Montréal Contre-information
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Kevin a été expulsé

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Oct 112024
 

De Solidarité sans frontières

Kevin, nous sommes profondément désolés qu’après une vie marquée par la violence d’État, tu aies été expulsé. Nous avions le potentiel d’arrêter cette déportation violente, mais nous n’avons pas été suffisamment présents. Comme mouvement, nous devons faire mieux.

Dimanche matin, Kevin a été expulsé vers Haïti. En raison d’une certaine attention du public, le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a examiné son dossier, mais a refusé d’intervenir.

Kevin est arrivé au Canada à l’âge de trois ans et a été rapidement placé dans le système de “protection” de l’enfance. Il a été maltraité et traumatisé par ce système et en souffrira les conséquences pour le reste de sa vie. Une de ces conséquences a été sa criminalisation et son expérience du système pénal raciste, anti-Noir et colonial. Non satisfait de l’incarcération de cet homme noir, l’État canadien a ensuite entamé des procédures pour l’expulser vers Haïti, un pays auquel il a peu de liens, étant parti à l’âge de trois ans. De plus, après des siècles d’interférence impériale du Nord, Haïti est aujourd’hui tellement instable que même le Canada a suspendu les déportations vers ce pays – sauf, bien sûr, pour les personnes qu’il a criminalisées. Ainsi, Kevin a été contraint de quitter son foyer et a été expulsé vers Haïti dimanche matin.

En vertu des lois et politiques d’immigration actuelles, il est pratiquement impossible pour lui de revenir légalement au Canada. Même si, par miracle, il y parvient, cela prendra un minimum de cinq ans.

Nous devons continuer à lutter contre ce système raciste et suprémaciste blanc qui gagne des points électoraux aux dépens des plus vulnérables et marginalisés dans le système. Et nous devons devenir plus forts – car c’est ce qui est en jeu.

Une manifestation en solidarité avec Gaza fracasse des dizaines de vitrines et lance des cocktails molotov vers la police

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Oct 012024
 

De Clash Mtl

Une manif pour la Palestine a pris d’assaut l’Université Concordia dimanche soir. Plusieurs vitrines de commerces de luxe sur la rue Sainte-Catherine ont également été fracassées. La police a été tenue à distance par des jets de cocktails molotov.

Contre l’électrification du désastre

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Sep 292024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Non à la filière batterie !

Pour souligner la journée de manifestations Pour la suite du monde du 27 septembre 2024, nous avons déployé, tôt ce matin, une bannière devant les bureaux de Nouveau Monde Graphite. Cette entreprise s’apprête à creuser la plus grande mine de graphite à ciel ouvert en Amérique du Nord, à quelques kilomètres du village de Saint-Michel-des-Saints dans Lanaudière. Si notre monde doit avoir une suite, il ne la trouvera certainement pas dans le Nouveau monde d’extractivisme vert et de destruction électrifiée proposé par cette entreprise.

La filière batterie, soutenue par des investissements publics massifs, s’étend de l’extraction des ressources jusqu’à la production d’unités manufacturées. Son annonce grand bruit a provoqué une véritable ruée vers l’or. Les claims et les projets miniers se sont multipliés sur le territoire – de l’Abitibi à la Gaspésie, en passant par l’Outaouais, Lanaudière et le Nord-du-Québec – dans le but d’extraire les ressources dites stratégiques à la production des composantes de batterie. En parallèle, les entreprises sont invitées à s’installer sur le territoire et à profiter de l’accès aux matières premières, appuyées par des subventions étatiques et des tarifs hydroélectriques réduits – de la méga-usine de Northvolt au complexe industriel de Bécancour.

Ce Nouveau monde du graphite n’a pourtant rien de nouveau. À travers le discours de la «transition énergétique», l’État colonial québécois a su se renouveler et sauver in extremis l’industrie automobile nord-américaine. Sous couvert d’ambitions nobles en faveur d’une transition verte, nous devons plutôt y voir une fausse tentative de prendre au sérieux la catastrophe en cours et une manière de faire du Québec un nouveau pôle d’attraction pour des capitaux étrangers. On voudrait nous faire croire que pour se sortir de la catastrophe environnementale il nous faudrait ouvrir des mines toujours plus loin, multiplier les usines et décupler la production d’électricité pour alimenter ces projets. Le pétrole et la batterie sont pourtant les deux faces de la même pièce : celle d’un monde bâtit autour de l’extractivisme, du profit et de la surconsommation. Ce sont l’industrie automobile et l’étalement urbain qui doivent être radicalement remis en question, pas uniquement les énergies fossiles. Face au mensonge de la transition énergétique – qui voudrait nous inciter à continuer à extraire, produire et consommer – nous opposons : c’est le modèle capitaliste et colonial qui est responsable du désastre écologique qui attend les futures générations et la solution passe nécessairement par une transformation drastique de nos modes de vie.

Partout où ces mégaprojets miniers et industriels naissent, nous y voyons une destruction des territoires, la pollution des nappes phréatiques et des bassins versants, ainsi que des émanations de poussières dangereuses pour les habitant-es, la faune et la flore. Nous y voyons un saccage du vivant au profit de l’enrichissement. Nous y voyons une course effrénée vers l’épuisement des ressources et une avancée de l’État colonial sur des territoires non cédés.

Ce qui nous tue, nous sommes en droit de le défaire. Contre l’expansion de cette entreprise tentaculaire, nous devons bâtir un réseau de résistance – unir et lier les luttes locales en leur permettant de résonner entre elles et de s’amplifier. Ne laissons pas ces entreprises écocidaires accaparer les territoires et détruire les forêts, polluer les rivières et tuer les êtres qui les habitent. Ne laissons pas les fausses prétentions environnementales de l’État et des entreprises vider les sols et multiplier les profits.

Pour la suite du monde, mais surtout pour la fin de celui-ci.

Discussions anti-répression #1 : se préparer à la surveillance physique

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Sep 272024
 

Du No Trace Project

Le No Trace Project lance une nouvelle initiative, les discussions anti-répression, pour encourager les échanges autour de sujets en lien avec la surveillance et la sécurité, au sein de et entre les réseaux anarchistes informels, à un niveau international. On pense que de nombreuses pratiques d’anti-répression sont plus efficaces quand elles sont mises en place à l’échelle d’un réseau, plutôt que seulement par des groupes affinitaires spécifiques.

Les discussions anti-répression vont être une série de sessions, chacune sur un sujet différent, chacune durant trois mois. Pendant une session, les participant·e·s sont invité·e·s à former des groupes de travail locaux avec des personnes de confiance pour discuter du sujet de la session — on fournit des ressources et des points de discussions pour aider à démarrer ces discussions. À la fin d’une session, un tchat en ligne international a lieu, où les participant·e·s peuvent se retrouver anonymement pour partager leurs idées et conclusions. Après une session, ses résultats sont publiés sur le site web du No Trace Project, y compris tout contenu contribué par les groupes de travail et un résumé du tchat.

La première session, les discussions anti-répression #1, vont aborder le fait de se préparer à la surveillance physique et auront lieu en octobre, novembre, et décembre 2024, et le tchat en ligne le 4 janvier 2025. Les résultats seront publiés ici.

