Montréal Contre-information
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RBC : Désinvestissez de CGL

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Avr 122022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Lundi le 11 avril
Tiohtià:ke/Montréal

En début d’après-midi, un petit groupe d’anarchistes s’est faufilé à l’intèrieur des bureaux de la RBC a la Place Ville-Marie. Armé.es de tracts, de collants et de cannes de peinture, iels ont laissé un message à la banque: DÉSINVESTISSEZ DE CGL. Depuis l’automne 2021, les Wet’suwet’en mènent campagne pour que RBC cesse de financier la destruction de leur territoire, mais RBC continuer d’ignorer leurs demandes.

Tant et aussi longtemps que RBC financera des projets extractifs, elle nous trouvera sur sa route.

– des anarchistes en criss

Réflexions sur la solidarité anticoloniale actuelle

Menace imminente: Coastal Gaslink (CGL) est décidé à forer sous le Wedzin Kwa ce printemps 2022. Tout du peuple Wet’suwet’en: les personnes, la langue, la culture et la terre ainsi que les animaux vivant sur ce territoire sont confrontés à l’anéantissement de leur mode de vie. Si vous avez entendu l’appel à l’action, cette année à venir sera cruciale pour l’autodétermination et la souveraineté des Wet’Suwet’en.

Les actions de solidarité visibilisent le combat des Gidimt’en et protègent les personnes en première ligne de la repression policière et du harcelement de CGL. (https://twitter.com/Gidimten/status/1450808498833473549) Rien qu’au cours du dernier mois, la GRC a effectué 54 visites au point de contrôle de Gidimt’en, réveillant les aînés à toute heure de la nuit et les menaçant d’arrestation. Ces actes continus d’intimidation et de répression policière font partie d’une stratégie plus large de l’État canadien visant à utiliser les resources légales et les systèmes juridiques pour continuer à nier la souveraineté des Wet’suwet’en, malgré le fait que le système judiciaire canadien a reconnu la souveraineté des Wet’suwet’en dans la décision Delgamuukw c. Colombie-Britannique.

Lutte à long terme: L’engagement est un souffle long constamment menacé d’épuisement. Cette lutte contre la CGL comprend plusieurs dimensions : décoloniale, environnementale, anticapitaliste et féministe. Les nombreux « camps d’hommes » qui envahissent le Yintah intensifient et facilitent la capacité des hommes d’enlever, de violer et d’assassiner des femmes, des filles et des personnes bispirituelles autochtones (voir le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, p. 593). Tant que CGL et la GRC demeurent sur le territoire, il en va de même pour les niveaux accrus de violence sexiste coloniale.

Nous continuons d’appuyer la position des Gidimt’en au point de controle face à Coastal GasLink et les entreprises extractives parce que la lutte pour l’autodétermination autochtone est une lutte longue et ardue. L’organisation solidaire est plus efficace lorsqu’elle est cohérente et stratégique. Nos efforts continus contribuent à la force et à la visibilité de leur lutte pour l’autodétermination, la souveraineté et la liberté.

Imaginez la force et la capacité du travail de solidarité si les personnes qui s’engagent dans ce type d’organisation avaient des enjeux personnels et collectifs dans le conflit? Par exemple, de nombreux Autochtones se battent à travers l’île de la Tortue pour se libérer de l’État colonisateur et pour être libres de se gouverner eux-mêmes comme ils le jugent selon leurs propres méthodes. Il y a aussi beaucoup de non-Autochtones qui se battent pour être aussi libres que possible de l’institutionnalisation et de la reglémentation de leur corps, de leurs relations et de leurs communautés. Ces expériences et histoires de lutte variées fournissent une base pour des points de connexion profonds.

L’imagination est un atout si elle permet de visiliser ce combat de différentes façons. Adaptez les tactiques et les stratégies d’organisation à vos capacités et à vos ressources. Plus important encore, agissez. Il est temps.

Hamilton : Des filiales de RBC attaquées

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Avr 122022
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info, traduction de Attaque

Nous avons perdu le compte des filiales de la Royal Bank of Canada qui ont été la cible d’attaques et de perturbations, cette semaine, dans le sud de l’Ontario et du Québec (nous pensons qu’elle sont plus d’une dizaine). Dans les villes auto-nommées Toronto, Hamilton, Montréal… des ami.e.s aussi dans des endroits si petits qu’Orillia [ville de 33000 habitant.e.s, à quelques 130 km au nord de Toronto ; NdAtt.] et si éloignés que Nanaimo [ville de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique, sur la côte pacifique ; NdAtt.]. Ces actions répondent au besoin de prendre pour cible les investisseurs du projet de gazoduc Coastal Gaslink – qui est actuellement en retard grâce à l’attaque directe qui a eu lieu en février et aux campagnes, couronnées de succès, qui ont été menées jusqu’à présent par le clan Gidimt’en pour bloquer le projet – mais qui est toujours en cours de construction à un rythme rapide sur le territoire non cédé de la population Wet’suwet’en.

La RBC est l’un de ses plus importants partenaires financières et, pendant la semaine dernière et les mois précédents, elle a fait l’objet de tactiques de pression allant de l’action directe contre ses filiales, à la pression exercée sur les élites/ses clients pour qu’ils retirent leur argent des comptes de la RBC, à la perturbation de l’assemblée générale annuelle de la RBC, à Toronto. Le message est clair : la Royal Bank of Canada doit se retirer immédiatement des investissements dans le CGL.

