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Feu sacré : Shanipiap se lève pour protéger le territoire Innu

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Jan 062025
 

De Amplifier Films

Plus tôt cette année, Amplifier Films a été invité par Shanipiap, une courageuse protectrice innue du territoire, à partager son histoire et à amplifier l’appel à l’action lancé depuis son territoire ancestral près du Lac St-Jean, au Québec.

Cette vidéo capture un moment puissant où Shanipiap arrête un immense camion de transport de bois pour faire une déclaration claire : son peuple est toujours là, toujours en train de protéger la terre qui leur appartient depuis toujours. Avec un feu sacré qui brûle en arrière-plan, symbole d’espoir et de résistance, Shanipiap et sa communauté se tiennent debout face à l’exploitation industrielle incessante des compagnies forestières, minières et pétrolières qui ravagent leur territoire.

Depuis des générations, les Innus honorent leur devoir de protecteurs de la forêt, de l’eau et des animaux, tout en maintenant une connexion profonde avec la Terre-Mère. Mais avec l’accélération de l’exploitation des ressources naturelles du Québec depuis la Convention de la Baie-James, les enjeux n’ont jamais été aussi critiques. Le feu sacré à Dolbeau/Mistassini n’est pas seulement un appel à l’aide : c’est une déclaration de survie et de résilience.

À travers ce film, nous espérons amplifier les voix de celles et ceux qui sont en première ligne de cette lutte et inspirer à l’action. Informez-vous sur le traité Petapan, sur la lutte des Innus, et découvrez comment vous pouvez vous solidariser pour protéger l’avenir de ces terres et de ce peuple.

Antifa, Proud Boys, les Oath Keepers et nous au Québec

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Jan 062025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Sept années passées j’ai recommencé à exercer mes mouvements d’Aki jijutsu du passé.

Je pensais à propos d’un toit que je voudrais bâtir mais dans un terrain non-reclamé. Jusqu’au cas, qu’on essaye de bulldozer ma maison, j’ai décidé de m’armer.

Antifa se sont fabriqué des armures et des armes blanches, les Oath keepers se sont armés avec du camouflage et des carabines d’assaut et les Prouds Boys sont un groupe paramilitaire qui défende la masculinité.

Pour les anarchistes et les communistes qui veulent effacer tout gouvernement, il faudrait que les individus d’un pays soient armés et auto-entrainés et de simplement bloquer un aspect du fonctionnement de la société.

Les seuls ennemis sont la nouvelle noblesse, les nouveaux barons ou chevaliers.

Je suggère seulement pour cette armée quand des gens sans abris se sont bâti un appartement ou des maisons dans un endroit qui ne met en danger aucune espèce en voie de disparition, ou quand des mamans célibataires avec leurs enfants ont pris possession d’une grande maison abandonnée, sans propriétaire depuis des décennies, et que les nobles ont demandé au gouvernement de les évicter.
Je ne demande pas d’attaquer un couple de vieillards qui louent leur maison pour qu’ils vivent dans un home.

Pour les anarchistes de la région de Montréal, je suggère des exercices d’art martiaux, la fabrication d’une armure et un bouclier et d’une masse (brise crâne) amérindienne et l’apprentissage de tirer une fronde. Et pour une guerre ouverte, de fabriquer des arcs et des flèches.

Pourquoi ces armes archaïques? Parce qu’ils sont faciles à fabriquer, le Canada est un pays anti-fusils, les munitions des armes à feu ne sont pas toujours présentes, les revolvers se bloquent après plusieurs tirs et que les carabines ne sont pas efficaces dans des endroits restreints comme dans les bâtiments, dans les forêts denses et dans Stalingrad (eg) et le plus important le bouclier, la masse et la fronde donnent un contrôle sur la survivance de nos adversaires.

Hé, il faut être des paladins bons.

Renaud-Bray et les briseurs de grève de Québec

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Déc 312024
 

Du SITT-IWW Montréal

« Un briseur de grève est un traître à lui-même, un traître à son Dieu, un traître à son pays, un traître à sa famille et un traître à sa classe. » – Jack London

Samedi 28 décembre 2024, le SITT-IWW Montréal a visité la boutique Renaud Bray de la Place Laurier à Québec, afin de soutenir les grévistes, qui rappelons-le, sont en grève générale illimitée depuis le 5 décembre 2024.

Notre action avait pour but d’informer et de solidariser les clients quant à la grève en cours. La boutique Renaud-Bray située au galerie de la Capitale est fermée et les gestionnaires ont été relocalisés à la Place Laurier. C’est la somme des gestionnaires et de leurs familles qui permet de laisser le magasin ouvert. Comme quoi, chez Renaud-Bray, être des briseurs de grèves et des anti-syndicalistes notoires, c’est une histoire de famille.

Depuis août 2024, Renaud-Bray a été condamné à deux reprises par le tribunal administratif du travail de négocier de mauvaise foi et de recourir à des briseurs de grève, qui est une pratique interdite au Québec.

Nous avons été tracter devant le magasin (voir annexe 1). D’autres camarades ont magasiné et ont déplacé des livres et des accessoires dans le magasin. Une fois nos camarades à la caisse, les gestionnaires ont rapidement été débordés. Des confettis ont été projetés en leurs directions. Un camarade, à l’aide d’un mégaphone, a invité les client à quitter le magasin, en hurlant ces mots :

“Renaud Bray emploi des travailleurs illégaux, alors que les travailleurs sont en grève. Nous devons fermer le magasin. Veuillez vous diriger vers la sortie.”

Pendant que notre camarade porte-voix se faisait sortir et bousculer par les gestionnaires, des camarades ont saisi l’opportunité pour lire à haute voix ledit pamphlet, dans le magasin.

Les patrons ont vite fait d’appeler la police en renfort. Les pauvres petits patrons ont rapporté notre « attitude violente » à leur endroit. Ce sont des policiers exaspérés, tannés d’être dépêchés sur place pour des niaiseries, qui sont venu à la rencontre des grévistes. Les gestionnaires perdent de plus en plus de crédibilité. 

