Samedi dernier, 29 octobre, des membres du Collectif anarchiste Emma Goldman ont tenu un quatrième lancement du Dictionnaire anarchiste des enfants depuis sa parution cet été. C’est donc à l’invitation des camarades du Drapeau noir de Sherbrooke que le collectif s’est rendu au Noir chardon qui accueille à la fois un salon de tatouage, une bibliothèque anarchiste, une salle et un atelier de création. Environ 25 personnes ont répondu à l’invitation.Comme vous pouvez sans doute le deviner, ce n’est pas un livre dont l’adulte fait tout simplement la lecture à l’enfant, tel un recueil d’histoires. Ce livre se veut avant toute autre chose un outil pour stimuler la curiosité et l’esprit critique. Les lancements du Dictionnaire anarchiste pour enfant s’avèrent souvent des moments vivants et créatifs. Cette fois-ci, les gens présents étaient en majeur partie des adultes et la majorité des enfants avaient moins de 3 ans. Nous avons donc tenu une discussion critique sur l’éducation et une personne a proposé d’expérimenter une nouvelle façon d’utiliser le dictionnaire. Lors de l’évènement un ou une participante a demandé aux personnes présentes comment elles expliqueraient à un enfant des mots comme entraide ou encore anarchisme avant de faire la comparaison avec la définition proposée dans le Dictionnaire anarchiste des enfants. Le contraste s’observe encore davantage, et peut susciter des questionnements intéressants, si l’on compare les définitions couramment données à des concepts comme les banques ou la faim aux définitions données dans notre dictionnaire. Il est alors intéressant de se pencher avec l’enfant sur ce qui peut expliquer un tel écart dans les représentations. Il y a donc une multitude de manières de l’utiliser, l’important reste le tâtonnement expérimental et la discussion entre l’adulte et l’enfant.
Déjà après quatre lancements, nous pouvons dire que le livre dépasse nos espérances. Nous sommes heureux et heureuses de l’intérêt porté à celui-ci un peu partout au sein de la francophonie même s’il circule pour l’instant principalement au Québec. Grâce à des contributions volontaires, nous avons pu faire cadeau d’exemplaires gratuits à plus d’une trentaine de groupes de toutes sortes qui ont accepté de le mettre à disposition des usagers et usagères dans leurs bibliothèques : organismes communautaires pour les enfants, organismes autochtones, organismes en soutien aux communautés LGBTQ+, centres d’apprentissage libre, centres de femmes et regroupement féministe, comité de citoyens et citoyennes, des bibliothèques militantes féministes, queers ou anarchistes, une épicerie participative autogérée et même un squat de personnes migrantes dans le quartier rebelle d’Exarcheia. Notre démarche n’est pas commerciale ; nous avons produit, financé et distribué ce livre de façon autonome. Ce n’est peut-être pas la façon la plus simple, mais c’est pour nous la plus satisfaisante. Elle nous permet d’entreprendre d’intéressantes discussions sur les différentes réalités militantes régionales, sur l’enfance, la parentalité et l’éducation, de renouer contact avec des camarades et d’en connaître de nouveaux et nouvelles, de découvrir d’autres initiatives autonomes inspirantes et d’autres projets comme cette BD sur la crise du logement qu’une personne est venue nous présenter.
Un cinquième lancement est prévu le 12 novembre à Saint-Fulgence et on regarde pour éventuellement organiser un ou des lancements en Gaspésie et à Trois-Pistoles, à suivre. Pour les gens qui ont raté les lancements et qui souhaiteraient se procurer des copies du dictionnaire par voie postale, communiquez avec nous par courriel à l’adresse : cegsaglac@riseup.net . Si vous souhaitez organiser vous aussi un lancement dans votre localité, contactez nous par courriel pour voir ce qui est possible.