Montréal Contre-information
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Rad Pride 2024 : Comment une manif de nuit a vaincu le SPVM dans le Village

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Août 252024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le dimanche 10 août avait lieu la deuxième édition annuelle de la Rad Pride. Plus de 250 personnes se sont rassemblées au métro Papineau, les cagoules roses se mêlant aux black blocs et à nos tenues de manif les plus gaies. Sous les cris de ralliement « No Pride in genocide “ et ” Queerness is resistance », la marche s’est mise en branle sur Sainte-Catherine. Aujourd’hui, deux semaines plus tard, nous voulons faire un retour sur cette soirée d’un point de vue tactique.

Sur les bannières latérales

Le conflit entre les bannières de côté renforcées et les « flics de côté » est devenu un pilier des manifestations combatives de Montréal. Les bannières renforcées de Montréal sont des bannières avec un cadre en bois, maintenues par des poignées de portes vissées, utilisées pour protéger contre les charges des flics anti-émeutes et les coups de matraques. Au cours de l’été, les terrasses et les foules obstruant souvent les trottoirs, les policiers ont apparemment reçu l’ordre d’entrer dans la rue aux côtés des manifestantes en marche. Il est essentiel de montrer aux policiers que cette provocation est une grave erreur. La multiplication des équipes de banderoles latérales renforcées peut être l’une des meilleures réponses, mais il est important de savoir où ces équipes se positionnent et comment les autres dans la foule les complètent.

Lors de la Rad Pride, une seule banderole latérale renforcée a pris position à l’avant, dans le coin gauche de la marche, et la situation a rapidement dégénéré en affrontement. Après que les flics de côté ont commencé à pousser la bannière et que la bannière a refusé de céder, les flics se sont retrouvés coincés contre un muret de la terrasse. Ils ont commencé à frapper les gens avec des matraques. La hampe d’un.e participant.e à la manifestation a été utilisée pour frapper un policier à la tête depuis l’arrière de la banderole. Malheureusement, la position de la bannière de côté à l’avant a permis de la couper facilement du reste de la foule, et avec suffisamment de gaz poivré et de coups de matraque, le groupe autour de la bannière a dû se disperser dans une mêlée chaotique qui a renversé plusieurs tables sur une terrasse et a conduit à deux arrestations.

La décision de ne pas déplacer la bannière renforcée avec plus de fluidité a conduit les anarchistes, d’un côté de la banderole, et la police, de l’autre, à se retrancher dans leurs positions. Une lutte acharnée s’ensuivit. Dans une telle situation, l’un des deux camps sera repoussé et sa position sera compromise. Il aurait peut-être été possible d’encadrer la police de tous les côtés alors que les policiers concentraient leurs forces pour repousser la banderole. Mais sans la détermination, le nombre ou la capacité d’utiliser les positions retranchées à notre avantage, nous bénéficierons souvent bien plus en encourageant une banderole renforcée à se déplacer avec plus de liberté, sans s’engager à un endroit spécifique de la manifestation (en particulier à l’avant ou à l’arrière, où elle est la plus isolée). Cette approche complète l’un des principaux avantages des combattant.e.s de rue face à un ennemi aussi puissant que la police : la capacité des militantes à attaquer et à battre en retraite, à utiliser l’élément de surprise, à se disperser et à se reformer.

Une marche sans tête

Le SPVM espérait peut-être que l’attaque de l’avant de la marche entraînerait la dispersion de toute la foule, mais il avait encore une longue nuit devant lui. Des manifestant.e.s plus expérimenté.e.s ont improvisé une nouvelle équipe de bannière à l’avant, ont encouragé la foule à se serrer les coudes et ont rapidement fait une boucle vers Sainte-Catherine. 

Il était évident que le SPVM voulait éviter le cauchemar des relations publiques que représente le gazage des foules de fêtards dans le Village gai pendant la Fierté. Puisque ces foules étaient fortement concentrées sur Sainte-Catherine, la manifestation a pu éviter la dispersion en restant sur cette rue. À plusieurs reprises, les flics anti-émeute ont formé des lignes bloquant notre chemin vers l’avant et vers le sud ; à chaque fois, plutôt que de tourner vers le nord à partir de Sainte-Catherine, la manif a tourné sur ses talons et a fait marche arrière, avec plusieurs bannières capables de se substituer à la nouvelle tête de file.

