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Le fléau et le feu

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Mar 252020
 

MTL Contre-info publie généralement du contenu venant de Montréal, d’autres régions du Québec et de régions avoisinantes. Il se peut que nous fassions quelques exceptions pendant les semaines à venir, étant donné la nature internationale de la pandémie de COVID-19 et le fait que les anarchistes et autres rebelles de plusieurs endroits font face à un contexte social similaire et sans précédent. En ce moment, nous estimons qu’il est essentiel de maximiser l’échange d’informations, d’expériences et de propositions.

De The Plague and the Fire

Face à un fléau mondial, nous avons besoin de partager des réflexions radicales, par-delà les frontières linguistiques et nationales.
Pour que le feu naisse du fléau.
Et le feu peut apporter la liberté.

Ce site naît de la volonté de partager des réflexions matérielles sur les conséquences de cette épidémie. Nourrir une discussion qui permette de confronter les instruments critiques donnant à tous et à chacun la possibilité d’agir dans le présent.

Agir afin de subvertir l’ordre social actuel, pour libérer la planète et l’ensemble du « vivant » du fléau de cette société.

Comme nous le rappelle l’histoire de Londres, le feu peut naître du fléau, et du feu la démolition des structures de la domination. Dans l’incendie de 1666, au cours de l’épidémie de peste, des dizaines d’églises et une grande partie des bâtiments publics brûlèrent. Malheureusement, à la suite de cet incendie, Londres fut reconstruite de telle manière à favoriser le contrôle social et le gouvernement de la ville. Cette fois, nous voulons éviter que le moment de crise mène à une restructuration du système actuel.

Car cela ne pourrait se réaliser que dans un sens toujours plus autoritaire et sécuritaire.

Nous nous trouvons face à une des plus grandes crises que l’ordre social dominant ait jamais connue : le fondement idéologique tentant de le justifier s’écroule sous l’évidence d’un désastre écologique qui s’aggrave constamment, sur une planète entièrement habitée et colonisée par les êtres humains.

C’est dans une telle situation que s’insère la pandémie que nous vivons actuellement, un événement amplement prévisible et presque prévu qui, très probablement, se reproduira dans l’avenir, avec des acteurs différents – que ce soit des virus, des famines ou des événements climatiques et atmosphériques catastrophiques.

La réclusion d’une bonne partie de la population qui en découle, causée par l’éco-fascisme de service, pourrait conduire à des situations de grande impatience, de rébellion et de révolte.

Voilà que ceux qui ont consacré leur vie à la pratique de l’obéissance en échange de la sécurité, de la contrainte et de l’obligation, découvrent tout à coup qu’un éternuement peut déboucher sur une fin inattendue.

Sans aucune sécurité, choisir de continuer à suivre la voie de l’obéissance ne peut qu’offrir les mêmes incertitudes offertes par sa désertion, par le choix risqué du chemin menant à la révolte. Un sentier non tracé, qui laisse derrière lui des siècles de domination pour explorer un futur de libération.

Pour tracer ce chemin, ou du moins pour tenter de le suivre, il est nécessaire d’ouvrir un débat, de se confronter continuellement sur la manière dont la domination réagit à l’évolution des événements, comprendre comment la frapper et comment soutenir les révoltes qui éclateront.

Par-delà les langues et les frontières.

Comment contribuer ?

Ce site est un instrument en constante évolution, ouvert à la collaboration et à l’aide de quiconque saisit l’importance d’une confrontation : traductions, nouvelles, propositions, élaborations graphiques et diffusion des différents textes sont des contributions toutes aussi importantes.

plagueandfire@riseup.net

Pourquoi & comment faire la grève des loyers

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Mar 252020
 

De Grevedesloyers.info

Voir aussi Enjeux légaux

Faire une grève du loyer est risqué. Pour amenuiser les risques, nous devons être nombreux-ses.

  • Faire collectivement la grève des loyers permet d’établir un rapport de force avec le gouvernement pour qu’il intervienne afin d’annuler hypothèques et loyers pour tous et toutes.
  • Se regrouper entre locataires d’un même propriétaire peut faciliter une grève des loyers et rendre plus complexe l’usage de recours légaux (comme l’éviction) par votre propriétaire.

Étapes que nous vous conseillons de suivre:

  1. Informez-vous en lisant la section Enjeux légaux et Ressources.
  2. Discutez de la grève avec vos colocataires, vos voisins, les gens qui vivent dans le même immeuble, mais aussi avec les gens qui ont le même propriétaire si vous les connaissez ou parvenez à entrer en contact avec eux/elles.
  3. Accrochez un drap blanc devant chez vous pour montrer que vous exigez un gel des loyers et des hypothèques, et que vous ferez la grève des loyers si le gouvernement n’agit pas.
  4. Imaginez des stratégies adaptées à vos différentes situations. Voici des exemples:
    • Si vous avez les moyens de payer votre loyer, pensez à mettre l’argent de côté pour pouvoir payer tous les loyers non-payés une fois la crise terminée.
    • Si vous habitez à plusieurs, parlez avec les autres habitants pour voir comment faire la grève collectivement.
    • Si votre propriétaire a beaucoup de logements, essayez d‘échanger à propos de la grève dans le plus de ses logements possible. Une situation où beaucoup de locataires d’un même propriétaire se mettent en grève des loyers vous permet d’avoir un meilleur rapport de force. Votre propriétaire doit ainsi envisager plusieurs recours légaux auprès de la Régie et risque de perdre tous ses locataires d’un coup.
  5. Signifiez à votre propriétaire votre incapacité de payer votre loyer. Nous proposons des modèles de lettres à envoyer dans cette section.

Vous vous posez des questions?

Est-ce qu’on va avoir des ennuis? Quelles sont les conséquences?

Faire une grève n’est jamais sans risque, mais il s’agit aussi d’un moyen permettant de faire entendre ses besoins et ses droits. En collectivisant les risques, on collectivise aussi l’organisation de la défense. Plus de gens participent, plus les chances d’éviter ces risques sont grandes. Il est toutefois important de vous informer sur ces risques potentiels en vous référant à la section Enjeux légaux.

