Soumission anonyme à MTLCounter-info
Lexique :
MRO = Mouvement Révolutionnaire Ouvrier
FFPR = Front Féministe Prolétarien Révolutionnaire
MER = Mouvement étudiant révolutionnaire
MNB = Maison Normand Béthune – Librairie et siège du PCR Montréal
CLAC = Convergence des Luttes Anticapitalistes
Le statu-quo est une expression bien souvent utilisée au Québec. Pourtant c’est bien l’expression qui convient quant à la présence et à la place du PCR dans la gauche montréalaise. Nous pensons que le statu-quo a assez duré.
Le PCR est une organisation politique Marxiste-Léniniste-Maoïste, présente dans tout le Canada, sous forme de sections locales. Ici nous ne traiterons que de la section montréalaise qui est actuelleemnt entrain de se dissocier du reste de l’organisation canadienne.
La section de Montréal est composée d’une nébuleuse de groupes (MER, MRO, FFPR,…) qui lui permette de mobiliser et de recruter dans différents milieux. Le PCR dispose d’un QG, la MNB, une librairie située à deux pas du métro Frontenac. Le PCR est une organisation hiérarchisée avec une projet et un agenda politique bien défini par leur ligne politique : un maoïsme «réactualisé». Le «Parti» compte environ 80 membres et sympathisant.e.s.
Les activités du PCR sont obscures et parfois teintés de semi-clandestinité. Le grand moment de visibilité du PCR c’est l’activité autour du 1er mai. Depuis de nombreuses années, la CLAC co-organise avec le PCR la manifestation anticapitaliste du 1er mai. Le PCR tend à prendre de plus en plus de place dans l’organisation, dans la mobilisation et dans la manifestation en elle-même.
Cette année, le PCR organise durant tout le mois d’avril un «mois de la classe ouvrière» qui culminera avec la manifestation du 1er mai.
Si le folklore s’arrêtait là, on pourrait être légitimement tenté.e.s. de ne pas se préoccuper de la situation. Malheureusement, ça ne s’arrête pas là…
Une suite d’événements problématiques ont été récemment portés à notre attention et méritent qu’on s’y attarde. Nous ne prétendons pas disposer de la totalité de l’information, mais nous vous suggérons de vous renseigner et de vous faire une idée par vous-même.
Le 4 mars, il y avait présence d’un contingent rouge à la manif contre le racisme et l’islamophobie. Le matin, alors que le groupe fasciste La Meute se réunissait au Parc Émilie Gamelin, les maos les ont confrontés. La police était très peu présente. Pourquoi ne pas avoir partagé l’information de la présence de La Meute afin de se regrouper pour les empêcher véritablement de manifester? Pour pouvoir faire des belles photos de drapeaux rouges dans le vent?
Le 8 mars dernier, le groupe «Femmes de diverses origines», organisait une manifestation pour célébrer les luttes féministes à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Le PCR à scindé la manif en deux, formant le plus gros cortège de la manif, avec la bannière de tête tenue par des hommes, qui composaient la majorité de ce cortège.
Le 11 mars, un communiqué a été publié sur le site du PCR. Les événements décrit sont opaques et ce communiqué semble répondre à une autre publication. Depuis, nous avons pu comprendre le fil des événement en discutant avec des personnes concernées. En voici un résumé. Depuis quelques mois, des membres du PCR ne sont plus les bienvenus à la branche de Montréal. Nous ne savons pas si il s’agit d’une décision officielle de la branche de Montréal ou d’une situation officieuse. Ces personnes sont considérées comme des dissidentes, tenant une ligne politique anti-parti et contre-révolutionnaire. Pour simplifier, nous appellerons ces personnes les « dissident.e.s». Dans les faits, ces personnes critiquent des discours transphobes et invisibilisant les luttes féministes et queer, tenus par des membres du PCR. Ces dissident.e.s critiquent aussi une certaine dérive autoritaire, notamment au sein d’une clique qui semble détenir le pouvoir au PCR de Montréal.
Trois dissident.e.s se sont présenté.e.s à la MNB lors d’une soirée publique. Quatre membres du PCR les ont expulsé.e.s manu-militari, de façon «relativement violente». Suite à cela, les quatre membres agresseurs du PCR ont été suspendus par le comité central du PCR (National), puis réintégrés par la branche de Montréal. Encore une fois, nous ne connaissons pas les procédures ni les termes techniques de cette organisation (et nous nous en foutons pas mal), mais c’est ce qui s’est passé dans les faits.
Le 28 mars, un membre du PCR-Montréal a agressé un employé du Café Aquin sur son lieu de travail après qu’il leur ait signifié que leurs affiches et tracts n’y étaient pas les bienvenus.
En tant que libertaires et anarchistes, nous ne pouvons tolérer plus longtemps une organisation aux pratiques autoritaires et à l’idéologie réactionnaire.
Nous déplorons les pratiques ET le projet politique profondément autoritaire du PCR.
Nous dénonçons les discours transphobes et invisibilisant les luttes féministes et queer.
Nous critiquons le fait qu’un groupe politique organisé règle des conflits idéologiques par la violence envers ses dissident.e.s. Quand nous leur avons posé la question, des membres du PCR nous ont répondu «ce qui se passe à l’interne, reste à l’interne». Cela nous rappelle des mauvais moments de l’histoire, de la Chine maoïste et des autres idéologies concentrationnaires.
Nous n’acceptons plus que le PCR soit considéré comme un groupe allié, que ce soit dans la lutte antiraciste et antifasciste de rue ou lors de la manifestation annuelle du 1er mai co-organisé (dans les faits) avec la CLAC.
Nous demandons aux groupes et individus qui partagent notre analyse, :
- de se dissocier du PCR en n’organisant plus d’événements avec cette organisation
- de refuser leur présence en tant que groupe (pas en tant qu’individus) dans les lieux et les événements non-autoritaires
Camarades anarchistes, libertaires, féministes, antifascistes, le PCR instrumentalise nos luttes afin de recruter des militant.e.s et de se créer un capital de sympathie. Le PCR nous souhaite le goulag.
Le statu-quo à assez duré. Dehors les fascistes rouges!