L’effet escompté sur l’appareil managérial a fonctionné. L’un d’eux semblait avoir des problèmes de pressions artérielle, à voir sa grosse face de scab bourgogne. De plus, même si nous avions affiché IWW, les policiers se sont empressés de dire aux grévistes de la CSN : « tu vas me dire qu’un groupe externe sont venu pour brasser de la marde en’dans à votre place? » 

Eh bien oui mon petit traître de classe ! 

Parce que la solidarité ouvrière c’est aussi ça. Et on sera là tant qu’il le faudra !

Si vous êtes de Québec, allez voir les grévistes. Vous ne pouvez pas aller à Québec?
Pas de problème, allez faire un review sur la page Facebook de Renaud-Bray Place-Laurier avec le message suivant : 

 » Renaud Bray emploi des travailleurs illégaux, alors que les travailleurs sont en grève. Évitez cet endroit. « 

C’est un petit geste, mais ça maintient la pression sur les gestionnaires.

Solidarité ! 

Entrevue avec Shanipiap sur le lancement de la campagne Toi tasse-toé! C’est mon droit de vivre sur ma terre!

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Déc 312024
 

De Ni Québec Ni Canada

Texte et campagne de Shanipiap

Nous vous saluons! Nous souhaitons vous raconter notre histoire, nous les gardiens et gardiennes de territoires. Nous sommes Innu, nous sommes les alliés de la nature, nous sommes les premiers habitants de la forêt de l’Amérique du Nord. Présentement, nous sommes les communautés indigènes qui occupons depuis toujours les territoires du Kupek (Québec) comme disaient nos mères.

Nos prédécesseurs nous ont transmis de génération en génération la responsabilité d’établir la pensée que la Mère-Terre est un esprit vivant qui prend soin de notre humanité toute entière. De tout temps, nous sommes des gens qui savent partager entre nous. Nous ne sommes pas parfait mais par contre nous sommes des êtres curieux.

Il y a près de 500 ans, notre ancêtre s’est réveillée à côté d’un nouveau voisin: Elle s’est interrogée « qui est-il? » C’est ainsi, que l’accueil s’est fait tacitement dans notre pays. Et de traité en traité, on a reculé de plus en plus dans la forêt, essayant de survivre devant cette marée de nouveaux arrivants. Jusque dans les années 1970, le nord du Québec était encore bien protégé pour nos chasseurs par les gouvernements. Mais depuis l’entente de la Convention de la Baie-James, la province du Québec est exploitée par les compagnies forestières, minières et pétrolières jusqu’au Grand Nord.

Comme nous sommes ce que nous sommes, attaché à nos valeurs naturelles de protecteur des terres, nous voulons continuer à sauvegarder le peu qui reste. Présentement nous sommes au territoire 59 à Dolbeau/Mistassini au Saguenay. Nous avons allumé un feu sacré en guise d’espoir. Nous voulons nous faire entendre pour la survie de cette forêt.

Informez-vous sur le traité Petapan. Il y a des explications sur internet.

Nous de notre côté, il est certain que nous allons continuer cette lutte ancestrale. « C’est notre devoir vital», comme le dit le gardien du feu dans le film.

Nous avons besoin d’aide pour continuer à œuvrer loyalement comme gardien de vie sur le territoire. En ce moment, l’urgence de défendre cette forêt, l’eau, les animaux, la végétation et le bien-être des futures générations est préoccupante. Alors si vous désirez nous aider, vous pouvez nous encourager par des dons pour que cette lutte ne soit pas vaine.

Nous vous remercions! Tshinashkumitinan!

Pour donner à la campagne de financement : https://www.gofundme.com/f/8xm5mx-toi-tassetoe-cest-mon-droit-de-vivre-sur-ma-terre

L’assassinat, une tactique anarchiste

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Déc 232024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ce qui suit est une réflexion brute et sous-développée expliquant les raisons pour lesquelles les assassinats politiques de PDG, de politiciens, de proprios de taudis, etc, devraient se passer plus souvent. L’assassinat du PDG de UnitedHealthCare, Brian Thompson, m’a laissé dans une spirale à une myriade de niveaux inattendus, principalement autour de deux questions : Pourquoi ça ne se passe pas plus souvent ? Et peut-être : pourquoi les anarchistes ne semblent plus le faire ?

Les assassinats sont principalement politiques. Il s’agit d’une action radicale entraînée par une analyse politique du pouvoir, ou bien une menace envers son ordre établi. La police, l’État et les grandes entreprises commettent des assassinats mais ils utilisent leurs systèmes judiciaires pour les légitimer.

Je me sens tellement hésitant à en discuter avec certain.e.s de mes camarades bien-aimé.e.s et en qui j’ai la plus grande confiance. C’est tellement tabou. La propagande libéral déemocratique a fait quoi à l’anarchisme pour rendre le sujet de l’assassinat si inconfortable à discuter en tant qu’acte raisonnable ? La non-violence se glisse plus largement dans nos perspectives que nous voudrions l’admettre.

Dans certains cercles, j’entends parler de la nécessité de la violence, mais je ne sais pas s’il s’agit en fait d’une vision romancée de cette dernière. L’expérience de commettre de la violence envers ses adversaires amène plusieurs choses ; bien qu’elle vient avec une montée d’adrénaline, parfois un sentiment furtif d’euphorie, elle peut aussi venir avec de la nausée, un état de choc et l’intuition qu’avec chaque acte de violence, une partie de soi est changée pour toujours.

Et en même temps, what the fuck world ? On nous a déjà démontré que le système juridique est une mauvaise blague. Nous savons que les lois sont faites pour les plus puissant.e.s. Nous savons que les politiciens n’ont aucune envie d’améliorer nos condiditions de vie, et encore moins par des changements systémiques, ils sont au contraire plus investis dans le maintien du capital et de l’ordre étatique peu importe quelles sont les idées spécifiques du parti politique au pouvoir. Nous savons que les manifestations seules ne fonctionnent pas, que péter des vitres ou mettre le feu à la voiture d’un haut dirigeant n’est pas assez dissuasif, alors que reste-t-il à faire ? Conssidérant tout ça, il faut faire quoi pour que lorsque nous disons « Non, ça ne se passera plus ! » et agissons en conséquence, que ça ne passe effectivement plus ?

