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Pacte pour un 1er mai solidaire

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Avr 262021
 

De Montréal Antifasciste

Attendu

que le 1er mai est aujourd’hui et a toujours été l’occasion pour les travailleuses et les travailleurs de tous les pays de s’unir pour célébrer les acquis historiques de la classe ouvrière et porter des revendications visant l’amélioration continue des conditions de travail, des conditions de vie et des conditions générales de santé et de sécurité de l’ensemble des travailleurs et des travailleuses;

attendu

que la protection de la santé et de la sécurité des travailleuses et des travailleurs des milieux de soins de santé est d’une importance primordiale;

et attendu

que le système de santé et l’ensemble de ses travailleuses et travailleurs, infirmières, médecins, conseiller·e·s, intervenant·e·s, préposé·e·s et employé·e·s de soutien sont actuellement soumis à une pression exceptionnelle et ont besoin de notre solidarité inconditionnelle;

Nous, les groupes populaires et organisations syndicales et communautaires qui organisent et/ou participeront à des événements publics le 1er mai 2021, nous engageons à demander à nos participantes et participants :

  • d’exprimer toute leur solidarité avec les travailleuses et travailleurs de la santé, mais aussi avec l’ensemble des travailleuses et travailleurs « essentiel·le·s », et ce, indépendamment de leur statut migratoire;
  • de porter le masque pendant toute la durée de nos événements;
  • de respecter la distance sécuritaire de deux mètres, autant que faire se peut, durant toute la durée de nos événements;
  • d’éviter tout contact non nécessaire durant toute la durée de nos événements.

Nous demandons à tous les groupes et les organisations qui prévoient des événements pour le 1er mai 2021 d’adhérer à ce pacte, faute de quoi nous leur demandons de renoncer à organiser quoi que ce soit ce jour-là et de rester chez eux pour ne pas compromettre davantage la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs de nos systèmes de soins.

Signataires:

–> Si votre groupe ou votre organisation endosse ce PACTE pour un 1er mai solidaire, veuillez écrire à alerta-mtl@riseup.net pour être ajouté à la liste des signataires/participants.

–> Si vous adhérez à l’esprit de ce pacte en tant qu’individu, nous vous invitons à « participer » à l’événement Facebook qui se trouve à cette adresse, et à le relayer dans vos réseaux.

CONTEXTE

Dans le monde entier, le 1er mai est reconnu comme la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses.

Depuis 135 ans, la classe ouvrière prend la rue, s’organise et manifeste à cette occasion pour faire valoir ses intérêts et sa force face à la classe capitaliste et aux dirigeant·e·s qui font son jeu. La tradition du 1er mai est née dans le sang de syndicalistes révolutionnaires aux États-Unis, en 1886, et s’est ensuite répandue dans les Amériques, en Europe, puis dans le reste du monde, portée par les mouvements syndicalistes, révolutionnaires, anticapitalistes et internationalistes. Elle a en partie été institutionnalisée dans certains pays au fil des compromis historiques, mais les mouvements et milieux anticapitalistes ont par ailleurs su préserver son caractère révolutionnaire dans un grand nombre de contextes.

Cette tradition est bien vivante au Québec et à Montréal, où de nombreux événements ont lieu chaque année le 1er mai, dont des rassemblements syndicaux, une manifestation anticapitaliste et différentes mobilisations sociales et communautaires conçues pour porter diverses revendications et illustrer ou instaurer de différentes manières un certain rapport de force avec la classe possédante.

Plusieurs événements sont prévus dans la métropole à l’occasion du 1er mai 2021 :

Or, il appert que certains leaders du mouvement « complotiste » anti-masque, anti-distanciation et anti-vaccin se profilent derrière une autre marche organisée le 1er mai pour « manifester [leur] désaccord face aux mesures sanitaires au Québec ». (De nombreux projets de vigilance citoyenne, dont Montréal Antifasciste et Xavier Camus, ont par ailleurs documenté l’influence dominante exercée par différents individus liés à l’extrême droite dans le mouvement d’opposition aux mesures sanitaires au Québec.)

Cette action anti-sanitaire doit avoir lieu en périphérie du principal site de vaccination à Montréal, soit le Stade olympique, bien entendu sans masques et sans gestes barrières.

Au moment où la troisième vague est en phase ascendante partout au Québec, où le système de santé est menacé de surcharge sous la pression des variants de COVID-19, où la campagne de vaccination ne va pas aussi vite qu’il le faudrait pour compenser les effets de ces variants, et au moment, surtout, où les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux sont à bout de souffle après 13 mois d’efforts intensifs contre la pandémie, nous trouvons sidérant et parfaitement inacceptable que les complotistes et autre négationnistes de la COVID s’autorisent à prendre la rue le 1er mai pour mettre en danger, par leur comportement irresponsable, les travailleuses et travailleurs du système de soins de santé ainsi que toutes celles et tous ceux dont le travail est jugé essentiel dans les autres secteurs d’activité.

La santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses ont toujours été une préoccupation centrale des mouvements de revendication et d’affirmation de la classe ouvrière et des mobilisations du 1er mai.

Il est grand temps que la majorité des travailleuses et des travailleurs expriment clairement leur ras-le-bol face aux délires et à l’insouciance des complotistes anti-sanitaire qui, rappelons-le, baignent dans l’imaginaire idéologique de l’extrême droite.

Projet d’Ariane Phosphate: « Coucou, ne m’oubliez pas! »

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Avr 262021
 

Du Collectif Emma Goldman

Dans la dernière année, le projet d’Ariane Phosphate a passé sous le radar et nous n’avons presque pas entendu parler des développements qui doivent mener à cette mine à ciel ouvert de phosphate au Lac à Paul et au troisième port sur le Saguenay. Il y a plusieurs raisons à cela (outre la pandémie), dont la lenteur du processus devant conduire à la première pelleter de terre du projet, la place prise dans les médias de masse par GNL Québec et la sortie du rapport du BAPE sur l’usine de liquéfaction de gaz naturel au port de Grande-Anse. Pour autant, le projet de mine d’apatite n’est pas mort et voilà qu’il a refait surface la semaine dernière dans les médias.

