Montréal Contre-information
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Sabotage ferroviaire solidaire dans l’est de l’Ontario

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Nov 132022
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

Aux petites heures du 5 novembre, des groupes d’anarchistes ont agi en solidarité avec l’appel à l’action lancé par Sleydo pour soutenir la bataille que mènent actuellement les Wet’suwet’en pour protéger le yintah et « kill the drill ». Les lignes de chemin de fer ont été sabotées à plusieurs endroits, ce qui a perturbé le cours normal des choses le long des principales artères du système de transport de marchandises. Elles continueront d’être sabotées au hasard encore longtemps, à chaque coin de chemin de fer à travers le dos de la tortue.

Les autres sont encouragé.e.s à emprunter cette voie de n’importe quelle manière, n’importe où et à n’importe quel moment. Procurez-vous des coupe-boulons ou du fil de cuivre. Prenez un.e ami.e ou allez-y seul. Appréciez les oiseaux, le vent, le silence.

Le ciel nocturne baille et les étoiles et la lune nous regardent, travaillant dans la nuit. Elles nous regardent de près et de loin, comme elles le font aussi sur les eaux miroitantes de la Wedzin Kwa. Le forage commence, et tandis que nous pleurons l’eau, le saumon et nos morts bien-aimés, notre rage commence à brûler, comme une mèche allumée.

CGL, RBC, Kkkanada, vous n’êtes pas en sécurité et vous avez allumé quelque chose qui ne mourra jamais.

Commémoration des tombes non marquées, ce que McGill ne fait pas

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Oct 222022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous sommes des colons anarchistes agissant de manière autonome, en solidarité avec les Kanien’kehà:ka Kahnistensera. Nous soutenons la forte opposition des Mères Mohawk au projet de rénovation du New Vic. Notre action est une intervention artistique qui vise à amplifier les conséquences désastreuses de l’approche actuelle de McGill dans la région, c’est-à-dire la dissimulation de preuves de possibles tombes non marquées et de sites ancestraux du peuple Rotino’shonni.

Nous avons décidé d’agir parce que nous nous opposons à l’État colonial et à la société grotesque qui existe dans ce contexte colonial. Nous tenons à préciser que nous avons planifié et mené cette action de manière totalement indépendante des Kahnistensera et que nous n’avons communiqué avec elles à ce propos d’aucune manière.

Les Kanien’kehà:ka Kahnistensera (connues en anglais sous le nom de Mohawk Mothers), un groupe de femmes des communautés mohawks de Kahnawake et de Kanehsatake, sont considérées comme les génitrices de la nation Kanienke’hà:ka et les gardiennes souveraines de la terre et du sol, y compris Tiohtiá:ke (soi disant Montréal). Elles résistent au projet New Vic depuis plus d’un an. Elles sont actuellement engagés dans un procès contre McGill et la SQI (Société québécoise des infrastructures), qui sont derrière le projet de rénovation. Leur prochaine date d’audience, qui aura lieu le 26 octobre, approche à grands pas.

Il est très probable que ce site spécifique, le terrain entourant l’institut Allen memorial et le Royal Victoria, contienne des tombes non marquées de victimes des expériences de torture psychiatrique MK-Ultra qui ont eu lieu à l’hôpital, dont de nombreux enfants autochtones. Ces expériences ont été menées par la CIA et ont été financées par le gouvernement canadien. Au cours de la dernière année et partout à travers le soi-disant Canada, de divers Peuples autochtones ont exigé d’enquêter sur les tombes non marquées des institutions coloniales, comme les pensionnats. Malgré cela, McGill refuse de respecter ce contexte politique plus large dans le cadre de son projet de rénovation du New Vic.

Pour toutes ces raisons, nous avons opté pour une intervention artistique sur le site des potentielles tombes non marquées. Nous avons déposé des chaussures et des vêtements d’enfants, assemblé des pierres tombales étiquetées « inconnu » avec des fleurs, et tapissé l’endroit de ruban « scène de crime » parce que McGill et Arkéos vont activement à l’encontre de la kaia’nereh’ko:wa (Grande Loi) en déterrant des tombes potentielles non marquées à l’encontre de la volonté des Kahnistensera. Ce site devrait être considéré comme la scène de crime qu’il est.