Surveillance physique

Ces dernières décennies, les capacités de surveillance des acteurs étatiques se sont grandement diversifiées, notamment grâce à de nouvelles avancées technologiques comme la vidéosurveillance, les téléphones portables et les analyses ADN. Malgré cela, la surveillance physique — l’observation directe de personnes ou d’activités dans le but d’obtenir des informations — est toujours largement utilisée par des acteurs étatiques, en particulier dans les cas où d’autres techniques de surveillance ne sont pas efficaces. Notre Bibliothèque de menaces référence des exemples d’utilisation de la surveillance physique contre des anarchistes.

On pense que, dans des contextes où l’État enquête sur des actions directes anarchistes à fort impact — par exemple dans une ville où un incendie volontaire a récemment eu lieu et a été revendiqué sur des sites web anarchistes — il est probable qu’il emploie certaines techniques de surveillance physique. On pense aussi que dans de nombreux contextes, les anarchistes ne se préparent pas suffisamment au risque de surveillance physique. Se préparer à la surveillance physique n’est pas évident, cela demande de développer des compétences spécifiques, mais c’est possible, et c’est la seule chose qui pourra vous aider si les flics vous suivent lorsque vous vous rendez à un rendez-vous sensible ou une action.

Groupes de travail locaux

On invite les participant·e·s à former des groupes de travail locaux pour discuter du sujet de la session, d’octobre à décembre 2024. Pendant la session, s’ils le souhaitent, les groupes de travail peuvent nous envoyer tout contenu qu’ils jugent utile à la discussion. On aujoutera ce contenu aux résultats de la session où les autres groupes pourront le consulter.

On conseille aux groupes de travail de lire les ressources suivantes :

  • La brochure Maßnahmen gegen Observation (Mesures contre la surveillance, en allemand et anglais) pour une vue d’ensemble des techniques de surveillance physique utilisées par la police dans des zones urbaines, avec des exemples en provenance d’Allemagne.
  • Le livre The Theory of Covert Surveillance (La théorie de la surveillance cachée, en anglais) pour une vue d’ensemble plus complète des techniques de surveillance physique utilisées par les détectives privés (et la plupart des unités de police), avec des exemples en provenance du Royaume-Uni.
  • Le livre Surveillance Countermeasures (Mesures contre la surveillance, en anglais) pour une vue d’ensemble complète des contre-mesures à la surveillance physique : la détection de surveillance (y compris la contre-surveillance) et l’anti-surveillance. Une fois que vous comprenez la logique des techniques de surveillance physique de l’ennemi, on conseille fortement ce livre pour commencer à apprendre des contre-mesures que vous pourrez appliquer dans votre vie et vos projets.
  • D’autres ressources sont consultables sur notre site web.

Et on propose les points de discussion suivants, qu’on invite les groupes de travail à compléter avec leurs propres points :

  • Parmi les ressources conseillées, qu’est-ce qui a été difficile à comprendre ou mettre en pratique ?
  • Comment est-ce qu’on peut se soutenir les un·e·s les autres dans le développement et la mise en pratique de contre-mesures à la surveillance physique ?
  • Si on détecte de la surveillance physique, quelles activités ou projets est-ce qu’on voudrait continuer et lesquels est-ce qu’on voudrait mettre en pause ? Si on arrête de voir des ami·e·s pour empêcher une opération de surveillance de cartographier notre réseau social, comment est-ce que notre réseau peut aider à ce qu’on ne se sente pas isolé·e ?
  • Si on détecte de la surveillance physique, comment est-ce qu’on peut en parler à notre réseau d’une manière qui n’alerte pas l’opération de surveillance qu’elle a été détectée ? Comment en parler sans tomber dans la paranoïa ?

Tchat en ligne international

Un tchat en ligne international aura lieu le 4 janvier 2025. Il sera ouvert à tou·te·s, et on demande donc à ce que les participant·e·s n’y partagent pas d’informations identifiantes et n’y discutent pas de quoi que ce soit qui ne devrait pas être rendu public. Le tchat sera limité aux messages textuels (pas d’audio ou de vidéo). Les discussions auront lieu en anglais, avec une traduction en temps réel disponible vers et depuis le français et l’espagnol — merci de prendre contact avec nous si vous pouvez aider à traduire en temps réel dans ces langues ou dans d’autres.

Pour savoir comment rejoindre le tchat, voir ici.

Communiqué final du Festival International du théâtre anarchiste de Montréal

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Sep 272024
 

Du Festival international du théâtre anarchiste de Montréal

Après 18 ans d’existence, le collectif du Festival International du théatre anarchiste de Montréal a pris la décision de mettre fin à ses activités.

Merci à tous et toutes les artistes, aux bénévoles, aux anciens membres du collectif et au public pour sa présence, sa contribution et son support durant toutes ces années.

Notre festival s’est tenu toujours bénévolement et sans aucune aide gouvernementale.

Si d’autres anarchistes souhaitent mettre sur pied un autre festival nous serons heureux et heureuses de les assister.

Les membres du collectif du FITAM

Invitation de l’État à la Révolte!

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Sep 032024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Cette fin de semaine qui vient, la Municipalité d’Eastman, Québécor, Hydro-Québec, le reste du gouvernment du Québec et le Conseil des Arts du Canada vous invite à vous joindre à la Révolte !

Oui c’est pas un canular, mais bien le thème officiel de ces Correspondances d’Eastman, avec une panoplie de gentils écrivain-es, intellols et artisses de la haute société, qui nous chanteront sans doute leurs tentatives pitoyables de récupérer les beaux moments que nous avions passé ensemble (en présentiel ou à distance) à brûler des poubelles et parfois des chars dans les rues, à saboter des opérations de l’industrie écocidaire, à bloquer des trains et des oléoducs, à dénoncer des mecs abuseurs de notre entourage, à attaquer des grosses mardes de l’immobilier, comme d’ailleurs les grosses mardes en charge du gouvernment du Québec (salut à toi, Camarade Legault) et bien entendu ceux du Conseil municipal (de Eastman ou ailleurs).

Visiblement même le gouvernement et sa myriade d’institutions qu’il parraine se voit forcé de reconnaître ici que leur société vaut plus la peine d’être vécue… que le temps de la Révolte est revenu.

Et il y a en effet plusieurs terrains de stationnements à travers le village et ses environs que le gratin s’empresseront de remplir de leurs beaux chars de l’année et leurs superdutys. Puis une myriade de chalets de luxe et autres développements immobiliers -souvent laissés vides le plus clair de l’année- contribuant graduellement à la destruction d’écosystèmes et à la pollution d’hycrocarbures. Aussi pas mal de restos/bistros bien bobos, à commencer par leur Cabaret de banlieusards de marde.

Et si jamais vous vous sentez pas dedans pour des attaques, bien il est bon de savoir que (soi-disant) le courrier déposé dans les boîtes rouges des Correspondances sera affranchi au frais des Correspondances, peu importe la destination du courrier, or ça peut être une occasion opportune d’envoyer des lettres aux prisonnier-ères que vous chérissez. Autant que possible essayez de pas venir en char par contre, car c’est pas assuré que le vôtre va pas écoper aussi!