La minière Ariane Phosphate a annoncé avoir conclu une entente, d’une durée pouvant aller jusqu’à 50 ans, avec Port Saguenay au sujet du futur site d’installation pour le chargement maritime sur la rive nord de la rivière Saguenay. Le deal prévoit l’utilisation des futures installations sur la rive nord pour 30 ans avec deux renouvellements possibles de 10 ans. Il vient aussi encadrer la vente par Port Saguenay à Ariane Phosphate d’un morceau de terrain qui permettra la construction d’une installation de chargements qui va faciliter l’accès aux plateformes commerciales internationales.

Même si cette entente entre la minière et Port Saguenay n’est pas une surprise puisque l’administration portuaire est 100% pour le projet et travaille à sa réalisation, elle sert à rassurer les investisseurs et les clients potentiels que tente de séduire Ariane Phosphate: « Avec une entente de 50 ans, nous serons en position de force pour approvisionner nos clients mondiaux à partir de notre projet de mine du Lac à Paul qui devrait avoir une longue durée de vie. C’est une des choses qu’il nous manquait pour rassurer nos clients ou investisseurs potentiels quand on négociait. Là c’est réglé. » (1) – Jean-Sébastien David, chef des opérations chez Ariane Phosphate, lors d’une entrevue avec le journal Informe Affaires.

La multiplication des annonces, même banales et plus ou moins pertinentes, ainsi que les diverses ententes qui sont ensuite relayées par les médias servent justement à rassurer les investisseurs, les motiver et leur donner espoir. Les convaincre que le projet va de l’avant, qu’il n’est pas mort et que tout roule comme prévu, peu importe si c’est vrai ou non.

L’automobile électrique comme passeport vert

Comme bien des multinationales extractivistes, Ariane Phosphate mise sur l’automobile électrique pour écouler sa matière première et verdir son projet destructeur. L’augmentation de la demande de phosphate pour les batteries Lithium-Fer-Phosphate (LFP) est vu d’un bon œil par les dirigeants de la minière. Ces batteries sont utilisées pour la fabrication de voitures électriques. Elon Musk, le PDG mégalomane de Tesla Motors, a annoncé dernièrement qu’il étudiait la possibilité d’utiliser les batteries LFP pour équiper les prochains véhicules Tesla puisqu’elles sont moins dispendieuses. Évidemment, cela est vu comme une bonne nouvelle par Ariane Phosphate.

Un futur bien macabre nous attend si la voiture électrique est considérée comme une transition énergétique et un moyen de diminuer la pollution. En réalité, elle sert simplement à justifier et verdir des projets extractivistes qui vont détruire des milieux de vie pour une poignée d’emploi et des millions de dollars dans les poches des dirigeants.

L’électrification des voitures n’est pas la solution, le but est de diminuer au maximum le nombre d’automobiles sur les routes et d’augmenter le transport en commun. Fabriquer des voitures, même si elles sont électriques, demande beaucoup de ressources qu’il faut extraire du sol (lithium, phosphate, etc.) et d’infrastructures destructrices comme les autoroutes, les immenses boulevards, les stationnements à l’infini, etc. La voiture électrique sert à sauver l’industrie automobile, pas la planète.

Même si la minière Ariane Phosphate a toutes les approbations du gouvernement pour aller de l’avant et qu’elle est aidée par la classe politique locale et le milieu des affaires, il n’est pas trop tard pour s’activer. Nous devons nous organiser pour occuper le territoire et bloquer coûte que coûte ce projet; mettre nos corps en jeu pour empêcher la destruction de nos milieux de vie et la poursuite de ce néo-colonialisme qui s’approprie les territoires des Premières Nations et anéantit toutes possibilités de pratiques ancestrales. Tôt ou tard, il faudra monter des barricades, bloquer les chemins, créer des zones à défendre où nous vivrons autrement; attaquer.

  1. https://informeaffaires.com/regional/mines-et-ressources-naturelles/pour-50-ans-arianne-confirme-une-entente-avec-port-de

Émeute contre le couvre-feu!

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Avr 242021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le dimanche 11 avril, en réponse au rétablissement par Legault du couvre-feu de 20h, les gens sont descendus dans les rues de Montréal pour profiter du temps printanier et exprimer une rage joyeuse contre ce monde de merde qui continue à nous voler nos vies. Sans intention politique déclarée, un appel a été lancé sur les médias sociaux pour se rassembler dans le Vieux-Port afin de faire la fête et de défier le couvre-feu. Un certain nombre d’anarchistes se sont joints à ce qui s’est avéré être une foule mixte de personnes, principalement des jeunes, dont le principal point commun était la colère que leurs quelques libertés soient encore plus restreintes par le gouvernement. Avant 20 heures, l’atmosphère était excitée et bruyante, le slogan ” fuck Legault ” étant le plus fréquent et le plus fort. Les motos faisaient tourner leurs moteurs, les gens dansaient, buvaient et riaient avec leurs amis pour célébrer le printemps en défiant ce monde de merde.

Le premier véhicule du SPVM qui a passé a été accueilli par des huées et des doigts du milieu, le second par des œufs, des bouteilles et des pierres. La révolte était dans l’air, et nous étions ravis d’être au milieu d’une manifestation aussi bruyante, surtout après un hiver aussi long et morose. À l’approche du couvre-feu, nous avons remarqué que l’anti-émeute se rassemblaient à l’est de la rue de la Commune et de la rue Saint-Paul. Il n’y avait que quelques patrouilles à l’ouest sur la rue de la Commune. À ce moment-là, ils gardaient leurs distances, surveillant la manifestation.

