Montréal Contre-information
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Campement d’autodéfense populaire à Rouyn-Noranda

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Juin 142023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le campement d’autodéfense populaire à Rouyn-Noranda est une initiative communautaire née du refus de l’entente entre Glencore et le Gouvernement (15 ng dans 5 ans). La zone tampon, solution proposée par Glencore et différentes instances n’empêchera pas la diffusion de la fumée toxique sur l’ensemble du territoire.

Nous lançons un appel de solidarité et d’unité à toutes les personnes et tous les groupes, de tous les horizons, qui luttent pour protéger l’écosystème contre la machine capitaliste. Conjuguons nos luttes et notre révolte! Joignez les premières lignes du combat, au pied des cheminées de la Fonderie Horne Glencore, dont cinq de ses filiales québécoises sont parmi les 100 plus grands pollueurs de la province.

Vous pouvez visiter notre site et vous inscrire.

Appel à la solidarité : La lutte du syndicat des locataires de Montréal contre l’État et les gros propriétaires du Mile End, les Cucurulls

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Juin 142023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ceci est un appel à la solidarité et au soutien du Syndicat des locataires autonomes de Montréal (SLAM). Le syndicat des locataires a organisé un piquetage pour ce vendredi 16 juin à 16h00 devant les bureaux du propriétaire au 5301 Parc. Cet appel explique la situation actuelle de répression de l’État et des propriétaires, et pourquoi il est important que nous, en tant que mouvement, aidions la lutte des locataires.

Si cette nouvelle mobilisation ressemble au dernier piquetage – avant l’injonction – du SLAM, des piquetages hebdomadaires suivront aux bureaux des Cucurulls. Il est probable que d’autres actions seront organisées pour augmenter la pression.

Nous avons copié un extrait du GoFundMe – donnez si vous le pouvez – écrit par le SLAM, expliquant leur situation actuelle dans leur mobilisation contre la famille immobilière Cucurull :

Après une victoire contre une injonction, notre syndicat lance un nouvel appel de solidarité entre locataires contre la famille Cucurull, un groupe de propriétaires à Montréal. Notre syndicat de locataires avait initallement fait appel à la communauté après que la livraison d’une pétition ait mal tourné. Les Cucurulls ont dépensé des dizaines de milliers de dollars pour nous empêchant de partager publiquement des informations sur leurs actions. Toute information publique au sujet de la compagnie a due être enlevée des réseaux sociaux, le piquetage ne pouvait plus avoir lieu, et notre campagne de financement pour notre défense légale a due être enlevée de nos médias sociaux.

Une victoire récente partielle en réponse à l’injonction nous permet à nouveau de parler publiquement de la compagnie. Non seulement les Cucurulls n’ont toujours pas établi un plan d’action pour répondre aux demandes des locataires listées dans leur pétition, mais une poursuite de 380,000$ cible le syndicat. Les locataires demandent une compensation pour les actions des Cucurulls lors de la livraison de la pétition à leurs bureaux, ainsi qu’un plan d’action pour les réparations, du respect, et de plus petites augmentations de loyer.

Les Cucurulls gèrent 29 bâtiments et 446 apartments. La famille immobilière a été impliquée dans plusieurs centaines de cas au tribunal du logement dans les deux dernières décennies. En 2019, leurs bureaux ont été occupés par des locataires qui ont décrié des évictions de résidents de longue date pour augmenter les loyers. Les Cucurulls ont tenté d’utilisé une injonction pour évincer de facto une locataire actuelle qui a participé à la dernière livraison de pétition, mais ont échoué.

Ce fond légal de solidarité a été mis en place pour aider les membres du syndicat devant faire face à des procès légaux.

Joignez-vous à nos piquetages réguliers du vendredi devant leurs bureaux situés au 5301 Parc, faites un don, et organisez-vous entre locataires dans votre bâtiment pour construire votre pouvoir collectif dans vos quartiers! La solidarité et la communauté feront fleurir une ville meilleure! Solidarité avec toutes les luttes contre les propriétaires!

Faites un don ! Partagez ! Syndiquez votre immeuble !

Une lettre ouverte a été signée par une vingtaine d’organisations locales, nationales et internationales. Elle a été publiée par le collectif Premiere Ligne, sous le titre “La justice fait taire les locataires ! – Communiqué.” La lettre explore les actions répréhensibles des propriétaires, Ian Cucurull et Martha Cucurull, contre des membres du SLAM qui remettaient une pétition innocente. Des cheveux ont été tirés, un membre du SLAM a été étranglé, un locataire du propriétaire a été piégé dans le bureau du propriétaire alors que ce dernier, sur vidéo, souriait par la fenêtre en brandissant un couteau.

La police, au lieu d’inculper les propriétaires, a choisi de cibler les locataires impliqués dans la remise de la pétition en les accusant d’extorsion (pour avoir organisé des revendications), de harcèlement (pour avoir généré une pression publique continue contre le propriétaire) et d’entrée par effraction (pour avoir visité collectivement le bureau du propriétaire). D’autres détails sur l’injonction ultérieure du tribunal, qui comprenait une tentative ratée d’expulsion “de facto” d’un locataire, sont explorés ci-dessus dans le texte de Gofundme.

Voici quelques réflexions sur la nécessité d’une réponse du mouvement et d’une solidarité continue avec le syndicat des locataires de Montréal :

1) Les syndicats de locataires sont nouveaux à Montréal. La réponse actuelle de l’État et des propriétaires aux locataires qui s’organisent sur la base d’une action collective déterminera leurs réponses futures. Si les locataires qui s’organisent et agissent ensemble en utilisant des tactiques plutôt traditionnelles sont considérés comme des criminels ou comme méritant des injonctions de la part des tribunaux, et que nous permettons que cela ne soit pas contesté, nous perdons l’une de nos stratégies les plus utiles pour faire face à la crise du logement. Pour l’essentiel, le droit des locataires à s’organiser publiquement est remis en cause ici. Cette contestation aboutira-t-elle ?