Pourquoi encourager/participer à cette grève malgré tout?

Dans le contexte d’état d’urgence sanitaire, avec la fermeture de toutes les entreprises non-essentielles, si nous ne nous organisons pas collectivement, des milliers des personnes ne pourront de toute façon pas payer leur loyer et leurs factures.

  • Plus il y a de gens impliqués, moins il y aura de chances que les conséquences soient graves pour les grévistes. Les enjeux sont semblables à ceux d’une grève en milieu de travail ou d’une grève étudiante, mais pour les locataires.
  • Le mouvement des droits civiques utilisait des grèves du loyer pour protester contre la discrimination et pour assurer un contrôle des loyers. C’est une forme de désobéissance civile non violente et l’une des seules tactiques qu’il nous reste en temps de pandémie.
  • Vous ne pouvez pas être légalement evincé-e tant que l’état d’urgence sanitaire est décrété. C’est seulement après la crise, si le gouvernement n’a pas répondu à nos demandes, que vous pourriez être évincé-e. Mais nous continuerons à faire la grève tant qu’une annulation des loyers ne sera pas accordée. Nous maintiendrons la pression pour faire entendre nos revendications et pour nous assurer que les propriétaires ne pourront pas prendre de mesures contre leurs locataires.
  • La situation présente est sans précédent et nous devons être solidaires entre personnes précaires et marginalisées.

Les propriétaires n’ont-ils pas des factures et une hypothèque à payer eux aussi?

Oui, mais ce n’est pas aux locataires de se responsabiliser pour les propriétaires. C’est au gouvernement d’agir pour s’assurer que les propriétaires n’ont pas à payer leurs factures non plus. Les locataires doivent prioriser leur santé et leurs besoins immédiats, comme se nourrir.

  • Les Locataires paient aussi des frais abusifs depuis de nombreuses années.
  • Les propriétaires qui ont des hypothèques devraient exiger des banques qu’elles suspendent sans intérêt les remboursements hypothécaires.
  • En temps de crise sanitaire, il est du devoir des propriétaires de refuser de collecter les loyers de leurs locataires. Nous devons tous et toutes faire pression sur le gouvernement.
  • Les locataires ne sont pas responsables de la crise sanitaire en cours. Ils et elles ne sont pas responsables des emplois perdus, des heures coupées ou d’être tombé-es malades.
  • Les temps sont incertains, on ne sait pas jusqu’à quand va durer cette crise ni comment elle va évoluer. Ce sont les personnes précarisées – ceux et celles qui en arrachaient déjà pour payer épicerie, loyer, factures et dettes – qui seront touchées de plein fouet. C’est aux mieux nantis de la société d’encaisser le coup, pas aux locataires.

Je peux payer mes factures et mon loyer, pourquoi devrais-je participer?

  • Plus il y a de gens qui participent, plus ce sera difficile pour les proprios et le gouvernement de briser la grève et plus nous aurons de chance que le gouvernement réponde à nos demandes.
  • Il est possible que vous n’ayez pas de problèmes financiers maintenant, mais que d’ici un mois ou deux la situation de vous contraigne à ne plus pouvoir payer votre loyer, comme elle contraint aujourd’hui des milliers de personnes.
  • Les demandes que nous faisons au gouvernement visent à sauver des vies. Nous voulons que le gouvernement prenne des mesures d’urgence pour éviter le plus de morts possible et que les gens continuent à prendre soin de leur santé pour mieux résister à la COVID-19. Personne ne devrait avoir à faire le choix entre se loger, se nourrir et être en santé.
  • Tout le monde doit être solidaire en temps de crise et on doit répondre collectivement aux problèmes actuels. On sait déjà que beaucoup d’entre nous seront incapables de payer leur loyer dans les prochains mois. Participer à une grève des loyers est geste nécessaire pour que le gouvernement prenne acte des besoins de la population et décrète l’annulation des loyers tant que l’état d’urgence sanitaire sera en place.

Le gouvernement n’offre-t-il pas des aides financières aux gens?

Les mesures qui ont été mise en place par les gouvernements fédéral et provincial ne s’adressent pas à tout le monde : actuellement, ceux et celles qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi (travailleurs autonomes ou à contrat, étudiant.es, travailleurs précaires, etc.) et qui ne sont pas malades n’ont plus de revenus et n’ont droit à rien du gouvernement.
Bien que l’assurance-emploi ait été bonifiée, le temps d’attente pour l’obtenir n’a pas disparu, bien au contraire. Les mesures proposées par les gouvernements provincial et fédéral ne permettront pas à ceux qui en ont besoin pour survivre de payer leur prochain loyer.

Ne devrait-on pas concentrer notre énergie à combattre le COVID-19?

C’est précisément ce que nous faisons. Nous exigeons que les propriétaires, les banques et les gouvernements prennent des mesures qui nous permettent de nous concentrer à combattre la COVID-19. Si nous cessons de nous alimenter ou de nous soigner pour pouvoir payer notre loyer, ou si nous devons trouver des moyens de gagner des sous alors que tous les emplois ont disparu, nous ne pourrons pas contribuer le plus efficacement à combattre la pandémie.

Combien de gens sont impliqué-es? Je ne participerai qu’à condition que nous soyions nombreux.

C’est difficile de compter le nombre de gens qui font la grève des loyers. Déjà, un grand nombre de personnes affichent leur solidarité et leur intention leur intention de ne pas payer leur loyer en accrochant des draps blancs devant leur demeure. D’autres se coordonnent sur les réseaux sociaux pour diffuser le recours à la grève des loyers. Plusieurs regroupements autonomes de citoyen-nes organisent actuellement la grève des loyers dans leurs communautés.

