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NonAuCanada- A la recherche des contributeurs et des benevoles!

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Mai 172017
 

Les célébration de la 150eme anniversaire de l’état canadien sont en cours et vont surement intensifier en approchant du 1e juillet. Durant les derniers mois, nous somme quelques unEs à avoir essayer de rassembler une site web/projet multimedia contre le project canada 150 ainsi que de promouvoir des idees contre l’état, la colonization, le capitalisme et tout la misère que « canada » a signifié pour tant de gens.

En ce moment nous vous demandons votre aide pour réaliser ce projet!

L’Idée

NoCanada est un projet collaboratif entre anarchistes et radicaux-ales partout sur l’île de la tortue pour contrer les célébrations du 150eme anniversaire de l’état canadian qui auront lieu en 2017. Au moyen d’un site web, un pamphlet, un mixtape et un campagne promotionnel sur medias sociaux, le projet vise a perturber la minimisation de la violence de l’histoire canadienne et de ses pratiques actuelles.

Voici comment vous pourriez contribuer, si vous y êtes disposéEs:

• Envoyez-nous du contenu original!

Nous voulons des articles, essais, videos, bandes dessinées, oeuvres d’art, chansons, musique
En tant que textes, on cherche:

  1. des essais traitant de l’histoire canadienne et des pratiques actuelles de la colonization, la guerre et l’impérialisme, les oléoducs, les frontières et la migration, les prisons et la police, la déstruction globale de l’environnement
  2. il serait idéale d’avoir au moins quelques articles biligues pour le lancement du site web juste avant le 1e juillet
  3. des histoires de révolte contre le projet d’édification de de l’état canadien ainsi que d’autres résistances anticapitalistes et anticoloniales à célébrer
  4. tout contenu devrait se fonder sur une analyse non-réformiste, anticapitaliste, anticoloniale, et anti-état sans compromis tout en étant accessible et ne devrait pas viser à culpabiliser des gens qui ont identifié avec l’état canadien à un moment donné de leurs vies

• Envoyez-nous des trucs qui ont déjà été publiés!

S’il y a de contenu déjà créé qui fera l’affaire, faites-nous le savoir!

• Aidez-nous à promouvoir le site web!

Une fois le site lancé, il serait génial si des gens pourraient faire tourner le site (restez à l’écoute!), mais d’abord nous recherchons des gens qui pourraient en faire la promotion sur le terrain dans leurs villes (responsabilités minimales).

Nous cherchons en particulier des gens dans les villes suivantes:

London, ON
Windsor, ON
Ottawa, ON
Oshawa, ON
Orillia, ON
Sudbury, ON
Sault St Marie, ON
Brandon, MB
Winnipeg, MB
Saskatoon, SK
Regina, SK
Edmonton, AB
Calgary, AB
Red Deer, AB
Lethbridge, AB
Medicine Hat, AB
Victoria, BC
Kelowna, BC
Kamloops, BC
Prince George, BC
Abbotsford, BC
Quebec City, QC
Sherbrooke, QC
Saguenay, QC
Trois-Rivières, QC
Iqaluit, NU
Yellowknife, NWT
Whitehorse, YT
Charlottetown, PEI
St John’s, NL
Moncton, NB
Saint John, NB
Fredericton, NB
• Donnez-nous votre avis / idées!

Contact: nocanada[at]riseup[dot]net

La plus faible des têtes de l’Hydre: Enbridge, Ligne 3

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Mai 132017
 

J’ai commencé mes recherches pour cet article alors que je me trouvais à Standing Rock, après avoir appris que le Premier Ministre Justin Trudeau venait d’approuver un projet de pipeline de 7,5 milliards pour remplacer la ligne 3. À ce moment, je ne savais même pas qu’une telle proposition était sur la table. Au soi-disant Canada, les pipelines Kinder Morgan et Énergie Est ont eu leur part du lion en terme d’attention médiatique.

Ma première pensée quand j’ai vu la carte du pipeline est qu’il semble avoir été calculé pour passer à travers des régions où le mouvement environnemental est à son plus pauvre et là où l’activisme anti-pétrole serait le plus impopulaire. Ma seconde pensée fut de me demander ce que je pourrais bien faire pour y mettre fin. Je crois que dans des climats politiques plus hostiles c’est davantage important que des organisateurs sachent qu’il-elles ont le support de la part d’un mouvement plus étendu.

Après avoir lu quelques articles, j’ai été excité par les possibilités de cette campagne. En bref, la Ligne 3 est un pipeline vieillissant qui a atteint la limite de sa longévité. Vous pourriez aussi l’appeler une bombe à retardement. Mon point ici est que si le projet de remplacement de la Ligne 3 est stoppé, et si la Ligne 3 est mise hors fonction, alors pour la première fois dans l’histoire du mouvement contre les pipelines, on va pas simplement les empêcher d’étendre leurs capacités, nous allons aussi les réduire. Nous allons renverser le courant.

Qu’est-ce que la Ligne 3?

Le projet de remplacement de la ligne 3 de Enbridge est un projet de 7,5 milliards, prévu pour sillonner vers le sud-est; de Hardisty, Alberta (près de Edmonton), à travers le Saskatchewan, le Manitoba, le Dakota du Nord et le Minnesota jusqu’à Superior, Wisconsin, sur la pointe ouest du Lac Supérieur. Le pipeline original de 34 pouces a été construit en 1968. Ce nouveau pipeline serait de 36 pouces (environ 1 mètre) de diamètre et pourrait acheminer 760 000 barils par jour (bpj).

Ce projet serait le plus coûteux de l’histoire de Enbridge. La ligne transporte actuellement 390 000 bpj, loin en-dessous de son débit maximal de 760 000 bpj. Ces flux ont été restreints pour des raisons de sécurité.

Bizarrement, dans le cas présent Enbridge cherche à convaincre les régulateurs à quel point la Ligne 3 n’est pas sécuritaire. Selon un témoignage d’experts que la compagnie a rendu à la Public Utilities Commission du Minnesota, la corrosion et les craques sont si extensives que de continuer de l’utiliser pourrait causer des fuites catastrophiques.

À quel point est-il en si mauvais état? Enbridge affirme que la moitié des joints sont rouillés, et qu’il y a cinq fois plus de craques de stress par mile que les autres pipelines dans le même corridor. Ce fut originellement construit avec de l’acier défectueux et les soudures faites avec des technologies passées date. Un ouvrier a qualifié l’exercice de les maintenir sécuritaires « un jeu de whack-a-mole ».

Selon Enbridge, « Approximativement 4000 excavations d’intégrité (inspections invasives de pipelines) aux États-Unis seulement sont prévues pour la Ligne 3 au cours des prochains 15 ans, pour maintenir ses niveaux actuels d’opération. Cela pourrait résulter en des impacts d’année en année sur des propriétaires terriens comme sur l’environnement. En moyenne, de 10 à 15 excavations sont prévues pour chaque mile sur la Ligne 3 s’il n’est pas remplacé… »

Enbridge a les yeux fixés sur l’horloge maintenant, puisque le Département de la Justice Américaine a donné l’ordre à la compagnie en juillet de remplacer son pipeline en entier pour Décembre 2017, ou bien de s’engager à des mises à jour de sécurité substantielles de la ligne existante. Ce décret fait partie d’une entente que la compagnie a conclue après un déversement massif, en 2010, de 3,8 millions de litres de bitume dans la rivière Kalamazoo au Michigan.

Bien qu’Enbridge remplace la Ligne 3 car ils le doivent, ils vont aussi tenter de passer quelque chose hors du regard du public. Non seulement le «remplacement» proposé augmente la capacité du pipeline, ça lui permettrait aussi de transporter du pétrole des sables bitumineux. Présentement, la Ligne 3 transporte du pétrole brut « léger » – qui est en large partie extrait des puits de pétrole conventionnels de l’ouest canadien- mais la complétion du remplacement de la Ligne 3 permettrait à Enbridge de transporter du bitume dilué à travers la frontière. Ce projet n’a pas eu à esquiver les lourdeurs politiques comme d’autres pipelines traversant la frontière, tels que Keystone XL, et a déjà une permission présidentielle.