À peu près au même moment, des “reporters” sont arrivés de “Rebel Media”, un média d’extrême droite basé à Toronto. Rebel Media est connu pour employer des journalistes liés à Stormfront, un site néo-nazi prolifique, et pour travailler avec d’autres personnalités racistes, transphobes et d’extrême droite, ainsi que pour propager des théories anti-immigrants et des théories du complot niant la COVID. Malgré le comportement désespéré de Rebel Media, qui cherche à attirer l’attention, il s’agit d’échecs plutôt obscurs, même en tant que provocateurs sur YouTube (remarque : depuis le 14 avril, ils ont été suspendus de YouTube). Il était clair que la grande majorité des participants ne savaient pas qui ils étaient. Malheureusement, de nombreux jeunes ont interagi avec eux de manière enthousiaste et positive.

Nous estimions ne pas être assez nombreux pour faire face à Rebel Media, et il semblait probable que si nous attaquions, la foule prendrait leur parti, car personne ne sait qui est Rebel Media, et encore moins qu’ils sont utilisés pour créer une propagande d’extrême droite. C’était une situation frustrante.

Au même moment, des feux ont été allumés par de petits groupes au sein de la manifestation, mais ils ont été éteints par ce qui semblait être un groupe restreint mais organisé d’hommes blancs portant des équipements tactiques et des patchs associés à des types d’extrême droite attachés à leurs vestes, dont l’un avait une caméra go-pro sur la tête. On les a vues parfois avoir une discussion de groupe avant de se déplacer à l’intérieur et autour de la manifestation pour surveiller la foule. Malgré quelques bagarres et confusions ici et là, l’ambiance était toujours extrêmement positive, les gens faisaient la fête, chantaient et célébraient le fait d’être dans la rue ensemble.

Plus tard, des groupes plus importants ont commencé à allumer des feux encore plus grands sur la place, et cette fois, les paci-flics ne sont pas intervenus. Il y a eu une certaine résistance lorsque les policiers anti-émeute ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes et à essayer de disperser la foule, mais la plupart des gens ont commencé à courir et à se disperser lorsque les policiers sont entrés sur la place. L’ouest de St-Laurent était apparemment libre de flics, et de multiples groupes de personnes ont commencé à allumer des feux, à piller et à détruire des magasins et d’autres biens en partant. Même si nous aurions aimé que cela dure plus longtemps, il était réconfortant de voir les gens travailler ensemble pour reprendre un peu de leur vie en pillant les magasins bourgeois du Vieux-Port, et en foutant la merde en général. Un bus de ville utilisé pour transporter les flics anti-émeute a également été libéré et couvert de graffitis pendant que d’autres faisaient la fête à l’intérieur et autour, célébrant une petite victoire, même pour une brève minute.

Dans un commentaire aux médias, la maire Plante a qualifié les fêtards de “stupides” et s’est plaint des dommages causés aux petites entreprises, affirmant que “nous devons rester unis et solidaires”. Ce n’est que le récit libéral merdique habituel : soudainement, “nous sommes tous dans le même bateau”, tous égaux en tant que “citoyens” lorsqu’il s’agit de maintenir l’ordre social. Ils passent sous silence les divisions très réelles au sein de la société, maintenues par des structures oppressives par lesquelles les classes riches, majoritairement blanches et propriétaires, exploitent la classe ouvrière, les pauvres et les personnes à prédominance de couleur.

En même temps, les politiciens identitaires de gauche sur les médias sociaux condamnent les émeutes, affirmant qu’elles sont responsables de l’aggravation des dommages causés aux personnes déjà les plus exposées. D’autres se laissent prendre au récit d’insaisissables “agitateurs extérieurs”, des anarchistes blancs, qui infiltrent des foules pacifiques pour provoquer la violence. Bien que nous reconnaissions les dangers réels auxquels les personnes marginalisées sont confrontées dans le cadre du COVID19, nous tenons à souligner que ce sont principalement des personnes de couleur qui se sont présentées et ont agi de leur propre initiative lors de cette émeute.

Ce ne sont pas la révolte et la solidarité militante dans les rues qui causent du tort, mais les institutions et les lois qui régissent la civilisation capitaliste. Ce sont elles qui nous maintiennent enchaînés à des emplois de merde où nous sommes le plus à risque d’attraper le COVID19, qui nous harcèlent et nous assassinent, et qui protègent un système économique basé sur le vol des terres autochtones. Nous accusons ces chasseurs de nuages d’enlever le pouvoir aux personnes marginalisées qui se sont manifestées et se sont soulevées. Nous les accusons de faire le travail de la police et des politiciens en essayant de pacifier, d’aliéner et de délégitimer la rage des émeutiers.

Les manifestations continuent à être appelées les nuits suivant le 11 avril. Jusqu’à présent, les deuxième et troisième manifestations étaient beaucoup plus petites que la première, et ont été lourdement réprimées par la police. Néanmoins, sans réelle fin en vue du couvre-feu, nous pensons qu’il est impératif de continuer la lutte. En ce sens, nous sommes ” tous dans le même bateau ” – nous avons une solidarité militante avec les jeunes (et les autres) dont l’avenir est également de plus en plus sombre.

Il y a un certain nombre de considérations tactiques que nous aimerions examiner à la lumière des événements du 11 avril. Si les paci-flics ont pu intervenir lorsque de petits groupes allumaient de petits feux, ils n’ont pas pu le faire lorsque des feux plus importants étaient allumés. Et dès que la foule a été dispersée, ils n’étaient pas prêts à faire face au pillage ou au vandalisme. Il est clair qu’ils sont relativement faibles, et peu nombreux. Bien que nous ne soyons pas assez nombreux pour nous sentir en confiance pour les affronter à ce moment-là, nous pensons que si les anarchistes et les anti-autoritaires se présentaient en plus grand nombre et agissaient ensemble, il est possible que nous puissions les faire taire et même les forcer à sortir de la foule s’ils tentent de pacifier les gens. Notre nombre nous donnera une plus grande légitimité auprès des autres personnes présentes, et nous permettra probablement d’avoir des conversations critiques avec eux sur qui sont ces personnes et pourquoi nous défendons certaines actions.