Message des prisonniers au Centre de surveillance de l’immigration de Laval : Grève de la faim jusqu’à la libération

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Mar 242020
 

De Solidarité sans frontières

Laval, 24 mars 2020

Suite à la pétition que nous avons lancé [aux autorités concernées, le 19 mars 2020, pour réclamer notre libération dans un contexte de pandémie*], et qui n’ont pas donné de réponse sur notre situation de détention. Nous avons décidé de passer à la phase deux de notre plan; qui consiste à entamer une grève de la faim pour une durée indéterminée à compter d’aujourd’hui. Cela se fera dans la manière la plus pacifique et nous ne brisons aucune loi du Centre de détention.

Merci de votre soutien et toute aide sera la bienvenue.

* Pétition pour la libération des détenus, envoyée aux ministres de l’immigration et de la sécurité publique le 19 mars 2020 :

Nous sommes présentement détenus au Centre de surveillance de l’immigration à Laval. Étant donné la situation d’urgence due à la propagation de coronavirus, nous estimons que nous faisons l’objet d’un haut risque de contamination. Ici au centre de détention, nous vivons dans un espace restreint où tous les jours nous voyons l’arrivée de nouvelles personnes, venant d’un peu partout et qui n’ont passé ni de visite médicale, ni de dépistage pour déterminer s’ils seront de potentiels porteurs du virus. Sans oublier la présence du personnel de sécurité qui sont aussi en contact permanent avec le monde extérieur sans passer aucun test médical. C’est pour toutes ces raisons, que nous lançons cette pétition pour réclamer notre libération.

#GrèveFaimLaval #LiberezLesTous

3/25/2020 – appel à la solidarité

Posons une question différente : Regagner son autonomie d’action pendant le virus

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Mar 232020
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

La situation change d’heure en heure. Comme tout le monde, je le suis de près et je partage les nouvelles infos, je regarde nos vies changer chaque jour, je sombre dans l’incertitude. Il nous arrive d’avoir l’impression qu’il n’y a qu’une seule crise dont les faits sont objectifs et qui ne permettent qu’une seule voie: celle de la séparation, de l’enfermement, de la soumission, du contrôle. L’État et ses appendices deviennent donc les seuls acteurs légitimes et le récit des médias de masse, avec la peur qu’ils véhiculent, inonde notre capacité d’action autonome.

Certain·e·s anarchistes ont signalé l’existance de deux crises qui se déroulent en parallèle. La première c’est la pandémie qui se répand à toute allure, qui nuit gravement et provoque même la mort pour des milliers de personnes. L’autre, c’est la stratégie de gestion de crise de l’État. Il veut nous faire croire qu’il agit pour défendre la santé de tout le monde — il veut qu’on voit sa réponse à la crise comme objective et inévitable.

La gestion de crise permet à l’État de décider les conditions qui existera une fois la crise passée, ce qui lui permet de choisir les gagnants et les perdants, selon des critères prévisibles. Si on reconnait l’inégalité comme partie intégrante de ces mesures soi-disant neutres, il faut aussi avouer que certain·e·s payeront un prix bien plus élevé pour ce que les puissants nomment le bien collectif. Je veux retrouver l’autonomie et la liberté d’action dans cette situation et pour ce faire il sera nécessaire d’échapper au récit qui nous est donné.

Lorsqu’on permet à l’État de contrôler le récit et les questions que l’on pose, on lui permet aussi de contrôler la réponse. Si on désir un résultat autre que ce que préparent les puissants, il sera nécessaire de poser une question différente.

Nous ne faisons pas confiance aux récits médiatiques sur bien des sujets et nous restons d’habitude conscient·e·s du pouvoir des puissants de façonner le récit pour rendre inévitable les actions qu’ils ont envie de prendre. Ici au Canada, l’exaggération et les mensonges sur l’impact des blocages liées au mouvement #shutdowncanada ont préparé le terrain pour un retour violent au normal. Il est possible de comprendre l’importance d’un protocol pour limiter les infections tout en restant critique de la manière dont l’État s’en sert à ses propres fins. Même si on regarde la situation pour nous même et on arrive à accepter certaines recomandations que prône aussi l’État, il ne nous est pas nécessaire d’adopter son projet comme le notre. Il y a toute une différence entre suivre des ordres, et la pensée indépendante qui mène à des conclusions semblables.

Lorsqu’on porte vraiment notre propre projet, il nous est plus facile d’arriver à une analyse indépendante de la situation, d’examiner les diverses informations et suggestions pour nous même et de se demander ce qui est en accord avec nos buts et priorités. Par exemple, céder la possibilité de manifester quand grand nombre ont encore besoin de bosser dans le commerce du détail ne peut être qu’une mauvaise décision pour tout projet libérateur. Ou bien reconnaître la nécessité d’une grêve des loyers, tout en propageant une peur qui interdit toute manière de se retrouver entre voisin.e.s.

Abandonner les moyens de lutter tout en accomodant l’économie n’a rien en commun avec nos buts à nous mais découle du but de l’État qui veut gérer la crise tout en limitant les dégats économiques et empêchant toute atteinte à sa légitimité. Ce n’est pas que l’État cherche à limiter la dissidence, c’est juste un sous-produit. Mais si nous avons un point de départ différent — cultiver l’autonomie au lieu de protéger l’économie — nous arriverons sans doûte à un équilibre différent sur ce qui nous est acceptable.

Pour ma part, un point de départ c’est que mon projet en tant qu’anarchiste est de créer les conditions pour des vies libres et enrichissantes et non simplement des vies les plus longues possibles. Je veux écouter des conseils intelligents sans céder mon autonomie et je veux respecter l’autonomie des autres — au lieu d’un code moral à imposer, nos mesures pour le virus devrait se baser sur des accords et des limites, comme toute pratique de consentement. En discutant des mesures qu’on a choisi, on arrive à des accords et là où l’accord est impossible, nous établissons des limites auto-exécutoires qui n’ont pas besoin de coercition. Nous prenons en compte comment l’accès aux soins médicaux, la classe, la race, le genre, la géographie et bien sûr la santé interagissent avec en même temps le virus et la réponse de l’État et nous prenons celà comme une base pour notre solidarité.

