Montréal Contre-information
Montréal Contre-information
Montréal Contre-information

Yannick Vézina : un leader du groupe néofasciste Atalante chez Desgagnés

 Commentaires fermés sur Yannick Vézina : un leader du groupe néofasciste Atalante chez Desgagnés
Oct 062021
 

De Montréal Antifasciste

[Collaboration spéciale Montréal Antifasciste et Québec Antifasciste]

Depuis 2018 Montréal Antifasciste documente les activités du groupe néofasciste Atalante, essentiellement implanté dans la ville de Québec et ses environs. Depuis la fermeture de sa page Facebook en août dernier, Atalante a perdu beaucoup de visibilité, et l’organisation semble s’être recroquevillée sur son noyau dur. Cependant, ses membres et ses sympathisant·e·s sont toujours présent·e·s et actif·ve·s dans la collectivité, et la possible implication de nouvelles recrues nous pousse à maintenir la vigilance et la pression. C’est dans cette optique que nous croyons nécessaire de continuer à exposer les principaux membres d’Atalante, dont ceux qui sont connus pour avoir participé à des actes de violence.

Cet article mettra en lumière l’implication de Yannick « Sailor » Vézina, l’un des membres fondateurs d’Atalante encore actif aujourd’hui, qui n’avait pas encore fait l’objet d’un examen plus détaillé.

Yannick Vézina participait à la plus récente action de visibilité d’Atalante à Québec, le weekend du 25-26 septembre 2021. Photo extraite du compte Telegram d’Atalante Québec.

 

 Yannick Vézina et le Québec Stomper Crew

Yannick Vézina est depuis longtemps proche du Québec Stomper Crew (le gang de rue à l’origine d’Atalante Québec). C’est Antoine Mailhot-Bruneau, un camarade de classe à l’Institut Maritime de Rimouski dans la première moitié des années 2010, qui l’a introduit dans l’entourage des Stompers. Montréal Antifasciste a déjà révélé qu’Antoine « Tony » Mailhot-Bruneau est le leader idéologique d’Atalante et l’auteur du manifeste du groupe, Saisir la Foudre. À partir de cette rencontre, nous savons que Vézina s’est rapidement radicalisé et a multiplié les frasques pour mieux s’intégrer au crew. Nous savons aussi qu’il est devenu membre en règle suite à sa participation à l’agression d’un militant antifasciste.

Yannick Vézina (à droite) avec Antoine Mailhot-Bruneau, leader d’Atalante Québec.

 

Québec Stomper Crew et entourage.

 

Une partie du Québec Stomper Crew.

 

Yannick Vézina lors d’un spectacle de Légitime Violence. On reconnaît à ses côtés Steve Lavallée, un membre de l’entourage du Québec Stomper Crew qui avait été reconnu coupable d’une série d’agressions armées à Montréal à la fin des années 1990.

 

Yannick Vézina, full patch.

 

Avec l’entourage de Légitime Violence et du groupe américain Offensive Weapon.

Vézina semble d’ailleurs avoir un goût prononcé pour la violence, puisqu’il s’en est pris il y a quelques années à un jeune qui arrachait des affiches d’Atalante en plein jour, en le poursuivant armé d’une batte de baseball. Il utilise aussi ouvertement des hashtags comme #quebecfascistcrew sur son compte Instagram personnel. Ça donne une bonne idée du personnage…

Vézina et Atalante

En plus de faire partie du Québec Stomper Crew, Yannick Vézina est aussi un membre important et actif d’Atalante. Il a entre autres participé à au moins un « pèlerinage » en Italie et participe à toutes les actions d’Atalante depuis le début lorsque son emploi du temps le lui permet. Il faisait d’ailleurs partie du petit groupe de militants qui ont fait irruption dans les bureaux de Vice Québec en 2018 pour en intimider les employé·e·s.

On reconnaît facilement la montre et le tatouage sur l’avant-bras gauche.

On peut aussi l’apercevoir sur plusieurs photos de distributions de sandwichs et de collages de banderoles. Par ailleurs des révélations de la taupe Quentin Pallavicini nous laissent croire que Vézina agirait à titre de trésorier d’Atalante.