La nouvelle ligne suivrait un tracé parallèle à la Ligne 3 sur le plus long de sa route, mais prendrait un tracé différent pour les derniers 3000 kilomètres entre Clearbrook, Minnesota et Superior, Wisconsin. Et puis, oui, le pipeline d’origine serait décommissionné puis laissé dans le sol.

Or récapitulons. Ce « remplacement » doublera la capacité de la Ligne 3, changera la nature du produit à être transporté, suivra une route différente, et le pipeline qu’il remplacera va demeurer sous terre. N’aimez-vous pas vivre à l’âge de la persuasion?

Honor the Earth, un ONG basé au Minnesota, n’aiment pas. Selon leur site web : « Enbridge veut simplement abandonner la Ligne 3 et passer à autre chose, parce que ce pipeline a au-delà de 900 ‘anomalies structurelles’ », puis construire une toute nouvelle ligne dans son corridor. Si ce nouveau corridor est établi, on s’attend à ce que Enbridge propose la construction de plusieurs autres pipelines sur celui-ci. On ne peut pas permettre ça. »

Résistance au Minnesota

Grâce au travail splendide de Honor the Earth et d’autres activistes au Minnesota, la campagne contre la Ligne 3 s’augure bien. Voici une description:

Le groupe conservationniste Friends of Headwaters a été formé pour diverger la Ligne 3 hors des lacs à riz sauvage du Minnesota. Ils ont proposé un pipeline plus long qui tracerait plus loin au sud à travers des terres agricoles. Une loi de l’État requiert que les compagnies de pipeline soumettent une évaluation environnementale des projets proposés. Il y a trois ans, lorsque Enbridge a d’abord amené le remplacement, ils ont tenté d’étudier leur site choisi uniquement. Friends of Headwaters a insisté qu’ils étudient aussi les routes praticables en-dehors de la région de Mississippi River Headwaters.

Une longue poursuite judiciaire s’est ensuivi, et en décembre 2015, la Cour Suprême du Minnesota a pris le côté des environnementalistes. Enbridge s’est fait ordonner de compléter une évaluation plus compréhensive, incluant des trajets alternatifs.

Le Minnesota rédige présentement sa Déclaration d’impact environnemental (EIS) pour la Ligne 3, après des mois de bataille sur ce que l’étude pourrait inclure et qui procéderait aux analyses. L’ébauche du EIS devrait être produite pour Avril 2017 et le public aura la possibilité de commenter durant ses audiences publiques. Une décision finale sur un permis est attendue pour le Printemps 2018.

Aussitôt que la EIS du Minnesota sera produite en avril, le Minnesota Center for Environment Advocacy planifie de continuer de lutter contre la Linge 3 en cour. Or considérant tous ces facteurs, il est sûr que Enbridge va échouer à rencontrer son ultimatum fixé pour décembre 2017. Ça va être intéressant de voir ce qui en advient.

Soyons réalistes, cependant. Y a un gros tas d’argent en jeu ici. Je trouve difficile à imaginer des décideurs de mettre hors fonction un pipeline de 390 000 bpj. Je n’ai as eu connaissance d’un pipeline majeur ayant été mis hors fonction simplement parce qu’il était trop vieux et non sécuritaire. Un exemple de cela est le pipeline TransNorthern à l’est du Canada. En novembre dernier, un trio de femmes québécoises ont fermé un pipeline par une action de verrouillage. Elles l’ont fait pour amener l’attention sur le fait que le National Bureau of Energy (NBE) a recommandé que ce pipeline, construit dans les années ’50, soit décommissionné. TransNorthern continue de l’opérer malgré sa non conformité aux améliorations ordonnées par le NBE que la compagnie se devait de faire.

Ça serait grandiose si la Ligne 3 était mise hors fonction dans l’état du Minnesota, mais c’est également possible que la Ligne 3 cause un déversement et que, lorsque ça arrivera, une armée d’experts portent le blâme sur les environnementalistes en les accusant d’avoir causé un délai dans le remplacement de la Ligne 3. Vous vous souvenez du Lac Mégantic? Un train de pétrole qui a exposé dans une petite ville du Québec, tuant 47 personnes, et le jour d’après les docteurs du spin médiatique utilisaient ce désastre comme argument en support aux pipelines, car le pétrole sur rails n’est pas sécuritaire. Ces bâtards sont sans pitié.

Ce qui nous amène à une réalité que nous allons probablement avoir à subir dans le futur proche. Alors que l’infrastructure des pipelines vieillit, le « public » sera présenté avec un nouveau choix: des beaux pipelines tout neufs, ou bien des vieux, rouillés et fuyants. C’est l’expérience classique du double aveugle; un faux choix destiné à forcer l’acceptation de quelque chose de non-désiré. Vous savez… comme la démocratie. De façon perverse, les environnementalistes pourraient se voir accusés d’être la cause des déversements pétroliers. Les activistes vont rejeter cette logique, mais ça pourrait être séduisant pour les centristes et autres penseurs de pensées préfabriquées. Il serait sage de penser à un contre-message.

La réalité demeure que la Ligne 3 pourrait se déverser avant qu’elle soit fermée. Ma prédiction est que Enbridge va obtenir une extension du délai au-delà de Décembre 2017 pour continuer d’opérer ce pipeline. Et c’est certain que d’autres pipelines vont rompre.

Une nouvelle approche

Supposons que, plutôt que d’occuper le corridor pour empêcher le pipeline d’être bâti, les défenseurs de la terre utilisaient l’événement d’un déversement de pétrole pour forcer la fermeture d’un pipeline? Quoique ce soit plutôt indésirable d’occuper le site d’un déversement, cela pourrait être accompli en occupant un site d’importance critique pour le fonctionnement de ce tuyau, comme une station de pompage ou une soupape, et en prévenant les travailleurs d’y accéder. Il pourrait y avoir de nombreux avantages à une telle stratégie.

Premièrement, lorsqu’il y a une fuite de pétrole, un pipeline est déjà fermé. Quoiqu’un récent déchaînement d’actions directes ciblant des soupapes a démontré qu’il est certainement possible de fermer des pipelines soi-même de façon sécuritaire, ça serait plus facile et moins psychologiquement exigeant de garder un pipeline hors-ligne plutôt que de le mettre hors fonction.

Deuxièmement, une fuite de pétrole provoque un impact émotionnel. Pour la plupart des gens, l’économie pétrolière est si normale que ça demande un changement de conscience pour perturber leur acceptation de celle dernière. Ça fournit un moment propice pour qu’une action directe anti-pipeline puisse être plus largement comprise, et permette d’attirer comme par miracle des sympathisant-es et des supporteur-es. La propagande anarchiste avec un côté artistique donne l’impression que les idées radicales font partie du sens commun, et alors, l’argument se construit par lui-même : si un pipeline est appelle au désastre, il doit être mis hors service.

Troisièmement, si on ferme des pipelines qui sont en fonction, on ne fera pas que stopper l’expansion de l’industrie du pétrole et du gaz, nous forçons son rapetissement. Nous saisissons l’initiative des mains des capitalistes. Nous défaisons le mythe opérationnel de l’habileté politique; celui voulant que nous n’avons «pas le choix!».

Quatrièmement, ça recentre l’attention loin d’une mentalité qui présente chaque cause unique comme étant le but suprême de l’activisme écologique. Il y a plus de 200 000 pipelines sillonnant le territoire de l’Ile de la Tortue. Ça représente une ligne de front qu’on trouve presque partout. Ça redirige donc le focus plus près de chez soi, et idéalement ça mènerait à des situations où la tactique devient normale, puisque ça arrive partout.