2) Dans le même ordre d’idées, nous ne pouvons que supposer que des organisations de propriétaires comme la CORPIQ et d’autres propriétaires observent ces situations et en tirent des leçons. Cette répression intensive – y compris un procès de 380 000 $, des injonctions, des milliers de dollars de frais juridiques, des accusations criminelles et une enquête policière – mènera-t-elle à la défaite ou à la victoire ?

3) L’occasion s’est présentée de s’organiser contre un important propriétaire local. Il s’agit d’une campagne publique à un moment où l’opinion publique se préoccupe de plus en plus des relations en matière de logement et des rapports de force entre locataires et propriétaires. En tant que mouvement populaire, organisons-nous là où les tensions et les antagonismes de classe sont les plus clairs pour les personnes extérieures à notre mouvement. N’importe qui sait, en apprenant cette situation, qu’une grave injustice est commise.

4) Enfin, ces stratégies de répression ne devraient jamais être tolérées par notre mouvement, contre aucun de nos membres. La solidarité, aujourd’hui, est un appel à l’action contre les Cucurulls, et leurs entreprises : Immopolis et Topo Immobilier.

[Note : Ce texte a été écrit en solidarité et sans l’autorisation ou la connaissance du SLAM.]

Aidez Mashk Assi à défendre le Nitassinan

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Juin 112023
 

Du Collectif Mashk Assi

Assez de saccage !

Les forêts, les animaux et la souveraineté ancestrale du peuple innu sont attaqués par l’industrie forestière qui opère abusivement sur le Nitassinan (territoire innu) sans le consentement des familles gardiennes du territoire.

Le 29 mai dernier, le collectif Mashk Assi, un groupe indépendant de gardien·nes de territoire, a remis une lettre d’expulsion à sept forestières les avisant que leurs coupes sont illégales. Sans le consentement des familles gardiennes de territoire, en terres non cédées, aucun arbre ne doit être coupé pour du profit.

Le 30 mai, le Mashk Assi a mis en exécution l’avis d’expulsion des forestières en dressant un blocus au kilomètre 216 de la route 175 avec le soutien de nombreux allié·es autochtones et allochtones.

Le collectif a besoin de soutien financier pour poursuivre sa lutte. Nous faisons appel à la solidarité et la générosité de nos allié·es québécois·es, des groupes environnementaux, des associations pour la préservation de la faune et la flore, des syndicats et des regroupements militants qui s’opposent à la destruction des forêts et à la violation des droits des peuples autochtones.

Le collectif s’oppose également au Traité Petapan qui cherche à éteindre les droits ancestraux des Innus sur leur territoire.

Les fonds récoltés serviront à nos besoins quotidiens sur le terrain, comme la nourriture, l’essence et l’équipement nécessaire au maintien du blocus. Ils serviront aussi à soutenir nos démarches politiques et juridiques pour faire cesser les coupes et l’extinction de nos droits.

Aidez-nous à poursuivre la défense du Nitassinan contre les coupes abusives et non consenties !

Tshinishkumitinau, merci !

https://www.gofundme.com/f/aidez-mashk-assi-a-defendre-de-nitassinan

Prison pour migrant.e.s de Laval : Campagne de financement pour les livraisons aux détenu.e.s

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Juin 022023
 

De Solidarité sans frontières

Depuis l’ouverture d’une nouvelle prison pour migrants à Laval (Québec) en octobre 2022, les détenus ne cessent de nous parler de leurs terribles conditions de détention. Les visites en personne ont été suspendues, alors que les détenus n’ont pas accès à leurs médicaments, se sont plaints d’être servis avec de la nourriture avariée, et beaucoup ont continué à voir leur santé mentale se détériorer. Tout cela dans un établissement flambant neuf, que le gouvernement fédéral a présenté comme une forme de détention “plus humaine”. Aujourd’hui plus que jamais, il est clair que la détention ne peut jamais être “humaine”, et que seul l’arrêt de la pratique de la détention d’immigrants dans son intégralité peut mettre fin à ces abus.

Alors que nous travaillons à notre objectif ultime d’abolir la détention des immigrants et d’obtenir un statut pour tous, nous faisons ce que nous pouvons pour soutenir les détenus au jour le jour. Bien que les visites aient été suspendues, nous sommes toujours en mesure d’apporter des livraisons à la prison. Les demandes les plus courantes concernent des brosses à dents et du dentifrice, du shampoing et du savon, des chaussettes et des sous-vêtements, du déodorant, des cigarettes, des cartes téléphoniques internationales et des vêtements, en particulier des vêtements d’hiver. Ces modestes contributions peuvent apporter un peu de dignité et améliorer les conditions de vie des détenus, mais surtout, elles envoient le message aux détenus qu’ils ne sont pas seuls, que d’autres personnes sont conscientes de ce qu’ils traversent et que des gens reconnaissent l’injustice de leurs mauvais traitements. À l’extérieur, nos livraisons nous permettent de rester en contact avec les détenus et d’ancrer notre travail politique dans la réalité, car nous luttons à leurs côtés pour leur libération.

Nous lançons un appel aux dons afin de poursuivre les livraisons. Tout montant que vous pouvez donner peut contribuer grandement à apporter un soutien à une personne enfermée dans la prison pour migrants de Laval.

Plus important encore, nous avons besoin que les gens dénoncent continuellement la pratique du Canada d’emprisonner les migrants. Plutôt que de verser des millions de dollars dans la construction de nouvelles prisons pour migrants, comme celle de Laval, le gouvernement fédéral doit se concentrer sur la vraie solution : un programme de régularisation continu et inclusif ! La lutte continue jusqu’à ce que chaque dernier détenu soit libéré ! Libérez-les toutes et tous, un statut pour toutes et tous !

https://www.gofundme.com/f/detention-delivery-fundraiser

Repenser l’identité, la sécurité et l’appropriation – Ou : pourquoi le tarot est-il interdit au Salon du livre ?