Yannick Vézina (rangée avant, à droite) avec le noyau dur d’Atalante Québec.

 

Une partie des membres d’Atalante Québec, en janvier 2019, sur le toit du quartier général de CasaPound à Rome.

 

Avec d’autres membres d’Atalante Québec, à Rome, en janvier 2019. On reconnaît à droite Sébastien Magnificat, le responsable des relations internationales de CasaPound.

 

Le Québec Stomper Crew et Légitime Violence, avec des camarades américains, entourent Steven Bissuel, l’ex-leader de Bastion Social et du Groupement Union Défense – Lyon (GUD). Yannick Vézina est au centre, à gauche de Bissuel.

  

Yannick Vézina s’adresse aux militants et militantes d’Atalante Québec, le 1er mai 2016.

 

À gauche, Yannick Vézina porte fièrement le drapeau d’Atalante Québec à l’occasion d’une marche au flambeau organisée peu après la création de l’organisation en 2016.

 

Yannick Vézina a participé à d’innombrables actions de visibilité d’Atalante, comme cette distribution de tracts à Québec, en 2019.

Yannick « Sailor » Vézina

Yannick Vézina, s’est choisi le surnom de « Sailor » et semble prendre très à cœur sa profession de marin. Fait cocasse, le logo d’Atalante semble être calqué sur l’illustration d’un manuel d’étude de l’Institut Maritime du Québec, rappelant quelque peu le symbole fasciste « flash and circle », adopté une décennie plus tôt par le Blocco Studentesco, l’aile jeunesse/étudiante de l’organisation néofasciste italienne Casapound, qui a directement inspiré la création d’Atalante.

Le logo d’Atalante Québec…

 

… est visiblement calqué d’un manuel de formation de l’Institut Maritime du Québec.

Le motif « flash and circle », utilisé par plusieurs organisations fascistes, est notamment le logo du Blocco Studentesco, l’aile jeunesse de l’organisation néofasciste italienne CasaPound.

Yannick Vézina est présentement employé par la compagnie maritime québécoise Desgagnés, et il navigue régulièrement sur le « Zélada », un navire qui ravitaille les communautés du nord du Québec et du Canada.

    

Yannick Vézina est employé à bord du Zélada, un navire de la flotte du Groupe Desgagné.

Il serait intéressant de savoir comment cette compagnie réagit au fait qu’elle emploie un membre en règle d’une organisation néofasciste, un membre qui est aussi lié à plusieurs agressions violentes motivées par une idéologie haineuse. Surtout qu’on a de bonnes raisons de croire qu’il traîne des autocollants d’Atalante pour en coller lors de ses escales à Rimouski.

Si vous souhaitez les interroger à ce sujet :

Téléphone : (418) 692-1000

Courriel : info@desgagnes.com – info@transarctik.desgagnes.com

Depuis quelque temps, les choses semblent aller plutôt bien dans la vie personnelle de Vézina, il a récemment acheté une maison dans le secteur Charlesbourg/Lac-Beauport en banlieue de Québec avec sa compagne, qu’il a récemment demandée en mariage! Il serait peut-être temps de lui rappeler que les actes de violence et les idées haineuses qu’il défend ont des conséquences…

On salue ici la note supplémentaire de romantisme que confère le bol de croquettes.

 Conclusion

Dans le contexte où les néofascistes d’Atalante ont perdu leur page Facebook et leur site Web, il serait facile de ne plus les considérer comme une menace sérieuse. Nous croyons cependant que ce serait une erreur, et que nous devons plus que jamais maintenir la pression sur les militant·e·s actuel·e·s et réaffirmer que ces idées haineuses ne sont pas les bienvenues au Québec.

Que ce soit sur terre ou en mer, nous continuerons de traquer les néofascistes partout et tant qu’il le faudra.

Si vous avez d’autres renseignements à nous communiquer au sujet de Yannick Vézina, d’Atalante et de ses sympathisant·e·s, n’hésitez pas à nous écrire à alerta-mtl@riseup.net ou au qcantifasciste@riseup.net.