Sur les lieux:

Eastman est cet endroit magique… plutôt notoire, bien connu des gens dans le sud du Québec qui sortent parfois de leur patelin pour voyager sur la 112 ou l’autoroute 10 entre Montréal et Sherbrooke. Juste à côté du Parc du Mont Orford. Une de ces colonies de la petite bourgeoisie libérale (et moins libérale) de milieu rural; un autre Sutton, ou Bic, ou Waterville, ou Val David… mais avec ses propres cliques de petit bourgeois professionels, les vampires de l’immobilier et autres artisses de renom et bien connectés. Mais c’est pas qu’Eastman qui fait cette jolie communauté, mais les enclaves bourgeoises des environs, Orford-sur-le-Lac, Stukely, les Boltons et puis les Communes de chalets de bord de lac. Des opportunités à perte de vue!

Soit, juste pour votre info… si jamais le coeur vous en dit.

Rad Pride 2024 : Comment une manif de nuit a vaincu le SPVM dans le Village

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Août 252024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le dimanche 10 août avait lieu la deuxième édition annuelle de la Rad Pride. Plus de 250 personnes se sont rassemblées au métro Papineau, les cagoules roses se mêlant aux black blocs et à nos tenues de manif les plus gaies. Sous les cris de ralliement « No Pride in genocide “ et ” Queerness is resistance », la marche s’est mise en branle sur Sainte-Catherine. Aujourd’hui, deux semaines plus tard, nous voulons faire un retour sur cette soirée d’un point de vue tactique.

Sur les bannières latérales

Le conflit entre les bannières de côté renforcées et les « flics de côté » est devenu un pilier des manifestations combatives de Montréal. Les bannières renforcées de Montréal sont des bannières avec un cadre en bois, maintenues par des poignées de portes vissées, utilisées pour protéger contre les charges des flics anti-émeutes et les coups de matraques. Au cours de l’été, les terrasses et les foules obstruant souvent les trottoirs, les policiers ont apparemment reçu l’ordre d’entrer dans la rue aux côtés des manifestantes en marche. Il est essentiel de montrer aux policiers que cette provocation est une grave erreur. La multiplication des équipes de banderoles latérales renforcées peut être l’une des meilleures réponses, mais il est important de savoir où ces équipes se positionnent et comment les autres dans la foule les complètent.

Lors de la Rad Pride, une seule banderole latérale renforcée a pris position à l’avant, dans le coin gauche de la marche, et la situation a rapidement dégénéré en affrontement. Après que les flics de côté ont commencé à pousser la bannière et que la bannière a refusé de céder, les flics se sont retrouvés coincés contre un muret de la terrasse. Ils ont commencé à frapper les gens avec des matraques. La hampe d’un.e participant.e à la manifestation a été utilisée pour frapper un policier à la tête depuis l’arrière de la banderole. Malheureusement, la position de la bannière de côté à l’avant a permis de la couper facilement du reste de la foule, et avec suffisamment de gaz poivré et de coups de matraque, le groupe autour de la bannière a dû se disperser dans une mêlée chaotique qui a renversé plusieurs tables sur une terrasse et a conduit à deux arrestations.

La décision de ne pas déplacer la bannière renforcée avec plus de fluidité a conduit les anarchistes, d’un côté de la banderole, et la police, de l’autre, à se retrancher dans leurs positions. Une lutte acharnée s’ensuivit. Dans une telle situation, l’un des deux camps sera repoussé et sa position sera compromise. Il aurait peut-être été possible d’encadrer la police de tous les côtés alors que les policiers concentraient leurs forces pour repousser la banderole. Mais sans la détermination, le nombre ou la capacité d’utiliser les positions retranchées à notre avantage, nous bénéficierons souvent bien plus en encourageant une banderole renforcée à se déplacer avec plus de liberté, sans s’engager à un endroit spécifique de la manifestation (en particulier à l’avant ou à l’arrière, où elle est la plus isolée). Cette approche complète l’un des principaux avantages des combattant.e.s de rue face à un ennemi aussi puissant que la police : la capacité des militantes à attaquer et à battre en retraite, à utiliser l’élément de surprise, à se disperser et à se reformer.

Une marche sans tête

Le SPVM espérait peut-être que l’attaque de l’avant de la marche entraînerait la dispersion de toute la foule, mais il avait encore une longue nuit devant lui. Des manifestant.e.s plus expérimenté.e.s ont improvisé une nouvelle équipe de bannière à l’avant, ont encouragé la foule à se serrer les coudes et ont rapidement fait une boucle vers Sainte-Catherine. 

Il était évident que le SPVM voulait éviter le cauchemar des relations publiques que représente le gazage des foules de fêtards dans le Village gai pendant la Fierté. Puisque ces foules étaient fortement concentrées sur Sainte-Catherine, la manifestation a pu éviter la dispersion en restant sur cette rue. À plusieurs reprises, les flics anti-émeute ont formé des lignes bloquant notre chemin vers l’avant et vers le sud ; à chaque fois, plutôt que de tourner vers le nord à partir de Sainte-Catherine, la manif a tourné sur ses talons et a fait marche arrière, avec plusieurs bannières capables de se substituer à la nouvelle tête de file.

Ce jeu de ping-pong a donné aux manifestant.e.s de multiples occasions d’agir contre la poignée de cibles le long de notre itinéraire. Des vitres ont été brisées à la RBC, à la BMO, dans un bureau de Remax et chez Starbucks. Ce dernier a été attaqué à plusieurs reprises sur au moins trois passages distincts de la foule. Après le premier affrontement, il a fallu près d’une demi-heure aux flics pour rétablir les unités sur les côtés, nous montrant qu’un élément ouvertement conflictuel dans la foule peut fonctionner comme une diversion, créant de l’espace et du temps pour des groupes plus orientés vers la destruction.

Au fur et à mesure que la nuit avançait, l’ambiance devenait de plus en plus festive. Vers 23h, la manifestation était devenue un party dansant réunissant encore plus d’une centaine de personnes, sous le regard d’une ligne de policiers anti-émeute bien équipés. Faire des autorités la risée de toustes est une signature des mouvements de résistance de masse qui ont réussi à travers l’histoire, et il ne faut surtout pas négliger le potentiel de ridiculiser le SPVM en particulier. La victoire de la soirée a été couronnée lorsque les policiers anti-émeute se sont retirés et ont regagné leurs fourgonnettes, et que la foule a chanté « We Are the Champions ».

Ce type de conclusion est tout simplement extrêmement rare pour les manifestations destructrices dans cette ville. C’est avant tout le résultat de la détermination et de l’intrépidité des manifestant.e.s.