Celleux qui ont le pouvoir et qui façonnent le terrain sociopolitique de ce monde ne se retireront pas de manière pacifique. Nous sommes victimes d’une grave illusion si nous pensons qu’une autre pétition, manif, vigile, ligne de front va changer quoi que ce soit. Alors que des amix et camarades ont écopé d’accusations RICO dans la lutte Stop Cop City, Donald Trump lui avec les mêmes accusations est devenu président pour un deuxième mandat!

L’État utilise la police pour défendre des projets de plusieurs milliards de dollars. Nous ne pouvons gagner en essayant de les affronter à forces égales ; même les attaques assymétriques n’amènent guère de résultats réjouissants. Par contre, si les chefs d’entreprises, etc., étaient tués, un à la fois, imaginez comment la peur et la conscience qu’ils ne sont plus inatteignables feraient imploser leurs réseaux dans le chaos. Ils peuvent être trouvés. Je ne dis pas que les assassinats sont la seule chose qu’il reste à faire. Je ne fais que lancer la question à l’univers anarchiste; à savoir pourquoi la tactique est utilisée plus par l’État, la police, etc., et moins par les individus qui comprennent et/ou subissent le mal tout comme l’avidité de ces individus qui doivent tout simplement mourir.

Des millions de personnes ont applaudi l’assassinat récent du PDG Thompson, elles ont également applaudi la plus récente tentative contre Trump. Nous sommes au bord d’un précipice – Je demande à mes lecteurs et lectrices d’examiner sérieusement leur relation à la violence. Demandez-vous ainsi qu’à vos amix de confiance : « Jusqu’où es-tu prêt à aller ? ». Connais-tu les conditions pour changer ou intensifier cette relation ? Ou encore, fournis-tu des justifications sans fin selon lesquelles une tactique de violence accélérée ne fera pas une différence? Sois honnête, parfois, nous disons telle ou telle chose parce que nous avons simplement peur des conséquences, de se faire prendre ou parce que nous craignons l’échec. Lorsque nous sommes honnêtes au sujet de nos peurs, nous pouvons faire des plans pour les dépasser. Qu’est-ce qui devrait être en place pour te permettre de sentir que tu pourrais augmenter ta capacité à agir avec violence ? Et à cette fin, à commettre un assassinat ?

Les assassinats sont une tactique anarchiste. Ci-dessous, une liste d’assassins anarchistes connus, certainement incomplète, qui ont décidé que c’était une tactique viable à travers l’histoire. Wikipedia a une page sur chacun.e :

Michele Angiolillo
Milan Arsov
Joëlle Aubron
Germaine Berton
Georgi Bogdanov
Dmitrii Bogrov
Marko Boshnakov
Gaetano Bresci
Arthur Caron
Sante Geronimo Caserio
Georges Cipriani
Alfredo Luís da Costa
Leon Czolgosz
Buenaventura Durruti
Vladimir Gaćinović
Herman Helcher
Émile Henry
Liu Shifu
Gino Lucetti
Luigi Lucheni
Paulí Pallàs
Manuel Pardiñas
Giovanni Passannante
Yordan Popyordanov
Antonio Ramón
Ravachol
Gennaro Rubino
Santiago Salvador
Alexandros Schinas
Sholem Schwarzbard
Oleksandr Semenyuta
Jean-Baptiste Sipido
Sergey Stepnyak-Kravchinsky
Moishe Tokar
Kurt Gustav Wilckens
Wong Sau Ying
Vera Zasulich
Bogdan Žerajić

Appel international pour des journées d’action du 30/12 au 01/01 : En mémoire de Kyriakos X. et en solidarité avec les accusé-es de l’affaire Ampelokipoi

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Déc 192024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 31 octobre, lors d’une explosion dans un appartement à Athènes, le camarade anarchiste Kyriakos Xymitiris est tombé dans la bataille pour la libération sociale et de classe. La camarade anarchiste Marianna a subi de graves blessures. Après avoir été soignée à l’hôpital Evangelismos sous la surveillance constante de la police, elle a été transférée le vendredi 15/11 à la prison de Korydallos. Suite aux événements du 31 octobre, les camarades Dimitra Z, Dimitris, Nikos R. et A.K ont également été incarcéré-es dans la prison de détention provisoire de Korydallos. Les cinq camarades ont été inculpé-es en vertu de la loi antiterroriste 187A : formation et appartenance à une organisation terroriste, possession et fabrication d’explosifs, ainsi que détérioration de biens privés.

Les pressions exercées par l’unité antiterroriste grecque, en collaboration avec le juge chargé de l’affaire, ont conduit à la sortie prématurée de la camarade Marianna de l’hôpital, la direction de l’hôpital Evangelismos n’assumant pas la responsabilité de sa patiente. Comme toutes les prisons du monde, Korydallos est un lieu où règnent les mauvais traitements et les conditions difficiles. La section dite « pour femmes » de la prison est encore plus négligée que la section dite « pour hommes », ce qui en fait une image représentative de la société patriarcale dans laquelle nous vivons. Cette torture infligée à la camarade s’enracine dans les pratiques les plus classiques du patriarcat occidental, esclavagiste et colonial. Le dépouillement de la subjectivité et la manipulation des corps comme des objets, par la force, est une pratique historique du patriarcat blanc. Celui-ci tente, par le biais des États européens, de créer un mythe de l’ennemi extérieur – un ennemi racisé, avec un alphabet différent. Cependant, il est clair que le patriarcat est un ennemi actuel venant du monde occidental, comme en témoignent les mauvais traitements auxquels sont soumises la camarade et de nombreuses autres personnes emprisonnées.

