Montréal Contre-information
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Appel de textes : Vers la création d’une organisation anarchiste

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Nov 052022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 1er octobre dernier s’est tenue une assemblée du milieu révolutionnaire montréalais. Cette réunion faisait suite aux discussions initiées lors des rassemblements stratégiques. De nombreuses personnes y avaient souligné les limites de nos formes d’organisations actuelles. Les rencontres n’ayant pas permis de creuser suffisamment la question, un comité a été chargé d’organiser un nouveau moment de discussion.

Cette nouvelle assemblée est tombée d’accord sur plusieurs choses. Tout d’abord, il est nécessaire de créer une organisation anarchiste ouverte, publique et visible œuvrant à l’abolition de l’État, à la destruction du capitalisme, de l’impérialisme, du racisme, du colonialisme, du cishétéropatriarcat et du capacitisme, ainsi qu’au respect des écosystèmes.

Cette organisation aura notamment pour fonction de recruter et de former de nouveaux et nouvelles militant·es, de produire des stratégies et des analyses théoriques, de faire de l’éducation populaire, d’avoir une présence culturelle sur la place publique, d’appuyer les autres organisations et amplifier les luttes, d’avoir des espaces physiques et/ou virtuels, et d’établir un réseau.

Bien que ces points d’accord clarifient certaines questions politiques, l’assemblée n’a pas eu le temps de se prononcer sur la structure la plus à même de remplir ces objectifs. Une deuxième assemblée se consacrera donc aux discussions autour des questions de structure. De plus, ces objectifs ne sont que des grandes lignes et mériteraient d’être mieux définis. Afin que nos débats soient fructueux, nous appelons donc tous·tes les camarades intéressé·es par le projet à nous faire parvenir par écrit le fruit de leurs réflexions et de leurs débats, incluant des questions ou des propositions à adresser à l’assemblée. À titre d’illustration, les textes peuvent traiter des sujets suivants :

  • la question de l’adhésion/ membrariat (qui peut adhérer, qu’est-ce qu’implique une adhésion, y-a-t-il différents statuts de membrariat);
  • la prise de décision (quelles sont les instances de prise de décision, comment procède-t-on pour prendre des décisions, sur quels sujets veut-on prendre des décisions, quelle est la force contraignante des décisions);
  • comment les positions politiques de l’organisation (anarchisme, antiracisme, anticapacitisme et autres) devraient se manifester autant au niveau externe qu’à l’interne;
  • le code de conduite (doit-on se doter d’un, comment peut-on améliorer la bienveillance et le respect dans les discussions et les prises de décision).

Le site web recensera également les suggestions de textes produits par d’autres groupes ou organisations sur le sujet. La prochaine assemblée aura lieu avant les fêtes. Prenez contact avec nous pour obtenir toutes les informations nécessaires. Envoyez vos textes et vos suggestions à orga-revolutionnaire@riseup.net

Par ailleurs, des réflexions découlant de la première assemblée, mais aussi des rassemblements stratégiques et de différents milieux militants ont souligné la nécessité et le désir de lieux d’organisation et de discussions politiques en mixité choisie de genre, sans hommes cis. Le comité de suivi appelle donc à une assemblée féministe révolutionnaire en mixité choisie de genre au début de l’année 2023. Cette rencontre pourra notamment traiter des enjeux pratiques d’organisation, des réflexions autour du cishétéropatriarcat, des processus de justice réparatrice et de redevabilité, mais également plus largement aux problèmes du capitalisme et du colonialisme, à l’exclusion, au racisme et au capacitisme qui profitent à ces systèmes. Les camarades intéressées à se joindre à l’organisation d’une telle rencontre nous contacteront à orga-revolutionnaire@riseup.net. Les textes, les questionnements et les esquisses de propositions sur les formes d’organisation s’intéressant spécifiquement aux enjeux de genre et d’inclusion sont aussi les bienvenues.

Considérant que cette assemblée aura lieu après l’assemblée de l’organisation anarchiste en décembre, nous proposons provisoirement deux choses : 1) des groupes de discussion en mixité choisie de genre se tiendront au matin de la deuxième assemblée et 2) lors de l’assemblée, les enjeux et les modes d’organisation en lien avec les dynamiques de genre et d’inclusion qui feront débat ou qui nécessiteront une réflexion plus soutenue seront mis en dépôt et ne seront pas traités avant que les rencontres en mixité choisie le jugent opportun.

En résumé :

– Il y aura une deuxième assemblée sur l’établissement d’une organisation révolutionnaire anarchiste en décembre 2022 et portera sur la question de la structure.

– Une assemblée en mixité choisie de genre, sans hommes cis, aura lieu au début de l’année 2023. Contactez-nous pour être du groupe organisateur de l’événement.

– L’appel de textes et de propositions vise spécifiquement la question de la structure, y compris par rapport aux enjeux de genre et d’inclusion.

