Montréal Contre-information
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Les urnes, la rue, la grève

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Sep 252018
 

De Dissident.es

[Éditorial du CUTE magazine, Automne 2018]

La période électorale amène son lot de complications pour quiconque désire prendre directement part à une campagne comme celle pour la rémunération des stages et la reconnaissance des études en tant que travail. Depuis plusieurs mois déjà, des interventions fusent de toutes parts pour, volontairement ou non, récupérer, détourner ou neutraliser à des fins partisanes ou corporatistes les capacités d’organisations des stagiaires en lutte. Ces initiatives, qui s’ajoutent aux manœuvres du gouvernement, proviennent autant des comités partisans que d’associations étudiantes nationales.

Premier exemple. Fin mars, le ministre des Finances dépose le budget provincial, dans lequel est annoncé l’octroi de 15 millions de dollars par année, destinés à la mise en place d’une compensation financière durant le stage final en enseignement. Après des années de compression dans les services publics[1], personne n’est dupe : il s’agit bien d’un budget électoral dans lequel sont distribués les cadeaux. La compensation financière pour les stages finaux en enseignement était revendiquée depuis plus d’une dizaine d’années par des associations nationales et locales, dont l’implication avait été en dents de scie et ne semblait mener à aucun gain concret. Pourquoi le gouvernement décide-t-il de bouger maintenant? La grève! Un peu plus d’une année de lutte soutenue pour la rémunération de l’ensemble des stages et la menace sérieuse d’un débrayage des cours et des stages dans plusieurs programmes et plusieurs régions ont suffi pour que le pouvoir croie bon de réagir. En s’appuyant sur la revendication de la CRAIES[2], et en toute conscience que les éléments les plus combatifs de la lutte se trouvent en grande partie dans les programmes d’éducation, les mesures annoncées servent ni plus ni moins à diviser le mouvement et à l’amputer de ses capacités d’organisation. Il faut dire que les jours de grève commencent à s’accumuler et que des administrations comme celle de l’UQAM et du Cégep de Sherbrooke affichent une certaine ouverture à la rémunération des stages dans tous les programmes. La ministre de l’Enseignement supérieur elle-même a annoncé publiquement, suite à une action de visibilité du CUTE UQAM dans le cadre des États généraux sur l’enseignement supérieur, qu’un grand chantier pour explorer la possibilité de rémunérer les stages de plusieurs programmes serait mis en place. Bref, si l’affaiblissement du mouvement peut sembler réel à la suite du budget, c’est cependant un couteau à double tranchant : cette concession indique aussi que la tenue de quelques jours de débrayage donne des résultats concrets et il est envisageable qu’une grève générale illimitée puisse mener à l’obtention d’un salaire pour l’ensemble des stagiaires. Il faut toutefois éviter de diviser le mouvement et d’offrir d’autres portes de sortie du même acabit au gouvernement.

C’est ce qui nous mène au second exemple. À la suite de cette «victoire» revendiquée tièdement par la CRAIES et l’UEQ[3], il a été tentant de vouloir reproduire la recette. C’est l’idée qu’a eue l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec (AESFQ), qui a entrepris d’imiter en accéléré la campagne de la CRAIES dans un contexte électoral, pensant pouvoir ainsi obtenir la rémunération de leur internat. Commence donc les discours et photos avec des politiciens, comme Gabriel Nadeau-Dubois et Jean-François Lisée, les conférences de presse à l’Assemblée nationale, les memes sur les réseaux sociaux, le tout pour ne revendiquer que la rémunération du stage final en pratique sage-femme. Même son de cloche du côté de la FAÉCUM, qui encourage l’exécutif de l’Association étudiante de service social de l’Université de Montréal (AESSUM), programme où la lutte pour la rémunération de tous les stages est bien ancrée, à organiser une campagne pour leur discipline seulement, tout en lui faisant part de ses inquiétudes à voir participer cette association étudiante au mouvement de grève. Or, de tels replis corporatistes auraient pour conséquence d’affaiblir bien davantage le mouvement d’ensemble et de faire stagner toutes les campagnes organisées par programme ou domaine d’études. Le mouvement pour la rémunération de tous les stages a contribué à redynamiser la campagne pour la rémunération du stage final en enseignement et celle pour la rémunération des stages en pratique sage-femme, en les inscrivant dans un mouvement général et ancré dans la reconnaissance du travail des stagiaires et, encore plus largement, du travail des femmes, tant au niveau local qu’à l’échelle mondiale. La dernière chose à faire à l’heure actuelle est de segmenter le mouvement en luttes particulières.

