça se passe. Quand tu pousses les limites, à la recherche de nouvelles façons de se battre, tôt ou tard tu risques de te faire pogner. Et ce n’est pas la fin du monde.

La première fois qu’il y a eu une perquisition chez moi, il était 3h du matin. J’étais vétue de noir avec un sac marin sur mon épaule remplis de pieds de biche, de coupe-boulons et des gants. J’étais au point de sortir. Mais par la fenêtre j’ai vu les gyrophares et puis les silhouettes de flics qui promenaient des chiens sur la pelouse. Ils avaient bouclé la rue.

Certes, se faire pincer, c’est de la merde, alors continuons à trouver les moyens de l’éviter. Mais il y a de valeur à rester avec ces moments où on se rend compte qu’on ne va pas pouvoir s’échapper cette fois-ci. Y réfléchir peut nous donner le courage et la détermination de continuer, d’essayer encore pour mieux se planter la prochaine fois.

J’avais 19 ans. J’ai cherché mes collocs encore éveillés-es et, pendant que commencaient les coups sur la porte, on essayait de décider quoi faire. Ils envoyaient la lumière de leurs torches par la fenêtre. On s’est mis-es d’accord que j’allais sortir pour leur parler et que ma colloc allait fermer la porte à clé derrière moi.

“Se faire pogner” se veut un espace où raconter ces histoires. Envoyez-nous vos histoires très courtes (300 mots en anglais maxi, un peu plus long en français) sur ces moments où vous n’avez pas pu vous en sortir. On les recueillera et les publiera en brochure sur risograph, en pdf et peut-être sur un site web. Vous pourriez envoyer vos textes par mail à nothing-stops@riseup.net Clé PGP ici ou bien vous pourriez les laisser en commentaire sur cette page de North Shore Counter-Info. Si c’est clairement marqué comme une soumission, les modos ont accepté de nous le transmettre. Les textes seront anonymisés même si vous indiquez qui vous êtes. La date limite des soumissions est le 31 octobre, 2018, et la brochure sera prête par le jour de l’an.

Les flics m’ont dit qu’ils cherchaient les types qui venaient de braquer la station-service d’en face. Si on les laissait entrer, ils ne remarqueraient rien apart ces types. Ils me l’ont promis. “Mais si tu nous fais chercher un mandat…” J’ai tappé pour rentrer discuter avec mes amis-es. La maison était entourée. Les coups sur la porte ont repris immédiatement une fois que je l’ai fermée derrière moi.

Dans l’attente de vous lire. Prenez soin. N’arrêtez jamais.

(Pour le moment, nous projetons de ne sortir le recueil qu’en anglais, mais il nous est possible de traduire vos textes, alors allez-y et écrivez-le!)

Affichage contre Jérôme Blanchet-Gravel

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Sep 152018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Jérôme Blanchet-Gravel est un gros porc.

Cela fait quelques mois que nous entendons parler du jeune essayiste prétentieux, raciste et misogyne Jérôme Blanchet-Gravel. Que ce soit pour ses propos «d’écrivain» ou d’étudiant aux universités Laval puis d’Ottawa. On parle de propos dégueulasses à la fois dans la sphère publique, comme ses textes pour les medias réactionnaires Causeur ou Sputnik, mais aussi dans la sphère privée, comme le démontre des captures d’écran qui ont fuité dans les dernières semaines et qui ont été publiées sur plusieurs pages FB

Jérôme n’aime pas trop qu’on lui mette le nez dans sa propre merde car il se voit comme le futur Mathieu Bock-Coté. Nous n’en avons pas besoin d’un deuxième!

La semaine passée nous avons placardé différentes affiches incluant ses citations dégueulasses, autour de deux lieux symboliques:
– le bar le Quartier de Lune dans Limoilou à Québec, où Jérôme devait prendre la parole dans le cadre du lancement d’un livre de Phillipe Sauro Cinq-Mars
– le bar l’Amere à boire ou tu il s’était fait demander de ne plus revenir car c’est un macho qui s’active à perpétuer la culture du viol avec ses articles (contre le mouvement #meetoo par exemple)

En nous attaquant à lui, nous nous attaquons au racisme islamophobe, à la misogynie, à la culture du viol mais aussi à la bourgeoisie dont il fait parti.