– Pour toute question, information, désir d’implication, précision, une seule adresse : orga-revolutionnaire@riseup.net

Compte-rendu du lancement du Dictionnaire anarchiste des enfants à Sherbrooke

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Nov 042022
 

Du Collectif Emma Goldman

Samedi dernier, 29 octobre, des membres du Collectif anarchiste Emma Goldman ont tenu un quatrième lancement du Dictionnaire anarchiste des enfants depuis sa parution cet été. C’est donc à l’invitation des camarades du Drapeau noir de Sherbrooke que le collectif s’est rendu au Noir chardon qui accueille à la fois un salon de tatouage, une bibliothèque anarchiste, une salle et un atelier de création. Environ 25 personnes ont répondu à l’invitation.Comme vous pouvez sans doute le deviner, ce n’est pas un livre dont l’adulte fait tout simplement la lecture à l’enfant, tel un recueil d’histoires. Ce livre se veut avant toute autre chose un outil pour stimuler la curiosité et l’esprit critique. Les lancements du Dictionnaire anarchiste pour enfant s’avèrent souvent des moments vivants et créatifs. Cette fois-ci, les gens présents étaient en majeur partie des adultes et la majorité des enfants avaient moins de 3 ans. Nous avons donc tenu une discussion critique sur l’éducation et une personne a proposé d’expérimenter une nouvelle façon d’utiliser le dictionnaire. Lors de l’évènement un ou une participante a demandé aux personnes présentes comment elles expliqueraient à un enfant des mots comme entraide ou encore anarchisme avant de faire la comparaison avec la définition proposée dans le Dictionnaire anarchiste des enfants. Le contraste s’observe encore davantage, et peut susciter des questionnements intéressants, si l’on compare les définitions couramment données à des concepts comme les banques ou la faim aux définitions données dans notre dictionnaire. Il est alors intéressant de se pencher avec l’enfant sur ce qui peut expliquer un tel écart dans les représentations. Il y a donc une multitude de manières de l’utiliser, l’important reste le tâtonnement expérimental et la discussion entre l’adulte et l’enfant.

Déjà après quatre lancements, nous pouvons dire que le livre dépasse nos espérances. Nous sommes heureux et heureuses de l’intérêt porté à celui-ci un peu partout au sein de la francophonie même s’il circule pour l’instant principalement au Québec. Grâce à des contributions volontaires, nous avons pu faire cadeau d’exemplaires gratuits à plus d’une trentaine de groupes de toutes sortes qui ont accepté de le mettre à disposition des usagers et usagères dans leurs bibliothèques : organismes communautaires pour les enfants, organismes autochtones, organismes en soutien aux communautés LGBTQ+, centres d’apprentissage libre, centres de femmes et regroupement féministe, comité de citoyens et citoyennes, des bibliothèques militantes féministes, queers ou anarchistes, une épicerie participative autogérée et même un squat de personnes migrantes dans le quartier rebelle d’Exarcheia. Notre démarche n’est pas commerciale ; nous avons produit, financé et distribué ce livre de façon autonome. Ce n’est peut-être pas la façon la plus simple, mais c’est pour nous la plus satisfaisante. Elle nous permet d’entreprendre d’intéressantes discussions sur les différentes réalités militantes régionales, sur l’enfance, la parentalité et l’éducation, de renouer contact avec des camarades et d’en connaître de nouveaux et nouvelles, de découvrir d’autres initiatives autonomes inspirantes et d’autres projets comme cette BD sur la crise du logement qu’une personne est venue nous présenter.

Bibliothèque anarchiste accessible au Noir chardon

Un cinquième lancement est prévu le 12 novembre à Saint-Fulgence et on regarde pour éventuellement organiser un ou des lancements en Gaspésie et à Trois-Pistoles, à suivre. Pour les gens qui ont raté les lancements et qui souhaiteraient se procurer des copies du dictionnaire par voie postale, communiquez avec nous par courriel à l’adresse : cegsaglac@riseup.net . Si vous souhaitez organiser vous aussi un lancement dans votre localité, contactez nous par courriel pour voir ce qui est possible. 

Un groupe de trois orignaux rencontré en chemin près de Lac-Édouard sur le Nitaskinan (territoire non cédé des Atikamekw)

Entre les tempêtes : Réflexions anarchistes sur la solidarité avec la résistance Wet’suwet’en

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Oct 312022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous avons réalisé cette publication en solidarité avec la résistance actuelle des Wet’suwet’en à l’expansion industrielle. Cette lutte pour l’autodétermination des autochtones et la défense de leurs terres est devenue un moment historique de rupture à travers la nation coloniale du Canada et au-delà. Nous avons ressenti le besoin de compiler ce zine afin de prendre du recul et de témoigner de l’ampleur et de la férocité de ces dernières années – avec un accent particulier sur l’année qui vient de s’écouler depuis le début du « Coyote Camp » et la bataille spécifique contre la tentative de forage sous la Wedzin Kwa. Il ne s’agit pas de produire une collection périmée pour les étagères de l’histoire, mais d’inspirer et d’apprendre de ces événements au fur et à mesure qu’ils se déroulent. Au moment où nous imprimons, CGL vient de commencer le forage sous la rivière que beaucoup ont combattu si durement pour empêcher. C’est un triste jour et cette partie de leur destruction aura des effets dévastateurs. Mais cela ne signifie pas que ce combat a été vain, le projet n’est pas terminé et les possibilités d’intervention abondent.