Ces enfants auraient dû avoir la chance de grandir au delà de ces chaussures, et à rester dans les communautés auxquelles iels appartiennent. Nous voulons que ces objets matériels évoquent les relations perdues et les blessures ouvertes qui subsistent lorsqu’un.e membre de la famille disparaît. Nous voulons honorer la possibilité qu’il y ait des corps enterrés qui ont besoin de soins et d’attention pour pouvoir reposer en paix. Nous voulons que les communautés plus larges de Kahnawake et de Kanesatake aient l’opportunité de prendre soin de ces corps selon leurs diverses volontés respectives. Nous avons choisi cette intervention pour rappeler à McGill, Arkéos et au public en général qu’il y a tellement de facteurs inconnus en jeu et qu’une fouille intrusive qui doit être complétée en 5 jours est complètement négligente et scandaleuse.

Les Kahnistensera ont explicitement demandé ce qui suit : 1) L’Université McGill doit arrêter les rénovations du New Vic, 2) les Kahnistensera doivent être en charge des recherches sur le site, y compris une enquête médico-légale sur les terrains du Allen Memorial et du Royal Victoria afin de localiser les tombes non marquées des victimes de MK-Ultra de manière non invasive, ainsi que 3) une enquête appropriée sur les sites archéologiques Rotino’shonni connus dans cette région. Il n’y a aucune excuse pour que McGill refuse d’entendre et de se conformer aux demandes des Kahnistensera.

La possibilité de découvrir des tombes non marquées d’enfants et d’adultes autochtones est une épreuve déchirante. McGill et Arkéos (la firme engagée par McGill pour mener l’enquête) ont fait preuve de mépris et d’indifférence à l’égard des demandes des Kahnistensera. L’excavation qui a lieu en ce moment même va complètement à l’encontre de ces demandes et risque de détruire les preuves mentionnées ci-haut. McGill et Arkéos doivent être tenus responsables de cette situation, ainsi que du reste de leurs odieuses histoires.

Arkéos, la compagnie qui effectue les travaux, n’est même pas équipée pour effectuer ce type d’enquête médico-légale. Iels n’ont pas discuté avec les Kahnistensera avant de planifier ou de commencer à creuser. Cela n’est pas particulièrement surprenant si l’on considère les précédentes collaborations qu’Arkéos a eues avec d’autres projets violents et coloniaux, provenant d’entreprises extractives ainsi que de l’État. De son côté, McGill, une institution centrale de la supprémacie blanche, dont les fondations reposent sur les profits tirés de la traite des esclaves et sur l’argent volé du Fonds fiduciaire Rotino’shonni, continue d’aller de l’avant avec ce projet, tout en sachant que des corps d’enfants arraché.e.s aux bras de leurs mères reposent sous terre. Ces travaux doivent être arrêtés immédiatement.

Nous voulons également souligner que la souveraineté des Kanien’kehà:ka sur ce territoire va bien au-delà de la campagne actuelle. Les reconnaissances territoriales dans les communications officielles de McGill ne sont pas suffisantes. Nous soutenons la vision plus large des Kahnistensera d’une université qui aurait été renommée pour ne pas rendre hommage à James McGill, un esclavagiste et colonisateur. Nous sommes également d’accord avec elles lorsqu’elles affirment que McGill devrait au moins rembourser ses dettes financières aux peuples Rotino’shonni, et arrêter toute recherche militaire, en accord avec le Kaia’nereh’ko:wa.
Nous espérons que cette action, qui n’est qu’une humble contribution à cette lutte en cours, rappellera à McGill, à Arkéos et à ceux qui collaborent avec eux dans cette inacceptable profanation coloniale qu’ils doivent cesser immédiatement de creuser et doivent coopérer pleinement avec les demandes des Kahnistensera. Il reste très peu de temps afin d’empêcher Arkéos d’achever ces actes de violence insensés, il est donc urgent que des groupes autonomes utilisent une diversité de tactiques pour les décourager, tout en respectant les principes de la  Kaianereh’kowa (la Grande Loi de la Paix).

Chicoutimi : Déploiement de bannière en soutien au blocage de pipeline à Montréal-Est

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Oct 222022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous soulignons l’urgence d’agir quant aux changements climatiques qui sont réels et qui menacent directement la biodiversité ainsi que la santé de millions d’habitant.es du territoire québécois.