A Hamilton, d’où nous écrivons, des filiales de la banque ont été vandalisées, ont eu leurs serrures collées et les distributeurs automatiques de billets endommagés. Nous avons choisi ces méthodes pour interférer directement avec les opérations de la banque, lui faire du tort financièrement et au niveau de son image auprès du grand public, ainsi que pour contribuer à la propagation d’actions anonymes facilement reproductibles.

RBC était la cible centrale cette semaine, mais elle n’est pas la seule à être complice de ce perojet. Nous pouvons également porter notre attention sur d’autres grandes banques, sur TC Energy, sur de nombreux entrepreneurs et promoteurs liés au projet, sur la Gendarmerie Royale du Canada et l’État qui s’auto-nomme Canada.

Cela ne fera qu’empirer. CGL et ses alliés financiers, comme la RBC, prolongent la situation en poursuivant leurs projets d’exploitation et leurs attaques violentes sur le territoire Wet’suwet’en. Le Wedzin Kwa [un des territoires habités par la population Wet’suwet’ene, dans la province canadienne de Colombie-Britannique ; NdAtt.] reste sous la menace imminente d’être détruit pour effectuer des forages. Les anciens, les matriarches, les soutiens, les camarades et les défenseur.euse.s de la terre font face à des agressions quotidiennes. Nous devons tou.te.s nous préparer à plus, à répondre avec plus d’audace, à faire plus de dégâts. S’ils insistent, alors nous insisterons en retour, mais plus fort. Avec seulement un peu de planification et de courage, nous pouvons agir de manière à nourrir nos esprits et à maintenir en vie la lutte. Restez en sécurité – et nous avons hâte de voir votre travail, quelque part, dans les jours à venir.

Blocage des coupes forestières sur le Nitaskinan

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Mar 082022
 

De Mobilisation Matawinie

Appel à la solidarité en soutien aux Atikamekws pour la protection des territoires ancestraux non-cédés !

Mobilisation Matawinie Ekoni Aci est un mouvement populaire autogéré qui a vu le jour très récemment, en Juin 2020.  La protection des forêts, les enjeux d’extraction des ressources et les enjeux coloniaux sont au coeur de nos inquiétudes. Les peuples autochtones sont les premiers à subir les conséquences de cet extractivisme colonial. Entre autres, dans la région de ‘’Lanaudière’’ les Atikamekw n’ont jamais cédé le territoire ancestral Nitaskinan, qu’ils habitent depuis toujours. C’est pourquoi il est primordial d’accorder une grande importance à leurs enseignements et revendications. Au sein de ce mouvement, nous apprenons humblement à travailler ensemble, autochtones et allochtones, afin d’aller vers la justice sociale et climatique.

Visite en soirée à la maison de la présidente de RBC Québec [vidéo]

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Mar 012022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le soir du 23 février, une vingtaine de militant.e.s ont fait une visite surprise à la maison de la présidente de RBC Québec, Nadine Renaud-Tinker, au 734 avenue Upper Lansdowne dans Westmount. Pendant que les défendeur.eresses.s autochtones et leurs complices résistent aux vagues d’assauts coloniaux pour défendre le Yintah Wet’suwet’en et la rivière Wedzin Kwa, des investisseur.e.s tels que la RBC profitent confortablement des présents génocides des Premiers Peuples et de la destructions des territoires non-cédés pour des projects capitalistes extractivistes. Rappelons-nous que la Banque Royale du KKKanada est à la tête d’un groupe de 27 banques qui avancent les 6,8 milliards de dollars nécessaires à la réalisation du Coastal GasLink Pipeline et a généreusement contribué, depuis 2016, plus de 200 milliards de dollars à l’industrie des énergies fossiles.

Bien qu’il ne soit ni possible ni souhaitable de recréer la cruauté financée par la présidente Renaud-Tinker en territoire Wet’suwet’en, les militant.e.s ont souhaité lui donner une idée du sentiment qu’engendre une visite impromptue à son domicile. Iels sont resté.e.s plus d’une heure sur place, scandant des slogans et dansant sur la musique. L’ambiance fut festive et les camarades n’ont pas mâché leur mots pour démontrer leur indignation, puis ont quitté les lieux sécuritairement.

Suite au récent sabotage d’un site de forage de Coastal GasLink, une répression et surveillance accrue de la GRC en territoire Wet’suwet’en est en branle et notre solidarité est plus nécessaire que jamais! Restons à l’affût, la lutte continue! #AllOutForWedzinKwa

En défense de l’attaque du site de forage de CGL

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Fév 252022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 17 février, le site de forage de Coastal GasLink sur les rives de la Wedzin Kwa (rivière Morice) a été sérieusement endommagé par un groupe inconnu d’individus courageux. En tant qu’individus anarchistes vivant dans le Nord et soutenant les luttes pour la défense de la terre et contre la colonisation en cours par le Canada et ses intérêts corporatifs, nous déclarons notre soutien à cette action et encourageons les autres à faire de même.

