Montréal Contre-information
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Pourquoi s’opposer à la COP15

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Oct 102022
 

De Fuck la COP15

Qu’est-ce que la COP15 ? 

La COP15 (Conference of the Parties) est un sommet international organisé par des États membres de l’ONU qui aura lieu au Palais des Congrès de Montréal, du 7 au 19 décembre 2022. Le numéro 15 signifie qu’il s’agit de la 15e fois que cette conférence a lieu. Il ne faut pas confondre la COP15, qui porte sur les enjeux de biodiversité, avec la COP26 qui traite du changement climatique. De nombreux évènements, forums et débats y sont organisés et des délégations de nombreux pays seront présentes.

Pourquoi s’y opposer ? 

Parce que nous avons besoin d’un changement que la COP15 ne peut nous offrir. La lutte pour la protection de la biodiversité et contre le changement climatique est sans aucun doute un des enjeux les plus importants de notre siècle. Les études scientifiques et les savoirs autochtones sont très clairs : nous vivons présentement un déclin sans précédent de la biodiversité. Notre système économique, le capitalisme, est à l’origine de ce problème : seule sa remise en question peut nous permettre de sauver ce qui peut encore l’être. Évidemment, cela n’est en rien l’objectif de la COP15. Celle-ci vise même des objectifs contraires : 

·      Encourager la libre entreprise tout en prétendant protéger la biodiversité.  Le « Programme d’engagement responsable des entreprises » de la COP15 vise à impliquer activement le secteur privé dans la formulation des accords internationaux sur la biodiversité. On implique donc les responsables de la situation actuelle dans les prises de décision. Le loup a le contrôle de la bergerie.    

·      Permettre aux entreprises de privatiser le vivant.  La Convention sur la diversité biologique (CDB) et le protocole de Nagoya ont établi dans le droit international la possibilité de nationaliser la propriété des « ressources provenant du matériel génétique ». Les ressources génétiques étaient auparavant considérées comme faisant partie du patrimoine commun de l’humanité. Nous allons assister à un accroissement de la privatisation du vivant.    

·      Faciliter l’exploitation des pays du sud et des terres autochtones. Le Protocole de Nagoya appelle à un programme « d’accès et de partage des bénéfices ». Ceci signifie que les pays à forte biodiversité sont censés donner accès à leurs ressources naturelles. À la suite de ce pillage en règle, un partage des bénéfices inégal est effectué entre les États du sud et les entreprises, sans que soient pris en compte les apports essentiels des communautés autochtones à ce patrimoine commun de l’humanité. 


Les États et les entreprises sont les principaux responsables du déclin de la biodiversité. Ces institutions travaillent main dans la main pour subventionner à coup de milliards les projets extractivistes de grandes compagnies minières et pétrolières. L’État canadien offre même des congés d’impôt aux compagnies minières et ces dernières ont bien conscience de ce soutien appuyé ; 75 % des compagnies minières du monde ont leur siège social au Canada. Ces mêmes États financent des projets qui détruisent activement la biodiversité. On pense aussi au gouvernement québécois et son projet de troisième lien estimé à 6 milliards de dollars qui encouragerait l’étalement urbain. De plus lorsque la population ne se laisse pas faire, les corps policiers et militaires sont envoyés mater les révoltes. N’oublions pas que le pipeline Coastal GasLink est actuellement en construction sur les terres des Wet’suwet’en, sous haute protection policière. 

Les responsables du désastre ne nous sauveront pas. Comme pour toute avancée sociale, seule la mobilisation populaire peut faire plier les gouvernants. L’histoire du mouvement écologiste en est la preuve la plus visible ; sans notre mobilisation les États et les entreprises nieraient encore la réalité de nos constats. Depuis des décennies, les gouvernements et les capitalistes sont au courant des enjeux écologiques et n’ont rien fait qui a eu un impact significatif. Le simple fait que la COP sur la lutte contre les changements climatiques en soit rendue à sa 26e édition — et que la situation aille de mal en pis — nous démontre bien ce qui nous attend si nous laissons carte blanche à ceux qui nous conduisent droit dans le mur. 

Bloquer, pour avancer. Nous pensons qu’il est temps de briser cette atmosphère de consensus mou au sein du mouvement écologiste ; la collaboration avec les États et les entreprises n’a conduit qu’à une aggravation de la situation. Notre seule chance est la construction d’un mouvement qui rejette les structures responsables de la catastrophe ; le capitalisme et l’État. Il est donc important de s’en prendre à ces évènements conçus pour nous rassurer et détourner notre attention. Montrons-leur que nous ne sommes pas dupes.  