Ce jeu de ping-pong a donné aux manifestant.e.s de multiples occasions d’agir contre la poignée de cibles le long de notre itinéraire. Des vitres ont été brisées à la RBC, à la BMO, dans un bureau de Remax et chez Starbucks. Ce dernier a été attaqué à plusieurs reprises sur au moins trois passages distincts de la foule. Après le premier affrontement, il a fallu près d’une demi-heure aux flics pour rétablir les unités sur les côtés, nous montrant qu’un élément ouvertement conflictuel dans la foule peut fonctionner comme une diversion, créant de l’espace et du temps pour des groupes plus orientés vers la destruction.

Au fur et à mesure que la nuit avançait, l’ambiance devenait de plus en plus festive. Vers 23h, la manifestation était devenue un party dansant réunissant encore plus d’une centaine de personnes, sous le regard d’une ligne de policiers anti-émeute bien équipés. Faire des autorités la risée de toustes est une signature des mouvements de résistance de masse qui ont réussi à travers l’histoire, et il ne faut surtout pas négliger le potentiel de ridiculiser le SPVM en particulier. La victoire de la soirée a été couronnée lorsque les policiers anti-émeute se sont retirés et ont regagné leurs fourgonnettes, et que la foule a chanté « We Are the Champions ».

Ce type de conclusion est tout simplement extrêmement rare pour les manifestations destructrices dans cette ville. C’est avant tout le résultat de la détermination et de l’intrépidité des manifestant.e.s.

Retour sur la perturbation du défilé corpo de Fierté Montréal

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Août 172024
 

De la F.A.G.S.

Dimanche passé, la F.A.G.S. et ses complices queers et trans ont perturbé le défilé de la fierté corporative, sioniste et colonialiste de Fierté Montréal.

Nous nous sommes rassemblés vers 13h dans la zone des spectateurs à la Place Ville Marie en tenue et maquillage drag bloc. Près d’une douzaine de flics avec des brassards SIS se sont mobilisés pour surveiller notre rassemblement, car clairment qu’un groupe de queers à la fierté se protégeant mutuellement de la COVID est une cause de suspicion. Autour de 13h30, vers le début de la parade, nous avons pris la rue au moment où le char de parade Queer pour la Palestine de Helem, Mubaadarat et Voix Juives Indépendantes passait. En marchant derrière leur char dans le défilé pendant un court moment, nous avons réussi à apaiser les craintes des boeufs anxieux.

Après avoir défilé brièvement, nous nous sommes arrêtés et nous avons déployé une bannière extra-longue pour commencer à disperser et à perturber le défilé. Nous avons prononcés un discours sur le pinkwashing corporatif de Fierté Montréal. Nous avons ensuite communiqué avec les membres du char AGIR derrière nous, leur permettant ainsi qu’à plusieurs autres chars communautaires de passer et de continuer à défiler, avant de bloquer le char d’eau gazeuse Bubly.

Nous avons continué à marcher et à zig-zaguer vers l’arrière du défilé, évitant largement l’intervention des keufs, et bloquant brièvement plusieurs chars et contingents liés aux intérêts des entreprises sionistes. Les chars et les contingents solidaires nous ont encouragés et ont levé le poing sur notre passage. Un petit contingent portant des drapeaux sionistes s’est approché. Nous avons tenté de les bloquer en déployant rapidement une deuxième banderole extra-longue, mais la police nous a brutalement poussés sur le côté de la route et a volé notre banderole.

Comme la présence des flics commençait à s’intensifier, nous avons décidé de changer de direction et de revenir vers l’avant du défilé, en suivant et en protestant contre le contingent sioniste. Après avoir interrompu le défilé à plusieurs reprises, nous nous sommes arrêtés à l’angle de Jeanne-Mance et René Lévesque. Là, nous avons bloqué toute la partie arrière du défilé, où se trouvaient presque tous les chars complices.