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Mai 302023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Cette année, le collectif du Salon du livre anarchiste a demandé à deux groupes – dont la librairie noire Racines – de ne pas vendre de cartes de tarot à leur kiosque, car cela constituerait une appropriation culturelle. Cette décision s’appuie sur l’affirmation selon laquelle le tarot a été développé par les Roms. J’ai été surpris.e d’entendre cela. Je ne suis en aucun cas expert.e en tarot, mais j’ai toujours pensé qu’il avait été créé par des Européens blancs.

Depuis, j’ai fait pas mal de recherches sur ce sujet. Il y a certainement des Roms qui pensent que les Occidentaux se sont approprié le tarot et qu’il devrait rester une pratique fermée (c’est-à-dire non utilisée par les non-Roms). En même temps, certaines personnes roms réfutent cette notion et encouragent les autres à s’engager dans cette pratique ou nient qu’elle ait quoi que ce soit à voir avec leur culture. J’ai glané une grande partie de ce sentiment sur l’internet, par le biais de forums, de blogs et de médias sociaux. Je n’ai aucun moyen de savoir si les discussions que j’ai rencontrées sont authentiques, mais je n’ai aucune raison de croire le contraire. Il ne semble pas y avoir de consensus parmi les Roms sur la question de savoir si la pratique est d’origine rom et, si c’est le cas, si elle doit rester fermée.

Le tarot a plus de 600 ans. Les historien.ne.s (et pas seulement celleux de l’Europe blanche) s’accordent généralement à dire qu’il a été développé en Italie. Les premiers jeux de tarot documentés ont été enregistrés entre 1440 et 1450 à Milan, Ferrare, Florence et Bologne. Les plus anciennes cartes conservées ont été peintes au milieu du XVe siècle pour les souverains du duché de Milan. Le tarot a d’abord été utilisé pour divers jeux. L’exemple le plus ancien d’utilisation pour la cartomancie (c’est-à-dire la divination, ce que nous connaissons le plus souvent aujourd’hui) provient d’un manuscrit italien anonyme datant de 1750. L’occultiste français Jean-Baptiste Alliette (1738-1791), sous le pseudonyme d’Etteilla, a été le premier à développer un concept d’interprétation pour le tarot. Au cours des 18e et 19e siècles, le tarot a été largement utilisé pour la cartomancie en Europe occidentale, en particulier en Italie et en France.

Alors, pourquoi certaines personnes associent-elles le tarot à la culture rom, alors que tout indique qu’il a été développé par les Européens ? L’explication la plus probable est que le tarot a été faussement présenté comme originaire du Moyen-Orient par deux intellectuels français.

Le pasteur français Antoine Court de Gébelin (1725-1784) affirmait que le tarot était le dépositaire d’une « sagesse obscure ». Dans un essai tiré de son livre Le Monde primitif, analysé et comparé avec le monde moderne, de Gébelin note que la première fois qu’il a vu un jeu de tarot, il a perçu qu’il contenait les « secrets des Égyptiens ». Sans en apporter la preuve, il affirme que des prêtres égyptiens ont distillé l’ancien Livre de Thot dans les images du tarot.

Jean Alexandre Vaillant (1804-1886) était un enseignant français, un activiste politique et un fervent étudiant des traditions roms qui a poussé les affirmations de Gébelin un peu plus loin. Il affirma que les travailleurs itinérants roms avaient apporté le tarot en Europe. À l’époque, on pensait que les Roms étaient originaires d’Égypte (des recherches génétiques ont depuis montré qu’ils venaient de l’actuel Rajasthan, en Inde). Compte tenu de leur longue histoire de nomadisme, Vaillant en conclut qu’ils ont dû apporter le tarot en Europe. Comme Gébelin, il ne fournit aucune preuve de ce qu’il avance.

L’association du tarot à la culture rom pourrait elle-même provenir de la convention européenne raciste qui associe l’occultisme, la sorcellerie et d’autres formes de spiritualité non chrétienne à l’« Orient ». Il est tout à fait possible que de Gébelin et Vaillant aient cherché à donner un sens à l’évolution du tarot, qui est passé de cartes à jouer inoffensives à des instruments de connaissance ésotérique, en l’associant aux Égyptiens de l’Antiquité et, à leur tour, aux Roms.

Outre les allégations d’appropriation culturelle, j’ai également vu des arguments fondés sur la prémisse que les Occidentaux qui pratiquent le tarot rendent plus difficile pour les Roms – qui connaissent encore une pauvreté et une privation de droits généralisées – de gagner de l’argent en lisant le tarot. Bien entendu, si vous envisagez de lire le tarot à proximité d’une personne rom qui le fait également, vous pouvez envisager d’aller ailleurs pour ne pas empiéter sur ses moyens de subsistance. Toutefois, cet argument ne tient pas dans le contexte du Salon du livre, où les gens vendraient simplement leurs propres versions réinterprétées des jeux de tarot. La plupart des articles que j’ai trouvés sur le tarot et l’appropriation culturelle soulèvent également ce point.

Les groupes ethniques et raciaux défavorisés offrent depuis longtemps des services de cartomancie, de chiromancie et d’autres services de divination pour gagner leur vie. Si les Roms sont certainement de fervents praticiens du tarot depuis des centaines d’années, il n’existe aucun lien entre eux et les origines de ce dernier. Il est sans aucun doute important d’être conscient de la manière dont nos actions affectent les personnes socialement désavantagées, mais je ne pense pas qu’il soit judicieux pour le collectif du Salon du livre d’interdire à quiconque de pratiquer le tarot sur la base d’allégations selon lesquelles il représente une appropriation.

Je suis conscient.e qu’il y a eu et qu’il y a encore des désaccords internes au sein du collectif concernant la question du tarot et la politique d’appropriation culturelle dans son ensemble. Ce texte n’est pas une dénonciation du collectif du Salon du livre ou de ses membres. J’apprécie tout ce que vous faites et je continuerai à participer au Salon du livre tant qu’il existera. En publiant ce texte, j’espère ouvrir le dialogue sur la politique d’appropriation culturelle et mettre en lumière ses lacunes.