Vous trouverez à l’intérieur un aperçu de la résistance Wet’suwet’en depuis l’émergence du camp Unistot’en jusqu’aux plus récents efforts sur le yintah Gidumt’en, ainsi que les actions Lihkts’amisyu et les blocages ferroviaires Gitxsan qui y sont étroitement liés. Nous avons inclus une carte centrale décrivant l’étendue des actions de solidarité menées d’un océan à l’autre de l’automne 2021 à l’été 2022, ainsi que des communiqués trouvés en ligne qui offrent des réflexions et des analyses des personnes à l’origine de certaines de ces actions. Le sujet de l’anti-répression et du renversement des tentatives de l’État de nous isoler et de nous criminaliser est également exploré. « Un piège bien huilé » présente l’histoire de la common law britannique, en la retraçant comme fondement de l’État canadien, de son système judiciaire et de ses projets coloniaux, en soulignant leur incompatibilité avec nos rêves. Enfin, nous abordons une autre lutte antipipeline qui se prépare sur le territoire des Gitxsan (voisins et anciens alliés des Wet’suwet’en) ; une analyse des projets connexes est présentée dans l’article « Face to Face with the Enemy : An Introduction to WCCGT line, PRGT line and Ksi Lisims LNG Terminal ».

Cette publication est destinée à être imprimée sur du papier de format 11×17. Si elle est imprimée sur du papier de format normal, elle risque de devenir difficile à lire.

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Commémoration des tombes non marquées, ce que McGill ne fait pas

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Oct 222022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous sommes des colons anarchistes agissant de manière autonome, en solidarité avec les Kanien’kehà:ka Kahnistensera. Nous soutenons la forte opposition des Mères Mohawk au projet de rénovation du New Vic. Notre action est une intervention artistique qui vise à amplifier les conséquences désastreuses de l’approche actuelle de McGill dans la région, c’est-à-dire la dissimulation de preuves de possibles tombes non marquées et de sites ancestraux du peuple Rotino’shonni.

Nous avons décidé d’agir parce que nous nous opposons à l’État colonial et à la société grotesque qui existe dans ce contexte colonial. Nous tenons à préciser que nous avons planifié et mené cette action de manière totalement indépendante des Kahnistensera et que nous n’avons communiqué avec elles à ce propos d’aucune manière.

Les Kanien’kehà:ka Kahnistensera (connues en anglais sous le nom de Mohawk Mothers), un groupe de femmes des communautés mohawks de Kahnawake et de Kanehsatake, sont considérées comme les génitrices de la nation Kanienke’hà:ka et les gardiennes souveraines de la terre et du sol, y compris Tiohtiá:ke (soi disant Montréal). Elles résistent au projet New Vic depuis plus d’un an. Elles sont actuellement engagés dans un procès contre McGill et la SQI (Société québécoise des infrastructures), qui sont derrière le projet de rénovation. Leur prochaine date d’audience, qui aura lieu le 26 octobre, approche à grands pas.

Il est très probable que ce site spécifique, le terrain entourant l’institut Allen memorial et le Royal Victoria, contienne des tombes non marquées de victimes des expériences de torture psychiatrique MK-Ultra qui ont eu lieu à l’hôpital, dont de nombreux enfants autochtones. Ces expériences ont été menées par la CIA et ont été financées par le gouvernement canadien. Au cours de la dernière année et partout à travers le soi-disant Canada, de divers Peuples autochtones ont exigé d’enquêter sur les tombes non marquées des institutions coloniales, comme les pensionnats. Malgré cela, McGill refuse de respecter ce contexte politique plus large dans le cadre de son projet de rénovation du New Vic.

Pour toutes ces raisons, nous avons opté pour une intervention artistique sur le site des potentielles tombes non marquées. Nous avons déposé des chaussures et des vêtements d’enfants, assemblé des pierres tombales étiquetées « inconnu » avec des fleurs, et tapissé l’endroit de ruban « scène de crime » parce que McGill et Arkéos vont activement à l’encontre de la kaia’nereh’ko:wa (Grande Loi) en déterrant des tombes potentielles non marquées à l’encontre de la volonté des Kahnistensera. Ce site devrait être considéré comme la scène de crime qu’il est.

Ces enfants auraient dû avoir la chance de grandir au delà de ces chaussures, et à rester dans les communautés auxquelles iels appartiennent. Nous voulons que ces objets matériels évoquent les relations perdues et les blessures ouvertes qui subsistent lorsqu’un.e membre de la famille disparaît. Nous voulons honorer la possibilité qu’il y ait des corps enterrés qui ont besoin de soins et d’attention pour pouvoir reposer en paix. Nous voulons que les communautés plus larges de Kahnawake et de Kanesatake aient l’opportunité de prendre soin de ces corps selon leurs diverses volontés respectives. Nous avons choisi cette intervention pour rappeler à McGill, Arkéos et au public en général qu’il y a tellement de facteurs inconnus en jeu et qu’une fouille intrusive qui doit être complétée en 5 jours est complètement négligente et scandaleuse.

Les Kahnistensera ont explicitement demandé ce qui suit : 1) L’Université McGill doit arrêter les rénovations du New Vic, 2) les Kahnistensera doivent être en charge des recherches sur le site, y compris une enquête médico-légale sur les terrains du Allen Memorial et du Royal Victoria afin de localiser les tombes non marquées des victimes de MK-Ultra de manière non invasive, ainsi que 3) une enquête appropriée sur les sites archéologiques Rotino’shonni connus dans cette région. Il n’y a aucune excuse pour que McGill refuse d’entendre et de se conformer aux demandes des Kahnistensera.

La possibilité de découvrir des tombes non marquées d’enfants et d’adultes autochtones est une épreuve déchirante. McGill et Arkéos (la firme engagée par McGill pour mener l’enquête) ont fait preuve de mépris et d’indifférence à l’égard des demandes des Kahnistensera. L’excavation qui a lieu en ce moment même va complètement à l’encontre de ces demandes et risque de détruire les preuves mentionnées ci-haut. McGill et Arkéos doivent être tenus responsables de cette situation, ainsi que du reste de leurs odieuses histoires.

