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Retour sur l’action de solidarité avec les évincéEs du squat de l’auto-gare

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Avr 122022
 

Du Collectif Emma Goldman

Samedi dernier, 9 avril, le Colletcif anarchiste Emma Goldman a réalisé une action de solidarité avec la trentaine de personnes qui ont été évincées du squat de l’auto-gare au centre-ville de Chicoutimi. En plus de la soupe et du pain gratuits, des tracts ont été distribués aux passant.e.s afin de discuter de la situation des plus démunis dans ce secteur de Chicoutimi. Nous avons aussi installé un lit, des couvertures et un canapé dans l’ancien squat, une action symbolique qui vise à mettre de l’avant l’entraide et la solidarité plutôt que la répression et la stigmatisation. Les agents répressifs vont sûrement jeter cette installation dans les plus brefs délais puisque des gardes de  » sécurité  » guettent les lieux 24 heures sur 24 afin de s’assurer que personne ne revienne s’y réfugier. Des milliers de dollars d’argent public pour financer la répression des plus vulnérables. Un portait loin d’être reluisant pour la nouvelle administration municipale qui continue dans la même lignée que ses prédécesseurs. 

Mireille Jean, nouvelle conseillère du district 8 dont fait partie le centre-ville, martèle le discours sécuritaire. La sécurité pour qui? Les commerçants et leur clientèle? Mais que fait-on de la sécurité des personnes itinérantes qui se font jeter dehors par temps froid? Elle veut assurer la sécurité des gens qui sont que de passage au centre-ville. Celles qui viennent consommer dans les restaurants et les boutiques ou y travailler pour ensuite retourner dans leurs quartiers périphériques. La sécurité dont les gens à la mairie parlent n’inclue pas les plus démunis qui eux vivent dans ce quartier, mais sont effacés. Entre le quartier  » des affaires  » devenu le quartier  » numérique  » et l’augmentation de la répression, il ne fait pas bon vivre au centre-ville pour les pauvres. Les politiciens et politiciennes qui siègent à la mairie veulent un quartier lissé où règnent les commerces, les restaurants et les compagnies du numérique à la sauce Ubisoft alors que les pauvres sont repoussés dans les quartiers limitrophes, comme s’ils allaient disparaître. La pauvreté va seulement changer de place mais elle sera encore bien existante. 

Pour terminer, voici le texte du tract qui a été distribué lors de l’événement: 

« S’il y a des miséreux dans la société, des gens sans asile, sans vêtements et sans pain, c’est que la société dans laquelle nous vivons est mal organisée. On ne peut pas admettre qu’il y ait encore des gens qui crèvent la faim quand d’autres ont des millions à dépenser en turpitudes. C’est cette pensée qui me révolte! » – L’anarchiste Louise Michel (1830-1905) 

C’est bien beau les places à l’européenne et les bateaux de croisière développés à grands frais par les administrations qui se sont succédé à Ville Saguenay, mais derrière ces idées de grandeur, il se cache une triste réalité. Une réalité peut reluisante où l’administration municipale, un palier de gouvernement supposément de proximité, n’est même pas en mesure de fournir les besoins élémentaires de toutes les personnes qui vivent sur son territoire. En effet, la ville peine à assurer que tous et toutes aient un toît et des installations sanitaires disponibles peu importe les moyens ou les conditions des gens. Pire, elle détourne le regard lorsqu’elle est confrontée au problème, voire l’amplifie. 

Il ne faut donc pas s’étonner lorsque les ressources sont insuffisantes ou ne répondent pas aux besoins des individus, que des personnes décident de s’organiser et de prendre ce qu’elles trouvent à proximité. C’est une chose que tous et toutes envisageraient de faire dans la même situation. L’occupation de la cage d’escalier de l’auto-gare du Havre par une trentaine de squatteurs et de squatteuses venait donc combler un besoin d’hébergement près des différents services au centre-ville (soupe populaire, groupes communautaires, la Maison des sans abri, etc). Rappelons que les femmes n’ont pas accès à la Maison des sans-abri. Elles doivent alors être hébergées dans les maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Toutefois, ces dernières n’acceptent pas les femmes sous les effets de la consommation (drogues, alcool, etc.), donc plusieurs se retrouvent à la rue sans ressource. Cependant, la ville préfère détourner le regard et faire dévier le débat sur la question sécuritaire. 

Vil Saguenay: cachez ses itinérants et ses itinérantes que je ne saurais voir 

Si la ville n’a toujours pas débloqué les fonds pour repeinturer l’endroit, elle a  cependant rapidement trouvé le budget pour l’embauche d’une agence privée de sécurité afin d’empêcher le retour des squatteurs et squatteuses. Un petit détail que la nouvelle  administration Dufour a omis de mentionner au public lors de son opération de communication. Par le fait même, elle avoue que le problème de l’itinérance demeure entier et que la ville n’envisage pas d’y remédier en d’aucune manière à l’exception de la chasse au pauvre qu’elle effectue au centre-ville. Mission accomplie selon la mairie! Ils ont rassuré les commerçants et les consommateurs et consommatrices félicitent sans doute les bureaucrates municipaux confortablement assis derrière leur bureaux ainsi que leur bras armé, la police de Saguenay. 