*****

Pour être honnête, je n’aime pas beaucoup le tarot. J’ai eu droit à quelques lectures de tarot et je ne les ai trouvées que peu intéressantes. En fin de compte, la question de savoir si le tarot est autorisé au Salon du livre ne me préoccupe pas vraiment. Cependant, cette question peut servir de point de départ à une discussion plus large sur l’identité, la sécurité et l’appropriation. Ce sont des sujets dont je parle avec des camarades racisé.e.s depuis de nombreuses années, dans le contexte du Salon du livre et en général. J’aurais aimé avoir plus de temps pour écrire ce texte, mais j’ai aussi pensé qu’il serait important de le terminer avant le Salon du livre.

En tant que personne d’origine autochtone américaine, j’ai réfléchi à l’identité pendant la majeure partie de ma vie. En tant qu’anarchiste, je me suis débattu.e avec des idées sur qui peut parler au nom des groupes minoritaires. Lorsque la police assassine une personne racisée, les soi-disant leaders communautaires sortent souvent du bois pour dire à tout le monde de rester calme et de faire confiance au système judiciaire pour trouver la justice. Qu’en est-il de ceux qui veulent tout brûler ? Lorsque quelques personnes affirment qu’une pratique particulière est inappropriée ou nuisible, il est facile de présenter leur opinion comme un fait irréfutable. Devrions-nous ignorer tous celleux qui ne sont pas d’accord avec elleux ?

Je suis sûr.e que l’on pourrait avancer un argument convaincant pour expliquer pourquoi boire de la yerba mate – une boisson traditionnelle qui fait partie intégrante des pratiques spirituelles et des histoires traditionnelles de mes ancêtres – est un acte d’appropriation. Cela signifie-t-il que vous devriez considérer ce point de vue comme représentatif de tous celleux qui viennent de la même partie du monde que moi ? Honnêtement, je suis heureux.se de voir d’autres personnes apprécier quelque chose qui a été si important pour moi et les personnes avec lesquelles je partage une lignée culturelle. Beaucoup sont d’accord avec moi et beaucoup ne le sont pas. Il y a quelques mois, un article intitulé « Les boissons énergisantes Yerba Mate sont-elles racistes ? » a été publié dans le journal étudiant de l’Université Concordia, The Concordian. Cependant, comme pour de nombreuses conversations sur l’appropriation culturelle, il n’y a pas de réponses définitives à cette question.

Ce que je sais, c’est que j’en ai assez que des individus parlent au nom de groupes qu’ils prétendent représenter, et encore plus que des personnes qui n’appartiennent pas à ces groupes prennent leur parole pour parole d’évangile. Nous sommes libres de faire des déclarations personnelles, mais parler au nom des autres nécessite un consentement. Affirmer que la communauté noire, autochtone, rom ou autre adhère à une position particulière est non seulement invérifiable, mais peut nuire à ceux qui ne sont pas d’accord. J’ai trop souvent vu des camarades racisé.e.s être maltraité.e.s par la communauté à laquelle iels appartiennent et par leurs soi-disant alliés pour avoir critiqué des idées populaires ou remis en question des personnes qui prétendent parler en leur nom.

En cherchant bien, on peut trouver des arguments en faveur de l’appropriation de pratiquement n’importe quoi. Certains articles affirment qu’il est raciste pour les personnes qui ne sont pas indiennes de faire du yoga ou pour les personnes qui ne sont pas chinoises de pratiquer l’acupuncture. La plupart de ces affirmations n’ont jamais vraiment pris de l’ampleur, même si certaines d’entre elles sont tout aussi logiques, sinon plus, que le raisonnement utilisé pour dire que le tarot est approprié. Des personnes non chinoises ont donné des traitements d’acupuncture gratuits au Salon du livre l’année dernière, ce qui illustre la nature arbitraire de l’application d’une politique d’appropriation culturelle. Pourquoi le tarot a-t-il franchi le seuil de l’appropriation culturelle alors que l’acupuncture ne l’a pas fait ?

La féministe noire Kimberlé Crenshaw avait raison de dire que, malgré son pouvoir de transformation pour rassembler les personnes marginalisées, la politique identitaire « confond ou ignore souvent les différences intragroupes ». La pratique consistant à faire des déclarations générales sur les personnes racisées s’inscrit dans une longue histoire de réduction des groupes minoritaires à quelques caractéristiques identifiables. Ceux qui ont le pouvoir et les ressources nécessaires pour diffuser leurs idées au public sont plus susceptibles de parler au nom d’un groupe donné. Il semble que les affirmations d’appropriation culturelle doivent gagner un certain élan social avant d’être prises au sérieux, ce qui est probablement influencé par le niveau de prestige des personnes qui font ces affirmations.

À tout le moins, si le collectif du Salon du livre prévoit de maintenir une politique d’appropriation culturelle, il est essentiel qu’elle ne soit pas appliquée sur la base d’informations erronées. Les décisions ne devraient pas être prises sur la base des affirmations erronées de quelques personnes sur Internet. Il y a déjà suffisamment de réactions négatives contre la « gauche woke », la « culture de l’annulation » et d’autres concepts de ce genre, et pas seulement de la part de la droite. Les politiques déraisonnables risquent d’aliéner des personnes d’origines politiques, ethniques et socio-économiques diverses. J’ai connu plusieurs camarades racisé.e.s issu.e.s de la classe ouvrière qui se sont éloignés des milieux gauchistes et anarchistes en raison d’un discours identitaire qu’ils jugeaient sans fondement, incohérent et pédant. Au lieu de nous rassembler, les politiques identitaires nous divisent souvent en fonction des classes sociales.