Arkéos, la compagnie qui effectue les travaux, n’est même pas équipée pour effectuer ce type d’enquête médico-légale. Iels n’ont pas discuté avec les Kahnistensera avant de planifier ou de commencer à creuser. Cela n’est pas particulièrement surprenant si l’on considère les précédentes collaborations qu’Arkéos a eues avec d’autres projets violents et coloniaux, provenant d’entreprises extractives ainsi que de l’État. De son côté, McGill, une institution centrale de la supprémacie blanche, dont les fondations reposent sur les profits tirés de la traite des esclaves et sur l’argent volé du Fonds fiduciaire Rotino’shonni, continue d’aller de l’avant avec ce projet, tout en sachant que des corps d’enfants arraché.e.s aux bras de leurs mères reposent sous terre. Ces travaux doivent être arrêtés immédiatement.

Nous voulons également souligner que la souveraineté des Kanien’kehà:ka sur ce territoire va bien au-delà de la campagne actuelle. Les reconnaissances territoriales dans les communications officielles de McGill ne sont pas suffisantes. Nous soutenons la vision plus large des Kahnistensera d’une université qui aurait été renommée pour ne pas rendre hommage à James McGill, un esclavagiste et colonisateur. Nous sommes également d’accord avec elles lorsqu’elles affirment que McGill devrait au moins rembourser ses dettes financières aux peuples Rotino’shonni, et arrêter toute recherche militaire, en accord avec le Kaia’nereh’ko:wa.
Nous espérons que cette action, qui n’est qu’une humble contribution à cette lutte en cours, rappellera à McGill, à Arkéos et à ceux qui collaborent avec eux dans cette inacceptable profanation coloniale qu’ils doivent cesser immédiatement de creuser et doivent coopérer pleinement avec les demandes des Kahnistensera. Il reste très peu de temps afin d’empêcher Arkéos d’achever ces actes de violence insensés, il est donc urgent que des groupes autonomes utilisent une diversité de tactiques pour les décourager, tout en respectant les principes de la  Kaianereh’kowa (la Grande Loi de la Paix).

Chicoutimi : Déploiement de bannière en soutien au blocage de pipeline à Montréal-Est

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Oct 222022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous soulignons l’urgence d’agir quant aux changements climatiques qui sont réels et qui menacent directement la biodiversité ainsi que la santé de millions d’habitant.es du territoire québécois.

Cette action est menée en soutien au blocage actuel, à Montréal-Est, de l’approvisionnement des pétroliers en bitume dilué provenant du plus gros pipeline du Québec : le pipeline 9B de la compagnie Enbridge.

Arkéos, abandonnez le contrat avec McGill maintenant !

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Oct 162022
 
« Respectez la souveraineté autochtone »

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mise à jour importante: Lundi 17 octobre 2022

Il est venu à notre attention que certaines tournures de phrases dans notre communiqué précédent requièrent des corrections et clarifications immédiates. Nous respectons et honorons le travail ardu que les kahnistensera font, et dans le but d’adresser certaines craintes, nous voulons communiquer ce qui suit.

Compte tenu que les institutions coloniales derrière le projet de Nouveau Vic de McGill ont apparamment essayer d’utiliser cette action contre Arkéos pour menacer les kahnistensera et leur poursuite en justice, les organisateurices de cette action veulent ajouter cette mise à jour à notre communiqué ci-dessous: nous avons planifié et mise en oeuvre cette action de façon complétement indépendante des kahnistensera et n’avons pas communiqué avec elles à propos de l’action. Notre utilisation du terme  »complices » dans le communiqué original était influencée par la discussion anti-coloniale et anarchiste plus large entourant l’utilisation de ce mot dans d’autres contextes, et notre définition était donc  »le travail d’un.e complice dans la lutte anti-coloniale est d’attaquer les structures et idées coloniales » (voir ici). Nous souhaitons aussi vous rediriger vers ce texte pertinent sur des sujets similaires, intitulé  »On the question of allies ». Nous ne voulons pas débattre l’utilisation du terme, mais plutôt de donner du contexte derrière notre utilisation. En rétrospective, nous réalisons que ce terme n’était pas approprié compte tenu de la présente poursuite judiciaire séparée et indépendante des kahnistensera.

Encore une fois, nous allons réitérer, dans aucune circonstances travaillons nous pour ou au nom des kahnistensera. En tant que colons anarchistes, nous avons décidé de notre propre initiative d’attaquer Arkéos, sans la participation des kahnistensera. Ceci était une action autonome, nous seul.e.s la réclamons. Nous voyons Arkéos comme un autre obstacle mis dans le chemin des kahnistensera par McGill, afin d’empêcher les kahnistensera de faire une enquête médico-légale non-instrusive et adéquate. Arkéos commencera avec une enquête intrusive, ce qui est contre les demandes publiques des kahnistensera. 

Dans le contexte de la poursuite judiciaire qui sera à nouveau au tribunal le 26 octobre, McGill, et jusqu’à un certain degré Arkéos, utilisent cette action pour essayer stratégiquement de miner et semer le doute sur la bonne volonté et l’honorable façon que les kahnistensera ont mener cette poursuite. Le passé a démontré la collaboration entre l’état, la police et/ou des corporations pour créer avec les médias des narratifs de doute, de conspiration et de méfiance entre toutes les parties agissant en solidarité avec une campagne menée par des Autochtones. Cette tactique est souvent connue sous le nom de contreinsurgence.

