Montréal Contre-information
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Avr 102025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Manif contre la brutalité policière du 15 mars, Manif contre la loi sur le flânage dans le métro du 28 mars, Manif de la Vengeance Trans le 31 mars : Pourquoi est-ce que les nombreuses manifestations combatives annoncées récemment se sont soldées par un écrasement policier brutal ?

Nous décidons d’écrire ce texte en ce moment, car nous constatons qu’un sentiment de frustration est partagé chez plusieurs personnes et nous souhaitons profiter de ces multiples expériences d’échec pour mieux comprendre la situation politique dans laquelle nous nous trouvons collectivement en tant que mouvement révolutionnaire. De cette réflexion, nous tentons d’identifier des tâches politiques à mener qui nous permettraient d’envisager une sortie de cet état d’impuissance. C’est le travail politique fondamentale de consolidation d’une force collective à travers l’intervention et la mobilisation autonome qui est notre tâche principale pour se rendre capable de mieux tenir tête aux chiens de garde de l’État et du capital en contexte de manifs. Nous ne souhaitons pas créer des conflits polémiques inutiles, la tradition gauchiste par excellence, ou viser des individus/groupes en particulier, mais plutôt mettre sur la table des réflexions concrètes sur nos lacunes en tant que militant-e-s et mouvement révolutionnaire par rapport au contexte de la politique de rue.

Situation actuelle

Force est de constater que le paradigme d’intervention du SPVM dans les manifestations plus « radicales » ou « combatives » s’est modifié significativement dans les dernières années. À travers des échanges avec d’autres camarades, nous arrivons à la conclusion que, entre le changement de leadership se voulant pacificateur au SPVM et les compensations monétaires liées aux arrestations illégales de 2012 et 2015, l’antiémeute avait fait le choix d’adopter une attitude de laissez-faire presque laxiste entre 2022 et 2024, priorisant les interventions ciblées plutôt que la dispersion de masse. Ainsi, les 15 mars 2023 et 2024 s’étaient dispersés par eux-mêmes, les quelques arrestations répertoriées visant souvent des personnes spécifiques et facilement identifiables. Ironiquement, cette tactique fonctionnait relativement bien pour la police : en l’absence d’escalade et de confrontation, la manifestation se limitait souvent à de légers dégâts matériels, au grand bonheur des vitriers, et finissait par se disperser dans un métro, sans que l’antiémeute ait besoin d’effectuer des interventions plus risquées ou d’utiliser leurs jouets qui, rappelons-le, sont tout de même dispendieux.

Cependant, nous croyons que nous assistons actuellement à un changement de paradigme. Il ne semble pas déraisonnable d’affirmer que cette escalade de répression a commencée pendant l’été des campements pro-Palestine. Face à la pression politique, l’attitude de la police s’est durcie, particulièrement lors des manifestations dans les alentours des campements à l’UQAM et à McGill. Lors des confrontations, parfois hors du contexte de manifestation, les forces policières se montrent particulièrement agressives, bousculant les militant-e-s, faisant bon usage de leur stock de poivre de cayenne et tentant d’arrêter, parfois de façon complètement aléatoire, des militant-e-s. Dans ce contexte, les camarades impliqué-e-s dans les campements ont réagi-e-s comme iels le pouvaient, avec des degrés variables de réussite.

Si la police n’a pas cessé d’employer des tactiques de plus en plus répressives, un moment en particulier marque, pour nous, un tournant dans l’approche qu’adoptera le SPVM dans les événements subséquents : la manifestation du 22 novembre contre l’OTAN. En guise de rappel, pendant le trajet, une escouade de policiers antiémeute s’était retrouvée aspergée de peinture rose, les mettant effectivement hors d’état de nuire pour le reste de la manifestation. Ce qui s’en est suivi est un échec lamentable des forces du SPVM, prises par surprise, à contrôler la foule, accordant ainsi un moment d’impunité aux camarades qui souhaitaient s’adonner à l’art urbain. Les réactions médiatiques des jours suivants ont aussi été considérables en comparaison avec le reste des manifestations que nous avons connues dans les dernières années : dénonciations publiques, appels aux arrestations et menaces de procédures judiciaires de la part de politicien-ne-s au municipal, provincial et fédéral.