Déploiement de bannière en solidarité avec Gidimt’en

 Commentaires fermés sur Déploiement de bannière en solidarité avec Gidimt’en
Oct 032021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tôt le matin du 30 septembre, première Journée nationale pour la vérité et la réconciliation, nous avons déposé une bannière en solidarité avec le camp de Gidimt’en. Notre bannière disait « Shut Down Canada ’21 #CGLOffTheYintah ».

Les Wet’suwet’en et leurs alliés défendent le Yintah contre les incursions de Coastal GasLink et de la GRC depuis de nombreuses années. Ils continuent de défendre leurs terres alors que le Canada fait des gestes vides vers la réconciliation. Le 25 septembre, le Gidimt’en Access Point a érigé de nouveaux blocages pour empêcher CGL de forer sous la Wedzin Kwa, la rivière qui traverse leur territoire. Depuis ce jour, au moins deux arrestations ont eu lieu.

Ils ont appelé leurs alliés à venir aider à défendre le camp, mais aussi à s’organiser en solidarité de là où ils sont. Nous espérons voir plus d’actions, dans notre ville et au-delà, alors que ceux qui sont en première ligne continuent à faire face aux flics et aux travailleurs de CGL.

Au coucher du soleil, notre bannière était toujours en place sur le pont. Nous espérons qu’elle y restera pour longtemps, tout comme notre solidarité !

RBC prise pour cible en solidarité avec les défenseur.e.s de la terre Wet’suwet’en

 Commentaires fermés sur RBC prise pour cible en solidarité avec les défenseur.e.s de la terre Wet’suwet’en
Oct 022021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le Canada est un mensonge. La réconciliation est morte. Après la tombée de la nuit de la Journée nationale de vérité et de réconciliation, la Banque royale du Canada a été prise pour cible au coeur du quartier financier de Montréal. RBC est un investisseur du pipeline Coastal GasLink. Alors qu’elle publie des photos en chemises oranges pour montrer son engagement à la réconciliation, CGL tente de forer sous la Wedzin Kwa, cours d’eau sacré du peuple Wet’suwet’en, avec l’aide de la GRC qui menace, arrête et torture les défenseur.e.s de la terre.

Au matin, ils ont caché le message qu’on leur avait laissé : « RBC finance le colonialisme. CGL hors du Yintah. » Avez-vous honte, RBC?

Se réconcilier avec l’histoire génocidaire du Canada implique de s’attaquer aux institutions et aux infrastructures qui maintiennent la violence coloniale dans le présent. CGL, ses investisseurs et la GRC jouent avec le feu en prolongeant leur occupation du territoire Wet’suwet’en.

(A)

Territoire wet’suwet’en : Les Gidimt’en barricadent la route d’accès de CGL et lancent un appel urgent au soutien ; la GRC fait une arrestation

 Commentaires fermés sur Territoire wet’suwet’en : Les Gidimt’en barricadent la route d’accès de CGL et lancent un appel urgent au soutien ; la GRC fait une arrestation
Sep 262021
 

Du Point d’accès Gidimt’en

Tôt ce matin, Cas Yikh [Gidimt’en] et leurs alliés ont pris le contrôle de l’accès au site où ils prévoient de forer sous la Wedzin Kwah ! Nous appelons tous nos alliés à sortir et à se tenir à nos côtés. La route d’accès au site de forage de Coastal GasLink à la rivière Wedzin Kwa a été détruite. Une série de blocages a été mise en place, et le site a été occupé. VENEZ AU YINTAH. DÉFENDEZ LE TERRITOIRE DES WET’SUWET’EN.

Depuis que cette vidéo a été prise ce matin, les chefs wet’suwet’en se sont vu refuser l’accès, une arrestation a été confirmée, et il y a de la machinerie lourde et une forte présence de la GRC. Nos proches tiennent bon et jusqu’à présent, aucune autre arrestation n’a été confirmée et le blocage reste en place.