Ne nous méprenons pas, ce n’est pas une fatalité, encore moins une question de moyen, car rappelons qu’au plus fort de la pandémie de COVID-19, la ville avait ouvert les portes de ses installations au vieux-port de Chicoutimi pour accueillir des personnes en situation d’itinérance. La ressource a fermé, mais les besoins demeurent toujours aussi criants. Notons l’immense besoin de logements de qualité et abordables. Est-ce qu’il faudra attendre la grande guignolée des médias ou les grands froids de l’hiver pour se pencher sur la question de l’itinérance et trouver des solutions? C’est maintenant que la ville doit s’y pencher afin de trouver une solution durable pour que personne ne soit laissé en reste. 

Cela pourrait commencer par l’ouverture de haltes chaleurs l’hiver et l’investissement massif dans le développement d’habitations de qualité à coût modique.

À Montréal tout le monde déteste encore la police

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Mar 202022
 

De subMedia

Tôt dans la soirée du mardi 15 mars, anarchistes et anti-autoritaires ont convergé dans le quartier ouvrier historique de St-Henri, à Montréal, pour la 26e Journée internationale annuelle contre la brutalité policière. Cette année, en plus d’exprimer la haine du SPVM (service de police de la ville Montréal), un des thèmes central de la marche était la répression coloniale, à laquelle sont confronté.e.s les défenseur.e.s des terres Wet’suwet’en et leurs allié.e.s, aux mains de la GRC.

#ACAB #1312 #FTP

15 mars 2022 – 26e manifestation annuelle pour la Journée internationale contre la brutalité policière

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Mar 172022
 

Du Collectif opposé à la brutalité policière

Le soir du 15 mars se tenait la 26e édition de la manifestation annuelle contre la brutalité policière. 26 ans de marche, 26 ans de répression systématique à son endroit, comme une tradition annuelle de mauvais goût. Les manifestant-e-s ont décidés de garder le contrôle des trottoirs plutôt que de se faire chasser de la voie publique par des policiers violents et méprisant, et ont attaqué des entreprises nuisibles du quartier: Dollarama et la Banque Nationale. Rappelons que si Dollarama est une épicerie de dernier recours pour les pauvres, ça reste qu’ils vendent de l’ostie de marde pas bonne pour la santé et que l’entreprise est une des pires entreprises au Québec pour les abus envers ses travailleur-euse-s. Et de son côté, la Banque Nationale investit à coup de milliards dans plusieurs projets pétroliers importants. Face à cette autodéfense des pauvres face à leurs oppresseurs, les policiers se sont attaqués violemment à la manifestation: matraques, gaz et coups étaient au rendez-vous.

Nous avons manifesté dans St-Henri, un quartier pauvre, ouvrier, et massacré de plus en plus par la gentrification, comme plusieurs autres à travers la ville. L’arrivée de nouveau commerces de bobos a chassé les vieux espaces abordables, et les loyers montent maintenant en flèche. Mais St-Henri, c’est aussi ce haut lieu du colonialisme, à proximité des voies de chemin de fer, du canal Lachine … bref de tout ce qui sert à piller le territoire autochtone. Les ouvrièr-e-s de St-Henri le savent bien, elleux qui ont travaillé très longtemps dans les « sweatshops » du secteur pour transformer ce pillage en cochonneries trop chères pour elleux. Et si la plupart des « sweatshops » sont parties, le pillage a toujours lieu, que ce soit à travers la construction de condos en territoire Kanien’kehá:ka ou, la construction d’un pipeline en territoire Wet’suwet’en, où la coupe de bois en territoire Pacheedaht.

La police c’est colon en crisse, effectivement. C’est colon, parce que c’est à ça que la police sert, défendre les colons. C’est le bras armé de l’état israélien qui défend les colons en Palestine. C’est le bras armé de l’arabie saoudite qui envahi le yémen. Et c’est le bras armé de la russie qui a envahi l’ukraine. Et si le canada supporte l’ukraine — et c’est tant mieux — il n’hésite pas en même temps à armer le bras de la répression, autant en israël qu’en arabie saoudite. Et le canada arme sa GRC, sa police coloniale, pour intervenir en territoire autochtone, que ce soit chez les Wet’suwet’en ou chez les Pacheedaht.

Nous n’avons rien à perdre que nos chaînes. Toutes les attaques envers l’État et le Capital sont justifiés.

Pour terminer, nous faisons un appel à témoins : si vous avez été arrêté·e, brutalisé·e ou si vous avez été témoin d’une arrestation ou d’un cas de brutalité policière, svp communiquez avec le COBP à : cobp@riseup.net
Nous vous rappelons également de faire attention à ce que vous publierez comme photos et vidéos sur les médias sociaux.

* Nous remercions André Querry pour les photos

LE COBP

Blocage des coupes forestières sur le Nitaskinan

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Mar 082022
 

De Mobilisation Matawinie

Appel à la solidarité en soutien aux Atikamekws pour la protection des territoires ancestraux non-cédés !