Cette action est menée en soutien au blocage actuel, à Montréal-Est, de l’approvisionnement des pétroliers en bitume dilué provenant du plus gros pipeline du Québec : le pipeline 9B de la compagnie Enbridge.

Arkéos, abandonnez le contrat avec McGill maintenant !

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Oct 162022
 
« Respectez la souveraineté autochtone »

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mise à jour importante: Lundi 17 octobre 2022

Il est venu à notre attention que certaines tournures de phrases dans notre communiqué précédent requièrent des corrections et clarifications immédiates. Nous respectons et honorons le travail ardu que les kahnistensera font, et dans le but d’adresser certaines craintes, nous voulons communiquer ce qui suit.

Compte tenu que les institutions coloniales derrière le projet de Nouveau Vic de McGill ont apparamment essayer d’utiliser cette action contre Arkéos pour menacer les kahnistensera et leur poursuite en justice, les organisateurices de cette action veulent ajouter cette mise à jour à notre communiqué ci-dessous: nous avons planifié et mise en oeuvre cette action de façon complétement indépendante des kahnistensera et n’avons pas communiqué avec elles à propos de l’action. Notre utilisation du terme  »complices » dans le communiqué original était influencée par la discussion anti-coloniale et anarchiste plus large entourant l’utilisation de ce mot dans d’autres contextes, et notre définition était donc  »le travail d’un.e complice dans la lutte anti-coloniale est d’attaquer les structures et idées coloniales » (voir ici). Nous souhaitons aussi vous rediriger vers ce texte pertinent sur des sujets similaires, intitulé  »On the question of allies ». Nous ne voulons pas débattre l’utilisation du terme, mais plutôt de donner du contexte derrière notre utilisation. En rétrospective, nous réalisons que ce terme n’était pas approprié compte tenu de la présente poursuite judiciaire séparée et indépendante des kahnistensera.

Encore une fois, nous allons réitérer, dans aucune circonstances travaillons nous pour ou au nom des kahnistensera. En tant que colons anarchistes, nous avons décidé de notre propre initiative d’attaquer Arkéos, sans la participation des kahnistensera. Ceci était une action autonome, nous seul.e.s la réclamons. Nous voyons Arkéos comme un autre obstacle mis dans le chemin des kahnistensera par McGill, afin d’empêcher les kahnistensera de faire une enquête médico-légale non-instrusive et adéquate. Arkéos commencera avec une enquête intrusive, ce qui est contre les demandes publiques des kahnistensera. 

Dans le contexte de la poursuite judiciaire qui sera à nouveau au tribunal le 26 octobre, McGill, et jusqu’à un certain degré Arkéos, utilisent cette action pour essayer stratégiquement de miner et semer le doute sur la bonne volonté et l’honorable façon que les kahnistensera ont mener cette poursuite. Le passé a démontré la collaboration entre l’état, la police et/ou des corporations pour créer avec les médias des narratifs de doute, de conspiration et de méfiance entre toutes les parties agissant en solidarité avec une campagne menée par des Autochtones. Cette tactique est souvent connue sous le nom de contreinsurgence.

Nous allons rediriger encore une fois l’attention envers les vraies coupables: McGill et Arkéos collaborant sur des actes de violence coloniale pour du profit. Avec si peu de temps pour stopper Arkéos, il est impératif pour les groupes indépendants d’utiliser la diversité des tactiques tout en respectant la Kaianereh’kowa (la Grande Loi de la Paix). L’organisation autonome n’est pas un principe nouveau, c’est un mode d’action utilisé par plusieurs anarchistes dans le cadre de luttes anticoloniales.


Vendredi 14 octobre 2022

Depuis l’expulsion du camp sur le site du Royal Vic mardi matin par la police, les entrepreneurs de McGill ont commencé leur excavation sur le site. Des clôtures ont été installées et un garde de sécurité, qui ne semble pas savoir lui-même pour qui il travaille, a été engagé. Ils ont terminé d’enlever l’asphalte et les inforrmations disponibles indiquent que la firme d’archéologie Arkéos prévoit commencer à creuser le sol dès lundi.

Les Kanienkeha Kahnistensera (connues en anglais sous le nom de Mohawk Mothers) se sont opposées à plusieurs reprises au cours des derniers mois au projet New Vic. En avril dernier, elles ont intenté une action en justice contre McGill et la SQI (Société québécoise des infrastructures) qui sont à l’origine du projet de rénovation. Les Kahnistensera attendent actuellement leur prochaine date de procès contre McGill, qui aura lieu le 26 octobre, bien après qu’Arkéos ait dépouillé la terre autour de leur village historique.