De même, l’exploitation des corps et des données personnelles des camarades accusé-es a commencé par diverses méthodes réalisées par l’appareil d’État, tout cela au profit du pouvoir en place. Sous la direction de l’unité anti-terroriste, les fonctionnaires corrompus de « New Democracy » et, une fois de plus, le ministre de la Protection des citoyens, M. Chrysochoidis. Leur diffamation systématique des camarades dans les médias, en particulier par le biais des habituels médias-snitches et des gros titres, est un autre exemple du rôle répugnant joué par ces canaux de communication dans la diffusion de la propagande étatique et capitaliste. La publication de photos et de vidéos de la scène de l’incident est un acte de profanation, déshonorant la mémoire du camarade Kyriakos et montrant la brutalité à laquelle la famille et les proches sont soumis-es. En outre, les médias grecs ont profité sans honte de cette situation en publiant des photos personnelles des camarades accusé-es, qu’ils ont obtenues avec l’aide de l’unité antiterroriste, qui leur a fourni les données personnelles des camarades.

Ces dernières années, nous avons assisté à des enquêtes qui visaient à recueillir autant d’informations que possible sur les mouvements internationaux, en compilant et échangeant les coordonnées et les schémas de comportement de personnes engagées dans plus d’un pays. Depuis de nombreuses années, nous voyons des policiers allemands jouer un rôle de premier plan sur le territoire grec. Ils tentent de répandre la peur et d’empêcher les camarades de se rencontrer et de créer des liens et des réseaux internationaux. Ils observent les camarades, mettent des voitures sur écoute, effectuent des perquisitions, forment les policiers grecs et, bien sûr, partagent des informations avec leurs homologues grecs. Il n’est pas surprenant, mais cela vaut la peine d’être mentionné, que l’identité de Kyriakos ait été révélée après que les flics allemands ont fourni les empreintes digitales tirées de leur base de données et l’aient étiqueté comme « terroriste d’extrême gauche ». Il est presque certain qu’ils ont fourni bien plus que cela, si ce n’est tous les détails personnels qu’ils avaient collectés au cours des dernières années. La collaboration entre l’État allemand et l’État grec est un exemple facile, mais il est loin d’être le seul. Avec des organisations comme Europol qui veulent coordonner les enquêtes en Europe, nous voyons la machine de répression étendre son réseau dans le monde entier, ainsi qu’à l’extérieur de la forteresse-Europe. En fin de compte, aucun État ne peut nous apporter la libération et, en particulier dans les affaires concernant les organisations dites terroristes, les liens et la collaboration entre les différents États sont révélés une fois de plus.

La mémoire et l’histoire du camarade, malgré toutes les tentatives de l’État et de son appareil, seront pour nous tous-tes un héritage de nos luttes, un chapitre important de notre histoire. Une histoire gravée par tous-tes celleux qui se sont battu-es pour une vie meilleure, pour un autre monde. Et c’est cette histoire que nous continuerons à défendre contre celleux qui cherchent à la diffamer. Et c’est notre solidarité active et notre détermination qui poursuivront les luttes que nous avons nouées ou partagées avec notre camarade Kyriakos. Il a peut-être fait un pas en direction de « l’Histoire », avecc toutes ces âmes qui ont choisi d’affronter ce monde terrible. Collectivement, nous trouvons indispensable de garder sa mémoire vivante et d’accompagner notre camarade dans son voyage vers l’Histoire et d’écrire un chapitre international combatif qu’il a déjà commencé bien avant. Défendons la mémoire révolutionnaire et faisons de notre chagrin un catalyseur de la libération sociale et de classe pour tous-tes.

Une fois de plus, nous voyons et ressentons l’importance de la solidarité internationale dans nos luttes. Inspiré-es par l’appel à l’action international du 16/11, en tant qu’assemblée berlinoise à la mémoire de Kyriakos X. et en solidarité avec les camarades poursuivi-es, nous appelons à des journées d’action internationales les 30/12, 31/12 et 01/01. Contre les tactiques de l’unité anti-terroriste, l’exploitation des médias et la diffamation de la mémoire de notre camarade. Notre solidarité active doit constituer une barrière protectrice pour nos camarades emprisonné-es et contre toute nouvelle persécution. La répression ne nous intimide pas et nous nous tenons à leurs côtés sans hésitation. Quand nos luttes internationales sont attaquées, nous devons nous engager encore plus à leurs côtés. Les appels internationaux tels que celui-ci peuvent servir de date-clé, concentrant la pression que nous exerçons tous sur un certain laps de temps et construisant ainsi une solidarité internationale cohérente pour les accusé-es, ainsi que des actions internationales de commémoration pour le camarade Kyriakos.

Nous avons choisi les jours autour du 31 décembre pour les dédier à Kyriakos, car ce jour-là, cela fera deux mois que notre camarade est décédé. Deux mois de chagrin et de lutte, de rage, mais aussi de liens et de solidarité. La veille du Nouvel An est une date bien connue dans le monde entier, où l’on tente chaque année de rompre l’isolement et la misère à l’intérieur des prisons, qui deviennent si évidents ce jour-là. Devant les prisons du monde entier, les gens se rassemblent à l’extérieur pour envoyer un message aux détenu-es. Nous voulons nous associer à cette journée, en nous rappelant que Kyriakos était convaincu qu’il fallait détruire le système carcéral et en pensant aux cinq camarades qui sont accusé-es dans l’affaire construite autour de cela, actuellement détenu-es dans la prison de Korydallos. En cherchant des occasions de secouer l’existant et d’attaquer le monopole de la violence par l’État, nous pouvons faire le lien avec ce jour. Dans la ville de Berlin, il existe une tradition bien ancrée depuis plusieurs années qui consiste à commencer la nouvelle année par de nouvelles confrontations dans les rues contre les flics. Le soir du 31 janvier est l’un des rares soirs où l’État a du mal à maintenir l’équilibre entre un grand nombre d’individus et les autorités qui se préparent à des confrontations. C’est donc un soir où des affrontements éclatent souvent, partagés par la classe ouvrière, les migrant-es, les anarchistes, les marginales-aux et tous-tes celleux qui choisissent de se confronter aux autorités.

