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S’initier à l’action non-pacifique vu depuis l’intérieur

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Jan 252022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous sommes un groupe de jeunes militant.es, nous ne militons que depuis quelques années. Ayant participé à différentes organisations écologistes, nous avons, de cette expérience, réalisé les limites de ces organisations dans l’efficacité de nos luttes. Dans les derniers mois, nous avons donc décidé vouloir chercher à affaiblir économiquement les entreprises fossiles par nos actions. Ceci a donc impliqué plus de questionnements, de préparation, de réflexions et d’idées. C’est de ces choses que nous aimerions parler dans ce texte.

Au départ, la plupart d’entre nous sommes arrivé.es à un constat. La lutte écologiste est dans une embûche. Nous répétons des actions d’une même intensité (que l’on soit 20 000 ou 500 000 dans les rues) pour une cause qui devient radicalement plus urgente. Nous nous plaignons du manque d’écoute du gouvernement, mais nous choissisons de rester dans une position passive, toujours dans une position de demande alors que nous avons déjà accumulé toutes les preuves pour déchanter. Souhaitant être lucides tant sur l’efficacité de nos méthodes que sur le peu de marge de manoeuvre qu’il nous reste, nous avons senti la nécessité d’en faire plus et de faire mieux. Ces réflexions ont également émergées à la suite de lectures telles que « Comment saboter un pipeline » d’Andreas Malm; de lectures sur l’historique du mouvement d’Earth First : « À bas l’empire vive le printemps ! » et de lectures sur les réflexions des ZAD ainsi que des groupes écologistes actuels.

Certain.es nous diront que cette réflexion aurait dû nous venir bien avant. Peut-être ont-iels raison. Il en reste qu’il est absurde de demander à un.e militant.e de passer de l’inaction à l’action la plus radicale. Chaque militant.e accumulera ses expériences qui lae mènera à une réflexion sur l’efficacité de ses actions. Chacun.e de nous pourra ensuite évaluer ce qu’iel peut faire en fonction de ses désirs et ses capacités.

Nous avons donc commencé à réfléchir sur ce qui serait à notre portée et aurait une certaine efficacité. La première barrière évidente qui se dresse est celle de la loi. Nous estimons qu’à l’heure actuelle, chacun.e doit réfléchir à sa capacité et à sa volonté à transgresser les lois en vue d’une action impactante. Accepter de prendre des risques légaux demande du temps, c’est un processus psychologique qui n’est pas à négliger, être à l’aise avec les actions qui s’en suivent d’autant plus. Cette prise de risques peut remettre en cause certaines de nos aspirations et nous remettre en face de nos privilèges et de ce que ceux-ci peuvent impliquer comme responsabilités. Nous invitons donc toute personne ayant une volonté d’intensifier son militantisme à réfléchir aux risques légaux qu’elle est prête à prendre. Ultimement, nous y voyons une nécessité afin d’avoir un plus grand impact. Il s’agit de faire un juste équilibre entre le risque pris et l’impact envisagé. Nous ne cherchons toutefois pas à nous faire arrêter « pour se faire arrêter » ou dans une optique de désobéissance civile devant public. Nous ne voulons plus être dans une position de demande aux dirigeant.es, mais dans une optique d’affaiblissement économique direct en vue du forçage d’une prohibition des énergies fossiles.

La deuxième barrière qui se dresse est celle de la préparation. Nous n’avons pas été préparé.es pour faire ce type d’action et l’information reste (avec raison) cachée. Nous avons dû creuser différentes sources par nous-mêmes afin d’apprendre certaines techniques, afin d’avoir une bonne protection légale, afin de communiquer entre nous de manière sécurisée. Toute cette préparation demande plus de temps. Toutefois, si nous souhaitons intensifier notre lutte, il nous faut sortir des sentiers battus et tenter d’apprendre du mieux que nous pouvons par nous-mêmes. Au travers de ce processus, il va y avoir des essais ainsi que des erreurs et nous ne serons pas tous.tes des militant.es parfait.es du jour au lendemain. Ce manque de préparation et de connaissances ne doit pas être un frein à l’intensification de nos actions, il nous demande seulement de nous libérer du temps afin d’apprendre par nous-mêmes et de partager nos connaissances.