Troisième et dernier exemple. À l’hiver et au printemps dernier, des militant.e.s de Québec solidaire (QS) d’un peu partout entreprennent de faire circuler sur les campus une pétition en faveur de la rémunération des stages obligatoires à l’obtention d’un diplôme. C’est notamment le cas de l’Association de campus de QS à l’Université de Montréal et du Regroupement des sympathisants de QS de l’Université de Sherbrooke. Plutôt que d’être destinée à être déposée à l’Assemblée nationale, cette pétition s’inscrit dans la nouvelle stratégie de QS permettant au parti de collecter les données des électeur.trices en vue de les impliquer dans la campagne électorale[4]. Au lieu de profiter de la période (pré)électorale pour inviter les étudiant.es à se mobiliser pour la rémunération des stages sur leur campus, on profite de cette lutte pour les recruter et les inciter à voter pour un parti. Or, l’équation “un vote pour QS = un vote pour la rémunération des stages” est trompeuse. D’abord parce que les comités campus de QS ne sont pas impliqués dans la lutte pour des stages payés et ne participent pas aux activités et rencontres dans les établissements d’enseignement ni au sein des coalitions régionales pour la rémunération des stages, alors qu’ils y sont tout à fait les bienvenus. Mais c’est surtout parce que, même si la position de QS indique que le parti est en faveur de la rémunération de l’ensemble des stages, son programme électoral, lui, n’a de concret sur ce thème que la compensation du stage final en éducation[5]. Il serait donc bien mieux avisé pour les militant.es de QS dans les campus de se rallier au mouvement et d’organiser la grève plutôt que de détourner le mouvement de la rue vers les urnes; une stratégie qui ne s’est jamais avérée efficace.

La ministre David a mis en place une table de discussion avec les associations étudiantes nationales pour éteindre les feux que nous avons allumés. Il importe maintenant de répondre de manière avisée. Peu importe le parti qui prendra le pouvoir, nous organiserons la grève et la mènerons jusqu’au bout. C’est le mot d’ordre que se sont donné les groupes et associations étudiantes réunies au sein des coalitions montréalaise et outaouaise pour la rémunération des stages, qui entendent bien ne pas se laisser distraire par les élections.

C’est seulement de cette façon que le gouvernement flanchera.


  1. Selon IRIS, il y aurait eu plus de 4 milliards $ de coupures dans les services publics entre 2014 et 2016. Observatoire des conséquences des mesures d’austérité au Québec : https://austerite.iris-recherche.qc.ca/.
  2. Campagne de revendications et d’actions interuniversitaires pour les étudiants et étudiantes d’éducation en stage
  3. Union étudiante du Québec
  4. Cette stratégie avouée de Québec solidaire est également utilisée par la Coalition avenir Québec : http://www.journaldequebec.com/2018/02/15/quebec-solidaire-lance-une-petition-pour-demettre-barrette.
  5. Tract de QS à ce sujet : https://quebecsolidaire.net/nouvelle/tract-remunerer-les-stages-ca-presse.

Loi 25 sur l’aide sociale : une guerre aux pauvres!

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Août 102018
 

Du SITT-IWW

Le 1er avril dernier est entrée en vigueur la loi 25 – « Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi » – qui a été intégrée à la loi actuelle sur l’aide sociale. Nous pensons qu’il s’agit de la fin anticipée de l’aide sociale parce que les principes fondateurs à l’origine de cette dernière, le droit de vivre de façon décente et l’accès à un revenu quelque soit la cause du besoin, ne sont plus pris en compte. Sa mise en place mettra en péril la vie des gens en leur imposant de tenter de survivre avec des miettes, ou d’embarquer dans le grand projet Objectif emploi, dont le but est de fournir un cheap labor aux entreprises.