En effet, on ne va le plaindre : papa a beaucoup d’argent, lui même possède un vignoble et tes sœurs sont avocates et médecin… Il se considère comme un être supérieur, nous le ferrons redescendre sur terre à toutes les occasions possibles.

Car tu es un gros porc Jérôme.

signé : le collectif des «petites salopes d’inclusives» (citation de Jérôme Blanchet-Gravel)

Au-delà du piège à cons : la campagne électorale vue par un anar

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Sep 142018
 

Du Collectif Emma Goldman

Lors de la première élection où j’étais en âge de voter, le Parti québécois (PQ) formait le gouvernement et avait instauré le déficit zéro comme religion d’État. Dans les mois qui ont précédé la campagne électorale, l’Action démocratique du Québec (ADQ), formée par d’anciens libéraux nationalistes, trônait dans les sondages et incarnait le changement.  Mais cela n’a duré que le temps d’une saison ou de quelques élections partielles. Lors de l’élection générale de 2003, les électeurs et électrices ont opté pour l’alternance libérale et on a eu le droit par la suite à 15 ans de tarification, de privatisations, de corruption, de collusion et de mesures antisociales. Durant cette quinzaine d’années, avec une parenthèse péquiste marquée par la charte sur la catho-laïcité, les libéraux ont essayé de nous enfoncer la réingénierie de l’État. Ils se sont attaqués au programme des prêts et bourses, ont dégelé les frais de scolarité et ont lancé le Plan nord pour aider leurs petits amis de l’industrie minière. Le dernier mandat fut marqué par l’austérité et la réforme Barrette (un transfuge de la Coalition avenir Québec (CAQ)) en santé.

Aujourd’hui, nous revoilà en élection. Comme il y a 15 ans, un « nouveau » parti, la CAQ, trône dans les sondages et incarne « maintenant » le changement. Rappelons que ce parti est composé d’anciens adéquistes, de libéraux et de péquistes opportunistes. Comme quoi, plus ça change…

Campagne électorale: on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre

Pendant un peu moins de 40 jours, les formations politiques profitent de l’attention médiatique pour essayer de séduire l’électorat. Cette campagne, outre que d’être d’un ennui mortel, ne devrait pas faire changer de direction la vague de cynisme et de désengagement de la population. Ce n’est pas non plus la campagne du directeur général des élections sur la participation électorale qui fera fléchir la tendance. Pour le simple fait que cette élection n’est qu’une Xème campagne de relation publique pour nous donner l’illusion d’un choix démocratique.  Comme l’écrivait Octave Mirabeau en 1888 dans la Grève des électeurs :

« …souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est pas d’ailleurs, en son pouvoir de te donner. L’homme que tu élèves ne représente ni ta misère, ni tes aspirations, ni rien de toi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens. »

Au-delà du piège à cons

« L’État est toujours un pouvoir conservateur qui authentifie, régularise, organise les conquêtes du progrès mais ne les inaugure jamais. Elles ont toujours leur origine dans la base populaire… » – Sismondi

Les libéraux, dans leur tentative de s’accrocher au pouvoir, nous promettent des lendemains qui chantent après avoir eu 15 ans pour réaliser leurs promesses. Les péquistes jouent quant à eux leur survie et dépoussièrent leur vieux fond plus progressiste après avoir transformé le rêve d’une génération en un projet bureautico-comptable, pour ensuite le repousser aux calendes grecques. Mais la campagne du PQ, tout comme celle de Legault, est torpillé par les déboires de ses candidatEs et les médias en raffolent.

L’urgence…

Récemment, François Legault, le meneur dans les sondages, nous faisait part de sa plus grande peur, soit que ses petits-enfants ne parlent plus le français. Après avoir vécu un été caniculaire, le chef de la CAQ aurait de bonnes raisons de s’inquiéter pour l’avenir de ses petits-enfants. Car ce n’est qu’un début, les changements climatiques entraîneront dans les prochaines années la hausse du niveau des mers, la désoxygénation et acidification des océans, des modifications dans l’aire de distribution de certains animaux et espèces végétales, la destruction d’écosystèmes rares, des inondations, des records de chaleur, l’augmentation des typhons, des inondations, des cyclones, etc.