En tant que colons anarchistes et complices, nous avons décidé d’attaquer Arkéos aujourd’hui, car nous voulons leur faire savoir qu’ils portent également une responsabilité dans le projet colonial initié par McGill. Cette université, fondée grâce aux profits tirés de la vente des produits issus de la traite des esclaves et de l’argent volé aux fonds fiduciaire Haudenausaunee, a une fois de plus agi au mépris total de la souveraineté autochtone en ignorant les demandes formulées par les Kahnistensera, les gardiennes du territoire en vertu de la Grande Loi de la Paix.

Nous exigeons qu’Arkéos assume la responsabilité face au travail qu’ils font pour McGill. Après l’annulation de sa consultation avec les Mohawk Mothers par McGill et la SQI, Arkéos n’a toujours pas rencontré les Mères pour répondre à leurs préoccupations concernant l’excavation. Malgré une avalanche d’appels et de courriels adressés à la firme pour lui demander d’annuler sa participation au projet, Arkéos a refusé d’attendre une consultation avec les Kahnistensera avant de procéder à l’excavation. Arkéos n’est pas un acteur apolitique dans cette lutte avec ses barrières et ses gardes autour d’eux pendant qu’ils profanent un site culturel autochtone historique.

Cela ne devrait peut-être pas être une surprise, compte tenu du passé de cette même entreprise. En effet, Arkéos a été fondée par des ingénieurs qui avaient besoin d’archéologues et d’anthopologues pour légitimer leurs projets de construction. Ce n’est certainement pas la première fois qu’Arkéos se tient main dans la main avec l’État colonial québécois : ils ont été impliqués dans des projets d’Hydro-Québec à Eeyou Istchee, des projets miniers sur le Nitassinan, des projets de pipeline dans le sud du soi-disant Québec ainsi que divers projets de gentrification dans les soi-disant villes de Montréal et de Québec.

À Arkéos, nous aimerions dire ceci : la prochaine fois, si vous ne voulez pas pleurer à cause de quelques boîtes renversées et de la saleté sur vos luxueux canapés, la meilleure solution serait probablement de ne pas accepter de fucking contrats coloniaux.

Sincèrement, quelques anarchistes.

Arrêtez les rénovations Nouveau Vic !

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Oct 112022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mise à jour – 11 octobre : Prochaines étapes pour les actions directes anti-coloniales contre le projet New Vic de McGill

Le campement installé le 10 octobre contre les travaux d’excavation à venir de McGill a été évincé par la police ce matin. Il y a actuellement de l’équipement d’excavation sur le site, des clôtures sont en train d’être érigées, et le travail devrait commencer le 12 octobre par la firme d’archéologie Arkéos, engagée par McGill. Bien qu’elle soit censée étudier les vestiges archéologiques autochtones, la société Arkéos n’a eu aucune discussion avec les Mères Mohawk et n’est pas équipée pour mener une enquête médico-légale sur des tombes non marquées. Veuillez leur envoyer autant d’appels téléphoniques, de courriels et de télécopies que possible dans les prochaines 48 heures pour leur faire savoir que ces travaux ne devraient pas avoir lieu sans la participation directe des Mères Mohawk et qu’Arkéos devrait se retirer du projet.

Téléphone : 514-387-7757
Télécopieur : 514-382-5659
Courriel : info@arkeos.ca


Respectez la souveraineté des Kanien’kehà:ka, soutenez la recherche pour les tombes non-marquées.

Suivez notre Twitter @stopthenewvic pour savoir comment donner du soutien sur place.

Nous sommes des colons et des anarchistes qui avons débuté une action de solidarité anticoloniale pour bloquer les rénovations de l’ancien hôpital Royal Victoria, que l’Université McGill déclare vouloir commencer au début d’octobre dans le cadre de son projet d’expansion du campus. Nous sommes troubléEs, mais pas surprisEs, que McGill insiste pour aller de l’avant avec ces travaux malgré les craintes que les tombes non marquées à proximité soient détruites. McGill a déjà investi énormément dans ce projet d’expansion du campus. La découverte éventuelle de tombes non marquées engendrerait une perte financière et ternirait son image publique pro-réconciliation. Nous menons cette action directe pour arrêter leurs travaux de rénovation avant qu’ils n’enterrent la vérité de leur propre histoire violente.