Frontenac Active Club : les « activistes » du renouveau néonazi au Québec

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Août 212024
 

De Montréal Antifasciste

Le 8 décembre 2023, la Gendarmerie royale du Canada annonçait avoir arrêté deux Ontariens, Matthew Althorpe et Kristoffer Nippak, et porté contre eux un certain nombre d’accusations découlant de leurs activités au sein de divers projets à caractère néonazi implantés en Ontario. Au premier chef, les deux hommes sont accusés de « participation aux activités d’un groupe terroriste », soit le réseau Atomwaffen Division, organisation classée comme terroriste au Canada. Dans son communiqué la GRC évoque également deux projets moins bien connus : le Terrorgram Collective et Active Club Canada. Le premier y est décrit comme « un groupe de chaînes sur Telegram en faveur de l’idéologie néofasciste qui publient des guides sur les moyens de se livrer à des actes de violence à caractère racial ». Active Club y est quant à lui présenté ainsi :

« Le réseau de l’Active Club est formé de cellules décentralisées de groupes néonazis et de suprématie blanche, qui sont actifs dans bien des États aux États-Unis et qui ont des chapitres ailleurs dans le monde, comme au Canada. Le réseau a été créé en janvier 2021 et préconise le recours aux arts martiaux mixtes pour combattre ce qu’il dit être un système qui cible la race blanche. Il encourage aussi le développement d’un esprit guerrier pour se préparer à la guerre raciale qui viendra. »

Active Club Canada, dont font partie les deux accusés, se présente donc comme un pôle régional du réseau Active Club international.

Quelques jours seulement avant ces arrestations, le 1er décembre, Vice News avait fait paraître un exposé détaillé du journaliste indépendant Mack Lamoureux sur Kristoffer Nippak et son rôle clé au sein du réseau Active Club au Canada, en particulier dans la région d’Ottawa. Dans son article, Lamoureux fait état d’une section régionale au Québec, mais jusqu’à présent, ce groupuscule local n’avait toujours pas fait l’objet d’un examen attentif. Le présent article a pour objectif de remédier à cette lacune en exposant le noyau dur du Frontenac Active Club (FAC), le principal projet « activiste » néonazi au Québec à l’heure actuelle.

Le 9 décembre 2023, les militants du Frontenac Active Club défendaient leurs camarades d’Active Club Canada au lendemain de leur arrestation, qualifiant les accusations portées contre eux « d’accusations politiques fabriquées ».

Que sont les Active Clubs?

Les Active Clubs forment un réseau décentralisé de groupes locaux ancrés dans l’idéologie suprémaciste blanche et néonazie. Ils incarnent une renaissance du mouvement « nationaliste blanc » (parfois désigné comme White Nationalism 3.0), faisant suite aux courants white power des années 1990 et 2000 et à la mouvance Alt-Right des années 2016-2020, épousant une structure sans leadership formel. L’origine du mouvement est généralement imputée au militant américain Robert Rundo, qui avait déjà fondé le groupe activiste Rise Above Movement (RAM) en Californie, en 2017, au plus fort de la période Alt-Right. Le but exprès de RAM était d’agresser physiquement les ennemi·es du mouvement nationaliste blanc.

Robert Rundo, l’initiateur du réseau Active Club.

Suivant la même logique, l’activité principale des Active Clubs consiste à s’entraîner à différentes techniques d’arts martiaux en vue de se préparer à la guerre raciale à venir, jugée inévitable en raison de ce que les militants conçoivent comme un « génocide blanc », soit le remplacement délibéré (par une nébuleuse élite généralement assimilée au cosmopolitisme et à la « juiverie internationale ») des populations à majorité blanche par des populations non-blanches dans les pays du bloc occidental, au moyen de « l’immigration de masse ». Les militants d’Active Club adhèrent sans réserve à ce fantasme de complot, comme à celui du « Grand Remplacement », et sont profondément ancrés dans la sous-culture néonazie contemporaine, vouant par exemple un culte à la figure d’Adolf Hitler et au parti nazi, en plus d’épouser une interprétation négationniste de l’Holocauste et de la Deuxième Guerre mondiale. Il va sans dire qu’ils baignent dans un imaginaire violent imprégné d’antisémitisme, de racisme, de misogynie, d’homophobie/transphobie et de haine viscérale des mouvements sociaux inclusifs et égalitaristes – libéraux autant que radicaux –, lesquels sont généralement regroupés sous la catégorie fourre-tout de « communiste » (la détestation du communisme est une référence constante et une valeur fondamentale).

Les Active Clubs seraient implantés dans 33 États américains et au moins douze pays, probablement plus à l’heure d’écrire ces lignes. Selon Vice News, il y aurait au moins 11 sections locales Active Club au Canada, dont le groupe Frontenac Active Club, principalement implanté dans la grande région de Montréal.

En dépit de ses déboires judiciaires, Robert Rundo demeure une figure emblématique du mouvement, et la Californie du Sud semble toujours en être l’épicentre, puisqu’un rassemblement des sections Active Club y est attendu au mois d’août 2024 (un premier événement du genre s’est déjà tenu à San Diego en août 2022). Rundo anime un certain nombre d’initiatives, dont le projet médiatique Media2Rise et la distribution de vêtements Will 2 Rise (W2R), dont les membres des Active Clubs portent très souvent les couleurs en soutien à leur maître à penser.

Ce compte lié à « Active Club » sur la plateforme Telegram renvoie aux projets Will2Rise et Media2Rise, tous deux animés par Robert Rundo.

D’où vient le Frontenac Active Club?

 Le Frontenac Active Club a vu le jour au printemps 2023 (la chaîne Telegram a été créée le 16 février) et est l’héritier direct du projet White Lives Matter local, auquel nous avions consacré un article au printemps 2022. L’un des deux leaders du groupe mentionnés dans cet article est Raphaël Dinucci, de Laval, qui a visiblement poursuivi son parcours pour devenir le principal pilier du Frontenac Active Club et le militant clé sans qui le projet n’aurait sans doute pas tenu debout. Dans un premier temps, Dinucci a multiplié les liens avec des sections ontariennes du mouvement, avant de parvenir à réunir autour de lui un noyau de 5 ou 6 militants et de former ce qui est aujourd’hui le Frontenac Active Club.

La chaîne Telegram du Frontenac Active Club a été créé en février 2023. Elle compte aujourd’hui près de 800 abonnés.

On sait que le FAC entretient toujours des liens virtuels avec les autres Active Clubs canadiens, notamment avec le groupe ayant fait l’objet des perquisitions de la GRC, ainsi qu’avec le groupe Nationalist-13 implanté dans le sud-ouest de l’Ontario (13 = AC, pour anticommuniste).

Le frontenac Active Club est proche du groupuscule suprémaciste blanc Nationalist-13, implanté dans le sud de l’Ontario. Au centre, Raphaël Dinucci.

Ce signe de la main que les militants du Frontenac Active Club affectionnent et reproduisent volontiers, le salut de Kühnen, est un signe de reconnaissance néonazi.

Les activités du groupe sont centrées dans le grand Montréal. Ses membres y sont disséminés sur la rive sud (Saint-Hubert, Saint-Jean-sur-Richelieu), la rive nord (Laval) et jusque dans Lanaudière (Rawdon). Bien qu’une poignée de membres/sympathisants semblent aussi être présents dans la région de Québec, on ne peut pas parler d’une section dûment constituée, puisque leurs actions se sont limitées dans la dernière année à la pose d’autocollants et à quelques sorties sociales dans la Capitale.

L’essentiel de l’activité du Frontenac Active Club dans la Capitale nationale consiste poser des collants et à se prendre en photo. Ici, Raphaël Dinucci prend la pose en août 2023.

Sortie tranquillou à la Taverne Urbaine 1500, à Québec, en décembre 2023.

Sans doute dans le souci de favoriser l’esprit de fraternité raciste et misogyne qui est à la base du mouvement, l’adhésion au FAC est strictement réservée aux hommes blancs.