Bien que nous appelions pour la durée du 30/12 au 01/01, la construction d’une solidarité cohérente ne signifie pas que nous devons limiter nos actions à des jours spécifiques. C’est pourquoi nous voulons encourager tout le monde à se joindre à cet appel, que ce soit dans les jours autour du Nouvel An, avant ou après.

Nous appelons tout le monde, au cours de ces journées, à évoquer la mémoire du camarade Kyriakos et à faire preuve de solidarité avec les cinq camarades accusé-es. Cela signifie qu’il faut non seulement s’intéresser à la situation dans laquelle iels se trouvent actuellement, mais aussi poursuivre les luttes auxquelles iels se rattachent et les luttes que nous pouvons rattacher à elleux. Chaque action contre l’oppression et l’autorité peut être dédiée à Kyriakos. Parce que le cœur de Kyriakos Xymitiris et de tous-tes les camarades disparu-es bat à jamais dans les rues, dans les confrontations, dans les moments de révolte, dans le cœur de tous-tes celleux qui luttent contre l’oppression et l’exploitation. Celleux qui ont perdu la vie dans la lutte pour la liberté vivent à jamais dans le cœur de la révolte sociale et de classe. Le feu reviendra réchauffer les cœurs de celleux qui ne sont plus là et de celleux qui ne peuvent pas lutter avec nous.

Utilisons la force que Kyriakos nous a laissée et la force que Marianna, Dimitra, Dimitris, Nikos et A.K. nous envoient de l’intérieur des geôles de la démocratie.

KYRIAKOS XYMITIRIS TOUJOURS PRÉSENT – LES CŒURS RÉVOLUTIONNAIRES BRÛLENT À JAMAIS

PAS TOUCHE AUX CAMARADES EMPRISONNÉ-ES – LIBERTÉ POUR TOUS-TES

Berlin assembly in memory of Kyriakos X. and in solidarity with the persecuted comrades in the Ampelokipoi-case

Réponse d’ana au texte Mauvaise herbe

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Déc 092024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le présent texte fait suite à la publication du texte Entre catéchisme révolutionnaire et masturbation idéologique et entend clarifier les positions de l’auteur drôlement représentées et comprises par la Mauvaise herbe.

Tout d’abord, contrairement à ce qu’en pense la Mauvaise herbe, mon texte ne les visait pas directement. Il est d’ailleurs faux que la Mauvaise herbe soit « le seul zine anticiv à Montréal », dans la mesure où, bien qu’elle constitue un des seuls, sinon le seul groupe à publier du contenu anticiv original à Montréal, les publications anticivs sont omniprésentes dans le large éventail de zines distribués à Montréal. En effet, il est même impensable d’imaginer une foire de zines à Montréal sans zine « critique du progrès et de la civilisation »–raccourci donné par la Mauvaise herbe pour définir les idées anticivs. Plutôt que de m’en prendre à la Mauvaise herbe, mon propos visait davantage à faire avancer ou au moins stimuler les réflexions anarchistes relatives aux enjeux liés à la technique, car ceux-ci traversent les dernières luttes menées par des anarchistes et suscitent un engouement qui ne cesse de se manifester au sein de la gauche radicale montréalaise.

Je vois dans les idées développées au sein de la famille des anarchismes verts bon nombre d’éléments pertinents pour comprendre le monde et suis surpris que la Mauvaise herbe ne l’ait pas souligné dans sa critique. À mon sens, la plus grande force des différentes branches de l’anarchisme vert est d’avoir souligné la pertinence de comprendre la technique non pas en tant qu’addition relativement aléatoire d’outils et d’innovations individuelles, mais comme un tout, un système qui amène avec lui des conséquences sociales sur l’organisation des sociétés humaines et qui porte de manière inévitable des conditions, des besoins qui orientent significativement le développement des sociétés et les innovations techniques. De ce fait, quiconque voudrait conserver le produit d’une société technicienne étatisée dans un processus révolutionnaire, voire accélérer le potentiel des forces productives, devra inévitablement se soumettre à une série de règles difficilement réconciliables avec les principes de l’anarchisme. Penser toute l’organisation et la coordination que permet l’État sans État est pour le moins épineux, mais cela constitue la mission historique de toutes les déclinaisons théoriques de l’anarchisme. Conformément à une lecture ellulienne de la technique, à mesure que s’installe le règne de la technique, soit l’intégration des outils individuels à un ensemble technique auto-référenciel et autonome, le processus révolutionnaire se complexifie d’au moins deux façons: d’une part puisqu’il rend le monde irrécupérable tel quel sans la reproduction de tous ses maux et, d’autre part, parce qu’il rend l’abandon de ce monde de plus en plus difficile sans l’émergence de catastrophes majeures. C’est sur cette dernière difficulté que j’ai tenté de travailler dans le cadre de mon premier article critiqué par la Mauvaise herbe.

Puisque la technique et les conditions sociales qu’elle apporte sont perçues comme absolument irréconciliables avec l’anarchie, les anarchistes verts soutiennent que, si nous sommes véritablement sincères envers un projet de société anarchiste, on ne peut se permettre de faire de compromis avec l’organisation sociétale ayant émergé de l’industrialisation. Contrairement à d’autres militant.es anarchistes, les anarchistes verts sont au moins honnêtes lorsqu’iels soutiennent que, si on veut conserver la médecine moderne ou un réseau ferroviaire développé, on peut difficilement se passer de mines et de certaines formes d’usines, même si leur choix en fin de compte est d’abandonner ces produits de l’industrialisation. Le coeur de mon propos est de dire que cette réflexion se tient et est cohérente théoriquement en soi, mais qu’elle sous-estime systématiquement toute la violence qu’elle implique et la force réactionnaire de la technique face à une telle posture, tout comme elle romantise une vie qui ne me semble pas souhaitable. En ce sens, ma principale critique à l’égard des formes plus radicales de l’anarchisme vert est leur incapacité la plus totale à réfléchir aux moyens que nous nous doterons collectivement pour assurer la survie des milliards d’humain.es dont l’existence repose directement sur la civilisation et ses déclinaisons techniques.