Blocage de la plateforme de transbordement de Ray-Mont Logistiques

 Commentaires fermés sur Blocage de la plateforme de transbordement de Ray-Mont Logistiques
Sep 232021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

À deux jours d’une grande manifestation pour le climat à Montréal, une quinzaine de manifestantEs ont bloqué l’accès des camions à la plateforme de transbordement actuelle de Ray-Mont Logistiques, à Pointe-Saint-Charles. L’action a forcé l’interruption des activités sur les lieux de l’infrastructure que Ray-Mont projette de déplacer à Hochelaga-Maisonneuve, dans le cadre d’une immense ré-industrialisation du secteur. L’action de perturbation fait suite au blocage de mercredi dernier du chantier situé à l’est de Viau et à une manifestation rassemblant plusieurs centaines de personnes samedi dernier dans Hochelaga.

Vendredi, encore une fois, des milliers de personnes vont marcher pour demander aux gouvernements d’agir face à la crise climatique et environnementale. Cependant tout ce que les personnes au pouvoir peuvent nous offrir est trop peu, trop tard, les actions qui sont posées ne faisant que renforcer le pouvoir de l’économie sur le vivant. Civile ou non, la désobéissance et l’action directe nous permettent d’affronter ensemble la destruction des écosystèmes dont nous faisons parti et le vol des terres autochtones qui continue à ce jour que ce soit par la construction d’un pipeline, la déforestation, la construction d’une mine desservant une industrie dite « verte » ou la transformation d’un fleuve en « autoroute des marchandises » telle que propose la stratégie maritime de la CAQ, dans laquelle s’inscrit le projet de plateforme de transbordement de Ray-Mont Logistique. Il est plus que temps de nous poser concrètement en obstacle aux projets de développement, de renforcer les liens entre nous qui permettent d’agir sans recours à la politique — et d’inviter tout le monde qui refusent la domination capitaliste et coloniale à se retrouver et à s’organiser.

Les clients de Ray-Mont Logistiques ne font pas un choix avisé en continuant de se fier aux services de l’entreprise, car les perturbations vont se multiplier.

Le terrain vague restera vague !

Blocage des travaux de Ray-Mont Logistiques

 Commentaires fermés sur Blocage des travaux de Ray-Mont Logistiques
Sep 172021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Près de 50 personnes ont forcé hier matin l’interruption des travaux sur le terrain où l’entreprise Ray-Mont Logistiques projette de construire une immense plateforme de transbordement, en s’installant au milieu de la machinerie pour y établir un campement de fortune.

Situé à l’est de l’avenue Viau, ce terrain abandonné par les industries depuis plusieurs années est maintenant habité de toutes sortes de façons par les gens du quartier, revigoré par une flore et une faune qui contrastent avec le bitume et béton qui l’entourent. Alors que la CAQ voudrait y voir advenir une zone industrialo-portuaire et une augmentation du transport de marchandises, nous nous opposons à la destruction de l’un des derniers espaces non marchandisés et verts de l’Est de l’île. Que ce soit pour y construire une bretelle d’autoroute, un poste d’Hydro-Québec ou une plateforme de transbordement. Ce terrain vague, qui était un lieu de vie pour de nombreuses personnes marginalisées jusqu’à leur violente expulsion au printemps dernier, est pour beaucoup d’entre nous un endroit qui nous permet de nous extraire de la ville le temps d’une promenade, un lieu où on arrive encore à respirer en pleine canicule, un espace où on arrive à imaginer la suite du monde au-delà des autoroutes et des usines.

S’inscrivant dans la stratégie maritime de la CAQ « Avantage Saint-Laurent », la plateforme de transbordement proposée par Ray-Mont Logistique s’aligne avec de nombreux projets visant à faire du fleuve Saint-Laurent une « autoroute de marchandises », permettant d’augmenter davantage le commerce international, et par le fait même, contribuer à accélérer l’exploitation et la destruction du territoire. On peut penser au projet d’agrandissement du port de Montréal dans la ville de Contrecoeur, au projet de GNL Québec au soi-disant Saguenay–Lac-Saint-Jean, au projet Laurentia, maintenant abandonné en raison d’importantes contestations, à la « Zone d’innovation littorale Est » à Québec, et bien plus encore. Ces projets ont en commun de réduire le territoire et les cours d’eau qui le traversent à sa valeur marchande, dans un contexte où la crise climatique et environnementale nous somme de faire autrement.