Comment s’opposer à la COP15 ?

1) Rejoindre l’assemblée de lutte contre la COP15. En rassemblant nos forces et en élaborant des solutions contre la tenue de ce sommet international, nous pouvons être le germe d’un mouvement écologiste débarrassé de l’emprise des États et des intérêts privés. 

2) Faire la grève. Pour les étudiants et les travailleurs, faire la grève nous donne l’opportunité de faire entendre un discours qui n’est pas celui des pétrolières et des gouvernements. La grève envoie un message clair ; nous sommes déterminé·e·s à agir pour changer les choses. La grève libère aussi du temps pour participer au mouvement écologiste par des manifestations, ateliers et discussions qui auront lieu au même moment que le sommet. La grève rappelle à l’État et aux capitalistes que sans nous ils ne sont rien et nous rappellent qu’au final, c’est nous qui produisons tout. Nous avons besoin de ce temps si nous voulons d’un mouvement écologiste capable d’être à la hauteur des enjeux du moment. 

3) Apprendre et éduquer. L’organisation d’un contre-sommet, contre la COP15 et pour un mouvement écologiste radical nous permet de faire entendre une autre voie que celle de ce mouvement qui collabore à la « gestion » de la crise environnementale. Nous avons à apprendre d’autres luttes et de l’histoire du mouvement social et ne pas nous considérer comme un enjeu séparé de celui du capitalisme ou du colonialisme. 

4) Occuper le terrain. Par des manifestations de rues et d’autres actions, nous pouvons montrer qu’une autre voie existe et encourager la population à nous rejoindre, tout en perturbant leur petite fête au palais des Congrès.

Blocage ferroviaire Nitassinan non cédé (Saguenay)

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Sep 082022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mercredi soir, un collectif de militants et militantes autochtones et allochtones ont bloqué le chemin de fer Roberval-Saguenay appartenant à la multinationale Rio Tinto en solidarité avec le Comité National des Droits des Premiers Peuples qui paralyse pour une troisième journée consécutive la voie ferrée située aux limites du Labrador et de Schefferville et qui est utilisée par la minière Tatta Steel. Le blocage a duré 1 heure. Ces actions ont pour objectif de rappeler aux gouvernements que les membres des communautés autochtones au pays n’accepteront plus aucun compromis sur des agissements d’actes criminels produits à leur endroit.

Les conseils de bande de Uashat mak Mani-utenam (ITUM) et de Matimekush-Lac John sont suspectés d’avoir obtenus la majorité des votes électoraux par la corruption, la fraude, l’extorsion et l’abus de confiance. Les faits qui sont allégués se seraient produits entre 2019 et 2022 et impliqueraient un montant de près de 1,8M$ en pots-de-vin et faveurs de toutes sortes. Dans la plainte officielle formulée à la Sûreté du Québec par le Comité des Droits des Premiers Peuples, une preuve de liste provenant directement du système comptable d’ITUM démontre qu’il y eut, à l’insu des membres, environ 325 paiements de facturation d’enregistrés pour un montant approximatif de 1 780 000$. Cette somme serait le fruit d’un contrat signé avec la minière IOC Rio-Tinto en 2020, dans lequel l’équipe du chef Mike McKenzie aurait caché le sens juridique des nombreuses clauses de cette entente à l’endroit des membres, ce qui aurait eu pour effet de donner de manière exclusive et sans délai d’extinction à cette entente, tous les droits décisionnels futurs d’exploitation des ressources naturelles étant sur le grand Nitassinan non cédé, territoire auquel appartient le peuple Innuat!

L’action d’aujourd’hui réalisée par le collectif à Saguenay est pour rappeler que la compagnie Iron Ore Company of Canada (IOC) ainsi que les conseils de bande, qui ne sont rien d’autre qu’un organe d’assimilation colonial mis en place par le gouvernement fédéral, ne sont pas maîtres sur le Nitassinan non cédé. Des ententes signées de manière illégale, par extorsion, sans le consentement du grand peuple Innuat, ne seront plus jamais tolérés. Les minières détruisent et polluent depuis plusieurs décennies le territoire des Innuat. Notre action est un acte direct de souveraineté ancestrale des Premiers Peuples. Nous perpétuons depuis des milliers d’années cette gouvernance ancestrale. Nous agissons aussi pour les générations futures afin de leur léguer une terre saine et de perpétuer nos droits ancestraux, notre relation sacrée avec Assi (la Terre) et tous les êtres vivants. Assez c’est assez! Aujourd’hui nous agissons au nom d’un mouvement par le peuple autochtone et ses alliés et pour le peuple afin de dénoncer ces actes criminels cautionnés par les cours de justice canadienne et québécoise. Nous appelons à la multiplication des actions de solidarité en lien avec cette lutte.

