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Parution du Dictionnaire anarchiste des enfants par le Collectif Emma Goldman

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Juil 252022
 

Du Collectif Emma Goldman

Nous faisons paraître cet été un nouvel ouvrage : le Dictionnaire anarchiste des enfants. À partir de définitions, de comparaisons et de métaphores, ce petit livre a pour but d’introduire les jeunes esprits rebelles à l’anarchisme. L’ouvrage est auto-produit. Nous en diffuserons une quantité limitée par nos propres moyens lors des prochains événements et au sein de nos réseaux. Les bibliothèques, milieux éducatifs et autres endroits alternatifs et ouverts aux enfants/adolescents, ainsi que les camarades qui souhaiteraient en obtenir une copie peuvent manifester leur intérêt par courriel (cegsaglac@riseup.net). Aussi, contactez-nous assez rapidement si vous aimeriez organiser un lancement dans votre localité.

Le livre reprend les illustrations magnifiques d’un ouvrage paru au Chili par Jorge Enkis avec sa permission. Quelques passages ont également été traduits et adaptés de l’espagnol. Le reste est du nouveau contenu produit par le Collectif anarchiste Emma Goldman. Tout comme l’ouvrage original, nous avons cherché à faire appel aux réalités plus proches des enfants vivant sur les territoires du Nitassinan et du soi-disant Québec. Chacune des définitions est agrémentée d’un dessin et présente une perspective libertaire sur un vaste éventail de questions qui sauront nourrir la curiosité des plus jeunes.

Usage éducatif et pédagogique du dictionnaire

Ce livre a pour vocation d’alimenter la pensée critique et de susciter des questionnements chez les enfants. Son format et ses textes peuvent s’apparenter aux livres généralement destinés aux enfants de 9 ans et plus environ. La « méthode des 5 doigts », où l’enfant compte le nombre de mots inconnus dans une page choisie au hasard pour vérifier le niveau de lecture, n’y est pas adaptée puisqu’il s’agit d’un dictionnaire ; il/elle peut y voguer dans le désordre en suivant ses champs d’intérêt. Il est pertinent sur le plan éducatif d’accompagner l’enfant dans sa découverte du livre. Les définitions vont parfois à contresens de ce qui est généralement entendu. On peut amener l’enfant à observer cet écart dans les représentations qui est riche en questionnements. D’autres textes l’amèneront à réfléchir à des enjeux et des réalités nouvelles pour elle/lui. Le rôle de l’accompagnateur/accompagnatrice est ainsi de poser des questions quant à la compréhension de l’enfant, de l’amener à faire des liens avec sa propre réalité et d’appuyer sa curiosité. L’enfant n’a aucunement besoin d’être en accord avec tout et c’est très bien comme cela! En fait, ce n’est définitivement pas le but de cette lecture. Il s’agit plutôt de soulever des questionnements qui feront peut-être, tôt ou tard, germer de nouvelles préoccupations et idées. Et peut-être pas… Dans ce cas, l’enfant aura au moins appris qu’il existe différentes façons de voir les questions présentées et qu’il est possible de douter, de critiquer et de lutter face aux injustices qui traversent sa société.

Le 16e Festival international de théâtre anarchiste de Montréal en mai 2023 recherche des pièces !

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Juil 212022
 

Du Festival international de théâtre anarchiste de Montréal

Le Festival international de théâtre anarchiste de Montréal (FITAM), seul festival au monde dédié au théâtre anarchiste, recherche des pièces, textes et monologues, spectacles de danse-théâtre, mime, marionnettes, en français ou en anglais, portant sur le thème de l’anarchisme ou sur tout sujet se rapportant à l’anarchisme, c’est-à-dire en opposition à toute forme d’oppression comme l’État, le capitalisme, la guerre, l’aliénation, ou encore le patriarcat. Le FITAM accepte les pièces traitant de justice écologique et sociale, de féminisme, de racisme, de luttes de classes et de genres, dans une perspective libertaire. Nous acceptons les propositions d’auteur·e·s anarchistes et non-anarchistes.