Bien que nous ne sachions pas exactement ce qui s’est passé cette nuit-là, nous pouvons étudier les déclarations de CGL et de la GRC afin d’y voir plus clair et de nous faire une idée. Il semble indéniable, d’après les photos, que d’énormes dégâts matériels ont été causés : les véhicules utilisés par le mercenaire ex-flic ex-militaire Forsythe Security ont été endommagés (les soi-disant pauvres « travailleurs de CGL » traumatisés) et des machines et des remorques ont été détruites, presque certainement au moyen de machinerie lourde réquisitionnée. D’autres affirmations de CGL et des porcs ne sont pas étayées par les faits et sont presque certainement des conneries : les « travailleurs » eux-mêmes n’ont manifestement pas fait l’objet d’attaques puisque tous les dommages se sont limités aux véhicules et aux bâtiments et ont cessé dès que la sécurité a quitté le site. La tentative supposée de mettre le feu à un véhicule avec un agent de sécurité à l’intérieur n’est rien d’autre qu’une conjecture et un non-sens. Dans une entrevue vidéo publiée par CGL avec le mercenaire impliqué, celui-ci a fait cette affirmation en se basant sur le fait qu’une fusée de détresse a atterri à l’arrière de son camion alors qu’il tentait de se frayer un chemin à travers les défenseur.e.s des terres pour revenir à la plateforme de forage après avoir été expulsé. Cela ne ressemble guère à une tentative d’incendie d’un véhicule et, dans le contexte, était clairement un acte défensif. Tout au long de l’incident, il semble clair que la force n’a été utilisée que si nécessaire pour effrayer la sécurité de CGL et la faire partir, afin que le véritable travail de démolition de l’infrastructure violente de CGL puisse commencer. Le récit du meurtrier à la hache ne résiste guère à leurs propres faits !

Parlons un instant de l’affirmation de la GRC selon laquelle les agents ont été conduits dans un piège et blessés. Ils ont affirmé qu’ils ont été accueillis par des projectiles alors qu’ils tentaient de démanteler un barrage et qu’ils ont ensuite chargé dans l’obscurité à travers le barrage routier, et que l’un d’entre eux a marché sur une planche à pointes. Les planches à pointes sont des instruments défensifs utilisés pour empêcher les véhicules d’enfoncer les barrages routiers. Plutôt que de se laisser bercer par l’idée d’un piège, on a l’impression qu’il s’agit d’une action défensive au cours de laquelle les gens ont essayé de retarder une réponse policière probablement violente, n’ont utilisé des projectiles que lorsque cela s’est avéré nécessaire pour défendre le barrage et où la seule blessure policière a été auto-infligée par un agent courant dans le noir dans une situation inconnue. Compte tenu de l’historique de la violence policière de la GRC dans la région et du déploiement de fusils d’assaut, de chiens d’attaque et du recours à la torture contre les défenseur.e.s des terres, il semble évident que cette « violence » était de nature défensive et protégeait les gens de la violence bien plus grave que la GRC aurait raisonnablement pu leur infliger s’ils avaient atteint la plateforme de forage.

Voici ce qu’il nous reste comme portrait : après des années d’intrusion et de violation du consentement, après trois raids militarisés de la GRC au service de CGL, après des années de harcèlement et d’intimidation des défenseur.e.s de la terre par la sécurité Forsythe et après que des méthodes plus pacifiques n’aient pas réussi à mettre fin à la violence continue de CGL contre la terre et les relations et lois autochtones, certains individus inconnus ont riposté par un acte impressionnant de sabotage et de destruction de la propriété de l’entreprise. Il y a une très grande différence entre la violence contre les biens et la violence contre les personnes et la vie et, comparée à la violence que CGL et la GRC ont déchaînée, cette action sur la plateforme de forage semble mesurée, proportionnelle et louable.

Nous considérons que cette action est un développement naturel de la résistance en cours contre CGL et qu’elle n’est en aucun cas non provoquée ou inattendue. Bien que nous ne voulions pas faire de suppositions sur les responsables, nous pensons qu’il est raisonnable de croire que cette action a été entreprise par des personnes agissant pour la défense de la terre et de la rivière. C’est pourquoi nous les avons appelés les défenseur.e.s de la terre. Puissent d’autres personnes poursuivre ce combat, agir contre CGL, le Canada et la colonisation en cours là où ils se trouvent et tirer de cette action inspiration et courage comme nous le faisons.

Solidarité pour toujours !
Un petit groupe de camarades

Sur l’attaque du chantier de Coastal GasLink sur le chemin forestier Marten

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Fév 192022
 

De Gord Hill

Ce qui semble être un acte de sabotage très efficace de la part des défenseur.e.s des terres autochtones, et les complotistes se déchaînent…

Et certains ne font même pas des théories, ils l’affirment comme un fait : c’était les flics, c’était CGL… Voici une théorie : l’attaque a été perpétrée par des autochtones qui, dans le froid de la nuit, se sont donnés pour mission de saboter le pipeline de CGL.

Ils ont mené une attaque audacieuse et complexe qui, j’imagine, a commencé par éloigner les agents de sécurité des véhicules et des bâtiments. À un moment donné, après la fuite des agents de sécurité, des barrages et des dispositifs anti-véhicules ont été mis en place sur la seule route menant au site, retardant probablement de plusieurs heures l’intervention de la police. Pendant ce temps, les warriors ont réalisé des millions de dollars de sabotage.

