Montréal Contre-information
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Juin 212025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Berthierville, le 17 juin 2025 — Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de dénoncer l’ensemble des politiques mises en œuvre par l’État québécois, qui s’inscrivent dans la continuité d’un projet colonial visant à éliminer toute autonomie politique, culturelle, spirituelle et territoriale des peuples autochtones du soi-disant Québec. Une logique coloniale toujours active.

Derrière les discours officiels sur la « coexistence » ou la « reconnaissance », ce sont bien des actions concrètes qui traduisent une volonté constante de contrôle, d’assimilation et d’extraction : La Loi 96 (Charte de la langue française) impose une vision étatique du français tout en ignorant les langues autochtones, leurs droits à la transmission, et leur statut légitime sur leur propre territoire.

Le projet de loi 97, récemment présenté, menace encore davantage l’autonomie des communautés autochtones en cherchant à encadrer ou limiter leur capacité à exercer leur souveraineté locale, notamment en matière d’éducation, de gestion des terres et de gouvernance interne.

La répression abusive contre la culture autochtone se manifeste notamment par l’interdiction ou l’empêchement d’accéder à des sites sacrés, la stigmatisation des cérémonies spirituelles, ou encore l’obstruction des pratiques traditionnelles comme les chants, danses, rituels ou rassemblements communautaires liés à la terre.

Les projets extractivistes tels que GNL Québec, les projets miniers en Eeyou Istchee et ailleurs, se font sans respect du principe du consentement libre, préalable et informé (CLPI), reconnu par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

La criminalisation des résistances pacifiques, comme lors du démantèlement des barricades à Maniwaki ou ailleurs, montre clairement que l’État québécois ne reconnaît pas la souveraineté des communautésalgonquines, innues, atikamekw, inuk-mikmaw, cris, inuites… Une nécessité décoloniale.

Nous affirmons ici que les peuples autochtones ont le droit inaliénable de s’identifier eux-mêmes, d’administrer leurs terres, de parler leurs langues, de pratiquer leurs cultures, de transmettre leurs savoirs, et de vivre selon leurs systèmes juridiques, spirituels et sociaux propres. Ce droit à l’autodétermination n’est pas négociable. Il est fondamental.

Appel à la solidarité. À l’heure où le Québec tente de se poser comme un État progressiste, c’est précisément ce masque qu’il faut briser. Les luttes des peuples autochtones ne sont pas seulement des luttes pour la justice sociale : elles sont aussi des luttes anticapitalistes, anticoloniales, écologiques et féministes. Nous appelons toutes les personnes alliées, organisations, groupes militants, syndicats et collectifs à amplifier ces voix, à soutenir les résistances, et à refuser la normalisation de cette violence coloniale.

Qu’en pensez-vous?