Enfin, tout ce qu’on peut faire pour augmenter le risque politique et économique des corporations face aux ruptures de pipelines est bien. Si les déversements sont accompagnés de conséquences plus sévères pour les compagnies, ces dernières auront plus d’incitatifs à les prévenir.

Un graffiti célèbre dans les squats en Espagne se lit « ÉVICTIONS = ÉMEUTES ». Dans deux ans d’ici, pourrions nous dire « DÉVERSEMENTS DE PÉTROLE = OCCUPATIONS »?

De Zones autonomes temporaires à Zones autonomes permanentes

Je souhaite que la campagne contre la Ligne 3 mène à quelque chose de semblable à la résistance de Standing Rock, mais qui tire aussi des leçons de cette lutte. Ça a été depuis longtemps ma croyance que la résistance au capitalisme industriel devrait aller main dans la main avec la création de communautés autonomes capables de survivre et prospérer indépendamment de l’économie des combustibles fossiles, et que les blocages permettent de vivre un moment où l’impossible devient possible, où nous pouvons frapper au coeur du capitalisme en défiant collectivement l’illusion de la propriété qui tient tout le système en place.

Mon objectif politique est la création d’une fédération de communes autonomes capables de combler leurs besoins indépendamment de l’économie des combustibles fossiles.

Pour cette raison, je suis allé à Standing Rock avec l’espoir que d’autres ressentent la même chose, et que plusieurs personnes ressentent le besoin de réclamer les terres des traités et de créer une communauté autonome permanente sur le site. Hélas, ce site n’était pas idéal, à la fois parce que le camp Oceti Sakowin/Oceti Oyate se trouvait sur une plaine d’inondation, et parce qu’il se trouvait sur un ancien cimetière sacré.

Certains colons se sentiront inconfortables avec l’idée d’approcher avec un quelconque programme les moments d’opportunité créés au fil de campagnes de résistance menées par des autochtones. Les alliés non-autochtones ne sont-ils-elles pas censé-es se laisser guider par les peuples autochtones? À cela, je répliquerai avec une histoire.

Fait inconnu de la plupart des gens, après la victoire du mouvement anti-fracturation hydraulique dans le Mik’mak’i (ou soi-disant Nouveau Brunswick) et que la plupart des participant-es soient rentrés chez eux-elles, l’occupation a continué. Il y avait un petit groupe de gens extrêmement engagés qui ont tenté de faire exactement ce que je propose ici; de tourner un camp de résistance en une éco-communauté permanente.

Certains de ces gens étaient autochtones, certains Acadiens, et d’autres des colons d’autres origines. Ils ont pu passer tout l’hiver et le printemps. Mon-ma partenaire et moi étions là au printemps et nous avons commencé un jardin avec l’aide d’un aîné Mi’kmaq. Ce fut un moment splendide, dans un lieu splendide. Un rêve splendide.

Le soutien local était évident et massif, quoique passif. Quand le camp avait besoin d’argent, ils n’avaient qu’à faire un blocage de la route pour lever des fonds, laissant les voitures passer une à la fois pour demander un payage. La plupart des gens, autochtones comme colons, donnaient de l’argent. Un jour, dans la plus étrange expérience de performance de rue de ma vie, mon-ma partenaire et moi avons agrémenté ce spectacle bizarre avec des feux d’artifices. Je me souviens de m’être dit… Bon dieu, j’aime ce coin des maritimes; où ailleurs dans le monde ça ferait autant de sens?

À la fin, le rêve a été abandonné à cause de conflits interpersonnels, mais à ce point-là le projet avait déjà arrêté de progresser car les occupants n’avaient ni le savoir-faire ni les ressources pour bâtir des structures permanentes. Elle-ils ne sentaient pas que d’autres gens, qui ont été si actif-ves à ce camp quand il était une attraction en vogue, s’en préoccupaient assez pour venir les aider à construire cette communauté rêvée. Pour eux-elles c’était la prochaine étape naturelle, et ça leur a fait mal que d’autres ne puissent pas le voir. Ça m’attriste encore que ce rêve demeure irréalisé, et dans ma mémoire il ne sera que le souvenir d’une opportunité manquée, qui renforce ma résolution d’être préparé-e pour le prochain moment de potentialité imprévisible.

Ajoutons que certains des Acadiens qui ont été impliqués ont démarré un projet de terre dans la forêt de Mi’kmak’i, qu’ils ont développé en grande partie pour acquérir les savoir-faires pouvant leur permettre d’avoir du succès dans ce type de projet. Cet endroit, situé au sein du légendaire vortex de Cocagne, est, tant qu’à moi, un héritage persistant de la résistance à Elsipogtog.

Aussi, soyons réalistes, la plupart des gens qui viendront à la ligne de front ne vont pas décider d’y vivre à long terme. Pour le mouvement révolutionnaire que j’envisage de voir émerger, les gens devraient vouloir continuer à vivre de manière permanente dans une zone libérée après que l’action se soit éteinte. Cette part de théorie n’est pas testée. Est-ce que suffisamment de gens veulent vivre dans des communautés clandestines tout au long des quatre saisons?

Soit, lorsque la crise s’approfondira et que les enjeux de survie deviendront beaucoup plus prononcés, nous ferons certainement le nécessaire. C’est le meilleur espoir que j’aie; qu’on va connaître du succès là où de nombreuses générations de radicaux ont échoué, pas parce qu’on est plus brilliant-es ou courageux-es, mais parce qu’on doit. L’instinct de survie est quelque chose de puissant.

Alors que les idéologies de la démocratie libérale et le dogme de la croissance infinie se révèlent n’être que les attrapes qu’ils sont réellement, de plus en plus de gens vont chercher des réponses. Je n’ai pas beaucoup de réponses, mais je vois la création de zones autonomes comme un enjeu réaliste. De tels territoires libérés nous donnent l’opportunité d’apprendre, d’expérimenter, de mettre des idées en pratique, de créer des liens basés sur des valeurs partagées, et d’inspirer soi-même et les autres à travers des expériences directes. C’est seulement à travers l’expérimentation, à travers l’essai et l’erreur, à travers le sang, la sueur et les larmes qu’on va apprendre à être libres. Standing Rock a fourni à des milliers de gens une expérience physique directe dans un laboratoire de liberté. De telles expériences sont transformatrices, et nous préparent pour ce qui est à venir.

Une réponse rapide

Mon but est de connecter le moment politique actuel avec la vision de plusieurs éco-anarchistes – c’est-à-dire la création de communes autonomes capables de survivre et prospérer indépendamment de l’économie des combustibles fossiles.

Alors, commençons à penser à comment nous pourrions y arriver. Qu’est-ce qu’il faudrait?

À Standing Rock, j’ai mis une tonne d’énergie à bâtir des abris et à les isoler pour l’hiver, comme plusieurs autres gens l’ont fait. Plusieurs abris ont été abandonnés plus tard et avaient à être ramassés. Je crois que ça ferait beaucoup de sens si les gens en ligne de front penseraient à acquérir ou construire des maisons mobiles qui sont facile à monter, défaire et transporter. Le modèle de Standing Rock change la donne, mais il y a aussi beaucoup de choses à améliorer.

Lorsque j’étais à Standing Rock, il y avait un manque d’entreprise d’actions stratégiques. Plusieurs personnes pourraient voir cela comme attribuable à un manque de leadership, mais je le vois plutôt comme un manque de groupes d’affinité cohérents. Un plan d’action requiert un groupe pour le mener, et plus le plan est élaboré, plus le groupe a besoin d’être coordonné. Un exercice de sophistication impliquant la diversion et une multitude de flancs, comme ce qui est requis pour prendre un site lourdement armé, comme le site de forage à Standing Rock, nécessiterait plusieurs équipes partageant un certain niveau d’entraînement et de confiance.

Or quand je pense à l’avenir, j’imagine des groupes d’affinité constitués d’activistes à temps plein pour qui les activités du groupe sont leur intérêt premier dans la vie. Comment peut-on rendre plus réaliste la potentialité pour plus de gens de réaliser cela?