Compte tenu de tout cela, je pense qu’il est important de reconnaître que ce n’est peut-être que ce qu’il semble être : une attaque menée par des warriors autochtones.

J’ai vu des gens parler d’un attentat à la bombe perpétré par la GRC en Alberta dans les années 1990 comme preuve que les policiers commettent de faux attentats. Cet attentat à la bombe faisait partie de l’enquête policière sur Wiebo Ludwig et sa campagne contre l’industrie pétrolière et gazière. L’action était destinée à piéger Ludwig. Avec la coopération de l’entreprise pétrolière, la police a fait exploser un hangar abandonné et inutilisé. Il ne s’agissait en aucun cas d’un acte de sabotage majeur, contrairement à ce que l’on rapporte aujourd’hui sur le territoire Wet’suwet’en. C’était insignifiant comparé au sabotage réel qui se produisait et pour lequel Ludwig était largement soupçonné… et pour lequel il y avait quasiment un black-out médiatique de la part des pétrolières et de la GRC qui ne voulaient pas que la pratique du sabotage se répande.

L’un des problèmes de ce type de complotisme est qu’il sape l’efficacité de cette action. Plus il se répand et s’envenime, plus les gens se demandent s’il s’agissait d’un véritable acte de résistance ou non. Qui cela inspire-t-il ? Dans l’intérêt de qui les actes de résistance autochtone sont-ils diminués plutôt que promus ? Je pense également que ce complotisme démoralise celleux qui ont mené l’action (et qui sont maintenant poursuivi.e.s par la police).

Les affirmations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires…

Bref, c’est ma théorie…

Nouvelle action de perturbation, en solidarité avec les Wet’suwet’en, qui s’attaque aux franchises Banques Royale du Canada (encore)

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Fév 102022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 6 février 2022, à Montréal (Tio’Tia:Ke), des allié.e.s allochtones ont fait des actions de perturbation en solidarité avec le clan Gidimt’en de la nation Wet’suwet’en sur plusieurs guichets automatiques de différentes succursales de la Banque Royale du Canada dans la région du soi-disant Montréal.

Nous avons utilisé-es différentes tactiques : briser des vitres, mettre de la colle dans des serrures, insérer des cartes dans les insertions des guichets et utiliser des «tags» #FuckRBC à l’intérieur. Maintenant, les clients de la RBC vont être conscient des raisons pour lesquelles leurs banques sont constamment ciblées depuis maintenant 5 mois. Les instigateurs.trices de cette action répondent en effet à l’appel des chefs traditionnels Wet’suwet’en à perturber le Canada (#ShutdownCanada) en réaction à l’invasion de leur territoire, le Yintah, pour la troisième année consécutive par la GRC.

Le peuple Wet’suwet’en s’oppose actuellement à la construction d’un oléoduc par Coastal GasLink, une compagnie de TransCanada Energy – qui est connue ici pour avoir tenté la construction de l’oléoduc Énergie Est -, sur leur territoire traditionnel. Entre autres choses, la construction de l’oléoduc met en danger la rivière Wedzin Kwa, source d’eau et de poisson, et lieu central aux pratiques ancestrales des Wet’suwet’en, sous laquelle il doit passer.

Ce sont des petites actions faciles à reproduire et nous vous encourageons à faire vos propres tests avec des ami.es de confiance afin de trouver différentes façons de lutter contre la RBC.

Plusieurs actions de solidarité ont en effet eu lieu à différents endroits, au Canada, dans les dernières semaines. L’appel à des actions de solidarité est toujours d’actualité: « le Clan Gidimt’en invite à l’organisation de manifestations et d’actions dans votre région. Il appelle également [à] mettre de la pression sur les gouvernements, les banques et les investisseurs […] et à venir au campement.»

Solidarité avec tous les peuples qui résistent! Non à Coastal GasLink! #Fuck RBC!

Métaux BlackRock sur le respirateur artificiel, la classe politique à la rescousse !

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Jan 252022
 

Du Collectif Emma Goldman

Le projet de 1.1 milliard de la multinationale Métaux BlackRock à plus que jamais du plomb dans l’aile. Après avoir mis un coup d’arrêt en 2019 au déboisement du terrain où l’usine est censée être construite à Grande-Anse, retardé le début des travaux sur le site (travaux qui n’ont toujours pas commencé), voilà que nous avons appris le 23 décembre dernier que la multinationale a dû se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) puisqu’elle n’est pas capable de rembourser ses pourvoyeurs. En plus d’avoir fait faux bond à ses créanciers, quelques membres de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord doivent aujourd’hui déchanter face à la situation de Métaux BlackRock.

