Montréal Contre-information
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Qu’y a-t-il dans les contrats? À la recherche de plus d’information sur le projet de prison pour femmes à Montréal.

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Juin 152023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Pour en apprendre plus, consultez ce texte au sujet de qui a été accordé les nouveaux contrats et qui touche également sur le projet de construire une nouvelle prison pour femmes sur l’île de Montréal.

Pour lutter contre de nouveaux projets de construction, il faut d’abord apprendre le plus possible sur le projet. Cette recherche peut prendre de nombreuses formes; comme les premiers contrats ont déjà été accordés dans le cadre de la nouvelle prison pour femmes à Ahuntsic-Cartierville, nous voulions les voir. Pour faire court, c’était assez compliqué. Le gouvernement provincial a mis en place d’embêtantes mesures de sécurité sur les contrats qui les rendent plutôt faciles à télécharger de manière anonyme, mais très difficiles à ouvrir et à partager. Pourtant, nous les avons consultés, mais ils ne contiennent pas grand-chose. Nous partageons ici les parties pertinentes pour les personnes qui veulent lutter contre la nouvelle prison.

Tout d’abord, le gouvernement n’a pas fait preuve d’honnêteté relativement à la taille véritable de la nouvelle prison. Selon les médias, la nouvelle prison sera capable de stocker 237 personnes. En fait, le contrat indique qu’il faut qu’il soit possible d’élargir les bâtiments pour finalement accommoder 405 personnes. C’est vrai que l’échéancier de cette phase du projet s’arrête lorsqu’il n’y a toujours que 237 cellules, mais il y a un plan clair pour l’élargir davantage à l’avenir, bien qu’il n’y ait aucun calendrier proposé. Cela représente plus de personnes que la Maison Tanguay n’avait au départ, mais moins que la capacité actuelle de Leclerc (qui est, on le rappelle, une ancienne prison fédérale avec une capacité importante, mais qui s’effondre et laisse entrer la pluie et le vent).

Deuxièmement, la Société Elizabeth Fry du Québec est fortement impliquée dans ce projet. Pour celles et ceux qui ne les connaissent pas, les sociétés Elizabeth Fry existent dans la plupart des provinces. Il existe également un organisme national du même nom. Elles semblent fonctionner de manière autonome, l’organisme national étant le plus ouvert à des idées radicales. Leur mandat commun est d’aider les femmes qui ont des démêlés avec la justice ou qui risquent d’en avoir. Le document indique que la Société Elizabeth Fry du Québec contribue à l’élaboration d’un plan pour un nouveau modèle d’incarcération à long terme des femmes au Québec, y compris en tant qu’expert-conseil pour la nouvelle prison. (Citation directe: «Afin de répondre à ces inquiétudes, le MSP signe une entente de partenariat avec la Société Elizabeth Fry du Québec (SEFQ) pour contribuer à l’amélioration des conditions des détenues dans l’établissement actuel, mais également pour proposer un modèle novateur à long terme pour l’incarcération de la clientèle féminine».) Évidemment, le système carcéral a une aile à but non lucratif et la Société Elizabeth Fry du Québec en fait partie. Cela ne représente pas forcément un changement par rapport au statu quo, mais il s’agit d’un exemple concret de la collaboration.

Troisièmement, le document comprend cinq éléments clés qui doivent figurer dans la nouvelle prison. 1. La prison sera aménagée en pavillons. 2. Il y aura des niveaux de sécurité adaptés pour les différentes populations carcérales. 3. L’architecture extérieure visera à désinstitutionnaliser les bâtiments. 4. L’aspect intérieur de la prison doit préserver la dignité des prisonnières en leur offrant un environnement sécuritaire et apaisant. 5. Une acoustique qui favorise l’intelligibilité des conversations.

Que signifient-ils chacun? Le premier élément veut sans doute dire que la prison sera conçue en modules. Leur apparence peut varier, mais selon le collectif Escaping Tomorrow’s Cages, «les origines des prisons en modules remontent à la lutte contre la criminalité des années 90, quand le système se préparait à incarcérer plus de monde pendant plus longtemps. Elles sont conçues avec deux grandes priorités: couper les prisonniers et prisonnières de la communauté et économiser de l’argent.» Il nous rappelle également que «les infrastructures sont plus importants que l’usage qu’on en fait», donc on peut anticiper que la trajectoire de cette nouvelle prison sera semblable à celle des«bungalows» qui ont été construits dans les nouvelles prisons fédérales régionales pour femmes après la fermeture de la prison pour femmes à Kingston au milieu des années 90. Ils étaient mieux au départ, mais au fil du temps ils ont été réduits à leur potentiel pour la surveillance et la sécurité.1

D’autre part, le fait d’avoir des niveaux de sécurité adaptés aux différentes populations carcérales n’a besoin d’aucune explication. Cette tendance dans la construction de prisons se dessine depuis au moins trente ans et figure déjà dans de nombreuses prisons partout au pays. D’évidence, la nouvelle Tanguay aura une unité d’isolement et une aile à sécurité maximale. En raison des siècles de colonisation et de suprématie blanche, les femmes autochtones sont incarcérées au Canada et au Québec à un taux élevé. Le taux d’incarcération des femmes autochtones dans des unités d’isolement et de sécurité maximale est particulièrement élevé.2 Il n’y a donc aucune surprise que le gouvernement veut créer une unité d’isolement et une unité de sécurité maximale dans cette nouvelle prison.

La troisième exigence pour ce projet fait également partie d’une tendance dans la construction des prisons au cours de la dernière décennie. En donnant à la prison une apparence approchable et accueillante, le gouvernement espère que tout le monde sera convaincu qu’elle est autre chose qu’un lieu où on enferme les pauvres et les personnes racisées pour les punir. Il en va de même pour l’environnement intérieur, qui est censé être calme et apaisant. En gros, il faut mettre des rideaux aux fenêtres et décorer les murs de jolis dessins dans l’unité de sécurité maximale. Dernièrement, une acoustique propice à la conversation. Cela en dit long sur l’acoustique de la plupart des prisons. Les prisons sont très bruyantes. On veut que celle-ci le soit un peu moins. Qu’on les félicite. Il se peut qu’il s’agit d’une question de sécurité. Si les conversations sont audibles, on peut plus facilement les enregistrer. On ne sait pas forcément le pourquoi de tout ça, mais ce n’est rien de bon.