Date limite d’inscription: le 6 novembre 2022

SVP remplissez le formulaire de participation : www.anarchistetheatrefestival.com/

Appel pour « Art et Anarchie » à distance

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Juil 202022
 

Du Salon du livre anarchiste de Montréal

Pour célébrer le retour en présentiel du Salon du livre anarchiste de Montréal, la fin de semaine du 6 et 7 août 2022, nous lançons un appel  pour créer et partager de l’art anarchiste et des bannières dans les rues de leurs villes et communautés à travers le monde. C’est une manière d’incarner l’amour et la solidarité qui nous unit, et aussi de démontrer concrètement que nous sommes toujours là, que l’anarchie est toujours bien vivante. De plus, c’est une façon de créer une exposition d’art et d’anarchie n’importe où et partout, puis d’afficher les photos de votre art de rue au salon du livre de cette année.

Aussi, durant le salon, nous encourageons les individus, les collectifs, les groupes et les éditeurs à apporter des bannières et à les accrocher le long de la clôture à l’extérieur du salon!

En ce qui concerne « Art et anarchie », l’idée est simple. Le 1er août ou avant :

  • Installez de l’art de rue dans les espaces publics – vos propres créations ou celles d’autres personnes (points en prime pour l’art de la rue sur les terres volées de Tio’tia:ke/Montréal)
  • Prenez des photos ou demander à unE amiE de le faire
  • Publiez la/les photos sur les réseaux sociaux, ou demandez à des amiEs de le faire, avec le hashtag #ArtAndAnarchy et #MTLAnarchistBookfair. Incluez l’emplacement, de manière aussi évasive ou spécifique que souhaitée
  • Envoyez-nous vos photos à (info [à] anarchistbookfair [point] ca) afin que nous puissions ensuite imprimer des copies et les afficher au Salon

Aidez-nous à passer le mot! Ce serait tellement beau de voir l’art et l’anarchie se propager à travers les frontières et les murs du monde entier,  et ça permettrait de nous rapprocher les unEs des autres

Mois d’action anti-détention

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Juil 192022
 

De Solidarité sans frontières

Mois d’action contre les prisons de migrant.e.s.
1-31 août 2022.

Après des années d’oppositions, la construction de la nouvelle prison de migrant.e.s à Laval est presque terminée. Si elle ouvre, elle va justifier et étendre la capacité et le pouvoir du gouvernement à détenir, surveiller et déporter des migrant.e.s, adultes et enfants tout en les forçant à rester dans des conditions de vie et de travail exploitantes.

Tout au long du mois d’août, Solidarité Sans Frontières a donc décidé d’organiser un mois d’action en opposition à la nouvelle prison de migrant.e.s mais aussi contre toutes formes de détention et d’enfermement forcé. Joignez-nous pour une série d’ateliers, de projections documentaires, et de manifestations pour affirmer: la seule alternative à la détention est un statut pour toutes et tous!

Contre la prison de migrant.e.s, contre toutes les prisons!
Libérez-les! Un statut pour toutes et tous!

Action logement

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Juil 172022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous, exploités,es de ce continent, avons manifesté notre colère en cette période de violence intense envers notre droit le plus fondamentale : l’accès à un toît confortable et abordable. Ce 1er juillet a été une nouvelle démonstration de l’échec du capitalisme en matière de droit humain. Une catastrophe sociale s’est répétée, comme à chaque année. Éxpulsions, évictions et une augmentation des ménages poussés à la rue, sans oublier les victimes de violence conjugale forcées à rester dans des situations dangereuses ainsi que les centres communautaires et les jeunes qui se sont retrouvés à la rue en cette période de déménagement nationale.

La souffrance quotidienne que nous vivons est humiliante et nous considérons que la peur doit changer de camps.

En ces temps où les militant.es autochtones luttant pour leur terres et leur avenir se font criminaliser et emprisonner dans la plus grande indifférence de la société canadienne, où les leaders syndicaux sont intimidés, où les recours aux scabs se multiplient dans les conflits de travail. Face à cette violence organisée, nous avons décidé de frapper un des nombreux projets immondes du Capital Canadien pour nous venger de ce système pourri. Cette entreprise mène plusieurs projets de construction de condos sur l’île et ce presque uniquement dans des quartiers populaires. Il est clair que McGill est un autre vecteur de gentrification de nos espaces de vies et de nos quartiers.

Comme plusieurs autres qui structurent la destruction de nos avenirs et endurcissent notre aliénation de vivre dans des environnements hostiles à qui nous sommes.