Votre cancer, gracieuseté du capitalisme

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Août 312022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Plusieurs villes du Québec abritent une ou des industries qui détruisent l’environnement et rendent malades ses habitants.

À Rouyn-Noranda, Glencore bénéficie d’un droit de polluer qui lui permet d’empocher des milliards depuis des décénies. La flore, la faune, tout le vivant est touché. Les personnes vulnérables, les femmes enceintes, les bébés, les enfants, sont particulièrement affectés, et ce, indirectementement avec la permission du ministère de l’Environnement. L’attestation d’assainissement permet de dépasser les normes pour les émissions d’un cocktail de métaux lourds : arsenic, plomb, nickel, chrome, cadmium, etc. Ces passes-droits, quant au respect des normes provinciales, permettent de générer des profits faciles pour les actionnaires.

Nous sommes un groupe affinitaire de Rouyn-Noranda. Aujourd’hui, nous commençons une série d’actions symboliques et d’actions directes contre Glencore. Nous n’accepterons plus de mourir pour enrichir ce type de multinationales sans scrupules! Nous avons ‘dropé’ cette bannière sur le centre de cancérologie qui tarde à commencer ses opérations pour cause de difficultés d’embauche et on comprend! Les gens qui travaillent dans le domaine de la santé n’ont pas envie de venir se faire empoisonner à Rouyn-Noranda.

Schrobenhausen (Allemagne) : Incendie au dépôt de Bauer, complice de la construction de Coastal GasLink

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Août 162022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 3 août, quelques semaines après que l’implication de la société allemande Bauer dans le processus de construction du gazoduc Coastal GasLink par la fabrication d’équipements pour le processus de forage ait été connue, les médias locaux rapportent un incendie nocturne dans la cour du bureau principal de la société à Schrobenhausen, en Allemagne.

Selon les médias, trois véhicules très coûteux ont été incendiés par des malfaiteurs inconnus. Au moins un d’entre eux est une de ces machines de forage en forme de phallus, utilisées pour violer la terre lors de la construction de pipelines dans le monde entier. Alors que les photos des médias montrent cette machine complètement brûlée, on rapporte que les incendies de deux autres machines ont pu être éteints, mais ont néanmoins causé d’énormes dégâts. Il est certain qu’aucune de ces machines ne sera utilisée de sitôt pour la construction d’infrastructures extractivistes, que ce soit sur le site de forage près de Wedzin Kwa ou ailleurs dans le monde.

Vancouver : Plusieurs succursales de la RBC ciblées #AllOutForWedzinKwa

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Août 092022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tôt lundi matin, plusieurs petits groupes ont ciblé 7 succursales de la RBC réparties dans le soi-disant Vancouver. Nous avons endommagé des serrures, brisé des fenêtres et laissé des messages.

La RBC continue de financer le projet de gazoduc Coastal Gaslink qui traverse le territoire des Wet’suwet’en. Elle viole la loi Wet’suwet’en et se fait complice de la criminalisation des défenseur.e.s des terres sur leur propre territoire.

Nous n’avons pas oublié la RBC. Le manque d’attention des médias ne diminuera jamais notre haine pour CGL et leurs financiers. La répression de l’État n’enlèvera pas la joie de détruire leur propriété.

Puissions-nous trouver l’amour et la solidarité dans la lutte contre les projets extractifs.

Fuck la RBC. Fuck la GRC. Pas de pipelines sur le Yintah Wet’suwet’en.

Capitalocène : Vendre le vent au Lac Saint-Jean

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Juil 092022
 

Du Collectif Emma Goldman

Toute l’organisation coloniale et capitaliste du monde concoure actuellement à une crise écologique qui mène à la disparition d’espèces, au réchauffement climatique, à la destruction de modes de vie et de cultures Autochtones, à la perte d’habitats et à des crises meurtrières chez les populations humaines (famines, hausses du coût de la vie, déplacements forcés de population, etc.). La marchandisation de tout fait office de loi dans cette ère où les projets destructeurs de l’environnement sont déifiés telle une manne. Après les plus grandes chutes que guettaient les promoteurs pour y installer des minicentrales « communautaires », voilà que le vent est dans le viseur des vautours.