Le récit de l’État insiste sur l’unité — l’idée qu’il est nécessaire de se rassembler comme société pour un bien singulier qui nous appartiendrait à tous et toutes. Les gens aiment le sentiment de faire partie d’un grand effort de groupe et aiment l’idée qu’ils puissent contribuer par leurs gestes individuels — le même genre de phénomène qui rend possible les mouvements sociaux contestataires permetant aussi à ces moments d’obéissance de masse. Notre rejet de ce récit peut donc commencer en se rappellant de l’opposition fondamentale entre les intérêts des riches et des puissants et les nôtres. Même dans une situation où ils pourraient tomber malade et mourir eux aussi (en différence avec la crise des opiacés ou l’épidémie du SIDA avant), leur réponse à la crise à peu de chance de satisfaire nos besoins et risque même une intensification de l’exploitation.

Le sujet présumé de la plus part des mesures tel que l’auto-isolement et l’éloignement social est de classe moyenne — ils imaginent une personne avec un emploi qu’elle peut facilement faire de chez elle ou bien qui a accès à des congé payée (ou dans le pire des cas, à des économies), une personne avec un chez-elle spacieux, une voiture personelle, sans beaucoup de relations intimes et avec du fric à dépenser sur la garde d’enfants et le loisir. Tout le monde est exhorté à accepter un niveau d’incomfort, mais ceci augmente à force que nos vies diffèrent de cette idéale implicite, ce qui augmente l’inégalité du risque des pires conséquences du virus.

En réponse à cette inégalité on voit circuler de nombreux appels pour des formes de redistribution étatique, telles que l’expansion de l’assurance emploi, des prêts ou des reports de paiement. La plus part de ces mesures se résument à de nouvelles formes de dette pour des gens déjà en difficulté, ce qui fait écho de la crise financière de 2008, où tout le monde a partagé les pertes des riches tandis que les pauvres ont été laissés pour compte.

Je n’ai aucun intérêt à donner des conseils à l’État et je ne suis pas parmi celleux qui voit en ce moment un point de bascule vers des mesures socialistes. La question centrale à mon avis, c’est si on veut ou non que l’État ait le pouvoir de tout arrêter, peu importe ce qu’on pense des raisons invoqués.

Le blocages #shutdowncanada étaient jugées innacceptables, bien qu’ils ne causaient pas une fraction des dégats que ce qu’a pu faire l’État, à peine une semaine plus tard. C’est clair que le problème n’est pas le niveau de perturbation, mais qui est l’acteur légitime. De la même manière, le gouvernement de l’Ontario ne cessait de répéter à quel point la grève des enseignant·e·s et leurs quelques journées d’actions auraient été un fardeau inacceptable pour les familles, juste avant d’ordonner la fermeture des écoles pendant trois semaines. Encore une fois, le problème c’est que c’était des travailleurs·euses et non un gouvernement ou un patron. La fermeture des frontières à des gens mais non à des biens intensifie le projet nationaliste déjà en marche partout dans le monde et la nature économique de ces mesures à l’apparence morale deviendra évidente après le pic du virus et quand les appels deviendront plutôt “achêter, pour l’économie”.

L’État rend légitime ses actions en les positionnant comme la simple mise-en-pratique des recommandations expertes et de nombreux gauchistes répètent cette même logique dans leurs appels pour la gestion directe de la crise par des experts. Tous les deux prônent la technocratie et le règne des experts. On a vu de ça dans certains pays européens, où des experts économiques étaient nommés chef d’État pour mettre en place des plans d’austérité “neutres’ et “objectifs”. On trouve souvent à gauche des appels à céder notre autonomie pour se fier à des experts, surtout dans le mouvement contre les changements climatique, et aucune surprise de les retrouver pour le virus.

Ce n’est pas que je ne veux pas l’avis d’experts ou qu’il existe des individus avec une connaissance profonde de leur domaine — c’est que je trouve que la manière de présenter un problème anticipe déjà la solution. La réponse au virus en Chine nous montre de quoi la technocratie et l’autoritarisme sont capables. Le virus ralenti et les postes de contrôle, les couvre-feu, les technologies de reconaissance faciale et la mobilisation de main d’oeuvre peuvent servir à d’autres fins. Si on ne veut pas cette réponse, il faut savoir poser une question différente.

Les écrans ont déjà réussi à enfermer énormément la vie sociale et cette crise ne fait qu’accélérer ce processus — que peut-on faire pour lutter contre l’aliénation en ce moment? Que peut-on faire pour répondre à la panique de masse que répandent les médias, ainsi qu’à l’anxiété et la solitude qui viennent avec?

Comment répandre la possibilité d’agir? Les projets d’entraide et de santé autonomes sont une bonne idée, mais peut-on passer à l’offensive? Peut-on entraver la capacité des puissants de décider quelles vies valent la peine de sauver? Peut-on aller au-delà du soutien pour s’attaquer aux rapports de proprieté? Aller vers le pillage ou l’expropriation, ou même extorquer les patrons au lieu de mendier pour un peu de congé maladie?

Que fait-on pour préparer à esquiver les couvre-feu ou des restrictions de déplacements, même à traverser des frontières bouclées, si on décide que c’est approprié? Cela comprendra d’établir nos propres standards pour la sécurité et la nécessité et de ne pas accepter bêtement celles de l’État.

Que peut-on faire pour avancer nos engagements anarchistes? En particulier, notre haine de la prison dans toutes ses formes me parait pertinente. Que peut-on faire pour cibler les taules en ce moment? Et les frontières? Et si la police s’en mêlent pour appuyer les mesures de l’État, comment faire pour délégitimer et limiter leur pouvoir?

Le pouvoir se reconfigure autour de nous — comment cibler ses nouveaux points de concentration? Quels intérêts cherchent à “gagner” au virus et comment les miner (pensons aux opportunités d’investissement, mais aussi aux nouvelles lois et l’expansion de pouvoirs autoritaires). Quelles infrastructures de contôle se renforcent? Qui sont les profiteurs et comment les atteindre? Comment préparer pour ce qui viendra après et se préparer pour le moment de possibilité qui pourrait exister entre le pire du virus et un retour à la normalité économique?

