Montréal Contre-information
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Juil 092022
 

Du Collectif Emma Goldman

Toute l’organisation coloniale et capitaliste du monde concoure actuellement à une crise écologique qui mène à la disparition d’espèces, au réchauffement climatique, à la destruction de modes de vie et de cultures Autochtones, à la perte d’habitats et à des crises meurtrières chez les populations humaines (famines, hausses du coût de la vie, déplacements forcés de population, etc.). La marchandisation de tout fait office de loi dans cette ère où les projets destructeurs de l’environnement sont déifiés telle une manne. Après les plus grandes chutes que guettaient les promoteurs pour y installer des minicentrales « communautaires », voilà que le vent est dans le viseur des vautours.

Ces vautours c’est la Société de l’énergie communautaire, qui rassemble le conseil de bande de Mashteuiatsh et les MRC du Domaine-du-Roy et Maria-Chapdelaine. Inspirée par les éoliennes Belle-Rivière à Saint-Gédéon, qui désolent désormais à des dizaines de kilomètres à la ronde, la Société fait actuellement évaluer le potentiel de plusieurs secteurs, dont la Branche Ouest de La Doré et la Lyonne à Saint-Félicien. Avec des arguments bancals tels que si la Société ne le fait pas le privé va le faire ou bien 100% des retombées ira dans les communautés, ces administrations bien de leur temps (le capitalocène) disent en gros comme Mme Thatcher qu’il n’y aurait aucune alternative – que nous devons embarquer à tête baissée dans les projets destructeurs. Pourtant, le bilan de la Société avec ses minicentrales de Val-Jalbert et de la 11e chute (Girardville) est assez critiquable. En plus du déni démocratique dont ont fait preuve les promoteurs, une partie considérable des sommes provenant des redevances ont été dilapidées par les MRC pour soutenir des infrastructures récréatives, sportives ou touristiques. Les territoires ruraux sont mis au pas pour la production de surplus d’énergie qui ne répondent pas aux besoins locaux (voire qui répond plutôt au monde futur du capitalisme et ses « villes intelligentes », sa 5G, ses voitures électriques et tous ses gadgets) et c’est comme si il n’y avait pas d’autres moyens pour trouver les ressources localement pour s’occuper de la réfection des terrains de baseball. Les éoliennes ne sont pourtant pas sans impact comme le rapporte un article: « émission de gaz générés à la fabrication et au transport, déforestation, pollution lumineuse nocturne, impact sur les paysages, impact sur l’eau, assèchement des végétaux et des arbres, effet vortex en cas de feux de forêt, nuisances stroboscopiques, etc. [1] ».

Le capitalisme vert est une chimère tout comme l’argument qui veut que ce projet soit entièrement dédié aux besoins de la population. Dans ce système, il vient avant tout servir des intérêts privés, tout en étendant la main mise du Capital sur les territoires. La production d’énergies renouvelables n’est pas une mauvaise idée en soi. Le problème est que là on en produira toujours plus non pas pour nos besoins, mais juste pour le fric. Plutôt que de mener à la protection de la nature, cette logique nous mène à surconsommer davantage, à gaspiller et à observer toujours plus de choses, jusque dans les relations entre nous, comme de la marchandise.

Un anarchiste du Pekuakami

[1] Couac. « Vendre du vent », Le Numéro zéro, 7 juillet 2022, https://lenumerozero.info/Vendre-du-vent-5762