On a besoin de bases. Je pense qu’on a besoin d’une combinaison de communes urbaines et de projets de fermes rurales, d’où des éco-anarchistes peuvent lancer des actions. Nous avons besoin d’une culture de gens voyant la révolution comme un appel dans leurs vies, comme leur vocation. C’est ça que ça prend, je crois, pour que ce mouvement devienne révolutionnaire.

Où s’en va-t-on en tant que mouvement?

De retour à la Ligne 3. Comme vous voyez, c’est un pipeline. Vous êtes contre, je suis contre, et on peut l’arrêter. Pour moi, la question la plus intéressante est: Qu’est-ce qui sera accompli par la victoire? Bien-sûr la terre et les eaux seront défendues, et c’est une raison suffisante pour se battre; mais tous ces pipelines, mines, écoles et prisons ne sont que les symptômes visibles, manifestes d’une maladie qui s’appelle «capitalisme». Aussi longtemps que nous dépendons du capitalisme pour nos moyens, on ne fera tout au plus que mordre la main qui nous nourrit.

Le mouvement environnemental n’est pas révolutionnaire de façon inhérente. Que pouvons-nous faire en tant qu’anarchistes pour cultiver les tendances révolutionnaires qu’il peut contenir? Je ne suis pas intéressé à rendre le capitalisme plus soutenable, en aidant la machine à parfaire notre servitude. Le fait qu’il soit insoutenable pourrait être la dernière chance pour la liberté de l’humanité. Je ne veux pas passer le restant de ma vie à combattre différentes têtes de l’Hydre sans qu’au final nous ayions fondamentalement transformé notre façon de vivre.

Alors, je vous demande, où nous allons en tant que mouvement? Je demande, car si on veut l’amener quelque part, on a intérêt à avoir une idée claire de vers où on s’en va. Quelle vision avons-nous à offrir? Qu’avons-nous à offrir comme croyance aux autres? Quel esprit pouvons-nous faire ressortir dans la conscience collective? Quelles chansons allons-nous chanter de tout coeur quand on sera sur la ligne de front?

Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue. Regardez Standing Rock. Qui aurait pu imaginer une telle chose jusqu’à récemment? Qui aurait seulement pris cet article au sérieux si je l’avais écrit il y a un an? Notre mouvement grandit, il s’étend, il devient de plus en plus fort à chaque jour… Nous gagnons les coeurs et les esprits de toujours plus de gens, et des enjeux de plus en plus grands deviennent de plus en plus atteignables. Il est temps d’articuler un programme de changement social voyant la résistance aux pipelines comme son point de départ.

Considérations sur le détournement de la rue Saint-Denis

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Mai 062017
 

De Temps libre

[Lien du tract publié lors de l’événement : Avis de détournement]

17h03, 28 avril 2017. Il n’aura pas fallu plus de soixantes secondes pour que la rue Saint-Denis, une fois physiquement occupée par une cinquantaine de personnes, devienne l’expression sensible d’une critique radicale du monde qui l’organise. La preuve de la possibilité d’un temps libéré de la marchandise, du travail et du capital, elle fut jouie par près d’une centaine de personnes sur plus d’une heure. La vérité du concept du temps libre fut confirmée par le souhait unanime de sa reproduction partout où nos forces peuvent le permettre, par le désir de vivre en négatif de ce qu’on nous promet comme seule possibilité d’existence, par le désir d’en finir avec ce qui nous est seul permis de désirer : une pseudo-vie.

Si cet événement contraste avec ce qui constitue l’éternel répertoire d’actions des groupes qui luttent contre le capital – pour le meilleur ou pour le pire -, ce n’est pas tant par sa forme que par son contenu. Ce qui fait de ce détournement à la fois plus et autre chose qu’un simple détournement, c’est qu’il est la production effective d’un au-delà à l’objet détourné; il est plus que sa simple critique scandée sous forme de slogans insipides. Ou encore, il est sa critique pratique, réalisée. Si la circulation de marchandises dut être ralentie, voire freinée, ce n’était pas là un objectif en soi, se suffisant à lui-même, mais bien la conséquence nécessaire de notre réappropriation d’un espace se présentant comme la base matérielle à partir de laquelle nous pûmes produire un temps réellement nôtre. C’est que, pour une fois, c’est le contenu qui donna à l’action sa forme concrète.

En troublant la paix d’un ordre marchand qui achète sa propre légitimation par une répression d’une froide violence, il apparut évident que seraient ainsi attirés les sous-humains qui servent docilement le règne de la marchandise. À l’occasion de ce détournement qui fut la première contribution objective de Temps Libre à la dissolution du vieux monde, nous eûmes l’honneur de mobiliser près d’une quarantaine de ces suppôts de l’État, répartie sur une vingtaine de voitures, leur laissant l’opportunité de paralyser eux-mêmes l’essentiel du quartier latin. La flicaille qui tentait de trouver les « responsables » de l’événement avec qui négocier sa mort, à travers une foule de prolétaires de tous âges, alors qu’il dépassait – par son envergure et son intensité – depuis longtemps les attentes de ceux et celles l’ayant organisé, exprimait une fois de plus leur incapacité à comprendre quoi que ce soit. Abasourdies devant cette manifestation de perturbation inédite, les matraques du Capital ne purent que rester interdites, ne sachant s’il fallait tout casser ou ne rien faire, leur capacité d’analyse n’étant pas supérieure à celle de nos bagels fraîchement dumpstés. La décision fut prise pour elles : à 18h15, nous nous étions évanoui·e·s dans ce lieu dont nous étions, jusqu’au moment où nous décidâmes qu’il en soit autrement, maîtres. Du début à la fin, ce temps fut le nôtre, et son testament n’exprime rien d’autre que la promesse d’être reproduit sur une échelle élargie; promesse désormais portée par celles et ceux qui goutèrent ainsi au plaisir de produire les conditions de leur propre plaisir.

Une manifestation d’extrême-droite protégée par la police contre les antifascistes

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Avr 252017
 

De Sub.media

Aujourd’hui, l’extrême droite a été capable de prendre la rue à Montréal, avec l’objectif supposé de protester contre le gouvernement libéral. Ils ont exclu de leur appel leurs différentes affiliations et ont réussi à attirer une foule de bonne taille, qui ne connaissait pas les politiques des organisateurs.

Ils ont aussi laissé leurs drapeaux et leurs signes à la maison, et ont préféré porter des drapeaux du Québec et, dans un étrange cas, une personne a marché avec un drapeau de l’unité autochtone, connu par le public comme le « drapeau warrior ». Inspirés par les événements récents aux États-Unis, les éléments proto-fascistes dans la manifestation étaient prêts à se battre.

Certains portaient des masques, des armures et des casques, et brandissaient même des bâtons. Ceux qui faisaient la sécurité portaient des brassards et il y avait des éclaireurs dans le périmètre de la manif. Les anarchistes et les anti-fascistes étaient bloqués par une présence policière massive ce qui a empêché les camarades de se rendre assez proche des manifestant.es. La police protégeait les manifestants alors qu’ils marchaient librement à travers le centre-ville.

Dehors les fascistes rouges !

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Avr 042017
 

Soumission anonyme à MTLCounter-info

Lexique :
MRO = Mouvement Révolutionnaire Ouvrier
FFPR = Front Féministe Prolétarien Révolutionnaire
MER = Mouvement étudiant révolutionnaire
MNB = Maison Normand Béthune – Librairie et siège du PCR Montréal
CLAC = Convergence des Luttes Anticapitalistes

Le statu-quo est une expression bien souvent utilisée au Québec. Pourtant c’est bien l’expression qui convient quant à la présence et à la place du PCR dans la gauche montréalaise. Nous pensons que le statu-quo a assez duré.