Avec la loi 25, toute personne qui est arrivée à l’aide sociale après le 1er avril 2018 doit maintenant obligatoirement entrer dans le programme Objectif emploi. C’est aussi le cas pour les personnes déjà sur l’aide sociale avant cette date mais qui font partie d’une famille dont l’un des membres du couple est maintenant primo-demandeur ou primo-demandeuse*.

La loi 25 implique que, lorsqu’on se retrouve dans ces catégories, si l’on manque une convocation avec notre agente ou agent d’aide sociale, elle ou il pourra retenir complètement notre chèque. De plus, en cas de manquement à l’une de nos obligations sans motif « valable » (selon le plan fixé par l’agent-e d’aide sociale correspondant à notre situation : à faire des démarches en emploi, à suivre une formation ou à « développer ses habiletés sociales »), l’agent-e aura le droit de couper notre chèque le mois suivant ou le mois d’après.

  1. 56 $ pour le 1er manquement ;
  2. 112 $ pour le 2e manquement ;
  3. 224 $  pour le 3e manquement.

En gros, si l’on refuse de se conformer au programme d’intégration en emploi, on nous force à vivre avec un chèque de 409$ par mois. Il est donc clair que l’objectif de la loi 25 est d’obliger les personnes jugées sans contrainte au travail à s’en trouver un, selon les priorités de l’entreprise privée et selon les besoins du marché du travail (et aux conditions établies par l’agent-e d’aide sociale). Mais nous savons que le travail n’est pas la seule façon de se réaliser dans la vie ! Et nous revendiquons le droit de vivre décemment peu importe la façon dont on le fait. Dans les faits, cette loi renforce la notion de « bons et de mauvais pauvres » et les préjugés envers les personnes qui n’occupent pas un emploi. Le gouvernement les amplifie volontairement. C’est tout à son avantage de le faire, en brisant la solidarité dans la population, en suscitant la grogne contre les personnes assistées sociales qui l’ont « facile », qui sont « gras dur, parasites, fraudeurs, profiteurs » et qui méritent de vivre dans la misère.

Le plus ironique est que même le Conseil du patronat a émis des réserves quant aux mesures punitives du programme Objectif emploi. En commission parlementaire, M. Yves-Thomas Dorval, PDG du Conseil du patronat du Québec, disait : « […] Cela dit, je vais être honnête avec vous, M. le ministre : Le montant d’aide sociale, là, ce n’est pas grand-chose non plus, […]. C’est pour ça que j’étais très heureux de voir qu’on bonifiait l’aide sociale pour ceux qui veulent participer. Et là-dessus je peux vous assurer de notre complet appui de ce côté-là. Maintenant, c’est difficile pour un gouvernement de faire des mesures sans avoir une contrepartie. Et ça, je ne le sais pas si c’est la meilleure, on n’est pas spécialistes là-dedans, mais je peux juste vous dire : C’est sûr que ce n’est déjà pas élevé, là, le niveau d’aide sociale.» (27 janvier 2016).

L’objectif du gouvernement est clair : il souhaite discipliner le monde pauvre afin d’en faire une main-d’œuvre servile et captive, sans autre alternative que de participer activement aux programmes imposés par le ministère pour ne pas crever de faim. Ce qui est annoncé, ce n’est pas une lutte à la pauvreté, c’est une guerre aux pauvres! En nous maintenant dans des conditions abjectes, en agitant une carotte sous la forme d’ajustements éventuels sur leur chèque et un bâton sous la forme de grosses coupures de chèque ou de fermeture de dossier, le parti libéral vise un cheap labor, cadeau pour l’entreprise, et à long terme, la fin de l’aide sociale.

Au SITT-IWW, nous continuerons à nous opposer à tout projet qui crée une classe de travailleurs et de travailleuses précarisé-e-s et c’est pourquoi nous sommes solidaires de cette lutte contre le projet Objectif emploi!

* Un primo-demandeur ou une primo-demandeuse est une personne qui fait une demande d’aide sociale pour la première fois.

