Montréal Contre-information
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Déc 232024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ce qui suit est une réflexion brute et sous-développée expliquant les raisons pour lesquelles les assassinats politiques de PDG, de politiciens, de proprios de taudis, etc, devraient se passer plus souvent. L’assassinat du PDG de UnitedHealthCare, Brian Thompson, m’a laissé dans une spirale à une myriade de niveaux inattendus, principalement autour de deux questions : pourquoi ça ne se passe pas plus souvent ? Et peut-être : pourquoi les anarchistes ne semblent plus le faire ?

Les assassinats sont principalement politiques. Il s’agit d’une action radicale entraînée par une analyse politique du pouvoir, ou bien une menace envers son ordre établi. La police, l’État et les grandes entreprises commettent des assassinats mais ils utilisent leurs systèmes judiciaires pour les légitimer.

Je me sens tellement hésitant à en discuter avec certain.e.s de mes camarades bien-aimé.e.s en qui j’ai la plus grande confiance. C’est tellement tabou. La propagande libéral démocratique a fait quoi à l’anarchisme pour rendre le sujet de l’assassinat si inconfortable à discuter en tant qu’acte raisonnable ? La nonviolence se glisse plus largement dans nos perspectives que nous aimerions l’admettre.

Dans certains cercles, j’entends parler de la nécessité de la violence, mais je ne sais pas s’il s’agit en fait d’une vision romancée de cette dernière. L’expérience de commettre de la violence envers ses adversaires amène plusieurs choses ; bien qu’elle vient avec une montée d’adrénaline, parfois un sentiment furtif d’euphorie, elle peut aussi venir avec de la nausée, un état de choc et l’intuition qu’avec chaque acte de violence, une partie de soi est changée pour toujours.

Et en même temps, what the fuck le monde ? On nous a déjà démontré que le système juridique est une mauvaise blague. Nous savons que les lois sont faites pour les plus puissant.e.s. Nous savons que les politiciens s’en foutent de ne rien faire pour des changements systémiques, ils sont au contraire plus investis dans le maintien du capital et de l’ordre étatique quoique l’opinion précis dépend du parti politique. Nous savons que les manifestations seules ne fonctionnent pas, que péter des vitres ou mettre le feu à la voiture d’un haut dirigeant n’est pas assez dissuasif, alors que reste-t-il à faire ? Il faut faire quoi pour que lorsque nous disons « Non, ça ne se passera plus ! » et agissons en conséquence, ça ne se passe plus ?

Celleux qui ont le pouvoir et qui façonnent le terrain sociopolitique de ce monde ne se retireront pas de manière pacifique. Nous sommes victimes d’une grave illusion si nous pensons qu’une autre pétition, manif, vigile, ligne de front va changer quoi que ce soit. Alors que des amix et camarades ont écopé d’accusations RICO dans la lutte Stop Cop City, Donald Trump a écopé des mêmes accusations et est devenu président, encore !

L’État utilise la police pour défendre des projets de plusieurs milliards de dollars. Nous ne pouvons gagner en essayant de les affronter à forces égales ; même les attaques assymétriques n’amènent guère de résultats réjouissantes. Par contre, si les chefs d’entreprises, etc., étaient tués, un à la fois, imaginez comment la peur et la connaissance qu’ils ne sont plus inatteignables feraient imploser leurs réseaux dans le chaos. Ils ont des noms et des adresses. Je ne dis pas que les assassinats sont la seule chose qu’il reste à faire. Je ne fais que lancer la question à l’univers anarchiste à savoir pourquoi la tactique est utilisée plus par l’État, la police, etc., et moins par les individus qui comprennent ou subissent le mal tout comme l’avidité de certains individus qui doivent tout simplement mourir.

Des millions de personnes ont applaudi l’assassinat récent du PDG Thompson, elles ont également applaudi la tentative la plus récente contre Trump. Nous sommes au bord d’un précipice. Je demande à mes lecteurs et lectrices d’examiner sérieusement leur relation à la violence. Demandez-vous et à vos amix de confiance, « Jusqu’où es-tu prêt à aller ? ». Connaitrais-tu les conditions pour changer ou intensifier cette relation ? Ou, fournis-tu des justifications sans fin selon lesquelles une tactique de violence accélérée ne fera pas une différence ? Sois honnête. Parfois, nous disons telle ou telle chose parce que nous avons simplement peur des conséquences, de se faire prendre ou de l’échec. Lorsque nous sommes honnêtes au sujet de nos peurs, nous pouvons faire des plans pour les dépasser. Qu’est-ce qui devrait être en place pour te permettre de sentir que tu pourrais augmenter ta capacité à agir avec violence ? Et à cette fin, à commettre un assassinat ?

Les assassinats sont une tactique anarchiste. Ci-dessous, une liste d’assassins anarchistes connus, certainement incomplète, qui ont décidé que c’était une tactique viable à travers l’histoire. Wikipedia a une page sur chacun.e :

Michele Angiolillo
Milan Arsov
Joëlle Aubron
Germaine Berton
Georgi Bogdanov
Dmitrii Bogrov
Marko Boshnakov
Gaetano Bresci
Arthur Caron
Sante Geronimo Caserio
Georges Cipriani
Alfredo Luís da Costa
Leon Czolgosz
Buenaventura Durruti
Vladimir Gaćinović
Herman Helcher
Émile Henry
Liu Shifu
Gino Lucetti
Luigi Lucheni
Paulí Pallàs
Manuel Pardiñas
Giovanni Passannante
Yordan Popyordanov
Antonio Ramón
Ravachol
Gennaro Rubino
Santiago Salvador
Alexandros Schinas
Sholem Schwarzbard
Oleksandr Semenyuta
Jean-Baptiste Sipido
Sergey Stepnyak-Kravchinsky
Moishe Tokar
Kurt Gustav Wilckens
Wong Sau Ying
Vera Zasulich
Bogdan Žerajić