Pendant ce temps, les cochons, les sionistes, la sécurité privée et les maréchaux de Fierté nous ont attaqués et insultés, tandis que les passants nous encourageaient et scandaient des slogans avec nous. Des membres autonomes des contingents Helem, Mubaadarat et VJI sont revenus nous rejoindre après leur perturbation “die-in” réussie et poignante. D’autres membres de la communauté ont répondu à notre appel public de soutien. Notre nombre est passé à environ 150 manifestants.

Alors que les cochons se multipliaient et revêtaient leur équipement anti-émeute, que les véhicules de transport de prisonniers arrivaient, que Fierté nous suppliait de permettre à leur parade corporative de continuer, que les sionistes nous lançaient des projectiles, que le soleil brûlant du mois d’août tapait sur nous, nous sommes restés fermement en place.

Alors que les flics nous bousculaient, nous tiraient, nous matraquaient, essayaient de voler notre matériel, nous menaçaient et nous brutalisaient devant une foule de nos adelphes queers, nous sommes restés inébranlables et défiants.

Nous avons bloqué le défilé à Jeanne Mance pendant près d’une heure avant que la police et les maréchaux de Fierté, traîtres de classe, ne travaillent ensemble pour rediriger le défilé de l’autre côté du terre-plein de René Levesque.

Après que le défilé soit passé de l’autre côté de la route, nous avons marché sur René Lévesque en scandant des slogans contre le pinkwashing et la police. La grande majorité des passants nous ont encouragés, tandis que certains nous ont crié du vitriol raciste, montrant leur vrai visage d’hommes cis blancs sionistes, capitalistes et colonialistes. Nous nous sommes finalement dispersés dans le métro. Aucune arrestation n’a eu lieu.

Bien que nous n’ayons pas réussi à faire annuler complètement le défilé, nous considérons que cette action a été une réussite.

Nous avons bloqué les chars des entreprises suffisamment longtemps pour que nombre de leurs spectateurs potentiels, situés plus loin sur le parcours de la parade, s’en aillent par ennui. Nous avons montré aux spectateurs queers et aux médias que la police n’a pas peur de brutaliser les queers lors d’une parade de la fierté. Nous avons rappelé au monde que la fierté était née d’une émeute contre la police, et non d’un défilé sponsorisé par des intérêts corporatistes. Nous avons montré qu’en tant que queers de conscience à Tio’tià:ke, comme à Tkaronto, les territoires Salishes côtiers colonialement connus sous le nom de Vancouver, et ailleurs sur l’île de la Tortue et dans le monde, nous n’accepterons pas un génocide en notre nom.

Fuck le pinkwashing
Fuck Fierté Montréal
Police partout
Justice nulle part

Photo : @the_purple_line

Guerre aux proprios

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Août 132024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ceux qui font leur profit sur la misère ne méritent rien de moins qu’une guerre ouverte.

Guerre aux proprios, pouvoir aux locataires.

Vu à Sillery, Ville de Québec.

Des citoyen.ne.s déposent des vidanges à la mairie de MHM

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Août 032024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Au soir de la chaude journée du 1er août, des citoyens qui en avaient assez de voir les mouches voler et l’odeur de décomposition leur emplir le nez ont décidé de prendre des sacs de poubelles qui traînaient dans les rues de Longue-Pointe pour aller les porter au principal responsable de l’insalubrité qui sévit dans le quartier: Pierre Lessard-Blais. Sous de faux prétextes écologiques, lui et son parti, Projet Montréal, ont décidé d’espacer la collecte des ordures dans tout son arrondissement.

Sans surprise, les déchets s’accumulent et avec des journées comme aujourd’hui, notre environnement de vie est détérioré. Selon Pierre Lessard-Blais, les déchets domestiques ne devraient pas puer, donc il ne nous en voudra pas qu’on ait décidé de laisser les déchets de notre quartier devant la mairie d’arrondissement. Gageons que, de toute façon, ça ne prendra pas deux semaines avant que ces déchets-là soient ramassés. Sur le tas de vidanges, nous avons laissé une affiche disant: « À l’attention de Pierre Le Tsar-Blais.»