Mais non, le problème c’est que l’immigration est une menace pour la langue française. Du moins, c’est pour l’heure ce qui est le plus payant de dire en période électorale. Peut-être qu’on parlera des dérèglements climatiques lorsque qu’ils entraîneront des vagues de réfugiés climatiques et que ça fera capoter la droite identitaire, populiste et fascisante.

Et Québec Solidaire et les Verts dans tout ça? 

Québec Solidaire (QS) essaie de jouer dans la cour des grands avec un bel autobus orange et en nous présentant un argumentaire tout aussi comptable que les autres.  Comme sur le salaire minimum à 15$ de l’heure: « Quand on augmente le pouvoir d’achat des gens, ils dépensent cet argent-là autour d’eux. Rapidement, la hausse du salaire minimum va stimuler l’économie locale », a déclaré par l’entremise d’un communiqué le co-porte-parole de QS Gabriel Nadeau-Dubois. Vive la société de consommation! Et ça c’est sans compter que le parti a émis le souhait d’aider les entreprises à s’adapter à la hausse du salaire minimum . Et pourtant, les chroniqueurs de Québécor continuent d’affirmer que QS appartient à la gauche radicale. On dirait bien que ces chroniqueurs confondent les économistes John Maynard Keynes et Karl Marx.

De leur côté, les Verts proposent la semaine de travail à 32 heures. En conférence de presse, Alex Tyrell a expliqué vouloir réduire la semaine de travail: « pour que les gens puissent avoir plus de temps en famille, plus de temps pour s’impliquer dans la communauté… ». Déjà, c’est plus intéressant que le statu quo, mais le chef vient gâcher le tout en affirmant: « pour qu’on puisse profiter de la nouvelle technologie qui fait en sorte que les gens sont plus productifs avec moins d’heure travaillées. »

On est encore loin de la nécessaire décroissance libertaire .

Alors le 1er octobre, « je rentre chez moi et je fais la grève ». Évidemment, le changement souhaité n’adviendra ni par les urnes, ni par l’abstention. Pour mettre fin à l’ordre de privilèges et d’exploitation vécu sous le joug du capitalisme, du patriarcat et du colonialisme, nous devons renforcer l’autonomie de nos collectivités en reprenant individuellement et collectivement le contrôle de nos vies, de nos villes et de nos moyens d’existence.

Ngalla, membre du collectif anarchiste Emma Goldman

N.B. Nos propositions feront l’objet d’un prochain texte à paraître sous peu.

From Embers : Cruise Control

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Sep 122018
 

De From Embers

Une entrevue (en anglais) avec un membre d’un collectif basé à Montréal qui fait de la recherche et de la sensibilisation autour de la répression policière ciblant les lieux de rencontres gay.

Liens:

Cruise Control page du collectif (lien facebook)

Ultra Red militant.e.s sonores, Los Angeles, É-U

À propos du Centre de détention de l’immigration de Laval

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Sep 062018
 

De Stoppons la prison

Quand le centre de détention de l’immigration de Laval devrait-il être construit?

La prison est censée être opérationnelle en 2021, bien qu’aucun calendrier officiel n’ait été rendu public.

Où sera construite la prison?

Le site de la prison est un terrain d’environ 23 700 mètres carrés situé juste à côté de la prison Leclerc, sur les terrains du Service correctionnel du Canada à Laval. L’ASFC hésitait à choisir cette parcelle de terrain, notant que «la proximité du site avec l’établissement de haute sécurité existant n’est pas idéale car l’IHC [Immigration Holding Center: leur euphémisme pour ne pas dire prison] ne devrait pas être perçue comme associée à un établissement correctionnel. » Ce site a été officiellement choisi en février 2017.