Développer notre propre récit de ce qui se passe, ainsi que des buts et priorités qui nous sont propres, n’est pas mince affaire. Il sera nécessaire d’échanger des textes, experimenter en action et communiquer sur les résultats. Il nous sera nécessaire d’élargir notre idée d’intérieur-extérieur pour avoir suffisament de gens avec qui s’organiser. Il sera nécessaire de continuer d’agir dans l’espace publique et refuser de se replier sur l’internet. Avec les mesures pour combattre le virus, la peur intense et la pression de se conformer chez nombreuses personnes qui seraient autrement nos alliées rend difficile la tâche de discuter de la crise autrement. Mais si on veut vraiment défier la capacité des puissants de façonner la réponse au virus selon leurs intérêts, il faut commencer par regagner l’abilité de poser nos propres questions.

Les conditions sont différentes partout, mais les États se regardent et se prennent en exemple, alors il nous ferait bien de regarder les anarchistes ailleurs pour voir comment illes font face à des conditions qui seront bientôt les notres. Alors je vous laisse avec cette citation d’anarchistes en France, où le confinement obligatoire est en place depuis une semaine, maintenu par la force armée de la police:

Alors oui, on va éviter les activités trop collectives, les réunions superflues, on va maintenir des distances de sécurité, mais on niquera votre confinement, déjouera autant que possible vos contrôles, hors de question qu’on cautionne la restriction de nos libertés et la répression ! A tou.te.s les pauvres, les marginaux et les révolté.e.s, soyons solidaires et entre-aidons nous pour maintenir les activités nécessaires à notre survie, éviter les arrestations et les amandes et continuer à nous exprimer politiquement.

Contre le confinement généralisé, Indymedia Nantes

Grève des loyers à Montréal à partir du 1er avril 2020

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Mar 202020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Affiche 11″ x 17″

Dépliant bilingue / affiche 8.5″ x 11″ noir et blanc

Voir aussi : Grevedesloyers.info

Les pauvres, les sans-emploi, les précaires, les sans-papiers, les travailleur.ses à contrats et autres travailleur.ses — nous tous et toutes qui joignons les deux bouts un mois à la fois — nous ne serons pas en mesure de payer notre loyer ce 1er avril. Beaucoup d’entre nous avions déjà de la difficulté à payer le loyer avant que cette crise ne frappe, et accumulons probablement déjà du retard. Dans une perspective d’action directe et de solidarité sociale, TOUTES ET TOUS les locataires peuvent refuser de payer leur loyer ce 1er avril.

Même si vous avez les moyens de payer votre loyer, vous joindre à la grève est essentiel pour soutenir ceux et celles qui ne le peuvent pas. Nous devons être une masse critique de gens à participer afin de rendre la situation intenable et d’empêcher les autorités de nous réprimer.

Ensemble :

  • Arrêtons de payer nos loyers ;
  • Bloquons les expulsions et les rénovictions ;
  • Rendons disponibles les logements vacants — incluant Airbnb, condos vides et hôtels — pour héberger les itinérant.es ou les gens sans logement sécuritaire.

L’urgence du moment en appelle à une action collective décisive. Protégeons-nous et prenons soin de nous et de nos communautés. Maintenant plus que jamais, nous devons refuser l’endettement et l’exploitation. Les locataires ne doivent pas être forcé.es de payer le prix d’une crise sanitaire collective.

  • La Régie du logement a suspendu les audiences d’expulsions. Dans le futur immédiat, votre propriétaire ne peut pas vous faire comparaître à la Régie pour vous expulser si vous ne payez pas votre loyer.*
  • Si vous vivez tout de même du harcèlement ou de l’intimidation de la part de votre propriétaire, discutez avec vos voisin.es d’une réponse collective.

*En dernier recours, si les activités régulières de la Régie recommencent et que vous êtes convoqué.es à une audience d’expulsion, vous pouvez éviter l’expulsion en payant, sur le coup et en argent comptant, tous les loyers non-payés ainsi que les frais supplémentaires, tant que vous n’avez pas souvent payé votre loyer en retard. Mais si nous sommmes assez nombreux.ses à faire grève, nous pourrons nous supporter mutuellement et rendre impossible le déroulement normal des expulsions. De l’information juridique supplémentaire suivra. [Voir Enjeux légaux ; NdMTLCi]
greve_loyers_mtl@riseup.net

? POUR UN MONDE SANS LA PIRE DES ÉPIDÉMIES : PATRONS, PROPRIOS, FLICS ?

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Voir aussi : Grevedesloyers.info

Contre le virus, contre la peur. Solidarité et entraide.

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Mar 182020
 

De Information Anti Autoritaire Toulouse et Alentours

Pour soi. Pour les autres. Parce que la lutte doit continuer, maintenant et après. Pour foutre en l’air ce monde, mais sans précipiter la catastrophe.

Pour les personnel·le·s des hôpitaux qui depuis des nombreuses années déjà bossent dans des conditions dégradées et vont prendre des risques énormes avec des moyens dérisoires [1].
Pour toutes celles et tous ceux privé·e·s de leurs libertés parce que n’ayant pas les bons papiers [2] ou ayant enfreint les lois faites d’abord pour réprimer les classes populaires [3].
Pour celles et ceux qui n’ont ni toit,ni travail, ni revenu et risquent de plonger encore plus dans la misère et l’isolement.
Pour celles et ceux qui n’ont pas de contrat de travail et se retrouve du jour au lendemain sans revenu.
Pour celles et ceux qui continuent de bosser à l’usine comme ailleurs parce que le télétravail n’existe pas. Il leur est demandé de poursuivre la production de bien et services inutiles mais ensuite de renoncer à leurs sociabilités [4].
Pour nos ami·e·s et proches n’ayant pas des systèmes immunitaires aussi solides que les nôtres.
Pour les gosses de pauvres dont les parents ne peuvent payer un soutien scolaire personnalités ni même un ordinateur pour recevoir les cours à distances le temps que les écoles fermeront. [5]
Pour celleux qui vont se retrouver confiner avec des personnes qui les mettent en danger.