Nous invitons tous les citoyens de l’arrondissement à aller en grand nombre aux prochains conseils d’arrondissement pour confronter l’administration municipale au sujet de l’insalubrité dans le quartier. Le prochain aura lieu le 12 août à 18h30 (6854 rue Sherbrooke E).

– Des travailleurs.euses en colère

Sabotage de Airbnb dans le quartier de Hochelaga

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Août 012024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Alors que la crise du logement fait rage, les habitant.es du quartier Hochelaga ripostent contre les propriétaires d’Airbnb. La ville est au service des propriétaires; les locataires choisissent l’autodéfense populaire.

Des citoyen.ne.s du quartier ont saboté les serrures d’une trentaine de Airbnbs. L’action visait ainsi à dénoncer la présence de ces Airbnb et à montrer à la ville et aux propriétaires que les locataires d’Hochelaga n’hésiteront pas à s’attaquer matériellement aux propriétaires qui volent leurs logements. Dans le quartier, ce serait 300 logements qui sont retirés du marché locatif en raison de la présence de Airbnb. Avec un taux d’inoccupation exceptionnellement bas, il est impossible de laisser passer ça.

Ainsi, ce sont des victimes des crimes commis par les propriétaires des Airbnbs et des allié.e.s qui ont décidé de montrer leur colère et de mettre en lumière les injustices perpétrées dans le quartier. Aucun Airbnb strictement légal (comme une personne qui loue son logement pendant qu’elle est en voyage) n’a été visé.

Les citoyen.ne.s ont notamment repris pour cible le Airbnb au 3650 rue Ontario, car celui-ci symbolise l’impunité des propriétaires qui pourrissent le parc locatif du quartier en créant toujours plus de Airbnb, alors que la province est plongée dans une terrible crise du logement. Les gens peinent à se loger et ces propriétaires véreux préfèrent se remplir les poches plutôt que de laisser cet immeuble au marché locatif. Nous ne doutons pas que les militant.e.s du quartier continueront de viser ce bâtiment jusqu’à ce qu’il revienne à la communauté.

Strawberry Stays! est l’une des compagnies les plus actives dans Hochelaga-Maisonneuve. Selon La Presse, la compagnie aurait 14 annonces à leur nom sur la plateforme Airbnb dans le quartier. Cette compagnie aurait fait du lobbying intensif et aurait même intenté une poursuite contre l’arrondissement pour empêcher la mise en place d’un nouveau règlement visant à interdire la location de courte durée dans une résidence secondaire en 2023. Cette compagnie est l’ennemie des locataires du quartier.

L’espoir c’est la lutte : Retour sur la manif de soir du 19 juillet

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Août 012024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 19 juillet, lors d’une nuit calme, plus de 60 personnes se sont rassemblées au centre-ville de Montréal afin de manifester pour la Palestine. La manifestation a été annoncée sans l’aide des médias sociaux, de sorte qu’aucune présence policière n’était visible sur le lieu du rassemblement. Le récit qui suit provient de quelques participant-es à la manifestation. Nous espérons faire comprendre à celleux qui n’étaient pas là ce qui s’est passé et faire quelques suggestions pour la prochaine fois.

Vers 22 heures, la manifestation s’est mise en marche, une bannière annonçant « L’espoir c’est la lutte » à côté d’un cercle A, et une bannière indiquant « Libération des peuples, libération de la terre » en queue de cortège. Serpentant dans les rues sous les gratte-ciel et les slogans, l’énergie de la foule augmentait progressivement à mesure que nous nous acclimations à l’étrange réalité : pas de flics à vélo, pas de flics anti-émeute, pas de flics devant, derrière ou sur les côtés, juste nous et nos ami.e.s et camarades, et leurs ami.e.s et camarades, et les leurs, notre black bloc et keffiyeh bloc nous protégeant de la centaine de caméras de surveillance enregistreant  inlassablement notre déambulation.