Un cadeau pour le G7 – S’tait ben ça k’s’tait

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Juin 252018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Alors que la police et son armement para-militaire envahissaient les rues de la vieille ville à la recherche d’une obscure menace; des ombres se sont glissées hors de leurs tanières à l’assaut du réseau de télécommunication récemment mis à jour dans Charlevoix par de généreux toutEs-puissantEs. Le désir d’une bonne connection qualité fibre-optique pour le festival du G7 repose sur quelques milliers de poteaux et de gros filages noirs. Et non, ce n’est pas le genre de truc qui s’enflamme tout seul… On lève également notre chapeau au castor qui avait causé une panne du réseau optique en 2013, ainsi qu’à la glace qui a fait de même en avril dernier. On espère qu’en testant la solidité de votre fibreux joujou optique, on vous a fait manquer quelques tweets…

Nous refusons de nous laisser ligoter par vos réseaux tentaculaires. Pour nous, chaque avancée dans le domaine technologique se paie d’un recul de notre liberté.

Sabotage pendant le sommet du G7

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Juin 232018
 

De Sans Attendre Demain

Le dernier G7 s’est tenu à La Malbaie, au Québec, les 8 et 9 juin 2018 dans le château de Charlevoix. Si toute la zone était ultra-sécurisée comme on s’en doute, le pouvoir avait aussi pris soin de renforcer ses infrastructures critiques, à savoir la couverture du réseau cellulaire sans fil (avec un contrat de 15 M$ attribué à Bell pour l’installation de 13 relais de téléphonie mobile), mais aussi l’installation de la fibre optique dans cette zone dépeuplée et un peu préservée de la Malbaie (avec un contrat de 6 M$ à Bell), pour que les chefs d’État bénéficient de l’internet haut débit durant le sommet.

Bref, tout devait se dérouler sans anicroche de ce côté-là, et pourtant… et pourtant un incendie est survenu en plein G7 contre un câble à fibre optique, « rendant impossibles certaines communications sur la route 138 menant dans Charlevoix », selon un journal local. « La panne a affecté le service sans fil de Telus Mobilité et Bell Mobilité entre Beauport et Baie-Saint-Paul à la suite d’une coupure de fibre. Il y a 12 sites sans fil qui ont été affectés par cette panne ». Le Réseau intégré de télécommunication multimédia du gouvernement du Québec (RITM), qui permet le partage de services, d’informations et de données entre les organismes publics partout au Québec, a aussi été affecté à Baie-Saint-Paul, ainsi que le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports. Les dégâts ont été tels qu’un plan B a du être activé pendant ce G7 : une solution de contournement, par le déploiement d’une nouvelle fibre.

Bien sûr, comme il ne faut pas le clamer trop fort, et montrer la vulnérabilité de dispositifs toujours à portée de mains audacieuses, l’État a parlé d’accident. Il est tout de même de ces hasards incroyables, du genre une fibre optique cruciale qui s’enflamme toute seule en plein G7 dans la zone rouge, une fibre optique en verre ou en plastique, dont les propriétés ne sont pas vraiment propices à la combustion spontanée. Alors quoi qu’ils en disent, hypothèse pour hypothèse, nous préférons penser que c’est soi le feu divin, soit une main anonyme contrariée par ce sommet des puissants qui a été l’origine de cet incendie. Et comme Dieu n’existe pas…

« C’est un dossier de Santé et Sécurité, c’est tout ce qu’on dit depuis le début. »

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Juin 222018
 

De Dure Réalité

Les médias ne cessent de le répéter, les grutiers du Québec sont actuellement en grève illégale, malgré les menaces gouvernementales qui planent au-dessus de leur tête. C’est en début d’après-midi, le 21 juin, qu’ils ont décidé de tenir une manifestation devant les bureaux de la Commission de la Construction du Québec (CCQ). Leur message était clair, ils ne plierons pas tant et aussi longtemps qu’on mettra leur vie en danger, c’est un enjeu de santé et sécurité au travail, selon eux. Ils étaient plus de 350 à être venus fraterniser et montrer leur rapport de force dans le cadre d’une grève qui a débuté le 14 juin dernier au chantier du Pont Champlain, avant de s’étendre à l’ensemble du Québec. Regard sur une grève moderne remettant en question les lois du travail dans la province.