Tels les différentes générations de travailleurs,euses qui ont lutté sans relâche pour la conquête du droit de cité, nous continuons leurs combat pour la libération. C’est une lutte historique à finir!

Nous appelons aux gens de notre classe à s’organiser pour frapper à leur façon et selon leurs moyens les symboles de leur oppression et les projets immobiliers qui viennent pourrir nos quartiers pour ensuite nous expulser. Il faut aller plus loin que les cessions de baux!

Multiplions les actions de notre colère collective!
Feu sur Mcgill!
Feu sur nos proprios!

Des travailleurs,euses québécois,es en luttes!

Il n’y a pas d’incendiaire isolé.e

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Juil 112022
 

De Indymedia Lille

Affiche à télécharger en PDF 11 x 17

Ci-dessous, le texte de l’affiche :

Il n’y a pas d’incendiaire isolé.e

Un compagnon anarchiste, Ivan, a été arrêté en région parisienne le 11 juin 2022. Il est soupçonné de plusieurs incendies de voitures : plaques diplomatiques, voitures de riches, Enedis, entre autres. Nous reconnaissons l’incendie et le sabotage de voitures, d’antennes-relais, de pylônes électriques et d’enseignes comme une stratégie de la lutte anarchiste internationale.

L’omniprésence de nos ennemis fait leurs failles. Certaines cibles nous paraissent inatteignables, et pourtant, toutes leurs tentacules sont autant de talons d’Achille. Si le siège de telle entreprise est difficilement accessible, nous pouvons cramer une de ses nombreuses voitures, ses filiales et son alimentation électrique. Nous nous réjouissons de sectionner ces tentacules, seul.es ou en groupe, avec ou sans revendication, avec les moyens du bord ou des techniques plus perfectionnées. Ainsi, nous attaquons certaines structures de la domination.

Ces attaques ont lieu partout, tout le temps, parce qu’elles sont reproductibles et que les cibles sont à chaque coin de rue.

Nous attaquons parce que nous n’acceptons pas l’horreur de ce monde, parce que c’est un moyen de manifester notre solidarité, parce que nous voulons mettre un grain de sable dans l’engrenage du pouvoir. Pour toutes ces raisons, ces attaques nous donnent de la joie.

Solidarité avec les prisonnier.es anarchistes !
Liberté pour tou.te.s !
À l’attaque !

Des anarchistes (juillet 2022)

Capitalocène : Vendre le vent au Lac Saint-Jean

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Juil 092022
 

Du Collectif Emma Goldman

Toute l’organisation coloniale et capitaliste du monde concoure actuellement à une crise écologique qui mène à la disparition d’espèces, au réchauffement climatique, à la destruction de modes de vie et de cultures Autochtones, à la perte d’habitats et à des crises meurtrières chez les populations humaines (famines, hausses du coût de la vie, déplacements forcés de population, etc.). La marchandisation de tout fait office de loi dans cette ère où les projets destructeurs de l’environnement sont déifiés telle une manne. Après les plus grandes chutes que guettaient les promoteurs pour y installer des minicentrales « communautaires », voilà que le vent est dans le viseur des vautours.

Ces vautours c’est la Société de l’énergie communautaire, qui rassemble le conseil de bande de Mashteuiatsh et les MRC du Domaine-du-Roy et Maria-Chapdelaine. Inspirée par les éoliennes Belle-Rivière à Saint-Gédéon, qui désolent désormais à des dizaines de kilomètres à la ronde, la Société fait actuellement évaluer le potentiel de plusieurs secteurs, dont la Branche Ouest de La Doré et la Lyonne à Saint-Félicien. Avec des arguments bancals tels que si la Société ne le fait pas le privé va le faire ou bien 100% des retombées ira dans les communautés, ces administrations bien de leur temps (le capitalocène) disent en gros comme Mme Thatcher qu’il n’y aurait aucune alternative – que nous devons embarquer à tête baissée dans les projets destructeurs. Pourtant, le bilan de la Société avec ses minicentrales de Val-Jalbert et de la 11e chute (Girardville) est assez critiquable. En plus du déni démocratique dont ont fait preuve les promoteurs, une partie considérable des sommes provenant des redevances ont été dilapidées par les MRC pour soutenir des infrastructures récréatives, sportives ou touristiques. Les territoires ruraux sont mis au pas pour la production de surplus d’énergie qui ne répondent pas aux besoins locaux (voire qui répond plutôt au monde futur du capitalisme et ses « villes intelligentes », sa 5G, ses voitures électriques et tous ses gadgets) et c’est comme si il n’y avait pas d’autres moyens pour trouver les ressources localement pour s’occuper de la réfection des terrains de baseball. Les éoliennes ne sont pourtant pas sans impact comme le rapporte un article: « émission de gaz générés à la fabrication et au transport, déforestation, pollution lumineuse nocturne, impact sur les paysages, impact sur l’eau, assèchement des végétaux et des arbres, effet vortex en cas de feux de forêt, nuisances stroboscopiques, etc. [1] ».