La situation actuelle montre que les systèmes économiques et politiques sont faillibles parce qu’ils reposent sur l’individualisme, l’avidité et la recherche du profit maximum. L’État ne pense qu’à se sauver lui-même alors il fait tout pour ne pas briser l’économie dont il dépend et a maintenu des élections malgré les promesses d’une abstention record.
Nous entrons dans l’inconnu. À mon sens une telle situation n’offre que deux alternatives. La panique matée par l’autoritarisme de l’État, soit notre défaite. Ou bien la responsabilité collective et individuelle, la solidarité ce qui permet d’entrevoir un jour notre victoire.

Entre temps les hôpitaux de nombreuses régions arrivent à saturation, et l’on est probablement sur le point de connaître une situation identique à l’Italie du Nord où les médecins choisissent qui va (peut être) vivre et qui va à coup sûr mourir. Dès lors refuser les appels gouvernementaux à l’auto-discipline, voir l’épidémie uniquement par le spectre de la liberté, c’est peut être un beau pied de nez à un État qui tente de sauver la face, mais c’est se tirer une balle dans le pied (ou dans celui de son/sa voisin·e). Aussi désagréable que soit l’idée se suivre l’incitation à la discipline de l’État, l’auto confinement devrait à mon sens être une pratique généralisée, y compris dans nos groupes anarchistes/anti-autoritaire. Pour toutes les personnes citées plus haut, et encore plus. Il ne s’agit pas de faire une croix sur la liberté, sur nos idées, mais de temporairement en mettre d’autres en avant. Quel sens à la liberté si il n’y a plus collectif ? A quoi bon être libre sans solidarité ?

Voir les fascistes, complotistes et les consommateurs et consommatrices hyper-individualistes (ça fait pas mal de monde malheureusement) fascinés par les courbes de morbidité et exercés un repli sur elleux drastique suffit à se convaincre qu’on ne peut pas prendre la situation à la légère. Même si la maladie ne se diffuse pas autant qu’estimé, les idéologies éco-fascistes, néo-maltusienne ou survivalistes auront progressé [6]. Je ne me leurre pas l’État imposera tôt ou tard des règles très autoritaires si l’épidémie s’amplifie, comme en Espagne ou en Italie. Évidemment cela peut opportunément lui servir d’entraînement à la mise en place de règles similaires dans d’autres circonstances [7]. Mais est-ce l’unique manière dont il faut entrevoir cette crise ?

Faisons un peu de fiction. Imaginons qu’avec la crise sanitaire, les crises économique et politique qui l’accompagnent, nous sommes aux prémices d’une crise du capitalisme hors norme, faut-il vraiment s’en réjouir ? Qui d’entre nous pourrait souhaiter que l’État s’effondre non parce que nos mots et nos actes l’auraient abattu mais parce qu’il a été balayé par une crise sanitaire ?

Il s’agit aujourd’hui de penser à demain. Bien que le propos de ce texte soit de demander à chacun·e de se confiner volontairement pendant un certains temps, je pense que nous n’avons pas non plus intérêt à tout arrêter et à nous isoler. Il faut encore lutter. Il s’agit d’imaginer, pour un temps, faire différemment. En créant des réseaux de solidarités dans nos immeubles et nos quartiers (courses, garderies, prise de nouvelles des vieux, etc), en affichant l’exigence d’une amnistie des personnes en taules et en CRA [8], en réclamant ou en appliquant par nous-mêmes les seules mesures économiques nécessaires pour éviter que les plus précaires se retrouvent la corde au cou dans les prochaines semaines (à minima la suspension des loyers et factures d’énergies et d’eau, bouffe et transports gratuits [9]. Nous pouvons continuer à discuter avec les personnes vivantes près de nous, nous pouvons continuer à tagger et afficher des slogans dans les rues, à accrocher des banderoles là où elles seront visibles, à diffuser sur internet l’idée que la solidarité doit vaincre la peur [10].

Pourquoi pas aussi appeler à des manifestations pour porter ces idées. Mais en réfléchissant sérieusement à leur pertinence et la manière de faire. Une proposition : faire des manifs en vélo pour couvrir de plus grande distance, aller dans les quartiers où l’on ne va jamais, ne pas être invisible dans des villes désertes, le tout en évitant des contacts physiques trop rapprochés.

Une fois la tempête passée, nous devrons être présent·e·s pour que ne subsiste de cette période que ses aspects les plus autoritaires et hygiénistes. Que ce ne soit pas une simple étape du renouvellement du capitalisme. Nous devrons être vigilantes pour la potentielle crise économique qui suivra ne soit pas l’occasion pour l’État et le capital d’avancer plus loin dans l’ordre néolibérale et sécuritaire en restreignant par exemple la liberté de circuler, en mettant en place des formes de surveillances technologiques plus poussées (la Chine est devenue un exemple) en faisant de la technologie et de la science l’unique réponse à nos problèmes. Chaque petit gain issu de cette période devra ouvrir la possibilité de se transformer en acquis durable.

Notes

[1Les hôpitaux manquent de gel hydroalcoolique, de masques et de gants alors que des stocks ont été utilisé pour assurer le premier tour des municipales…

[2Les prisonnières et prisonniers du CRA de Lesquin dans le Nord sont en grève de la faim depuis le 12 mars. Un cas de coronavirus a été diagnostiqué, aucune mesure de protection n’est prise. Mais les parloirs sont suspendus. Leur communiqué

[3En Italie des mutineries généralisées ont lieu suite à la fermeture des parloirs. Des mesures de restrictions sont déjà en place en France

[4En Italie des grèves ont surgi dans les usines qui ne fermaient pas comme celles de Fiat alors que des employés étaient diagnostiqués positifs.

[5À bas l’école cependant.