Prenons maintenant un moment pour prêcher à la chorale. La réforme du système pénitentiaire est une impasse. Comme l’a dit Ann Hansen dans Taking the Rap: «Les nouvelles prisons arrivent dans un emballage progressiste, décoré avec des images de réhabilitation et de programmation, mais une fois la prison flambant neuve ouverte, on trouve qu’elle est remplie de toutes sortes de gadgets technologiques censés améliorer la surveillance et la sécurité qui coûtent tellement cher que l’administration pénitentiaire déclare qu’elle ne peut plus payer la programmation progressiste promise sur l’emballage.»3

Qu’y a-t-il d’autre dans les documents? On y trouve un échéancier pour le projet. Jusqu’en 2024, il n’y aura que la planification et la démolition. En mai 2025, ils comptent lancer l’appel d’offres. La construction est censée avoir lieu entre juillet 2025 et avril 2029. Voici une capture d’écran.

La cinquième et dernière chose dans les documents est une liste des noms et des responsabilités des personnes impliquées dans le projet. Si vous cherchez des personnes en particulier à tenir responsables pour ce projet, en voici quelques-unes pour commencer: Chef de projet (direction de la gestion de projet, SQI): Amélie Viau; représentant du ministre: Bruno Gosselin; responsable d’entente (direction de l’expertise, SQI): Nathalie Duchesneau; CGPI (conseiller en gestion des pratiques intégrées) participe au premier comité de pilotage et demeure disponible en appui à l’équipe du projet pour tout le mandat de facilitation: Sébastien Parent; responsable BIM: Zakia Kemmar.

Nous laisserons le dernier mot à Ann Hansen: «La réforme du système pénitentiaire est vouée à l’échec, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas utiliser la lutte pour la réforme dans un contexte révolutionnaire comme moyen de sensibilisation. De vraies personnes souffrent dans les prisons aujourd’hui. Si l’un d’entre nous se trouvait en isolement pendant des années, voudrions-nous attendre la révolution pour que quelqu’un essaie de nous aider? La réponse se trouve dans la zone floue entre la lutte pour la réforme et la lutte pour le changement révolutionnaire. Ces luttes sont une fausse dichotomie alors qu’on peut combler cette zone floue. Tant que les campagnes concrètes de réforme se déroulent dans un contexte révolutionnaire et sont guidées par des principes révolutionnaires, elles peuvent jouer un rôle dans la campagne pour abolir à la fois le capitalisme et son mécanisme de contrôle social, la prison4


1. Comme l’explique Ann Hansen dans son livre Taking the Rap : « J’ai été à Grand Valley Institution dans le sud de l’Ontario à deux reprises, en 2006 et en 2012, et lors de ces deux brefs passages, j’ai témoigné d’un retour en arrière dans la prison qui a changé d’un enclos carcéral où les femmes cuisinaient et vivaient ensemble dans des bungalows soigneusement installés dans des cours herbeuses bordées d’arbres, où on faisait pousser des légumes dans des potagers et où les femmes circulaient librement de 8h à 22h dans l’enclos … en un complexe carcéral à niveaux de sécurité multiples avec peu d’emplois ou de programmation et où deux personnes partagaient chaque cellule, y compris dans les unités de sécurité maximale et d’isolement. Ce retour en arrière a eu lieu dans les six prisons régionales pour femmes au cours des quinze années après la fermeture de la prison pour femmes à Kingston en 2000. Cet accomplissement n’est surpassé que par le fait que le nombre de femmes incarcérées a augmenté de 40 % dans les dix ans après la fermeture pour atteindre 550 femmes. Ceci dans un pays où le taux de criminalité ne cesse de diminuer depuis vingt ans. » p. 336-7

2. Le Québec ne tient pas des statistiques sur cette question précise à notre connaissance, mais en 2019 et 2020, les femmes inuites et des Premières Nations représentaient 9,6 % de la population carcérale féminine au Québec. “Les Inuites, les femmes sans diplôme, les célibataires, les femmes vivant seules, présentent des taux, d’incarcération nettement, plus élevés.Selon un rapport récent, 96 % des femmes détenues dans les nouvelles unités d’isolement UIS dans le système fédéral sont autochtones.

3. Taking the Rap p. 339

4. Taking the Rap p. 343

Graffiti en solidarité avec G. Mihailidis

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Juin 142023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Un graffiti a été peint sur un mur du quartier Parc-Extension, en solidarité avec G.Mihailidis.

‘Solidarity with G.Mihailidis, we want you alive and free, death to the autoritarian world’

(‘Solidarité avec G.Mihailidis, nous te voulons en vie et libre, mort au monde autoritaire’)

Giannis est en greve de la faim depuis le 12 mai. Il demande sa libération apres avoir fait un parti de sa sentence qui devrait lui permettre d’etre libéré sous certaines conditions. Il a entamé une greve de la soif depuis le 10 juin.

Liberté pour Giannis. Feu aux prisons.

Prison pour migrant.e.s de Laval : Campagne de financement pour les livraisons aux détenu.e.s

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Juin 022023
 

De Solidarité sans frontières

Depuis l’ouverture d’une nouvelle prison pour migrants à Laval (Québec) en octobre 2022, les détenus ne cessent de nous parler de leurs terribles conditions de détention. Les visites en personne ont été suspendues, alors que les détenus n’ont pas accès à leurs médicaments, se sont plaints d’être servis avec de la nourriture avariée, et beaucoup ont continué à voir leur santé mentale se détériorer. Tout cela dans un établissement flambant neuf, que le gouvernement fédéral a présenté comme une forme de détention « plus humaine ». Aujourd’hui plus que jamais, il est clair que la détention ne peut jamais être « humaine », et que seul l’arrêt de la pratique de la détention d’immigrants dans son intégralité peut mettre fin à ces abus.