La troisième barrière qui se dresse est celle de notre (in)expérience liée à notre âge et notre réseau de connaissances. Nous faisons partie d’une nouvelle génération de militant.es qui, essentiellement, n’a pas connu les grandes dates des luttes militantes du « Québec ». Cette inexpérience nous amène à avoir moins de pratique, mais aussi moins de connaissances sur les structures et les manières de faire militantes (le dit « savoir militant »). Cette inexpérience peut également susciter la méfiance de camarades militant.es plus âgé.es nous percevant comme naïf.ves ou inaptes à militer en vue d’une augmentation des moyens de pression. Cette méfiance a ses raisons d’être, mais il en reste que nous aurions plus à gagner en nous unissant autant que possible et en partageant des savoirs qui ont été effacés avec la dissolution de l’ASSÉ et l’épuisement militant. Nous ne mettons toutefois pas de côté la nécessité de s’organiser en groupe affinitaire pour bâtir la confiance et être plus sécuritaire.

Finalement, la quatrième barrière qui se dresse, que l’on sent à l’intérieur de nous peut-être sans se partager, est une barrière émotionnelle. Abaisser ses craintes face aux actions que l’on fait ; faire face aux confrontations avec la police et aux techniques d’intimidation de celle-ci (nous reconnaissons par le fait même que, pour certaines personnes, confronter la police n’est pas une question de choix); développer le courage nécessaire pour se faire confiance dans les nouveaux chemins que l’on emprunte au-delà de l’approbation sociale : toutes ces choses demandent un travail émotionnel qui prend du temps d’autant plus que l’on peut porter en nous l’image du parfait révolutionnaire qui n’a peur de rien, qui confronte la police sans gêne, peut-être même avec le sourire et que l’on croit que cela n’est qu’une question de nature. Alors que nous, dans nos vies, nous souhaitons prendre soin les uns des autres, favoriser la compréhension des points de vue et faire émerger la bienveillance, notre travail à l’extérieur nous demande de nous raffermir, de faire face à nos peurs, d’exprimer notre colère et de prendre notre place légitime même si cela demande de se confronter à l’ordre du monde. Ce travail sur notre nature et sur nos émotions doit être vu non comme une barrière, mais comme une invitation à développer des cercles de partage pour faire ce travail ensemble plutôt que seul.e. Il faut voir qu’ultimement, le développement de ses qualités va nous permettre de vivre une vie qui se rapproche de nos idéaux et nous permettre d’être plus heureux.ses.

En repoussant le plus possible ces barrières, nous avons donc préparé minutieusement notre action. Celle-ci visait à nuire à des stations à essence en vue de les rendre inopérables pour quelques jours. En cours de chemin, nous avons eu nos difficultés. Un endroit était finalement surveillé et un autre a été fermé quelques semaines avant notre action, rendant celle-ci inutile. Nous avons toutefois acquis une expérience de terrain par laquelle nous avons affronté nos peurs et retenu des leçons de nos erreurs. Il est donc nécessaire de se mettre à l’action, même si nous ne sommes pas des militant.es parfait.es, même si nous ne connaissons pas tout. L’important, c’est de s’organiser du mieux possible, mais surtout, de passer à l’action puisqu’essentiellement, ce qui finit par nous retenir, ce sont nos propres peurs ou notre manque de temps.