[6Ces derniers sont obsédées par la fermeture immédiate des frontières et le déploiement de l’armée dans les rues, ou une disparition massive de l’humanité pour « sauver la nature ». Ou ne pense qu’à leur survie à cellles de leur famille.

[7Voir l’article publié sur IAATA : Morbihan. Le COVID-19, le réseau de pouvoir et l’Etat d’exception, trop de virus !

[8Ce dimanche 15 mars le ministère de la Justice annonce la suspension des jugements, sauf les « contentieux essentiels ». Les audiences en comparution immédiate sont maintenues…

[9Ce n’est pas impossible d’obtenir tout ça. Même dans la dystopie capitaliste américaine des décisions similaires ont été prises

[10Des groupes Télégram et Facebook locaux et nationaux existent avec des ébauches de tracts d’entraide préremplies, de cartographie, de tuto divers, de manière de mettre en place concrètement la solidarité

Communiqué post-manifestation – 15 mars 2020

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Mar 182020
 

Du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP)

Environ 150 personnes ont marché aujourd’hui au centre-ville de Montréal dans le cadre de la 24e journée contre la brutalité policière. En cette période trouble, il est facile de se replier sur soi-même, d’oublier le reste du monde. Nous sommes peut-être en quarantaine, mais les flics ne le sont pas, partout sur la planète.

Sans vouloir diminuer la crise sanitaire actuelle, il ne faut pas que celle-ci serve de prétexte pour oublier et étouffer la dissidence qui a lieu partout dans le monde. Que ce soit au Chili, en Bolivie, en Colombie, en France, à Hong Kong, ou même ici dans les territoires non-cédés des Wet’suwet’en, des Mohawk ou des Mi’kmaq.

Et cette situation actuelle s’inscrit dans une crise écologique plus large. Et qui dit crise, dit aussi répression. Car les États peuvent couper dans tous les services sociaux, ils ne couperont jamais dans la police, au contraire elle se militarise davantage.

On peut le voir partout dans le monde où la résistance se multiplie. Plus le peuple refuse le statu quo et plus l’État déverse des fortunes pour le maintenir. Et cette résistance va se multiplier ici aussi. La résistance ne peut que grandir quand les plus vulnérables continuent de perdre leur emploi et que les associations de propriétaires continuent de les expulser.
La résistance ne peut que grandir quand autochtones et allochtones continuent de bloquer les multinationales et que les grands actionnaires continuent de diffuser leurs propagandes haineuses. La résistance ne peut que grandir ici, en Amérique du Sud, en Asie, en Afrique et en Europe.

L’État peut financer ce mur de flics entre nous et les plus riches mais il nous trouvera sur son chemin. Et nous serons là : pour Pierre Coriolan, pour Bony Jean-Pierre, pour Fredy Villanueva, pour Sandra Bland, pour Tamir Rice … et pour toutes les personnes vulnérables qui sont toujours les premières victimes du système raciste.

Ça ne pourra pas durer encore longtemps. Ce mensonge qui maintient ce système colonial n’a jamais été aussi près de se briser. Et sa mort nous apporte notre libération collective à touTEs, un espace pour construire un nouvel environnement, environnement où nous pourrons toutes et tous vivre dans la paix, le respect et la dignité.

Ensemble, il n’y a rien que nous ne puissions réaliser.

Ensemble, uniEs, nous construirons ce nouveau monde.

Solidarité internationale.

Pour terminer, nous avons été informé que 3 personnes arrêtées ont été libérées avec des contraventions du code de sécurité routière.

Nous faisons un appel à témoins; si vous avez été arrêté-e, brutalisé-e ou si vous êtes un-e témoin d’une arrestation ou d’un cas de brutalité policière, svp communiquez avec le COBP à cobp@riseup.net

Nous vous rappelons également de faire attention à ce que vous publierez comme photos et vidéos sur les médias sociaux.

LE COBP

COVID-19 – Avis à la communauté de Solidarité Sans Frontières

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Mar 182020
 

De Solidarité sans frontières

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Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, un virus similaire à la grippe s’attaquant au système respiratoire qui se propage rapidement, les autorités de santé publique invitent de plus en plus les gens à travailler de la maison, à se mettre en quarantaine volontaire, et à maintenir des mesures d’éloignement social (en gardant une distance entre les individus et en prenant des mesures collectives, en annulant les grands rassemblements et en fermant les lieux publics achalandés). Nous trouvions important de prendre l’opportunité de parler à nos ami-e-s, nos familles et nos voisin-e-s avec un statut d’immigration précaire: ceux qui ne peuvent s’absenter du travail; celles qui n’ont pas de jours de maladie payés ou qui travaillent dans des milieux sans précautions pour la santé et la sécurité; les personnes dont le statut d’immigration complique l’accès à des soins de santé; celles qui travaillent souvent dans des postes d’entretien et de ménage qui sont si importants en ce moment de crise; et celleux enfermés dans des cages au centre de détention en immigration. Nous pensons également aux membres des communautés autochtones, qui font face à des couches de discrimination similaires, tant dans le système de santé que dans la vie de tous les jours.

Nous pensons à la santé et au bien-être de vous tout-e-s, vous comptez pour nous, et nous écrivons ces quelques mots pour combattre la peur et appeler à l’amour et la solidarité en ce moment qui peut définitivement empirer les sentiments de stress, d’isolement et de peur déjà présents. Aujourd’hui nous partageons quelques informations pratiques pour se faire tester et traiter si vous êtes sans statut. Nous voulons aussi suggérer quelques manières simples de prendre soins les un-e-s des autres. Dans les jours à venir, après avoir discuté avec nos allié-e-s ailleurs au pays, nous enverrons un communiqué concernant nos revendications politiques. Nous allons continuer de vous mettre à jour le plus possible, selon l’évolution de la situation.

Accès aux soins de santé (Est-ce que je peux faire un test de dépistage? Comment je peux être soigné-e?) 