Depuis, l’heure de la récréation est terminée : la police a cessé de nous faire croire que nous avions une capacité de contrôle dans la rue, et ses interventions dans les récentes manifestations témoignent de l’ampleur de la pression politique qui lui a été imposée suite aux événements du 22 novembre. Même 4 mois plus tard, lors des rassemblements précédant les manifestations, ils arpentent la foule en indiquant à leurs sous-fifres de repérer celleux dont l’équipement serait encore tâché de peinture rose, maintenant symbole de leur humiliation et marqueur des fauteurs de troubles. Nous en profitons d’ailleurs pour rappeler aux camarades que, si iels utilisent encore de l’équipement sali par leurs récentes promenades, il serait plus que temps de le remplacer.

Nous en arrivons donc à la situation actuelle : Lors des manifestations du 15 mars (Contre la brutalité policière), du 28 mars (Contre la nouvelle loi anti-flânage dans le métro) et du 31 mars (Journée de la Revanche Trans), la police a fait preuve d’une intransigeance et d’une agressivité que nous n’avions pas vu depuis un moment. Pourtant, ces manifs se voulaient combatives, circulant des images, des messages et des slogans appelant à la radicalité, l’action directe, voire la confrontation violente avec l’État. Nous considérons que nous n’avons pas été à la hauteur de cette publicité. Les effectifs policiers étaient plus nombreux que d’habitude, et incluaient souvent des polices montées ainsi que plusieurs escouades d’antiémeutes. Avant le début du trajet, ils circulent dans la foule, filment les camarades qui se changent, tentent de retirer tout objet obstruant leur vision, dont les bannières, s’adonnent à une provocation presque troll et nuisent à la composition d’un groupe compacte et anonyme de manifestant-e-s. Comme mentionné précédemment, ils en profitent aussi pour identifier les personnes qu’ils jugent susceptibles de commettre des méfaits, dont celles ayant des marques de peinture rose ou de l’équipement témoignant d’une préparation à la confrontation (cagoule, masque à gaz, casque, etc). Du moment que nous prenons la rue, c’est l’intimidation qui est de mise. La manifestation est immédiatement encerclée par des cordons d’antiémeutes. Les agents en profitent pour tenter de provoquer la confrontation en pointant des lumières dans la foule, en arrachant du matériel (bannières, parapluies, etc), en bousculant et en criant après les manifestant-e-s. Bien sûr, ces tactiques ne sont nullement nouvelles, mais force est de constater qu’elles sont appliquées avec plus d’intensité et de fréquence. Puis, à la moindre confrontation, ou, dans le cas du 31 mars, lors d’un léger débordement, all hell breaks loose : nos camarades se font asperger de poivre et de gaz, se font matraquer, bousculer et jeter par terre avec une agressivité qui, si elle n’est pas inattendue de la part de la police, contraste nettement avec l’attitude relativement calme des dernières années. Face à cette violence, il nous apparaît souvent impossible de résister, et nos manifestations se soldent par des échecs cuisants ainsi que par des situations choquantes et dangereuses pour nos camarades.

Le contrecoup de ces manifestations, même en dehors des blessures physiques, nous le constatons dans nos discussions avec nos camarades : frustration, colère, démotivation et peur. Nous-mêmes nous sentons angoissé.e.s face à la situation, qui ne fait qu’alimenter le sentiment d’impuissance ambiant. En effet, dans un contexte politique particulièrement déprimant de crise du capitalisme et de montée de l’extrême droite, l’escalade de la répression policière n’est qu’un autre élément qui peut contribuer à notre déprime généralisée.