Que le projet de Ray-Mont Logistiques ait l’aval du gouvernement et de la municipalité ou non, nous continuerons d’occuper cet espace, nous continuerons de nous poser en obstacle à sa destruction et nous continuerons de nuire, par tous les moyens à notre portée, au saccage des écosystèmes et des territoires que nous habitons.

À celles et ceux qui en ont assez de laisser le béton et les machineries dicter la poursuite effrenée d’un monde qui court à sa perte, ceci est un appel à s’organiser et à se rejoindre pour opposer la solidarité, le commun et la lutte à la dévastation capitaliste et coloniale.

LE TERRAIN VAGUE RESTERA VAGUE

Appel à un contingent anticapitaliste lors de la manif pour le climat du 24 septembre

 Commentaires fermés sur Appel à un contingent anticapitaliste lors de la manif pour le climat du 24 septembre
Sep 162021
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)

Une autre grosse manif pour le climat, pourquoi faire ?

C’est sûr que ça serait bien qu’il y ait autant de monde qu’en 2019, mais au final, même Greta a pas pu faire changer les politiques de nos gouvernements. Bon, ok, ça tombe quelques jours après les élections, donc on peut espérer que ça mette un peu de pression sur les éluEs … Sauf que nous on sait que ça ne changera rien : Peu importe qui sera au pouvoir après les élections, rien de significatif ne sera fait, rien de significatif n’a jamais été fait au soit-disant Canada. Depuis le début de la colonisation, on vole, on exploite et on détruit le territoire sur lequel on se trouve, celui qui, ironiquement, assure notre survie.

Parce qu’il est important de noter que plusieurs partis ont mis leurs cartes clairement sur la table : ces partis vont continuer à investir dans des pipelines et d’autres projets écocidaires, et ce jusqu’à ce que mort s’ensuive. Et ces partis qui veulent notre mort devraient obtenir la majorité, la très grande majorité des votes. Au Québec, à la date de l’écriture de ce texte, plus de 80% des intentions de vote vont vers des partis ayant une feuille de route désastreuse en environnement.

On peut chialer envers les politicailleries inutiles du parlement, mais on voit que le problème va plus loin que ça. La majorité de la population ne veut pas changer, et veut perpétuer un style de vie insoutenable pour la planète.

Et pourquoi les blâmer ? Le capitalisme continue de vendre ce style de vie, à travers ses pubs de marde qui pousse l’achat de cochonneries dont on n’a pas besoin, son cinéma répétitif qui glorifie constamment les riches et les puissantEs, son système d’éducation mercantiliste qui vend des formations sur la base du salaire attendu … Et l’État suit la cadence, promettant par exemple aux jeunes qu’ielles pourront s’acheter une maison. On sait pourtant très bien que les jeunes ne pourront jamais s’acheter une maison ! Et honnêtement, faudrait pas que ça arrive si on veut avoir une chance de limiter l’étalement urbain et la culture du char …

Mais bon, c’est le style de vie qu’on nous martèle constamment dans notre vie quotidienne, le rêve américain que le système essaie de nous entrer dans la gorge. Sauf que ce style de vie vendu par le Capital, c’est la mort de la Terre, et donc éventuellement notre mort à touTEs. Et donc, si le Capital veut continuer à nous emmerder avec ce style de vie insoutenable, et bien tant pis, nous nous passerons du Capital !

Et tant pis si nous ne sommes qu’une petite minorité qui s’inquiète encore de son avenir. Tant pis si la majorité du monde rêve toujours de gros ostie de chars, de grosses osties de maisons, pis de grosses osties de vacances toutes payées dans le sud. Nous n’allons pas rester assis sur notre cul alors que le monde brûle ! Nous n’allons pas rester les bras croisés alors que le capitalisme achève de vendre les derniers morceaux du monde !