Le PCR est une organisation politique Marxiste-Léniniste-Maoïste, présente dans tout le Canada, sous forme de sections locales. Ici nous ne traiterons que de la section montréalaise qui est actuelleemnt entrain de se dissocier du reste de l’organisation canadienne.

La section de Montréal est composée d’une nébuleuse de groupes (MER, MRO, FFPR,…) qui lui permette de mobiliser et de recruter dans différents milieux. Le PCR dispose d’un QG, la MNB, une librairie située à deux pas du métro Frontenac. Le PCR est une organisation hiérarchisée avec une projet et un agenda politique bien défini par leur ligne politique : un maoïsme «réactualisé». Le «Parti» compte environ 80 membres et sympathisant.e.s.

Les activités du PCR sont obscures et parfois teintés de semi-clandestinité. Le grand moment de visibilité du PCR c’est l’activité autour du 1er mai. Depuis de nombreuses années, la CLAC co-organise avec le PCR la manifestation anticapitaliste du 1er mai. Le PCR tend à prendre de plus en plus de place dans l’organisation, dans la mobilisation et dans la manifestation en elle-même.

Cette année, le PCR organise durant tout le mois d’avril un «mois de la classe ouvrière» qui culminera avec la manifestation du 1er mai.

Si le folklore s’arrêtait là, on pourrait être légitimement tenté.e.s. de ne pas se préoccuper de la situation. Malheureusement, ça ne s’arrête pas là…

Une suite d’événements problématiques ont été récemment portés à notre attention et méritent qu’on s’y attarde. Nous ne prétendons pas disposer de la totalité de l’information, mais nous vous suggérons de vous renseigner et de vous faire une idée par vous-même.

Le 4 mars, il y avait présence d’un contingent rouge à la manif contre le racisme et l’islamophobie. Le matin, alors que le groupe fasciste La Meute se réunissait au Parc Émilie Gamelin, les maos les ont confrontés. La police était très peu présente. Pourquoi ne pas avoir partagé l’information de la présence de La Meute afin de se regrouper pour les empêcher véritablement de manifester? Pour pouvoir faire des belles photos de drapeaux rouges dans le vent?

Le 8 mars dernier, le groupe «Femmes de diverses origines», organisait une manifestation pour célébrer les luttes féministes à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Le PCR à scindé la manif en deux, formant le plus gros cortège de la manif, avec la bannière de tête tenue par des hommes, qui composaient la majorité de ce cortège.

Le 11 mars, un communiqué a été publié sur le site du PCR. Les événements décrit sont opaques et ce communiqué semble répondre à une autre publication. Depuis, nous avons pu comprendre le fil des événement en discutant avec des personnes concernées. En voici un résumé. Depuis quelques mois, des membres du PCR ne sont plus les bienvenus à la branche de Montréal. Nous ne savons pas si il s’agit d’une décision officielle de la branche de Montréal ou d’une situation officieuse. Ces personnes sont considérées comme des dissidentes, tenant une ligne politique anti-parti et contre-révolutionnaire. Pour simplifier, nous appellerons ces personnes les « dissident.e.s». Dans les faits, ces personnes critiquent des discours transphobes et invisibilisant les luttes féministes et queer, tenus par des membres du PCR. Ces dissident.e.s critiquent aussi une certaine dérive autoritaire, notamment au sein d’une clique qui semble détenir le pouvoir au PCR de Montréal.

Trois dissident.e.s se sont présenté.e.s à la MNB lors d’une soirée publique. Quatre membres du PCR les ont expulsé.e.s manu-militari, de façon «relativement violente». Suite à cela, les quatre membres agresseurs du PCR ont été suspendus par le comité central du PCR (National), puis réintégrés par la branche de Montréal. Encore une fois, nous ne connaissons pas les procédures ni les termes techniques de cette organisation (et nous nous en foutons pas mal), mais c’est ce qui s’est passé dans les faits.

Le 28 mars, un membre du PCR-Montréal a agressé un employé du Café Aquin sur son lieu de travail après qu’il leur ait signifié que leurs affiches et tracts n’y étaient pas les bienvenus.

En tant que libertaires et anarchistes, nous ne pouvons tolérer plus longtemps une organisation aux pratiques autoritaires et à l’idéologie réactionnaire.

Nous déplorons les pratiques ET le projet politique profondément autoritaire du PCR.

Nous dénonçons les discours transphobes et invisibilisant les luttes féministes et queer.

Nous critiquons le fait qu’un groupe politique organisé règle des conflits idéologiques par la violence envers ses dissident.e.s. Quand nous leur avons posé la question, des membres du PCR nous ont répondu «ce qui se passe à l’interne, reste à l’interne». Cela nous rappelle des mauvais moments de l’histoire, de la Chine maoïste et des autres idéologies concentrationnaires.

Nous n’acceptons plus que le PCR soit considéré comme un groupe allié, que ce soit dans la lutte antiraciste et antifasciste de rue ou lors de la manifestation annuelle du 1er mai co-organisé (dans les faits) avec la CLAC.

Nous demandons aux groupes et individus qui partagent notre analyse, :

  • de se dissocier du PCR en n’organisant plus d’événements avec cette organisation
  • de refuser leur présence en tant que groupe (pas en tant qu’individus) dans les lieux et les événements non-autoritaires

Camarades anarchistes, libertaires, féministes, antifascistes, le PCR instrumentalise nos luttes afin de recruter des militant.e.s et de se créer un capital de sympathie. Le PCR nous souhaite le goulag.

Le statu-quo à assez duré. Dehors les fascistes rouges!

Le 15 mars à Montréal : c’est pas la neige qui va nous empêcher, d’attaquer les policiers

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Avr 012017
 

Soumission anonyme à MTLCounter-info

Quelques centaines de personnes se sont réunies hier soir à la Place Valois dans Hochelaga pour la 20e édition annuelle de la manifestation contre la brutalité policière, organisée par le collectif opposé à la brutalité policière (COBP). C’était le lendemain de la plus grande tempête de neige de l’année à Montréal. Les bancs de neige qui bordaient les rues étaient devenus des obstacles, autant pour les manifestants, que pour les flics. En refusant cette logique de protestation qui exige une police moins brutale, nous avons porté la mémoire des 15 mars antérieurs et leur héritage marqué de révolte contre la police. Nous y avons aussi amené des roches.

Les mots du récit du dernier 15 mars qui eut lieu à Hochelaga il y a 7 ans font toujours écho :

« Nous sommes allés à cette manifestation dans l’intention d’attaquer la police. En plus de toutes les armes que nous transportions, nous portions avec nous un désir de ne plus voir un seul flic marcher dans les rues le lendemain; au moins sans boiter du pied, avec un mal de tête et un sentiment de peur qu’aucune paye d’heures supplémentaires ne peut calmer. Nous sommes sortis dans les rues pour les attaquer comme si nous pouvions réellement les frapper hors de nos vies, sans culpabilité, sans remords ni honte. Tout en reconnaissant que nous n’avons pas encore réalisé l’amplitude de nos désirs (les flics ne sont pas encore en train de courir pour sauver leur peau), nous continuons d’organiser nos vies et nos projets dans cette direction. »
– Traduction libre de Measuring the Meaning of a March, Mars 2010, Montréal

RÉCIT

Après un discours du COBP, la foule s’est dirigée vers l’ouest sur la rue Ontario. Le tiers des individus était masqués. À l’avant de la manif, on pouvait apercevoir une douzaine de drapeaux noirs, quelques bannières renforcées, en plus de la bannière de tête du COBP. Les flics n’étaient pas présents aux abords de la manif probablement à cause des énormes quantités de neige qui étaient tombées la veille, ce qui les gardaient aussi à distance des possibles projectiles. Alors que certains policiers suivaient dans les rues parallèles, paraîtrait-il qu’une partie des anti-émeutes ont dû prendre le métro, probablement en raison de la tempête ayant perturbé le plan de transport prévu. Des roches ont été distribuées et d’autres projectiles ont été trouvés le long de la rue l’Ontario, avec un succès relatif, puisque tout était couvert de neige. Nous avons rapidement traversé Centre-Sud puis atteint l’Est du centre-ville. Un feu d’artifice a été lancé, annonçant notre arrivée dans un terrain confortable et bien connu a été lancé. Des individus dans le bloc ont demandé à plusieur reprise aux gens tenant la bannière de tête de ralentir plusieurs fois ; on aurait dit que la manif courait après elle-même, ce sans raison particulière. Il a été difficile pour les retardataires de se joindre et pour la manif, de faire bloc. Nous aimerions que les prochaines manifs ralentissent ou, voir, qu’elles s’arrêtent quand il n’y a pas de menace immédiate de la police – cela permettrait plus de destruction, de graffitis, d’affichages, d’ériger des barricades ou de danser !