En conclusion, nous croyons en la nécessité de faire évoluer la lutte vers une pluralité d’actions directes. Nous voulons, par ce texte, témoigner qu’il n’est pas nécessaire de tout connaitre, qu’il est normal qu’il y ait plusieurs barrières qui se dressent sur ce chemin et que nous pouvons, tous.tes par nous mêmes, acquérir le savoir et les réflexions nécessaires à cette fin. Les luttes écologiques sont à l’agenda pour les prochaines années. Ce sont des luttes que nous n’avons pas le choix de gagner. Nous aimerions que les prochaines personnes qui vont s’organiser dans le contexte de la crise écologique ne prennent pas le cheminement pacifique type. Nous souhaitons également faire un appel aux militant.es de générations précédentes à nous partager leurs savoirs afin d’avancer ensemble. Nous ne mettons toutefois pas de côté l’impact qu’a eu la répression chez certain.es de nos ami.es. Nous reconnaissons le courage des personnes qui participent ou ont participé dans toutes les formes de tâches des luttes passées et présentes.

L’Histoire Nous Regarde

Manifestation du 15 mars 2022 : La police, c’est colon en crisse!

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Jan 122022
 

Du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP)

Il est difficile de regarder ce qui se passe présentement dans la Yintah, le territoire Wet’suwet’en, sans réfléchir au rôle qu’exercice la GRC dans la colonie canadienne. Ce qui est éventuellement devenu la GRC a été fondé en 1873, notamment en réaction à la rébellion des Métis de la rivière Rouge de 1869-1870. L’objectif premier de la GRC, dès ses débuts, était donc de maintenir l’hégémonie impériale sur territoire afin de l’ouvrir à l’exploitation capitaliste.

La liste des crimes de la GRC est trop longue pour être entièrement énumérée ici. De la répression de la rébellion du Nord-Ouest de 1885, à l’interdiction des pratiques culturelles autochtones, au blocus des réserves et à la libre circulation des personnes autochtones, à l’assassinat des chiens de traîneaux, et bien sûr, la séparation des enfants de leurs familles pour les envoyer dans les écoles résidentielles. Nous vous invitons à lire l’article « A Condensed History of Canada’s Colonial Cops » dans le journal « The New Inquiry » pour un survol rapide de l’histoire de la GRC, telle que perçue par les autochtones.

Mais est-ce que le gazon est plus vert au Québec ? Le nord du Québec a été sous le contrôle de la GRC jusqu’en 1960. Les écoles résidentielles coloniales ont continué jusque dans les années 1970s, et les abus se sont perpétués durant cette période, avec le plein soutien de la SQ.

Ladite SQ a donc remplacé la GRC, et on peut dire qu’elle a bien rempli et remplit toujours bien son rôle de représentante de l’autorité coloniale auprès des autochtones. Que ce soit à Listuguj (Restigouche) en 1981, à Kitiganik (Barriere Lake) en 1988, à Kanehsatà:ke et Kahnawá:ke en 1990, la réponse de la SQ aux mobilisations autochtones a toujours eu le même mot d’ordre : écraser.

Le rapport final de la commission Viens, déposé le 30 septembre 2019, illustre la place que la police occupe dans l’état colonial canadien. Le rapport écrit explicitement :

« Ces manifestations [des autochtones] sont le produit du non-respect persistant des droits ancestraux des peuples autochtones et de la lenteur des tribunaux à régler les questions territoriales. […] Comparativement à d’autres manifestations, […] la police est utilisée pour intervenir du côté du gouvernement pour écraser ou démanteler la manifestation, en présupposant que les droits revendiqués sont erronés, avant que le tribunal ne se soit prononcé sur la validité inhérente des revendications. »

Dans le rapport de la commission Viens, les polices locales comme le SPVM sont blâmées de la même manière : « Dans la littérature, on relate que les communautés autochtones sont à la fois sur-policées pour les infractions mineures […] et sous-policées, au sens d’une sous-protection face aux violences dont elles sont l’objet. »

Le rôle de la police n’est donc pas de protéger qui que ce soit, mais bien toujours d’écraser tout effort de résistance à l’exploitation du territoire. Ce désir d’exploitation s’est manifesté en 2012 avec le projet de loi omnibus C-45 du gouvernement Harper. Ce projet de loi a changé beaucoup de lois canadiennes, avec le but de rendre plus facile l’accès du territoire aux compagnies extractives. Territoire qui est, évidemment, essentiellement peuplé par des autochtones. Le C-45 a donc mené à la naissance du mouvement « Idle No More ». La réaction du gouvernement canadien alors a été de renforcer l’appareil policier canadien, et la coordination entre les services de police coloniaux. Le résultat, on le connaît, c’est ce que nous voyons maintenant en territoire Wet’suwet’en.

