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Message au mouvement pour le climat

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Sep 162025
 

Soumission anonyme à La grappe

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À travers la dernière décennie, à la fois en Europe et au-delà, une nouvelle génération d’activistes a mis le mouvement pour le climat au premier plan. Des groupes tels que Extinction Rébellion, Fridays for Future, et Ende Gelände ont réussi à sortir des marges, convainquant des millions à s’engager pour la défense de la planète. C’était il n’y a pas si longtemps que peu étaient même conscient·e·s de la possibilité d’une catastrophe climatique – de nos jours c’est tout le contraire. Je n’ai aucune intention de minimiser ces réussites. Ce sur quoi j’aimerais attirer l’attention, toutefois, est que l’activisme pour le climat a fait peu ou pas de différence à quelque chose de très important, la seule chose importante qui compte réellement : de réellement abaisser la quantité de carbone émise par les humain·e·s à travers la planète. De telles émissions continuent à augmenter chaque année, tout comme les températures mondiales moyennes, les catastrophes météorologiques, et le taux d’extinction des espèces. Gagner la reconnaissance de toute la société n’a pas été suffisant. Dans tous ses principaux objectifs, le mouvement pour le climat reste une défaite décisive.

J’ai une suggestion sur pourquoi c’est le cas. Parce que le mouvement pour le climat est resté coincé dans la supposition que ceux au pouvoir doivent être convaincus d’apporter les changements nécessaires pour nous. Malgré le recours à une esthétique de l’action directe, la plupart de l’activisme pour le climat s’est concentrée à obtenir l’attention médiatique (incluant les médias sociaux grand public, ce qui est autant une extension du pouvoir capitaliste que la télévision ou les journaux) dans le but d’atteindre une reconnaissance sociale, finalement pour faire pression sur des politiciens. Toutefois, l’élite politique ne sera jamais capable de résoudre cette crise, parce que le système qui leur accorde le pouvoir est aussi le système qui littéralement prospère en dévastant la planète. Ce qu’on appelle « l’économie » est une mégamachine hors de contrôle qui juge tout ce qui n’est pas une expansion illimitée (un processus qui implique la dévastation écologique) comme une sorte de désastre. Peu importe leur affiliation ou les promesses qu’ils accordent, tous les politiciens et corporations plaident allégeance à la logistique à l’arrière de ce monstre dévoreur du monde.

Certain·e·s rétorqueraient que quelques éléments du mouvement pour le climat échappent à ce malaise. Contrairement à Extinction Rébellion ou Fridays for Future, des groupes anti-capitalistes comme Ende Gelände ne font pas de demandes explicites aux politiciens, se concentrant à la place à perturber directement les infrastructures critiques. Toutefois, on ne peut pas supposer qu’occuper pacifiquement une mine de charbon (ou ses artères) pour quelques heures est une manière réaliste de la mettre à l’arrêt pour de bon ; c’est juste une autre manière d’attirer l’intérêt des médias. De telles actions n’ont aucun sens à moins qu’on espère, consciemment ou non, qu’elles puissent servir à convaincre des politiciens d’intervenir et de réformer l’économie pour nous. D’autres organisations de masse (par exemple, Les Soulèvement de la terre) pourraient apparaître comme un progrès, étant donné qu’elles favorisent le sabotage d’infrastructures écocidaires, et en ce sens encouragent quelque chose qui ressemble à l’action directe (bien que dirigée par une avant-garde secrète). Là encore, toutefois, cela ne serait qu’une manière plus séduisante de recevoir l’attention des médias ; car de telles attaques seraient bien plus effectives si menées par des petits groupes autonomes qui frappent dans l’obscurité, surtout là où les autorités ne s’y attendent pas.