Mobilisation Matawinie Ekoni Aci est un mouvement populaire autogéré qui a vu le jour très récemment, en Juin 2020.  La protection des forêts, les enjeux d’extraction des ressources et les enjeux coloniaux sont au coeur de nos inquiétudes. Les peuples autochtones sont les premiers à subir les conséquences de cet extractivisme colonial. Entre autres, dans la région de ‘’Lanaudière’’ les Atikamekw n’ont jamais cédé le territoire ancestral Nitaskinan, qu’ils habitent depuis toujours. C’est pourquoi il est primordial d’accorder une grande importance à leurs enseignements et revendications. Au sein de ce mouvement, nous apprenons humblement à travailler ensemble, autochtones et allochtones, afin d’aller vers la justice sociale et climatique.

Visite en soirée à la maison de la présidente de RBC Québec [vidéo]

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Mar 012022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le soir du 23 février, une vingtaine de militant.e.s ont fait une visite surprise à la maison de la présidente de RBC Québec, Nadine Renaud-Tinker, au 734 avenue Upper Lansdowne dans Westmount. Pendant que les défendeur.eresses.s autochtones et leurs complices résistent aux vagues d’assauts coloniaux pour défendre le Yintah Wet’suwet’en et la rivière Wedzin Kwa, des investisseur.e.s tels que la RBC profitent confortablement des présents génocides des Premiers Peuples et de la destructions des territoires non-cédés pour des projects capitalistes extractivistes. Rappelons-nous que la Banque Royale du KKKanada est à la tête d’un groupe de 27 banques qui avancent les 6,8 milliards de dollars nécessaires à la réalisation du Coastal GasLink Pipeline et a généreusement contribué, depuis 2016, plus de 200 milliards de dollars à l’industrie des énergies fossiles.

Bien qu’il ne soit ni possible ni souhaitable de recréer la cruauté financée par la présidente Renaud-Tinker en territoire Wet’suwet’en, les militant.e.s ont souhaité lui donner une idée du sentiment qu’engendre une visite impromptue à son domicile. Iels sont resté.e.s plus d’une heure sur place, scandant des slogans et dansant sur la musique. L’ambiance fut festive et les camarades n’ont pas mâché leur mots pour démontrer leur indignation, puis ont quitté les lieux sécuritairement.

Suite au récent sabotage d’un site de forage de Coastal GasLink, une répression et surveillance accrue de la GRC en territoire Wet’suwet’en est en branle et notre solidarité est plus nécessaire que jamais! Restons à l’affût, la lutte continue! #AllOutForWedzinKwa

Les anarchistes russes sur l’invasion de l’Ukraine

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Fév 282022
 

De CrimethInc.

Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie se poursuit,les anarchistes continuent de se mobiliser sur tout le territoire russe, aux côtés de milliers d’autres personnes, contre la guerre. Nous publions ici les communiqués de deux organisations anarchistes russes de longue date, qui proposent une analyse de la situation en Russie et de la façon dont l’invasion de l’Ukraine pourrait la modifier.

Plusieurs manifestations sont prévues en Russie pour demain (dimanche 27 février). Nous attendons toujours des nouvelles de nos contacts en Ukraine, que nous publierons dès leur arrivée.

Au cours de l’invasion la Russie est devenue un champ de bataille dans la guerre de l’information. Le gouvernement russe a tenté de bloquer l’accès à Twitter pour que les Russes ne puissent pas voir ce qui se passe en Ukraine, ou dans le reste de la Russie. De l’autre côté des barricades, le site internet du Kremlin a été piraté. Que les Russes soutiennent cette invasion qui leur coûte beaucoup, ou qu’iels s’opposent à Poutine malgré les risques, sera sans doute déterminant pour les événements en Ukraine à long terme.

« La paix est le privilège réservé à ceux qui ont les moyens de ne pas se battre dans les guerres qu’ils créent – aux yeux des fous nous ne sommes que des chiffres sur un graphique, des obstacles sur leur chemin vers la domination du monde. »

-Tragedy, “Eyes of Madness

Des actions de solidarité se poursuivent aujourd’hui en Allemagne, en Suisse et ailleurs dans le monde.

La position du Militant Anarchiste sur l’attaque de la Russie contre l’Ukraine

Le communiqué suivant a été publié hier sur le canal Telegram du *Militant Anarchiste [Боец Анархист], un collectif anarchiste russe dont nous avions précédemment traduit le nom par « Anarchist Fighter ».*

Notre position sur les événements qui se déroulent en Ukraine est clairement indiquée dans nos posts précédents. Cependant, nous il nous apparaît nécessaire de l’exprimer explicitement, pour ne pas laisser de place au non-dit.

Nous, le collectif Militant Anarchiste, ne sommes en aucun cas des soutiens de l’État ukrainien. Nous l’avons critiqué à de nombreuses reprises et avons par le passé soutenu celles et ceux qui s’y sont opposé·es. Nous avons également été la cause d’une opération de police contre l’opérateur téléphonique VirtualSim, menée par les services de sécurité ukrainiens dans l’espoir de nous combattre.1

Et nous reviendrons sans aucun doute à cette politique dans le futur, quand la menace de la conquête russe se sera éloignée. Tous les États sont des camps de concentrations.