En ce qui concerne la police, elle ne s’est pas engagée dans la foule avant que de grands feux ne soient allumés. Nous pensons qu’il serait possible de frapper la police en premier, avant qu’elle n’intervienne, mais cela ne semble pas viable pour le moment. La rage grandit contre la police, et il est possible que plus tard, nous soyons en mesure d’agir en premier, mais cela nécessiterait également que nous soyons suffisamment nombreux, et que nous sachions lire les vibrations de la foule. Dans tous les cas, afin de nous permettre de tenir la rue dans ces situations, nous devons également être capables de nous défendre contre les techniques de dispersion. Il s’agit en particulier de faire face aux gaz lacrymogènes, qui se sont avérés efficaces pour disperser rapidement les foules. Il serait également avantageux de se préparer avec des projectiles ou d’avoir les moyens de casser des pavés, etc. afin d’en fournir aux personnes présentes. Nous devons également être suffisamment nombreux pour pouvoir agir en tant que groupe distinct, faire face aux gaz lacrymogènes et résister calmement aux policiers anti-émeutes. Nous pensons que cela renforcerait la confiance au sein de la foule, faciliterait un engagement plus combatif avec les flics anti-émeutes et montrerait que nous n’avons pas besoin de simplement battre en retraite.

Nous devons continuer à contrer les récits libéraux visant à pacifier la révolte, à nous retirer de la rue et à rendre notre pouvoir aux politiciens et aux experts autoproclamés. Nous pouvons le faire pendant les manifestations, lorsque les pacifistes essaient de parler et d’agir contre la violence contre la police et les biens, et après coup en répondant aux types d’IDPOL et aux rapports des médias avec notre propre analyse. En tant qu’anarchistes et anti-autoritaires, nous devons être présents lors de ces événements de défi. C’est là que nous construisons une complicité et une affinité avec les rebelles en dehors de nos cercles, et quand c’est possible, nous avons des conversations critiques avec ceux qui sont présents sur les tactiques et les cibles. De même, nous devons être capables de repousser les escrocs d’extrême droite et les réactionnaires qui seraient là pour exploiter notre révolte.

Cet été va être chaud, jetons de l’huile sur le feu et brûlons ce putain de monde carcéral !

Solidarité avec les émeutiers et les fêtards !
Fuck le couvre-feu !

Retour sur la manifestation large contre le couvre-feu du 18 avril

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Avr 202021
 

De Pas de solution policière à la crise sanitaire (facebook)

Merci à toutes et à tous pour votre présence à la manifestation d’hier soir! Nous étions plusieurs centaines de personnes à prendre la rue pour dénoncer l’imposition d’un couvre-feu, mesure qui porte gravement atteinte à nos libertés et nos perspectives de solidarité.

Ensemble, nous avons réussi à mettre de l’avant un discours clair, qui critique les fausses solutions du gouvernement Legault et de la ville de Montréal. Nous avons dénoncé le couvre-feu et tout recours à la police dans le traitement de la crise sanitaire, en soulignant les impacts cruels qui en découlent sur les sans-abris, les travailleur-ses du sexe, les consommateurs de drogues, les travailleur-ses sans papiers et tant d’autres.

La lutte contre le couvre-feu et les fausses solutions autoritaires à la pandémie continue et prend de l’ampleur. Il y a une volonté fermement énoncée, de refuser la dichotomie entre l’obéissance aveugle au gouvernement et les manipulations insensées des conspirationnistes qui sont exploitées par l’extrême droite.

Alors que nous manifestions contre l’État policier, le SPVM s’est montré habile à en faire une démonstration exemplaire. Malgré le déploiement de plusieurs centaines de policiers, nous avons pris la rue et scandé des slogans haut et fort pendant plus d’une heure! Le ton est ensuite monté d’un cran lorsque les anti-émeutes ont forcé nos rangs pour s’emparer d’un de nos camarades. Malgré les efforts de la foule pour venir en aide aux camarades ciblés par la police, nous n’avons pas réussi à les libérer. Il nous appartient à toutes et tous de réfléchir à nos pratiques pour que de telles situations ne se reproduisent plus.

Plusieurs d’entre vous ont fait part de leur volonté de poursuivre la lutte. Sachez que nous n’avons pas l’intention de lâcher le morceau. Notre but principal est d’aider à mobiliser. N’hésitez pas à vous auto-organiser, à planifier des actions ; nous n’hésiterons pas à utiliser la plateforme pour vous appuyer au meilleur de nos capacités. Notamment, nous invitons nos camarades à rejoindre les rassemblements plus spontanés lancés par les jeunes montréalais-es qui manifestent leur colère légitime envers le couvre-feu depuis plusieurs jours; nous ferons circuler les appels pertinents sur nos plateformes. Demeurez à l’affût !

Un merci tout particulier à l’AQPSUD avec qui nous avons la chance de lutter depuis le tout début de la contestation du couvre-feu. Merci pour votre présence et pour tout le travail que vous accomplissez quotidiennement.

Si vous avez reçu une contravention pour violation du couvre-feu, écrivez à nousnepayeronspas@riseup.net pour participer à un effort d’entraide juridique.

Restons solidaires face à la répression policière, apprenons à ne laisser personne derrière.

Et surtout, n’arrêtons jamais de lutter.


Le verger au complet : Introduction à la sécurité en manif, épisode spécial pour le 1er mai 2021

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Avr 192021
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes

Dans ce troisième épisode et demi, voici une introduction à la sécurité en manif !
Y’a pas de musique ou de fioritures, c’est juste une présentation !