Les États coloniaux (respectivement le Canada et le Québec) à l’intérieur desquels la prison sera construite sont fondés sur la colonisation et la dépossession violentes des peuples et des terres autochtones. Plus précisément, Leclerc est situé sur Kanien’keha: ka un territoire algonquin. La gouvernance des colons repose à la fois sur la revendication illégitime de ces territoires et sur la base matérielle de leur contrôle, imposée par les différentes branches de l’Etat carcéral: de la détention et de l’expulsion des migrant-es a la criminalisation des communautés autochtones. Soutenir le projet de souveraineté autochtone signifie rejeter la légitimité de la gouvernance coloniale canadienne et québécoise, et rejeter ses fondements ainsi que ces frontières.

Capacité de cette nouvelle prison pour migrant-es?

Selon le contrat du gouvernement, la prison proposée pourra détenir 133 migrants en même temps (avec 25 lits supplémentaires, portant la capacité totale à 158). Cela augmenterait la capacité maximale actuelle qui est de 144 personnes.

Qui sera détenu dans cette nouvelle prison?

Des centaines de milliers de personnes vivent au Canada sans statut, s’intégrants et partageant des relations fortes avec leurs communautés, familles et ami-es. Chaque année, près de dix mille personnes sont arrachées à leurs réseaux, déportés dans des situations violentes et-ou dangereuses, dans des endroits qu’elles ne connaissent pas ou dans lesquelles elles n’ont aucune possibilité de subvenir à leurs besoins.

En vertu de la loi canadienne, l’ASFC peut arrêter et détenir des migrant-es – tant ceux qui sont ici sans la permission de l’État canadien que des résident-es permanent-es – qui sont soupçonnés d’être une «menace» à la sécurité publique, ceux et celles sujet à ne pas se présenter à leur audiences ou encore ceux et celles dont l’identité est remise en question. Ces migrant-es – et souvent leurs enfants – sont emmenés dans les prisons gérées par l’ASFC à Laval ou à Toronto, au centre de détention temporaire de l’ASFC à l’aéroport de Vancouver ou dans les quartiers à sécurité maximale des prisons provinciales. En vertu de la politique actuelle, il n’y a pas de lignes directrices sur la question de savoir si les enfants seront emprisonnés ou non avec leurs parents, et la détention peut être indéfinie.

En réalité, le système d’immigration du Canada empêche pratiquement tous les immigrant-es, sauf les plus privilégiés et\ou les plus aisés, à obtenir un statut légal pour vivre et travailler ici de façon permanente. Les migrant-es considérés comme une «menace» ou un risque de non-conformité aux caprices de l’ASFC sont souvent ceux qui ont des liens familiaux au Canada, des fonds insuffisants pour partir, des personnes qui subiront des violences si elles sont expulsées ou des personnes qui bénéficient d’un support public contre leur déportation.. Le risque d’emprisonnement est utilisé pour discipliner tous les migrant-es, un instrument de coercition qui normalise d’autres formes de contrôle telles que les systèmes de surveillance humaine et électronique proposés comme solutions de rechange «améliorées» par le gouvernement libéral. Mais le « choix » de se conformer et d’éviter l’incarcération est finalement un faux choix, dans lequel le résultat final est encore la déportation probable.

Dans un contexte où plus de 25 000 personnes ont traversé la frontière en provenance des États-Unis depuis 2016, où la grande majorité de ces migrant-es se verront refuser le statut de réfugié et seront bientôt expulsés, et où l’extrême droite raciste et islamophobe attise les sentiments anti-immigrant-es, nous devons comprendre la nouvelle prison pour migrant-es dans le cadre d’une stratégie de l’État canadien pour renforcer son contrôle répressif sur la liberté de circulation.