LE CAPITAL DÉTRUIT LA TERRE ? GUERRE AU CAPITAL !

On se voit dans le contingent anticapitaliste !

Vendredi 24 septembre, 13h, en face de la statue de George-Étienne-Cartier.

Affiche

Chicoutimi : une personne s’immole dans le futur quartier numérique

 Commentaires fermés sur Chicoutimi : une personne s’immole dans le futur quartier numérique
Sep 162021
 

Du Collectif Emma Goldman

Un événement d’une tristesse sans nom est survenu vendredi dernier, 10 septembre, lorsqu’une personne s’est immolée devant des policiers dans un stationnement en face du palais de justice au centre-ville de Chicoutimi. Une tragédie qui, dans certaines villes, aurait engendré des émeutes bien méritées contre les pouvoirs en place. Comme un rappel que nous sommes tanné.e.s de crever dans ce système pourri. La personne en question, dont le but ici n’est pas de faire sa biographie et de coller des intentions sur son acte, connu pour avoir fréquenté dernièrement la Maison des sans-abri, est maintenant dans un état stable à l’hôpital de Chicoutimi malgré les graves brûlures qu’elle a subies.

Cet événement tragique reflète la réalité qui règne au centre-ville depuis plusieurs années. Dans le quartier le plus défavorisé de Chicoutimi, la situation se dégrade de plus en plus pour les moins nantis, engendrant une détresse devenue insupportable pour plusieurs. Des maisons de chambres qui passent au feu mettant à la rue des personnes déjà proche d’y vivre, le manque de ressources et la difficulté d’accéder aux services en santé mentale, une offre alimentaire bien limitée, une répression toujours plus présente avec l’augmentation des patrouilles policières et l’embourgeoisement du centre-ville qui amène des entreprises privées et des restaurants « chics, branchés » avec des menus très dispendieux, et en plus de cela, les initiatives mises en place pour aider les plus démunis manquent cruellement de ressources et ne parviennent pas à aider efficacement toutes les personnes [1] qui en ont besoin et qui vont chercher cette aide précieuse (ex : Travail de rue, Café-Jeunesse, etc.). Pour les politiciens locaux, c’est comme-ci personne ne vivait au centre-ville ou bien celles qui l’habitent sont perçues comme un problème à régler, une entrave au développement du quartier. Ce territoire vierge est un terrain de jeu qu’ils peuvent modeler comme bon leur semble. Commerces, restaurants et stationnements, voilà ce qui pousse comme des champignons au centre-ville. La seule fois où les élus ont eu l’air de comprendre que des gens vivent dans le quartier, c’est quand ils ont déplacé le poste de police au centre-ville afin de « sécuriser » la place dans le but d’attirer des entrepreneurs.

En 2015, peu de temps après l’implantation du nouveau poste de flics, Karine Potvin, propriétaire de l’École musicale du 94 rue Jacques-Cartier Est et qui était à l’époque administratrice de l’Association des centres-villes, résumait bien la situation (sans le vouloir) dans Horizon commerce, le Bulletin commercial de Promotion Saguenay :  « Les gens d’affaires et les habitants du quartier commencent tout juste à s’approprier leur nouvel environnement après plusieurs années d’incertitude. Au début, ils se disaient que c’était trop beau pour être vrai! Ils sont d’autant plus satisfaits et confiants qu’ils constatent que le niveau de sécurité a connu une amélioration fulgurante avec l’implantation du poste de police. ». Le pauvre, on le traque, on le cache, car il faut nettoyer le quartier des indésirables. Mais les gens ne disparaissent pas et les problèmes sont transportés ailleurs, comme dans le quartier Saint-Paul (pas très loin du centre-ville) où de plus en plus de personnes pauvres se réfugient, étant chassé du centre-ville soit par la répression ou le manque de logements abordables engendré, entre autres, par les maisons de chambres qui ont passé au feu mais qui n’ont pas été reconstruites.