La manifestation a duré seize minutes. Des feux d’artifice ont été allumés à l’arrivée au Square Victoria, où se trouvait le camp Al-Soumoud, démantelé deux semaines auparavant. Les manifestant.e.s ont rapidement commencé à briser les vitrines des banques, ciblant une CIBC et une Banque Scotia. Dans le sens inverse de la circulation sur Saint-Jacques, nous avons été accueillis avec enthousiasme par les fêtards du vendredi soir, qui sont descendus dans la rue pour applaudir, et par les automobilistes qui ont baissé leur vitre pour féliciter les militant.e.s vêtus de noir. Certains passants ont commencé à suivre la manifestation avec enthousiasme alors qu’elle se dirigeait vers la Caisse de Dépôt et Placement du Québec (CDPQ). La CDPQ, qui avait été pointée du doigt par le camp Al-Soumoud un peu plus tôt, a investi 14 milliards de dollars dans des entreprises complices du génocide en Palestine. Bien que ses fenêtres semblaient difficiles à briser, plusieurs d’entre elles ont été graffés, d’autres ont volé en éclats et un fumigène a été lancé par une ouverture dans un espace de bureau, déclenchant avec un peu de chance les gicleurs et causant des dégâts d’eau.

Les sirènes de police sont visibles et entendues de plusieurs directions, mais avant que les commandants du SPVM ne comprennent ce qui se passe, la foule se disperse et disparaît dans la nuit. Il n’y a eu aucune arrestation et personne n’a été blessé.

Alors que les médias de masse ont ignoré la manifestation, des vidéos montrant la marche et les actions directes ont circulé largement sur les médias sociaux, y compris sur un compte en langue arabe avec des centaines de milliers d’abonnés.

La lutte locale en solidarité avec la Palestine a vu une grande variété de tactiques testées en peu de temps au cours des neuf derniers mois. Les manifestations nocturnes organisées sans inviter la police sont une nouveauté dans ce contexte. Nous pourrions envisager d’en faire plus souvent.

Une semaine plus tôt, le 12 juillet, le SPVM a envoyé des policiers anti-émeute pour encadrer les deux côtés d’une petite manifestation nocturne annoncée sur les médias sociaux suite au démantèlement du camp de McGill. Les policiers sont entrés dans la rue le long de la marche et ont préventivement attaqué une bannière de côté, arrachant la bannière des mains des gens, distribuant des coups de matraques et déployant d’énormes quantités de poivre de cayenne. La ténacité de la foule était impressionnante, mais il n’a pas été possible de surmonter ce degré de violence policière et de commencer à transformer la manif en quelque chose de plus grand. Un rôle que peut jouer une manif de nuit sans police est de répondre à de tels événements, en soignant nos esprits militants et en réparant notre confiance, tout en démontrant que le SPVM met ses unités en danger pour rien en intimidant et en réprimant brutalement les manifs, car nos cibles se feront fracasser de toute façon.

Nous souhaitons également réfléchir à la manière dont les différentes formes de manifestations permettent plus ou moins d’aller au-delà de nos réseaux existants. Ce qui est frappant dans les interactions avec les passants enthousiastes le 19 juillet, c’est que la présence policière imposante habituelle lors d’une manifestation combative aurait rendu ces interactions impossibles. La police qui contrôle la circulation redirige généralement tous les véhicules loin d’une marche, et l’ampleur et l’agressivité des unités de police de tous les côtés d’une manifestation sont extrêmement intimidantes, limitant les possibilités d’action dans l’esprit des personnes à l’extérieur – et objectivement. Aucun civil non préparé et sain d’esprit n’essaierait de se joindre à nous. Sans la séparation imposée par la police, nous pouvons imaginer faire davantage à l’avenir pour permettre aux passants volontaires de se joindre à nous et prendre la rue. Il pourrait s’agir d’apporter une réserve de masques à distribuer, de les inviter explicitement à rejoindre la manif et de partager rapidement toute information importante en matière de sécurité de façon amicale avec les personnes qui se joignent à nous.

Un certain nombre de fenêtres sur le parcours de la manif ont malheureusement résisté aux coups de marteau et de roches. Cela soulève la question des outils. Les morceaux de porcelaine comme projectiles sont plus efficaces pour briser les fenêtres que les marteaux ou les roches. Ils sont également plus difficiles à trouver (demandez à un camarade), et il faut faire plus attention en les lançant pour éviter de blesser quelqu’un. À l’avenir, les « équipes marteau » pourraient peut-être faire la première tentative et, si la cible s’avère trop difficile, la confier à une « équipe porcelaine ».