Lien vers le fichier: https://www.clac-montreal.net/sites/default/files/episode35.mp3

Abandon des poursuites contre les accusés du blocage ferroviaire de Lennoxville

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Avr 172021
 

De Blockade Defense

Nous sommes un groupe de personnes qui, en février 2020, ont tenu une journée de blocage ferroviaire à soi-disant Lennoxville, Québec, sur des territoires Abénaquis volés, en solidarité avec les défenseurs et les défenseuses de la terre Wet’suwet’en et contre la violence persistante du colonialisme. Nous avons appris récemment que les accusations criminelles portées contre nous avaient finalement été abandonnées et que notre dossier avait été fermé.

D’un côté, nous accueillons avec joie de ne pas avoir à subir le stress et les tracas d’un procès criminel, et d’autant plus en considérant comment la police de Sherbrooke nous a menti de façon éhontée et a enfreint ses propres protocoles afin de nous arrêter en cette journée ensoleillée d’hiver.

D’autre part, cependant, nous pensons qu’il est important de se souvenir et de reconnaître que les charges criminelles auxquelles nous étions confronté.es viennent d’un État (et son système juridique) qui ne voit rien de mal au génocide colonial, au meurtre et à la dépossession des peuples autochtones, et avec la destruction de la vie au nom du profit. Le soi-disant Canada et le soi-disant Québec sont sur des territoires autochtones volés, et aucune loi ni répression ne nous fera voir cela comme juste ou acceptable. Notre action en était une parmi de nombreuses autres en solidarité avec les Wet’suwet’en qui ont été continuellement menacé.es et harcelé.es par les brutes de la GRC et de l’industrie des pipelines.

Les fonds que nous avions amassés pour notre bataille juridique seront répartis également entre les avocates qui nous ont soutenu.es, les ami.es de Tyendinaga et Hamilton qui font face à des procès pour leurs propres blocages de solidarité, de même qu’au fonds légal du Camp Unist’ot’en.

Pas de réconciliation sans décolonisation.

Montréal contre-info est de retour

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Avr 172021
 

Nous sommes de retour d’une absence forcée de quelques jours en raison de la saisie du serveur hébergeant notre site par la police hollandaise. C’est la police brittanique qui a dirigé cette opération dans le cadre d’une enquête visant le site 325, qui était hébergé avec le nôtre sur le serveur de Nostate. Nous voulons exprimer notre solidarité entière avec les camarades du collectif de 325 face à ces maneuvres répressives. Vous pouvez lire leur communiqué ici.

Appel à la solidarité! Contactez le bureau du procureur de Hamilton le 25 mars pour demander l’abandon des poursuites en lien avec les blocages!

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Mar 232021
 

De Blockade Defense

Parmi les accusations en lien avec les blocages ShutDownCanada de 2020, celles contre les défendeur·esses à Hamilton sont parmi les plus graves. Ces accusations visent un blocage de 24 h sur les voies ferrées de CN et CP en ville du 24 au 25 février en solidarité avec les Wet’suwet’en et en réponse à l’attaque du PPO sur le territoire de Tyendinaga le matin même.

Au départ, iIl y avait six personnes inculpées dans cette affaire, mais nous sommes ravi·e·s de pouvoir vous annoncer que les poursuites contre deux de ces personnes ont été abandonnées il y a quelques mois. Les autres défendeur·esses sont accusé·e·s sous quatre chefs de Méfait (criminel) de plus de $ 5000, dont chacun emporte une peine maximale de dix ans de prison.

Au moment même où se déroulait le blocage à Hamilton, un autre blocage avait lieu à Toronto. Il bloquait la même voie, a duré environ le même temps et les personnes arrêtées étaient accusées de faits presque identiques. Cependant, les défendeur·esses de Toronto n’ont été inculpé·e·s que sous un seul chef de Méfait (délit) de moins de $ 5000 dont la peine maximale n’est que six mois de prison.

Impossible d’expliquer la différence entre les accusations portées par la police de Hamilton et celles de Toronto. Mais en ce moment, l’affaire n’est plus entre les mains de la police et la responsabilité reste avec le procureur de Hamilton. 

Tandis qu’à Toronto les poursuites ont été abandonnées par la procureur dans le cadre d’un engagement de ne pas troubler l’ordre public, le proc à Hamilton cherche de la prison ferme contre certain·e·s défendeur·esses et s’obstine à les faire passer en procès.

Il faut que le procureur de Hamilton comprenne qu’il y ait des gens partout au Canada qui observent cette affaire de près et n’acceptent pas ce traitement disproportionné. Le procureur devrait abandonner immédiatement toutes les poursuites en lien avec les blocages.

Les défendeurs et défenderesses de Hamilton ont une audience importante le 12 avril. Dans les prochaines semaines, on a besoin de votre soutien pour faire écouter le procureur. On fait appel à contacter le bureau du procureur de Hamilton le jeudi 25 mars, par téléphone ou courriel afin d’envoyer un message clair.

Les procureurs les plus impliqués dans l’affaire sont:
Steve O’Brien steve.obrien@ontario.ca
Jeffrey Levy jeffrey.levy@ontario.ca
L’adresse courriel générale du bureau c’est VirtualCrownHamilton@ontario.ca.

Si vous envoyez un courriel, pensez à nous mettre en CCI pour qu’on soit au courant!

Le numéro du bureau c’est 905-645-5262. Vous pouvez demander Jeffrey ou Steve, indiquer que vous voulez leur laisser un message ou dire ce que vous avez à dire à la personne qui répond au téléphone. Si vous appelez, envoyez-nous un courriel à dropthecharges@riseup.net pour nous le dire.