Malgré les séances de photos et les communiqués de presse sur les efforts de réinstallation des réfugiés de l’État, le Canada est loin d’être un spectateur bienveillant; L’État canadien crée et exacerbe les conditions qui obligent les gens à quitter leur foyer. Des guerres impérialistes à une économie massivement dépendante de l’extraction des ressources coloniales ici et à l’étranger. L’achat récent par Trudeau du pipeline Kinder Morgan Trans Mountain indique un avenir où l’augmentation des émissions créera de nouvelles vagues de réfugiés climatiques. Des projets miniers canadiens en Amérique latine à la production sous-traitée de biens bon marché pour les marchés canadiens, les intérêts des États et des capitalistes canadiens exportent le fardeau de la production et surveillent les mouvements de ceux qui en héritent. La prison pour migrants proposée n’est qu’une partie de cette architecture internationale et les personnes qui y seraient détenues ne sont que quelques-unes des nombreuses personnes dépossédées par l’État canadien et d’autres puissances impérialistes.

Qui est impliqué dans la construction de la prison?

Jusqu’à présent, des contrats pour la construction de ce projet ont étés attribués à deux compagnies : Lemay, une firme d’architecture qui est basée à Montréal et Groupe A, une autre firme d’architecture qui est basée dans la ville de Québec. Pour plus d’information sur ces compagnies, voir la page « Les Compagnies ». Dans les prochains mois, nous pouvons nous attendre à en apprendre plus sur les compagnies et les entrepreneurs qui seront impliqués à divers titres dans ce projet.

Qui finance la construction du projet?

Le gouvernement fédéral a annoncé un nouvel investissement de 138 millions de dollars dans la détention de migrant-es en 2016, duquel un montant de 122 millions de dollars ira à la construction de deux nouvelles prisons. Une à Laval, au Québec et une à Surrey, en Colombie-Britannique. À ce jour, plus de 5 millions de dollars en contrats ont étés accordés à Lemay et Groupe A pour la conception de cette prison à Laval.

Pourquoi faut-il s’opposer à la construction d’établissements pénitentiaires améliorés?

Dès le départ, le gouvernement a tenté de présenter ce projet comme une amélioration: du choix d’une firme « socialement et écologiquement durable » en tant qu’architecte principal, à l’emphase sur une conception « non institutionnelle » du centre et sur les alternatives à la détention. Mais l’apparence de responsabilité sociale ne change pas la violence des prisons et de la déportation : il n’existe pas de prison qui soit agréable.

Le contrat pour la prison semble être plus investi dans le fait de dissimuler sa nature carcérale aux gens de l’extérieur que de créer un environnement plus habitable pour les gens emprisonnés à l’intérieur. Les spécifications préliminaires proposent que « les clôtures soient recouvertes de façon esthétique avec du feuillage ou d’autres matériaux pour limiter son allure sévère et diminuer la possibilité d’identification claire de la clôture ». Les barres de fer sur les fenêtres doivent « passer le plus inaperçues possible pour le public extérieur » tout en maintenant cependant leur fonctionnalité. De l’emphase est mise sur le fait que la clôture d’un mètre de haut encerclant le jardin des enfants est « similaire à l’environnement d’une garderie », bien qu’une « barrière visuelle » de six mètres de haut doive être construite pour empêcher quiconque de voir à l’intérieur et les enfants de voir à l’extérieur.

Au-delà de considérations d’esthétique ou d’efficacité énergétique, une prison demeure un bâtiment fortifié que les gens ne peuvent pas quitter, isolant les personnes à l’intérieur de leur communauté, de leurs proches, de soins de santé adéquats et soumettant les prisonnier-ères à une détresse psychologique extrême. Depuis 2000, au moins seize personnes sont mortes en centre de détention pour migrant-es alors qu’elles étaient détenues par l’ASFC. La réponse superficielle de l’ASFC face à l’indignation suscitée par ces morts est évidente dans les spécifications du projet, qui demandent tout simplement que l’architecture limite les possibilités de se faire mal soi-même, tout en reproduisant inévitablement la misère inhérente à l’incarcération.

Même pour les personnes qui ont étés épargnées de l’expérience d’une incarcération précédant leur déportation, la menace de la prison demeure, contraignant les migrant-es à accepter d’autres types de conditions répressives. Ces institutions normalisent également la légitimité de l’État canadien de contrôler qui se déplace et qui reste dans le territoire qu’il occupe.