En 2019, lors de l’arrêt des travaux, Sandra Rossignol, alors directrice générale de la Chambre, déclarait : « Ils mettent vraiment toutes les chances de leur côté pour éviter les dépassements de coûts parce qu’ils savent que la construction hivernale, ça coûte cher. La Chambre croit que c’est une bonne décision. On connaît bien l’équipe de Métaux BlackRock. On a confiance en ses capacités de mener à terme le projet. » (1). J’imagine que depuis le temps, la confiance a dû s’effriter…

Cependant, il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour la bourgeoisie locale puisque la majorité du temps, quand des projets destructeurs sombrent, il y a toujours les gouvernements pour venir les sauver et y injecter des deniers publics. Comme le rapporte La Presse : « Depuis 2018, la société Métaux BlackRock a sollicité sans succès 150 investisseurs institutionnels, incluant le Fonds de solidarité FTQ et la caisse de retraite Teachers. Elle a aussi pris contact avec une cinquantaine de gestionnaires de fortunes familiales et une dizaine de fonds de capitaux européens. (…) Au fil des ans, BlackRock a recueilli environ 67 millions US en actions pour un total de 149 millions d’actions. » (2). Visiblement, les investisseurs ne se poussent pas au portillon et l’argent amassé est une maigre somme face au milliard nécessaire. Malgré tout, le gouvernement québécois, via Investissement Québec, souhaite racheter 100% de Métaux BlackRock avec la société Orion Resource Partners.

Chibougamau et Saguenay veulent le projet dans leur cour

Devant les difficultés rencontrées par Métaux BlackRock, les divers paliers de gouvernements y vont de leur grain de sel afin de redonner un petit boost, voire une deuxième vie à ce projet destructeur. Andrée Laforest, la ministre caquiste des Affaires municipales et de l’Habitation, y va de sa petite tape dans le dos afin d’encourager la multinationale à ne pas lâcher : « Dans la foulée des informations sorties récemment concernant le projet de Métaux BlackRock, je tenais, à titre de ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, à réitérer mon appui au projet dans sa forme actuelle, tel qu’approuvé par le décret. Ce projet est très important pour notre région et le Québec. » (3). De son côté, Jean Rainville, l’ancien président-directeur général PDG de BlackRock, est en beau fusil et veut saborder le processus de restructuration, croyant qu’Investissement Québec et la société Orion profite de la situation pour évincer tout le monde et prendre le contrôle de la multinationale (4).

Au Saguenay-Lac-St-Jean, les mairesses de Chibougamau-Chapais et de Saguenay font des courbettes pour avoir le projet dans leur cour. Manon Cyr croit qu’une des solutions serait de construire la fonderie près de Chibougamau : « Le projet prévoit que l’on devra transporter le minerai sur des centaines de kilomètres avant de le transformer véritablement. Pourquoi ne pourrions-nous pas le transformer plus près de la mine? […] J’ai toujours eu de la misère à comprendre comment on pouvait justifier sur le plan environnemental et financier le fait de déplacer autant de minerais sur une longue distance avant de le transformer de façon adéquate » (5). Malgré sa petite fibre écologiste, la mairesse ne semble pas comprendre que le problème ne réside pas dans le transport des matériaux.

Que l’usine soit à Chibougamau ou à Grande-Anse, les matériaux devront faire des centaines de kilomètres par train dans les deux cas, soit pour acheminer le produit brut à La Baie pour le transformer près du terminal ou amener le produit fini jusqu’au port où il pourra être transbordé sur des bateaux et envoyé à l’international. Le problème environnemental se trouve dans le projet même : creuser une mine à ciel ouvert, construire une usine qui sera la deuxième plus polluante au Québec et transporter les matériaux d’abord par train et ensuite dans des bateaux qui devront utiliser le fjord comme autoroute.

La Chambre de commerce de Chibougamau-Chapais (CCCC) abonde bien évidemment dans le même sens que la mairesse Cyr. Le président de la CCCC, Sébastien Valdal, emploi lui aussi le langage visant à justifier en douce ce projet sous un couvert de capitalisme vert : « Considérant que le potentiel du camp minier de Chibougamau-Chapais démontre un potentiel de fer-titane-vanadium, nous croyons que développer une expertise locale serait un apport important au développement économique de la région et un positionnement essentiel dans la course à l’électrification des transports et au développement d’une économie plus verte » (6). 

L’électrification des transports, on parle ici de la voiture solo et ce n’est pas avec les automobiles électriques que l’on va rendre l’économie plus verte. Ces dernières demandent, tout comme l’auto à essence, la multiplication d’immenses infrastructures (des boulevards, des autoroutes, de nouvelles rues et artères de contournements, etc.) et l’exploitation infinie de ressources pour fabriquer sans cesse de nouveaux modèles. À la place, nous devons miser sur le transport en commun et les moyens alternatifs de se déplacer ainsi que de mettre en commun le plus possible nos autos afin d’en maximiser l’usage. Après tout, les voitures passent la majorité du temps à l’arrêt dans des stationnements. 

Du côté de Saguenay, la nouvelle mairesse, Julie Dufour, a réitéré par communiqué son « soutien entier au projet dans sa forme actuelle ». Elle enchaîne avec : « Les études réalisées par Métaux BlackRock ont démontré que la zone industrialo-portuaire de Grande-Anse était le meilleur site pour établir l’usine. C’est aussi ce qui a été présenté au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et qui a obtenu tous les permis et autorisations auprès du gouvernement du Québec. Nous nous sommes également engagés à un congé de taxes dégressifs sur 10 ans pour la mise en opération du projet. » (7). 