Cependant ce qui est en train de se passer en Ukraine dépasse largement cette formule, et le principe selon lequel tout·e anarchiste devrait lutter pour la défaite de son pays.

Car il ne s’agit pas simplement d’une guerre entre puissances relativement égales, portant sur la redistribution des zones d’influence du capital, et dans laquelle nous pourrions appliquer l’axiome d’Eskobar.2

Ce qui se passe actuellement en Ukraine est un acte d’agression impérialiste : une agression qui, si elle réussit, mènera au déclin de la liberté partout – que ça soit en Ukraine, en Russie et peut-être même dans d’autres pays. Elle rend aussi plus importante la probabilité que la guerre se poursuive et que l’on assiste à une escalade vers une guerre mondiale.

De notre point de vue, cette analyse est évidente en ce qui concerne l’Ukraine. Mais en Russie, une petite guerre victorieuse (ainsi que des sanctions extérieures) fournira au régime ce dont il manque actuellement. Elle lui donnera carte blanche du fait de la poussée patriotique qu’elle ne manquera pas de déclencher chez une partie de la population. Et l’État russe pourra également faire reposer tous les problèmes économiques sur le compte des sanctions et de la guerre.

Dans la situation actuelle, la défaite de la Russie augmenterait la probabilité que les gens se soulèvent, comme cela s’est produit en 1905 [quand la défaite militaire de la Russie face au Japon a conduit à un soulèvement en Russie], ou en 1917 [quand les difficultés de la Russie lors de la Première Guerre mondiale ont conduit à la révolution], et ouvrent les yeux sur ce qui est en train de se passer dans le pays.

Quant à l’Ukraine, sa victoire paverait la voie à un renforcement de la démocratie directe, car si elle advient, ça ne peut-être que grâce à l’auto-organisation populaire, l’entraide et la résistance collective. Ce sont les réponses à apporter aux défis que la guerre impose à la société.

En outre, les structures crées pour mettre en place ces formes d’auto-organisations ne disparaîtront pas une fois la guerre terminée.

Bien sûr, la victoire ne réglera pas les problèmes de la société ukrainienne, ils devront être résolus en profitant des opportunités qui s’ouvriront dans l’instabilité que connaîtra nécessairement le régime après de tels bouleversements. Cependant, la défaite ne résoudra pas les problèmes non plus, mais au contraire les exacerbera encore plus.

Bien que toutes ces raisons – que nous appellerons géopolitiques – soient importantes dans notre décision de soutenir l’Ukraine dans ce conflit, ce ne sont pas les raisons principales. Les plus importantes sont des raisons morales internes : la simple vérité est que la Russie est l’agresseur et qu’elle mène une politique ouvertement fasciste. Elle appelle la guerre la paix. La Russie ment et tue.

À cause de ses actions agressives, des gens souffrent et meurent dans les deux camps. Et oui, même les soldat·es sont broyé·es par cette machine de guerre (par compte nous ne comptons pas les ordures pour qui « la guerre est naturelle », qu’il est pour nous difficile de continuer à qualifier de « personnes »). Et tout cela continuera jusqu’à ce qu’on y mette fin.

C’est pourquoi nous demandons instamment à toutes celles et ceux qui lisent ces lignes et ne sont pas insensibles, à faire preuve de solidarité avec le peuple ukrainien (et pas avec l’État !!!) et de soutenir leur lutte pour la liberté contre la tyrannie de Poutine.

Il nous faut vivre une époque historique. Faisons en sorte que cette page d’histoire ne soit pas honteuse, mais que nous puissions en être fièr·es.

Liberté pour les peuples du monde ! La paix au peuple d’Ukraine ! Non à l’agression de Poutine ! Non à la guerre !

Des manifestant·es anti-guerre défilent avec une bannière à Moscou. Les anarchistes ont défilé à plusieurs reprises avec cette bannière dans la nuit du 24 février. Selon les informations recueillies, même après que la police ait dispersé la manifestation principale et procédé à de nombreuses arrestations, les anarchistes se sont regroupé·es et ont recommencé à défiler jusqu’à ce que la police les charge et les arrête. Le courage dont ont fait preuve les manifestant·es en Russie est une leçon d’humilité.

But what is happening now in Ukraine goes beyond this simple formula, and the principle that every anarchist should fight for the defeat of their country in war.


Le crépuscule avant l’aube

Le texte suivant a été publié aujourd’hui sous la forme d’un podcast en russe sur le site web d’Action Autonome.

Guerre

Jeudi matin, Poutine a lancé la plus grande guerre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Il se cache derrière les prétendus intérêts de la partie séparatiste du Donbass, même si la RPD et la RPL étaient déjà absolument satisfaites de leur reconnaissance en tant qu’États indépendants, de l’entrée officielle de l’armée russe sur le territoire et de la promesse d’un financement à hauteur d’1,5 milliard de roubles. Rappelons également que depuis de nombreux mois, le coût des loyers et le prix des denrées alimentaires augmentent de jour en jour en Russie.