Pour faire court, la plupart de l’activisme pour le climat a pour fixation de demander de l’aide de la part d’un système qui est intrinsèquement incapable de répondre. Elle répand ainsi un ethos de déresponsabilisation et d’infantilisation, insinuant que les gens ordinaires sont incapables de faire face à la crise climatique par elleux-mêmes. Mais vraiment c’est tout l’inverse. On sera tou·te·s réduit·e·s en cendres avant que les gouvernements fassent ce qui a besoin d’être fait. Il revient ainsi au·x rebel·le·s non spécialisé·e·s, dévoué·e·s, de commencer à résoudre la crise directement. À quoi cela pourrait ressembler ? Adopter sans délai les changements nécessaires que ceux au pouvoir ne considéreront jamais sérieusement. Par là je veux dire mettre à l’arrêt les centrales électriques, les aéroports, les autoroutes, et les usines, tout en arrangeant des moyens décentralisés (et ainsi avec dans une esprit écologique) de nos subsistances sans eux. Cette proposition implique sans aucun doute une escalade massive dans la stratégie. Quoiqu’il en soit, étant donné la gravité de la situation, combinée au fait que les méthodes actuelles ont prouvé leur insuffisance, je pense qu’il est temps qu’on considère la révision radicale de notre approche.

L’inspiration est déjà là. Par exemple, la campagne Switch Off ! (initié en Allemagne en 2023, et qui se répand au-delà de l’Europe depuis) a laissé tomber la réforme du capitalisme, se concentrant à la place à paralyser directement l’infrastructure responsable de la dévastation de la planète. De tels exemples de sabotages se répandent, qu’ils soient associés à cette bannière, une autre, ou pas revendiqués du tout. Pour ne mentionner que quelques unes des actions pertinentes : en septembre 2023, le réseau ferroviaire de la périphérie d’Hambourg a été saboté en plusieurs points, provoquant une perturbation majeure dans l’un des plus grands ports d’Europe ; en mars 2024, une attaque incendiaire du réseau électrique proche de Berlin a fermé l’immense Gigafactory Tesla pendant plusieurs jours ; en mai 2025, une double attaque sur une centrale électrique et un pylône à haute-tension a causé un blackout dans une partie importante de la France, privant d’électricité un aéroport, plusieurs usines, et le Festival du Film de Cannes. On pourra aussi se rappeler que l’aéroport de Londres-Gatwick a été fermé pendant plusieurs jours en 2018, selon certaines sources (et pour des motivations inconnues) parce que un drone portatif a survolé les pistes. Malgré les massifs efforts policiers, celleux qui ont réalisé cette action facilement reproductible n’ont jamais été retrouvé·e·s ; les autres actions mentionnées ici n’ont pas mené à de quelconques arrestations non plus. En contraste, les tactiques activistes conventionnelles pour le climat (par exemple, le recours aux lock-ons, aux trépieds, à la superglu) tiennent le fait d’être arrêté·e comme acquis, sacrifiant en cela nos camarades aux tribunaux, aux prison, et à la surveillance continue. C’est un prix cher pour des actions qui, à côté du fait qu’elles favorisent une attitude de soumission envers les autorités, ont peu ou pas d’impact sur les capacités de fonctionnement des industries qui trash le climat.

Dans le but de commencer à faire face au problème à l’échelle du changement climatique, toutefois, les attaques contre les infrastructure écocidaires doivent devenir encore plus ambitieuses. Cela pourrait être formulé en termes de dépassement de la focalisation sur les industries spécifiques en ciblant la civilisation industrielle dans son ensemble. Les centres de production, d’extraction, et de recherche pertinents doivent être pris pour cibles ; ainsi que le réseau électrique qui les lie ensemble, à savoir, le réseau même qui donne sa puissance (dans les deux sens du terme) au système de la destruction au départ. Une vision aussi audacieuse paraît déplacée pour beaucoup de gens. Mais il est trop souvent oublié que le changement climatique et la civilisation industrielle sont en fait exactement le même problème. La dégradation humaine du climat n’est pas quelque chose d’ancien ; elle est autant datée que l’industrialisation elle-même. Depuis à peu près 150 ans, la vie humaine s’est centrée de façon croissante sur l’usage des machines qui convertissent les combustibles fossiles en énergie, émettant en cela du dioxyde de carbone. La culture humaine, en d’autres termes, a été mise de force dans une relation de dépendance envers une infrastructure en perpétuelle expansion qui ne peut pas fonctionner sans empoisonner le climat. La Révolution industrielle a été initiée il y a seulement quelques générations, et ses conséquences ont déjà mené beaucoup à questionner la viabilité de la vie elle-même au-delà du siècle. Il ne pourrait y avoir de plus accablant de ce tournant technologique relativement récent.