Cela fait suite à la sortie de Gérald Savard, préfet de la MRC du Fjord-du-Saguenay, qui a déclaré dans les médias soutenir le projet tout en interpellant le Premier ministre du Québec pour qu’il s’assure que le projet voit bien le jour à Grande-Anse.

Comme si ce n’était pas assez, Marc Bouchard, chef par intérim de l’Équipe du renouveau démocratique (ERD) et conseiller désigné du parti, a lui aussi lancé son appui par voie de communiqué en suppliant les membres du conseil de ville « de tout mettre en oeuvre pour que ce projet de 1,1 milliard de dollars puisse voir le jour et que son usine de transformation soit érigée sur le site de Port Saguenay » (8). 

Mais à part l’endroit où devrait avoir lieu le projet, le consensus est total chez la classe politique locale. C’est le capitalisme extractivisme version turbo qu’ils et elles aimeraient instaurer au Saguenay-Lac-St-Jean sur le Nitassinan.

L’État, un pilier dans l’économie extractiviste 

Les différents paliers de gouvernements jouent un rôle majeur dans l’extractivisme et ils viennent en aide aux multinationales de diverses manières. D’abord en les finançant directement via des prêts d’argent ou en construisant, avec l’aide des deniers publics, des infrastructures pour les compagnies privées. Au Québec, cela se traduit, entre autres, par la construction de routes, de lignes hydroélectriques, d’aqueducs (branchement des usines à l’eau de la ville), etc. (9).

L’État vient aussi en aide aux multinationales en mettant en place des lois qui font la part belle à l’extractivisme. Voter des lois  ou en enlever, de manière à favoriser le plus possible les compagnies extractivistes. L’État vient aussi en aide aux multinationales en mettant en place des lois qui font la part belle à l’extractivisme. Voter des lois  ou en enlever, de manière à favoriser le plus possible les compagnies extractivistes. Ainsi, le Canada est le pays où le plus de minières sont enregistrées puisque la loi canadienne leur est très favorable (10). En s’établissant au pays de l’unifolié, les minières savent qu’elles ne seront pas importunées par la justice et elles auront le champ libre pour exploiter les territoires (très majoritairement du Sud) et les populations qui y vivent. Ensuite, une fois les ressources pillées, c’est bien souvent le gouvernement qui doit payer pour nettoyer et décontaminer les sites exploités. Au Québec, ce genre de scénario se compte par milliers (11). Finalement, comme c’est le cas pour Métaux BlackRock, quand les multinationales sombrent et n’arrivent pas à mener à termes leur projet, il y a toujours le gouvernement pour venir injecter de l’argent public pour les financer ou les racheter et éviter, pendant un temps, le naufrage.

Cependant, que ce soit Métaux BlackRock ou une compagnie de façade appartenant au gouvernement du Québec, nous serons toujours là pour nous opposer à ce projet. Plusieurs actions ont déjà eu lieu : blocage d’une voie ferrée à Chicoutimi, peinture lancée sur les bureaux de BlackRock, action à Grande-Anse, des conférences, etc. Notre monde ne réside pas dans la destruction engendrée par ce projet écocide.

Pour une décroissance libertaire 

Tant qu’il y aura un arbre à raser, une rivière à harnacher, une montagne à raser pour le minerai, les multinationales, alliées des gouvernements, seront présentes pour en tirer d’importants bénéfices. Bien sûr, elles  »créeront »  en échange quelques emplois dans des régions qui connaissent des taux chômages importants depuis de nombreuses années et qui sont le produit d’un développement basée sur la mono-industrie. Mais que valent ces emplois dans un environnement saccagé et  invivable?  Mais surtout qu’allons-nous faire quand la multinationale aura plié bagage une fois le sol épuisé et les millions amassés? Si nous persistons dans cette voie,  nous retournerons à la case départ.

La seule alternative : décider maintenant de briser ce cycle de misère et d’exploitation et construire  une économie basée sur la satisfaction de nos véritables besoins et la pérennité des ressources. Face aux grands projets inutiles que veulent mettre de l’avant gouvernements et multinationales, nous devons non seulement résister, mais créer nos propres alternatives à ce système autodestructeur. Nous ne pouvons plus accepter les miettes de pain que la grande entreprise est disposée à nous offrir pour  »assurer »  pendant un temps notre  »bien-être ». Car ne nous leurrons pas, la seule chose de durable dans leur système c’est la misère et la désolation qu’il engendre. Une décroissance libertaire, c’est-à-dire non pas l’arrêt du développement de nouvelles technologies qui facilitent et améliorent nos vies, mais l’arrêt de la fabrication de marchandises inutiles (12) qui alimentent cette société consumériste et qui nécessitent de plus en plus de ressources bien souvent exploitées dans les pays du Sud. Une société horizontale et égalitaire basée sur nos besoins réels et construite en complicité avec les Premières Nations.