Des grutiers de partout au Québec ont fait le voyage vers Montréal pour participer à cette manifestation : Sherbrooke, Québec, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et la Gaspésie étaient entre autres représentés. La foule, majoritairement habillée aux couleurs du Local 791 G de la FTQ-Construction, comptaient aussi quelques supporteurs, familles de grévistes ou syndicalistes solidaires à la cause ainsi que des étudiants en conduite de grues. On avait même déplacé un de ces fameux camions-flèche afin de faire une démonstration de la dangerosité des manœuvres avec ce type de véhicule, faisant facilement tanguer le camion sur un côté.

grutiers 3

Les travailleurs présents en avait long à dire sur le rôle de la CCQ dans ce conflit de travail. Il faut souligner que c’est la Commission qui veut mettre en place un système permettant à n’importe quel ouvrier de la construction de pouvoir manœuvrer un camion-flèche après seulement 80 heures de formation en entreprise, alors qu’auparavant, il fallait un diplôme d’études professionnelles (DEP) de 870 heures. Ce DEP avait d’ailleurs été rendu obligatoire par la CCQ dans les années 1990, ce qui avait permis de faire chuter drastiquement le nombres d’accidents de travail dans ce métier. Les grévistes ont donc décidé de se battre sur cet enjeu de santé et sécurité au travail. La question demeure, qui, exactement, a un intérêt à ce que les travailleurs et travailleuses soient moins formé-e-s pour un métier aussi dangereux? N’est-ce pas à la fois problématique pour la personne qui manœuvre le camion-flèche, pour les travailleurs et travailleuses qui oeuvrent autour et pour la population en générale?

La grève perturbe actuellement plusieurs chantiers importants au Québec dont le plus symbolique est celui du pont Champlain. Ce chantier sert d’ailleurs d’épouvantail de la part du gouvernement québécois pour mettre de la pression sur les grévistes en soulignant qu’ils perturbent la construction d’une infrastructure publique. Les grutiers devraient-ils tolérer qu’on mette leur sécurité en danger pour accélérer la construction d’un pont ou d’un édifice? Qu’en est-il des risques pour autres salarié-e-s qui travaillent sur l’un de ces chantiers autour de ces engins difficiles à opérer?

grutiers2« On n’a jamais vu ça, mobilisés comme vous êtes. C’est vous autres même qui avez pris la décision de ne pas aller au travail. Je vous en félicite! C’est un dossier de Santé et Sécurité, c’est tout ce qu’on dit depuis le début. Y’a-t-il quelqu’un à quelque part qui va nous écouter? » a déclaré Evans Dupuis, président du Syndicat des grutiers de la FTQ-Construction, lors d’un discours. « Vous êtes en train de démontrer à tout le monde qu’il va falloir qu’ils nous écoutent. Vous pouvez en être très fiers! » a-t-il ajouté.

Nous suivrons de près l’évolution de ce conflit de travail. L’illégalité de cette grève (au Québec on ne peut faire grève que lors du renouvellement d’une convention collective), ne saurait faire oublier que cette modification de la CCQ n’a jamais été discutée avec les syndicats lors des dernières négociations. Pour l’instant, il semble clair que les grutiers continueront à refuser de travailler si on ne réinstaure pas le DEP obligatoire. Comment réagira le gouvernement dans ce bras de fer face aux travailleurs? Il semble que pour l’instant, la seule solution amenée par Diane Lemieux, directrice de la CCQ, soit la massue et non la conciliation. Ça semble être tout le respect qui est donné aux grutiers par ceux et celles qui gèrent l’industrie.

Reportage par Éric Sédition

Photos par Cédric Martin

Chaque banque est une toile vierge

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Juin 162018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Dans la nuit du 14 juin, des artistes qui désirent rester anonymes ont apporté une contribution au festival MURAL 2018. L’oeuvre est une application post-moderne d’acrylique à l’extincteur sur fenêtre de banque de 15 pieds par 8 pieds. Plus spécifiquement, nous avons aspergé le devant de la Banque nationale sur le boulevard Saint-Laurent avec un extincteur rempli de peinture noire.