Vous pourrez utiliser le texte ci-dessous comme le corps d’un courriel ou comme aide-mémoire pour un coup de fil. Veuillez rester poli·e et souvenez-vous que c’est pas l’intention de menacer ou mettre la pression sur qui que ce soit, nous voulons tout simplement communiquer l’intérêt public dans cette affaire. Comme le bureau du procureur à Hamilton est unilingue anglophone, on a laissé le texte en anglais:


Hello,      

I’m contacting you because I am concerned about your office’s decision to pursue charges against four defendants in connection to the February 24-25th rail blockade in Hamilton last year.        

The four defendants in Hamilton were a small part of a movement involved tens of thousands of people and is of major public interest. I believe that all charges connected to the movement should be withdrawn, including those against the Hamilton blockade defendants.     

The charges laid against defendants in Hamilton are significantly more serious than those laid for similar facts in other jurisdictions. In fact, a blockade that was held the same week in Toronto on the same line for the same duration was resolved by peace bond four months ago.     

Thank you for your time,

1er mai 2021 : Nous ne voulons pas de ce monde qu’ils essaient de nous vendre !

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Mar 222021
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes

La pandémie que nous traversons nous précarise tou·te·s et met en évidence des injustices graves. La relance souhaitée par les dirigeant.e.s est une relance qui ne s’adresse pas à nous. Elle ne s’adresse pas aux artistes et autres personnes qui ne génèrent pas assez de profit pour mériter d’exister. Elle ne s’adresse pas aux les travailleur.euses du sexe, dont l’existence même est criminalisée. Cette relance ignore les personnes en situation de handicap, les marginalisé·e·s, celleux avec des problèmes de santé mentale. La relance dont ils parlent, elle est pour les pétrolières, pour les Bombardiers, pour les tizami·e·s comme Guzzo, mais elle n’est pas pour nous. Laisser les gouvernements nous sauver de la crise qu’ils ont eux et elles même créées à travers les coupures en santé, à travers leurs vies de « snowbirds », serait accepter la mort. Ce que nous devons relancer, ce n’est pas l’économie, mais les luttes pour nos droits et la fin de l’exploitation capitaliste.

Le projet de reconstruction économique mise sur un univers technologique taché d’inégalités et basé sur une exploitation capitaliste sale. Le renforcement des frontières et les abus des instances d’immigration, qui au soit-disant Canada sont illégitimes, ont pour mission de préserver ces inégalités. Pendant qu’au Nord on se vaccine, on oublie celleux qui nous habillent dans les usines de Gildan en Haïti. On oublie que chaque conférence zoom dépend du travail dans les mines d’Afrique et d’Amérique du Sud. Ces mêmes pays qui pourraient ne pas voir de vaccin avant le début de la prochaine pandémie. Les mots de remerciement et les paroles vides de ces politicien·e·s ne redonneront pas la vie aux « petrochallengers » haïtien·ne·s tué·e·s par des forces de police formées par le Canada, ne redonnera pas leur yeux aux manifestant·e·s chilien·ne·s blessé·e·s par des armes canadiennes. Il faudra bien plus pour redonner la vie à Raphaël « Napa » André, à Joyce Echaquan, et à toutes les personnes autochtones tuées ici et ailleurs.

Les injustices au niveau mondial se multiplient. Les personnes migrantes qui ont eu la « chance » de venir ici meurent dans nos hôpitaux et nos entrepôts. Les rues des quartiers les plus pauvres sont vides, la police étant toujours en recherche de ses prochaines victimes. Les Premiers Peuples sont humiliés, agressés et tués par les instances gouvernementales, pilotées par les compagnies extractivistes. Et dans tout ce chaos, on nous impose l’obéissance, le silence, l’aveuglement face à tout ce qui se passe autour de nous.

Ne nous laisson pas faire ! Refusons de nous entre-policer sur nos comportements, car vivre dans un monde régi par des lois racistes, coloniales, LGBTQIA2S+phobes constitue un défi en soit. Ce sont ces mêmes lois qui nourrissent les inégalités de genre et qui donnent toujours raison aux plus privilégié·e·s et aux héritièr·e·s bourgeois·e·s : ne les légitimons pas en nous les imposant à nous mêmes ! Nous sommes en colère face à la disparition des aides financières, de nos emplois, de leur précarisation ou encore à l’imposition d’un couvre feu basé sur aucune preuve scientifique reconnue. Ce n’est qu’une excuse pour légitimer le contrôle et la répression étatique. Cet argument sanitaire ne tient pas la route quand on voit qu’il n’est pas appliqué partout. Le gouvernement Legault montre encore une fois son vrai visage en protégeant l’économie au détriment des vies. Refusons cet avenir imaginé par des multimilliardaires, qui détournent notre attention par la peur tandis qu’ils profitent de l’exploitation des personnes les plus démunies.

Ces milliardaires, ce sont eux qui sont les premiers pollueurs et les derniers à en subir les conséquences. Ce sont leurs grosses corporations qui continuent d’exploiter le travail des migrant·e·s et de pratiquer l’extractivisme en territoires autochtones, au nom d’une croissance économique hypocrite dite « verte » ou encore de « développement durable ». En effet, tout le monde sait que la crise environnementale est un enjeu majeur et que celle-ci affectera en premier lieu les populations marginalisées. Pour elleux, c’est le statu quo à tout prix, jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Ce qui est encore pire, aucune solution concrète n’est apportée et les listes d’attentes pour les soins sont encore pires qu’elles étaient avant la pandémie. Les médias ont profité de l’opportunité pour vendre des nouvelles anxiogènes sur le virus, éclipsant notamment les luttes en cours pour la défense des territoires. Ces luttes sont vivantes, et nous allons le leur rappeler.

Nous sommes tou·te·s perçu·e·s comme une masse de travail vide et remplaçable, mais tout n’est pas perdu. Ensemble, prêt·e·s à nous battre, nous sommes bien plus fort·e·s et bien plus nombreu·x·ses. Refusons cet avenir « ubérisé » et bâtissons un monde d’entraide et d’équité. Pour y arriver, nous devrons lutter par tous les moyens, et cela passe nécessairement par la reprise de la rue.

