Soumission anonyme à North Shore Counter-Info
Ça se passe. Quand tu pousses les limites, à la recherche de nouvelles façons de se battre, tôt ou tard tu risques de te faire pogner. Et ce n’est pas la fin du monde.
La première fois qu’il y a eu une perquisition chez moi, il était 3h du matin. J’étais vétue de noir avec un sac marin sur mon épaule remplis de pieds de biche, de coupe-boulons et des gants. J’étais au point de sortir. Mais par la fenêtre j’ai vu les gyrophares et puis les silhouettes de flics qui promenaient des chiens sur la pelouse. Ils avaient bouclé la rue.
Certes, se faire pincer, c’est de la merde, alors continuons à trouver les moyens de l’éviter. Mais il y a de valeur à rester avec ces moments où on se rend compte qu’on ne va pas pouvoir s’échapper cette fois-ci. Y réfléchir peut nous donner le courage et la détermination de continuer, d’essayer encore pour mieux se planter la prochaine fois.
J’avais 19 ans. J’ai cherché mes collocs encore éveillés-es et, pendant que commencaient les coups sur la porte, on essayait de décider quoi faire. Ils envoyaient la lumière de leurs torches par la fenêtre. On s’est mis-es d’accord que j’allais sortir pour leur parler et que ma colloc allait fermer la porte à clé derrière moi.
« Se faire pogner » se veut un espace où raconter ces histoires. Envoyez-nous vos histoires très courtes (300 mots en anglais maxi, un peu plus long en français) sur ces moments où vous n’avez pas pu vous en sortir. On les recueillera et les publiera en brochure sur risograph, en pdf et peut-être sur un site web. Vous pourriez envoyer vos textes par mail à nothing-stops@riseup.net Clé PGP ici ou bien vous pourriez les laisser en commentaire sur cette page de North Shore Counter-Info. Si c’est clairement marqué comme une soumission, les modos ont accepté de nous le transmettre. Les textes seront anonymisés même si vous indiquez qui vous êtes. La date limite des soumissions est le 31 octobre, 2018, et la brochure sera prête par le jour de l’an.
Les flics m’ont dit qu’ils cherchaient les types qui venaient de braquer la station-service d’en face. Si on les laissait entrer, ils ne remarqueraient rien apart ces types. Ils me l’ont promis. « Mais si tu nous fais chercher un mandat… » J’ai tappé pour rentrer discuter avec mes amis-es. La maison était entourée. Les coups sur la porte ont repris immédiatement une fois que je l’ai fermée derrière moi.
Dans l’attente de vous lire. Prenez soin. N’arrêtez jamais.
(Pour le moment, nous projetons de ne sortir le recueil qu’en anglais, mais il nous est possible de traduire vos textes, alors allez-y et écrivez-le!)