Nous allons rediriger encore une fois l’attention envers les vraies coupables: McGill et Arkéos collaborant sur des actes de violence coloniale pour du profit. Avec si peu de temps pour stopper Arkéos, il est impératif pour les groupes indépendants d’utiliser la diversité des tactiques tout en respectant la Kaianereh’kowa (la Grande Loi de la Paix). L’organisation autonome n’est pas un principe nouveau, c’est un mode d’action utilisé par plusieurs anarchistes dans le cadre de luttes anticoloniales.


Vendredi 14 octobre 2022

Depuis l’expulsion du camp sur le site du Royal Vic mardi matin par la police, les entrepreneurs de McGill ont commencé leur excavation sur le site. Des clôtures ont été installées et un garde de sécurité, qui ne semble pas savoir lui-même pour qui il travaille, a été engagé. Ils ont terminé d’enlever l’asphalte et les inforrmations disponibles indiquent que la firme d’archéologie Arkéos prévoit commencer à creuser le sol dès lundi.

Les Kanienkeha Kahnistensera (connues en anglais sous le nom de Mohawk Mothers) se sont opposées à plusieurs reprises au cours des derniers mois au projet New Vic. En avril dernier, elles ont intenté une action en justice contre McGill et la SQI (Société québécoise des infrastructures) qui sont à l’origine du projet de rénovation. Les Kahnistensera attendent actuellement leur prochaine date de procès contre McGill, qui aura lieu le 26 octobre, bien après qu’Arkéos ait dépouillé la terre autour de leur village historique.

En tant que colons anarchistes et complices, nous avons décidé d’attaquer Arkéos aujourd’hui, car nous voulons leur faire savoir qu’ils portent également une responsabilité dans le projet colonial initié par McGill. Cette université, fondée grâce aux profits tirés de la vente des produits issus de la traite des esclaves et de l’argent volé aux fonds fiduciaire Haudenausaunee, a une fois de plus agi au mépris total de la souveraineté autochtone en ignorant les demandes formulées par les Kahnistensera, les gardiennes du territoire en vertu de la Grande Loi de la Paix.

Nous exigeons qu’Arkéos assume la responsabilité face au travail qu’ils font pour McGill. Après l’annulation de sa consultation avec les Mohawk Mothers par McGill et la SQI, Arkéos n’a toujours pas rencontré les Mères pour répondre à leurs préoccupations concernant l’excavation. Malgré une avalanche d’appels et de courriels adressés à la firme pour lui demander d’annuler sa participation au projet, Arkéos a refusé d’attendre une consultation avec les Kahnistensera avant de procéder à l’excavation. Arkéos n’est pas un acteur apolitique dans cette lutte avec ses barrières et ses gardes autour d’eux pendant qu’ils profanent un site culturel autochtone historique.

Cela ne devrait peut-être pas être une surprise, compte tenu du passé de cette même entreprise. En effet, Arkéos a été fondée par des ingénieurs qui avaient besoin d’archéologues et d’anthopologues pour légitimer leurs projets de construction. Ce n’est certainement pas la première fois qu’Arkéos se tient main dans la main avec l’État colonial québécois : ils ont été impliqués dans des projets d’Hydro-Québec à Eeyou Istchee, des projets miniers sur le Nitassinan, des projets de pipeline dans le sud du soi-disant Québec ainsi que divers projets de gentrification dans les soi-disant villes de Montréal et de Québec.

À Arkéos, nous aimerions dire ceci : la prochaine fois, si vous ne voulez pas pleurer à cause de quelques boîtes renversées et de la saleté sur vos luxueux canapés, la meilleure solution serait probablement de ne pas accepter de fucking contrats coloniaux.

Sincèrement, quelques anarchistes.

Arrêtez les rénovations Nouveau Vic !

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Oct 112022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mise à jour – 11 octobre : Prochaines étapes pour les actions directes anti-coloniales contre le projet New Vic de McGill

Le campement installé le 10 octobre contre les travaux d’excavation à venir de McGill a été évincé par la police ce matin. Il y a actuellement de l’équipement d’excavation sur le site, des clôtures sont en train d’être érigées, et le travail devrait commencer le 12 octobre par la firme d’archéologie Arkéos, engagée par McGill. Bien qu’elle soit censée étudier les vestiges archéologiques autochtones, la société Arkéos n’a eu aucune discussion avec les Mères Mohawk et n’est pas équipée pour mener une enquête médico-légale sur des tombes non marquées. Veuillez leur envoyer autant d’appels téléphoniques, de courriels et de télécopies que possible dans les prochaines 48 heures pour leur faire savoir que ces travaux ne devraient pas avoir lieu sans la participation directe des Mères Mohawk et qu’Arkéos devrait se retirer du projet.

Téléphone : 514-387-7757
Télécopieur : 514-382-5659
Courriel : info@arkeos.ca


Respectez la souveraineté des Kanien’kehà:ka, soutenez la recherche pour les tombes non-marquées.

Suivez notre Twitter @stopthenewvic pour savoir comment donner du soutien sur place.