L’enthousiasme suscité par cette nouvelle tactique montre que la communauté est à la recherche d’un nouveau format pour les manifestations. Au-delà des vitrines brisées, l’exploration de ce que les groupes autonomes peuvent faire dans les manifs sans la police laisse entrevoir de nouveaux horizons. Nous pouvons tester de nouvelles tactiques et des mélanges d’anciennes, ou même les délais de réponse de la police dans différentes zones stratégiques de la ville. Nous pouvons également améliorer notre rapidité et notre aisance à employer différentes tactiques afin de ne pas tenter des choses pour la première fois avec des flics dans le dos.

Avec les défis de ces derniers mois dans les manifestations annoncées sur les réseaux sociaux, même dans les contingents, peut-être que ce nouveau format peut aussi être vu comme une stratégie de mobilisation. Si nous jouons bien nos cartes, nous pouvons l’utiliser pour parler au public, en diffusant des idées et des pratiques anarchistes, de sorte que lorsque nous nous présentons en tant que contingent dans une manifestation publique, nos orientations sont connues de celleux qui nous entourent, qui pourraient être plus encouragé.e.s à nous rejoindre dans les actions. Avec un peu de chance, cela nous permettra de trouver un équilibre, d’être prêt.e.s à augmenter les enjeux et à être stratégiques dans la mise en œuvre d’un plan réussi, ainsi que d’être prêt.e.s à répondre de manière combative à la violence policière dans les grandes manifestations publiques aux côtés de centaines ou de milliers d’autres personnes. 

Le vendredi a permis de remonter notre moral, de renforcer la confiance et de consolider nos liens de complicité. Nous devons trouver des occasions de remporter des victoires, même minimes, et les célébrer. La même tactique peut être utilisée à des moments stratégiques tels qu’un événement majeur dans la ville, pour atteindre des objectifs stratégiques à court terme, ou en réponse à une répression policière importante.

Berlin (Allemagne) : Attaque contre les foreuses de l’entreprise Bauer et les infrastructures extractivistes ! Solidarité avec la lutte anti-coloniale des Wet’suwet’en !

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Juil 162024
 

De Indymedia.de, traduction de Sans nom

6 mai 2024

À travers le monde, d’innombrables communautés autochtones luttent contre des projets et des infrastructures extractivistes, comme des projets miniers, la fracturation hydraulique, la déforestation ou des pipelines. Dans le territoire occupé par l’État canadien, un énorme projet est par exemple en cours de construction : le Coastal GasLink Pipeline, qui doit transporter du gaz extrait par fracturation hydraulique. Ce projet ne détruit pas seulement des régions entières, mais menace également le mode de vie autochtone des Wet’suwet’en. Le gazoduc doit être construit sur leur territoire en traversant la rivière Wedzin Kwa, qui est essentielle à leur mode de vie en tant que source d’eau et de poissons. C’est pourquoi les Wet’suwet’en s’opposent depuis longtemps à ce projet avec une résistance acharnée en défendant ces terres. Leur résistance se heurte à une forte répression, mais bénéficie également d’une grande solidarité.

Nous voulons montrer que la lutte contre la colonisation, et donc contre l’industrialisation et l’extractivisme destructeur, ne connaît pas de frontières. C’est pourquoi nous avons attaqué une entreprise qui participe et s’enrichit directement sur la destruction des territoires indigènes : l’entreprise Bauer fournit les engins de forage nécessaires au gazoduc Coastal GasLink. Le 6 mai, nous avons donc attaqué par le feu deux de leurs énormes machines de forage sur un chantier de Berlin. Pour cela, nous avons placé sur leurs câbles des engins incendiaires, de l’essence et un pneu.

Le gazoduc Coastal-Gaslink n’est qu’un des nombreux projets extractivistes sur des terres indigènes volées au Canada et dans le monde. Qu’il s’agisse de pétrole, de gaz, de charbon, d’or, de lithium ou d’hydroélectricité et d’énergie éolienne (celles-ci devraient désormais produire de l’hydrogène « vert » au Canada, ce qui intéresse beaucoup l’Allemagne), tous ces projets industriels font partie d’un système colonial qui détruit la terre et élimine les modes de vie indigènes.