Ces vautours c’est la Société de l’énergie communautaire, qui rassemble le conseil de bande de Mashteuiatsh et les MRC du Domaine-du-Roy et Maria-Chapdelaine. Inspirée par les éoliennes Belle-Rivière à Saint-Gédéon, qui désolent désormais à des dizaines de kilomètres à la ronde, la Société fait actuellement évaluer le potentiel de plusieurs secteurs, dont la Branche Ouest de La Doré et la Lyonne à Saint-Félicien. Avec des arguments bancals tels que si la Société ne le fait pas le privé va le faire ou bien 100% des retombées ira dans les communautés, ces administrations bien de leur temps (le capitalocène) disent en gros comme Mme Thatcher qu’il n’y aurait aucune alternative – que nous devons embarquer à tête baissée dans les projets destructeurs. Pourtant, le bilan de la Société avec ses minicentrales de Val-Jalbert et de la 11e chute (Girardville) est assez critiquable. En plus du déni démocratique dont ont fait preuve les promoteurs, une partie considérable des sommes provenant des redevances ont été dilapidées par les MRC pour soutenir des infrastructures récréatives, sportives ou touristiques. Les territoires ruraux sont mis au pas pour la production de surplus d’énergie qui ne répondent pas aux besoins locaux (voire qui répond plutôt au monde futur du capitalisme et ses « villes intelligentes », sa 5G, ses voitures électriques et tous ses gadgets) et c’est comme si il n’y avait pas d’autres moyens pour trouver les ressources localement pour s’occuper de la réfection des terrains de baseball. Les éoliennes ne sont pourtant pas sans impact comme le rapporte un article: « émission de gaz générés à la fabrication et au transport, déforestation, pollution lumineuse nocturne, impact sur les paysages, impact sur l’eau, assèchement des végétaux et des arbres, effet vortex en cas de feux de forêt, nuisances stroboscopiques, etc. [1] ».

Le capitalisme vert est une chimère tout comme l’argument qui veut que ce projet soit entièrement dédié aux besoins de la population. Dans ce système, il vient avant tout servir des intérêts privés, tout en étendant la main mise du Capital sur les territoires. La production d’énergies renouvelables n’est pas une mauvaise idée en soi. Le problème est que là on en produira toujours plus non pas pour nos besoins, mais juste pour le fric. Plutôt que de mener à la protection de la nature, cette logique nous mène à surconsommer davantage, à gaspiller et à observer toujours plus de choses, jusque dans les relations entre nous, comme de la marchandise.

Un anarchiste du Pekuakami

[1] Couac. « Vendre du vent », Le Numéro zéro, 7 juillet 2022, https://lenumerozero.info/Vendre-du-vent-5762

Nous ne vous avons pas oublié RBC

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Juil 012022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous ne sommes pas en vacances! Toujours prêts pour une petite visite chez RBC.

Calgary : sabotage d’un fournisseur du gazoduc Coastal GasLink

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Juin 272022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info, traduction de Sans nom

Nous sommes des anarchistes engagés dans les luttes anticolonialistes et anti-extractivistes à travers l’île de la Tortue. Nous avons suivi la lutte des défenseurs des terres Wet’suwet’en contre le gazoduc Coastal Gaslink et la répression subséquente de la GRC [gendarmerie du Canada] sur leur territoire. Nous voulons faire savoir aux entrepreneurs et aux bienfaiteurs de ce projet que nous les tenons pour complices de la violence colonisatrice de ce projet de pipeline. Ils ne sont pas à l’abri de nous, que ce soit sur le territoire ou en dehors.

Au cours du mois dernier, nous avons visité le dépôt de la société Bothar à Calgary. Après quelques recherches, nous avons découvert que Bothar est l’entreprise chargée d’exécuter le processus de microtunnelage (alias forage) sous la rivière Wedzin Kwa, la dernière des neuf traversées de rivières majeures à réaliser dans le cadre du gazoduc Coastal GasLink.

D’après notre reconnaissance, nous savions que cette entreprise possédait dans sa cour de Calgary au moins 3 têtes de forage, 2 mélangeurs de boue (pour le processus de bentonite), 2 ensembles de propulseurs de tuyaux et 2 stations de contrôle pour diriger le forage pendant le microtunnelage.