*****

La déclaration sur l’appropriation culturelle stipule : « Nous ne sommes pas intéressés à contrôler le corps des gens, d’autant plus que ce n’est ni réalisable du point de vue logistique – ni souhaitable – de surveiller chaque personne qui sera au salon ». Bien que le collectif du Salon du livre n’empêche personne de participer à l’événement en raison de son mode de vie, il prend des décisions sur l’accès aux tables en fonction de l’appropriation culturelle qu’il estime être le fait des candidats. Il cite également « des choix esthétiques tels que des personnes non-noires portant des dreadlocks et des personnes non-autochtones de l’île de la Tortue portant des coiffures Mohawks. » comme des exemples courants d’appropriation culturelle, tout en déclarant que l’on devrait envisager de rester chez soi s’il est « plus important pour vous de porter vos cheveux ou votre habillement comme vous le souhaitez ».

De nombreuses cultures à travers le monde, y compris en Europe, ont eu des coiffures qui ne se distinguent pas des dreadlocks et des mohawks d’aujourd’hui. La déclaration du Salon du livre implique qu’une personne hindoue portant une coiffure traditionnelle jaṭā, un type de dreadlocks, serait en train de s’approprier la culture. Il en va de même pour un autochtone colombien avec un mohawk, parce que les frontières coloniales modernes signifient qu’ils n’ont pas été retenus pour être originaires de ce qui est considéré comme l’île de la Tortue. J’espère qu’aucune de ces personnes ne se verra refuser une table sur la base d’un ensemble de critères étroits et répréhensibles, mais c’est ce que le collectif du Salon du livre a explicitement établi par écrit. Je ne serais pas surprise que quelqu’un choisisse de ne pas participer au Salon du livre ou de ne pas demander une table parce qu’il craint d’être accusé de ne pas répondre à ces paramètres, sans parler des innombrables personnes racisées pouvant être perçues comme blanches qui sont déjà confrontées au traumatisme de l’effacement et qui tentent de retrouver leurs racines.

Les sentiments d’anxiété peuvent être exacerbés par des incidents survenus lors de salons du livre précédents. En 2016, Midnight Kitchen, un collectif de McGill qui s’était porté volontaire pour fournir de la nourriture cette année-là, a décidé de ne pas servir des personnes perçues comme blanches avec des dreadlocks. Je pense que cet incident a joué un rôle important dans la formation de l’image publique du Salon du livre au Canada et au-delà. Je vivais sur la côte ouest à l’époque et je me souviens d’avoir entendu dire que les Blancs portant des dreadlocks n’étaient pas du tout autorisés à participer au Salon du livre. J’ai rapidement appris que ce n’était pas vrai, mais que cela était néanmoins alimenté par des dynamiques réelles qui avaient eu lieu. Je suis sûre que je n’étais pas la seule à avoir entendu cette rumeur, et il y a probablement des gens qui y ont cru bien plus longtemps que moi.

L’une des sources citées dans la déclaration du Salon du livre sur l’appropriation culturelle est un zine intitulé « Answers for white people on appropriation, hair and anti-racist struggle » par Colin Kennedy Donovan et Qwo-Li Driskill.

Les auteurs affirment qu’« en portant des ‘Mohawks’ et des dreadlocks, les Blancs montrent qu’ils ne sont pas conscients des luttes antiracistes et détériorent la confiance entre les Blancs et les personnes de couleur/non blanches ». C’est l’une des nombreuses affirmations du texte qui homogénéisent les gens. Je connais beaucoup de Blancs qui ont ces coiffures et qui sont de solides camarades antiracistes. Leurs choix de vie n’ont jamais eu d’incidence sur notre confiance mutuelle. Je suis tout à fait d’accord pour que les auteurs expriment ces pensées comme des opinions, mais ici ils les présentent comme des déclarations objectives.

Le texte affirme également que « la coiffure appelée « mohawk » est enracinée dans des traditions iroquoises distinctes et d’autres traditions des Premières nations/autochtones ». Les Haudenosaunee (Iroquois est un nom colonial que certains considèrent comme péjoratif) ne portaient pas ce que nous appelons communément le mohawk. Cette coiffure leur a été faussement attribuée par des films hollywoodiens du XXe siècle. La coiffure habituelle des Haudenosaunee se composait de cheveux épilés et d’un carré de trois pouces de cheveux sur la couronne arrière de la tête, avec trois courtes tresses. Les Pawnee, qui vivaient historiquement dans ce que nous appelons aujourd’hui le Kansas et le Nebraska, avaient une coiffure qui ressemble au mohawk actuel. Les auteurs n’y font pas référence, et il semble donc qu’ils entrent simplement dans la catégorie des « autres Premières nations ». Il s’agit là d’une forme d’invisibilisation qui aurait pu être évitée avec un peu de recherche.

Dans l’ensemble, le zine a un ton assez moralisateur et ne se lit pas comme quelque chose destiné à éduquer les gens en toute bonne foi. Je comprends qu’une grande partie du discours sur l’identité s’est développée à partir d’un sentiment de colère, mais il existe des moyens plus respectueux de parler d’un sujet aussi sensible. Je ne pense pas que ce texte ait sa place dans une discussion raisonnable sur l’appropriation culturelle. Si l’objectif est d’obtenir des résultats productifs dans la promotion de l’équité pour les personnes racisées, ce n’est pas une bonne source à mettre en avant.

Il est évident qu’une culture particulière basée sur un discours identitaire existe dans ce Salon du livre. Je ne sais pas si cela est alimenté par la déclaration sur l’appropriation culturelle. Néanmoins, je ne veux pas que quiconque se détourne du Salon du livre à cause de cette politique ou des incidents qui s’y sont produits au fil des ans. Je veux que plus de gens soient exposé.e.s aux idées anarchistes, afin que nous ayons une meilleure chance de combattre celleux qui contribuent réellement au maintien de la suprématie blanche. Il est peut-être temps d’examiner les avantages de cette politique et de les mettre en balance avec les dommages qu’elle pourrait causer par inadvertance.