Il est évident que la politique, à la fois celle de politicien.ne.s du G7 et d’activistes progressistes, est un cul-de-sac. Le problème, c’est de trouver comment agir à la place. Nous décidons d’expérimenter en confrontant ce qui commodifie toutes les facettes de nos vies. Nous avons vu l’état depenser des centaines de millions pour des dispositifs de sécurité pour un spectacle/sommet qui est peu connecté à nos vies et nos luttes à long terme. Au lieu de tomber dans ce piège, nous préférons agir là où les flics ne s’y attendent pas. Nous continuerons de le faire.

Solidarité avec les anarchistes qui subissent de la répression à Québec, à Montréal, à Hamilton, et partout ailleurs.

– Des casseurs

Déclaration de la zone d’expression populaire

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Juin 112018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

8 juin 2018, soit disant québec

Face à l’abonimable déploiement du dispositif sécuritaire mis sur place pendant le G7, nous avons décidé de nous organiser entre amiEs et de bloquer l’autoroute Dufrin-Momorency nous-même. On avait bien vu que les rendez-vous et autres actions appelées par le RAG7, par la CLAC et cie n’avaient aucune chance de nous permettre de vivre quelque chose de sérieusement amusant et pour tout dire, on n’avait pas envie de rester découragéEs à rien faire pendant que nos quartiers étaient pris d’assault par les flics.

Euphoriques, nous avons installé sur l’intersection des divans et meublé l’espace avec des bannières, des rires et des chansons. Des camarades ont mis leurs corps entre l’espace nommé pour l’occasion Zone d’expression populaire et l’anti-émeute pour nous permettre de s’amuser encore un peu pis on a fini par mettre le feu au salon et partir en manif dans la ville.

La vie, ou rien…

Les médias, omnubilés par les divans en flammes, n’ont pas cru bon de relayer le communiqué de la Brigade Espace Public (BEP). Nous avons donc choisi de le difuser ici :

Brigade espace public : pas de panique, tout est sous contrôle

C’est bien le problème.

Même la possibilité de critiquer l’État est encadré par la police et les clôtures. Des zones de libre expression emmurées, des manifestations permises à conditions de ne déranger personne. On s’est fait voler le monde jusqu’à la possibilité de le remettre en question. Et tranquillement le monde reste à sa place, devant son téléviseur, accroché à la radio, suspendu aux écrans.

Chaque année, c’est la même pièce de théâtre qui se rejoue : tout le monde est là, à son poste. La dictature des ordres atteint son paroxysme et les peuples tentent tant bien que mal de montrer une opposition organisée à ce spectacle.

Alors qu’on nous gave de messages de peur face aux possibles montées de tension entre police et manifestant.es, ceux qui discutent sécurité et répression, extraction pétrolière et colonisation, guerre et haine des migrant-e-s, exploitation des travailleuses et déréglementation ont le beau jeu. La question de la violence doit être posée sur un autre plan.

Cette zone d’expression populaire est à l’opposé de cette bouffonnerie, de ce désert que vous appelez G7. C’est la réappropriation par le bas, par la rue, de nos vie, de nos corps, le réapprentissage du territoire et de la liberté de se mettre en action contre la misère de ce système pourri.

Ici, on arrête le vieux monde. Ici, on creuse le nôtre dans les failles de son pouvoir en déclin. Ici est maintenant, c’est la vie.

Le 8 juin, stoppons le G7 !

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Juin 052018
 

Du RRAG7

Vendredi, juin 8, 2018 – 07:30
Coin des boulevards François-de-Laval et Sainte-Anne

Pour le début du sommet du G7, les élites de ce monde seront à La Malbaie, isolées dans une tour d’ivoire protégée par plus d’un demi-milliard en coûts de sécurité. Eh bien ! qu’elles y restent ! Les populations du monde s’en porteront bien mieux et c’est pourquoi nous entendons couper les ponts avec ceux et celles qui causent notre misère. Joignez-vous à nous !

Rendez-vous à 7h30 PILE le matin dans le stationnement du Normandin, au coin des boulevards François-De Laval et Sainte-Anne, dans l’arrondissement de Beauport, à 5km au nord-est du centre-ville.

Manifestation du 7 juin : populaire et unitaire contre le G7 et pour l’ouverture des frontières !