Le compte Twitter/X du groupe a été créé en avril 2024. Raphaël Dinucci y a également un compte personnel.

(Il importe à cet égard de souligner que cette plateforme, sous la houlette du milliardaire Elon Musk, est [re]devenue un véritable safe space pour les individus et groupes suprémacistes et néonazis, après que l’administration précédente y eût opéré une relative épuration. C’est aussi un espace où la désinformation et les discours haineux ont aujourd’hui libre cours, pratiquement sans aucune contre-mesure. À tel point d’ailleurs qu’il nous semble inutile, voire contre-productif, d’y maintenir une présence.)

Que font-ils?

Dans la droite lignée du mouvement, les membres du FAC s’entraînent assez régulièrement aux arts martiaux, de façon inégale selon les membres, généralement dans un parc public près de chez vous, surtout en périphérie de Montréal (Longueuil, Laval). L’autre aspect central de leur activité consiste à se mettre en scène sur leur chaîne Telegram, en publiant des photos de groupe documentant leurs activités. En avril dernier, les membres du noyau dur se sont notamment photographiés en prenant la pose après un entraînement au parc Mackenzie-King, dans l’arrondissement Côte-des-Neiges de Montréal, tout juste en face d’une synagogue et d’une école confessionnelle juive, et à un jet de pierre du Musée de l’Holocauste de Montréal.

Militants du Frontenac Active Club s’entraînant au parc Mackenzie-King, dans l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, le 22 avril 2024. Sur la photo de groupe, de gauche à droite : Mathieu Grenier, Martin Brouillette (de dos), Shawn Beauvais Macdonald et Raphaël Dinucci.

Cet événement coïncide d’ailleurs avec l’apparition à visage découvert de Shawn Beauvais MacDonald, dont nous soupçonnions déjà la connivence avec le club. Rien n’indique que Beauvais MacDonald ait été un militant sérieux du groupe avant cette année, mais il est clair que ni lui ni ses acolytes ne rechignent à ce que sa tristement notoire image soit associée au Frontenac Active Club. D’ailleurs, plus récemment encore, il semble que Beauvais MacDonald ait pris une place encore plus centrale au sein du groupe, le représentant notamment dans un tournoi de boxe amical contre les nazis de Nationalist-13 et donnant son contact personnel comme moyen d’entrer en lien avec le FAC.

Shawn Beauvais MacDonald et Raphaël Dinucci, en avril 2024, portant des t-shirt du projet Will2Rise de Robert Rundo.

L’ignorance consternante des membres du groupuscule n’a d’égale que leur extrême valorisation d’un culte du corps correspondant aux normes de la masculinité toxique qui s’imposent traditionnellement dans les milieux d’extrême droite. Outre les entraînements, le FAC se donne plus que jamais des allures de club social pour nazis rejects lorsque ses membres organisent des randonnées en nature les week-ends (par exemple au Mont Gorille, Laurentides, ou à la Montagne Noire, Lanaudière), ou se tapent une partie de badminton au Carrefour Multiport de Laval, souvent suivie d’une petite bière dans un pub local.

Sortie en nature du Frontenac Active Club, le 14 mai 2024. Au centre, à visage découvert, Shawn Beauvais MacDonald.

Séance de sparring entre Martin Brouillette et Mathieu Grenier, du Frontenac Active Club, en novembre 2023.

Chamaillage et posture sur le Mont-Royal, en juillet 2024. Au centre, Shawn Beauvais MacDonald.

Raphaël Dinucci brandit le drapeau de son groupuscule à l’occasion d’une sortie au Mont Gosford, en Estrie, en juin 2023.

Outre les activités physiques et la représentation ostentatoire sur ses médias sociaux, le club cherche bien sûr à se donner de la visibilité dans la cité, notamment sur le mode déjà privilégié par White Lives Matter consistant à poser des autocollants un peu partout dans la région de Montréal et d’autres localités, dont Saint-Jean-sur-Richelieu, où réside notamment le militant David Barrette.

Un autocollant du Frontenac Active Club, apposé en mai 2023 à Saint-Jean-sur-Richelieu, lieu de résidence de David Barrette.

Les militants du FAC affectionnent particulièrement ce genre de mise en scène, où ils brandissent un autocollant du groupe quelque part… Ici à Bromont, en mai 2023.

Un autre collant du FAC, dans l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal, novembre 2023.

Quant aux mobilisations physiques, Raphaël Dinucci et David Barrette ont eu la curieuse idée de se pointer à une manifestation contre l’heure du conte en drag et la communauté queer et trans, à Sainte-Catherine, le 2 avril 2023. Ça s’est mal passé pour eux, puisque Dinucci s’est fait battre par les manifestant·es et interpeller par la police, tandis que Barrette a reçu des accusations pour voie de fait (abandonnées au printemps dernier). Dans le même ordre d’idée, le militant du FAC Martin Brouillette a envoyé des menaces explicites aux organisateur·rices de la manifestation « Nous ne serons pas sages », en mars dernier, sous son pseudonyme « Martin Leblanc ». Il n’a toutefois pas donné suite à ses menaces.

David Barrette, alias « NatSocSiD », ou ici « SuperFrenSiD », se vante de ses « exploits » sur la plateforme Discord, dans la foulée de l’intervention des militants du Frontenac Active Club en marge d’une manifestation transphobe, à Sainte-Catherine, le 2 avril 2023.

David Barrette, alias « SuperFrenSiD », relate ses déboires à Sainte-Catherine, le 2 avril 2023.

David Barrette, alias « NatSocSiD », relate ses déboires sur la plateforme Undernet.

Martin Brouillette, alias «Martin Leblanc», formule des menaces explicites à l’endroit des organisateur·rices de la manifestation « Nous ne serons pas sages », en mars 2024.

Une publication de juin sur la chaîne Telegram du groupe montre le militant Mathieu Grenier en visite en France, entouré de militants nationalistes de la région marseillaise.

Comment le Frontenac Active Club s’inscrit-il dans l’écosystème d’extrême droite au Québec?

Que ce soit sous la bannière Active Club ou, précédemment, celle de White Lives Matter, il est clair que ce petit noyau de militants néonazis cherche à se tailler une niche dans le milieu de l’extrême droite québécoise.

Le Frontenac Active Club s’inscrit avant tout dans la tradition du nationalisme blanc et du néonazisme made in North America, en droite ligne avec la frange la plus radicale de l’Alt-Right et les mouvements qui l’ont historiquement précédée. Il est aussi adjacent aux obsessions complotistes dominantes en Amérique du Nord (là où le « White Genocide » rencontre le Grand Remplacement), comme la panique morale entourant l’émancipation des minorités sexuelles et de genre. Les militants WLM/FAC ont notamment été aperçus durant la pandémie dans des manifestations contre les mesures sanitaires, puis, à partir du printemps 2023, en marge des activités transphobes organisées par les suspects habituels de la complosphère locale. Le FAC maintient aussi des liens avec le réseau Active Club canadien, dont les néonazis du groupuscule Nationalist-13, et avec le réseau Diagolon, principalement au moyen de communications chiffrées sur la plateforme Telegram. Lors de la récente « tournée canadienne » des militants de Diagolon, ceux-ci se sont d’ailleurs arrêtés à Montréal, où ils ont fraternisé avec les gars du Frontenac Active Club.