*****

Selon le collectif, l’appropriation culturelle « a signifié que de nombreuses personnes qui subissent le fardeau de l’oppression racialisée se sont senties inconfortable au salon, au point de ne pas assister à l’événement ». Ceci est particulièrement significatif à Montréal, où la scène anarchiste est principalement blanche. Bien que je ne nie pas que certaines personnes voient une grande valeur dans la politique d’appropriation culturelle, je n’en ai encore rencontré aucune. La plupart des anarchistes racisé.e.s à qui j’ai parlé de ces sujets ont fait remarquer qu’iels se sentent encore plus étranger.ère.s lorsque les autres essaient de les accommoder en fonction de leurs identités, surtout lorsque ces personnes sont blanches. Il peut sembler condescendant de se voir accorder des privilèges ou d’être traité avec une attention particulière. Certain.e.s d’entre nous ne veulent pas que les politiques les protègent contre le mal. Nous préférons de loin être en mesure d’exercer notre force individuelle et collective pour relever et surmonter les défis.

Je vais faire une analogie peut-être grossière et comparer la politique d’appropriation culturelle aux services d’ordre lors des manifestations. Je pense que la plupart des personnes qui assument un rôle dans un service d’ordre ont de bonnes intentions. Ils bloquent la circulation de manière préventive afin que personne ne soit renversé par une voiture. Ils maintiennent la cohésion pour que tout le monde reste ensemble. Ils interviennent en cas de conflit interne pour que les différends soient rapidement résolus. Tout cela au nom de la sécurité collective. Ceci étant dit, je ne peux pas dire que j’ai jamais assisté à une manifestation encadrée par un service d’ordre que j’ai vraiment appréciée. Le fait qu’un groupe coordonné de personnes impose à tou.te.s les autres ce qu’il croit être le résultat le plus souhaitable n’a rien de libérateur. Il a toujours été plus gratifiant de faire face à des situations difficiles selon nos propres termes, car c’est ainsi que nous devenons plus fort.e.s ensemble. S’il s’avère que quelqu’un a fait quelque chose de nuisible au Salon du livre, j’espère que nous aurons la capacité collective de gérer cette situation en conséquence. Si nous n’y parvenons pas, je ne crois pas beaucoup en notre capacité à réaliser le changement transformationnel auquel nous aspirons en tant qu’anarchistes.

Après le meurtre de George Floyd en 2020, un groupe d’étudiant.e.s noir.e.s au secondaire qui n’avaient jamais fait de l’action politique ont organisé un rassemblement anti-police dans la ville où je vivais. Leur manifestation a rapidement attiré l’attention de certain.e.s gauchistes et anarchistes locaux racisé.e.s, qui les ont dénoncé.e.s pour avoir négligé la « sécurité de la communauté BIPOC » . L’un de leurs griefs était que les organisateur.trice.s avaient prévu un micro ouvert au cours duquel des personnes de toutes origines auraient pu exprimer leurs opinions sur le racisme et la brutalité policière. Iels partaient du principe que le fait de ne pas contrôler les intervenant.e.s mettait en danger la sécurité des participant.e.s parce qu’une personne blanche pouvait prendre le micro et dire quelque chose de préjudiciable. Ils n’ont eu de cesse de forcer les organisateur.trice.s à annuler le rassemblement, et les critiques se sont rapidement transformées en harcèlement. Les organisateur.trice.s ont reçu une multitude de commentaires haineux et menaçants. Lorsque je les ai contacté.e.s pour leur offrir mon soutien, l’un.e d’entre elleux m’a dit que c’était la première et la dernière fois qu’iel essayait d’organiser un événement politique à cause de la façon dont iel avait été traité.e. Les retombées ont été si graves que je ne serais pas étonné.e que la participation ait finalement été réduite de moitié, les gens ne sachant plus de quel côté du conflit se situer.

Finalement, les organisateur.trice.s ont quand même organisé le rassemblement. Une foule nombreuse et diversifiée s’est présentée. Tout le monde a été autorisé à prendre le micro, quelle que soit son apparence. À un moment donné, un homme blanc d’un certain âge s’est levé et a dit quelque chose de légèrement offensant. La foule l’a chahuté et quelques personnes l’ont pris à part pour lui expliquer pourquoi son commentaire était problématique. Néanmoins, tout s’est bien passé. L’homme est resté jusqu’à la fin du rassemblement, et je suis certain.e qu’il n’est pas le seul à avoir appris quelque chose de précieux de cette interaction. Plusieurs autres Blancs ont eu l’occasion de s’exprimer, et je suis heureux qu’ils l’aient fait, car leurs propos étaient réfléchis et inspirants.

Quelques semaines plus tard, le groupe qui avait boycotté le rassemblement a organisé son propre événement. Le principe était le même, mais cette fois-ci, seules les personnes racisées ayant contacté les organisateur.trice.s à l’avance ont été autorisées à prendre la parole. L’ambiance était morose. Le micro était dominé par des étudiant.e.s universitaires qui énuméraient leurs qualifications professionnelles avant de se lancer dans des monologues académiques qui ressemblaient plus à des dissertations qu’à des mots venant du cœur. En fin de compte, les barrières d’accès créées au nom de la sécurité ont abouti à un événement ennuyeux et banal. La foule était moins nombreuse et moins diversifiée que lors du précédent rassemblement.

Attendez, qu’est-ce que cette étrange tangente a à voir avec le Salon du livre ? Ce que je veux dire, c’est qu’essayer trop fort d’atteindre un certain niveau de sécurité peut être étouffant. Cela ne veut pas dire que nous ne devrions pas être attentif.ve.s à notre organisation et prévoir des situations défavorables. Cependant, la sécurité semble être devenue moins une question de protection mutuelle qu’une obsession de s’assurer que personne ne se sente jamais mal à l’aise, ce qui est une attente irréaliste. J’ai trop souvent vu des personnes racisées se battre entre elles pour la notion de sécurité au lieu de se concentrer sur les principales forces qui nous maintiennent dans l’insécurité : l’État, la police et les personnes qui soutiennent ces institutions.