Nous avons commencé cette action le 10 octobre, jour de la soi-disant Action de grâce au Canada et de la Columbus Day aux États-Unis. Ces fêtes représentent la violence coloniale permanente de l’État colonisateur. Nous croyons qu’il ne peut y avoir de paix sur ces terres tant que les États coloniaux du Canada et des États-Unis ne sont pas abolis. Nous remercions le peuple Kanien’kehà:ka qui, après des siècles de résistance à la colonisation, continue à se battre pour défendre ces terres. Nous remercions les femmes Kanien’kehà:ka qui ont effectué des recherches approfondies, rendu ces informations publiques et pris des mesures pour adresser les problèmes liés au projet de rénovation de New Vic.

Les Kanien’kehà:ka kahnistensera (Mères Mohawk) sont un groupe de femmes des communautés Mohawk de Kahnawake et de Kanehsatake. Selon la kaia’nereh’ko:wa (la grande loi de la paix de la confédération Haudenosaunee), les kahnistensera sont considérées comme les génitrices de la nation Kanienke’hà:ka, elles possèdent et sont les gardiennes de la terre et du sol, y compris Tiohtiá:ke (appelée Montréal). Elles déclarent que McGill doit mettre fin aux rénovations prévues de l’ancien hôpital Royal Victoria, qu’une enquête doit être menée sur les tombes non marquées et que les sites archéologiques autochtones connus à proximité doivent faire l’objet d’une étude plus approfondie. L’enquête viserait à trouver les corps des victimes des expériences de torture psychiatrique MK-Ultra financées par la CIA et le gouvernement canadien, qui ont eu lieu dans les années 1950 et 1960 à l’Allan Memorial Institute qui est directement adjacent au Royal Victoria.

Les kahnistensera font référence aux témoignages des survivants des expériences MK-Ultra, qui affirment que des enfants autochtones ont également été amenés à l’Institut et soumis à des expériences à cette époque. Ces dernières années, des milliers de tombes non marquées ont été découvertes à l’aide d’un géoradar sur les terrains des anciens pensionnats pour enfants autochtones. Une enquête médico-légale sur les terrains du Allen Memorial et du Royal Victoria, supervisée par les kahnistensera, pourrait déterminer la vérité sur certaines choses terribles qui s’y sont produites. Les rénovations prévues risqueraient de détruire ces preuves et doivent être arrêtées avant qu’une enquête puisse avoir lieu.

En avril 2022, les kahnistensera ont déposé une plainte auprès de la Cour supérieure du Québec pour empêcher McGill et la Société Québécoise des Infrastructures (SQI) de procéder aux rénovations. La prochaine date dans ce processus est le 26 octobre. Comme d’habitude, il est très peu probable que les tribunaux coloniaux prennent au sérieux les demandes des kahnistensera et fassent quoi que ce soit pour empêcher l’université et l’État coloniaux d’aller de l’avant avec leurs plans. C’est pourquoi il est important pour nous tous qui soutenons la souveraineté des Kanien’kehà:ka sur cette terre de nous organiser en solidarité avec les appels publics des kahnistensera contre les rénovations.

En tant que colons et anarchistes, nous tentons de devenir des complices des luttes menées par les divers Peuples autochtones pour abolir l’État colonialiste, impérialiste et capitaliste et ses institutions, comme McGill. Nous reconnaissons également que la souveraineté des Kanien’kehà:ka dans ce lieu va au-delà de cette campagne actuelle. Nous soutenons la vision plus large des kahnistensera d’une université dont le nom ne rend plus hommage à un esclavagiste colonial, qui a remboursé ses dettes financières aux peuples Haudenosaunee, qui a cessé toute recherche militaire et qui est gouvernée par les kahnistensera en accord avec le kaia’nereh’ko:wa.