En 150 ans, le rôle de la police au soi-disant Canada n’a donc pas du tout changé. Son rôle est toujours d’ouvrir le territoire à l’exploitation, ce qui implique de chasser les personnes qui y vivent, peu importe le prix.

La police en tant que force d’exploitation coloniale n’est cependant pas unique au Canada. Au Chili, par exemple, l’armée a été déployée pour soutenir la répression policière contre le peuple Mapuche qui revendique la restitution de leurs territoire ancestral des mains de propriétaires terriens et de multinationales forestières. La Colombie bat à chaque année de tristes records d’assassinats de militant·e·s environementaux et défendeur·e·s de la terre, une grande partie d’entre elleux étant autochtones, le tout sous le regard de la police, une situation dénoncée par Amnesty International. Au Mexique, ce sont les Zapatistes de l’EZLN, essentiellement autochtones, qui se font attaquer par des milices armées par l’État. Et au Brésil, c’est la cour suprême qui donne le droit à la police de chasser les autochtones de leur terre pour les donner aux compagnies minières, une situation dénoncée par les Nations Unies.

Face aux violences policières envers les peuples autochtones, que ce soit ici ou ailleurs, on n’arrive tou·te·s au même constat : La police, c’est colon en crisse !

On se voit le mardi 15 mars, 17h30, au métro Lionel-Groulx !

Photo : Amber Bracken

Prendre position : Deux actions de solidarité contre la RBC (Vancouver)

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Jan 072022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La RBC sur Commercial drive et la 1ère avenue a subi une attaque au cocktail molotov dans la nuit du 15 novembre, 12 baies vitrées d’une autre succursale au coin de Nanaimo et Hastings ont été brisées en solidarité avec le peuple Wet’suwet’en et toutes les peuples autochtones qui résistent au colonialisme et à la suprématie blanche. Ils ignorent les manifestations pacifiques : prenons position.

Les protecteurs de l’eau Wet’suwet’en échappent à la GRC alors que la police se mobilise pour un raid

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Jan 072022
 

Du Point d’accès Gidimt’en

Avec des avions remplis de flics en route, le Coyote Camp a effectué une retraite stratégique pour éviter la violence policière et la criminalisation. Les flics se retrouvent avec un camp vide.

Nous continuerons à lutter contre Coastal GasLink, mais nous ne pouvons pas le faire si tou.tes nos guerrier.ères deviennent des prisonnier.ères politiques.

Nous appelons nos allié.es à continuer à venir à la Yintah et à agir là où iels se trouvent.. Visitez https://yintahaccess.com pour plus d’infos.

Pour plus d’informations sur la retraite stratégique, voir le communiqué de presse de lundi.

Ottawa : une succursale RBC redécorée à l’extincteur en solidarité avec les Wet’suwet’en

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Jan 042022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Un extincteur rempli de peinture blanche a été utilisé sur la façade de la succursale de la RBC située à Ottawa au cours de la semaine dernière.

L’action se voulait une réponse aux appels à la solidarité du clan Gidimt’en qui a repris possession du « Coyote Camp » avec leurs allié-es. Nous agissons en solidarité avec la nation Wet’suwet’en et contre le projet génocidaire du KKKanada.

Fuck CGL, Fuck la GRC, Fuck RBC, Shut down KKKanada et foutez le camp du Yintah.

Nous ne nous arrêterons pas : Le siège social de la RBC attaqué à Montréal

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Déc 312021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La Banque royale du Canada (RBC) finance Coastal GasLink (CGL), le pipeline auquel s’opposent les défenseur-es de la terre Wet’suwet’en depuis une décennie. Alors que nous entrons en 2022, malgré 3 raids de la GRC, les défenseur-es de la terre au Coyote Camp se dressent sur le chemin du forage de CGL sous les eaux sacrées de la rivière Wedzin Kwa. La RBC et tous les investisseurs de CGL doivent comprendre que ce pipeline ne sera pas achevé.