Avec un peu de pratique et quelques recherches sur Internet, nous avons facilement appris à utiliser un chalumeau oxy-acétylène portable. Nous avons pénétré par effraction dans le terrain où est stocké leur équipement. Malgré des patrouilles de police plus nombreuses et un terrain voisin très fréquenté, nous avons pu saboter plusieurs pièces d’équipement, notamment les pousse-tubes utilisés pour placer les canalisations sous le lit des rivières. L’opération a duré moins d’une heure, et nous avons laissé des dégâts importants dans notre sillage. Maintenant, ils savent que nous pouvons les atteindre partout et à tout moment.

Une grande partie des équipements clés de Bothar est fournie par les sociétés allemandes Herrenkencht + Bauer. Si vous vous trouvez en Allemagne, n’hésitez pas à leur rendre visite. Ils sont complices de la violation de la souveraineté indigène et de la destruction des territoires héréditaires des peuples Wet’suwet’en.

La tactique utilisée ici est l’une des nombreuses tactiques utilisées contre Coastal GasLink (CGL).
Nous avons choisi de cibler directement Bothar pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce qu’attaquer l’équipement des entreprises impliquées dans ces projets les empêche de mener à bien leur travail.

De plus, attaquer des entreprises loin du site de forage répartit les coûts financiers et défensifs. Le coût des équipements endommagés et des retards qui en résultent décourage financièrement la participation au projet CGL, qui dépasse déjà largement le budget. La perte d’équipement et les retards peuvent contribuer à faire pencher la balance en notre faveur. Si tout ce qu’ils défendent, ce sont leurs investissements sur une seule plateforme de forage, ils peuvent s’appuyer sur les essaims de porcs et de gorilles de sécurité qui s’abattent actuellement sur les Wet’suwet’en Yintah. Mais défendre leurs investissements sur toute l’île de la Tortue ? Bonne chance à eux.

Enfin, frapper les entreprises à leur base démontre que ce combat n’est pas localisé au territoire Wet’suwet’en. Plus il y a d’entreprises visées, plus notre message est clair. Les Wet’suwet’en ont appelé à des actions de solidarité et ceci est une réponse.

Que ceci soit un avertissement à toute entreprise qui cherche à causer davantage de dommages à la planète dans le but de faire du profit, et à tous ceux qui violeraient la souveraineté indigène pour favoriser les intérêts capitalistes. Peu importe la surveillance, la sécurité et les patrouilles de police avec lesquelles ils essaient de se protéger, nous trouverons toujours des failles dans leurs systèmes. Nous pouvons les atteindre. Nous entrerons dans leurs cours, nous détruirons leurs équipements, nous pourrons utiliser leurs « avancées » contre eux. Si vous et vos compagnons vous sentez inspirés pour cibler les joueurs industriels sur ce plateau de jeu impérialiste foireux, c’est le moment d’y aller.

Quelques anarchistes

P.S. Vous voulez vous lancer mais ne savez pas comment faire ? Consultez ces guides pour trouver des idées

xxx://warriorup.noblogs.org/post/2017/12/03/a-recipe-for-nocturnal-direct-actions/
xxx://mtlcontreinfo.org/wp-content/uploads/2017/01/recon_skills-read.pdf
xxx://itsgoingdown.org/confidence-courage-robust-security/

Bon lundi matin RBC !

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Mai 312022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Un petit rappel à RBC que nous ne les avons pas oublié ce lundi matin. Bon début de semaine!

GNL Québec : Les gains matériels d’une lutte écologiste

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Mai 212022
 

Du Collectif Emma Goldman

Un article inédit du Collectif Emma Goldman à paraître dans la 2e édition du journal anarchosyndicaliste « Liberté ouvrière » au cours de l’été.

À l’été 2021, le gouvernement du Québec officialisait son rejet du projet d’usine de liquéfaction du gaz naturel de GNL Québec après avoir longuement persisté à le promouvoir. Cette volteface sur un projet évalué à 14 milliards $ est le résultat de plusieurs années de luttes écologistes. Concrètement, ce sont de petits collectifs populaires locaux, organisés sur la base d’assemblées, qui ont réussi à faire pencher la balance. Devant eux se dressaient un promoteur, un État et des élu-e-s qui ont dépensé des millions $ dans une bataille qui leur était annoncée gagnée d’avance par un gouvernement conquis à leurs idées. C’est une victoire historique à laquelle, on peut noter, les syndicats régionaux ont très peu participé – lorsqu’ils n’apportaient pas tout simplement leur appui au projet dans l’idée que des centaines d’emplois seraient « gagnés » pour la région. Alors que les médias ont constamment présenté les positions ouvrières et écologistes comme diamétralement opposées au cours de cette lutte, dans ce texte, je tâcherai de présenter en quoi elle constitue une victoire pour la classe ouvrière.