Certain·e·s répondront, bien sûr, que la civilisation industrielle n’est pas intrinsèquement dévastatrice de la terre, et est déjà dans le processus d’être réformée. On parle là de la dite « Transition verte » annoncée à travers le spectre politique comme la solution à la crise climatique. Toutefois, c’est une erreur courante de penser que les énergies éolienne, solaire, ou hydroélectrique représentent d’authentique alternatives aux méthodes conventionnelles ; car en réalité elles sont harnachées aux combustibles fossiles, qui sont en train de brûler en quantités plus élevées que jamais. Penser que l’économie capitaliste consentirait jamais à laisser des réserves inexploitées de charbon, de gaz, ou de pétrole dans le sol c’est méconnaître la principale logique d’un système basé sur la croissance illimitée. La conséquence de l’investissent record dans la green tech, ainsi, n’a été que pour catapulter la consommation mondiale d’énergie à des niveaux sans précédent.

Par ailleurs, à côté du fait qu’elle échoue à engager une transition, la restructuration économique en cours est tout sauf verte. Premièrement, les combustibles fossiles sont des sources d’énergie hautement denses, que ni l’énergie solaire, éolienne, ou hydraulique ne sont prêtes d’égaler ; il s’ensuit que les « énergies renouvelables », si attendues qu’elles maintiennent les niveaux actuels d’absorption, doivent consommer des étendues de terre bien plus grandes que celles qui sont déjà dédiées à la production d’énergie. Deuxièmement, les technologies clés d’une telle restructuration dépend lourdement de l’extraction de minéraux, en particulier par l’exploitation minière. Par exemple, le nickel et les minéraux de terres rares sont nécessaires à la construction de panneaux solaires et d’éoliennes ; le lithium et le cobalt sont des composants clés de leurs batteries, ainsi que celles des voitures électriques, des vélos électriques et des smartphones. En tant que tel, et au nom du devenir « vert », l’économie capitaliste est en train de piller chaque recoin du globe à la recherche de ressources lucratives, conduisant donc à la dévastation écologique, au travail forcé, et aux conflits géopolitiques. Même les profondeurs inexplorés des océans sont sur le point d’être saccagées ; ensuite ce seront les astéroïdes et d’autres planètes. En somme, donc, ce qui a été promu comme la solution technologique à la catastrophe climatique n’est qu’un vaste mensonge camouflant la poursuite de l’expansion de la mégamachine.

Est présente dans le discours de presque tou·te·s celleux que l’on rencontre de nos jours une compréhension que les humains sont en train de dévaster la biosphère – et simultanément de se suicider. Pourtant, beaucoup moins sont prêt·e·s à envisager la crise pour ce qu’elle est réellement, à savoir, la résultante d’une fuite en avant dans le développement technologique. Ceci n’est pas un problème auquel on peut faire face par le vote, la pétition, la manifestation, le boycott, ou l’investissement. La seule réponse réaliste à la crise climatique est l’attaque de la civilisation industrielle. Je ne m’attends pas à ce que cette proposition s’apprête à recevoir une popularité large ; après tout, elle garantit de déstabiliser le seule monde que presque n’importe qui n’a jamais connu. Toutefois, on pourrait devoir tenir compte du fait que beaucoup ou la plupart des humains insisteront toujours pour maintenir leurs voitures, frigos, et smartphones en marche – même au prix d’abandonner l’air même que l’on respire. Il incombe donc à celleux dont les priorités sont ailleurs de procéder à l’action courageuse et intransigeante.