Roberval : Une lutte victorieuse pour faire avancer le logement abordable pour les Autochtones

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Sep 202022
 

Du Collectif Emma Goldman

Une action particulièrement audacieuse s’est déroulée à Roberval ces derniers jours dans un contexte marqué par les tensions sociales qui avaient été décrites dans un article précédent. Puisqu’un projet de logement abordable pour les Autochtones était mis sur la glace, après plus de deux ans d’attente et faute d’un financement suffisant de la part de Société d’Habitation du Québec (SHQ), le Centre Mamik du Lac-Saint-Jean a organisé un campement sur le terrain du projet pour venir en aide aux Autochtones en situation d’itinérance dans la ville. Composé de deux grandes tentes dotées de matelas installés sur le sapinage, le campement a accueilli et nourri durant cinq jours plus d’une dizaines de personnes de 18 à 75 ans. De grandes affiches étaient installées pour revendiquer le droit au logement des Autochtones. Très tôt, le campement a été déclaré illégal par les Autorités de la ville. Des activités comme une épluchette de blé d’inde et un groupe de drummers ont eu lieu sur le site. Quelques groupes dont le Collectif des femmes immigrantes du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont également venus apporter leur soutien.

Après une tolérance de deux jours au départ, l’action a fait plié le maire qui a dû concéder qu’il n’y avait pas de ressources pour les personnes itinérantes la nuit à Roberval et qu’il s’agissait d’un réel besoin. Par la voix de sa porte-parole, le Centre Mamik se montrait prêt à continuer à camper au-delà de ces deux jours, et même si une menace d’éviction devait planer, tant et aussi longtemps qu’il n’aurait pas gain de cause. Cette détermination a eu raison des Autorités, dont le conseil municipal a finalement décidé, avant le début d’une nouvelle semaine, que le campement serait toléré quelques jours supplémentaires pour des raisons humanitaires. Le campement s’est terminé après la réception de signaux positifs de la part de la SHQ pour le déblocage du dossier.

L’action directe apporte des gains et on peut gager que les institutions telles que le Secrétariat des Affaires autochtones, le Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et le Ministère de la Santé et des Services sociaux (auxquels le Centre Mamik avait auparavant fait parvenir des demandes en vain) seront plus à l’écoute des besoins exprimés à l’avenir. La construction du projet est une urgence avec l’hiver qui arrive.

 « Toute personne qui a pensé, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, devoir réaffirmer un droit, et qui, seule ou avec d’autres, a pris son courage à deux mains pour le faire, a pratiqué l’action directe ». – Voltairine de Cleyre, De l’action directe, 1912.

Un anarchiste du Pekuakami

Blocage ferroviaire Nitassinan non cédé (Saguenay)

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Sep 082022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mercredi soir, un collectif de militants et militantes autochtones et allochtones ont bloqué le chemin de fer Roberval-Saguenay appartenant à la multinationale Rio Tinto en solidarité avec le Comité National des Droits des Premiers Peuples qui paralyse pour une troisième journée consécutive la voie ferrée située aux limites du Labrador et de Schefferville et qui est utilisée par la minière Tatta Steel. Le blocage a duré 1 heure. Ces actions ont pour objectif de rappeler aux gouvernements que les membres des communautés autochtones au pays n’accepteront plus aucun compromis sur des agissements d’actes criminels produits à leur endroit.

Les conseils de bande de Uashat mak Mani-utenam (ITUM) et de Matimekush-Lac John sont suspectés d’avoir obtenus la majorité des votes électoraux par la corruption, la fraude, l’extorsion et l’abus de confiance. Les faits qui sont allégués se seraient produits entre 2019 et 2022 et impliqueraient un montant de près de 1,8M$ en pots-de-vin et faveurs de toutes sortes. Dans la plainte officielle formulée à la Sûreté du Québec par le Comité des Droits des Premiers Peuples, une preuve de liste provenant directement du système comptable d’ITUM démontre qu’il y eut, à l’insu des membres, environ 325 paiements de facturation d’enregistrés pour un montant approximatif de 1 780 000$. Cette somme serait le fruit d’un contrat signé avec la minière IOC Rio-Tinto en 2020, dans lequel l’équipe du chef Mike McKenzie aurait caché le sens juridique des nombreuses clauses de cette entente à l’endroit des membres, ce qui aurait eu pour effet de donner de manière exclusive et sans délai d’extinction à cette entente, tous les droits décisionnels futurs d’exploitation des ressources naturelles étant sur le grand Nitassinan non cédé, territoire auquel appartient le peuple Innuat!