Nous sommes des colons et des anarchistes qui avons débuté une action de solidarité anticoloniale pour bloquer les rénovations de l’ancien hôpital Royal Victoria, que l’Université McGill déclare vouloir commencer au début d’octobre dans le cadre de son projet d’expansion du campus. Nous sommes troubléEs, mais pas surprisEs, que McGill insiste pour aller de l’avant avec ces travaux malgré les craintes que les tombes non marquées à proximité soient détruites. McGill a déjà investi énormément dans ce projet d’expansion du campus. La découverte éventuelle de tombes non marquées engendrerait une perte financière et ternirait son image publique pro-réconciliation. Nous menons cette action directe pour arrêter leurs travaux de rénovation avant qu’ils n’enterrent la vérité de leur propre histoire violente.

Nous avons commencé cette action le 10 octobre, jour de la soi-disant Action de grâce au Canada et de la Columbus Day aux États-Unis. Ces fêtes représentent la violence coloniale permanente de l’État colonisateur. Nous croyons qu’il ne peut y avoir de paix sur ces terres tant que les États coloniaux du Canada et des États-Unis ne sont pas abolis. Nous remercions le peuple Kanien’kehà:ka qui, après des siècles de résistance à la colonisation, continue à se battre pour défendre ces terres. Nous remercions les femmes Kanien’kehà:ka qui ont effectué des recherches approfondies, rendu ces informations publiques et pris des mesures pour adresser les problèmes liés au projet de rénovation de New Vic.

Les Kanien’kehà:ka kahnistensera (Mères Mohawk) sont un groupe de femmes des communautés Mohawk de Kahnawake et de Kanehsatake. Selon la kaia’nereh’ko:wa (la grande loi de la paix de la confédération Haudenosaunee), les kahnistensera sont considérées comme les génitrices de la nation Kanienke’hà:ka, elles possèdent et sont les gardiennes de la terre et du sol, y compris Tiohtiá:ke (appelée Montréal). Elles déclarent que McGill doit mettre fin aux rénovations prévues de l’ancien hôpital Royal Victoria, qu’une enquête doit être menée sur les tombes non marquées et que les sites archéologiques autochtones connus à proximité doivent faire l’objet d’une étude plus approfondie. L’enquête viserait à trouver les corps des victimes des expériences de torture psychiatrique MK-Ultra financées par la CIA et le gouvernement canadien, qui ont eu lieu dans les années 1950 et 1960 à l’Allan Memorial Institute qui est directement adjacent au Royal Victoria.

Les kahnistensera font référence aux témoignages des survivants des expériences MK-Ultra, qui affirment que des enfants autochtones ont également été amenés à l’Institut et soumis à des expériences à cette époque. Ces dernières années, des milliers de tombes non marquées ont été découvertes à l’aide d’un géoradar sur les terrains des anciens pensionnats pour enfants autochtones. Une enquête médico-légale sur les terrains du Allen Memorial et du Royal Victoria, supervisée par les kahnistensera, pourrait déterminer la vérité sur certaines choses terribles qui s’y sont produites. Les rénovations prévues risqueraient de détruire ces preuves et doivent être arrêtées avant qu’une enquête puisse avoir lieu.

En avril 2022, les kahnistensera ont déposé une plainte auprès de la Cour supérieure du Québec pour empêcher McGill et la Société Québécoise des Infrastructures (SQI) de procéder aux rénovations. La prochaine date dans ce processus est le 26 octobre. Comme d’habitude, il est très peu probable que les tribunaux coloniaux prennent au sérieux les demandes des kahnistensera et fassent quoi que ce soit pour empêcher l’université et l’État coloniaux d’aller de l’avant avec leurs plans. C’est pourquoi il est important pour nous tous qui soutenons la souveraineté des Kanien’kehà:ka sur cette terre de nous organiser en solidarité avec les appels publics des kahnistensera contre les rénovations.

En tant que colons et anarchistes, nous tentons de devenir des complices des luttes menées par les divers Peuples autochtones pour abolir l’État colonialiste, impérialiste et capitaliste et ses institutions, comme McGill. Nous reconnaissons également que la souveraineté des Kanien’kehà:ka dans ce lieu va au-delà de cette campagne actuelle. Nous soutenons la vision plus large des kahnistensera d’une université dont le nom ne rend plus hommage à un esclavagiste colonial, qui a remboursé ses dettes financières aux peuples Haudenosaunee, qui a cessé toute recherche militaire et qui est gouvernée par les kahnistensera en accord avec le kaia’nereh’ko:wa.

Pourquoi s’opposer à la COP15

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Oct 102022
 

De Fuck la COP15

Qu’est-ce que la COP15 ? 

La COP15 (Conference of the Parties) est un sommet international organisé par des États membres de l’ONU qui aura lieu au Palais des Congrès de Montréal, du 7 au 19 décembre 2022. Le numéro 15 signifie qu’il s’agit de la 15e fois que cette conférence a lieu. Il ne faut pas confondre la COP15, qui porte sur les enjeux de biodiversité, avec la COP26 qui traite du changement climatique. De nombreux évènements, forums et débats y sont organisés et des délégations de nombreux pays seront présentes.

Pourquoi s’y opposer ? 