Dans la soirée du 30 décembre 2021, plus d’une douzaine de baies vitrées ont été brisées au siège social québécois de la RBC, au centre-ville de Montréal. Personne n’a été arrêté.

En tant qu’allochtones sur des terres volées, nous nous devons de porter dans la nouvelle année notre détermination à développer des pratiques de solidarité au travers d’actions concrètes qui ne pourront pas être ignorées. Continuons à mettre l’action et la solidarité anticoloniale au coeur de nos luttes.

Plus de vitrines brisées chez RBC

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Déc 302021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous avons remarqué que la RBC éprouve des difficultés à remplacer ses vitrines brisées. Nous allons mettre cette situation sur le compte des délais dans la chaîne d’approvisionnement puisque toutes les succursales qui ont vu leurs vitrines éclatées depuis deux mois ont toujours du papier collant et du contreplaqué pour couvrir leur façade. Alors que la RBC continue de financer Coastal Gaslink, nous leur avons offert pendant une nuit de la fin-décembre 4 nouvelles baies vitrées à remplacer à la succursale au coin de Monkland et Harvard à Notre-Dame-des-Grâces.

Solidarité avec le Coyote Camp et tous les défenseur.es de la terre.

Les opportunités du temps des fêtes : Sabotage ferroviaire

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Déc 292021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le soir du 25 à Montréal, nous avons saboté deux voies ferrées en solidarité avec les défenseur.es de la terre Wet’suwet’en. Nous étions inspiré.es par le communiqué « Sabotages ferroviaires en solidarité avec les Wet’suwet’en » et ses consignes sur comment perturber les infrastructures ferroviaires du CN et du CP facilement.

Si on peut le faire, vous aussi.

Hamilton : RBC attaquée car elle finance le gazoduc CGL

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Déc 292021
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info, traduction de Attaque

Il y a beaucoup de choses négatives à dire sur le Père Noël et, en tant qu’anarchistes, nous ne sommes pas de grand.e.s admirateur.trice.s du bonhomme barbu ; mais nous ne pouvons qu’apprécier son jeu de se faufiler partout, un truc génial. Du coup, certain.e.s d’entre nous ont célébré cette année en se faufilant à leur tour.

Tard dans la nuit de Noël 2021, on a répondu à l’appel à attaquer les banques et les sources de financement du gazoduc Coastal GasLink, qui est imposé au peuple Wet’suwet’en. Les banques – comme la Royal Bank of Canada – sont des cibles très faciles, puisqu’elles ont de nombreuses filiales dans les villes où nous vivons et celles-ci sont relativement peu surveillées la nuit. Une filiale de Hamilton, sur Upper James, a été l’une de ces filiales bancaires qui ont été visitées et redécorées.

Nous avons passé la porte extérieure du sas de la banque et nous avons rempli de colle les fentes pour cartes de leurs trois distributeurs de billet. Après, nous avons bloqué avec de la superglue la serrure de la porte qui donne accès à la banque. En sortant, nous avons laissé un message sur les vitres, de façon que tout le monde le voit : « PAS DE GAZODUC SUR LES TERRES VOLÉES ». Ça a été une action très facile et reproductible, que nous encourageons d’autres personnes aussi à mener. Il est possible que les attaques continuelles contre des banques comme la RBC commencent à grignoter les profits qu’elles tirent du gazoduc (si nous leur faisons perdre assez d’argent) et les convainquent de retirer leur soutien financier à ce projet. Et, si ce n’est pas le cas, il s’agit d’un vrai, cathartique « fuck you » contre les institutions qui détruisent tout ce qui est bon dans ce monde.