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Juin 052018
 

Du RRAG7

  • 7 juin 2018 à 18h au Parc des Braves (750, ch. Sainte-Foy, Québec)
  • Manifestation populaire et unitaire contre le G7 et pour l’ouverture des frontières !
  • À bas l’exploitation capitaliste, le colonialisme et les politiques racistes et sexistes !

Les chefs d’État des sept principales puissances impérialistes et coloniales de la planète se réuniront les 8 et 9 juin prochains, dans le cadre du Sommet du G7 qui se tiendra au Manoir Richelieu à La Malbaie. C’est le moment privilégié par l’élite mondiale pour célébrer en grande pompe sa position dominante au sein de l’économie capitaliste. Alors qu’ils disent vouloir s’entretenir de croissance économique, de création d’emplois, d’égalité des genres et de changements climatiques, nous savons qu’en réalité les rencontres du G7 sont déterminantes pour l’organisation mondiale de l’économie en fonction des intérêts des banques, des industries pétrolières, agroalimentaires, pharmaceutiques, technologiques et de l’armement.

Ainsi, pendant que l’Occident exploite la force de travail et les richesses dans les pays du Sud, causant misère, destruction environnementale, guerres et déplacements forcés, les pays du G7 feignent de s’étonner de la « crise migratoire » qui fait rage. Après avoir complètement détruit les conditions de vies des peuples pour permettre l’enrichissement d’une infime minorité, ils ferment les frontières des « forteresses » occidentales. Pour gagner l’appui de l’opinion publique à ces politiques, ils entretiennent la peur de l’autre par des discours, repris par les médias, qui encouragent la montée du racisme et de l’extrême droite. Pendant ce temps, les gouvernements des pays du G7 appliquent des mesures d’austérité qui entraînent la dégradation des conditions de travail des travailleurs et travailleuses et contraignent les sans-emploi à vendre leur force de travail pour répondre aux « besoins du marché ».

Démontrons-leur notre volonté de combattre ce système injuste tant qu’il le faudra ! Le Canada colonial et patriarcal érige ses clôtures de la honte sur des terres autochtones non cédées pour permettre aux dirigeants du G7 de se réunir à La Malbaie, tout comme il impose aux communautés autochtones ses frontières et son découpage territorial depuis plus de 500 ans. Ne les laissons pas faire ! À la peur et à l’imposition de ce système, répondons par la lutte, la dignité et la solidarité entre les peuples !

Le 7 juin prochain, joignez-vous à nous pour une grande manifestation festive, populaire et unitaire contre le G7, le capitalisme, le patriarcat, le colonialisme, le racisme et les frontières ! Dénonçons la destruction écologique par l’exploitation illimitée des ressources naturelles ! Parce que le monde dans lequel nous vivons peut et doit être meilleur, pour tous et toutes et pour les générations à venir !

Les groupes qui veulent endosser l’appel doivent écrire à: repac@repac.org

Organisé par :

Page Facebook de l’événement : https://fr-ca.facebook.com/events/372541903233181/

Itinéraire de la manifestation du 7 juin :

Groupes qui endossent la manifestation :