Il ne s’agit pas strictement de blâmer le messager, comme le soutient la Mauvaise herbe, puisqu’en l’occurrence le message, c’est le projet de société. Il y a une différence significative entre des ouvriers communistes qui sabotent les machines dans une usine et des anticivs qui font le même geste, même si les conséquences sont les mêmes, puisque cela s’inscrit dans une finalité totalement différente. Alors que les communistes ne souhaitent généralement pas vivre sans développement industriel, les anticivs oui. Les anarchistes verts qui ne sont pas prêt.es à assumer les conséquences de leurs projets et horizons politiques doivent être traité.es comme des politicien.nes.

À mon sens, une des conséquences les plus engageantes du développement technique et de l’industrialisation est la hausse démographique. En ayant permis une croissance démographique sans précédent dans l’histoire humaine (passant de 1 milliard d’individus en 1800 à plus de 8 milliards aujourd’hui), la technique nous a en quelque sorte lié.es à certaines formes d’organisation sociale. L’idée n’est pas de faire renaître un malthusianisme répugnant, mais plutôt de faire voir l’importance qu’a l’ampleur des civilisations humaines dans leurs orientations politiques et l’horizon de leurs possibles. Un anarchisme qui se borne à appeler constamment à un retour à l’arbre à palabre est voué à l’échec par son incapacité à penser une société aussi complexe et développée que les nôtres. Toute l’autorité qui découle de la technique s’expose dans son incompatibilité avec les formes les plus radicales de démocratie : comment espérer que l’ensemble des individus participant à la gigantesque chaîne de production puisse, à toutes les étapes de cette dernière, se prononcer en assemblée générale pour y lancer leurs avis sans que cela n’ait d’impact sur la productivité ? L’activité technique est peu soucieuse des autres facteurs que l’efficacité et, si l’on veut conserver une part de cette efficacité, nous devrons conserver une part de l’autorité imprégnée dans l’agencement social que nous tentons de nous réapproprier. Il faut évidemment se garder de faire équivaloir efficacité et autorité. Toutefois, j’ai la conviction qu’une volonté de maximisation de l’efficacité ne peut se passer d’autorité; voilà pourquoi j’ai préféré parler d’un parti a-technicien.

Il me faut aussi réitérer que les nuances qui différencient les branches de l’anarchisme vert sont constamment surévaluées. En fait, trop insister sur les différences entre les anti-tech, les anticivs et les primitivistes revient souvent à s’enfarger dans les fleurs du tapis. Cela a surtout comme principal avantage de permettre aux anarchistes verts de s’acheter un passe-droit en renvoyant la balle à d’autres branches théoriques lorsqu’iels sont critiqué.es, alors que toutes les branches de l’anarchisme vert partagent des fondements théoriques communs, peut-être à l’exception de l’écologie sociale, qui constitue un cas à part, ce que j’avais déjà souligné. En ce qui a trait à la pratique, les similitudes entre les différentes branches de l’anarchisme vert sont encore plus saillantes. On a pu rire de mes caricatures de la pratique anarchiste anticivilisationnelle, mais il n’en demeure pas moins que les exemples donnés par la Mauvaise herbe de la pratique anarchiste verte à Montréal ne constituent en rien une pratique proprement anticiv, mais bien une pratique anarchiste! Il est assez rigolo de se faire rappeler que l’imprimerie a permis l’impression de livres racistes et antiféministes tout en me soulignant que la pratique des anticivs à Montréal est de s’impliquer dans une bibliothèque, dans un projet de librairie et dans la publication de zines…

Première ligne n’a certainement pas réglé la question de la théorie et de la pratique anarchistes et nous n’avons jamais eu cette prétention. Nous continuons à puiser dans l’histoire des mouvements révolutionnaires communistes et anarchistes pour nous inspirer et stimuler notre praxis. Or, s’il est une chose certaine, c’est que nos réponses aux faiblesses théoriques et pratiques de l’anarchisme vert illustrées ci-dessus ne se posent jamais en termes léninistes. Lorsque j’abordais l’État [rayé] et sa qualité d’a-technicien, j’appelais à réfléchir non pas un État ouvrier, mais une forme d’organisation sociale qui n’est pas l’État, qui n’est pas le gouvernement, qui n’est pas la bureaucratie, qui n’est pas la police ni les prisons, mais qui permet tout de même d’assurer une vie meilleure aux individus, de favoriser l’émergence de formes de coordination nécessaires pour lutter contre les changements climatiques, éviter la famine et vaincre les puissances capitalistes étatisées qui voudront empêcher notre processus d’émancipation. Lorsque j’abordais le parti, je l’abordais dans sa définition de « camp » davantage que dans sa déclinaison léniniste. De toute manière, un parti ou un État fidèles aux principes léninistes ainsi qu’à leurs legs historiques ne peuvent être autre chose que des organes techniciens en ce qu’ils sont fondés et sont constamment légitimés par leur capacité à tout rationaliser, tout organiser, tout imposer et tout systématiser conformément à leur planification. Un parti léniniste qui rejetterait sa vocation technicienne serait un très mauvais parti léniniste !

Lorsque je fais référence au parti et à l’État a-techniciens, j’évoque des formes d’organisation qui rejettent l’impératif d’efficacité comme principale préoccupation, non pas parce que l’efficacité est une mauvaise chose en soi, mais parce que je suis d’accord avec les anarchistes verts lorsqu’iels affirment que le parti de l’efficacité à tout prix est nécessairement irréconciliable avec le parti de l’anarchie.

Longue vie au parti anarchiste !

Ana

À Montréal, la police bloque les antifascistes… pour permettre aux adeptes de black metal de célébrer les exploits militaires des nazis

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Déc 032024
 

De Montréal Antifasciste

Montréal, le 30 novembre 2024 — Hier soir avait lieu le deuxième des trois soirées du festival black metal de la Messe des Morts, au théâtre Paradoxe, dans le quartier Ville-Émard de Montréal. À cette occasion, une manifestation antifasciste a été organisée pour dénoncer la complaisance chronique du festival et de nombreux adeptes du genre à l’égard du courant NSBM (national socialist black metal), ou néonazi, qui traverse ce milieu, et plus particulièrement la présence dans la programmation 2024 du festival d’au moins quatre groupes liés à ce courant par leurs thématiques, leurs affiliations ou leurs collaborations.