Alors que nous travaillons à notre objectif ultime d’abolir la détention des immigrants et d’obtenir un statut pour tous, nous faisons ce que nous pouvons pour soutenir les détenus au jour le jour. Bien que les visites aient été suspendues, nous sommes toujours en mesure d’apporter des livraisons à la prison. Les demandes les plus courantes concernent des brosses à dents et du dentifrice, du shampoing et du savon, des chaussettes et des sous-vêtements, du déodorant, des cigarettes, des cartes téléphoniques internationales et des vêtements, en particulier des vêtements d’hiver. Ces modestes contributions peuvent apporter un peu de dignité et améliorer les conditions de vie des détenus, mais surtout, elles envoient le message aux détenus qu’ils ne sont pas seuls, que d’autres personnes sont conscientes de ce qu’ils traversent et que des gens reconnaissent l’injustice de leurs mauvais traitements. À l’extérieur, nos livraisons nous permettent de rester en contact avec les détenus et d’ancrer notre travail politique dans la réalité, car nous luttons à leurs côtés pour leur libération.

Nous lançons un appel aux dons afin de poursuivre les livraisons. Tout montant que vous pouvez donner peut contribuer grandement à apporter un soutien à une personne enfermée dans la prison pour migrants de Laval.

Plus important encore, nous avons besoin que les gens dénoncent continuellement la pratique du Canada d’emprisonner les migrants. Plutôt que de verser des millions de dollars dans la construction de nouvelles prisons pour migrants, comme celle de Laval, le gouvernement fédéral doit se concentrer sur la vraie solution : un programme de régularisation continu et inclusif ! La lutte continue jusqu’à ce que chaque dernier détenu soit libéré ! Libérez-les toutes et tous, un statut pour toutes et tous !

https://www.gofundme.com/f/detention-delivery-fundraiser

Appel international à la solidarité avec les anarchistes à Atlanta

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Mai 202023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La lutte contre la cop city et pour la forêt de Weelaunee a été explosive, expérimentale et sauvage pendant presque trois ans maintenant. Au cours de ce processus, nos ennemis nous ont brutalisés, ont accusé des personnes de terrorisme intérieur, les menaçant de 5 à 35 ans de prison, ont assassiné notre ami et camarade Tortuguita, ont tenté de réprimer notre lutte, et pourtant nous sommes toujours là à nous battre.

Alors que les forêts que nous avons juré de protéger sont coupées à blanc et que des personnes sont condamnées à de lourdes peines par les tribunaux, alors que nous envisageons la possibilité de raids, de répression, d’enquêtes et d’inconnu, nous voulons faire le grand saut. Nous ferons payer à nos ennemis chaque pouce de terrain. Nous ne leur laisserons pas un seul instant de répit.

Nous appelons à ce que les mécanismes du système capitaliste américain, le gouvernement et l’infrastructure qui le soutient soient attaqués afin de faire payer cette civilisation misérable et les responsables qui ont pris notre ami et qui lèvent la puissance de leurs tribunaux et de leur police contre nous.

Minimiser les traces ADN pendant les émeutes

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Avr 302023
 

Du Centre de documentation sur la contre-surveillance

D’après notre expérience, en Amérique du Nord, la plupart d’entre nous n’ont pas l’habitude de réfléchir aux traces ADN. Les informations sur la manière dont les traces ADN sont créées ou évitées se limitent à quelques mythes qui circulent. Ceci dit, on peut être à peu près sûr qu’à chaque fois qu’un sabotage incendiaire se produit, une équipe de police scientifique spécialisée dans l’ADN intervient également. Par exemple, une arrestation a été effectuée récemment pour un incendie de Jane’s Revenge[1] après que de l’ADN a été prélevé sur le lieu de l’incendie. On voudrait résumer ici quelques considérations d’ordre pratique. En se préparant et en comprenant bien comment l’ADN est transféré, il est possible de limiter considérablement la quantité d’ADN qu’on laisse derrière soi. Bien que l’ADN soit un élément qu’on devrait toujours garder à l’esprit quand on planifie sa participation à une émeute, on ne veut pas que les gens se sentent submergé·e·s par ces informations. Des connaissances concrètes nous permettent d’éviter le double piège de l’insouciance (faire comme si l’ADN n’existait pas) et de l’immobilisme (faire comme si laisser des traces qui finissent analysées en laboratoire était inévitable).

Comme l’explique la page sur les protocoles de minimisation de l’ADN de la Threat Library du CSRC :

« Nous perdons constamment de l’ADN sous diverses formes ; les cellules de la peau, les cheveux, la salive, le sang et la sueur sont autant de sources d’ADN qui, contrairement aux empreintes digitales, ne peuvent jamais être éliminées d’un objet de manière fiable une fois qu’il a été contaminé. Les protocoles de minimisation de l’ADN visent à permettre la manipulation d’objets sans y laisser de traces ADN. Comme on peut s’y attendre, ces protocoles visent à empêcher les cellules de la peau, les cheveux, les particules de salive présentes dans l’air, le sang et la sueur d’entrer en contact avec les objets. La destruction chimique de l’ADN est souvent également employée. »

Pour éviter ou au moins limiter significativement les traces ADN, il est nécessaire de porter des gants neufs, un masque facial, une charlotte ou, mieux encore, se couvrir entièrement les cheveux (par exemple avec un bonnet de bain) et des vêtements propres avec des manches et des jambes longues pour couvrir le plus de peau possible.

Dans un contexte d’émeute, il y a plusieurs choses auxquelles se préparer :