Un tel projet n’aurait tout d’abord pas suscité autant d’enthousiasme partout. Le Saguenay-Lac-St-Jean, qui devait l’accueillir, est considéré comme une des régions périphériques du Québec. En terres Ilnuat volées du Nitassinan, depuis la colonisation, son développement économique s’est centré autour d’industries qui ont su profiter des ressources naturelles du milieu. « Chaque pays développé, écrivait l’économiste Samir Amin, a créé en son sein son propre pays sous-développé [1] ». Il s’agit des divisions spatiales générées par le capitalisme, autrement dit du développement inégal. Cela se répercute en règle générale entre autres choses sur la diversité économique, les conditions d’emploi, les taux de chômage et une forme de dépendance à l’endroit des marchés extérieurs. Ainsi, les 1100 emplois directs et indirects promis par GNL Québec, dont près de 250 bien payés durant la phase d’opération, sont certainement arrivés comme un signe d’espoir inattendu pour la classe dirigeante régionale – peu importe les sommes exorbitantes accordées à l’entreprise en subventions directes et indirectes. Celle qui discourait depuis des décennies sur la nécessité de « diversifier l’économie », comme si les gens étaient plus dupes qu’ailleurs, avait maintenant trouvé un filon à soutenir. Les médias et des syndicalistes n’ont pas tardé à les suivre là-dedans, notamment via un faux mouvement citoyen « Je crois en ma région ». Celui-ci était formé par la création paramunicipale de l’ex-maire Jean Tremblay, Promotion Saguenay, ainsi que des associations de parcs industriels et des chambres de commerce. À travers une idéologie régionaliste appelant au sentiment d’appartenance, une vision manichéenne et interclassiste était diffusée pour présenter l’opposition aux grands projets inutiles comme des menaces aux intérêts soi-disant communs de la région. L’ouvrier de la région était selon elle l’otage de groupes écolos exogènes et marginaux. C’est sans surprise que l’on a pu voir un appui ouvrier considérable aux projets dans les sondages commandés par les industriels ou affichés dans les grands médias.

Le soutien offert par plusieurs syndicalistes au projet n’était guère plus surprenant. Après plus de 30 ans de domination du modèle du syndicalisme d’affaires, nos syndicalistes sont plus souvent enclins à entretenir de cordiales relations avec les directions qu’à les confronter. On a d’ailleurs dorénavant l’habitude de les voir discourir en chœur de la nécessité de préserver la prospérité des entreprises. C’est l’idée reçue que la croissance économique favoriserait la prospérité de tous et de toutes par un effet de ruissellement. Or, force est de remarquer que les surplus engrangés dans les quarante dernières années n’ont pas été répartis à l’ensemble de la société, ont été concentrés pour former des fortunes sans précédent dans l’histoire et ont généré une croissance extrême des inégalités sociales. Professionnel-le-s de l’encadrement de la main-d’œuvre, ces pontes syndicaux sont en définitive devenu-e-s des partenaires dans le « développement du sous-développement » (pour reprendre l’expression d’André Gunder Frank).

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Les conseils de bande, organismes de gouvernance des communautés Autochtones instaurés par le colonialisme canadien, ont quant à eux cherché à négocier leur part du gâteau. Faisant fi du rejet du projet par une partie considérable de leurs membres et du péril qui guettait le fjord et les écosystèmes tout au long du pipeline gazier de 780 kilomètres, cette petite élite bureaucratique misait sur une Entente sur les répercussions et les avantages (ERA) pour s’en mettre plein les poches en catimini. Heureusement, plusieurs ont activement dénoncé leurs manigances. À cet égard, le Collectif Mashk Assi, formé de membres des Premières nations qui défendent le territoire et vivent sur celui-ci de manière à perpétuer les traditions ancestrales, s’est maintes fois exprimé. Ce groupe a pris part à la lutte de ses premières à ses dernières heures. Il portait une vision différente du territoire et de son utilisation en opposition à l’extractivisme et aux emplois qui en découlent. D’autres membres des communautés Autochtones ont également été nombreux et nombreuses à prendre part aux manifestations contre le projet, l’une d’elles, à Mashteuiatsh, ayant par exemple rassemblé plus d’une centaine de personnes.