Cependant, nous ne voulons pas nous résoudre à cette impuissance, et nous savons que ces sentiments de démotivation et de panique, bien qu’ils soient compréhensibles dans la situation actuelle, ne peuvent pas être vecteurs d’action politique stratégique. D’un côté, l’impuissance nous démobilise et, de l’autre, la panique nous pousse à prendre des décisions sur un coup de tête, sans s’attarder aux conséquences ou aux perspectives stratégiques. Nous ne voulons d’aucune de ces options. C’est pourquoi nous écrivons aujourd’hui : parce que nous pensons que de cette colère doit émerger des perspectives de lutte et d’action nouvelle pour les révolutionnaires.

Ce qui suit sont des pistes de réflexions et d’orientations futures que nous proposons aux mouvements d’extrême-gauche montréalais, dans l’espoir celles-ci alimenteront les discussions et, qui sait, modifierons les pratiques pour combattre les causes profondes de notre difficulté actuelle à résister à la nouvelle stratégie d’intimidation et de répression du SPVM.

La pauvreté des effectifs

Lorsque nous parlons de sentiment de panique menant à la prise d’action immédiate, nous parlons d’une forme « d’énergie du désespoir », de ce « Il faut faire quelque chose! » que plusieurs d’entre nous ressentent en regardant les nouvelles ou en discutant du contexte politique actuel. Cette fuite vers l’avant est, selon nous, en partie responsable de la débandade des dernières manifs : des organisations ou des individus, plongé.e.s dans l’angoisse et le désespoir face à la situation désastreuse actuelle, en appellent à des rassemblements et des actions immédiates, en assumant qu’une foule se formera par elle-même le jour venu. Et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave, nous prendrons tout de même la rue. Bon, nous caricaturons légèrement, mais le résultat reste le même : des manifestations diffusées comme étant combatives se retrouvent avec des effectifs de maximum 300 personnes, une foule facilement contrôlée et réprimée par les tactiques du SPVM, où les actions sont pratiquement impossibles ou hautement risquées, et où la répression est violente.

Allons droit au but. Pour nous, le premier facteur permettant de tenir tête aux chiens de garde du capital en manifestation, c’est le nombre. Nous n’arrivons pas à rallier un nombre suffisamment important de personnes dans la rue avec nos appels combatifs à manifester. Il n’y a pas de substitut technique artificiel au nombre, c’est cela qui nous donne notre force dans la rue. C’est cette évidence qu’on constate aux premiers regards portés sur toutes les grandes vagues de manifestations combatives en général, par exemple le mouvement des gilets jaunes en France en 2019, la vague de manifs au Chili en 2019-2020 contre le coût de la vie, le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis après l’assassinat de George Floyd en 2020 et la liste pourrait continuer bien plus longtemps. En analysant le nouveau paradigme d’intervention du SPVM, il nous apparait évident que leurs tactiques d’encerclement, de bousculade et de séparation du cortège ne fonctionneraient pas aussi bien avec une plus grande foule, minimalement à partir de 1000 personnes. Dans ce contexte, les forces policières n’auraient pas d’autre choix que de revoir leur stratégie, changeant la disposition des unités, et créant ainsi des zones d’anonymité facilitant la tenue d’actions collectives.

Si nous observons que le nombre actuel de manifestant-e-s dans des événements combatifs est encore trop bas, nous devons alors aussi réfléchir à comment combattre cette situation. Cette question nous plonge directement au coeur de la question de la stratégie révolutionnaire. Selon nous, la tâche fondamentale, première et urgente des révolutionnaires dans la situation présente, est de travailler à se lier avec une plus grande part de la population à travers des luttes et de la solidarité concrète en autonomie des appareils existants et infusé d’idées révolutionnaires, constituant ainsi avec nous une masse de personnes prêtes notamment à participer à ces manifestations ouvertement combatives. La massification des manifs implique donc un travail préalable et plus fondamental d’intervention, de mobilisation et de liaison. C’est ce travail qui devrait, dans la situation présente, être la priorité absolue de la majorité des militant.e.s révolutionnaires qui constatent avec nous la nécessité vitale d’élargir nos rangs pour constituer une puissance autonome massive réellement menaçante pour l’État. Les manifs combatives, en tant que tactique utilisée lorsque pertinentes et non en tant que finalité en soi, n’ont de sens et de pertinence que si elles sont capables de rassembler des masses importantes de personnes prêtes à soutenir un rapport de force avec le dispositif policier.