Publication anonyme sur Act for Freedoom Now !

15 août 2025

LECTURES COMPLÉMENTAIRES

Desert, Stac an Armin Press, 2011

« Désarticuler l’autorité », Avalanche n°8, 2016

Hourriya, cahiers anarchistes internationalistes n°3 L’Imprévu – Du centre à la préiphérie, 2016

Total Liberation, Active Distribution, 2019

Breaking Ranks : Subverting the Hierarchy & Manipulation Behind Earth Uprisings, 2023

Contre le phagocytage des luttes par les Soulèvements de la terre, 2023

Lutter et/ou se faire manipuler au nom d’une lutte ? Soulèvements de la terre versus État, même combat, 2023

Quand NDDL se prend pour le petit père des luttes – Entre récupération et autoritarisme, 2021

« Mégaprojet, « Transition énergétique » : Localiser les points faibles », Antisistema n°2, 2024

« Mapping the Megamachine : Microship Production », Tinderbox n°5, 2024
(disponible en papier)

« Nonhuman Comrades », No Path n°2, 2024
(disponible en papier)

« Constellations souterraines : Mettre en lumière les rouages de la guerre et de l’écocide », Tinderbox n°7, 2025

An Anarchist Solution to Global Warming, Peter Gelderloos, 2010

« Nothing is True, Anything is Possible », No Path n°2, 2024
(disponible en papier)

Conversation with a human ecologist on the promises of renewable energy technologie, No Mine in Glálok : Ecocide and Colonialisme in Swedish-occupied Sápmi, 2023

Blocages et solidarité

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Sep 022025
 
Confrontation pendant un blocus d’une route forestière dans la région de Wemotaci au Québec (wikipedia). À gauche, Dave Petiquay du collectif Première Nation MAMO, fait face à Dany Grenier (à droite), entrepreneur forestier de Dolbeau-Mistassini (image de Lisanne Pittikwi sur Facebook).

Du Collectif Emma Goldman

« … l’état, la bourgeoisie et même la classe ouvrière se sont constitués en partie grâce à la destruction des Premières Nations, à la dépossession de leurs territoires, l’extorsion de leurs ressources et au colonialisme de peuplement. »– Francis Dupuis-Déri et Benjamin Pillet, 2019. L’anarcho-indigénisme. Lux Éditeur, Montréal. p.35

Au cours des dernières semaines, des blocages de routes forestières ont été réalisés en Haute-Mauricie et dans le nord du Lac-Saint-Jean par l’Alliance Mamo (Première Nation). Ces actions, menées pour contester le projet de loi 97 sur la réforme du régime forestier, ont interrompu ou perturbé les opérations de foresterie.

Unir les Premières Nations pour la souveraineté et la protection du territoire

C’est le 11 avril 2025 qu’une assemblée s’est tenue à La Tuque pour fonder l’Alliance Mamo. Cette alliance, dont le nom signifie « Ensemble » dans les langues atikamekw (Nehiromowin) et innu (Innu-aimun), a pour objectif de rassembler les Premières Nations dans l’exercice de leur souveraineté. Elle a été initiée par les gardien·ne·s des territoires Nehirowisiw (Atikamekw), Nitassinan (Innuat) et Ndakina (Abénakis).

Opposition au Projet de Loi 97 et revendication de souveraineté

Les gardiens et gardiennes du territoire manifestent leur désaccord face au Projet de Loi 97, qui modifie le régime forestier du Québec. Ils et elles estiment que cette loi met en danger les caribous forestiers et la durabilité des forêts, compromettant ainsi le mode de vie traditionnel autochtone en période de crise climatique.

De nombreux blocages et démonstrations de souveraineté (1) ont engendré des tensions entre les manifestant.es autochtones et les travailleurs forestiers (allochtones) , alimentant également des commentaires haineux sur les réseaux sociaux. En réponse à cette situation, le gouvernement du Québec a promis de négocier avec les Premières Nations pour trouver un consensus et envisager des amendements au projet de loi.