Nous sommes solidaires des luttes des Wet’suwet’en contre le projet colonial de gazoduc Coastal-Gaslink.

Que ce soit au Canada, au Chili, au Pérou, dans la forêt de Hambach ou au nord du Portugal, luttons contre les projets extractivistes destructeurs et mettons nos luttes en lien !

Switch off the system of destruction and colonisation !

Action syndicale au siège social de Renaud-Bray!

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Juin 292024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La famille Renaud sont des trous de cul notoires de père en fils. Il sont les ennemis de la classe ouvrière et le seront toujours.

Leurs positions et propos anti-syndicaux briment les droits fondamentaux de nous, travailleurs et travailleuses, depuis trop longtemps.

Les affiches, c’est comme un syndicat : « C’est fâchant, parce qu’une fois que c’est arrivé, c’est bien difficile de s’en séparer. »

Maintenant, allez-vous commenter, ou ça aussi, c’est des affaires internes?

Un affront à l’un-e est toujours l’affaire de tou-tes. La classe ouvrière ne vous oubliera pas!

Retour sur l’émeute du 6 juin

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Juin 162024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La journée du 6 juin 2024 devrait rester dans notre mémoire longtemps.

Ce qui c’est passé ce jour là est plus qu’impressionant. Une émeute à émergé spontanément sur la campus de McGill en réponse à la violence policière et suite à une convergence des forces de l’intifada étudiante.

Puisque la couverture médiatique semble taire la force de la résistance de la jeunesse ce jour là, il apparaît important de faire un retour sur les évènements de la journée.

D’abord, une manifestation avait déjà été appelé par les forces de l’Université Populaire Al-Aqsa (UQAM) qui finissait son occupation plus tôt en journée. En parallèle de celà, une occupation du bâtiment de l’administration de McGill a été organisée par des étudiant-es de l’université. C’est autour de cette occupation que l’émeute s’est organisée.

Suite à l’appel au soutien lancé par les groupes de McGill, une centaine ou plus de militant-es ont convergé vers McGill pour soutenir les étudiants barricadés au sein du bâtiment.

La police sur le terrain a agi avec une agressivité démesurée face à la passivité assez forte des personnes présentes. Forçant physiquement les étudiants qui bloquait les portes secondaires vers le rassemblement principale devant la porte avant. Des centaines de policiers ont été mobilisés alors pour sécuriser la zone autour du bâtiment et permettre aux policiers au sein du building d’intervenir pour arrêter les 13 étudiants enfermés en dedans.

L’agressivité de la police ainsi que son effort ridicule pour arrêter une poignée d’étudiants a rapidement fait chauffer les esprits. Les étudiants présents sur le terrain ont donc commencé à se préparer pour faire face à une opération de dispersion de la police. Alors qu’une petite ligne tenait l’Ouest de la zone les forces ont convergé à l’est pour tenir une ligne face aux anti-émeute qui se massait. Aidé-es de militant-es plus expérimenté-es, les étudiant-es ont alors commencé à se tenir dans des formations de défense collective. Peu de temps après la police a tenté une première charge dans les lignes. Surprennement malgré la poivre, le gaz, les boucliers et les matraques, les lignes ont tenu bon à la charge. Alors que le gros des forces en présence semblait composé de militant-es nouvelleaux aux affrontements de rue, les lignes ont tenu à une charge de police et ont réussi à repousser la ligne d’anti-émeute. Peut-être que l’escalade de violence que la police construit depuis le 15 avril a réussi à achever les efforts d’auto-pacification du mouvement. Peut importe ce qui a poussé alors les gens réunis ce jour-là à tenir bon, leurs actions furent plus que louable.

Une partie des gens présents ont alors battu en retraite face aux irritants mais plusieurs d’entre-eux sont revenus ensuite renforcer les lignes. Lignes qui retinrent une seconde charge (notamment en faisant usage de clôtures, de rampes de chantier et d’autres obstacles) avant qu’une troisième charge finissent par percer la ligne d’étudiant-es. La police alors sûrement atteinte dans son égo a procédé à brutaliser autant de militant-es qu’elle pouvait. Au contraire de démobiliser le groupe, cette violence a alors renforcé la rage des militant-es. Qui se sont réunis au milieu du campus.