  • Soit vous cassez soit vous brûlez, mais pas les deux à la fois. Casser quelque chose implique parfois un contact important avec l’objet, ce qui risque de transférer des traces ADN sur l’objet en question (surtout si vous devez grimper dessus). Un feu soutenu détruira les traces ADN, mais pour un objet qui est d’abord cassé puis brûlé, ce n’est pas une garantie ; les parties de l’objet qui ont été touchées peuvent ne pas être suffisamment chauffées par les flammes pour que toutes les traces soient détruites. Dans un contexte d’émeute, cela signifie que les personnes ayant des intentions incendiaires devraient essayer de prendre l’initiative tôt, avant que les personnes ayant des intentions de casse ne s’attaquent à une cible donnée. Un scénario qui n’est pas idéal : une foule casse une voiture, quelqu’un touche peut-être la voiture avec des gants qui ont été portés plusieurs fois (et qui ont donc accumulé de l’ADN) ou se coupe sur la vitre cassée, puis quelques minutes plus tard, quelqu’un met le feu à la voiture. Scénario idéal : la voiture est brûlée en premier, ce qui ne nécessite pas de la casser – soit une bouteille d’accélérateur est placée sous le pneu avant (plus rapide, moins d’une minute), soit des cubes allume-feu sont placés sur le pneu avant (plus lent, environ cinq minutes). Il est parfois nécessaire de casser une fenêtre ou une porte pour accéder à un bâtiment, mais il est possible de brûler des machines et des véhicules sans rien avoir à casser en plaçant l’accélérateur au bon endroit.
  • Portez des gants imperméables neufs que vous n’avez jamais touchés auparavant et enfilez-les en dernier lieu, une fois que vous vous êtes déjà changé en black bloc. Cela permet d’éviter que des cellules de peau, des cheveux ou de la sueur se retrouvent à l’extérieur des gants et se transmettent à tous les objets que vous touchez. Manipulez toujours les outils que vous apportez avec cette nouvelle paire de gants, même si vous n’avez pas l’intention de vous en débarrasser. Veillez à ce que les outils que vous utilisez, et surtout les projectiles que vous laissez sur le site, soient exempts de votre ADN depuis le début, et transportez-les avec précaution. Les gants de vaisselle sont excellents pour se préparer à l’action (lorsque ce n’est pas gênant de se faire remarquer). Lors de l’émeute, vous pouvez utiliser des gants de travail dont la paume et les doigts sont recouverts d’une épaisse couche imperméable. Prévoyez une paire supplémentaire que vous pourrez enfiler au cas où vous vous toucheriez par erreur le visage ou autre.
  • Si vous utilisez un marteau, entraînez-vous à briser des vitres dans un environnement contrôlé avant de vous retrouver dans le feu de l’action. Le sang est une source d’ADN évidente, même pour l’enquêteur le plus incompétent. L’essentiel est de s’assurer que votre main ou votre bras ne dépasse jamais la fenêtre, ce qui nécessite de générer de la force à partir du poignet plutôt que du coude ou de l’épaule. Un coup de poignet rapide génère une force suffisante avec un marteau bien équilibré.
  • Veillez à ce qu’aucun objet ne puisse tomber pendant l’agitation – les fermetures éclair sont votre meilleur allié. Soyez particulièrement prudent·e·s au moment de farfouiller dans des sacs ou sacs à dos.
  • Les vêtements utilisés pendant l’émeute ne doivent pas être récupérés par la police scientifique si cela peut être évité. L’époque où on laissait un énorme tas de sweats à capuche noirs au milieu de la rue est révolue : les vêtements portent généralement des traces ADN. L’idéal est d’emporter les vêtements suffisamment loin pour pouvoir s’en débarrasser correctement (soit en les brûlant, soit en les plaçant dans un endroit où, s’ils sont retrouvés, ils ne seront pas considérés comme ayant un lien avec l’émeute). Il faudra faire preuve de discernement pour décider entre essayer de transporter les vêtements loin et les cacher quelque part sur l’itinéraire de dispersion. En cas de fouille, des vêtements noirs peuvent suffire à justifier une enquête, mais il est peu probable qu’ils mènent à eux seuls à une condamnation. Tout vêtement ou autre objet identifiable dans le sac pourrait être plus incriminant. Vous devrez donc évaluer le risque d’une fouille du sac et le mettre en perspective avec l’objectif de garder vos vêtements d’émeute hors des mains des flics. Les objets qui ne peuvent être dissimulés dans un sac à dos (comme les grands boucliers) peuvent être cachés, enduits d’eau de Javel (qui contient environ 10% d’hypochlorite de sodium – voir les lectures complémentaires ci-dessous) ou brûlés avec un accélérateur placé à l’avance sur l’itinéraire de dispersion (dans des bouteilles en plastique qui brûleront, pas dans un jerrycan).
  • N’utilisez pas de ruban adhésif pour fabriquer des molotovs à base de feux d’artifice. Le ruban adhésif est un aimant à ADN. Utilisez plutôt des zip-ties en plastique pour fixer le feu d’artifice à la bouteille. Idéalement, il devrait y avoir deux feux d’artifice pour la redondance, afin de minimiser la probabilité qu’un molotov non explosé soit récupéré. En outre, il convient de prendre des précautions pour minimiser l’ADN lors de la construction et du transport des molotovs (voir ici aussi les lectures complémentaires). Ces précautions sont particulièrement importantes si vous devez vous débarasser des molotovs avant d’avoir pu les utiliser. Les feux d’artifice seuls seront probablement tout aussi efficaces pour tenir les flics à distance sans risquer le même niveau de répression que les molotovs – il faut également veiller à ne pas laisser de traces ADN sur les douilles des feux d’artifice. Les molotovs traditionnels (avec une bouteille en verre) doivent heurter une surface dure pour se briser et ne sont donc pas fiables lorsqu’ils sont lancés à l’intérieur d’un bâtiment. Par exemple, sur le site du premier incendie de Jane’s Revenge, l’ADN de trois personnes a été trouvé sur un molotov non explosé, sur la vitre de la fenêtre et sur un briquet (dossier judiciaire disponible ici, utilisez le navigateur Tor).

Lectures complémentaires : Stratégies pour limiter l’accès de la police aux données ADN, et le sujet « ADN » du CSRC.


1. Note de la traduction : l’expression « Jane’s revenge » – référence au Jane Collective, groupe clandestin qui facilitait l’accès à l’avortement aux États-Unis entre 1969 et 1973 – a été utilisée pour revendiquer plusieurs actions de vandalisme et de sabotage contre des groupes anti-avortement qui ont eu lieu aux États-Unis en 2022.

Source: scenes.noblogs.org[archive.org]

CDCS Bulletin #1

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Avr 092023
 

Du Centre de documentation sur la contre-surveillance

Ceci est le premier numéro d’une publication irrégulière du Centre de documentation sur la contre-surveillance, une base de données de ressources sur comment déjouer la surveillance ciblée.