Précisons rapidement comment nous concevons ce travail de massification. Il s’agit de se concentrer principalement sur un travail concret d’intervention auprès de larges franges de la population dans des secteurs sociaux capitalistes à forte concentration prolétarienne tels que le logement, le travail et certains milieux étudiants à travers des luttes et pratiques de solidarités menées à partir de structures autonomes des appareils de pacifications existants (notamment les syndicats, partis parlementaires bourgeois, comité logement, etc.) dans lesquels peut être diffusé un horizon politique révolutionnaire. Nous devons cesser d’entretenir notre isolation du reste de la population qui aurait un intérêt et un potentiel à une perspective révolutionnaire, des autres prolétaires, pauvres et opprimés comme nous qui ont tout a gagné de la construction d’une puissance politique autonome pour le renversement du capitalisme.

La forme que doivent prendre les structures autonomes de masse que nous mentionnons, par et dans lesquelles il serait possible de rallier de large nombre de personnes, importe peu : ça peut être un comité de base dans un lieu de travail (en marge du syndicat), un conseil de lutte de locataires dans un quartier populaire (en marge des groupes communautaires et comité logement), un comité de mobilisation ou de lutte sur un campus étudiant (en marge des associations étudiantes). L’essentiel est que nous devons développer notre contact avec des gens, pour constituer autour de nous le plus grand réseau possible de personnes prêtes à supporter notre discours et répondre à des appels à l’action et à la manifestation.
Ce travail n’est pas facile ou simple. Depuis plusieurs mois, des camarades révolutionnaires s’impliquant dans diverses organisations créent des liens, à travers les discussions et les actions de solidarité, avec ces personnes que nos milieux peinent souvent à rejoindre. Nous saluons ce travail, et souhaitons souligner que c’est là que nous pouvons trouver une force numérique future. Nous ne voulons pas faire de l’entrisme ou manipuler politiquement les gens : nous sommes clair-e-s sur nos positions politiques et sur notre perspective révolutionnaire. Mais nous n’avons pas besoin de faire preuve de sournoiserie pour convaincre du bien-fondé de notre colère et de notre lutte.

Si le travail de liaison est déjà entamé, il faut l’accélérer. Multiplions les actions de solidarité, pas parce que nous considérons que ces personnes sont de pauvres victimes, mais parce que ce sont des personnes de notre classe, et que de leur apporter support, c’est mener la guerre de classe. C’est de cette solidarité que peut émerger la politisation, et qui nous permettra, dans le futur, de rassembler un nombre plus conséquent de personnes lors de manifestations ouvertement radicales.

Préparation & tactiques en manifestation

Nous identifions une deuxième faiblesse de nos rassemblements dans le manque d’entraînement et de planification en ce qui a trait à la sécurité collective et les tactiques défensives et offensives en manifestation. Nous ne souhaitons pas viser ou blâmer des individus, mais simplement souligner que, souvent, nos contingents manquent de cohésion et de préparation face aux offensives policières. Si nous étions mieux préparé-e-s et entrainé-e-s, la police aurait plus de difficulté, par exemple, à séparer la manifestation afin de réprimer les éléments radicaux. Et même si elle y arrivait, une masse de gens doté.e.s de réflexes stratégiques pourrait utiliser ce moment pour répliquer en l’absence de cordons d’anti-émeutes. Se préparer à une manifestation, ce n’est pas seulement s’habiller en noir ou choisir son équipement, c’est aussi se pratiquer à former des lignes face à la police, apprendre à manier des bannières de manière stratégique, se préparer à exercer une solidarité physique avec ses camarades, connu-e-s ou non, lors de moments de répression violente, et coordonner stratégiquement des petits groupes qui seront prêts à (littéralement) se serrer les coudes le moment venu.
En somme, nous pensons que nos mouvements, et cela nous inclut, manquent de savoir-faire pratique combatif. Il nous semble inefficace de continuer à planifier des actions individuelles offensives en l’absence quasi totale de capacité défensive collective. Nos tactiques de manifestations ne peuvent pas uniquement se résumer à briser des choses et humilier momentanément la police, surtout si nous sommes incapables de nous défendre par la suite.