On se revoit le premier mai, à 16h, au parc Jarry (coin Gary-Carter et St-Laurent) !

Notre dignité en quarantaine – Un rapport d’anarchistes sur la Grèce

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Mar 222021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

(Cet article date du 22 avril 2020. Je le soumets parce que je pense qu’il s’agit de l’un des écrits anarchistes les plus convaincants que j’ai trouvés, qui capte le sentiment de la grande confusion de 2020. Je pense que ce texte a une énorme valeur littéraire et j’aimerais beaucoup le voir traduit en français.)

Ce tract a été distribué dans différents quartiers d’Athènes. Publié sur plagueandfire.noblogs.org

Tout a changé sans même qu’on ait le temps de s’en apercevoir. Du jour au lendemain, nous nous retrouvons enfermé dans nos maisons, en attente de la prochaine annonce qui, nous le savons déjà, comprendra plus encore de restrictions. La société est en crise, disent-ils, à cause de la propagation d’un virus. Le gouvernement insiste sur l’importance de faire ce qu’il demande pour ainsi agir de façon responsable et solidaire. Il assure que l’état d’urgence est temporaire, mais nécessaire pour gagner le combat contre ce qui compromet sérieusement notre bien-être… mais attendez un peu…

Quel virus? Présentement, on ne peut le savoir. Toutes les informations, nombres et statistiques qui justifient le confinement imposé est entre les mains du gouvernement et des spécialistes qui travaillent à son service. Ce n’est pas un déni de l’existence du virus qui court, mais la reconnaissance de ses caractéristiques, de sa propagation comment y faire face. Les données concernant son impact sont entre les mains des scientifiques du monde entier, qui souvant ne s’entendent même pas entre eux sur la manière de les interpréter ou sur les conclusions pratiques qu’elles impliqueraient. La conclusion des autorités en revanche est simple; ils le savent, nous ne le savons pas.

Pour ces raisons, nous leur devons une obéissance totale. Les médias de masse jouent magnifiquement leur rôle traditionnel de serviteur du système. Ils décident de ce qui existe en démontrant et en répétant l’histoire selon les autorités, ne laissant pas un millimètre d’espace aux voix déviantes de toutes sortes. Leur travail consiste à planifier les assises des prochaines décisions toujours plus totalitaires. Après tout, un virus n’est-il pas l’ennemi parfait? Invisible et potentiellement partout, chaque personne contrevenant à la règle inventée devient complice de cet ennemi avec les amendes et les peines de prison comme justifications à l’oppression. Ainsi, le contexte parfait est créé pour faire briller l’État en tant que sauveur ultime.

Quelle responsabilité?

Impossible d’ouvrir un journal ou de passer à la télévision sans qu’on nous dise de «prendre nos responsabilités». Qu’est-ce que cela signifie? On nous demande de suivre aveuglement les ordres des politicien.nes, mais ne sont-ils pas les mêmes bureaucrates dont nous nous méfiions auparavant? N’ont-ils pas prouvé déjà tant de fois qu’ils étaient avides et corrompus parce que beaucoup d’eux sont plus motivés par des intérêts personnels que par le bien commun? N’a-t-il pas été démontré à maintes reprises que leur soif de pouvoir est plus grande que leur sens de justice ou de raison?

Ce sont les mêmes personnes qui nous demandent de leur faire confiance, sans poser de questions, et qui appellent cela «prendre ses responsabilités». Ne serait-ce pas en réalité faire le contraire? En fait, ce qu’on nous demande c’est d’abandonner tout jugement, toute pensée critique et toute autonomie pour se souscrire au contrôle gouvernemental extrême dans tous les aspects de notre vie.

La mascarade continue. Nous devons obéir aux mesures extrêmes de «solidarité». N’est-il pas cynique d’entendre ces mots de la bouche des représentants d’un système basé sur l’exact antonyme de solidarité? Toute l’année nous devrions courir comme des poules sans têtes pour se soumettre au jeu de la concurrence, être exploité.es, être chassé.es par des flics pour quelque raison que ce soit et être volé.es par des fonctionnaires qui se satisfont de faire leur travail. Et maintenant ils osent nous parler de solidarité?

Comment osent-ils agir comme s’ils se souciaient de notre bien-être? Qu’en est-il des millions de personnes qui vivent dans la pauvreté pour que ces fonctionnaires puissent être riches? Qu’en est-il de toutes les personnes qui meurent pour leur boulot de merde, au profit de l’implacable machine économique? Qu’en est-il de ceux et celles qui sont torturé.es dans les commissariats de police par les bourreaux de l’État en uniforme? Qu’en est-il des milliers de immigré.es qui meurent aux frontières chaque année? Où est le gouvernement dans ces moments-là avec ses grands discours sur la solidarité?

Alors qu’ils essaient de nous faire avaler leurs théories hypocrites sur la solidarité, nous voyons que le confinement enferme des tas de gens dans des circonstances invivables. Les enfants gardés sous le perpétuel joug de parents violents par exemple, ou les conjoint.es, maris et femmes coincés dans des relations abusives. Des milliers de migrant.es sont piégé.es dans des camps dans des conditions pires que d’habitude. Dans les prisons, ils ont interrompu toutes les visites tout comme l’accès des détenu.es au matériel, à la nourriture et aux vêtements provenant de l’extérieur. Les espaces vides dans les prisons sont utilisés pour isoler les détenu.es présentant des symptômes du Coronavirus, ces espaces étant vides dans la plupart des cas, ne pouvant plus accueillir des détenus.