Contre la surveillance ciblée, coordination internationale

On est des anarchistes. On croit en une coordination internationale de groupes anarchistes informels pour poursuivre la lutte contre toutes les formes de domination. On croit que le partage des connaissances sur les capacités et les tactiques de nos ennemis devrait être une partie importante de cette coordination. La connaissance n’est pas une fin en soi mais un moyen de limiter les risques de se faire prendre, afin de pouvoir continuer à attaquer.

Nos ennemis ont des capacités importantes et des tactiques perfectionnées. De leur côté, iels ont les institutions policières et judiciaires, les scientifiques et les technocrates, et dans certains cas, le soutien de la majorité de la population. Iels contrôlent de vastes réseaux d’infrastructures. Iels ont une mémoire infinie, des archives et des bases de données ADN.

De notre côté, on a la nature informelle et décentralisée de nos organisations, les ombres pour se cacher, et la solidarité pour s’entraider dans les moments difficiles, pour continuer les combats des camarades qui ne peuvent plus le faire.

Quoi qu’il arrive, nous faisons et continuerons à faire des erreurs dans la lutte contre des mécanismes d’oppression aussi puissants. Des erreurs qui « coûteront » toujours plus cher par rapport aux erreurs des flics qui sont « absorbées ». Nous devons évaluer à nouveau les situations et veiller à ce que les erreurs commises une fois ne se reproduisent plus. Nous devons étudier et apprécier l’expérience accumulée depuis tant d’années et, en tenant compte de la tendance à se préparer pour les batailles qui ont déjà eu lieu et non pour celles qui viendront, soyons prêt·e·s et que la chance soit de notre côté…

camarades anarchistes de Grèce, dans un texte détaillant la surveillance qui a conduit à leurs arrestations, 2013.

Nos ennemis s’organisent déjà au niveau international ; iels partagent des informations, des tactiques et des développements technologiques et scientifiques. C’est regrettable, mais ça signifie aussi qu’un rapport rédigé par des camarades dans un pays – sur, par exemple, une bonne façon d’éliminer les traces ADN, ou un micro-espion trouvé dans un squat, ou un outil pas cher pour abattre les drones de la police – pourrait aider d’autres personnes n’importe où dans le monde.

Certes, tout ne doit pas être partagé publiquement. Parfois, des informations encore inconnues de nos ennemis doivent rester secrètes en fonction d’une stratégie ou d’un plan spécifique. Mais sinon : partageons nos connaissances et nos expériences, et organisons-nous !

On présente : la Threat Library

L’objectif de la toute nouvelle Threat Library du CSRC est simple : examiner l’éventail des techniques répressives de l’État afin de mieux les déjouer. Cette « bibliothèque » documente deux douzaines de techniques de maintien de l’ordre différentes, les divisant en trois tactiques (dissuasion, incrimination et arrestation) et proposant pour chacune d’elles des mesures d’atténuation [mitigations] potentielles, c’est-à-dire des moyens de limiter les dégâts. Elle établit également un lien entre ces techniques et des opérations répressives spécifiques menées par les États contre des anarchistes au cours des deux dernières décennies.

La Threat Library est destinée à vous aider à « établir un modèle de menace », processus par lequel vous essayez de comprendre quels types de mesures l’État est susceptible de prendre contre vous afin de vous y préparer. Il est préférable de faire cet exercice en collaboration avec les camarades avec lesquel·le·s vous travaillez sur un projet spécifique. Un bon modèle de menace peut transformer la peur ou la paranoïa en courage, en nous donnant une idée précise de ce à quoi nous sommes confronté·e·s afin que nous puissions prendre des précautions. En d’autres termes, cela nous aide à décider de la sécurité opérationnelle (OpSec) appropriée.

Le CSRC suggère d’utiliser la Threat Library pour créer des « arbres d’attaque » [attack trees]. « Les arbres d’attaque sont un outil permettant de faciliter un brainstorming collectif sur les différentes façons dont un adversaire pourrait réussir à vous attaquer dans un contexte donné, en représentant les attaques sous la forme d’un arbre. » Consultez le tutoriel de la Threat Library pour obtenir un guide étape par étape sur leur utilisation.

La Threat Library peut aussi être consultée en dehors de l’établissement d’un modèle de menace. Supposons que les anarchistes de ma région ont l’habitude de faire face à des infiltré·e·s ou des indics qui tentent de briser leur organisation. Dans l’onglet « Incrimination », je sélectionne « Infiltrators ». En 300 mots, l’entrée liste cinq principaux types d’infiltré·e·s et propose trois mesures d’atténuation possibles (l’attaque, le principe need-to-know, et un exercice consistant à faire une carte de nos relations sociales). Si je clique sur le lien « infiltrators topic », j’obtiens une liste de 27 textes écrits par des anarchistes sur des infiltré·e·s dans leurs réseaux. Ma peur des infiltré·e·s est atténuée par la connaissance des signes spécifiques à rechercher et par des outils pratiques pour renforcer mes réseaux de confiance.

Avec des sujets allant des visites domicilaires [Door knocks] aux perquisitions [House raids] en passant par la criminalistique [Forensics], la Threat Library vise à être complète tout en restant brève et pertinente. Le CSRC dispose d’une énorme quantité d’informations sur la répression et la façon d’y faire face. La Threat Library résume et trie toutes ces informations pour qu’elles soient pratiques et faciles à analyser. La Threat Library est disponible en format brochure pour faciliter sa lecture et sa distribution.

Est-ce qu’il y a une technique, une mesure d’atténuation ou une opération répressive qui manque ? Est-ce que vous voulez modifier une technique actuellement répertoriée ? Pour agrandir, améliorer, critiquer ou commenter la Threat Library, contactez-nous à l’adresse csrc@riseup.net.

Une base sur laquelle s’appuyer : distinguer la sécurité opérationnelle (OpSec) et la culture de la sécurité

Parfois, des termes apparentés deviennent des synonymes, et parfois ça peut être bien. Le français en est rempli, comme « super » et « génial » – la différence entre ces mots ne manque à personne.

Mais parfois, laisser s’estomper la différence entre les termes nous fait aussi perdre un élément de sens utile. La sécurité opérationnelle (OpSec) et la culture de la sécurité sont deux termes qui ont des significations similaires mais distinctes, et les deux sont des éléments nécessaires de la pratique anarchiste de la sécurité contre la répression.