Frontenac Active Club et le groupe Nationalist-13 ont récemment participé à un tournoi de boxe amical entre néonazis. À noter que Shawn Beauvais MacDonald est décrit dans cette publication comme le « champion » du FAC et que son compte Telegram est indiqué comme contact du groupe.

Les militants du Frontenac Active Club et de Nationalist-13 se sont réunis en Ontario dans la semaine du 5 août.

Les militants du Frontenac Active Club ont eu l’occasion de fraterniser avec ceux du réseau Diagolon à Montréal, le 1er août 2024. Là encore, Shawn Beauvais MacDonald semble être devenu un membre clé du groupuscule, s’exprimant ici à la première personne.

Mais ses membres flirtent également avec le fascisme en ceinture fléchée. Ils ont notamment participé au moins une fois à l’horripilante « Saint-Jean de la Race » de Nomos-TV, le programme de propagande ethnonationaliste dirigé par Alexandre Cormier-Denis. Depuis quelques années, ces festivités prennent la forme d’un enregistrement de Nomos en direct, le 23 juin, suivie d’une petite fiesta intime entre fachos. Raphaël Dinucci était définitivement présent à l’édition 2022 de cet événement à Québec (au Bar Le Duck), notamment aux côtés de membres du groupe néofasciste Atalanteet du Parti nationaliste chrétien (néonazi) de Sylvain Marcoux, avec qui le FAC semble en termes amicaux depuis l’époque de WLM. Nous avons de bonnes raisons de croire que Dinucci était à nouveau présent lors de la dernière édition de la Saint-Jean de Nomos, à Montréal le 23 juin dernier, qui se tenait pour une deuxième année consécutive dans les locaux de Lux Média, le projet de « réinformation » d’André Pitre. (Beauvais MacDonald y a quant à lui été aperçu l’année précédente.)

Le plus important à retenir ici est précisément que ces « activistes » néonazis qui se fantasment un rôle prépondérant dans une guerre raciale qu’ils imaginent imminente – du côté des croisés de la race blanche, bien entendu – font partie intégrante de l’écosystème de l’extrême droite au Québec. Bien qu’ils y soient encore relégués à la marge, ils y jouent définitivement un rôle, ne serait-ce que comme repoussoir pour les autres, qui peuvent à loisir se dépeindre comme « moins pires que ». Sans que tous leurs éléments spécifiques s’arriment nécessairement, il faut bien comprendre que tous les groupes et les courants mentionnés dans le présent article et dans les autres communications récentes de Montréal Antifasciste (des nazis 3.0 de WLM/FAC aux nationalistes ethniques de Nouvelle Alliance, en passant par les complotistes transphobes, les cryptofascistes de Nomos et les nationaux-socialistes déjantés du Parti nationaliste chrétien) occupent un espace particulier dans un seul et même écosystème, où ils tendent à se renforcer mutuellement.

Il importe aussi de rappeler le rôle clé que jouent certaines figures des médias dominants d’ici (est-il même besoin de les nommer?) pour normaliser l’extrême droite… en répétant aussi souvent que possible qu’elle n’existe tout simplement pas.

Qui forme le noyau dur du Frontenac Active Club?

Photo de groupe du Frontenac Active Club prise dans le garage de Martin Brouillette, à Rawdon, en janvier 2024. De gauche à droite: Martin Brouillette, Mathieu Grenier (à genou, t-shirt « Free Rundo »), David Barrette (debout derrière), Steven Khazanov et Raphaël Dinucci (à l’avant, t-shirt HTLR).

Raphaël Dinucci

Telegram : @Raph131
@adamm1313
Adresse : 5346 Pauzé, Laval QC H7K 2M5

Raphaël Dinucci est fort probablement le fondateur et le principal animateur du Frontenac Active Club. Il apparait d’abord sur notre radar en 2022 comme coadministrateur du canal Telegram White Lives Matter Québec, sous le pseudonyme de « Whitey », aux côtés de Yannick Lachapelle, alias « Nord-Est ». Ils forment en fait à eux deux le noyau dur de l’éphémère groupuscule.

Profil Telegram connu de Raphaël Dinucci.

Actuel profil Telegram de Raphaël Dinucci.

Dinucci se distingue dès le début par un activisme intense, notamment dans les rues de Laval, qu’il recouvre de stickers et de graffitis.

On comprend que cette petite crevette prématurée a eu 23 ans le 22 juillet dernier.

Après la sortie de l’article White Lives Matter : un nouveau projet néonazi fait des petits au Québec en mars 2022 et l’évaporation dans la nature de Yannick Lachapelle, Dinucci se retrouve seul aux commandes. Nous savons qu’il multiplie les liens avec des membres ontariens de WLM et Active Club, et c’est éventuellement à ce moment que lui vient l’idée et l’envie de passer à la vitesse supérieure et de fonder le Frontenac Active Club.

Dinucci se prend en selfie pour la chaîne Telegram du Frontenac Active Club, en citant le nazi belge Léon Degrelle.

Détail du tatouage de Raphaël Dinucci : une figure de loup surimposée dans une rune de Tir.

On le retrouve sur quasi toutes les photos des activités du groupe de Montréal et il est aussi celui qui s’occupe des relations publiques pour le FAC, que ce soit en rencontrant les membres du Parti Nationaliste Chrétien (PNC, basé à Drummondville), ou en participant aux différentes éditions de la « Saint-Jean de la Race » de Nomos-TV.

Il est présent le 2 avril 2023 au rassemblement de Sainte-Catherine avec David Barrette et Sylvain Marcoux (du PNC), et ils déploient quelques secondes une bannière « Sales pédos hors du Québec », qui leur est rapidement confisquée.

Il est toujours domicilié chez son père dans le secteur Auteuil de Laval.

David Barrette

Telegram : @NatSocSiD
Adresse : 863 rue Saint-Jacques, Saint-Jean-sur-Richelieu

David Barrette est un néonazi du clavier hyperactif depuis des années, principalement sous le pseudo @NatSocSid (il en a plusieurs autres), sur de nombreuses plateformes virtuelles, dont Telegram, Discord et le serveur IRC #Montreal du réseau de clavardage Undernet. Il est également actif sur YouTube, BitChute, TikTok et plusieurs autres plateformes. Il était déjà membre du groupe White Lives Matter en 2020 et a naturellement fait la transition vers le Frontenac Active Club à sa création, avec Dinucci et d’autres sympathisants.

Mesdames, à qui la chance?

Son activité et son implication au sein du FAC sont limitées en raison d’une blessure chronique à la cheville. Cela ne l’a pourtant pas empêché d’accompagner Raphaël Dinucci lors d’une aventure « in real life » à Sainte-Catherine le 2 avril 2023, aventure qui s’est soldée pour lui par une arrestation et des accusations de voies de fait (accusations retirées en mars dernier par les autorités, pour des raisons que nous ignorons). Nous croyons que ces déboires judiciaires ont refroidi son enthousiasme pour l’activisme politique, mais il reste très proche du noyau dur du FAC.

David Barrette, en fâcheuse posture, le 2 avril 2023, à Sainte-Catherine.