1. Radio-Canada: Métaux BlackRock retarde le début de ses travaux à La Baie

2. André Dubuc, La Presse: Investissement Québec propose d’acheter Métaux BlackRock

3. Solveig Beaupuy, Le Quotidien: Andrée Laforest soutient toujours le projet de Métaux BlackRock

4. Gilles Munger, Radio-Canada: BlackRock: l’ancien PDG tente de bloquer le processus de restructuration

5. Isabelle Tremblay, Le Quotidien: Métaux BlackRock: Manon Cyr propose un complexe intégré à Chibougamau

6. Isabelle Tremblay et Marc-Antoine Côté, Le Quotidien: Métaux BlackRock: la communauté d’affaires de Chibougamau ne veut pas d’une usine à La Baie

7. Vicky Boutin et Myriam Gauthier, Radio-Canada: L’usine de BlackRock doit être à Saguenay, réitèrent Julie Dufour et la MRC du Fjord

8. Idem

9. Radio-Canada: Plan Nord : Québec construit une route vers les monts Otish

10. Sarah R. Champagne, Le Devoir: Minières canadiennes à l’étranger: la création d’un poste d’ombudsman se fait toujours attendre

11. Alexandre Shields, Le Devoir: L’héritage toxique des minières explose

12. Le cellulaire est un bon exemple. Le téléphone portable est utile pour nos vies, mais nous n’avons pas besoin d’en sortir des dizaines de nouveaux modèles à chaque année.  En plus de cela, ils sont énergivores en métaux rares et demandent beaucoup de ressources et d’infrastructures. Dans une décroissance libertaire, le but n’est pas de faire disparaître les cellulaires et de ne plus en produire, mais d’arrêter de fabriquer à l’infini des modèles qui sont extrêmement similaires d’année en année et qui servent simplement à vendre de la marchandise et à faire des profits pour des compagnies privées milliardaires.

S’initier à l’action non-pacifique vu depuis l’intérieur

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Jan 252022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous sommes un groupe de jeunes militant.es, nous ne militons que depuis quelques années. Ayant participé à différentes organisations écologistes, nous avons, de cette expérience, réalisé les limites de ces organisations dans l’efficacité de nos luttes. Dans les derniers mois, nous avons donc décidé vouloir chercher à affaiblir économiquement les entreprises fossiles par nos actions. Ceci a donc impliqué plus de questionnements, de préparation, de réflexions et d’idées. C’est de ces choses que nous aimerions parler dans ce texte.

Au départ, la plupart d’entre nous sommes arrivé.es à un constat. La lutte écologiste est dans une embûche. Nous répétons des actions d’une même intensité (que l’on soit 20 000 ou 500 000 dans les rues) pour une cause qui devient radicalement plus urgente. Nous nous plaignons du manque d’écoute du gouvernement, mais nous choissisons de rester dans une position passive, toujours dans une position de demande alors que nous avons déjà accumulé toutes les preuves pour déchanter. Souhaitant être lucides tant sur l’efficacité de nos méthodes que sur le peu de marge de manoeuvre qu’il nous reste, nous avons senti la nécessité d’en faire plus et de faire mieux. Ces réflexions ont également émergées à la suite de lectures telles que « Comment saboter un pipeline » d’Andreas Malm; de lectures sur l’historique du mouvement d’Earth First : « À bas l’empire vive le printemps ! » et de lectures sur les réflexions des ZAD ainsi que des groupes écologistes actuels.

Certain.es nous diront que cette réflexion aurait dû nous venir bien avant. Peut-être ont-iels raison. Il en reste qu’il est absurde de demander à un.e militant.e de passer de l’inaction à l’action la plus radicale. Chaque militant.e accumulera ses expériences qui lae mènera à une réflexion sur l’efficacité de ses actions. Chacun.e de nous pourra ensuite évaluer ce qu’iel peut faire en fonction de ses désirs et ses capacités.

Nous avons donc commencé à réfléchir sur ce qui serait à notre portée et aurait une certaine efficacité. La première barrière évidente qui se dresse est celle de la loi. Nous estimons qu’à l’heure actuelle, chacun.e doit réfléchir à sa capacité et à sa volonté à transgresser les lois en vue d’une action impactante. Accepter de prendre des risques légaux demande du temps, c’est un processus psychologique qui n’est pas à négliger, être à l’aise avec les actions qui s’en suivent d’autant plus. Cette prise de risques peut remettre en cause certaines de nos aspirations et nous remettre en face de nos privilèges et de ce que ceux-ci peuvent impliquer comme responsabilités. Nous invitons donc toute personne ayant une volonté d’intensifier son militantisme à réfléchir aux risques légaux qu’elle est prête à prendre. Ultimement, nous y voyons une nécessité afin d’avoir un plus grand impact. Il s’agit de faire un juste équilibre entre le risque pris et l’impact envisagé. Nous ne cherchons toutefois pas à nous faire arrêter « pour se faire arrêter » ou dans une optique de désobéissance civile devant public. Nous ne voulons plus être dans une position de demande aux dirigeant.es, mais dans une optique d’affaiblissement économique direct en vue du forçage d’une prohibition des énergies fossiles.

La deuxième barrière qui se dresse est celle de la préparation. Nous n’avons pas été préparé.es pour faire ce type d’action et l’information reste (avec raison) cachée. Nous avons dû creuser différentes sources par nous-mêmes afin d’apprendre certaines techniques, afin d’avoir une bonne protection légale, afin de communiquer entre nous de manière sécurisée. Toute cette préparation demande plus de temps. Toutefois, si nous souhaitons intensifier notre lutte, il nous faut sortir des sentiers battus et tenter d’apprendre du mieux que nous pouvons par nous-mêmes. Au travers de ce processus, il va y avoir des essais ainsi que des erreurs et nous ne serons pas tous.tes des militant.es parfait.es du jour au lendemain. Ce manque de préparation et de connaissances ne doit pas être un frein à l’intensification de nos actions, il nous demande seulement de nous libérer du temps afin d’apprendre par nous-mêmes et de partager nos connaissances.