Suite à la campagne de pression exercée sur le promoteur, Sepulchral Productions, et le locateur de la salle, le groupe Paradoxe, trois des groupes problématiques au programme, Horna, Sargeist et Chamber of Unlight — soit ceux dont les liens avec le NSBM sont les plus clairs — ont été refusés de territoire au Canada en raison d’un signalement de menace à la sécurité nationale, si l’on doit en croire le communiqué du promoteur. Deux autres groupes, Conifère et Phobocosm, s’étaient désistés de la programmation dans les jours précédant le festival, pour des raisons « évidentes » et « personnelles », respectivement.

Toutefois, le groupe suédois Marduk, dont nous avons relevé les obsessions thématiques pour les exploits militaires des SS et de la Wehrmacht durant la Deuxième Guerre mondiale, a non seulement pu jouer ses concerts prévus, mais a en plus remplacé au pied levé les groupes absents, montant sur scène les trois soirs du festival.

À l’extérieur du théâtre, au point culminant d’une campagne soutenue de dénonciation et de mobilisation initiée plusieurs semaines auparavant, environ 200 personnes ont répondu à l’appel et se sont jointes à la manifestation organisée par le collectif Montréal Antifasciste. Une foule diversifiée et combative était au rendez-vous, comptant des résident·es du quartier, des organismes communautaires du Sud-Ouest et plusieurs contingents autonomes formés, notamment, derrière les bannières du SITT-IWW et de la section locale de Voix juives indépendantes.

Une masse de porcs pour la messe des morts…

Malheureusement, la manifestation a été dès le départ paralysée et encadrée par un dispositif policier absolument démesuré : plusieurs centaines d’agents à pied, à vélo, en voiture et à cheval, répartis sur deux pâtés de maisons, formant un périmètre étanche tout autour du théâtre. Malgré qu’une cinquantaine de camarades soit parvenue à déjouer temporairement ce dispositif, celui-ci s’est avéré beaucoup trop imposant pour que nous puissions le défier efficacement ou durablement. La manifestation a donc été gelée sur place sur le boulevard Monk, à moins de 100 mètres du théâtre, vers 17 h 45. Les policiers ont ensuite érigé un point de contrôle plus au sud et opéré un tri au faciès pour diriger les festivaliers sur une rue parallèle de manière à contourner le périmètre d’insécurité et rejoindre l’entrée du théâtre. On peut dire que les policiers, ce soir-là, ont littéralement fait le jeu des fascistes. Fait à noter, de nombreux membres du SPVM placés en première ligne portaient l’écusson « Thin Blue Line », un signe de reconnaissance d’extrême droite dont l’utilisation est découragée, mais pas encore interdite par le service.

Autre fait cocasse, la mascotte stéroïdée du milieu néonazi local s’est présentée vers 18 h, juste pour « voir notre petit rassemblement ». Après cinq minutes d’un face à face tendu, il est reparti la queue entre les jambes. Dans les circonstances, une altercation physique aurait inévitablement déclenché une brutale intervention policière, laquelle aurait entraîné une fin désastreuse de la manifestation. Nous félicitons nos camarades d’avoir su garder leur sang-froid devant cette flagrante provocation.

(À ce propos, un message aux politiciens [et aux médias] qui hallucinent de l’antisémitisme dans chaque manifestation de solidarité avec la Palestine : les vrais antisémites, les foutus néonazis, sont là tout juste sous vos yeux, mais ceux-là, vous préférez envoyer vos chiens enragés pour les protéger.)

Après une heure sur place à scander des slogans antifascistes (« Siamo tutti antifascisti! », « Ville-Émard en a marre, des fachos et des bâtards! »), constatant que nous ne pourrions rien accomplir de plus en restant dans cette souricière étanche, le groupe est parti en manifestation vers le sud sur le boulevard Monk. Le SPVM a alors étroitement flanqué le cortège d’un peloton d’antiémeutes de chaque côté. À une centaine de mètres de l’édicule du métro Monk, un commandant de peloton, irrité par les remontrances légitimes d’un camarade, a inexplicablement décidé de mener ses hommes dans une violente charge contre la tête du cortège, à coups de bâtons et de boucliers, en plus de décharger libéralement une bonbonne de poivre. Histoire de bien faire comprendre qui est le boss, vous voyez! La manifestation s’est ensuite dispersée dans le métro, sous l’œil belliqueux des antiémeutes.

Le collectif Montréal Antifasciste tient à remercier chaleureusement toutes les personnes et les organisations qui ont participé à la campagne de dénonciation et de mobilisation.

Un bilan de campagne positif

Comme nous l’avions expliqué dans notre article publié le 27 octobre dernier, la communauté antifasciste de Montréal n’avait pas cru bon de monter une campagne de dénonciation contre la Messe des Morts dans les dernières années, comme elle l’avait fait en 2016, car la programmation ne présentait aucun groupe particulièrement problématique. Celle de 2024, au contraire, se présentait comme une provocation.

Au début d’octobre, nous avions communiqué avec l’administration du Théâtre Paradoxe (qui relève d’une entreprise d’économie sociale) pour l’encourager à prendre les mesures nécessaires afin d’empêcher les groupes en question de se produire dans son enceinte. Malheureusement, tous nos efforts diplomatiques n’ont pas abouti, l’administration du théâtre se disant captive d’un contrat avec le promoteur de la Messe des Morts, qui, dans tous les cas, est le véritable responsable de ce fiasco grotesque. Nous n’avons donc eu d’autre choix que de tenir notre promesse d’enchaîner avec une manifestation en marge du festival.