Le Kremlin a formulé des demandes absurdes aux autorités de Kiev, à commencer par la « dénazification ». Il est vrai que, grâce à sa participation active aux manifestations de Maïdan en 2014, l’extrême-droite ukrainienne s’est assurée une position disproportionnée dans les institutions politiques et les forces de l’ordre. Mais dans toutes les élections en Ukraine depuis 2014, ils n’ont pas obtenu plus de quelques pourcentages des voix. Le président de l’Ukraine est juif. Le problème de l’extrême-droite en Ukraine doit être résolu, mais pas par des chars russes. Les autres accusations du Kremlin à l’encontre de l’Ukraine – corruption, fraude électorale et justice aux ordres – seraient bien plus appropriées pour parler du régime de Poutine lui-même. Aujourd’hui, les soldat·es russes sont, au sens premier du terme, des occupant·es d’un pays étranger, même si cela contredit les attentes de toutes celles et ceux qui ont grandi avec les récits de la Grande Guerre patriotique.

La Russie s’est retrouvée isolée au niveau international. [Le président turc Recep Tayyip] Erdoğan, [le secrétaire général du Parti Communiste chinois] Xi Jinping, et même les talibans demandent à Poutine de cesser les hostilités. L’Europe et les États-Unis imposent chaque jour de nouvelles sanctions à la Russie.

Au moment où nous préparons ce texte, le troisième jour de la guerre approche. L’armée russe est nettement supérieure à l’armée ukrainienne, mais la guerre ne semble pas se dérouler exactement selon le plan de Poutine. Ce dernier comptait apparemment sur une victoire en un ou deux jours, avec très peu de résistance, voire aucune, mais de sérieux combats ont eu lieu sur tout le territoire ukrainien.

Les Russes et le monde entier regardent en ce moment-même des vidéos montrant des bombes frappant des immeubles résidentiels, un véhicule blindé écrasant une personne âgée, des cadavres et des fusillades.

Roskomnadzor [le service fédéral du gouvernement russe chargé de la supervision des communications, des technologies de l’information et des médias] tente encore de menacer tout Internet, en exigeant : « N’appelez pas cela une guerre, mais une opération spéciale. » Mais peu de gens le prennent encore au sérieux désormais. Tant qu’Internet n’est pas entièrement coupé en Russie, il y aura suffisamment de sources d’information. Au cas où, nous vous recommandons une fois de plus de configurer à l’avance Tor avec passerelles, un VPN, et Psiphon.

Les effets des sanctions et de la guerre commencent tout juste à se faire sentir en Russie. À Moscou, la plupart des distributeurs de billets étaient à court de billets vendredi. Pourquoi ? Parce que la veille, les gens ont retiré 111 milliards de roubles des banques : en fait, toutes leurs économies. Le marché de l’immobilier s’est effondré alors que la construction de bâtiments résidentiels est la branche la plus importante de l’économie russe. L’industrie automobile étrangère cesse progressivement d’expédier des voitures en Russie. Les taux de change du dollar et de l’euro sont artificiellement maintenus par la Banque Centrale. Les actions de toutes les entreprises russes ont sévèrement chuté. Tout le monde comprend que la situation ne peut que s’empirer.

La police anti-émeute russe arrête une manifestante. On peut lire sur son masque « Non à la guerre ».
Seul Poutine a besoin de ça

La réaction russe à la guerre en Ukraine est complètement différente de ce qui s’était passé en 2014 [quand la Russie s’était emparée de la Crimée après la révolution ukrainienne]. De nombreuses personnes, y compris des personnalités qui travaillaient pour le gouvernement, demandent la fin immédiate de la guerre. Le renvoi d’Ivan Urgant, la principale vedette de la télévision russe, est en ce sens remarquable.

La grande majorité de celles et ceux qui soutiennent encore Poutine est également contre la guerre. Le supporter moyen de Poutine croit maintenant que tout a été calculé, que la guerre ne va pas s’éterniser et que l’économie russe va survivre. Car oui, il n’est pas simple de reconnaître que son pays est dirigé par un dérangé, par un Don Quichotte qui contrôle une armée d’un million de soldat·es, l’une des plus puissantes du monde, un Don Quichotte qui dispose de l’arme nucléaire, capable de détruire l’humanité toute entière. Il est difficile de concevoir qu’un dirigeant, après avoir consulté des politologues et des philosophes de seconde zone, puisse bombarder un pays voisin et fraternel et détruire sa propre économie.

En se délectant d’un pouvoir illimité, Poutine s’est progressivement éloigné de la réalité. On pense aux quarantaines de deux semaines imposées aux simples mortels qui doivent rencontrer le président russe pour une raison ou un autre, ou aux tables gigantesques ou Poutine reçoit à la fois ses ministres et les autres chefs d’État.

Poutine a toujours été un politicien qui cherchait à équilibrer les intérêts des forces de sécurité et des oligarques. Aujourd’hui, le président est sorti de son rôle, et a entrepris un grand voyage dans la mer infinie de la sénilité. Nous sommes prêt·es à parier une bouteille du meilleur whisky que dans un futur proche, monsieur le Président pourrait subir un coup d’État venant de son cercle le plus proche.