Toutefois, il ne faut pas se méprendre. Les politiciens et les politiciennes sont bien au courant des problématiques de pauvreté au centre-ville de Chicoutimi. Ils/elles voient passer les études comme tout le monde. S’ils/elles ne font rien, c’est par ce qu’ils/elles veulent, c’est défendre leurs intérêts et aider les gens de leur classe sociale, les entrepreneurs, les propriétaires et les investisseurs. Rappelons que bien des politiciens locaux, Simon-Olivier Côté en tête (conseiller municipal au centre-ville), sont eux-mêmes des entrepreneurs et des propriétaires de commerces et de logements. C’est la lutte des classes en action. Il n’y a donc rien à attendre des élus, jamais ils ne viendront réellement en aide aux pauvres. Ils feront quelques concessions quand la situation sera devenue intenable, 2-3 miettes lancées par terre qui les feront passer pour de bons samaritains. S’il faut encore s’en convaincre, simplement lire ce qui suit…

10 millions de dollars pour un quartier numérique au centre-ville de Chicoutimi

Sous l’administration de Jean Tremblay, les élus voulaient faire du centre-ville un quartier des affaires. Maintenant, avec Josée Néron, c’est au tour du quartier numérique! Un nouveau branding bien vendeur et propre. « Le ministère de l’Économie et de l’Innovation, qui avait déjà annoncé cette enveloppe de 10 M$, s’est dit heureux de ce pas important dans la revitalisation du centre-ville de Chicoutimi. », peut-on lire dans un article du journal Le Quotidien [2]. Pour les politiciens au pouvoir (autant au régional qu’au provincial), la revitalisation du quartier passe par l’injection de millions afin d’attirer des entreprises et non pas par des mesures sociales qui viendraient aider plusieurs centaines de personnes qui habitent le quartier (!!) à s’extirper de la pauvreté. Quand ils annoncent sourire aux lèvres la revitalisation du centre-ville, ils supposent que l’on habite un quartier qui a perdu sa force vitale et là-dessus, ils ne se trompent pas. Mais s’il faut revitaliser le quartier, c’est via des  mesures sociales qu’il faut le faire. On crève au centre-ville. On ne crève pas du manque de stationnements ou du manque de jeunes professionnels friqués du domaine du numérique (de toute façon, nous les paumé.e.s, on ne peut pratiquement pas se payer de voiture ou d’ordinateur). On crève de faim, on crève de chaud, frappés par un char, de violence conjugale, on crève d’overdose, on crève de misère. Comme les études, les statistiques et les cris du cœur des organismes communautaires du quartier ne suffisaient pas à le faire comprendre, maintenait une personne s’immole sur la rue Racine, peut-on être plus clair?

À terme, ce nouveau quartier numérique pourrait même devenir une zone d’innovation : « Confirmées par le gouvernement Legault à la fin de l’automne 2020, les zones d’innovation seront en quelque sorte des parcs industriels nouveau genre, qui vise à stimuler les projets de recherche appliquée entre les grandes entreprises et celles qui sont en démarrage. » [3]. Un parc industriel « nouveau genre », en plein ce dont les personnes pauvres ont besoin!

Il est évident que les changements vont venir d’en bas, c’est-à-dire des personnes qui vivent ces injustices et les organisations de base qui militent jour après jour sur le terrain pour l’amélioration des conditions de vie des gens du quartier. Il faut s’organiser entre laissés-pour-compte, se rencontrer, discuter et créer nos propres alternatives qui vont nous permettre d’améliorer nos vies et de combler nos besoins. Mettons en place un rapport de forces avec lequel nous serons capables de lutter contre ceux et celles qui profitent de notre misère; les politiciens, les propriétaires et les entrepreneurs véreux!

Un travailleur précaire qui vit et travaille au centre-ville de Chicoutimi depuis une décennie 

1. Certaines personnes ne peuvent pas recevoir de dépannage alimentaire par manque de ressources.

2. Patricia Rainville. 10 M$ pour un quartier numérique à Chicoutimi, Le Quotidien

3. Ibid