Le capitalisme vert est une chimère tout comme l’argument qui veut que ce projet soit entièrement dédié aux besoins de la population. Dans ce système, il vient avant tout servir des intérêts privés, tout en étendant la main mise du Capital sur les territoires. La production d’énergies renouvelables n’est pas une mauvaise idée en soi. Le problème est que là on en produira toujours plus non pas pour nos besoins, mais juste pour le fric. Plutôt que de mener à la protection de la nature, cette logique nous mène à surconsommer davantage, à gaspiller et à observer toujours plus de choses, jusque dans les relations entre nous, comme de la marchandise.

Un anarchiste du Pekuakami

[1] Couac. « Vendre du vent », Le Numéro zéro, 7 juillet 2022, https://lenumerozero.info/Vendre-du-vent-5762

Pas de nazis dans nos quartiers; pas de quartier pour les nazis!

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Juil 092022
 

De Montréal Antifasciste

Manifestation antifasciste à l’occasion du procès du néonazi Gabriel Sohier Chaput

À l’occasion de la dernière journée du procès pour incitation à la haine du propagandiste et idéologue néonazi Gabriel Sohier Chaput, le collectif Montréal Antifasciste a invité ses sympathisant·e·s à se réunir à l’extérieur du Palais de justice de Montréal pour rappeler que la lutte contre l’extrême droite, le suprémacisme blanc, les néonazis et toute autre variété d’idéologie fasciste et haineuse est avant tout un enjeu d’autodéfense communautaire, et non de répression policière ou de procédures judiciaires.

Rappelons que Sohier Chaput qui, sous le pseudonyme « Zeiger », s’est impliqué entre 2012 et 2018 dans plusieurs projets de propagande et de coordination du réseau néonazi international, dont le site The Daily Stormer et le forum Iron March, répond actuellement d’une accusation d’incitation à la haine pour un seul et unique article qu’il a écrit, parmi des centaines. Lire l’article de fond produit par Montréal Antifasciste sur l’affaire Zeiger : https://montreal-antifasciste.info/gabriel-sohier-chaput-aka-zeiger/

Les trois premières journées de son procès, en février et mars derniers, ont révélé une enquête policière bâclée et une poursuite mal préparée au regard de la somme de preuves accablantes déjà exposées par des journalistes de The Gazette dans une série d’articles publiés au printemps 2018 à l’issue d’une enquête menée par des militant·e·s antifascistes. Lire le bilan provisoire des trois premières journées du procès : https://bit.ly/3nDhzHn

Montréal Antifasciste écrivait à cette occasion : « Il est évident que les policiers et la Couronne ont complètement ignoré le travail réalisé par nos soins et par les journalistes de The Gazette qui ont exposé Zeiger au public (…). Cette ahurissante impréparation confirme deux choses que nous avons toujours soutenues : 1) la police ne prend pas du tout au sérieux la menace que représente l’extrême droite et les courants néofascistes; et 2) ça n’est pas dans les tribunaux que la véritable justice s’obtient, mais dans la solidarité et l’autodéfense communautaire. »

À titre d’exemple, Sohier Chaput n’a pas eu à répondre de sa participation centrale dans le projet Iron March, un point de rencontre névralgique pour les militants néonazis du monde entier désireux de recourir à la violence contre leurs ennemis. C’est notamment sur ce forum que s’est constituée l’organisation Atomwaffen Division, dont les médias québécois ont récemment parlé suite à une opération de la GRC à Plessisville et Saint-Ferdinand. Il est avéré que Sohier Chaput agissait à titre d’administrateur d’Iron March, en plus d’y avoir publié de nombreux essais et d’encourager la formation d’un réseau néonazi mondial comportant un volet terroriste clandestin. Il a également organisé une immense archive numérique d’œuvres fascistes à l’intention de ce réseau et réédité le livre Siege, de James Mason, le principal guide idéologique d’Atomwaffen Division et du courant soi-disant « accélérationniste » du mouvement néonazi international. Sohier Chaput a aussi participé avec d’autres suprémacistes blancs au tristement célèbre rassemblement « Unite the Right », à Charlottesville, en Virginie, en août 2017, où une militante antiraciste a été tuée par un néonazi.