L’OpSec fait référence aux pratiques spécifiques utilisées pour éviter de se faire prendre pour une action ou un projet donné. Certaines pratiques d’OpSec incluent porter des gants et des masques, changer de chaussures, des mesures pour éviter de laisser de l’ADN, des vêtements de black bloc, l’utilisation de Tails pour un accès anonyme à Internet, et ainsi de suite. L’OpSec se situe au niveau de l’action ou du projet. Ces pratiques peuvent être enseignées, mais en fin de compte, seules les personnes qui réalisent ensemble un projet spécifique doivent se mettre d’accord sur les pratiques d’OpSec à utiliser.

Selon Confidence Courage Connection Trust : « La culture de la sécurité fait référence à un ensemble de pratiques développées pour évaluer les risques, contrôler le flux d’informations à travers vos réseaux et établir des relations d’organisation solides. » La culture de la sécurité intervient au niveau de la relation ou du réseau. Pour être efficaces, ces pratiques doivent être partagées aussi largement que possible.

À première vue, l’OpSec peut sembler plus importante. Si nous avons les pratiques dont nous avons besoin pour être en sécurité, pense-t-on, alors qu’importe ce que font les autres personnes du milieu ? De nombreu·x·ses anarchistes sont (à juste titre) sceptiques à l’égard des milieux et ne se considèrent pas comme connecté·e·s ou dépendant·e·s de personnes avec lesquelles iels n’ont pas d’affinités. Beaucoup d’énergie dans l’espace anarchiste est consacrée au perfectionnement de l’OpSec, ce qui semble approprié, puisque si vous voulez mener une action offensive, il est préférable de ne pas se faire prendre.

Cependant, la culture de la sécurité est également importante, et une bonne OpSec ne la remplace pas. Elle fournit le contexte social – la base – sur lequel repose toute notre activité. En effet, que nous le voulions ou non, nous sommes toutes intégré·e·s dans des réseaux, et le prix à payer pour s’en couper complètement est élevé. Sans une base stable, il est beaucoup plus difficile d’agir en toute sécurité.

Pour en revenir à Confidence Courage Connection Trust, les auteur·ice·s écrivent que la culture de la sécurité ne consiste pas à se fermer, mais à trouver des moyens de rester ouvert aux connexions avec les autres en toute sécurité. Cela implique d’avoir des conversations honnêtes sur les risques et de définir des normes de base avec des réseaux plus larges que les seules personnes avec lesquelles nous avons l’intention d’agir. La culture de la sécurité n’est pas statique – il ne s’agit pas seulement d’un ensemble de règles que les membres des milieux « radicaux » doivent connaître. Elle doit être dynamique, fondée sur des conversations permanentes et sur notre meilleure analyse des modèles de répression actuels.

Des pratiques telles que le vouching (établir des réseaux de confiance en se cautionnant entre nous), cartographier nos relations sociales et se renseigner sur le passé des gens peuvent sembler relever de l’OpSec et constituer un élément important de la planification de certaines actions, mais elles sont issues de la culture de la sécurité. La culture de la sécurité consiste à se demander « ce qu’il faudrait pour que je te fasse confiance ». Cela ne signifie pas que vous devez cautionner toutes les personnes que vous connaissez ou que vous ne passez pas de temps avec les personnes que vous ne cautionnez pas, mais simplement que vous savez clairement à qui vous faites confiance pour quoi et pourquoi, et que vous disposez de mécanismes pour apprendre à faire confiance à de nouvelles personnes en toute sécurité.

Aucune bonne habitude sur la façon de parler des actions qui se produisent dans votre ville (culture de la sécurité) ne vous protégera si vous laissez de l’ADN sur la scène de crime (OpSec), et aucune détection de la surveillance physique (OpSec) ne vous protégera du flic infiltré qui s’est lié d’amitié avec votre colocataire afin de se rapprocher de vous (culture de la sécurité). Les pratiques d’OpSec et de culture de sécurité sont distinctes et l’une ne remplace pas l’autre. En développant une compréhension plus approfondie des deux cadres, on peut essayer de se maintenir hors de prison tout en continuant à créer des liens et à étendre les réseaux informels d’affinité.

Extraits contre la surveillance

Dans cette section, on veut partager avec vous de courts extraits qui relèvent des sujets couverts par le CSRC, mais qui ne justifient pas une entrée distincte sur notre site web. Vous pouvez nous envoyer de tels extraits si vous souhaitez qu’ils soient publiées dans le prochain numéro.

En 2021, plusieurs personnes ont été arrêtées en France suite à l’incendie de véhicules appartenant à Enedis et d’une importante antenne-relais. Un texte détaille l’éventail intéressant de techniques de surveillance qui ont précédé leurs arrestations : filature, prélèvement ADN sur la poignée d’une voiture pendant que son propriétaire faisait des courses, entrée dans un domicile la nuit pour installer un keylogger sur un ordinateur, demande à Enedis de fournir la liste des personnes qui ont refusé l’installation du compteur Linky, et demande à un journal local de fournir les adresses IP qui ont accédé à leur article sur l’incendie.

En 2022, deux anarchistes ont été arrêté·e·s en Italie et accusé·e·s de fabrication et de possession de matériel explosif. Un texte explique que l’enquête qui a conduit aux arrestations a commencé lorsqu’un « inconnu » a trouvé du matériel explosif, du matériel électrique et d’autres dispositifs dans une forêt en juin 2021. Par la suite, les flics ont installé des pièges photo/vidéo pour « capturer » toute personne qui s’approchait de la zone. Une personne a ainsi été photographiée de dos près de l’endroit, et les flics ont prétendu l’avoir reconnue et identifiée.

Pour terminer cette section, voici une citation pleine d’espoir d’un communiqué revendiquant la responsabilité de l’incendie d’un bâtiment de constructeurs de prisons en Allemagne :

Afin de ne pas produire de bonnes images sur les caméras de surveillance, nous portions des K-ways pour dissimuler la forme de nos corps et nos démarches. Pour rendre la forme de nos têtes méconnaissable, nous avons utilisé des chapeaux. Le développement des techniques d’analyse vidéo inquiète de nombreu·x·ses camarades. Avec ces conseils nous voulons montrer les possibilités de résister contre cette technique de surveillance.

