Montréal Contre-information
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Déc 012017
 

De Dure Réalité

Avez-vous ce fameux vidéo, mis en ligne par le propriétaire d’Armurerie Leger, Martin Leger, dans le cadre de la mobilisation pour une manifestation pro-armes qui devait se tenir devant le mémorial aux victimes de la tuerie de Polytechnique à Montréal? On a appris, depuis, que le rassemblement était annulé et remplacé par un rendez-vous dans une cabane à sucre de Neuville, mais la vidéo est restée assez longtemps en ligne pour que Le Journal de Montréal ait le temps de la sauvegarder. Cette technique de provocation, digne de Donald Trump, a atteint son objectif de faire parler de la cause des opposants au registre des armes à feu, mais pourrait bien s’être retournée contre eux également.

Qui est donc Martin Leger?

Ce qui est le plus intéressant dans cette vidéo de Martin Leger, ce n’est pas tant la mysoginie dont il fait preuve en méprisant d’une telle façon le meurtre de 14 femmes simplement parce qu’elles étaient des femmes, ou encore son utilisation répétée du terme graine pour décrire un peu tout le monde. Non, c’est plutôt Martin Leger lui-même. Parce qu’avant d’être un espèce de douchebag pro-armes, propriétaire d’une armurerie, Leger était mieux connu sous le pseudonyme de Cad Stomper. En effet, Leger était membre de la bande de boneheads appelée Québec Stompers, qui sont mieux connus aujourd’hui pour être à l’origine du groupuscule néo-fasciste Atalante Québec.

Bien que Martin Leger soit resté dans la bande pendant plusieurs années, il semble s’en être dissocié à l’aube de l’ouverture de son magasin d’armes. Était-ce parce que ses amis avaient trop une mauvaise réputation pour un homme d’affaire digne? Était-ce parce qu’il ne voulait pas être lié au trafic d’armes et de stupéfiants mené par des membres de la bande et pour lequel Raphaël Lévesque, le chanteur du groupe Légitime Violence, a été en prison? Était-ce parce qu’il ne voulait pas être lié aux attaques violentes de la bande comme celle de l’AgitéE lors de la veillée du jour de l’an 2007 et pour laquelle Yan Barras, un autre membre des Québec Stompers, a été envoyé en prison pour avoir poignardé six personnes? L’histoire ne le dit pas, par contre, Légitime Violence, groupe de musique lié à la bande, a tout de même pris le temps d’écrire une chanson pour Cad Stomper, leur ancien camarade, qu’ils ont intitulé Sale traître.

Tout ça pose quand même plusieurs questions… Quel rôle a pu jouer l’armurier d’aujourd’hui dans les activités illicites de la bande de skinheads fascistes? A-t-il participé au trafic d’armes et de drogue? Était-il présent lors des attaques menées par ses ex-frères? Comment, malgré ce passé sulfureux, a-t-il pu en venir à être titulaire ne serait-ce que d’un permis de possession d’armes? Comment a-t-il pu ouvrir une armurerie? Rassurant pour la sécurité publique, n’est-ce pas? Bien qu’il semble avoir trahi ses anciens comparses, Martin Leger n’a pas l’air d’avoir renié leurs idées d’extrême droite pour autant si on se fie à la vidéo…

En conclusion, il est important de souligner que l’équipe de Dure Réalité n’est pas contre la possession d’armes. Nous ne désirons pas non plus que l’État, sa police et ses militaires soient les seuls à être armés, c’est certain. Par contre, nous nous rangeons à 100% dans le camp féministe et nous ne supportons pas que des tarés libertariens viennent glorifier une tuerie misogyne pour faire valoir leur point. Il demeure primordial pour nous de souligner le caractère antiféministe de l’attentat fomenté par Marc Lépine. Nous en profitons pour vous inviter à participer à l’épluchette de jambon qui aura lieu devant le commerce de Martin Leger le 2 décembre prochain.

On vous laisse avec une chanson d’un groupe mythique de la scène Punk québécoise qui fêtera prochainement le 25e anniversaire de la sortie de l’album Advienne que pourri!. Voici Les Pines du groupe Les Bons à Rien :