Soumission anonyme à MTL Contre-info
14 mars 2019
Tiohtiá:ke, sois-disant Montréal
Ce matin à 7h34 au coin des rues Papineau et Saint-Grégoire une bannière portant l’inscription « Solidarity with Unist’ot’en » (Solidarité avec Unist’ot’en) a été accrochée et tendue sur un viaduc.
Cette action se veut un geste symbolique pour annoncer la journée du 15 mars, au cours de laquelle sont prévues deux importantes manifestations, soit la manifestation étudiante pour le climat ainsi que la manifestation anuelle contre la brutalité policière.
Il est important de rappeler qu’alors que débutera cette journée chargée d’implications, des personnes autochtones se trouvent tous les jours sur la ligne de front et se défendent contre le colonialisme environnemental exécuté par les institutions policières et étatiques.
Le 7 janvier dernier, des agents de la Gendarmerie Royale Canadienne ont démantelé par la force le point d’accès Gidumt’en du territoire non-cédé de la nation Wet’suwet’en, où se trouve le camp Unist’ot’en. Les personnes autochtones qui gardaient le point d’accès ont été violement arrachées à leur territoire par les forces armées de la GRC pour permettre le début des travaux de construction du gazoduc (projet Costal GasLink) de la compagnie TransCanada.
Le camp Unist’ot’en, établi sur le territoire Wet’suwet’en depuis 2009 est un milieu de vie comportant un centre de guérison par la reconnection au territoire. Un des buts du camp est d’assurer une présence sur le territoire afin de le protéger des multiples projets à hauts risques environnementaux qui sont planifiés sans le consentement des premières nations. Jusqu’à maintenant, leur présence a mené à l’abandon de plusieurs projets de gazoduc.
L’affichage de cette bannière se veut aussi une dénonciation de l’hypocrisie du gouvernement Trudeau alors que le Premier Ministre feint des mesures de réconciliation avec les Nations Autochtones tout en demeurant muet face aux récents évènements d’Unist’ot’en. De plus, son appui aux nombreux projets destructeurs pour l’environnement témoigne d’un immobilisme opportuniste qui défie toute logique dans la crise environnementale actuelle.
« L’invasion du territoire des Wet’suwet’en par TransCanada n’est qu’un des nombreux exemples prouvant l’étroitesse des liens entre les violences climatiques, la brutalité policière et les luttes autochtones. L’affichage d’une telle bannière se veut un rappel de la convergence de ces luttes et un message de solidarité avec les personnes qui se battent présentement en territoire Wet’suwet’en. » affirme une participante de cette action.