En effet, tout récit du contrôle du territoire par un État colonial devrait commencer par l’occupation coloniale des territoires autochtones qui est en cours. Faire avancer la souveraineté autochtone requiert une contestation de la légitimité de la gouvernance coloniale canadienne et québécoise, incluant la création et l’imposition de frontières. Les mêmes rapports coloniaux et impériaux qui déplacent les migrant-es ailleurs dans le monde sont la base même de l’existence de l’État colonial canadien.

La lutte pour bloquer la construction du centre de détention de l’immigration de Laval est donc ancrée dans les luttes plus larges contre le colonialisme et l’impérialisme. Elle fait partie d’une lutte pour abolir toutes les prisons et pour démolir toutes les frontières coloniales. Nous ne voulons pas simplement arrêter cette prison, mais aussi fermer toutes celles qui existent déjà.

Le gouvernement ne se tournait-il pas vers le financement d’alternatives à l’emprisonnement et la détention?

Des 138 millions de dollars que le gouvernement libéral a alloué à « la réforme de l’immigration », seulement 5 millions sont destinés aux « alternatives » à la détention. Quelles sont ces « alternatives »? Elles comprennent des « systèmes de surveillance humaine et électronique » tels que des moyens de contention, des bracelets électroniques et des systèmes de signalement électroniques. Ces systèmes de signalement sont en eux-mêmes une autre forme de détention – par exemple, devoir se présenter quelque part deux fois par semaine empêche souvent les migrant-es d’avoir des emplois stables. Ces « alternatives » comportent également des arrangements qui mettent des ONG responsables de la « surveillance communautaire ». Pendant que le gouvernement canadien cherche à réduire les coûts en déléguant le contrôle des migrant-es à des technologies envahissantes et à des ONG complices, la majorité de leur plan d’immigration « revu et amélioré » demeure axé sur la détention, par la construction de deux nouvelles prisons à Laval et à Surrey.

À certains égards, les alternatives proposées sont préférables à la prison. Mais, elles sont loin d’être « humaines ». D’un côté, la menace de l’incarcération d’une durée indéfinie dans une des prisons de l’ASFC sert de justification pour les mécanismes de contrôle de plus en plus envahissants à l’extérieur de la prison – comme si tout ce qui n’est pas un emprisonnement est un acte de compassion. D’un autre côté, ces « alternatives » normalisent la continuelle brutalité de l’emprisonnement en tant que forme de peine pour les personnes incapables ou peu désireuses de se soumettre aux conditions du contrôle étatique. Dans tous les cas, tant les prisons que les « alternatives » se terminent par la déportation, alors que la seule vraie alternative à la déportation – une voie vers un statut régularisé tous et toutes – reste inaccessible.

Montréal n’est-elle pas une ville sanctuaire?

En février 2017, Montréal s’est déclarée « ville sanctuaire ». Malheureusement, cette déclaration s’est avérée n’être guère plus que des paroles creuses. Le SPVM continue à collaborer activement avec l’ASFC, ce qui signifie que même un contrôle routier de routine peut mener à l’intervention de l’ASFC, et les migrant-es sans-papiers ont peu de répit face à la menace de la détention et la déportation. En fait, depuis la déclaration de « ville sanctuaire », les appels du SPVM à l’ASFC ont augmenté, faisant de Montréal la ville canadienne avec le taux le plus élevé de contact entre la police locale et l’ASFC. En mars 2018, des agents de l’ASFC ont violement arrêté Lucy Francineth Granados à son domicile à Montréal. Lucy a ensuite été expulsée d’une ville dont la nouvelle administration « progressiste » avait fait campagne sur la promesse de mettre en place une « vraie » ville sanctuaire.

Comment pouvons-nous arrêter la construction de la prison?

Pour arrêter la prison nous allons avoir besoin d’une lutte à plusieurs facettes. Nous aurons besoin d’efforts de recherches concertés, de campagnes d’information publiques, de grandes mobilisations, de perturbations directes de chaînes d’approvisionnement et de sites de construction, de tout ce qu’il faudra pour rendre impossible la construction de ce projet.