En approchant les environs du quartier général de la police de Montréal (SPVM) sur la rue Saint-Urbain, les policiers en voitures et à vélo à l’avant de la manif ont été attaqués avec des feux d’artifice. Pendant que la foule se rassemblait à l’intersection d’Ontario et Saint-Urbain, davantage de feux d’artifice ont été tirés sur les policiers, qui se mobilisaient pour défendre leur quartier général, puis sur une demi-douzaine de policiers à cheval qui venaient de l’est. “Get those animals off those horses” est presque devenu la réalité au moment où les chevaux apeurés se sont rués sur leurs pattes arrière, ce qui provoqua leur retrait pour la soirée.

Plutôt que de se rassembler au quartier général de la police et de laisser les flics prendre place, nous avons continué vers l’ouest sur De Maisonneuve. Quelques coins de rue plus tard, plus de feux d’artifice ont été tirés sur les flics devant nous. Un photographe qui suivait et filmait de près une personne du bloc a vu sa caméra jetée hors de sa main, provoquant une confrontation plus large avec les médias à l’avant de la marche. Des roches et des boules de neige ont été jetées à un cameraman des médias de masse, qui a ensuite été poussé avec une bannière renforcée et frappé au sol, alors que son garde du corps loué a été battu avec des bâtons de drapeau depuis l’arrière de la bannière.

Une voiture de police laissée seule a été repérée à notre gauche, stationnée sur la rue Union. La foule l’entoura rapidement et la défonça. Sur le même coin de rue, vers le sud, les vitrines du magasin La Baie (l’une des plus vieilles entreprises coloniales du Canada) furent fracassées et marquées par des graffitis. Après environ quinze minutes d’énergie déterminée se traduisant en action conflictuelle parmi la foule d’environ cent-cinquante personnes, les flics exécutèrent une manœuvre d’encerclement et de dispersion efficace. Des lignes de police anti-émeute coururent des deux côtés de la manif, tandis que les flics à vélo nous poursuivaient, fermant les sorties par derrière. Plusieurs personnes se sont dispersées dans les rues éloignées des flics, mais une douzaine de personnes ont été prises au piège vers l’est sur Ste-Catherine à la Place-des-Arts, alors que plus de flics anti-émeutes arrivaient de Saint-Urbain et bloquaient la seule voie de sortie qui restait.

Cela n’aurait jamais dû arrivé; c’est dans les petites rues que nous somme le plus fort.e.s puisque cela laisse moins de mobilité à la police. Ils nous ont donc évidemment guidés vers l’espace le plus ouvert du centre-ville. Nous diriger vers l’ouest sur Ste-Catherine contre le trafic et attaquer offensivement la police à vélo vulnérable qui a réussi à nous intimider en nous repoussant vers la Place-des-Arts, aurait au moins permis une meilleure dispersion.

À la place, les cœurs se sont resserrés, alors que les flics fermaient rapidement un encerclement de trente personnes contre un côté d’un bâtiment de la Place-des-Arts. Toutefois, avec des cris lancés « On fonce !», une confiance et une rapidité inspirante, avant que la deuxième ligne de flic puisse se former, celles-ceux qui étaient encerclés ont poussés contre les anti-émeutes qui bloquaient le trottoir à l’est, ont brisé la ligne et se sont libérés. D’autres anti-émeutes ont voulu bloquer cette nouvelle voie de fuite, mais ils n’étaient pas assez. Les gens courraient à travers les bancs de neige et les stationnements couverts de neige. La plupart ont pu prendre la fuite. Malheureusement, environ dix personnes se seraient retrouvées dans un nouvel encerclement s’étant formé dans le stationnement à côté du quartier général du SPVM. Leurs sacs à dos ont été saisis et ils ont probablement été photographiés, mais on les a laissé partir sans contravention ni accusation. La manifestation s’est terminée sans arrestations.

CRÉATIVITÉ TACTIQUE

Pour combattre l’inévitable stratégie de dispersion inévitable de la police, avec un peu de préparation à l’avance, une équipe portant une bannière renforcée aurait pu se déplacer vers l’un des trottoirs pour bloquer ou du moins retarder le positionnement des lignes de police (potentiellement munis d’extincteurs pouvant être déchargés sur la police pour ralentir leur déploiement). Lancer des projectiles sur les lignes de flics s’est avéré être inefficace, car la foule se déplaçait trop rapidement pour faire bloc et se battre avec une certaine cohésion. Cela rendait difficile de jeter suffisamment de roches pour avoir un impact sur les mouvements de la police. Dans le futur, souvenons-nous de cette leçon ; les feux d’artifice ont tout de même réussi à maintenir la police à distance, spécialement sur un terrain où les projectiles plus conventionnels étaient compliqués à trouver.

Ces dernières années, la perspective que le black bloc puisse prendre de l’espace loin de la police un 15 mars paraissait lointaine. La soirée d’hier était donc inspirante. Durant l’une des deux journées de l’an (l’autre étant le 1er mai) pour lesquelles la police passe l’année à se préparer, nous avons encore pu échapper significativement aux contrôles policiers et porter une attitude conflictuelle en confiance. Cela rend évident que nous devrions nous préparer toute l’année pour les manif en donnant plus de confiance en ce qui peut être possible. Nous pouvons clairement amener le conflit dans la rue d’une manière qui ne signifie pas la fin d’une manif comme plusieurs s’y attendent, mais plutôt comme le début de quelque chose.

Le 15 mars de cette année nous a laissé.e.s avec des questions d’ordre stratégiques concernant les manifestations et nous apprécierions que cette conversation continue. À quels moments la police se tient-elle à distance de la manif intentionnellement et de façon constante, quand et comment les tentatives de confrontation doivent-elles être faites ? Quels autres objectifs avons-nous dans de telles situations ? Comment pouvons-nous utiliser le temps et l’espace que nous avons dans ces moments pour mieux nous préparer à une éventuelle attaque de la police ?

NE DONNONS PAS DE PREUVES À LA POLICE !

Un mot aux journalistes indépendants de la ville: il peut être difficile de vous distinguer des médias de masse qui génèrent des preuves incriminantes et qu’ils remettent volontiers à la police (et que nous attaquerons à chaque fois que nous en aurons la chance). Distinguez-vous par votre comportement – ne filmez qu’à distance et ne filmez pas directement ceux qui attaquent. Ne filmez que leurs cibles. Malgré toutes les bonnes intentions que vous avez sans doute, si vous filmez des gens qui commettent des crimes, ces images peuvent et seront utilisées pour solidifier les preuves contre ielles (même si ielles portent un masque, d’autres vêtements ou des traits du visage sont régulièrement utilisés par la police pour identifier les suspects). Vous ne voulez pas être ce type qui met en danger les manifestants en les exposant à la violence policière. S’ils-vous plaît, prenez cela au sérieux.

Deux autres choses : ne filmez jamais au point de départ ou dans les premiers quinze minutes d’une manif pour permettre à tous.tes celleux qui prévoient porter un masque d’avoir l’opportunité de le mettre en sécurité. Avant de publier des vidéos, flouez toujours les corps des personnes qui sont masquées. Consultez ce tutoriel si vous ne savez pas comment faire.