La Russie pourrait bien se retrouver en 2023 avec un autre système de pouvoir et autre visage au Kremlin. Lesquels exactement, nous le savons pas. Mais pour l’heure, nous traversons le crépuscule avant l’aube.

Pendant ce temps, des manifestations contre la guerre ont lieu en Russie. Des anarchistes y participent à Moscou, Saint-Pétersbourg, Kazan, Perm, Irkoutsk, Yekaterinburg et dans d’autres villes. En Russie, il est extrêmement difficile d’organiser des manifestations dans les rues ; cela entraîne des poursuites administratives et pénales, ainsi que de la bonne vieille violence policière. Mais les gens sortent tout de même. Des milliers de personnes ont déjà été arrêtées, mais les manifestations continuent. La Russie est contre cette guerre et contre Poutine ! Sortez – quand et où vous le souhaitez ! Faites équipe avec des ami·es et des personnes partageant les mêmes idées. Les réseaux sociaux suggèrent une action de protestation générale ce dimanche à 16 heures. Ce moment n’est pas pire qu’un autre. Vous pouvez télécharger des tracts anti-guerre à distribuer et à afficher sur notre site web et sur les réseaux sociaux !

Des tracts russes s’opposant à l’invasion, sur lesquels on peut lire « Vous payez pour la guerre de Poutine – impôts, frontières fermées, pauvreté, blocage des services, vide informationnel – non à la guerre ! » et « Non à l’invasion militaire de l’Ukraine : paix au peuple, guerre aux dirigeants. »

Pendant ce temps, les anarchistes ukrainiens participent à la défense territoriale de leurs villes. C’est bien plus difficile pour eux que pour les gens en Russie, mais il s’agit d’une seule et même défense. C’est la défense de la liberté contre la dictature, de la volonté contre la servitude, des gens ordinaires contre les présidents dérangés.

À vos moutons

Si, comme par miracle, Poutine revenait à la raison et que la guerre prenait fin, serions-nous prêt·es à « retourner à nos moutons » ? Il est probable que nous serions expulsé·es du Conseil de l’Europe. Les Russes perdraient ainsi la possibilité de s’adresser à la Cour Européenne des droits de l’homme, et bientôt le Kremlin rétablirait la peine de mort.

Pour l’heure, revenons à l’actualité, qui reste conforme à l’esprit de ces dernières années. En ce moment-même, la Douma [organe législatif de l’assemblée au pouvoir en Russie] adopte une loi selon laquelle un conscrit militaire doit se présenter lui-même au bureau d’enrôlement plutôt que d’attendre une convocation. Poutine a également récemment augmenté les salaires de la police. Et le bureau du procureur, dans un appel, a demandé de porter de cinq à neuf ans la peine d’un anarchiste de Kansk, Nikita Uvarov, condamné dans la célèbre « affaire de terrorisme Minecraft ».

Vous savez vous-même quoi faire de tout cela.

Liberté pour les peuples! Mort aux empires !


La police escorte une personne arrêtée tenant une pancarte « Je suis contre la guerre ».
  1. Plus d’informations sur cette affaire ici
  2. Eskobar était le chanteur d’un groupe de rock ukrainien appelé Bredor. Il y a longtemps, dans une interview, il a prononcé une phrase célèbre, qui est devenue un mème : “Шо то хуйня, шо это хуйня” – une façon succincte d’exprimer quelque chose comme « une situation où vous avez le choix entre deux mauvaises options, sans aucune alternative » 

Sur l’attaque du chantier de Coastal GasLink sur le chemin forestier Marten

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Fév 192022
 

De Gord Hill

Ce qui semble être un acte de sabotage très efficace de la part des défenseur.e.s des terres autochtones, et les complotistes se déchaînent…

Et certains ne font même pas des théories, ils l’affirment comme un fait : c’était les flics, c’était CGL… Voici une théorie : l’attaque a été perpétrée par des autochtones qui, dans le froid de la nuit, se sont donnés pour mission de saboter le pipeline de CGL.

Ils ont mené une attaque audacieuse et complexe qui, j’imagine, a commencé par éloigner les agents de sécurité des véhicules et des bâtiments. À un moment donné, après la fuite des agents de sécurité, des barrages et des dispositifs anti-véhicules ont été mis en place sur la seule route menant au site, retardant probablement de plusieurs heures l’intervention de la police. Pendant ce temps, les warriors ont réalisé des millions de dollars de sabotage.

Compte tenu de tout cela, je pense qu’il est important de reconnaître que ce n’est peut-être que ce qu’il semble être : une attaque menée par des warriors autochtones.