Une grande partie du discours populaire basé sur l’identité a pénétré les cercles anarchistes il y a 10-15 ans. Beaucoup de choses ont changé depuis, et je pense qu’il est temps de réfléchir à l’utilité de ces idées dans notre vie quotidienne. Au cours de la dernière décennie, nous avons assisté à l’émergence rapide de groupes fascistes armés et organisés en Amérique du Nord. Nous avons également assisté à une augmentation de 66 % du nombre de meurtres commis par la police au Canada, avec un nombre disproportionné de victimes noires et autochtones. Pouvons-nous donc cesser d’essayer de réduire en cendres les projets des uns et des autres en raison de désaccords ? Pouvons-nous cesser de nous concentrer sur la question de savoir si les choix de vie des gens sont acceptables ou non ? Parce que lorsque les choses tourneront mal, vous avez bien raison de dire que j’aurai besoin de l’oogle blanc avec des dreads à mes côtés. Je prendrai toute l’aide que je pourrai avoir.

*****

L’appropriation culturelle peut sans aucun doute être un concept utile. La capacité de conserver des pratiques traditionnelles et de veiller à ce qu’elles ne soient pas modifiées par des personnes qui n’ont aucun lien historique avec elles est cruciale pour la continuité culturelle des minorités ethniques et raciales. De nombreuses pratiques culturelles uniques et distinctives doivent être protégées. Je pense également que l’appropriation culturelle est particulièrement flagrante dans le contexte des entreprises capitalistes (par exemple, les mascottes sportives offensantes, les costumes d’Halloween dégradants, les spas New Age proposant des cérémonies de la suerie, etc.) Je souhaite que tous les participants au Salon du livre se sentent relativement en sécurité et bienvenu.e.s. Cependant, je me demande dans quelle mesure cet objectif est atteint lorsque je pense à l’éventail de personnes qui pourraient être rebutées par la vision limitée de la déclaration sur l’appropriation culturelle.

Je propose que le collectif du Salon du livre ouvre ce sujet à la discussion. Je crains que la question du tarot ne soit qu’un début et que, sans l’avis du public, la politique d’appropriation culturelle continue d’être mise en œuvre de manière déraisonnable. Je suis fermement convaincu.e que la version actuelle de la déclaration sur l’appropriation culturelle pourrait aliéner les personnes mêmes qu’elle tente de soutenir. Il est temps que la communauté anarchiste plus large façonne l’avenir de cette politique.

L’Anarchie expliquée aux enfants : Publication d’un nouveau livre par le Collectif Emma Goldman

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Mai 212023
 

Du Collectif Emma Goldman

Tandis que les bourgeons de mai laissent entrevoir de nouvelles feuilles, nous sortons des presses l’Anarchie expliquée aux enfants à temps pour les jours plus doux. Pour la toute première fois mondiale, ce petit livre de José Antonio Emmanuel, datant de 1931, est publié en français. Nous nous sommes occupé-e-s de la traduction et de la présentation. Nous le diffusons par nos propres moyens (D.I.Y.) à partir de Saguenay sur le Nitassinan.

L’Anarchie expliquée aux enfants est un curieux objet historique écrit par un pédagogue anarchiste espagnol. Elle est le produit de l’agitation culturelle populaire impulsée par les mouvements ouvriers et sociaux qui ont marqué la seconde république espagnole et qui ont largement diffusé les nouveaux discours émancipateurs. Le bouquin a connu une attention renouvellée au cours des dernières années avec des rééditions dans plusieurs pays d’Amérique du Sud. La version (52 pages) que nous vous proposons est agrémentée des illustrations magnifiques d’artistes militants et militantes.

Comme pour le Dictionnaire anarchiste des enfants (dont nous avions produit une adaptation et traduction en 2022), l’intérêt principal du livre est de se pencher sur une épineuse question qui demeure entière : « comme anarchistes, comment va-t-on éduquer nos enfants? ». L’Anarchie expliquée aux enfants est composée de trois parties. Les deux premières ont un vocabulaire plus soutenu et des paragraphes plus longs alors que la dernière, « Comment devient-on anarchiste? », présente de manière simple, succincte et imagée quelques principes importants. Comme chaque enfant a sa propre individualité et ses propres capacités, il est difficile d’établir un âge auquel recommander un tel ouvrage anarchiste, qui revêt en plus un caractère historique. L’accompagnement de l’enfant qui lit demeure précieux pour questionner et faire jaillir le sens d’un livre. Sans lui enlever le contrôle de sa pensée, l’adulte peut aiguiser sa pensée critique en lui présentant les rapports sociaux qui traversent son monde et en lui expliquant les idéologies qui façonnent les discours sur celui-ci. Autour de ses 11 ans, ou plus tôt avec un bon accompagnement, ce livre pourrait les intéresser. Notons que cette idée de recommander un âge demeure assez normative, chaque parent devrait en définitive juger elle-même ou lui-même. Enfin, même si selon son titre l’opuscule serait destiné « aux enfants », les adolescents et adolescentes et les adultes savoureront certainement cette lecture.

Ce livre ne se retrouve pas dans les réseaux commerciaux de distribution – et c’est voulu. Alors que les livres meurent comme marchandises sur les tablettes des magasins et des distributeurs, nous souhaitons que nos pages vivent en créant des occasions de se rassembler, en étant partagées comme outil éducatif et en soutenant les réseaux militants. Nous diffusons le livre par nos propres moyens lors d’événements militants et au sein de nos réseaux.

Les bibliothèques, milieux éducatifs et autres endroits alternatifs et ouverts aux enfants/adolescents, ainsi que les camarades qui souhaiteraient en obtenir une ou des copies peuvent manifester leur intérêt par courriel (cegsaglac@riseup.net). Aussi, contactez-nous si vous aimeriez organiser un lancement (une occasion de se rassembler) dans votre localité. L’automne dernier, nous nous sommes déplacé-e-s à Saint-Fulgence, Percé, Sherbrooke, Chicoutimi, Saint-Valérien-de-Rimouski, Québec, et Gaspé pour lancer le Dictionnaire anarchiste des enfants ; c’est bien la preuve que dans les villages et les petites villes aussi, il est possible d’organiser des événements anarchistes!