Le rôle central de Sohier Chaput dans l’écosystème néonazi de la période 2012 à 2018, marqué par la présidence de Donald Trump et l’essor du mouvement alt-right, ne fait absolument aucun doute, pas plus que sa prolifique contribution en tant que propagandiste et idéologue, puisqu’il a lui-même avoué avoir publié des centaines d’articles dont il est évident qu’ils incitaient à la haine et au harcèlement des personnes juives, musulmanes, racisées, homosexuelles, féministes, progressistes, etc. Pourtant, ce propagandiste clé de la haine raciale risque aujourd’hui de sortir parfaitement indemne de son procès parce que la police et la Couronne n’ont pas cru utile de se servir des abondantes preuves accumulées contre lui par les antifascistes. Dans le meilleur des cas, il écopera d’une peine symbolique et sera libre de retourner à ses activités toxiques.

Dans un tract distribué lors du rassemblement, le collectif Montréal Antifasciste explique : « En tant qu’antifascistes et qu’antiracistes, nous croyons que la responsabilité de combattre les discours haineux portés par les suprémacistes blancs ne doit pas être abandonnée à la police ou aux tribunaux, car elle revient à la communauté tout entière, en solidarité avec celles et ceux que ces groupes et individus cherchent à victimiser. Il nous incombe à tous et à toutes de débusquer et d’identifier les nazis et autres fachos dans nos communautés, de les désigner à la vindicte, de les isoler et de les neutraliser par tous les moyens nécessaires. Il nous appartient de faire passer à quiconque l’envie de les suivre ou de les imiter. (…) Quel que soit le verdict rendu contre Sohier Chaput, la punition qu’il recevra ne sera absolument pas proportionnée au tort qu’il a causé. En dernière analyse, au-delà des portes du Palais de justice, nos communautés ont la responsabilité de garantir leur propre sécurité : nous devons nous organiser nous-mêmes contre le mal que causent les racistes/sexistes/homophobes/transphobes comme Sohier Chaput. Ne laissons aux nazis, suprémacistes blancs et autres fascistes aucun espace pour se développer. Continuons à combattre l’extrême droite et la menace fasciste, au quotidien, dans nos lieux de travail, dans nos quartiers, dans nos espaces culturels, partout, et tant qu’il le faudra! »

Entretien avec un militant du Réseau libertaire Brume Noire en Gaspésie

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Juil 042022
 

Du Collectif Emma Goldman

Ce printemps, le Réseau libertaire Brume Noire a gentiment accepté notre invitation pour un entretien au sujet du militantisme anarchiste dans les territoires Mi’kmaw non cédé de la soi-disant Gaspésie. Notre intérêt à jaser avec eux et elles vient de certaines similitudes quant à notre situation géographique (isolement et région périphérique notamment), mais également des luttes en cours contre l’extractivisme et en solidarité avec les Premiers Peuples de part et d’autre. Un militant du Réseau, Nokturn, a été délégué pour cet entretien.

BCEG : Salut Nokturn! Le Réseau libertaire Brume Noire (RLBN) aura quatre ans cet automne, comment décrirais-tu le fonctionnement du réseau et à quel endroit est-il actif?