J’ai vu des gens parler d’un attentat à la bombe perpétré par la GRC en Alberta dans les années 1990 comme preuve que les policiers commettent de faux attentats. Cet attentat à la bombe faisait partie de l’enquête policière sur Wiebo Ludwig et sa campagne contre l’industrie pétrolière et gazière. L’action était destinée à piéger Ludwig. Avec la coopération de l’entreprise pétrolière, la police a fait exploser un hangar abandonné et inutilisé. Il ne s’agissait en aucun cas d’un acte de sabotage majeur, contrairement à ce que l’on rapporte aujourd’hui sur le territoire Wet’suwet’en. C’était insignifiant comparé au sabotage réel qui se produisait et pour lequel Ludwig était largement soupçonné… et pour lequel il y avait quasiment un black-out médiatique de la part des pétrolières et de la GRC qui ne voulaient pas que la pratique du sabotage se répande.

L’un des problèmes de ce type de complotisme est qu’il sape l’efficacité de cette action. Plus il se répand et s’envenime, plus les gens se demandent s’il s’agissait d’un véritable acte de résistance ou non. Qui cela inspire-t-il ? Dans l’intérêt de qui les actes de résistance autochtone sont-ils diminués plutôt que promus ? Je pense également que ce complotisme démoralise celleux qui ont mené l’action (et qui sont maintenant poursuivi.e.s par la police).

Les affirmations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires…

Bref, c’est ma théorie…

Retour sur la contre-manifestation du 12 février 2022, opposée à la manifestation en support aux « convois de la liberté »

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Fév 142022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous étions plus de 150 samedi matin rassemblé-e-s au parc Jarry pour nous opposer à l’extrême droite qui surf actuellement sur la vague d’une écoeurantite des mesures sanitaires pour faire avancer son agenda politique. Parmi les manifestatant-e-s auxquel-le-s nous étions confronté-e-s, si les drapeaux les plus largements brandis étaient ceux du Canada, d’autres levaient bien haut des drapeaux du Front canadien-français, un collectif d’êxtrême droite ultra-nationaliste et d’héritage catholique [On nous avise que le drapeau en question, le Carillon-Sacré-Coeur, n’est pas le drapeau du Front canadien-français. L’origine du drapeau date du début du 20e siècle, dans les cercles ultramontains. Le FCF était un groupuscule créé et dissout dans les dernières années qui s’est approprié ce drapeau comme plusieurs militants nationalistes de droite ; NdMTLCI]. Le populiste d’extrême droite du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, était aussi présent.

L’énergie des contre-manifestant-e-s était très bonne, malgré la tristesse de l’événement. Nous avons scandé haut et fort pendant des heures les « A-Anti-Antifascistes » et « Ni Trudeau ni covidiot, la solution est pas facho ». Notre plus grande victoire a été de priver la manifestation de tous ses camions et automobiles vêtus de drapeaux en bloquant la sortie du stationnement. Même en petit groupe, bien motivé-e-s nous somme réellement capables de courcircuiter les mouvements menés par l’extrême droite.

Or, il ne faut pas se leurrer. Malgré la situation partout au Canada, le financement à coup de millions provenant de sources obscures et l’esprit du mouvement des convois de la liberté inspiré de l’assaut sur le Capitole de l’an dernier, le SPVM a déployé au moins autant de fascistes en habits de police qu’il y avait de contre-manifestant-e-s pour nous encercler et nous bloquer toute tentative de mouvement. En habit d’anti-émeute, ils étaient nombreux à se vêtir fièrement de patches « thin blue line ». Mélangé-e-s de rage et de tristesse, nous avons donc attendu longtemps encerclé-e-s d’antiémeutes une fois la manifestation ayant quittée leur lieu de départ. Il était pitoyable de voir autant d’antiémeutes nous mettre en cage sans s’intéresser aux facho qui se rassemblent dans nos quartiers.

La situation est extrêmement préoccupante. En tant qu’antifascistes, nous ne pouvons permettre la gaine actuellement semée de germer. Nous devons nous organiser et multiplier les contres-manifestations, soyons à l’affut de ce qui se prépare dans nos quartiers. Alors qu’une mobilisation fasciste extrêmement bien financée se concrétise et est protégée par des flics portant des symboles dotés d’un background plus qu’alarmant, mettre de l’avant des perspectives antifascistes dans nos luttes semble plus qu’impératif.

Photo : André Querry

Ici on sauve des vies, pas au gouvernement!

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Fév 122022
 

Du Collectif Emma Goldman

Chicoutimi sur le Nitassinan, 11 février 2022. Ce matin, des militants et militantes du Collectif anarchiste Emma Goldman ont posé une bannière devant l’Hôpital de Chicoutimi en soutien au personnel hospitalier qui subit de plein fouet le résultat de plusieurs décennies de démantèlement du système de santé public. Le milieu hospitalier ne s’est pas encore remis des mesures d’austérité néo-libérales mise en place par les divers gouvernements qui se sont succédés dans les trente dernières années. L’augmentation des hospitalisations suite à la COVID vient ajouter une pression énorme sur un système déjà en lambeaux. 

Face à l’hécatombe et les cas de maltraitance dans les CHSLD, des professionnels à bout de souffle et un accès aux soins toujours de plus en plus difficile, le gouvernement affairiste de la CAQ nous promet une énième réforme/refondation. On se rappelle de la dernière en date, imposée par baîllon le 7 février 2015 par le gouvernement Couillard (Parti Libéral du Québec) et son ancien ministre de la Santé Gaétan Barrette. Cette réforme a entrainé une très grande opacité, une gestion centralisée à l’extrême, avec des conseils d’administration nommés par le ministre et un réseau alourdi par une bureaucratie centrale. 