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La victoire écologiste a été un affront fait à la communauté régionale des affaires. Le rejet du projet de 14 milliards $ fait rupture avec leurs modes de pensée et leurs « solutions » à court terme qui ont historiquement façonné le mal-développement de cette région périphérique. Au-delà des clichés véhiculés par la classe dominante, cette lutte exprime une conscience qui doit continuer de s’épanouir. Nous n’avons pas à marchander la santé de nos organes vitaux et celle de nos enfants contre leurs bilans économiques. Il y a autre chose qui a de la valeur que ce qui est produit dans les usines. Face aux marchands de pacotilles de nos rues commerciales vivotantes, face à une classe politique vendue aux intérêts des multinationales, les travailleurs et travailleuses et les moins nanti-e-s de notre région peuvent avoir un pouvoir ensemble en faisant voler en éclat le faux consensus régionaliste : en arrêtant la machine. Plutôt que de plier éternellement aux menaces de fermeture et d’exodes du patronat, on pourrait commencer à se dire qu’il serait possible de s’organiser bien autrement sans les monopoles, Rio Tinto-Alcan et Produits Forestiers Résolu, que les travailleurs et les travailleuses peuvent effectivement prendre le contrôle de l’économie. Et si la fumée devait cesser de sortir des cheminées des usines, ce sera parce que l’on aura choisi ensemble qu’elles ne répondaient pas à un besoin.

Pour une décroissance libertaire

Pour les marxistes orthodoxes du siècle dernier, écrit le philosophe Pierre Madelin, « l’émancipation du prolétariat passait par l’appropriation et la socialisation des moyens de production, sans remettre en cause ni la nature de ses moyens de production, ni l’idéal productiviste qu’ils devaient servir, ni même la nécessité d’une centralisation de leur gestion [2] ». Sortir de la crise écologique et se libérer du capitalisme implique aussi de se libérer de la dépossession (de notre puissance, de nos facultés, de nos capacités) dont il nous afflige et de la subordination du moindre aspect de nos vies à sa logique marchande. L’idée de l’emploi à tout prix, astronomiquement subventionné et destructeur du territoire, doit être définitivement balayée. La mise en marche sous autogestion ouvrière d’un projet comme GNL Québec n’aurait guère plus de sens pour nous. Pas plus qu’une mine à ciel ouvert exploitée au milieu d’un village par une coopérative de mineurs autogérée.  C’est à ce propos que le sociologue John Holloway écrivait : « la révolution ne consiste pas à détruire le capitalisme, mais à refuser de le fabriquer [3] ». La satisfaction des besoins ne saurait se réduire à la production de biens. Il faut sortir de cette obsession idéologique de la production à l’infini de nouvelles marchandises simplement pour faire rouler artificiellement une économie de la rapidité et de l’éphémère. La prise de conscience des enjeux liés aux écosystèmes dans notre rapport au monde à travers l’écologie, ainsi que les savoirs, réalités et modes d’organisation propres aux Premiers Peuples sur le territoire desquels nous habitons, nous appellent à un dépassement de perspective. Tout en développant de nouveaux rapports de complicité avec les communautés Autochtones, les impacts environnementaux liés à l’augmentation des gaz à effet de serre devraient nous inciter à envisager la nécessité d’une décroissance libertaire. Il ne s’agit pas là d’arrêter le développement de nouvelles technologies qui facilitent et améliorent nos vies, mais plutôt de mettre un terme à la fabrication de marchandises qui alimentent cette société consumériste et qui nécessitent de plus en plus de ressources bien souvent exploitées dans les pays du Sud. Dans le développement de communautés résilientes, conviviales et en harmonie avec le territoire, nous pouvons ici et maintenant préfigurer une forme d’auto-organisation ouvrière pour sortir du marais de la dépossession. Ces expériences ne sont pas fatalement condamnées à l’isolement, à être enfermées sur elles-mêmes et pacifiées. On a qu’à penser aux mobilisations contre GNL de petits producteurs bio et artisans du fjord, aux zones à défendre (ZAD) en France ou aux caracoles zapatistes au Mexique.

Par où commencer?