Nokturn : Le Réseau Libertaire Brume Noire est actif sur la pointe Gaspésienne. Nous nommons le secteur ainsi pour reconnaitre qu’il s’agit, pour nous et d’autres personnes, d’un territoire (celui du Gespe’gewa’gi) non cédé Mi’kmaw et parce que nous couvrons plusieurs villages qui sont agglomérés aux villes depuis les expropriations à cause de l’industrialisation. Le Réseau a un objectif simple, celui de ‘réseauter’. C’est-à-dire, relier les initiatives libertaires, qu’elles soient déjà en place ou pas encore nées, afin de démocratiser les points de vue révolutionnaires dans la sphère publique et populaire. En d’autres termes, créer une éducation populaire locale digne de ce nom avec les acteurs de cette localité et créer les rencontres nécessaires pour un avancement des idées conjointes. Nous tentons de nous rappeler le plus souvent possible certains principes qui semblent échapper parfois même aux plus libertaires d’entre nous, tel la diversité des tactiques (apprendre son rôle dans des perspectives inconnues ou incomprises) ou encore la camaraderie en dehors des médias sociaux et des univers dominants. Le Réseau n’est pas initiateur d’alternative directement, mais il met en place les opportunités pour que les personnes désireuses de changement puissent trouver des outils ou des rencontres dans leur communauté et déployer des moyens pour accentuer la révolution.

BCEG : La Gaspésie a un passé assez riche en expériences libertaires. Sur une base philosophique, on pourrait remonter à l’organisation politique égalitaire des Miꞌkmaq et à la révolte des pêcheurs de Rivière-au-Renard (1909), que Mathieu Houle-Courcelles mentionne dans « Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960) ». Dans les dernières décennies, le territoire a notamment vu arriver une multitude d’expériences contre-culturelles et alternatives, ainsi que des communautés intentionnelles libertaires et écologistes. Dans cette histoire assez morcelée, qui a sans doute parfois manqué de cohésion, quels sont les éléments que l’animation d’un réseau politique explicitement libertaire peut apporter de nouveau à votre avis?

Nokturn : Premièrement, le Réseau tente d’apporter, en plus de luttes et inspirations internationales, une reconnaissance des mouvements locaux que vous avez mentionnés. Il est important de comprendre le contexte géopolitique et notre passé en lutte afin de mieux cerner les enjeux actuels qui y sont fort probablement reliés. Il devient important de faire valoir les pensées révolutionnaires gaspésiennes, qu’elles soient autochtones ou allochtones.

Ensuite, en organisant une culture militante populaire, ces mouvements deviennent ancrés dans notre imaginaire et notre identité collective. Un des éléments des luttes dans les exemples que vous mentionnez est la spontanéité. Autant pour réagir lorsqu’une situation opprimante se présente, mais également pour construire et démontrer que d’autres options sont possibles et tout autant valables. Il faut être prêt à s’adapter et changer de méthodes.

Aussi, le réseau permet de relier les alternatives libertaires sur la Pointe afin qu’elles puissent créer un tissu social en marge et créer une véritable économie locale visant une certaine souveraineté. En menant ensemble les luttes, il est possible d’apporter un meilleur soutien sur le territoire qui est assez vaste. Depuis l’urbanisation au Québec, les territoires éloignés subissent un contre poids des gens qui quittent la ville pour se réinstaller dans les régions et il se crée un combat de la ‘ruralité versus la banlieue’. Les gens qui s’installent dans les régions éloignées ne sont pas nécessairement des gens qui veulent délaisser leurs privilèges et plutôt même rester dans le confort qu’ils connaissent. Pour que ces personnes fassent partie de la lutte, il est de notre devoir de les inclure dans les alternatives pour créer le changement nécessaire dans leurs habitudes et la compréhension des fonctionnements en communauté.

BCEG : Outre le RLBN, peux-tu nous faire un petit portrait des différents groupes ou initiatives militants qui luttent dans la région et les idées qu’ils et elles portent?

Nokturn : Nous avions créé un petit dépliant sur les alternatives libertaires en Gaspésie autour de la Pointe. Probablement que ce serait bien de le mettre à jour! Il y a des écovillages et hameaux intéressants, des projets de communautés comme des coops d’habitation ou de solidarité, de plus en plus d’alternatives maraîchères en permaculture (paniers bio, souveraineté alimentaire, projets municipaux comme Nourrir notre monde), des groupes citoyens ou militants tel La planète s’invite au parlement ou Solidarité Gaspésie, le comité ZEN, des lieux autogérés comme le Loco local… quelques alternatives médiatiques comme le journal La grève également ou encore les archives révolutionnaires de la Bardane à St-Louis. Le désir et la volonté de construire en marge sont bien présents, même dans les sphères publiques comme avec les soins de sages-femmes ou les centres de petite enfance en constant combat. Des valeurs importantes sont celles qui se lient au communautaire. Ici, les centres communautaires et les groupes de discussion et d’entraide sur les médias sociaux sont chose régulière afin de pallier le manque de services, la distance ou d’autres problématiques qui sont liés au capitalisme, à l’isolement et à l’exode rural. Il y a aussi bien sur nos amis Miꞌkmaq qui sont présents pour défendre les mouvements et enjeux autochtones et avec qui nous sommes très prêts pour aider notre décolonisation.