Pivot : « Le collectif Montréal antifasciste dénonce un festival de musique black métal »
La Presse : « Tirs groupés contre un festival de black métal  »

Quoi qu’on puisse dire des événements de vendredi soir, absolument dominés par le SPVM, nous estimons avoir atteint les objectifs de la campagne plus largement :

  • deux des quatre groupes visés, les plus proches du réseau NSBM, n’ont pas pu jouer au festival ;
  • nous avons efficacement alerté la communauté à une situation problématique ; tout particulièrement l’administration du Théâtre Paradoxe qui, manifestement, connaissait mal le vampire qu’elle avait invité chez elle ;
  • nous avons révélé les contradictions flagrantes qui traversent le milieu du black metal et causé des frictions salutaires entre les adeptes complaisant·es et les fans antiracistes du genre ;
  • nous avons entraîné des conséquences économiques majeures pour le promoteur du festival, dont les activités au fil des ans dénotent une sympathie certaine pour le NSBM ;

En fin de compte, nous dressons un bilan positif de cette campagne de dénonciation et de mobilisation. Dans les prochains mois, nous allons maintenir la communication avec l’administration du Théâtre Paradoxe pour faire en sorte que l’édition 2024 du festival soit la dernière qui ait lieu dans cette salle. Nous allons également maintenir la pression sur le promoteur du Festival, qui a encore une fois donné la preuve de sa complaisance à l’égard d’une idéologie haineuse et de ses manifestations dans le genre black metal, malgré ses prétentions à la neutralité politique.

Et bien entendu, nous allons continuer à exercer une veille constante pour que Montréal reste, résolument, antifasciste.

— Le collectif Montréal Antifasciste

Lettre ouverte du Collectif Estamos Aquí

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Nov 292024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

En réponse à l’attitude des médias face à la manifestation du vendredi 22 novembre 2024 à Montréal

Si nous écrivons ces lignes aujourd’hui, c’est parce que depuis plusieurs jours, les médias s’attardent sans fin sur des vitres brisées et de la peinture renversée à la suite de la manifestation contre l’OTAN de vendredi dernier. Cette obsession pour la destruction de biens matériels occulte pourtant une question beaucoup plus fondamentale : pourquoi la colère explose-t-elle de cette manière ?

Là où les médias se concentrent sur des objets inanimés, ils négligent une réponse émotionnelle bien plus complexe: cette violence n’est pas gratuite. Elle symbolise un cri d’impuissance face à des vies humaines anéanties, des mémoires effacées et des douleurs persistantes qui, loin d’être entendues, sont réduites à des statistiques ou à des faits isolés. Le débat ne devrait pas se limiter aux vitres brisées, mais s’interroger sur ce qui motive ce geste désespéré :  une détresse, un cri de révolte face à une violence insidieuse et omniprésente.

Nous, membres du Colectivo Estamos Aquí, sommes allés à cette manifestation pour exprimer une colère légitime : celle des survivant.e.s d’une dictature militaire au Guatemala, ayant causé plus de 250 000 morts, 45 000 disparu.e.s et détruit des centaines de communautés autochtones. C’est cette mémoire-là que nous venions défendre. Une mémoire que les autorités des Amériques et de l’Europe semblent vouloir reléguer au second plan, sous prétexte d’enjeux politiques et internationaux trop complexes pour la populace. Mais qu’en est-il de l’intégrité des personnes colonisées, déplacées, tuées ? De leurs émotions et de leurs traumatismes, de leurs enjeux à euxles ? Cette violence-là, celle des opprimés, semble avoir été normalisée, voire oubliée.

Les luttes anticoloniales, qu’elles se situent en Amérique Latine ou ailleurs, sont toutes liées par des racines communes : exploitation, domination et déshumanisation. Ces luttes, malgré la diversité de leurs formes et de leurs contextes, s’attaquent toutes à un système global d’injustice et de répression. 

Pourtant, les médias préfèrent détourner l’attention des causes profondes et se focaliser sur les dégâts matériels. Ce faisant, ils minimisent la violence d’un système qui détruit les vies humaines au profit decommodités. C’est comme si, quelque part, les rôles s’étaient inversés et que ce sont désormais les objets — et non les êtres humains — qui incarnaient l’âme du monde.

Dans cette hiérarchie des valeurs, où les possessions sont élevées au rang suprême, les êtres humains sont peu à peu réduits à de simples fonctions : celles de producteurs, de consommateurs, d’outils du capitalisme. La véritable violence, ici, ce n’est pas la casse de vitrines, mais le mépris systématique des vies humaines.

Partout, les peuples autochtones sont réduits à des symboles exotiques ou des ressources exploitables. Leurs terres sont pillées, leurs cultures marginalisées, et leurs voix étouffées. Ce traitement déshumanisant reflète une vision coloniale persistante, où la dignité des êtres humains est niée pour justifier l’exploitation des ressources.

On nous dit que la violence n’a pas sa place. Pourtant, face à une violence institutionnelle d’une force et d’une ampleur monstrueuse, la question mérite d’être posée : la violence n’est-elle pas parfois la seule réponse possible ?

L’Insoumise, DIRA et Les Révoltes demandent de l’aide à la communauté anarchiste

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Nov 292024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Une campagne de financement a été lancée durant les 20 ans de la librairie L’Insoumise. Les groupes qui occupent les trois étages du 2033-2035 boul. Saint-Laurent, que les libertaires ont acheté en 1983, veulent assurer la pérennité du plus vieil espace anarchiste de Montréal. Un appel, publié sur le site diffusionlibertaire.org, explique les rénovations que nécessitent la bâtisse. L’AEELI, qui gère le bâtiment, ne peut pas se permettre le coûts des travaux, évalués à plus de 200 000 $.

« Pour que le 2033-2035 boulevard Saint-Laurent demeure un centre permanent, accueillant et central pour le milieu anarchiste montréalais, il faut aujourd’hui effectuer les travaux nécessaires à sa conservation et à son rayonnement. Le bâtiment actuel a besoin de beaucoup d’amour et de travaux majeurs. La façade, la vitrine et le mur arrière du bâtiment, les fenêtres du deuxième et du troisième étage ainsi que la salle de bain de la librairie nécessitent d’importantes rénovations », écrit-on sur le site Web de la campagne.

Que celleux qui peuvent aider ce lieu accueillant des militant·e·s anarchistes depuis des générations le fassent.

Pour donner : diffusionlibertaire.org