Les groupes autochtones traditionalistes (comme l’alliance Mamo), qui s’appuient sur les droits ancestraux et les traditions, soutiennent que la véritable autorité sur les terres forestières revient aux familles et aux gardiens du territoire. Ils considèrent que les conseils de bande actuels, établis par le système de la Loi sur les Indiens du gouvernement canadien, ne reflètent pas la souveraineté traditionnelle et sont perçus comme des complices du système colonial. Ces groupes estiment que les conseils de bande ne peuvent pas négocier au nom de tous les membres des nations.

Le Traité Petapan et la gestion forestière

Cette tension entre les conseils de bande et les traditionalistes n’est pas nouvelle; elle apparaît également dans d’autres négociations, comme le Traité  Petapan. En négociation depuis plus de quarante ans, ce projet de traité implique le Regroupement Petapan, qui regroupe les Premières Nations d’Essipit, Mashteuiatsh et Nutashkuan, ainsi que le Canada et le Québec, et vise à reconnaître, confirmer et protéger les droits des Innus. Cependant, des traditionalistes s’opposent à ce traité, affirmant que la gouvernance traditionnelle des chefs héréditaires et des gardiens et gardiennes du territoire est mise de côté au profit des conseils de bande.

En conclusion

Il n’y aura pas de réconciliation sans réparation. Les États canadien et québécois ont été établis sur l’appropriation des territoires et des ressources des peuples autochtones. Pour atteindre une véritable réconciliation, il est essentiel de soutenir et de s’engager dans les luttes décoloniales et environnementales. Il est crucial de devenir de véritables allié-es  dans cette bataille pour protéger le vivant. C’est à dire d’éviter dans nos rapports entre allochtones et autochtones au sein des mouvements de décolonisation: « l’invisibilisation des personnes autochtones ou la récupération de leur voix, le recours à des Autochtones de service, l’imposition de choix tactiques et stratégiques ou encore une attitude générale de déculpabilisation pour se donner bonne conscience »(L’anarcho-indigénisme,p.10)

(1) Contrairement à d’autres régions du Canada où des traités historiques ont été signés, de vastes étendues de territoire, notamment en Colombie-Britannique et au Québec, n’ont jamais fait l’objet de traités de cession de terres.

À lire également : Soit un ou une bonne alliée ou sinon reste chez toi !

Il ne s’agit PAS de blocus forestiers

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Août 262025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Il ne s’agit pas de « blocus forestiers » — il s’agit d’une expression de nos droits ancestraux et coutumiers pour protéger ce qui reste de nos forêts.

Les Québécois·es sont appelé·es à reconnaître qu’ils et elles participent à un système colonial, extractiviste et génocidaire. Ce n’est pas aux Autochtones de demander la permission d’exister sur leurs territoires. C’est à l’État colonial et à ses complices de cesser leurs destructions.

Nous devons appuyer le vivant — pas l’extraction, le pillage et la colonisation.

Si les soi-disant Québécois·es étaient vraiment solidaires, ils fermeraient eux-mêmes leurs entreprises coloniales, ils exigeraient que le gouvernement mette fin à ces ravages, et ils refuseraient de soutenir la violence étatique contre nos peuples.

Pourtant, des individus comme Sandra Rossignol, Marianne Perron, Alexandre Tremblay, David Garneau et Mélyna Girard soutiennent activement la poursuite de ce pillage. Complices racistes et complaisants envers le colonialisme, ils demandent à Luc Provençal (ou « Legault », selon le contexte) d’imposer la violence policière contre nos communautés.

Ils savent très bien que les forces policières ont tué, opprimé et criminalisé des Autochtones depuis des décennies. Et pourtant, ils appellent à davantage de répression.

Il n’y a aucune « manifestation » ici — il y a une résistance légitime. Une présence pacifique sur nos territoires, en vertu de nos lois et de nos droits. Ce ne sont pas les Autochtones qui provoquent des débordements, mais bien le système colonial qui refuse de respecter nos existences.