Cette insistance sur la formation à la pratique de rue pose notamment la question du service d’ordre. Bien que ce ne soit pas une solution magique, nous croyons qu’il faut prendre au sérieux la question du service d’ordre, comme instrument d’autodéfense dans la rue, qui permet de coordonner à travers une direction centrale un large nombre de personnes acceptant le face-à-face violent avec la police. Il faut que ces structures de service d’ordre puissent être critiquées, il faut que celles-ci soient unies avec le reste de la manif et il faut que celles-ci soit au service de la lutte et son intensification avant tout, mais ces structures peuvent être intéressantes et doivent être réfléchies pour les essayer dans notre contexte. Celles-ci peuvent êtres appliquées dans le cadre de contingents larges d’une ou des organisations s’étant concertées d’avance pour établir un service d’ordre avec des responsables qui pourront êtres critiquées a posteriori si leur agissement ont été critiquables. La police est organisée pour produire de la violence, si nous voulons résister et contre-attaquer, nous devons l’être aussi.

Au contraire, face à la répression, la plupart des gens, incluants celleux qui arrivent lourdement équipés (casque, cagoule, lunettes de ski, full bloc), fuient. Il est normal de quitter si on n’est pas confortable, mais, dans ce cas, pourquoi arriver équipé-e comme si on se préparait à la guerre civile ? Nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver une certaine frustration envers ces comportements, qui relèvent souvent d’une certaine performance de la radicalité qui se dégonflent du moment que la confrontation arrive. Nous ne demandons évidemment pas à toutes les personnes en manifestation d’être prêtes à en venir au corps-à-corps avec la police ; nous demandons seulement aux personnes qui se présentent en manifestation habillées comme si elles étaient prêtes à la confrontation de l’être réellement.
Il en va de même pour certaines tactiques considérées plus confrontationnelles ou radicales, mais qui ne sont ajustées ni à notre contexte, ni à nos capacités, et qui ne semblent pas s’inscrire dans l’atteinte d’un objectif stratégique. À quoi sert une bannière renforcée d’un mètre et demi s’il n’y a rien à défendre et que nous sommes incapables de répliquer face à la police ? Malheureusement, elle ne sert qu’à créer une cible visible pour les policiers, qui se feront un plaisir de brutaliser ses porteur-se-s. Ces initiatives peuvent être utiles dans certains contextes, mais, comme toutes les tactiques, elles doivent s’inscrire dans une stratégie réfléchie, pas seulement dans une image de radicalité que nous ne pouvons pas maintenir.

En s’entraînant et en développant de réelles stratégies défensives et offensives face à la répression policière, nous renforçons notre force collective, et nous sommes plus susceptibles de pouvoir protéger les camarades les plus vulnérables d’entre nous. En sommes, nous nous montrons à la hauteur de nos principes de solidarité et de nos affiches qui promettent des chars de flics en feu.

La formation pour les manifestations devrait être comme tout le reste de notre militantisme : aussi pratique que théorique. Elle ne devrait pas se résumer à une liste d’items pour un black bloc, ni à un guide de défense légale (même si ces ressources sont parfois très utiles!). Plusieurs groupes organisent des formations pratiques avant et pendant la saison des manifestations, mais le nombre de participant-e-s y reste restreint. Personne n’est au-dessus de la formation pratique, peu importe leur expérience. Qu’attendons-nous pour nous entraîner à résister à la police ? Si leur attitude est déjà violente, elle n’est pas pour autant à son paroxysme. Ils sont en train de gagner, et ils le savent. N’attendons pas d’être complètement dépassé-e-s par la situation pour répliquer stratégiquement, et pas qu’avec de la peinture.

Des révolutionnaires en lutte dans le logement, les enjeux trans et les milieux étudiants
Avril 2025