Soumission anonyme à MTL Contre-info
La journée du 6 juin 2024 devrait rester dans notre mémoire longtemps.
Ce qui c’est passé ce jour là est plus qu’impressionant. Une émeute à émergé spontanément sur la campus de McGill en réponse à la violence policière et suite à une convergence des forces de l’intifada étudiante.
Puisque la couverture médiatique semble taire la force de la résistance de la jeunesse ce jour là, il apparaît important de faire un retour sur les évènements de la journée.
D’abord, une manifestation avait déjà été appelé par les forces de l’Université Populaire Al-Aqsa (UQAM) qui finissait son occupation plus tôt en journée. En parallèle de celà, une occupation du bâtiment de l’administration de McGill a été organisée par des étudiant-es de l’université. C’est autour de cette occupation que l’émeute s’est organisée.
Suite à l’appel au soutien lancé par les groupes de McGill, une centaine ou plus de militant-es ont convergé vers McGill pour soutenir les étudiants barricadés au sein du bâtiment.
La police sur le terrain a agi avec une agressivité démesurée face à la passivité assez forte des personnes présentes. Forçant physiquement les étudiants qui bloquait les portes secondaires vers le rassemblement principale devant la porte avant. Des centaines de policiers ont été mobilisés alors pour sécuriser la zone autour du bâtiment et permettre aux policiers au sein du building d’intervenir pour arrêter les 13 étudiants enfermés en dedans.
L’agressivité de la police ainsi que son effort ridicule pour arrêter une poignée d’étudiants a rapidement fait chauffer les esprits. Les étudiants présents sur le terrain ont donc commencé à se préparer pour faire face à une opération de dispersion de la police. Alors qu’une petite ligne tenait l’Ouest de la zone les forces ont convergé à l’est pour tenir une ligne face aux anti-émeute qui se massait. Aidé-es de militant-es plus expérimenté-es, les étudiant-es ont alors commencé à se tenir dans des formations de défense collective. Peu de temps après la police a tenté une première charge dans les lignes. Surprennement malgré la poivre, le gaz, les boucliers et les matraques, les lignes ont tenu bon à la charge. Alors que le gros des forces en présence semblait composé de militant-es nouvelleaux aux affrontements de rue, les lignes ont tenu à une charge de police et ont réussi à repousser la ligne d’anti-émeute. Peut-être que l’escalade de violence que la police construit depuis le 15 avril a réussi à achever les efforts d’auto-pacification du mouvement. Peut importe ce qui a poussé alors les gens réunis ce jour-là à tenir bon, leurs actions furent plus que louable.
Une partie des gens présents ont alors battu en retraite face aux irritants mais plusieurs d’entre-eux sont revenus ensuite renforcer les lignes. Lignes qui retinrent une seconde charge (notamment en faisant usage de clôtures, de rampes de chantier et d’autres obstacles) avant qu’une troisième charge finissent par percer la ligne d’étudiant-es. La police alors sûrement atteinte dans son égo a procédé à brutaliser autant de militant-es qu’elle pouvait. Au contraire de démobiliser le groupe, cette violence a alors renforcé la rage des militant-es. Qui se sont réunis au milieu du campus.
Pendant que cet affrontement avait lieu, les forces de l’UPA arrivaient en soutien. Prenant position de l’autre côté des forces policières, iels menacèrent de prendre la police en étau avec la manifestation de soutien au sud. Cette situation poussa la police à attaquer la manifestation avec grande brutalité, les étudiant-es essayèrent de résister mais finirent par être obligé-es de battre en retraite jusqu’à l’entrée sud du campus.
Les forces des deux groupes se regroupèrent alors du bord de Sherbrooke et sous l’appel des forces radicales au sein de la manif les forces prirent alors la rue.
Motivé-es à aller chercher les camarades arrêté-es, enragé-es de la violence subie et motivé-es par la force de leur résistance les étudiant-es se sont alors engagé-es dans un harcèlement de ligne de police disposé autour du bâtiment de l’administration. Bien que les forces de la résistance échouèrent à désarrêter les camarades ils forcèrent la police à se renfermer sur leur position.
Alors que la nuit tombait et que la tension recommençait à monter, les étudiants abandonnèrent le campus et prirent les rues autour. Alors les forces de l’intifada étudiante apprirent le langage de l’émeute, des vitrines de banques furent fracassées, des policiers subirent tirs de pyrotechnie et pluie de roches et tous les objets disponibles pour former des barricades furent utilisés pour bloquer l’accès aux véhicules de police alors que les étudiant-es prenaient contrôle des rues pour quelques heures.
Nous devons tirer des leçons de cette journée et s’assurer que le mouvement ne revienne jamais en arrière. L’intifada doit réaliser son plein potentiel.
Une première leçon à tirer est d’abandonner les black blocs dans ce genre de manifestation. En se dispersant dans la foule, les révolutionnaires expérimenté-es réussirent à se mélanger à la foule et lui transmettre la pratique de la résistance face à la police. Adoptons la tenue du mouvement, le keffiyeh bloc est au goût du jour.
Une seconde leçon a tirer est d’adresser la foule clairement dans les manifs et en ignorant les paciflics de tous genres. Alors que des leaders auto-proclamés, apparemment détachés des groupes étudiants, essayaient de disperser et pacifier la foule nos camarades et les étudiant-es plus expérimenté-es expliquaient sur le terrain aux gens comment résister et les encourageaient à tenir le terrain face aux policiers.
Les militants moins expérimentés attendent que celleux qui savent résister les guident dans les gestes et actions. Nous ne pouvons continuer à agir comme une force distincte du reste de la manifestation, nous devons voir dans les visages présents dans la manifestation autant de camarades. Il faut contrer le leadership des opportunistes, paciflics et autres saboteurs.
Dernière leçon, il faut savoir saisir l’opportunité d’escalader quand elle se présente. Lorsque la police commet des erreurs, lorsqu’elle brutalise et révèle son visage, les révolutionnaires doivent être parmi celleux qui restent pour tenir les lignes et encourager la jeunesse à nous suivre. Il faut aussi mettre la police sur la défensive, l’attaquer et la forcer à défendre des cibles précises pour ainsi avoir le champ libre dans la rue.