Pour ce faire, nous devons réfléchir de manière stratégique à quels points de pression nous pouvons cibler et tirer avantage, ainsi que comment construire des alliances avec des mouvements semblables contre les prisons, les frontières, et la suprématie blanche; aucune lutte n’existe isolément. Distribuer des pamphlets à vos voisins, organiser des manifestations et des actions qui s’y opposent, il y a de nombreux moyens pour que les gens s’organisent de façon autonome contre ce projet.

La page « Matériaux » de stopponslaprison.info contient quelques ressources pour les personnes qui cherchent un endroit où commencer.

Où puis-je en apprendre plus sur ce projet?

Stopponslaprison.info est un centre d’information pour partager; nouvelles, analyse et documents liés à la lutte contre le Centre de détention pour les immigrants de Laval.

Vous pouvez télécharger et consulter la recherche et les documents liés à ce projet dans la section « Documents »

La GMB de la section de K’jipuktuk du SITT-IWW déclare son soutien à la grève dans les prisons

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Sep 042018
 

De It’s Going Down

La General Membership Branch de la section de K’jipuktuk du SITT-IWW déclare son soutien à la grève dans les prisons.

Territoire Mi’kmaq non-cédé de K’jipuktuk

Considérant que les prisonniers de Burnside ont entamé une protestation pacifique pour se faire reconnaître 10 demandes raisonnables et qu’ils ont exprimé leur solidarité avec la «National Prison Strike» aux États-Unis,

Considérant que les organisateurs «appellent toutes les personnes avec une conscience à travers les barreaux» à soutenir leur déclaration et leurs demandes,

Considérant que le Comité d’Organisation des Travailleurs et Travailleuses Incarcéré-e-s (IWOC) du SITT/IWW «encourage fortement toutes les branches extérieures et les membres en général à faire du travail de soutien au meilleur de leur capacité et selon leur bon jugement»,

Considérant que nous trouvons que les demandes, les objectifs, les analyses et les actions exprimées par les prisonniers dans leur déclaration sont parfaitement en accord avec notre travail et notre mission,

La General Membership Branch du SITT/IWW de K’jipuktuk a unanimement décidé d’exprimer sa solidarité avec les prisonniers ainsi que son soutien à leur grève et à leurs demandes.

Nous demandons au Ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse d’appliquer immédiatement toutes les demandes des prisonniers et de prioriser les droits et les voixs des prisonniers et prisonnières dans toutes les décisions futures.

Nous encourageons toutes les organisations et tou-te-s les individu-e-s qui disent lutter contre l’exploitation, avec les travailleurs et travailleuses et les personnes margnialisées, à soutenir les demandes et déclarations des prisonniers publiquement et à leur apporter tout le soutien nécessaire.

Matériellement, nous offrons toutes les ressources et les contacts à notre disposition pour soutenir les prisonniers dans leur lutte, incluant notre temps, nos voix, nos énergies et nos platformes.

Par les mots et en pensée, nous vous offrons notre plus grande solidarité, notre admiration profonde et l’assurance que vous n’êtes pas seuls.

En solidarité,

Pour un monde sans patrons ni prisons,

IWW K’jipuktuk GMB.

Affiches abstentionnistes et perspective anarcho-syndicaliste sur les élections

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Sep 042018
 

Du CEDAS-ASCED

Le cirque électoral reprend de plus belle au Québec.

En tant qu’anarcho-syndicalistes, nous croyons nécessaire de promouvoir une position abstentionniste systématique.  C’est pourquoi nous partageons ici deux affiches à diffuser en réponse à la propagande étatique et l’endoctrinement à l’électoralisme.

Notre abstention est la suite logique de notre projet révolutionnaire.

Il est illusoire de croire que notre émancipation viendra du parlement. On ne pourra concrétiser le communisme libertaire (seul système économique et politique garant de notre émancipation individuelle et collective) qu’en organisant nos luttes de manières horizontales, égalitaires… et loin des partis politiques.

