Le 13 juin 2016 à Montréal, une juge m’a sentencié à 3 ans de probation et à 125 heures de travaux communautaires pour un événement mémorable survenu lors de la manifestation du 1er mai 2015 à Montréal. J’ai en plus 600 $ de frais juridiques à payer en 45 jours. Pour cela, j’ai besoin de votre aide. Mais en prime, je vous offre le témoignage délicieux du flic qui s’est fait battre en m’arrêtant!
Vos contribution peuvent être déposées sur le compte paypal de la Caisse de solidarité de La Solide.
Voici d’abord une introduction des faits. Lors de la manif du 1er mai 2015, quelques-uns d’entre nous étaient masqués en black bloc. Quand la manif qui partait d’Hochelaga avait atteint le centre-ville, on a bifurqué vers le stationnement du QG du SPVM pour défoncer les voitures de flics qui s’y trouvaient. Prise en flagrant délit, un grand flic de 6 pieds et 4 a couru et m’a sauté dessus par derrière pour m’arrêter. Les autres compagnons ont tenté de me libérer de son emprise. Deux autres policiers sont venus le rejoindre et ils ont tous trois été violemment attaqués. La déclaration du premier flic dans les documents de preuve de la cour est hilarante, en voici un extrait:
« (…) Toujours pendant que je cours en direction des véhicules qui se font briser, d’autres « black block », se joignent à se groupe initial de casseurs. Je fixe un individu complètement masqué et habillé en noir que je vois qu’il brise les fenêtres d’un véhicule de police de la ville de Laval et je ne détache plus mon regard de cette personne. Ma décision est prise de maitriser cette personne physiquement et de procéder à son arrestation. (…)
Lorsque j’atteins cette personne qui ne m’a pas vu arrivé à la course, je l’empoigne d’abord par le sac à dos et je tente de l’envoyer au sol pour la maitriser. C’est en tentant de la maitriser que je m’aperçois que cette personne est une fille, car je sens qu’elle est moins forte physiquement que moi et graduellement, je m’aperçois que sa silhouette correspond à celle d’une fille. Celle-ci tente de se libérer et résiste physiquement à son arrestation en se débattant et en tentant de fuir à la course. En quelques secondes seulement, les manifestants black block qui l’accompagnaient et qui s’enfuyaient à mon arrivée reviennent pour aider l’accusée à se libérer de mon emprise en plus de plusieurs autres qui sortent de la foule. Certains la prennent par les mains pour la tirer vers eux pour qu’elle « glisse » de mon emprise, tandis que les autres m’attaquent de toutes les façons qu’ils peuvent. Tous ceux que j’ai vus m’attaquer étaient complètement masqués et vêtus de noir. J’ai vu ces manifestants tenter de me darder le visage avec leurs bâtons de six pieds, tenté de me lancer des projectiles au visage de toutes leurs forces à quelques pieds de moi. À ce stade, ma préoccupation est de protéger ma tête et surtout mon visage de blessures graves. Je crains particulièrement pour mes yeux du fait que je n’aie aucun élément de protection et que des manifestants tentent de me rentrer le bout de leur bâton dans mon visage. Par contre, j’ai reçu plusieurs coups sur la tête et dans le dos d’assaillants qui se trouvaient en arrière de moi et dont je ne pouvais pas voir les coups venir. À chaque coup que je recevais, je voyais comme un éclair noir passer dans ma vision. Je sais que je suis tombé au sol à un certain moment, et je me souviens avoir évité plusieurs coups qui m’étaient directement dirigés au visage en déplaçant ma tête de gauche à droite, à la manière d’un boxeur. Finalement, après quelques instants, d’autres policiers en uniformes sont venus à mon aide. La manifestante que je tentais l’arrestation depuis le début a finalement été maitrisée par moi et les policiers en uniformes venus m’assister. Les policiers en uniforme lui ont baissé le masque du visage à ce moment. (…) Lorsque les renforts policiers sont arrivés, tous les manifestants « black block » qui m’ont agressé se sont sauvés et aucun autre n’a été arrêté. Plusieurs policiers témoins sont venus me voir immédiatement après l’agression et m’ont dit qu’ils étaient au minimum une dizaine à m’encercler et à me frapper. Selon ceux-ci, ils m’ont lancé des projectiles, m’ont donné des coups de pieds et m’ont lancé un extincteur dans le dos (c’est le coup qui m’a fait le plus mal, mais au moment où je l’ai reçu, je ne savais pas ce qui m’avait frappé). Je pouvais voir sur mon gilet des traces de bottes et au sol, plein de morceaux d’un set de vaisselle en porcelaine, matière dont les vandales et les voleurs utilisent pour briser facilement les vitres de véhicules et frappant dans un coin inférieur de la vitre. Je crois que ces morceaux font partie des projectiles que j’ai reçus, et il y avait également un extincteur au sol (…)»
Finalement, ils m’ont tout de même arrêté et accusé d’agression armée, de méfait de plus de 5000$ et de déguisement dans l’intention de commettre un acte criminel. J’avais été libéré sous caution après une semaine passée à Tanguay, avec un couvre-feu à 23h.
Dans ce récit j’aimerais souligner le courage de ces personnes qui, plutôt que de continuer à courir pour fuir, se sont révélés être des compagnons extrêmement solides et fiables, ont rebroussé chemin pour attaquer sauvagement ce flic qui m’arrêtait.
Plus d’un a passé et le 13 juin 2016, on m’a sentencié pour méfait de plus de 5000$, entrave, déguisement dans l’intention de commettre un acte criminel et port d’arme (porcelaine); 3 ans de probation et 125 heures de travaux communautaires. La suramende (frais juridiques) à payer en 45 jours est de 600$! Votre contribution serait appréciée. Cliquez sur le lien en haut du post.
Amélie