On peut imaginer l’effet que cela aura sur la santé des prisonniers qui y seront jetés. Dans les prisons italiennes, des révoltes massives ont éclaté après l’introduction de restrictions générales. C’est probablement le seul moyen pour les prisonnier.ères de sauver leur dignité vu les conditions dans lesquelles ils sont contraints. En Espagne et en France également, les prisonniers se lèvent et ripostent comme le font d’autres prisonniers dans le monde. L’État ne sait pas ce que signifie la solidarité et ne s’est jamais soucié de notre bien-être. Comme toujours, ce sera à nous de prendre soin les uns des autres et veiller à ce que ceux et celles qui en ont besoin reçoivent un soutien. Lorsque le gouvernement utilise le mot solidarité, ce n’est que pour culpabiliser ceux et celles qui n’obéissent pas à leurs ordres et pousser les gens à intérioriser son autorité.

Quelle crise?

Et on nous dit que nous sommes en crise. Peut-être que quelqu’un nous dira le moment venu que nous ne sommes pas en crise? De la crise financière à la crise climatique, en passant par la crise des migrants et la crise du COVID-19. Il semble que le système porte beaucoup de noms différents pour ce qui s’avère toujours être des périodes utilisées pour restructurer son pouvoir, pour élargir et intensifier son oppression. Dans ce cas – surtout dans ce cas – ce ne sera pas différent. L’idée d’une condition de crise a toujours été utilisée pour contextualiser une nouvelle évolution totalitaire du pouvoir. Le rythme sur lequel cette évolution est forcée n’est pas toujours le même bien sûr. Plus ils peuvent donner une apparence de crise imminente, plus le changement peut être grand et rapide. Il va sans dire que la «crise» actuelle donne au gouvernement (à tous les gouvernements) le contexte idéal pour faire des pas de géant dans le développement de leurs mécanismes de contrôle et d’oppression.

A qui l’urgence?

On répète sans cèsse que les mesures prises sont «temporaires». C’est un mensonge. De nombreuses occasions dans le passé nous ont montré qu’au moins une partie des mesures des «états d’exception» ont été conservées par la suite et ont été inscrites dans des lois qui ne devaient jamais être récupérées. Un des meilleurs exemples de ce fait est le 11 septembre qui aura changé à jamais la capacité des États à suivre, retracer et enregistrer les personnes. À des époques plus récentes où les attaques terroristes ont servi de prétexte pour introduire de nouvelles façons de traduire en justice quiconque n’est pas d’accord avec l’État, faire descendre l’armée dans les rues, renforcer la collecte générale des données, etc. En Grèce, le nouveau gouvernement n’a-t-il pas annoncé l’état général d’urgence dans la capitale visant la répression totale des indésirables (sans-abri, anarchistes, toxicomanes, squatteurs, etc.) depuis l’année dernière?

Nous savons tous qu’un travail acharné est fait pour perpétrer l’image d’une «crise» (dans ce cas, une sorte de «crise sécuritaire») pour justifier la soif absolue de pouvoir du gouvernement, ce qui implique que son comportement fasciste et ses politiques totalitaires seraient «nécessaires mais temporaire»… Et maintenant, que se passe-t-il massivement? Les gens se tournent vers Internet pour leurs besoins, tous leurs besoins. De la communication à la consommation, du travail à la détente. En un clin d’œil, une grande partie de la vie a été délibérément transférée dans le cyberespace. De cette manière, il devient encore plus facile pour l’État de suivre, d’enregistrer et de surveiller l’activité quotidienne de quiconque. Par-dessus tout, c’est notre propre volonté et capacité à s’accomoder aux problèmes causés par notre emprisonnement de masse, qui aident à le normaliser pour finalement l’accepter. La gestion de la situation telle qu’on la connait apportera un ensemble inimaginable d’expériences, d’outils et de savoir-faire qui peuvent et seront récupérés chaque fois que cela est jugé nécessaire par ceux qui sont au pouvoir.

Quelle guerre?

Toutes ces objections et critiques sont indésirables et même dangereuses, parce qu’après tout, nous sommes «en guerre». Une guerre biologique contre la nature. N’est-ce pas le propre des temps modernes? Nous oublions de plus en plus comment vivre avec et dans la nature en multipliant et en intensifiant nos guerres contre elle.

Tout notre mode de vie repose sur l’exploitation de la nature et, si cette réalité n’est pas bientôt renversée, sa destruction totale. C’est peut-être l’arrogance occidentale qui s’illusionne que nous sommes au-dessus de toutes choses et devons élargir nos façons de les contrôler.

Pour la société «civilisée», la nature est toujours regardée dans l’optique de sa valeur pratique. Lorsque nous sommes confrontés à quelque chose qui cause de l’inconfort, tout sera mis en place pour l’apprivoiser, le manipuler ou l’éradiquer. Une guerre constante est donc menée, contre la nature, contre la vie et contre la mort. Il est devenu inimaginable que nous ne posséderions pas la nature, mais en ferions partie et que cette situation mondiale pourrait en être la preuve… Bien sûr, personne ne veut mourir, ni voir ses proches mourir ou souffrir. Nous voulons vivre!

Est-ce que survivre dans un contexte restreint est la même chose que vivre? Est-il possible de vivre dans une cage ou pouvons-nous au mieux survivre dans une cage? Sommes-nous prêt.es à éliminer toutes possibilités de vie pour avoir de meilleures chances de survie? On pourrait dire que ce sont des questions philosophiques bonnes pour passer le temps, mais rien à voir avec la vraie vie. Il se trouve qu’en ce moment même, toute vie nous est interdite parce qu’on nous dit que c’est la seule façon de survivre. Chaque jour dans l’isolement est une atteinte à notre autonomie, à notre capacité à penser et à agir par nous-mêmes, à vivre, à aimer et à lutter.

La quarantaine a été refusée parce que notre dignité ne peut y survivre. Le confinement se doit d’être rompu parce que notre désir de liberté ne peut être contraint!