« Tout commence le jour où ils font une assemblée sans les bonzes du syndicat ».
– Extrait du journal Rosso, Groupe Gramsci de Milan sur les ouvriers et ouvrières des ateliers de Mirafiori à Turin (1973) [4]

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Nous voulons tout pour tout le monde et rien pour nous seul-e, mais évidemment, sur « le plancher des vaches », par où commencer? Il n’y a pas de recette toute faite pour le changement que nous voulons. Toutefois, nous pouvons partager quelques constats pour éviter certains écueils. L’autonomie et l’auto-organisation en dehors des institutions a certainement fait la différence dans la lutte contre GNL Québec. Plutôt que de reposer sur la quête de soutiens de grandes organisations syndicales ou sociales, la lutte contre GNL s’est structurée à partir du bas, dans les débats en assemblées et dans les actions directes autonomes. Les grandes structures ont démontré qu’elles n’étaient pas en faveur d’initiatives telles qu’un blocage ferroviaire, l’occupation des bureaux de GNL ou l’installation d’un mini gazoduc rempli de merde devant les bureaux de Promotion Saguenay. Mais l’attente et l’inaction dans une lutte nous réduisent à l’impuissance. Nous avions vu cela en 2012 lorsque le Mouvement des associations générales étudiantes, le MAGE-UQAC, tentait par tous les moyens de pacifier et de faire cesser une grève combative hors de son contrôle, impulsée et animée de manière autonome par les membres de plus d’une dizaine de programmes d’étude. Nous l’avions ensuite vu dans les années subséquentes, lors du lock-out des employé-e-s de garage des concessionnaires du Saguenay-Lac-St-Jean. Campé-e-s sur le bord de la route durant près de trois ans, les syndiqué-e-s de la CSD étaient sommé-e-s par leur chef de se vautrer dans leur chaise, tout en essuyant passivement les provocations patronales. La nécessité de construire un rapport de force malgré l’arsenal légal et répressif à la disposition du patronat était une évidence pour bien des travailleurs et travailleuses de la base. Il y a eu des actions autonomes de la base et nous en avons également réalisé solidairement en dépit de la condamnation de ces gestes par le syndicat. Ces actions ont au moins nourri le moral des lockouté-e-s dans les temps durs et servi à augmenter la pression sur des patrons qui laissaient leurs employé-e-s geler sur le bord du chemin.

S’organiser de manière autonome dans une lutte ou un mouvement permet de dépasser la réduction de ceux-ci à une négociation dans laquelle les propositions de changement social sont dès le départ évacuées. Force est de constater les dommages qu’ont faits des décennies de concertation, de collaboration et d’affairisme au sein des mouvements sociaux et syndicaux : la priorité n’est plus du tout à la lutte et au pouvoir des travailleurs et travailleuses. Au-delà de quelques discours annuels, les chefs des centrales syndicales ont bien intégré leur position de cadres hauts placés dans la société capitaliste à la manière d’apparatchiks soviétiques. Par l’autonomie, nous pouvons reprendre du pouvoir collectivement et individuellement dans des actions que l’on décide et assume ensemble. Nous ne sommes pas des marchandises. De plus, nous n’avons pas besoin des moyens financiers des syndicats pour lutter. Eux se permettent de payer des publicités à coup de centaines de milliers de dollars, mais refusent de payer les contraventions des ouvriers et ouvrières trop rebelles pour leurs bureaucrates. La bataille contre GNL a bien prouvé qu’un projet de 14 milliards $ pouvait être battu sans grands moyens. Cela fait que oui, pour commencer, on pourrait bien s’organiser par nous-mêmes, sur nos milieux de travail ou de vie et dans la complicité avec les gens qui sont solidaires, pour passer outre l’attente et la pacification et faire des victoires. Créer des réseaux, des espaces libérés, des milieux alternatifs et relier tous ces archipels en lutte pour construire notre monde sur les ruines de celui des capitalistes. Enfin, c’est faire le constat de la nécessité de prendre des moyens en adéquation et en cohérence avec les objectifs : renforcer la capacité des individus et des communautés à assurer eux-mêmes leurs reproductions matérielle et symbolique, à se libérer collectivement des systèmes de domination, à faire la révolution sociale.

Collectif anarchiste Emma Goldman (Saguenay sur le Nitassinan)

[1] Samir Amin. « Le développement inégal : essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique », Éditions de Minuit, 1973, p.318.
[2] Pierre Madelin. « Après le capitalisme : Essai d’écologie politique », Éditions Écosociété, 2017, p.55.
[3] John Holloway. « Crack Capitalism : 33 thèses contre le capital », Libertalia, 2016.
[4] Marcello Tarì. « Autonomie! : Italie, les années 1970 », La Fabrique Éditions, 2011.