Ces envahisseurs veulent conserver un contrôle commercial basé sur la coercition, la violence et l’exploitation. Et ils cherchent à faire porter le blâme aux victimes.

La Chambre de commerce et d’industrie du secteur de Normandin, tout comme certains élus de la MRC d’Autray, incarnent cette mentalité coloniale, même racisme. même complicité.

Assez. Nous ne céderons pas. Nos forêts, nos territoires, nos vies — tout cela vaut plus que leurs profits.

Soutenons le vivant. Défendons les droits autochtones. Mettons fin à la colonisation. Ne voyez-vous PAS que se sont vos descendants qu’y vont subir les conséquences de votre inaction.

Sabotage chez Enbridge : Interruption du service sur la ligne 9B

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Août 202025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La forêt boréale brûle, l’eau est empoisonnée, les arbres sont abattus jusqu’au dernier et les traités sont trahis. Le mirage que nous appelons « démocratie libérale » plie devant les lobbys du pétrole. On parle de nouveaux pipelines qui traverserons le pays comme autant de cicatrices, de nouveaux projets gaziers qui défigurerons le territoire.

De tout temps, notre histoire aura été celle d’une colonie d’extraction fondée sur le pillage et la dépossession. C’est à nous qu’il revient de mettre un terme au désastre.

Cette nuit, nous avons attaqué la ligne 9B. Ce tuyau de la mort serpente sur les terres volées aux peuples autochtones transportant le bitume le plus sale au monde au travers des cours d’eau, des villes et de nos vies. Nous avons frappé deux valves de contrôle, détruisant le matériel électronique avant de nous évanouir dans la nuit.

Ce sont désormais plus d’une dizaine de kilomètres qui échappent au contrôle d’Enbridge. Tant que les installations n’auront pas été réparées, y faire couler du pétrole est aussi dangereux qu’illégal.

Nous choisissons de désarmer Enbridge parce que le système actuel protège le profit et laisse mourir les écosystèmes. Nous agissons parce que chaque baril nous empoisonne, nous tue, coule à contre-sens de l’histoire. Nous sommes de celles et ceux qui regardent la vérité en face, qui prennent acte de l’urgence. Nous choisissons d’obéir à l’amour de la vie et de l’avenir.

La ligne 9B transporte la fin du monde baril après baril. Il est l’heure de s’en prendre directement aux infrastructures qui la provoquent.

Les installations concernées se trouvent à Saint-André d’Argenteuil (45°33’25.1″N 74°20’53.7″W) et Mirabel (45°36’42.3″N 74°04’46.6″W).

Des camions de McElhanney ont brûlé à Smithers (C.-B.)

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Août 132025
 

Soumission anonyme à BC Counter-info

Le 10 août vers 4h du matin, deux camions appartenant à l’entreprise McElhanney ont été incendiés à Smithers, en Colombie-Brittanique.

McElhanney fournit des services de conseil au projet PRGT. Pour en savoir plus sur leur participation, consultez « Against Extractivism: PRGT and its Actor » et « Arson attack in Terrace BC ».

L’Association des gardiens du territoire Nehirowisiw Aski appelle à livrer les saboteurs à la police

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Mai 262025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le texte qui suit a pour but de permettre aux camarades anarchistes ainsi qu’aux militant.es anticoloniaux de prendre des décisions éclairées sur où et comment s’engager dans la lutte.

Dans un communiqué publié le 17 mai 2025 et trouvable sur leur page Facebook, l’Association des gardiens du territoire Nehirowisiw Aski (Premières Nations MAMO) condamne les gestes de vandalisme commis recémment sur des équipements de machinerie forestière appartenant semble-t-il à un contracteur impliqué dans les coupes sur leur territoire.

Le communiqué va plus loin, soutenant que « ces actes ne peuvent et ne doivent pas rester impunis ». Il poursuit : « Si vous êtes témoins d’un acte de vandalisme ou si vous détenez des informations susceptibles de faire progresser l’enquête, nous vous encourageons fortement à en faire part sans délai aux autorités policières. ».