Parce que nous avons besoin d’un changement que la COP15 ne peut nous offrir. La lutte pour la protection de la biodiversité et contre le changement climatique est sans aucun doute un des enjeux les plus importants de notre siècle. Les études scientifiques et les savoirs autochtones sont très clairs : nous vivons présentement un déclin sans précédent de la biodiversité. Notre système économique, le capitalisme, est à l’origine de ce problème : seule sa remise en question peut nous permettre de sauver ce qui peut encore l’être. Évidemment, cela n’est en rien l’objectif de la COP15. Celle-ci vise même des objectifs contraires : 

·      Encourager la libre entreprise tout en prétendant protéger la biodiversité.  Le « Programme d’engagement responsable des entreprises » de la COP15 vise à impliquer activement le secteur privé dans la formulation des accords internationaux sur la biodiversité. On implique donc les responsables de la situation actuelle dans les prises de décision. Le loup a le contrôle de la bergerie.    

·      Permettre aux entreprises de privatiser le vivant.  La Convention sur la diversité biologique (CDB) et le protocole de Nagoya ont établi dans le droit international la possibilité de nationaliser la propriété des « ressources provenant du matériel génétique ». Les ressources génétiques étaient auparavant considérées comme faisant partie du patrimoine commun de l’humanité. Nous allons assister à un accroissement de la privatisation du vivant.    

·      Faciliter l’exploitation des pays du sud et des terres autochtones. Le Protocole de Nagoya appelle à un programme « d’accès et de partage des bénéfices ». Ceci signifie que les pays à forte biodiversité sont censés donner accès à leurs ressources naturelles. À la suite de ce pillage en règle, un partage des bénéfices inégal est effectué entre les États du sud et les entreprises, sans que soient pris en compte les apports essentiels des communautés autochtones à ce patrimoine commun de l’humanité. 


Les États et les entreprises sont les principaux responsables du déclin de la biodiversité. Ces institutions travaillent main dans la main pour subventionner à coup de milliards les projets extractivistes de grandes compagnies minières et pétrolières. L’État canadien offre même des congés d’impôt aux compagnies minières et ces dernières ont bien conscience de ce soutien appuyé ; 75 % des compagnies minières du monde ont leur siège social au Canada. Ces mêmes États financent des projets qui détruisent activement la biodiversité. On pense aussi au gouvernement québécois et son projet de troisième lien estimé à 6 milliards de dollars qui encouragerait l’étalement urbain. De plus lorsque la population ne se laisse pas faire, les corps policiers et militaires sont envoyés mater les révoltes. N’oublions pas que le pipeline Coastal GasLink est actuellement en construction sur les terres des Wet’suwet’en, sous haute protection policière. 

Les responsables du désastre ne nous sauveront pas. Comme pour toute avancée sociale, seule la mobilisation populaire peut faire plier les gouvernants. L’histoire du mouvement écologiste en est la preuve la plus visible ; sans notre mobilisation les États et les entreprises nieraient encore la réalité de nos constats. Depuis des décennies, les gouvernements et les capitalistes sont au courant des enjeux écologiques et n’ont rien fait qui a eu un impact significatif. Le simple fait que la COP sur la lutte contre les changements climatiques en soit rendue à sa 26e édition — et que la situation aille de mal en pis — nous démontre bien ce qui nous attend si nous laissons carte blanche à ceux qui nous conduisent droit dans le mur. 

Bloquer, pour avancer. Nous pensons qu’il est temps de briser cette atmosphère de consensus mou au sein du mouvement écologiste ; la collaboration avec les États et les entreprises n’a conduit qu’à une aggravation de la situation. Notre seule chance est la construction d’un mouvement qui rejette les structures responsables de la catastrophe ; le capitalisme et l’État. Il est donc important de s’en prendre à ces évènements conçus pour nous rassurer et détourner notre attention. Montrons-leur que nous ne sommes pas dupes.  

Comment s’opposer à la COP15 ?

1) Rejoindre l’assemblée de lutte contre la COP15. En rassemblant nos forces et en élaborant des solutions contre la tenue de ce sommet international, nous pouvons être le germe d’un mouvement écologiste débarrassé de l’emprise des États et des intérêts privés. 

2) Faire la grève. Pour les étudiants et les travailleurs, faire la grève nous donne l’opportunité de faire entendre un discours qui n’est pas celui des pétrolières et des gouvernements. La grève envoie un message clair ; nous sommes déterminé·e·s à agir pour changer les choses. La grève libère aussi du temps pour participer au mouvement écologiste par des manifestations, ateliers et discussions qui auront lieu au même moment que le sommet. La grève rappelle à l’État et aux capitalistes que sans nous ils ne sont rien et nous rappellent qu’au final, c’est nous qui produisons tout. Nous avons besoin de ce temps si nous voulons d’un mouvement écologiste capable d’être à la hauteur des enjeux du moment. 

3) Apprendre et éduquer. L’organisation d’un contre-sommet, contre la COP15 et pour un mouvement écologiste radical nous permet de faire entendre une autre voie que celle de ce mouvement qui collabore à la « gestion » de la crise environnementale. Nous avons à apprendre d’autres luttes et de l’histoire du mouvement social et ne pas nous considérer comme un enjeu séparé de celui du capitalisme ou du colonialisme. 

4) Occuper le terrain. Par des manifestations de rues et d’autres actions, nous pouvons montrer qu’une autre voie existe et encourager la population à nous rejoindre, tout en perturbant leur petite fête au palais des Congrès.