Appel international à la solidarité avec les anarchistes à Atlanta

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Mai 202023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La lutte contre la cop city et pour la forêt de Weelaunee a été explosive, expérimentale et sauvage pendant presque trois ans maintenant. Au cours de ce processus, nos ennemis nous ont brutalisés, ont accusé des personnes de terrorisme intérieur, les menaçant de 5 à 35 ans de prison, ont assassiné notre ami et camarade Tortuguita, ont tenté de réprimer notre lutte, et pourtant nous sommes toujours là à nous battre.

Alors que les forêts que nous avons juré de protéger sont coupées à blanc et que des personnes sont condamnées à de lourdes peines par les tribunaux, alors que nous envisageons la possibilité de raids, de répression, d’enquêtes et d’inconnu, nous voulons faire le grand saut. Nous ferons payer à nos ennemis chaque pouce de terrain. Nous ne leur laisserons pas un seul instant de répit.

Nous appelons à ce que les mécanismes du système capitaliste américain, le gouvernement et l’infrastructure qui le soutient soient attaqués afin de faire payer cette civilisation misérable et les responsables qui ont pris notre ami et qui lèvent la puissance de leurs tribunaux et de leur police contre nous.

Récupération de terres paysannes en Colombie

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Mai 202023
 

Du Projet accompagnement solidarité Colombie (PASC)

Depuis deux ans, des paysan•nes qui habitent sur les rives du marais de la Zapatosa en Colombie participent à la récupération de 8000 hectares de terre. Leur but est de protéger les zones humides, d’améliorer leur vie et de construire une souveraineté alimentaire. Ce faisant, les paysan•nes s’opposent à des puissants intérêts qui ont accaparé ces terres pour l’agroindustrie d’huile de palme et l’élevage bovin et de bisons…

Activer les sous-titres en français en cliquant sur CC en bas à droite.

Communiqué de la contre-manif de drag defense du 16 mai

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Mai 172023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le mardi 16 mai à 17h, un groupe proche de l’extrême droite mené par le complotiste François Amalega a lancé l’appel à manifester devant la Maison des familles de Mercier-Est (700 rue Georges-Bizet) dans le but de s’opposer à la tenue d’une heure du conte pour enfants avec la drag-queen Barbada. Les homophobes/transphobes ont été attendu·es de pied ferme par des antifascistes et des militant·es queer et trans, car où qu’ils aillent pour propager leur haine, nous sommes présent·es pour leur barrer la route et défendre nos communautés.

Aujourd’hui, 300 manifestants fabuleux·ses et déterminé·es ont fait face à une toute petite poignée de militants d’extrême-droite, tout au plus étaient-iels 5. On est loin des chiffres qu’Amalega était capable de rassembler pendant les confinements ou même à Sainte-Catherine le 2 avril. On voit que quand nos communautés s’organisent et se défendent, on est capable de mettre en déroute leur mouvement! C’est une excellente nouvelle et démonstration de force des milieux Queer/Trans et antifasciste, pourtant on ne baisse pas notre garde. On sait qu’il planifie d’autres manifestations similaires et nous sommes prêt·es à défendre nos communautés.

Le contexte : Depuis quelques mois, l’extrême droite canadienne – notamment sous l’influence des mouvements complotistes et évangélistes – a importé des États-Unis l’obsession anti-trans et anti-drag (puisqu’ils confondent les deux, et utilise les seconds pour s’en prendre au premier) et repris l’idée de manifester contre les « heures du conte en drag ». Ces manifestations réactionnaires font partie d’une montée grandissante de la violence envers les vies trans et LGBTQ+.

L’action anti-drag du 16 mai fait suite à une action semblable à Sainte-Catherine, le 2 avril dernier, qui était l’un des premiers événements de ce genre organisé au Québec. Cette journée-là, des néonazis du groupe « White Lives Matter » se sont mêlés aux anti-drag pour intimider les contre-manifestant·es antifascistes, mais celleux-ci se sont défendu et les ont repoussés avec succès.

Pourquoi ne pas laisser la police s’en occuper? Parce que la police n’a jamais été un allié des communautés LGBTQ+; au contraire, la police nous a activement réprimé, souvent dans la violence et, encore aujourd’hui, malgré sa rhétorique inclusive le SPVM perpétue la marginalisation des personnes queers, des travailleur·euses du sexe, des Autochtones et des personnes noires et racisées dans notre ville. Dans les dernières années, le SPVM a même régulièrement protégé les manifestations d’extrême droite! C’est pourquoi nous scandons que « la police est au service des riches et des fascistes ». Devant ce constat, nous avons décidé de prendre en charge nous-mêmes, en tant que communauté, la défense de nos espaces.

Amour et rage!

Pour des communautés vraiment solidaires et inclusives, veillons activement à notre propre sécurité!

Pour rester au fait des prochaines mobilisations de défense communautaire —

defense_communautaire@riseup.net
@pink_bloc_mtl
@MontrealAntifa
MontrealAntifasciste

Appel à la solidarité du mouvement Ekoni Aci ! Blocage au km 16 !

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Mai 132023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Afin de faire respecter le moratoire des coupes forestières sur leur territoire, le Nitaskinan, des Atikamekw de Manawan installent présentement un nouveau blocage. Il est situé au km 16 sur le chemin de la Manawan, au nord de St-Michel-des-Saints. Les compagnies forestières ont été mises au courant qu’elles ne pourront pas revenir avec leur machinerie au dégel le 19 mai. Nous devrons être nombreux nombreuses pour s’assurer qu’elles respectent cette consigne. 

Il est possible de venir dès maintenant pour aider à installer le camp. Ceux et celles qui pourront se libérer, les moments les plus sensibles risquent d’être du 19 au 26 mai. Le barrage restera en place par la suite et la solidarité toujours nécessaire. 

Les Atikamekw de Wemontaci ont également besoin d’appui présentement, dans le coin de Renard au rat. La tension monte et les propos se font menaçant. 

Il est aussi possible d’envoyer des sous pour le matériel, la nourriture et les déplacements ici: https://gofund.me/5820583c