Contribuez au CSRC !

Nous proposons d’utiliser notre site web pour faciliter le partage de connaissances et d’expériences entre camarades sur le thème de la surveillance ciblée.

Parcourez nos plus de 180 ressources sur csrc.link, également accessible dans le navigateur Tor via une adresse .onion.

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Contribuez en nous envoyant un email à csrc@riseup.net – si vous voulez chiffrer, notre clé PGP est ici.

Dix astuces pour casser les téléphones

  1. mets le feu à ton téléphone
  2. jette ton téléphone dans le canal
  3. mets les téléphones de tes amis dans un plus grand feu
  4. jette tous les téléphones dans le canal
  5. n’apporte pas toujours ton téléphone (quelqu’un·e pourrait le jeter dans le feu)
  6. parlez-vous les un·e·s aux autres, pas à votre écran
  7. détruis les preuves (c.f. astuces 1 et 2) et ne laisse pas les autres fabriquer des preuves (c.f. astuces 3 et 4)
  8. fais de l’utilisation du téléphone un sujet
  9. sois injoignable par téléphone, sois sociable
  10. nique la technologie

Rumoer n°5, « Dix astuces pour casser les téléphones »

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Le SPVM est-il la Schutzstaffel? La Schutzstaffel était-elle le SPVM?

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Avr 012023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

« S— / S— / P-V-M ! Po- / lice / politique!” est scandé.

J’ai beaucoup entendu ce chant en 2012, alors que j’étais un bébé anarchiste, nouvelle dans la culture turbulente des manifs montréalaises. À l’époque, il était souvent accompagné d’une foule de sig heils ironiques addressé à la police. On se sentait toujours un peu mal à l’aise de se retrouver dans une foule de personnes majoritairement blanches faisant des saluts nazis, et ces sig heils ironiques ont même fini par provoquer un petit scandale dans les médias anglophones. Le vacarme médiatique à certainement impliquer une bonne dose de mauvaise foi, de nombrilisme et de citations d’organisations de centre-droite, mais en fin de compte, il est difficile de soutenir que les saluts nazis (ironiques ou non) ne sont rien d’autre qu’un mauvais look.

Dans les années qui ont suivi, les sig heils ont (heureusement) disparu de la culture de manif dans les rues de Montréal, et pendant un certain temps, il a semblé que le chant SS-PVM avait peut-être aussi disparu. Mais ces jours-ci, je l’entends à nouveau, non seulement lors de grandes manifestations remplies d’étudiant.es libéraux, mais aussi lors de manifestations organisées par des anarchistes et des antifascistes—des camarades qui devraient pourtant savoir mieux. Pire encore, le slogan semble maintenant avoir été commémoré sur une nouvelle bannière de tête [lors de la manif du 15 mars 2023].

Mais what’s up avec ce chant, et pourquoi ne veut-il pas mourir ? Essentiellement, il dit au SPVM : « vous êtes la police secrète de l’État, utilisée pour réprimer les mouvements sociaux et les dissidents politiques, à l’instar de—exemple célèbre dans l’histoire—la Schutzstaffel, c’est-à-dire des SS ».

Pour celleux qui ont séché les cours d’histoire, la SS était une branche paramilitaire de l’État nazi, qui a joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre de la Solution finale. Elle a supervisé la déportation des Juifs à travers l’Europe, dirigé les camps de la mort pour lesquels le régime nazi est si bien connu, et participé à l’extermination massive des Juifs sur le front de l’Est, dans ce que l’on appelle souvent « l’Holocauste par balles ».

Sous le commandement de la SS, la Gestapo était la police politique de l’Allemagne nazie. Elle enquêtait, rassemblait et liquidait les dissidents et les « ennemis de l’État » : homosexuel.les, communistes, syndicalistes, Juifs et Roms. Avant la guerre, la Gestapo était de facto chargée d’appliquer les lois raciales nazies. Pendant la guerre, elle a orchestré des déportations massives et participé à des massacres. Vraisemblement, c’est la Gestapo qui était la « police politique » à laquelle le chant de manif susmentionné fait référence.

Pourquoi je vous raconte des choses sur les nazis que vous savez probablement déjà ? En quoi tout cela est-il important ? En bref, je pense que tout ça a une incidence sur la façon dont nous parlons de l’histoire, et sur la façon dont nous utilisons l’histoire dans notre discours politique au présent. Et je pense aussi que de comparer le SPVM aux SS est une mauvaise et frustrante analogie.

Soyons très clairs, je ne suis certainement pas ici pour vous convaincre qu’au fait, le SPVM est un groupe de bons gars. Je ne crains pas non plus, par exemple, qu’en comparant nos flics locaux aux SS, nous soyons trop méchants. Je suis en faveur de l’intimidation des coches. S’il vous plaît, soyez très méchant.es avec la police.

De plus, je n’ai aucun doute que, comme plusieurs corps policiers, le SPVM compte plus qu’une petite poignée de néo-fascistes parmi ses rangs. Et en tant que force armée d’un ordre social raciste, il n’est pas surprenant que le SPVM soit aussi responsable de nombreux meurtres extrajudiciaires de personnes racisées.

Ce que je reproche à la comparaison entre le SPVM et les SS, ce n’est pas qu’on risque exagérer la gravité du SPVM. Je crains plutôt qu’en comparant le SPVM aux SS, nous risquions d’obscurcir la nature même des SS. Considérons le slogan en question à nouveau : « SS-PVM ! Police politique ». Il semble remarquable ici que l’on ait choisi de scander « police politique » plutôt que, par exemple, « police raciste » ou « police génocidaire ». Je pense que cela en dit long sur la positionnalité du slogan, ou du moins sur l’analyse de l’histoire qu’il implique.

On pourrait imaginer un chant pas si différent, dans un contexte légèrement différent, qui utiliserait l’un des génocides historiques les plus visibles (l’Holocauste) pour souligner la complicité de la police dans le projet génocidaire de l’État colonisateur. Il s’agirait, je pense, d’une toute autre conversation. Mais le chant « police politique » n’est pas un chant sur le génocide, et c’est probablement pour cette raison qu’il tend à provoquer un tel malaise.