L’action d’aujourd’hui réalisée par le collectif à Saguenay est pour rappeler que la compagnie Iron Ore Company of Canada (IOC) ainsi que les conseils de bande, qui ne sont rien d’autre qu’un organe d’assimilation colonial mis en place par le gouvernement fédéral, ne sont pas maîtres sur le Nitassinan non cédé. Des ententes signées de manière illégale, par extorsion, sans le consentement du grand peuple Innuat, ne seront plus jamais tolérés. Les minières détruisent et polluent depuis plusieurs décennies le territoire des Innuat. Notre action est un acte direct de souveraineté ancestrale des Premiers Peuples. Nous perpétuons depuis des milliers d’années cette gouvernance ancestrale. Nous agissons aussi pour les générations futures afin de leur léguer une terre saine et de perpétuer nos droits ancestraux, notre relation sacrée avec Assi (la Terre) et tous les êtres vivants. Assez c’est assez! Aujourd’hui nous agissons au nom d’un mouvement par le peuple autochtone et ses alliés et pour le peuple afin de dénoncer ces actes criminels cautionnés par les cours de justice canadienne et québécoise. Nous appelons à la multiplication des actions de solidarité en lien avec cette lutte.

Votre cancer, gracieuseté du capitalisme

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Août 312022
 

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Plusieurs villes du Québec abritent une ou des industries qui détruisent l’environnement et rendent malades ses habitants.

À Rouyn-Noranda, Glencore bénéficie d’un droit de polluer qui lui permet d’empocher des milliards depuis des décénies. La flore, la faune, tout le vivant est touché. Les personnes vulnérables, les femmes enceintes, les bébés, les enfants, sont particulièrement affectés, et ce, indirectementement avec la permission du ministère de l’Environnement. L’attestation d’assainissement permet de dépasser les normes pour les émissions d’un cocktail de métaux lourds : arsenic, plomb, nickel, chrome, cadmium, etc. Ces passes-droits, quant au respect des normes provinciales, permettent de générer des profits faciles pour les actionnaires.

Nous sommes un groupe affinitaire de Rouyn-Noranda. Aujourd’hui, nous commençons une série d’actions symboliques et d’actions directes contre Glencore. Nous n’accepterons plus de mourir pour enrichir ce type de multinationales sans scrupules! Nous avons ‘dropé’ cette bannière sur le centre de cancérologie qui tarde à commencer ses opérations pour cause de difficultés d’embauche et on comprend! Les gens qui travaillent dans le domaine de la santé n’ont pas envie de venir se faire empoisonner à Rouyn-Noranda.

Schrobenhausen (Allemagne) : Incendie au dépôt de Bauer, complice de la construction de Coastal GasLink

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Août 162022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 3 août, quelques semaines après que l’implication de la société allemande Bauer dans le processus de construction du gazoduc Coastal GasLink par la fabrication d’équipements pour le processus de forage ait été connue, les médias locaux rapportent un incendie nocturne dans la cour du bureau principal de la société à Schrobenhausen, en Allemagne.

Selon les médias, trois véhicules très coûteux ont été incendiés par des malfaiteurs inconnus. Au moins un d’entre eux est une de ces machines de forage en forme de phallus, utilisées pour violer la terre lors de la construction de pipelines dans le monde entier. Alors que les photos des médias montrent cette machine complètement brûlée, on rapporte que les incendies de deux autres machines ont pu être éteints, mais ont néanmoins causé d’énormes dégâts. Il est certain qu’aucune de ces machines ne sera utilisée de sitôt pour la construction d’infrastructures extractivistes, que ce soit sur le site de forage près de Wedzin Kwa ou ailleurs dans le monde.

Annuler la Fierté ? Nous avons préféré ne pas le faire.

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Août 142022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Vers 9 heures le dimanche 7 août, Fierté Montréal a informé le public via Twitter qu’elle annulait le défilé de la fierté. Alors qu’iels ont d’abord prétendu qu’il y avait eu une impasse entre les organisateurs et le SPVM après des négociations tôt le matin sur des questions de « sécurité » , Fierté s’est ensuite rétracté, assurant le public que le SPVM n’avait rien à voir avec la décision. La ligne médiatique actuelle en provenance de Fierté semble être que la personne responsable de s’assurer qu’il y avait suffisamment de bénévoles sur le terrain pour bloquer les rues a simplement « oublié » de le faire.