La troisième barrière qui se dresse est celle de notre (in)expérience liée à notre âge et notre réseau de connaissances. Nous faisons partie d’une nouvelle génération de militant.es qui, essentiellement, n’a pas connu les grandes dates des luttes militantes du « Québec ». Cette inexpérience nous amène à avoir moins de pratique, mais aussi moins de connaissances sur les structures et les manières de faire militantes (le dit « savoir militant »). Cette inexpérience peut également susciter la méfiance de camarades militant.es plus âgé.es nous percevant comme naïf.ves ou inaptes à militer en vue d’une augmentation des moyens de pression. Cette méfiance a ses raisons d’être, mais il en reste que nous aurions plus à gagner en nous unissant autant que possible et en partageant des savoirs qui ont été effacés avec la dissolution de l’ASSÉ et l’épuisement militant. Nous ne mettons toutefois pas de côté la nécessité de s’organiser en groupe affinitaire pour bâtir la confiance et être plus sécuritaire.

Finalement, la quatrième barrière qui se dresse, que l’on sent à l’intérieur de nous peut-être sans se partager, est une barrière émotionnelle. Abaisser ses craintes face aux actions que l’on fait ; faire face aux confrontations avec la police et aux techniques d’intimidation de celle-ci (nous reconnaissons par le fait même que, pour certaines personnes, confronter la police n’est pas une question de choix); développer le courage nécessaire pour se faire confiance dans les nouveaux chemins que l’on emprunte au-delà de l’approbation sociale : toutes ces choses demandent un travail émotionnel qui prend du temps d’autant plus que l’on peut porter en nous l’image du parfait révolutionnaire qui n’a peur de rien, qui confronte la police sans gêne, peut-être même avec le sourire et que l’on croit que cela n’est qu’une question de nature. Alors que nous, dans nos vies, nous souhaitons prendre soin les uns des autres, favoriser la compréhension des points de vue et faire émerger la bienveillance, notre travail à l’extérieur nous demande de nous raffermir, de faire face à nos peurs, d’exprimer notre colère et de prendre notre place légitime même si cela demande de se confronter à l’ordre du monde. Ce travail sur notre nature et sur nos émotions doit être vu non comme une barrière, mais comme une invitation à développer des cercles de partage pour faire ce travail ensemble plutôt que seul.e. Il faut voir qu’ultimement, le développement de ses qualités va nous permettre de vivre une vie qui se rapproche de nos idéaux et nous permettre d’être plus heureux.ses.

En repoussant le plus possible ces barrières, nous avons donc préparé minutieusement notre action. Celle-ci visait à nuire à des stations à essence en vue de les rendre inopérables pour quelques jours. En cours de chemin, nous avons eu nos difficultés. Un endroit était finalement surveillé et un autre a été fermé quelques semaines avant notre action, rendant celle-ci inutile. Nous avons toutefois acquis une expérience de terrain par laquelle nous avons affronté nos peurs et retenu des leçons de nos erreurs. Il est donc nécessaire de se mettre à l’action, même si nous ne sommes pas des militant.es parfait.es, même si nous ne connaissons pas tout. L’important, c’est de s’organiser du mieux possible, mais surtout, de passer à l’action puisqu’essentiellement, ce qui finit par nous retenir, ce sont nos propres peurs ou notre manque de temps.

En conclusion, nous croyons en la nécessité de faire évoluer la lutte vers une pluralité d’actions directes. Nous voulons, par ce texte, témoigner qu’il n’est pas nécessaire de tout connaitre, qu’il est normal qu’il y ait plusieurs barrières qui se dressent sur ce chemin et que nous pouvons, tous.tes par nous mêmes, acquérir le savoir et les réflexions nécessaires à cette fin. Les luttes écologiques sont à l’agenda pour les prochaines années. Ce sont des luttes que nous n’avons pas le choix de gagner. Nous aimerions que les prochaines personnes qui vont s’organiser dans le contexte de la crise écologique ne prennent pas le cheminement pacifique type. Nous souhaitons également faire un appel aux militant.es de générations précédentes à nous partager leurs savoirs afin d’avancer ensemble. Nous ne mettons toutefois pas de côté l’impact qu’a eu la répression chez certain.es de nos ami.es. Nous reconnaissons le courage des personnes qui participent ou ont participé dans toutes les formes de tâches des luttes passées et présentes.

L’Histoire Nous Regarde

Prendre position : Deux actions de solidarité contre la RBC (Vancouver)

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Jan 072022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La RBC sur Commercial drive et la 1ère avenue a subi une attaque au cocktail molotov dans la nuit du 15 novembre, 12 baies vitrées d’une autre succursale au coin de Nanaimo et Hastings ont été brisées en solidarité avec le peuple Wet’suwet’en et toutes les peuples autochtones qui résistent au colonialisme et à la suprématie blanche. Ils ignorent les manifestations pacifiques : prenons position.