Pendant que cet affrontement avait lieu, les forces de l’UPA arrivaient en soutien. Prenant position de l’autre côté des forces policières, iels menacèrent de prendre la police en étau avec la manifestation de soutien au sud. Cette situation poussa la police à attaquer la manifestation avec grande brutalité, les étudiant-es essayèrent de résister mais finirent par être obligé-es de battre en retraite jusqu’à l’entrée sud du campus.

Les forces des deux groupes se regroupèrent alors du bord de Sherbrooke et sous l’appel des forces radicales au sein de la manif les forces prirent alors la rue.

Motivé-es à aller chercher les camarades arrêté-es, enragé-es de la violence subie et motivé-es par la force de leur résistance les étudiant-es se sont alors engagé-es dans un harcèlement de ligne de police disposé autour du bâtiment de l’administration. Bien que les forces de la résistance échouèrent à désarrêter les camarades ils forcèrent la police à se renfermer sur leur position.

Alors que la nuit tombait et que la tension recommençait à monter, les étudiants abandonnèrent le campus et prirent les rues autour. Alors les forces de l’intifada étudiante apprirent le langage de l’émeute, des vitrines de banques furent fracassées, des policiers subirent tirs de pyrotechnie et pluie de roches et tous les objets disponibles pour former des barricades furent utilisés pour bloquer l’accès aux véhicules de police alors que les étudiant-es prenaient contrôle des rues pour quelques heures.

Nous devons tirer des leçons de cette journée et s’assurer que le mouvement ne revienne jamais en arrière. L’intifada doit réaliser son plein potentiel.

Une première leçon à tirer est d’abandonner les black blocs dans ce genre de manifestation. En se dispersant dans la foule, les révolutionnaires expérimenté-es réussirent à se mélanger à la foule et lui transmettre la pratique de la résistance face à la police. Adoptons la tenue du mouvement, le keffiyeh bloc est au goût du jour.

Une seconde leçon a tirer est d’adresser la foule clairement dans les manifs et en ignorant les paciflics de tous genres. Alors que des leaders auto-proclamés, apparemment détachés des groupes étudiants, essayaient de disperser et pacifier la foule nos camarades et les étudiant-es plus expérimenté-es expliquaient sur le terrain aux gens comment résister et les encourageaient à tenir le terrain face aux policiers.

Les militants moins expérimentés attendent que celleux qui savent résister les guident dans les gestes et actions. Nous ne pouvons continuer à agir comme une force distincte du reste de la manifestation, nous devons voir dans les visages présents dans la manifestation autant de camarades. Il faut contrer le leadership des opportunistes, paciflics et autres saboteurs.

Dernière leçon, il faut savoir saisir l’opportunité d’escalader quand elle se présente. Lorsque la police commet des erreurs, lorsqu’elle brutalise et révèle son visage, les révolutionnaires doivent être parmi celleux qui restent pour tenir les lignes et encourager la jeunesse à nous suivre. Il faut aussi mettre la police sur la défensive, l’attaquer et la forcer à défendre des cibles précises pour ainsi avoir le champ libre dans la rue.

Fermons le bureau à Tel-Aviv

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Juin 082024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La CAQ, complice d’un génocide!

Le massacre en cours en Palestine est un crime contre l’humanité.

40,000 personnes ont été lâchement assassinées et plus de 2 millions sont déplacées.

Pendant ce temps, la CAQ et sa ministre Martine Biron ouvriront un bureau du Québec à Tel-Aviv…!

Coopérer avec un régime d’apartheid semble urgent pour le gouvernement Legault, mais pas pour une bonne partie de la population.

La CAQ a du sang sur les mains! Nous avons donc ajouté de la couleur sur la porte du Ministère des Relations internationales.

Les peuples du Québec n’ont pas à sanctionner la collaboration de l’état avec cette tuerie. Pas de bureau du Québec en Israël!

La Palestine sera libre.

Ne nous cherchez pas, nous ne sommes personne, nous sommes partout. Agitons, sabotons, dérangeons.