BCEG : Au cours des dernières décennies, avec la vigueur des mouvements contre-culturels et l’opposition à la tenue des grands sommets portant sur les traités de libre-échange, la représentation de l’anarchisme a beaucoup été associée aux grands centres urbains et à l’organisation de la jeunesse et des groupes marginalisés qui y habitent. Comment perçois-tu les possibilités révolutionnaires et l’implantation sociale des idées libertaires en milieu rural?

Nokturn : Personnellement, je ne crois pas que ce soit une possibilité, mais une nécessité. Le capitalisme se base sur la privatisation et la surproduction, donc les centres urbains. En Gaspésie, il est facile de voir dans l’histoire ouvrière les exemples de dépossessions du gouvernement lors de la centralisation d’Après-guerre et de l’exode rural. Les communautés se sont vues privées de leurs services et une pauvreté intellectuelle a été exploitée. Pire, des villages expropriés. Donc, le retour en région fait partie d’un mouvement anticapitaliste, quand il vient avec un changement de mode de vie également (parce que beaucoup de gens veulent conserver leurs privilèges de banlieue ou métropoles en revenant en région). Les idées libertaires ont une place de choix dans les régions puisque les militants peuvent se concentrer sur la construction d’alternatives et pas seulement sur la réaction (défensive), étant souvent sur des combats urbains comme la gentrification ou les constants problèmes créés par les grands centres. Les mouvements libertaires doivent prendre place sur les territoires non cédés des Premières Nations également dans une perspective anticoloniale, beaucoup de ces espaces faisant partie des régions.

BCEG : Qu’est-ce que tu vois comme les plus gros défis qui peuvent se poser à la persistance dans le temps (et peut-être aussi la croissance) des groupes militants dans votre coin?

Nokturn : La rétention dans la région est un défi de taille qui laisse des marques. Le manque de logement et les personnes qui restent ici seulement l’été, en plus du cégep, font en sorte qu’une dynamique particulière s’installe et il devient difficile de créer une certaine constance dans les alternatives. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la création du réseau, afin de pouvoir lier les gens par un tissu social autonome au travers des projets. La constance c’est une vertu qui est difficile dans plusieurs spectres, mais tellement importante pour la création d’alternatives concrètes. Sinon, bien entendu, l’étau toujours plus serré du capitalisme qui vient poser des barrières à la collectivisation et décentralisation de nos espaces et territoires, mais ça, c’est la raison pour laquelle nous sommes libertaires et solidaires.

BCEG : La question que je vais te poser apparaîtra peut-être curieuse, elle fait néanmoins appel à votre interprétation de la conjoncture régionale et des rapports de pouvoir, des entreprises, des personnalités influentes et des institutions qui y tirent les ficelles. Dans votre analyse, qui domine la soi-disant Gaspésie (en territoire Miꞌkmaw non cédé)?

Nokturn : D’un point de vue spirituel, c’est la nature qui dirige la Gaspésie. Comme partout ailleurs. Nous ne sommes qu’un passage sur cette planète et elle s’en tirera bien avec ou sans nous. Mais dans un contexte géopolitique, c’est bien évidemment les gouvernements provinciaux et fédéraux qui ont le plus de pouvoir sur les municipalités. Selon nous, les théories de Bookchin pourraient inspirer les mouvements municipaux à gagner en décentralisation. Beaucoup de municipalités en parlent, mais peu en font une pratique ou forment des actions pour gagner en autonomie. Les MRC ont des pouvoirs particuliers également sur les municipalités qui limitent les prisent de décision de manière étrange. Avec la victoire récente sur Galt, il fait bien de nous rappeler que le pouvoir appartient à qui veut le prendre, et surtout dépend de la manière qu’il est utilisé.

BCEG : Merci de nous avoir accordé cet entretien et au plaisir de vous rencontrer!

Nous ne vous avons pas oublié RBC

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Juil 012022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous ne sommes pas en vacances! Toujours prêts pour une petite visite chez RBC.