Il y a quelque chose de surréaliste dans la vitesse à laquelle ces histoires changent. Le fait que Fierté ne puisse pas nous donner une réponse franche et honnête devrait nous mettre en colère. Iels ont rencontré ou non les flics dimanche matin ? Que s’est-il passé entre le moment où iels ont annoncé publiquement que les négociations avec les flics avaient abouti à une impasse et le moment où iels se sont rétractés pour assurer au public que la décision était, en fait, la leur et uniquement la leur ? Pourquoi Gamache a-t-il par la suite ressenti un tel besoin de souligner, publiquement, à quel point le SPVM a été formidable ? Moins on en dira sur le récit selon lequel quelqu’un.e à Fierté a simplement « oublié » de trouver 80 bénévoles, mieux ce sera. Pourquoi ne peuvent-ils pas nous parler franchement ?

En colère après la décision d’annuler le défilé, des queers ont appelé la communauté sur les médias sociaux à se réunir à la place Émilie-Gamelin. Une manifestation spontanée, menée par des queers et des anarchistes sur place, a quitté la place, se dirigeant d’abord vers l’ouest sur la rue Sainte-Catherine. Il n’y avait pas de personnel rémunéré ni de bénévoles formé.e.s, mais il y avait une bannière de carton, affichant au marqueur noir « Queer liberation without authorisation » (Libération queer sans autorisation) et une autre affichant « Fuck le cis-tème ». Plutôt qu’un service de sécurité privée, des politicien.ne.s et des commanditaires, nous avions des slogans anti-police. Nous aimerions penser que ces slogans ont dégagé la bonne énergie, car lorsque nous avons fait demi-tour pour repasser devant la place Émilie-Gamelin, la rue s’est rapidement remplie de monde.

La marche a continué à travers le Village, augmentant sa taille au fur et à mesure, remontant ensuite jusqu’à la rue Sherbrooke, où elle s’est ensuite dirigée vers l’ouest. La manifestation était si grande que nous ne pouvions pas en voir l’arrière depuis l’avant ; un.e participant.e estime que nous étions au moins 40 000 personnes. Des flics à vélo surveillant la marche ont été entendus dire aux participants : « Vous ne savez vraiment pas où vous allez, n’est-ce pas ? ». C’était vrai, mais comme toujours, les flics n’ont tout simplement pas compris. Les gens ne savaient peut-être pas vers où iels se dirigeaint, mais iels savaient crissement bien qu’est-ce qu’iels faisaient. Refusant la présence de la police au défilé et s’opposant à la logique anti-queer de la police et de la sécurité qui a conduit à l’annulation du défilé, les gens ont scandé « La fierté, sans sécurité ». Après que le cortège ait tourné vers le nord sur Saint-Laurent, les gens ont commencé à chanter « Tou.te.s, uni.e.s, contre l’homophobie », puis ont observé une minute de silence pour les victimes du VIH/SIDA. La marche est ensuite retournée vers le sud et, de loin, les marcheur.e.s pouvaient voir l’escouade anti-émeute du SPVM se préparer à protéger … le quartier général de la police. La marche s’est terminée au Quartier des Spectacles, où les gens ont profité des jeux d’eau pour se fondre dans la foule. Alors que la marche touchait à sa fin, un twunk portant un jock-strap s’est écrié : « You see, this what happens when you say no to the gays! » (Vous voyez, c’est ce qui arrive quand on dit non aux gays). En effet.

Plus tôt dans la journée, le SPVM avait pris la parole sur Twitter pour nous faire savoir que « comme chaque année, nous étions prêts à encadrer l’événement et nous serons là pour chaque édition ». Il semblerait cependant que très peu de policiers étaient présents pour l’édition de cette année. Alors que le SPVM avait quelques policiers à vélo présents pour la marche, ils n’ont pas été en mesure de bloquer les rues de manière adéquate, dépassés par la spontanéité de la marche. Mais peu importe, car les marcheur.e.s s’occupaient les un.e.s des autres plutôt que de compter sur la police pour assurer leur sécurité. C’est précisément le genre de scénario que craignait Gamache lorsqu’il a fait une déclaration décourageant les participant.e.s aux festivités de la Fierté de se joindre aux marches « désorganisées » ayant lieu un peu partout en ville. Cette année, cependant, ni Gamache ni le SPVM n’ont eu leur mot à dire sur ce qui s’est passé. Faisons en sorte qu’il en soit toujours ainsi.

Photo : André Querry