Roberval : Une lutte victorieuse pour faire avancer le logement abordable pour les Autochtones

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Sep 202022
 

Du Collectif Emma Goldman

Une action particulièrement audacieuse s’est déroulée à Roberval ces derniers jours dans un contexte marqué par les tensions sociales qui avaient été décrites dans un article précédent. Puisqu’un projet de logement abordable pour les Autochtones était mis sur la glace, après plus de deux ans d’attente et faute d’un financement suffisant de la part de Société d’Habitation du Québec (SHQ), le Centre Mamik du Lac-Saint-Jean a organisé un campement sur le terrain du projet pour venir en aide aux Autochtones en situation d’itinérance dans la ville. Composé de deux grandes tentes dotées de matelas installés sur le sapinage, le campement a accueilli et nourri durant cinq jours plus d’une dizaines de personnes de 18 à 75 ans. De grandes affiches étaient installées pour revendiquer le droit au logement des Autochtones. Très tôt, le campement a été déclaré illégal par les Autorités de la ville. Des activités comme une épluchette de blé d’inde et un groupe de drummers ont eu lieu sur le site. Quelques groupes dont le Collectif des femmes immigrantes du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont également venus apporter leur soutien.

Après une tolérance de deux jours au départ, l’action a fait plié le maire qui a dû concéder qu’il n’y avait pas de ressources pour les personnes itinérantes la nuit à Roberval et qu’il s’agissait d’un réel besoin. Par la voix de sa porte-parole, le Centre Mamik se montrait prêt à continuer à camper au-delà de ces deux jours, et même si une menace d’éviction devait planer, tant et aussi longtemps qu’il n’aurait pas gain de cause. Cette détermination a eu raison des Autorités, dont le conseil municipal a finalement décidé, avant le début d’une nouvelle semaine, que le campement serait toléré quelques jours supplémentaires pour des raisons humanitaires. Le campement s’est terminé après la réception de signaux positifs de la part de la SHQ pour le déblocage du dossier.

L’action directe apporte des gains et on peut gager que les institutions telles que le Secrétariat des Affaires autochtones, le Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et le Ministère de la Santé et des Services sociaux (auxquels le Centre Mamik avait auparavant fait parvenir des demandes en vain) seront plus à l’écoute des besoins exprimés à l’avenir. La construction du projet est une urgence avec l’hiver qui arrive.

 « Toute personne qui a pensé, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, devoir réaffirmer un droit, et qui, seule ou avec d’autres, a pris son courage à deux mains pour le faire, a pratiqué l’action directe ». – Voltairine de Cleyre, De l’action directe, 1912.

Un anarchiste du Pekuakami

Blocage ferroviaire Nitassinan non cédé (Saguenay)

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Sep 082022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mercredi soir, un collectif de militants et militantes autochtones et allochtones ont bloqué le chemin de fer Roberval-Saguenay appartenant à la multinationale Rio Tinto en solidarité avec le Comité National des Droits des Premiers Peuples qui paralyse pour une troisième journée consécutive la voie ferrée située aux limites du Labrador et de Schefferville et qui est utilisée par la minière Tatta Steel. Le blocage a duré 1 heure. Ces actions ont pour objectif de rappeler aux gouvernements que les membres des communautés autochtones au pays n’accepteront plus aucun compromis sur des agissements d’actes criminels produits à leur endroit.

Les conseils de bande de Uashat mak Mani-utenam (ITUM) et de Matimekush-Lac John sont suspectés d’avoir obtenus la majorité des votes électoraux par la corruption, la fraude, l’extorsion et l’abus de confiance. Les faits qui sont allégués se seraient produits entre 2019 et 2022 et impliqueraient un montant de près de 1,8M$ en pots-de-vin et faveurs de toutes sortes. Dans la plainte officielle formulée à la Sûreté du Québec par le Comité des Droits des Premiers Peuples, une preuve de liste provenant directement du système comptable d’ITUM démontre qu’il y eut, à l’insu des membres, environ 325 paiements de facturation d’enregistrés pour un montant approximatif de 1 780 000$. Cette somme serait le fruit d’un contrat signé avec la minière IOC Rio-Tinto en 2020, dans lequel l’équipe du chef Mike McKenzie aurait caché le sens juridique des nombreuses clauses de cette entente à l’endroit des membres, ce qui aurait eu pour effet de donner de manière exclusive et sans délai d’extinction à cette entente, tous les droits décisionnels futurs d’exploitation des ressources naturelles étant sur le grand Nitassinan non cédé, territoire auquel appartient le peuple Innuat!

L’action d’aujourd’hui réalisée par le collectif à Saguenay est pour rappeler que la compagnie Iron Ore Company of Canada (IOC) ainsi que les conseils de bande, qui ne sont rien d’autre qu’un organe d’assimilation colonial mis en place par le gouvernement fédéral, ne sont pas maîtres sur le Nitassinan non cédé. Des ententes signées de manière illégale, par extorsion, sans le consentement du grand peuple Innuat, ne seront plus jamais tolérés. Les minières détruisent et polluent depuis plusieurs décennies le territoire des Innuat. Notre action est un acte direct de souveraineté ancestrale des Premiers Peuples. Nous perpétuons depuis des milliers d’années cette gouvernance ancestrale. Nous agissons aussi pour les générations futures afin de leur léguer une terre saine et de perpétuer nos droits ancestraux, notre relation sacrée avec Assi (la Terre) et tous les êtres vivants. Assez c’est assez! Aujourd’hui nous agissons au nom d’un mouvement par le peuple autochtone et ses alliés et pour le peuple afin de dénoncer ces actes criminels cautionnés par les cours de justice canadienne et québécoise. Nous appelons à la multiplication des actions de solidarité en lien avec cette lutte.