Nous apprécions que la couverture de la manifestation par Document Everything utilise toutes ces techniques ; les individus dans le black bloc sont floués et les cibles des actions sont filmées plutôt que les personnes qui les attaquent. Au cours de l’attaque de la voiture de police, l’écran devient noir et on n’entend que les bruits de destruction. La couverture de 99% Médias a également brouillé les individus qui ont brisé la voiture, mais nous aimerions critiquer qu’ils ont publié des images rapprochées en haute-définition d’individus masqués non-floués en train de tirer des feux d’artifice sur des flics – personne n’a une tenue parfaite dans un bloc et ce genre d’images font en sorte que les gens se retrouvent en cellule.

Malheureusement, Document Everything, subMedia et quelques autres journalistes indépendants qui sont clairement de notre côté ont été attaqués par le bloc – nous aimerions que les personnes dans le bloc ne soient pas sans distinction envers les personnes avec une caméra. Jetons de la peinture et fracassons les caméras de tous les médias de masse sans hésitation, mais prenons aussi le temps d’expliquer aux médias indépendants quelles pratiques nous mettent en danger. Inversement, Maxime Deland (dont les photos incriminantes ont été publiées plus tard par TVA Nouvelles et qui semble être le photographe des médias de masse attitré pour aller dans les manifestations conflictuelles) est passé inaperçu dans le bloc parce qu’il ressemblait à un journaliste de médias indépendants – voici son visage pour la prochaine fois.

CONTRE LA POLICE, PAS QUE CONTRE LEUR BRUTALITÉ

Nous sommes content.es que cette année, le COBP ait décidé de cesser d’utiliser cette stratégie ratée de dénoncer les pires comportements de la police et a fait appel à des actions directes décentralisées contre elleux, tout en exprimant leur inspiration par plusieurs attaques contre la police et la surveillance au cours de l’année dernière. Le COBP a explicitement appuyé le conflit avec la police dans son communiqué le lendemain de la manif :

« Nous applaudissons tous les groupes autonomes qui se sont mobilisés pour le 15 mars et qui s’organisent toute l’année pour construire un rapport de force contre le SPVM et contre toutes les forces de police … »

« … Nous avons assisté à un 15 mars proactif, avec des actions diversifiées, offensives et efficaces. »

« Nous saluons la façon dont les militants se battent contre l’État policier et cela malgré la violence de la réponse. »

Nous aimerions que la manif de l’année prochaine soit appelée contre la police, point. Cette année, l’itinéraire a été choisi en fonction des endroits où ont eu lieu les meurtres par la police dans les années passées et d’une reconnaissance symbolique de la lutte contre l’embourgeoisement à Hochelaga. Marcher dans les rues résidentielles de Centre-Sud pendant une demi-heure pour atteindre cet objectif symbolique de commencer à Hochelaga ne nous a pas paru utile. Nous pensons que pour les prochaines années, il fait plus de sens de prioriser des routes qui nous offrent des avantages de combat, parce que la meilleure forme de mémoire est la révolte.

Un membre du PCR-Montréal agresse un employé du Café Aquin sur son lieu de travail

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Mar 302017
 

L’équipe du café Aquin (UQAM) tient à réagir collectivement à l’agression dont ont été victimes deux de ses employé.e.s, dont un plus spécifiquement visé, par un membre du Parti Communiste Révolutionnaire de Montréal (PCR). L’agression s’est déroulée ce mardi 28 mars à 17h45, au Café Aquin.

Comme de nombreuses autres personnes soucieux-ses de solidarité et de justice sociale, nous sommes interpellé.e.s par les dérives autoritaires du PCR de Montréal qui durent depuis déjà un moment et plus particulièrement celles des derniers mois et dernières semaines. Au lien suivant, vous trouverez par exemple un article qui raconte comment quatre dissident.e.s du PCR se sont fait battre et violemment expulser d’un événement à la librairie Normand Béthune, le QG du groupe. Ces dissident.e.s accusent notamment le PCR Montréal de transphobie, d’antiféminisme et d’autoritarisme.

C’est dans ce contexte que se déroulent les faits qui ont eu lieu mardi, dont voici le résumé réalisé à partir des témoignages des deux employés et de trois client.e.s :

Vers 17h30, ce mardi 28 mars, deux membres du PCR viennent mettre des affiches et distribuer des tracts aux alentours et à l’intérieur du Café Aquin. Quelques minutes plus tard, un employé qui prend sa pause croise encore les deux membres du PCR autour du café et leur signifie que leurs affiches et tracts n’y sont pas les bienvenus. Quelques instants plus tard, les deux membres du PCR entrent à nouveau dans le café. L’un des deux passe DERRIÈRE le comptoir, dans la partie réservée aux employé.e.s. Il se dirige vers l’employé, qui les avait uniquement critiqués, afin de l’intimider en le menaçant et en le bousculant. L’employé somme l’agresseur de quitter l’endroit, lui dit qu’il est sur son lieu de travail et qu’il n’est pas le bienvenu. Il est forcé d’ajouter le geste à la parole, pour sa propre sécurité. Au bout de quelques instants, l’employé, aidé d’un.e autre employé.e puis de plusieurs client.e.s, parviennent à le faire quitter en le ramenant vers la sortie. C’est ainsi que les deux membres du PCR ont quitté le café et le pavillon Aquin.

L’équipe du Café Aquin tient à s’opposer sans équivoque aux agissements des deux membres du PCR (l’un actif dans l’agression et l’autre le soutenant). L’agression d’un travailleur SUR son lieu de travail est scandaleuse. D’autant plus que les actes ont été commis par des partisans d’un Parti qui dit défendre le prolétariat.

Nous présentons nos excuses aux client.e.s qui ne seraient pas senti.e.s en sécurité lors des événements. Le Café Aquin est un espace qui se veut sécuritaire, féministe et solidaire. C’est pour cela que nous sommons dès aujourd’hui les deux membres du PCR Montréal de ne plus se présenter au Café Aquin et à toutes personnes qui les soutiendraient de faire de même.

Enfin, en tant que café étudiant de l’UQAM, nous souhaitons également interpeller les associations qui pourraient soutenir de quelconque façon (prêter des locaux, impressions d’affiches, etc.) le PCR Montréal, à réfléchir à la portée de leur soutien envers un Parti dont les pratiques et propos vont clairement à l’encontre de leurs mandats les plus élémentaires.

Sincèrement et solidairement,
L’équipe du Café Aquin

Action en direct – La révolution au Rojava

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Mar 232017
 

De Action en direct

25 février 2017 à 15h00

Une émission consacrée à la révolution en cours au Rojava, la partie syrienne du Kurdistan. Nous recevons Aslihan et Hussein de la communauté kurde de Montréal, ainsi qu’un camarade qui a passé plusieurs mois au Rojava au sein des YPG (les unités de protection du peuple).

Au programme, musique kurde et plusieurs chroniques. Bonne écoute!

1 au 7 avril : Appel pour une semaine de solidarité

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Mar 232017
 

De Standing Rock, à Sacramento, à DC

De It’s Going Down

En collaboration avec CrimethInc., Submedia.tv, et d’autres, nous appelons à une semaine de solidarité pour venir en soutien à tous.tes ceuzes ciblé.es pour avoir résisté au régime Trump et à la montée du fascisme. Une vague inégalée d’actions a eu lieu dans les quatre derniers mois – des rébellions post-élections et de la défense de Standing Rock aux manifestations du J20, en passant par les blocages des aéroports et par des moments où les défenseurs de la violence nationaliste, comme Milo Yiannopoulos, ont été bloqués. Ces efforts ont donné du courage aux dissident.es, de la Slovénie à la Maison Blanche, et ont servi de catalyseur pour la résistance globale et la déstabilisation de l’administration Trump en son propre sein. En réponse, les autorités portent des charges criminelles (felony charges) contre des centaines de personnes tout en cherchant à criminaliser les manifestations. L’efficacité avec laquelle nous soutiendrons les arrêté.es déterminera l’efficacité avec laquelle nous pourrons continuer à résister.