David Barrette habite à Saint-Jean-sur-Richelieu et travaille à Montréal dans le domaine des technologies de l’information, pour la compagnie Globotech Communications, spécialisée dans l’hébergement Web. Les renseignements que nous avons recueillis nous portent à croire qu’il se sert de sa position privilégiée au sein de cette compagnie pour y héberger de manière clandestine des sites et services à caractère antisémite, néonazi ou suprémaciste blanc, à même les serveurs de l’entreprise.

Profil Instagram de David Barrette, alias NatSocSiD.

David Barrette est gestionnaire chez Globotech Communications, à Montréal.

L’employeur de Barrette sera sans doute intéressé de connaître les activités extracurriculaires de son employé, voire de procéder à un examen minutieux des serveurs placés sous sa supervision.

Globotech Communications :

sales@globo.tech/support@globo.tech / abuse@globo.tech / NOC@globo.tech
Téléphone : (514) 907-0050 ou 1 888-482-6661
(À noter que Barrette reçoit lui-même les messages de demande de soutien et est susceptible de les filtrer; il est donc indiqué d’écrire à plusieurs adresses pour faire en sorte que le message se rende bien aux autorités compétentes…)

Martin Brouillette

https://www.facebook.com/martin.brouillette.7/
Telegram : @M_clean
Adresse : 5900 chemin Bélair, Rawdon, QC, J0K1S0

Nous avons eu les premiers échos de ce sinistre personnage en mars dernier, lorsque le comité Nous ne serons pas sages – un groupe grassroots formé pour contrer le ressac anti-LGBTQ et le soi-disant « Comité des sages » du gouvernement de la CAQ – nous a contacté pour nous signaler des menaces violentes et haineuses reçues d’un certain « Martin Leblanc ». Ce dernier disait vouloir « se rencontrer » pour « enlever des pédophiles et des trans de ce monde », et qu’il leur donnait « rendez-vous sur Fullum » (le lieu de la manif du Comité).  Dans un autre message, tout aussi violent, il se disait « fasciste, violent, près (sic) à faire le ménage », qu’il avait « déjà cracher (sic) sur des juifs et des gay » et qu’il voudrait « continuer [son] cheminement ».

Nous avons assez facilement retrouvé un « Martin Leblanc » sur Telegram (chaîne associée, « My Ancestral Calling »), avec un profil dont le caractère suprémaciste blanc ne laisse aucun doute (hommage à Hitler, etc.). Sa photo de profil le montre dans un gym dont les murs sont tapissés de symboles néonazis et d’un drapeau du Frontenac Active Club; c’est d’ailleurs le même gym qu’on aperçoit sur certaines photos publiées par le groupe sur sa propre chaîne.

Martin Brouillette dans le gym privé aménagé dans son garage, à son domicile de Rawdon. À noter, le tatouage d’un faisceau (symbole du fascisme) sur sa nuque et l’arrière de sa tête.

Martin Brouillette dans le gym privé aménagé dans son garage, à son domicile de Rawdon.

Martin Brouillette se vante d’avoir bâti son garage/gym durant la pandémie.

Ce profil nous a permis de trouver son vrai nom, Martin Brouillette  – dont le compte Facebook est illustré par la même photo de profil que le compte Telegram de « Martin Leblanc » – où celui-ci se décrit carrément dans sa bio comme « fasciste ».  (À ce propos, les robots de Facebook semblent de moins en moins capables de détecter les publications néonazies ou suprémacistes blanches, et même les profils qui écrivent « fasciste » en clair, en plus d’afficher du contenu haineux, ne semblent pas être détectés dans ce Meilleur des mondes placé sous le signe de l’intelligence artificielle.) 

Le compte Facebook de Martin Brouillette.

Les photos affichées par Brouillette sur sa chaîne Telegram nous enseignent également qu’il s’entraîne au gym Kanreikai Karaté Joliette, situé à Saint-Charles-Borromée. C’est par les mêmes moyens que nous avons pu déterminer que son gym privé, là où il invite ses potes fascistes à se rouler par terre, se trouve dans son propre garage, sur le chemin Bélair dans la municipalité de Rawdon. 

Martin Brouillette, membre du groupuscule néonazi Frontenac Active Club, prend la pose dans les locaux de Kanreikai Karaté Joliette.

Martin Brouillette, membre du groupuscule néonazi Frontenac Active Club, affiche discrètement ses couleurs à l’intérieur du club de karaté Kanreikai Joliette, sans doute à l’insu du sensei et des autres membres du club.

Kanreikai karaté Joliette
Contact : https://www.kanreikaijoliette.com/joindre/
Facebook : https://www.facebook.com/kanreikaijoliette/
Téléphone : (450) 753-7231

(Nous vous invitons à faire preuve de mesure et de politesse si vous choisissez de communiquer avec les responsables de l’école; il s’agit d’une entreprise légitime, a priori gérée par des personnes raisonnables dont nous n’avons aucune raison de croire qu’elles sont au courant des activités politiques de Martin Brouillette.)

Shawn Beauvais MacDonald

Telegram : @FriendlyFash

Eh la la, comme on dit dans le milieu… Cet abruti saucé est littéralement de tous les mauvais plans, à tel point que les autres nazis devront bien, à un moment donné, se rendre compte qu’il est toxique et que tout ce qu’il touche se transforme en marde. Il n’a en tous cas aucune notion de sécurité opérationnelle et vit sa petite vie de nazi comme un livre ouvert, ce qui expose tôt ou tard ses petits camarades. Que dire encore sur cet énergumène que nous n’ayons pas déjà dit 100 fois?

Nous soupçonnions déjà depuis avril 2023 que Beauvais MacDonald jouait un rôle, soit au cœur, soit en marge du FAC, mais nous n’en avions aucune preuve. En avril dernier, il a toutefois commencé à s’afficher à visage découvert avec le groupe sur son compte Telegram, suite à quoi celui-ci a décidé d’en faire un poster boy sur sa propre chaîne Telegram. Il a récemment pris une place plus centrale au sein du groupe. Il convient de remarquer que son arrivée dans le décor a coïncidé avec une séance d’entraînement au jiu-jitsu tout juste devant une synagogue dans le quartier Côte-des-Neiges de Montréal.

Shawn Beauvais Macdonald est désormais, littéralement, une figure centrale du Frontenac Active Club.

Shawn Beauvais Macdonald pose avec ses camarades du Frontenac Active Club à Montréal, en juillet 2024.

Accessoirement, Beauvais MacDonald semble récemment plus que jamais en roue libre. On nous signale qu’il a été plus d’une fois aperçu en public à proférer des menaces contre des personnes l’ayant reconnu (qu’il assimile évidemment aux « antifas »). De plus, il semble s’être acoquiné avec la jeune Sandrine Girardot, de Châteauguay, qui s’est tristement fait connaître en mars dernier pour avoir commis une série de graffitis haineux dans cette ville, notamment sur son propre immeuble à logements. Cette dernière a elle-même publié sur ses comptes de médias sociaux une série de publications et de vidéos complètement déjantées où l’on aperçoit avec Shawn Beauvais MacDonald dans divers quartiers et dans le métro de Montréal, agressant verbalement des passant·es avec des invectives et des insultes racistes et homophobes, criant leur admiration pour Adolf Hitler et faisant des saluts nazis, hilares.