Alors que nous entrons dans cette période liminale entre Noël et le Nouvel An, des jours parmi les plus sombres de l’année, nous sommes sommé.e.s de faire le point sur ce qui compte encore pour nous et sur ce que nous espérons porter dans nos vies pendant le prochain voyage autour du soleil. Alors que nous entrons dans ce qui pourrait être un autre hiver de Covid, nous encourageons tou.te.s nos compas à regarder dans la partie la plus chaude de leurs cœurs, là où nous tou.te.s, encore, voulons que les prisons et les banques brûlent et que nos ami.e.s nous tiennent par les mains, en dansant autour des flammes.

Tant que nous gardons ces étincelles vivantes dans nos yeux, tout est encore possible.

Actions artistiques contre le projet de loi 2

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Déc 252021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 18 septembre dernier, une douzaine de personnes réparties en petites équipes ont pris artistiquement d’assaut les rues de Tiohtià:ke/Montréal en protestation contre l’abject projet de loi 2. Nous sommes des personnes trans, non-binaires et alliées et nous sommes déterminées à nous opposer à cette vile attaque envers nos communautés. Durant la nuit, des bannières ont été affichées un peu partout dans la ville, dont les murs sont depuis plusieurs mois déjà pleines d’affiches, de collants et de tags pour protester vigoureusement contre cette loi qui ne cesse de nous enrager.

Nous voyons dans ce projet de la CAQ son intention de surfer sur la vague des mesures réactionnaire anti-trans, anti-intersexe et anti-queer mises en place par les gouvernements de droite un peu partout dans le monde (des états du sud étasunien2 à la Pologne fasciste3 en passant par le Royaume-Unis4). Nous ne sommes pas les seul·es à nous révolter: dès l’annonce du projet de loi, les communautés trans, non-binaire et intersexe se sont mobilisées de toutes les manières possibles pour s’y opposer, forçant un recul au moins partiel de la part de Simon Jolin Barette, l’infâme ministre en arrière de ce projet.

Ceci dit, force est de constater que depuis l’annonce du recul du ministre, la mobilisation s’est calmée, ce qui est inquiétant puisque rien ne nous assure que la nouvelle mouture du projet ne sera pas tout aussi abjecte. Nous considérons qu’il faut absolument continuer la lutte et empêcher le passage de cette loi ou de toute autre qui lui ressemble. Nous voulons plus que le simple retrait de la loi; avec l’appel à l’action du 18 décembre dernier circulait cette liste de revendications:

« Plus loin que la simple modification du projet de Loi 2, face à la transphobie et l’interphobie institutionnalisée et face à une politique de reconnaissance qui ne sert que les plus privilégié·es d’entre nous, nous demandons :

  • L’abolition des marqueurs de sexe/genre,
  • L’accès simple, libre et gratuit aux changements de nom et aux soins d’affirmation de genre,
  • L’abolition de la police et des prisons, qui passe nécessairement par la décriminalisation complète du travail du sexe, de l’utilisation des drogues et du VIH,
  • L’ouverture des frontières qui bloquent et contrôlent notamment les corps des personnes trans et queer migrantes. »

Nous appuyons cette liste de demandes et espérons, avec nos actions, démontrer que malgré le prétendu recul du gouvernement, le temps des fêtes et l’explosion récente de la Covid, nous continuons et continuerons de lutter pour nos communautés et contre ce gouvernement qui ne cesse de nous oppresser.

L’appel du 18 décembre dernier est passé, mais voyez en ce texte un appel à continuer d’utiliser les espaces publics comme plateforme pour s’opposer aux dérives haineuses du gouvernement, à vous organisez avec celleux proches de vous (que vous soyez de nos communautés ou simplement des complices), et à être avec nous en janvier prochain quand nous ferons inévitablement face à la nouvelle version de ce projet de loi.

1: https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=114867354363740&id=100795785770897

2: https://www.cnn.com/2021/04/15/politics/anti-transgender-legislation-2021/index.html

3: https://brignews.com/2021/02/06/analysis-of-lgbt-free-zones-in-poland-how-did-it-happen/

4: https://www.pinknews.co.uk/2021/02/15/britain-transphobia-uk-transphobic-history-gender-recognition-act-what-the-trans/