  1. AmiEs de la Terre de Québec
  2. Association étudiante des cycles supérieurs de science politique de l’UQAM (AECSSP)
  3. Association of McGill University Support Employees (AMUSE) / Syndicat des employé-e-s occasionnel-le-s de l’Université McGill
  4. Association pour la défense des droits sociaux Québec métropolitain (ADDS QM)
  5. Centre d’entraide Émotions
  6. Centre-Femme aux Plurielles
  7. Centre-Femmes La Jardilec
  8. Centre femmes d’aujourd’hui
  9. CKUT Radio-McGill
  10. Collectif anarchiste Emma Goldman
  11. Collectif opposé à la brutalité policière (COBP)
  12. Collectif d’éducation et de diffusion anarcho-syndicaliste // Anarcho-syndicalist collective for education and diffusion
  13. Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint-Sauveur
  14. Comité B.A.I.L.S de Hochelaga-Maisonneuve
  15. Comité logement du Plateau Mont-Royal
  16. Comité populaire Saint-Jean-Baptiste
  17. Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)
  18. Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-Montréal)
  19. Corporation pour la défense des droits sociaux (CDDS) de Lotbinière
  20. Droit de parole
  21. Eau Secours
  22. Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
  23. Hoodstock
  24. IWW/SITT Québec
  25. L’R des centres de femmes du Québec
  26. Les Alter Citoyens
  27. Les AmiEs de la Terre de Québe
  28. Ligue internationale de la lutte des peuples
  29. Maison des Femmes de Québec
  30. Mandragore
  31. Midnight Kitchen Collective
  32. Montreal-antifasciste
  33. Montréal-Nord Républik (M-NR)
  34. Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière (MÉPAL)
  35. Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)
  36. Ni Québec, ni Canada: projet anticolonial
  37. POPIR-Comité logement
  38. Projet Accompagnement et Solidarité Colombie (PASC)
  39. Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue (RÉPAT)
  40. Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12)
  41. Regroupement des femmes sans emploi du nord de Québec (ROSE du Nord)
  42. Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (Québec-Portneuf-Charlevoix)
  43. Regroupement des organismes communautaires de la région de Québec (ROC 03)
  44. Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal
  45. Réseau de résistance anti-G7 (RRAG7)
  46. Réseau du Forum Social Québec-Chaudière-Appalaches
  47. Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Mauricie (ROÉPAM)
  48. Solidarité Sans Frontières
  49. Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de Montréal
  50. Table ronde des organismes volontaires d’éducation populaire autonome de l’Estrie (TROVEP)
  51. Tadamon
  52. Union des Africains du Québec et amis solidaires de l’Afrique

Invitation à la dernière assemblée du RRAG7

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Mai 112018
 

Du Réseau de résistance anti-G7

Nous sommes déjà à près d’un mois du Sommet du G7 à La Malbaie, qui aura lieu au Manoir Richelieu du 7 au 9 juin prochain! Comme chaque année, les sept principales puissances impérialistes et coloniales de la planète se réuniront pour décider comment elles vont continuer à saccager nos communautés, tout en en tirant le maximum de profit.

Nous ne les laisserons pas tranquilles ! La mobilisation et la résistance au G7 avancent à grand pas…

Voici les actions prévues par le RRAG7 :

  • Le jeudi 7 juin, à 18h au parc des Braves: joignez-vous à nous pour une grande manifestation festive, populaire et unitaire, contre le G7, le capitalisme, le colonialisme, le racisme et les frontières!
  • Le 8 juin, dans la région de Québec : à 7h30, une activité de perturbation du sommet. Le RRAG7 appelle aussi à toute une journée de perturbation des activités du sommet du G7: soyez créatifs!

Nous sommes prêt.e.s à dénoncer ce système injuste tant qu’il le faudra!

Inscription : transport et hébergement

Vous pouvez dès maintenant vous inscrire! Oui, oui, s’inscrire. Parce que sans inscription il est difficile de réserver le bon nombre d’autobus et trouver du logement pour ceux qui en ont besoin. Pour vous inscrire, allez sur notre site et réservez vos places avant le 27 mai. Le site contient aussi les informations pour s’inscrire de manière  non-informatique.

Notez que la réservation ne sera effective que lorsque vous aurez confirmé votre inscription à une de nos assemblées générales, ou lors de l’un de nos événements. Sur place, il y aura une boîte decontribution volontaire et nous suggérons une contribution de 20$ pour le transport. Bien entendu, personne ne sera refusé pour manque de fonds. Toutes les informations recueillies seront conservées de manière confidentielle et détruites après le G7.

Dernière assemblée d’organisation du RRAG7: 12 mai

Le RRAG7 vous invite à sa dernière assemblée d’organisation, le 12 mai 2018 de 13h à 16h au 1710 Beaudry (Centre social Centre-Sud). Passez le mot autour de vous, soyons nombreux et nombreuses pour cette dernière assemblée !

Ce sera l’occasion d’échanger sur les actions à venir ou de participer à leur organisation en joignant un des comités (légal, mobilisation, logistique, étudiant.e.s, éducation populaire). Cette assemblée sera aussi le moment de confirmer votre réservation d’autobus et d’hébergement ainsi que les derniers détails logistiques.

**Le local est accessible en fauteuil roulant.
**Traduction chuchotée disponible.