Lorsque nous avons signalé publiquement ce rendez-vous galant de néonazis en goguette, Beauvais MacDonald a répondu en formulant des menaces explicites :

… si on demandait à un robot conversationnel de produire un message de menaces dégoulinant de masculinité toxique, comme en ferait un néonazi stéroïdé de 40 ans salivant sur une jeune femme de 23 ans visiblement dans un état de grande fragilité mentale.

Mathieu Grenier

Mathieu Grenier utilise l’alias « @matthewattic » sur Telegram. Nous savons peu de choses de lui, hormis qu’il est roux et qu’il fut jadis impliqué dans le (très éphémère et essentiellement virtuel) groupe Proud Boys de Montréal. Il a récemment fait un voyage à Marseille, où il a socialisé avec des fachos locaux.

Steven Khazanov

Khazanov utilise l’alias « @stvjms » sur Telegram.  Il vit sur la rive-sud de Montréal et a participé à plusieurs activités du Frontenac Active Club au cours de la dernière année.

Sa photo de profil sur Telegram le montre s’entraînant dans les installations extérieures du Parc de la Cité, à Saint-Hubert. Il est domicilié au 3133, rue Ovila-Hamel, à Saint-Hubert.

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Afin de ne pas nuire à nos enquêtes, nous avons choisi de ne pas inclure tous les renseignements dont nous disposons dans cet article. Nous continuons bien sûr à recueillir des renseignements sur les membres actifs du Frontenac Active Club. Si vous avez des renseignements sur ces individus ou d’autres rattachés au groupe ou évoluant dans ce milieu, n’hésitez pas à nous écrire à alerta-mtl@riseup.net.

Retour sur la perturbation du défilé corpo de Fierté Montréal

 Commentaires fermés sur Retour sur la perturbation du défilé corpo de Fierté Montréal
Août 172024
 

De la F.A.G.S.

Dimanche passé, la F.A.G.S. et ses complices queers et trans ont perturbé le défilé de la fierté corporative, sioniste et colonialiste de Fierté Montréal.

Nous nous sommes rassemblés vers 13h dans la zone des spectateurs à la Place Ville Marie en tenue et maquillage drag bloc. Près d’une douzaine de flics avec des brassards SIS se sont mobilisés pour surveiller notre rassemblement, car clairment qu’un groupe de queers à la fierté se protégeant mutuellement de la COVID est une cause de suspicion. Autour de 13h30, vers le début de la parade, nous avons pris la rue au moment où le char de parade Queer pour la Palestine de Helem, Mubaadarat et Voix Juives Indépendantes passait. En marchant derrière leur char dans le défilé pendant un court moment, nous avons réussi à apaiser les craintes des boeufs anxieux.

Après avoir défilé brièvement, nous nous sommes arrêtés et nous avons déployé une bannière extra-longue pour commencer à disperser et à perturber le défilé. Nous avons prononcés un discours sur le pinkwashing corporatif de Fierté Montréal. Nous avons ensuite communiqué avec les membres du char AGIR derrière nous, leur permettant ainsi qu’à plusieurs autres chars communautaires de passer et de continuer à défiler, avant de bloquer le char d’eau gazeuse Bubly.

Nous avons continué à marcher et à zig-zaguer vers l’arrière du défilé, évitant largement l’intervention des keufs, et bloquant brièvement plusieurs chars et contingents liés aux intérêts des entreprises sionistes. Les chars et les contingents solidaires nous ont encouragés et ont levé le poing sur notre passage. Un petit contingent portant des drapeaux sionistes s’est approché. Nous avons tenté de les bloquer en déployant rapidement une deuxième banderole extra-longue, mais la police nous a brutalement poussés sur le côté de la route et a volé notre banderole.

Comme la présence des flics commençait à s’intensifier, nous avons décidé de changer de direction et de revenir vers l’avant du défilé, en suivant et en protestant contre le contingent sioniste. Après avoir interrompu le défilé à plusieurs reprises, nous nous sommes arrêtés à l’angle de Jeanne-Mance et René Lévesque. Là, nous avons bloqué toute la partie arrière du défilé, où se trouvaient presque tous les chars complices.

Pendant ce temps, les cochons, les sionistes, la sécurité privée et les maréchaux de Fierté nous ont attaqués et insultés, tandis que les passants nous encourageaient et scandaient des slogans avec nous. Des membres autonomes des contingents Helem, Mubaadarat et VJI sont revenus nous rejoindre après leur perturbation “die-in” réussie et poignante. D’autres membres de la communauté ont répondu à notre appel public de soutien. Notre nombre est passé à environ 150 manifestants.

Alors que les cochons se multipliaient et revêtaient leur équipement anti-émeute, que les véhicules de transport de prisonniers arrivaient, que Fierté nous suppliait de permettre à leur parade corporative de continuer, que les sionistes nous lançaient des projectiles, que le soleil brûlant du mois d’août tapait sur nous, nous sommes restés fermement en place.

Alors que les flics nous bousculaient, nous tiraient, nous matraquaient, essayaient de voler notre matériel, nous menaçaient et nous brutalisaient devant une foule de nos adelphes queers, nous sommes restés inébranlables et défiants.

Nous avons bloqué le défilé à Jeanne Mance pendant près d’une heure avant que la police et les maréchaux de Fierté, traîtres de classe, ne travaillent ensemble pour rediriger le défilé de l’autre côté du terre-plein de René Levesque.

Après que le défilé soit passé de l’autre côté de la route, nous avons marché sur René Lévesque en scandant des slogans contre le pinkwashing et la police. La grande majorité des passants nous ont encouragés, tandis que certains nous ont crié du vitriol raciste, montrant leur vrai visage d’hommes cis blancs sionistes, capitalistes et colonialistes. Nous nous sommes finalement dispersés dans le métro. Aucune arrestation n’a eu lieu.

Bien que nous n’ayons pas réussi à faire annuler complètement le défilé, nous considérons que cette action a été une réussite.

Nous avons bloqué les chars des entreprises suffisamment longtemps pour que nombre de leurs spectateurs potentiels, situés plus loin sur le parcours de la parade, s’en aillent par ennui. Nous avons montré aux spectateurs queers et aux médias que la police n’a pas peur de brutaliser les queers lors d’une parade de la fierté. Nous avons rappelé au monde que la fierté était née d’une émeute contre la police, et non d’un défilé sponsorisé par des intérêts corporatistes. Nous avons montré qu’en tant que queers de conscience à Tio’tià:ke, comme à Tkaronto, les territoires Salishes côtiers colonialement connus sous le nom de Vancouver, et ailleurs sur l’île de la Tortue et dans le monde, nous n’accepterons pas un génocide en notre nom.

Fuck le pinkwashing
Fuck Fierté Montréal
Police partout
Justice nulle part

Photo : @the_purple_line

Guerre aux proprios

 Commentaires fermés sur Guerre aux proprios
Août 132024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ceux qui font leur profit sur la misère ne méritent rien de moins qu’une guerre ouverte.

Guerre aux proprios, pouvoir aux locataires.

Vu à Sillery, Ville de Québec.