1 au 7 avril : Appel pour une semaine de solidarité

Plus de deux cent personnes ont été arrêtées en masse durant la manif contre l’Inauguration de Trump et font face à des charges criminelles pour avoir participé à une émeute, ce qui est punissable d’une peine allant jusqu’à dix années de prison pour chaque charge. Bien que ces personnes aient été arrêtées simplement parce qu’elles étaient présentes dans un certain quadrilatère, le procureur n’a ni fait tomber ni diminué les charges, et utilise plutôt le processus judiciaire comme forme de harcèlement juridique.

Depuis avril 2016, moment de fondation du camp Sacred Stone, il y a eu près de 800 arrestations dans la lutte contre l’oléoduc Dakota Access. Elles ont pour conséquence des charges variant d’infractions criminelles pour être entré sans autorisation sur une propriété privée, à des charges criminelles pour terrorisme et émeute, des charges fédérales contre six « Water Protectors » autochtones, et un grand jury toujours en cours qui tient une investigation à propos des activités de tous.tes ceuzes qui résistent au pipeline. La résistance continue, alors même que les campements ont été expulsés et les gens, déplacés de force au cours d’une opération militaire.

La Patrouille californienne des Autoroutes recommande que des charges criminelles soient portées contre 106 participant.es aux affrontements de l’été dernier à Sacramento, qui ont empêché la tenue d’un rallie fasciste. La police de Berkeley cherche à porter des charges contre ceuzes qui ont affronté les nationalistes le 4 mars dernier.

Pendant ce temps, Trump et ses sbires font circuler des théories conspirationnistes à propos des manifestant.es, alléguant sans la moindre preuve qu’illes étaient payé.es pour manifester. L’idée est de délégitimer les dissident.es en les accusant d’être motivé.es par le même profit que Trump et ses sbires poursuivent de manière flagrante au grand jour. Ces mensonges pur et simples envoient le message aux « vigilantes » de l’extrême-droite qu’illes ont le champ libre pour attaquer les manifestant.es et les dissident.es sans que l’état ne sévisse.

En même temps, les législatures de nombreux États cherchent à faire passer des lois anti-manif dans le but d’accroître la criminalisation de ceuzes qui prennent la rue pour manifester.

Bref, l’État débute une nouvelle phase de répression. N’ayant rien fait pour protéger les personnes noires, musulmanes, et les juifs qui sont la cible de l’explosion d’attaques racistes et anti-sémites, l’État lui-même attaque ouvertement les réfugié.es du Moyen-Orient et les immigrant.es du Mexique et d’Amérique Centrale, et a dorénavant pour objectif d’écraser tous.tes ceuzes qui s’y opposent. La répression étatique et les attaques des « vigilantes » sont deux revers de la même médaille, calculée pour détruire les mouvements sociaux, ramollissant l’Amérique permettant à Trump d’imposer son agenda totalitaire.

Ce qu’on peut faire

  • Assurez-vous que tout le monde ayant été arrêté ait les ressources dont illes ont besoin pour passer à travers le processus judiciaire, afin qu’illes puissent retourner dans les rues et être encore actif.ves. Ci-dessous, vous pouvez trouver la liste des levées de fonds pour soutenir les arrêté.es. Donnez maintenant pendant que vous y pensez ! Pensez à ce que vous aimeriez que les gens fassent si vous faisiez face à des charges criminelles ?
  • Organisez des événements bénéfices pour collecter des fonds pour les défendant.es. Vous pouvez organiser un show punk, un party, un encan de gâteaux, ou une vente de pâtisseries. Vous pourriez installer des pots pour récolter des dons à la librairie du coin ou au marché fermier.
  • Organisez un événement pour le « grand jury resistance tour » qui arrivera prochainement, que la Water Protector Anti-Repression Crew de Standing Rock organise.
  • Aidez les gens à comprendre la campagne de désinformation de Trump comme une propagande visant à ouvrir la voie à la répression totalitaire. Ceci n’est pas un enjeu qui concerne uniquement les manifestant.es – la liberté des tous.tes est en jeu ici. Tout précédent qui est mis en place contre les manifestant.es sera plus tard utilisé contre le reste de la population.
  • Identifiez les figures clés responsables de cette vague de répression et mettez leur de la pression directement, en les liant à cette répression contre la liberté. Rendez clair qu’il y aura des conséquences personnelles pour eux parce qu’ils prennent parti pour l’oppression.
  • Faites des drop de bannière, passez des flyers, organisez des événements éducatifs, et distribuez de l’information au sujet des charges des arrêté.es et sur comment les soutenir. Assurez-vous que le sujet reste dans la tête des gens en tout temps.
  • Refusez de collaborer dans les enquêtes de l’état et les « grand juries ». Enseignez aux gens connaître leurs droits, à demeurer silencieux.ses lorsque la police et les agents fédéraux les interrogent et les menacent, à soutenir les résistant.es du « grand jury ».
  • Continuez à vous battre. La meilleure défense, c’est une bonne offensive ! S’il y a un puissant mouvement contre Trump et contre les forces qu’il représente, les défendant.es des derniers affrontements ont plus de chances de recevoir le soutien qu’illes méritent. Continuez à vous organiser contre Trump, la police, les nationalistes, et les pipelines et le mercantilisme duquel illes retirent leur pouvoir.

Contribuez à IGD avec des événements et des rapports d’événement.

  • Avez-vous fait le design d’un poster ou d’un autocollant ? Envoyez-le nous, nous l’ajouterons à cette page !
  • Si vous organisez un événement, laissez-nous savoir en le soumettant au site web ici ou à info [à] itsgoingdown [point] org.
  • Faites la même chose pour les rapports d’événement. Envoyez-nous votre rapport à la fois des événements qui ont été organisés (manifs, événements éducatifs et/ou bénéfices) et des campagnes d’affichage, des drops de bannière, et des graffitis que vous faites avec des slogans. Bien que certain.es de ces actions semblent être petites, lorsqu’elles sont mises ensemble, elles montrent que nous sommes un mouvement actif, avec la force matérielle de nous protéger, de soutenir nos camarades qui font face à la répression, et un désir de communiquer et d’interagir avec ceuzes de l’extérieur que nous avons hâte de rencontrer.

Lever des fonds

Publier les liens vers les campagnes de soutien suivants n’indique en aucun cas que les défendant.es en question endossent cet appel à la solidarité, ni qu’illes aient déjà été exposé.es à des politiques anarchistes ou à ce site web en particulier. L’idée est simplement que toute personne visée par ces charges mérite du soutien.

Donnez pour Soutenir les Arrêté.es du J20 à DC !

Donnez pour Soutenir les Arrêté.es du J20 ailleurs aux USA !

Donnez pour Soutenir les Arrêté.es de Standing Rock !

T-Shirts de Soutien

Mutinerie au centre jeunesse de Val-Du-Lac

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Mar 222017
 

Hier soir, vers 22h30 6 adolescents du centre jeunesse Val-Du-Lac près de Sherbrooke ont décidés de se révolter contre les autorités de l’établissement. Ils ont menacé de tout casser à l’intérieur et refusaient de collaborer avec les intervenants du centre. Sans surprise, les intervenants ont appelé les policiers. Les 6 jeunes hommes ont résisté à leur arrestation et seront accusés d’attroupement illégal, voies de fait sur un agent, harcèlement, menaces et d’entraves au travail des policiers.

Ils nous fait chaud au cœur de voir des gestes de résistances face à ces institutions qui sont mises en place pour les briser autant physiquement que mentalement et qui tente de les réinsérer dans la société. Que la grogne contre se monde se propage.

Solidarité
-Des anarchistes