Les autorités de santé publique ont annoncé que tout le monde aurait accès gratuitement au test pour le COVID-19, peu importe la couverture d’assurance maladie et peu importe le statut. En ce moment, pour avoir accès gratuitement au test,

  1. Il faut d’abord appeler le 1-877-644-4545. Si on vous demande votre numéro de carte d’assurance-maladie et que vous n’en avez pas, dites simplement que vous n’en avez pas, et l’évaluation devrait continuer. L’infirmière qui fait l’évaluation au téléphone va évaluer s’il y a un risque significatif que ce soit le coronavirus. Si elle croit qu’il y a un risque, vous serez référé à une clinique spéciale.
  2. Si vous avez été réferré-e après une évaluation téléphonique, vous pouvez aller à la clinique spéciale. Ici aussi, si une personne à la clinique spéciale vous demande votre carte d’assurance-maladie, dites simplement que vous n’en avez pas. Les gens sans couverture de soins de santé devraient être acceptés à la clinique spéciale pour tout ce qui touche à la COVID-19, peu importe leur statut. SI vous aimeriez être accompagné-e, svp laissez-le nous savoir et nous allons organiser un accompagnement. Nous allons continuer d’envoyer des mises à jour avec l’évolution de la situation.

Voici quelques conseils additionnels restez en sécurité, et prendre soin de votre communauté et de vos êtres chers

  • Si vous n’avez pas de statut et que vous avez des symptômes comme la fièvre, de la toux, ou de la difficulté à respirer, s’il vous plaît contactez-nous immédiatement en écrivant à solidaritesansfrontieres@gmail.com pour que nous puissions vous aider de toute manière possible. Nous sommes en train de nous organiser pour accompagner les gens pour avoir accès aux soins de santé et nous allons aussi organiser une levée de fonds publique pour les membres de la communauté sans-statut qui sont malades et qui risquent de perdre leur emploi sans compensations.
  • Prenez soin de vos ami-e-s et de vos proches. Prenons soin les un-e-s des autres et restons en contact.
  • Lavez vos mains régulièrement avec du savon et de l’eau pour au moins 20 secondes. Si vous n’avez pas accès à du savon et de l’eau, utilisez une solution nettoyante pour les mains qui contient au moins 60% d’alcool.
  • Si vous utilisez les transports en commun, assurez-vous de vous laver les mains avant et après.
  • Quand vous toussez ou éternuez, couvrez votre bouche et votre nez avec votre coude ou un mouchoir.
  • Évitez de toucher votre visage, nez, yeux, etc.
  • Lorsque c’est possible, essayer de garder une distance sociale (en gardant 2 mètres (six pieds) de distance entre vous et une personne qui tousse ou éternue). Essayez d’utiliser des moyens alternatifs de vous saluer (un signe de la main ou un signe de la tête, par exemple)
  • Finalement, s’il-vous-plaît, prenez encore plus de précautions si vous êtes plus âgé-e ou si vous avez des maladies chroniques, comme vous êtes particulièrement à risque.
  • Surveillez les avis de santé publique et les autres moyens de réduire les risques ici: https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/coronavirus-2019/

Que faire si je commence à me sentir malade?

  • Isolez-vous. Ça veut dire rester dans une pièce à part des autres personnes, et éviter les contacts directs avec les autres, le plus possible.
  • Si vous restez avec d’autres personnes, désinfectez votre salle de bain avec un produit nettoyant à base d’eau de javel tous les jours.
  • Si vos symptômes deviennent plus sérieux, ou se vous commencez à avoir de la difficulté à respirer, appelez le 1-877-644-4545.

Quelles seront les répercussions sur les évènements de Solidarité Sans Frontières? 

Nous avons commencé à avoir des conservations à propos de comment la COVID-19 va toucher notre organisation. Ce email est une première étape vers une plus grande prise de conscience dans le réseau de Solidarité Sans Frontières. Nous allons nous assurer de communiquer tous les changements à nos événements réguliers lorsque nous commencerons à avoir plus de conversations sur la COVID-19 à l’interne.

Voici quelques ressources si vous voulez lire davantage sur la COVID-19:
Avis au public de l’OMS
https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/advice-for-public

Un tract utile pour partager à vos voisin-e-s sur la COVID-19 si vous voulez créer des liens et que vous voulez encourager l’entraide durant la quarantaine
https://drive.google.com/file/d/1kMQP8CvkAxSwYrxOdB1wzipEqEf9yWhr/view?usp=sharing

Voici quelques actions de solidarité qui sont réalisées par la communauté. Écrivez-nous au solidaritesansfrontieres@gmail.com, si vous pouvez aider pour l’une des tâches inscrites plus bas. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi vous inscrire en suivant ce lien (lien). 

-Livraisons de nourriture;
-Faire des commissions;
-Accompagner à un rendez-vous médical;
-Promener un chien;
-Amener un enfant à un rendez-vous;
-Offrir du support moral et social (parler au téléphone à quelqu’un en isolement)

Comme nous le mentionnons précédemment, si vous n’avez pas de statut et que vous avez des symptômes comme la fièvre, de la toux, ou de la difficulté à respirer, ou avez besoin de l’aide de la communauté, s’il vous plaît contactez-nous immédiatement en écrivant à solidaritesansfrontieres@gmail.com pour que nous puissions vous aider de toute manière possible. 

Nous communiquerons avec vous bientôt. Nous envoyons de l’amour et de la solidarité à tout le monde.

 

From Embers : Réflexions sur Kanonhstaton

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Mar 132020
 

De From Embers

Entretien [en anglais] avec un anarchiste non autochtone qui a passé du temps à Kanonhstaton en 2006, un projet de revendication territoriale mené par des membres des Six Nations bloquant le développement d’un lotissement privé sur leur territoire.

Nous discutons de son expérience à Six, de la dynamique sur le terrain avant et après la descente policière, et des possibilités et complexités de la solidarité anarchiste-autochtone avec la vague actuelle de solidarité Wet’suwet’en à l’esprit.

Avec la musique de Tru Rez Crew et Lee Reed.