Aujourd’hui, la réelle préoccupation du Premier ministre Legault reste la santé… de l’économie. Au nom de la lutte à la pandémie, il commande à coup de décrets, il renforce son arsenal policier, impose des couvre-feux, confine et tantôt déconfine afin de maintenir les hôpitaux à flot et surtout les gens au boulot. Soudain, l’équilibre budgétaire devient moins une religion d’État et comme les gens d’affaires ne connaissent qu’un langage, celui de l’argent, il distribue les liasses en croyant que tout va s’arranger avant le prochain cycle d’austérité. 

Comme un château de cartes prêt à s’effondrer

Mais, en-dehors du débat vaccinés/non-vaccinés, le problème en ce moment c’est que l’État démontre sa grande incompétence dans la gestion du système de santé public et que la marchandisation de la santé s’avère être un échec pour contrer cette pandémie. Depuis plus de trente ans, la pression du capital a considérablement affaibli la qualité de l’offre de l’État en santé comme en éducation. 

Alors que la majorité des investissements vont dans les hôpitaux, les coupures se font dans les soins de première ligne comme les CLSC, Groupe de médecine familiale (GMF), les soins à domicile ou encore les services d’aide au maintien à domicile. Cette situation fait en sorte qu’il est de plus en plus difficile d’avoir accès à des soins en-dehors de se rendre à l’hôpital. La centralisation des soins vers les hôpitaux à comme résultat que les urgences débordent sans arrêt et les listes d’attente pour des chirurgies s’allongent puisque les médecins et le personnel hospitalier doivent donner des soins à des gens qui auraient pu aller vers la première ligne. Résultat? Congestion dans les hôpitaux et manque de personnel. 

Cependant, il ne s’agit pas d’augmenter encore une fois le rôle de l’État, car la présente crise n’a fait que rendre plus explicite le fait que ce dernier est subordonné au Capital et à sa nécessité de rentabilité. Les gens infectés par la COVID et les personnes sur le bord de craquer mentalement doivent retourner travailler le plus vite possible pour sauver l’économie. 

Les bureaucrates et les politiciens ont assez joué aux apprentis sorciers

Les solutions doivent donc passer par une nécessaire démarchandisation des soins de santé (la gratuité des soins, des médicaments, une recherche médicale indépendante de toute considération de profit, etc.) sans l’intermédiaire de l’État. Il nous faut donc décentraliser le réseau et faire en sorte que le contrôle soit exercé par les communautés locales ainsi que les travailleurs et travailleuses de la santé. Après tout, ils et elles tiennent déjà à bout de bras ce réseau.

Nouvelle action de perturbation, en solidarité avec les Wet’suwet’en, qui s’attaque aux franchises Banques Royale du Canada (encore)

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Fév 102022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 6 février 2022, à Montréal (Tio’Tia:Ke), des allié.e.s allochtones ont fait des actions de perturbation en solidarité avec le clan Gidimt’en de la nation Wet’suwet’en sur plusieurs guichets automatiques de différentes succursales de la Banque Royale du Canada dans la région du soi-disant Montréal.

Nous avons utilisé-es différentes tactiques : briser des vitres, mettre de la colle dans des serrures, insérer des cartes dans les insertions des guichets et utiliser des «tags» #FuckRBC à l’intérieur. Maintenant, les clients de la RBC vont être conscient des raisons pour lesquelles leurs banques sont constamment ciblées depuis maintenant 5 mois. Les instigateurs.trices de cette action répondent en effet à l’appel des chefs traditionnels Wet’suwet’en à perturber le Canada (#ShutdownCanada) en réaction à l’invasion de leur territoire, le Yintah, pour la troisième année consécutive par la GRC.

Le peuple Wet’suwet’en s’oppose actuellement à la construction d’un oléoduc par Coastal GasLink, une compagnie de TransCanada Energy – qui est connue ici pour avoir tenté la construction de l’oléoduc Énergie Est -, sur leur territoire traditionnel. Entre autres choses, la construction de l’oléoduc met en danger la rivière Wedzin Kwa, source d’eau et de poisson, et lieu central aux pratiques ancestrales des Wet’suwet’en, sous laquelle il doit passer.

Ce sont des petites actions faciles à reproduire et nous vous encourageons à faire vos propres tests avec des ami.es de confiance afin de trouver différentes façons de lutter contre la RBC.

Plusieurs actions de solidarité ont en effet eu lieu à différents endroits, au Canada, dans les dernières semaines. L’appel à des actions de solidarité est toujours d’actualité: « le Clan Gidimt’en invite à l’organisation de manifestations et d’actions dans votre région. Il appelle également [à] mettre de la pression sur les gouvernements, les banques et les investisseurs […] et à venir au campement.»

Solidarité avec tous les peuples qui résistent! Non à Coastal GasLink! #Fuck RBC!