Soumission anonyme à MTL Contre-info
Lundi le 23 mai, l’anarchiste Giannis Mihailidis détenu à la prison de Malandrinos en Grèce, entame une grève de la faim pour obtenir sa libération conditionnelle. Dans une lettre qui annonce sa grève de la faim, il souligne, entre autres, que cette lutte pour sa liberté s’inscrit dans la lutte élargie contre l’État et le Capital, de laquelle son long emprisonnement l’a coupé.
Afin de soutenir cette initiative dans les rues, de nombreuses actions variées sont organisées sur tout le territoire grec. Pour que cet énième épisode de la lutte de notre camarade ne soit pas tenue sous silence, un appel à la solidarité internationale est lancé. Bien que nous sommes convaincus que la meilleure solidarité sera toujours de poursuivre et d’approfondir nos combats, nous pensons qu’il est utile d’observer de plus près l’histoire de la lutte de Giannis, l’hostilité avec laquelle il voit l’existant et les idées de liberté qu’il a toujours porté en lui des deux côtés des murs de la prison. Nous nous reconnaissons dans les réflexions de son parcours turbulent de révolte. C’est l’occasion d’accompagner notre camarade de manière plus franche pour un fragment de son combat, en utilisant les moyens que chacun choisit pour soi-même.
Vous trouverez ci-dessous un bref résumé de l’histoire de Giannis avec les autorités, ainsi qu’un lien vers sa lettre initiale annonçant sa grève de la faim, traduite vers l’anglais, l’allemand, l’italien, le français et l’espagnol. Nous encourageons la diffusion de cet appel à la solidarité auprès d’autres camarades et espaces.
En février 2011, Giannis Mihailidis est arrêté lors d’une grande manifestation à Athènes et accusé de tentative de meurtre pour avoir attaqué les flics anti-émeute avec une arc et une flèche. Il est ensuite libéré avec des conditions. Un mois plus tard, suite à l’arrestation de 5 membres du CCF dans une maison à Volos, un mandat d’arrêt est signé pour Giannis pour appartenance au CCF, basé sur la découverte de ses empreintes digitales dans la maison en question. Suite à l’issu de ce mandat, il décide de prendre la fuite.
En avril 2011, lors d’une fusillade entre Theofilos Mavropoulos et des flics dans le quartier de Pevki à Athènes, Giannis est soupçonné être la deuxième personne au côté de Mavropoulos, qui a fuit la scène en volant la voiture des flics. Il est accusé de tentative de meurtre pour avoir blessé un flic qui tentait d’empêcher sa fuite, pour laquelle il est condamné des années plus tard quand il est de nouveau en prison.
Environs deux ans plus tard, en février 2013, dans la ville de Veria, il est arrêté et envoyé en prison avec trois autres anarchistes, suite à un double braquage d’une banque et d’un bureau de poste à Velventos, dans le nord de la Grèce.
En juin 2019, après six ans de prison, il s’enfuit de la prison rurale de Tyrintha, dans la région du Péloponnèse. Sept mois plus tard, il est arrêté de nouveau dans une banlieue d’Athènes, armé et dans une voiture volée, en compagnie de deux autres camarades. Accusé une nouvelle fois d’un vol de banque qui date d’août 2019 à Erymanthia, il est envoyé encore une fois en prison.
Le 29 décembre 2021, il atteint les trois cinquièmes de sa peine totale combinée et pourrait demander la libération conditionnelle. Le 23 mai, suite à une première réponse négative et à la demande d’une deuxième réponse négative de la part du procureur, il commence une grève de la faim dans le but d’obtenir sa libération.