Pour nous, les  partis « de gauche » orientent les énergies des mouvements sociaux et de militant-e-s bien intentionnées dans un cul-de-sac électoraliste qui n’offre que déceptions, trahisons, instrumentalisations, manipulations, mensonges, illusions, etc. Tandis que se construit la machine électoral des partis « de gauche », les esprits et les idées des militant-e-s des mouvements sociaux sont orientés vers l’aliénation étatique et l’attentisme électoral. Il n’y a pas de capitalisme à visage humain, l’état est le rouage de notre exploitation. Il faut abolir les deux pour être libre.

En somme, nous restons convaincus que nous n’avons rien à attendre de l’état, peu importe qui est au pouvoir. Tant les partis « de droite » que « de gauche » reproduisent et soutiennent l’état et le capitalisme qui s’appuient sur les oppressions et l’exploitation systématiques.

Les élections contribuent à l’aliénation de nos vies.

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Les bureaux de l’ASFC fermés par des militant-es pour la justice migratoire en hommage à M. Bolante Idowu Alo, et à nos ami-es et voisin-es déporté-es

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Sep 022018
 

De Solidarité sans frontières

Les bureaux de l’ASFC à Montréal ont été fermés le 30 août en hommage à M. Bolante Idowu Alo, ainsi qu’à nos ami-es, membres de la famille et voisin-es expulsé-es. Les militant-es ont bloqué et enchaîné toutes les portes du bâtiment et les employé-es n’ont pas pu entrer dans le bâtiment pour continuer leur travail pendant deux heures.

Nous voulons nous assurer que les affaires ne puissent pas continuer comme d’habitude. M. Bolante Idowu Alo est mort violemment entre les mains de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) : nous ne pouvons pas les laisser continuer comme si de rien n’était. Nous voulons que nos communautés non seulement condamnent cette violence scandaleuse, mais qu’elles agissent pour l’empêcher de se reproduire.

M. Alo a vécu au Canada pendant 13 ans. Il a répété à plusieurs reprises aux responsables canadiens que sa vie était en danger au Nigeria. L’ASFC a néanmoins procédé à son expulsion le 7 août; M. Alo est décédé peu de temps après qu’il ait été retiré de l’avion qui était censé le déporter.

Nous avons mené cette action parce que nous voulons protester contre la normalisation de la violence de l’ASFC, contre les déportations et les détentions de migrant-es et de réfugié-es. Nous voulons que l’ASFC soit tenue responsable. M. Alo n’est pas la première personne à mourir alors qu’il était détenu par l’ASFC. Et il n’aurait jamais dû être menacé d’expulsion en premier lieu.

Nous nous rappelons également d’autres ami-es, membres de nos familles et nos voisin-es qui ont été détenu-es et déporté-es du Canada par l’ASFC dans le passé, comme Lucy Francineth Granados, qui a été expulsée le 13 avril 2018, laissant un grand vide dans nos vies et nos communautés.

En 2016, le Canada a émis 11 733 mesures de renvoi : certain-es sont parti-es «volontairement», d’autres ont été expulsé-es, d’autres sont resté-es et sont devenu-es des migrant-es sans papiers. Parmi les migrant-es qui ont traversé la frontière de façon irrégulière au Canada pour fuir le régime de Trump, et dont les cas ont été entendus, moins de 50% ont été acceptés comme réfugiés. Ce chiffre tombe à 10% dans le cas des Haïtien-nes. Les personnes dont la demande de statut de réfugié est refusée sont condamnées à retourner dans leur pays de citoyenneté, y compris en Haïti, bien que le Canada ait émis un avertissement concernant les voyages en Haïti.

En appui à cette fermeture, des personnes se sont rassemblées devant les bureaux de l’ASFC pour un deuil public de M. Alo et de nos ami-es et voisin-es déporté-es. Un cercueil a été placé devant le bâtiment. Des personnes avaient aussi des silhouettes noires avec les noms d’ami-es déporté-es. Le rassemblement demande l’abolition du nouveau Ministère de la sécurité frontalière, un moratoire sur les déportations vers Haïti et la fin des expulsions de réfugié-es et migrant-es.

#StopDeportations
#shutdownCBSA
#PortesClosesASFC