Nous croyons que les relations de lutte sont plus fortes quand elles sont nourries par des pratiques d’honnêteté de même que des communications transparentes sur les motivations et les limites de chacun.e. Dans ce sens, nous espérons que ces événements serviront à provoquer des conversations ouvertes et nuancées sur la solidarité.

Tous les regards sur le Nehirowisiw Aski!

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Mai 232025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

À l’heure actuelle, des blocus s’érigent sur le territoire Atikamekw (Nehirowisiw Aski) afin de résister au nouveau régime forestier de la CAQ. En solidarité, des militant.e.s anti-colonialistes ont saisi contrôle de l’intersection de Papineau et Ontario durant l’heure de pointe.

Paralysant toute circulation en direction du pont Jacques-Cartier pour près de 20 minutes avant que la police arrive, les manifestants ont utilisé des fusées éclairantes pour se protéger des motoristes effronté.e.s. La police a été prise par surprise et s’est retrouvée incapable d’intervenir. Les manifestant.e.s ont pris la rue après avoir quitté l’intersection et ont pu se disperser sans arrestation ni intervention policière. Le succès de cette action nous inspire durant un moment critique qui demande plus de solidarité avec les gardien.ne.s du territoire qui refusent activement le land grab de la CAQ.

Les blocus érigés sur les routes de grumier ont besoin de support urgent pendant que la saison d’exploitation forestière recommence. Les Gardien.ne.s du territoire Nehirowisiw Aski résistent actuellement les actes coloniaux d’exploitation et de destruction sur leur territoire. Ici se trouve la première ligne de résistance au nouveau régime forestier de la CAQ – un régime qui vise à céder une immense portion des forêts du soi-disant Québec à l’industrie forestière sans consentement ni égard. Les Gardien.ne.s du territoire appellent pour du support immédiat et des actions de solidarité. Que ce soit en forme de présence au blocus, d’action ici à Tiohtià:ke, ou de dons de matériel ou d’argent, cette lutte doit être assumée par les gens de la ville. Nous devons perturber tout confort et toute complicité paisible.

Les gardien.ne.s du territoire ne sont pas les seul.e.s responsables pour la protection de leurs terres et pour la résistance à la marche de la mort colonale de l’industrie extractive – Il existe des premières lignes de résistance partout. N’attendez pas la permission. Ne demandez pas la justice. Les Gardiens du territoire nécessitent du support matériel et immédiat et de courageux.ses complices anticolonialistes.

Blocage de Stablex. Nous ne laisserons pas des déchets de la société comme François Legault détruire le vivant. Le 1er mai 2025 à Blainville.

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Mai 022025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

À l’aube, nous avons bloqué l’accès au site de Stablex. Cette entreprise incarne la fuite en avant toxique d’un système mortifère, car elle traite, dissimule et rend invisibles les déchets les plus dangereux de l’industrie lui permettant de continuer à dévaster la planète.

Stablex est une façade verte pour un monde en ruine. Elle ne protège rien ; elle perpétue l’empoisonnement des terres, de l’eau, de nos corps. Elle fait partie d’un système écocidaire, colonial, patriarcal, qui sacrifie le vivant pour la croissance et le profit d’une minorité.

Nous ne demandons plus, nous agissons.

Les gouvernements et autres institutions de l’État ont toujours servi les intérêts de la minorité riche. La résistance populaire est le seul moyen de sauvegarder les conditions essentielles à la vie sur Terre.
Nous n’attendrons rien des responsables de cette destruction.

Le gouvernement de François Legault a prouvé une fois de plus qu’il est au service des riches comme Bill Gates, président du consortium qui détient Stablex, en faisant passer sa loi spéciale sous bâillon.

Nous bloquons pour vivre.

Nous bloquons pour que le vivant ne soit plus piétiné.

Nous bloquons parce qu’il n’y a plus de temps à perdre.

Nous exigeons :
– L’arrêt immédiat de toutes les activités polluantes et toxiques de Stablex et de ses partenaires industriels ;
– La fin du mensonge de la « gestion des déchets » comme solution ;
– Un changement radical : sortir de l’économie de la mort, bâtir un monde juste, vivable et radicalement autre.

Ce n’est pas une action symbolique.

C’est un acte de survie.

Autodéfense populaire !

Cette action à lieu en territoire autochtone non cédé. Les violences du colonialisme qu’ielles subissent et les violations du territoire sont perpétrées partout sur la planète par des compagnies comme Stablex avec la complicité des gouvernements.

Stablex : Militant-es blessé-es par de la machinerie lourde et des policiers

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Avr 152025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tiohtià:ke/Montréal, 13 avril 2025 – C’est avec horreur et indignation que, samedi le 12 avril, un groupe de citoyen-nes préoccupé-es par la destruction des écosystèmes fragiles ont vécu les attaques sauvages de la part d’employés de l’entreprise Stablex et du service de police de la ville de Blainville (SPVB). Alors que Stablex doit amorcer la destruction du boisé convoité pour l’enfouissement de matières dangereuses avant le 15 avril, période après laquelle les activités devront cesser pour préserver la saison de nidification d’espèces menacées, des citoyen-nes se sont rassemblés pour ralentir le travail de l’entreprise. C’est alors que ces militant-es ont été attaqués avec de la machinerie lourde et blessés par des policiers, événements qui sont documentés dans ce vidéo. 

Déroulement des faits 

Bien que les activistes arrivés vers 9 h du matin se soient assurés d’être visibles par les travailleurs, l’opérateur de la broyeuse forestière a poursuivi son travail. Il a ainsi fait fonctionner les rouleaux de sa tête de broyeuse en dirigeant la machine de façon à propulser les éclats de bois (de 1 à 3 pieds) vers les personnes qui s’avançaient vers lui. Ce comportement de l’opérateur est en violation de toute pratique de sécurité en chantier de construction. 

Après avoir été encerclé, l’opérateur a continué à faire tourner les rouleaux au-dessus des gens tout en faisant pivoter la machine sur elle-même à toute vitesse, heurtant par le fait même un des activiste et le projetant au sol. La tête d’une broyeuse forestière est constituée d’un immense rouleau de métal avec des dents entouré de chaînes capables de broyer un arbre en quelques secondes.

La police stationnée en face des machines a assisté à toute la scène sans intervenir. Un autre travailleur a également quitté son chantier pour foncer sur une personne avec son chargeur, malgré la proximité dangereuse des chenilles de la machine et des risques évidents de blessure. Malgré plusieurs demande claires d’arrêter la machinerie de la part des activistes, les travailleurs n’ont pas respecté les codes de chantier en continuant à faire fonctionner leur machinerie.

Pendant ce temps, une jeune étudiante était attachée à une clôture bloquant la route municipale menant vers le chantier. 
Elle a posé un geste pacifique en ne démontrant aucune agressivité. La police s’est tout de même montré violente physiquement et verbalement.

Les policiers ont mis en danger son intégrité physique en poussant sur la grille, ce qui l’étranglait car elle était retenue par un cadenas de vélo  »en U » qui ne lui donnait pas de jeu pour respirer et dont elle n’avait pas la clé. La jeune activiste a donc tenté d’arrêter son étranglement en retenant le cadenas. Les policiers ont alors saisi ses poignets l’empêchant de protéger son cou. Les agents du SPVB ont ensuite utilisé un outil inefficace, des pinces monseigneurs, pour couper le métal épais du cadenas en infligeant  des blessures et en causant l’étranglement évident à la personne attachée. Ils ont ensuite ouvert une fente pour se faufiler de l’autre côté, alors qu’il y avait un trou dans la grille à 5 mètres de là, connu de tous.te, en continuant à mettre en danger la personne enchainée. 

Ils/elles ont ouvert et fermé la grille à plusieurs reprises étranglant à chaque fois la personne. Cela, malgré les hurlements et les demandes répétées de la personne enchainée à la clôture.