Le chant souligne (avec raison) que le SPVM est un instrument de répression politique, puis le compare à un autre corps policier historique qui était aussi un instrument de répression politique… entre autres choses. Mais la nature de ces autres choses importe beaucoup. Car on aurait tort de se souvenir de la SS avant tout comme l’homme de main de la répression anti-gauchiste, plutôt que comme outil du génocide.

Au mieux, c’est comme si nous donnions l’impression de penser que les SS étaient plus ou moins comme votre police municipale nord-américaine du XXIe siècle : meurtrière, raciste, certainement notre ennemie, mais sûrement pas responsable de l’extermination coordonnée de millions de personnes. Et, comme d’autres marchands d’analogies maladroites avec l’Holocauste—pensez aux antivax avec des étoiles jaunes—ça commence à donner l’impression qu’après tout nous avons peut-être séché le cours d’histoire au complet.Un titre antérieur et plus narquois pour ce texte était: « Je m’attendais à l’émeute annuelle contre les flics, mais tout ce que j’ai eu c’est du révisionnisme softcore de l’holocauste » [« I came for the annual anti-police riot, and all I got was some softcore Holocaust revisionism »]. Et bien que j’ai finalement révisé ce titre, je pense que l’original souligne quand même un aspect important de la politique du souvenir et de la déformation de l’histoire par analogie avec le présent.

En 2023, cette façon de déformer l’histoire semble plus dangereuse qu’en 2012… Voilà qu’il y a quelques mois à peine, un ancien président des États-Unis a lunché avec un négationniste populaire ; des néonazis continuent d’harceler les gens à la sortie des shows de drag, des synagogues et des spectacles de Broadway ; #hitlerdidnothingwrong est de nouveau populaire sur Twitter ; et les attaques fascistes armées contre les mosquées, les synagogues et les bars gays commencent à nous sembler un peu trop familières.

À bien des égards, la diffusion des idées néonazies repose sur un déni manifeste ou implicite de l’Holocauste. Bien sûr, il y a toujours quelques dérangé.es qui vous diront que ces six millions de Juifs l’ont bien mérité, mais si vous voulez faire l’éloge d’Hitler au XXIe siècle, il est probablement beaucoup plus facile de simplement déformer les faits du génocide de prime abord. Le révisionniste de l’Holocauste du XXIe siècle lèvera les bras au ciel et dira : « Ah, mais bien sûr, certaines personnes sont mortes du typhus et de malnutrition dans les camps de prisonniers, mais c’est normal en temps de guerre… Y a-t-il vraiment eu des chambres à gaz ? Y a-t-il vraiment eu un génocide ? »

Ou comme l’a récemment déclaré l’avocat du shitposter néonazi local, Gabriel Sohier Chaput, dans une salle d’audience de Montréal : « Selon le dictionnaire, le nazisme, c’est du national-socialisme. C’était une idéologie. Ça ne faisait pas partie du plan initial d’exterminer les Juifs. Et est-ce vraiment six millions de victimes ? Je pense que si des gens sont morts dans des camps de concentration, c’était pour sauver de l’argent ».

Bien sûr, personne dans les manifs de gauche auxquelles j’ai assisté à Montréal n’a scandé quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à « Est-ce que / six / mil- / -lion / sont / vrai- / ment / morts ? » ou whatever. Mais bon, il est peut-être un plus difficile de balayer une analogie maladroite avec l’Holocauste à un moment où la déformation de l’Holocauste, le déni pur et simple de l’Holocauste, et les diverses formes de néonazisme jouissent d’une approbation sans précédent auprès du grand public.

Écoute, je comprends. Qui n’aime pas se lancer de temps en temps dans un discours du type « tout ce que je déteste est littéralement Hitler » ? Mais si vous ne savez toujours pas quelle est la différence entre le SPVM et les SS, j’ai un livre (ou dix) à vous proposer. Et en supposant que vous pouvez différencier entre le gaz lacrymogène et le Zyklon B, ne devriez-vous pas vous sentir au moins un peu gêné.e de vous retrouver dans une foule de personnes qui semblent un peu floues sur les détails de ce que les SS ont réellement fait ? C’est certainement mon cas…

Une excuse pour continuer la répression – Communiqué de la CLAC sur les arrestations de masse entre 2011 et 2015

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Mar 212023
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes

Après plus d’une décennie de lutte, des personnes arrêté·e·s lors de 16 manifestations qui se sont soldées par des arrestations de masses entre 2011 et 2015 ont finalement obtenu gain de cause face à la ville de Montréal et au SPVM en signant une entente hors-court pour obtenir dédommagement pour les tords subis. La ville s’est engagé à leur verser 6 millions de dollars en compensation financière – divisé entre les centaines de personnes touchées et après déduction des frais d’avocats, c’est une somme disons-le plutôt symbolique – ainsi qu’à produire des excuses publiques et à les afficher sur leur site Internet durant 90 jours. Le 14 mars 2023, à l’initiative des requérant·e·s des recours collectifs, duComité Permanent de Soutien aux Manifestant·e·s et de la Ligue des Droits et Libertés, une conférence de presse est organisée pour dénoncer à la fois les pratiques du SPVM qui ont donnés lieu à ces recours, mais également la mauvaise foi de la Ville de Montréal et de son administration actuelle qui a caché ses excuses dans un .pdf au bas d’une page obscure au fond de leur labyrinthique site web. Voici le communiqué rédigé par la CLAC qui a été partagé lors de cette conférence de presse.

Bonjour,

On aurait aimé être présent·e·s en personne, mais on voulait pas rendre la tâche plus facile au SPVM pour remplir ses fiches; faut bien que le 800 millions de budget servent à quelque part. On tenait quand même à souligner l’importance de cette victoire juridique tout en la contextualisant avec un portrait plus large de la répression policière.

D’abord, il faut reconnaître que des excuses publiques face à la violence policière, c’est non seulement rare, ça l’arrive presque jamais, et lorsque ça l’arrive, comme aujourd’hui, c’est parce que les mouvements sociaux réprimés étaient principalement composés de personnes blanches. Au cours des mêmes années visées par les recours collectifs, entre 2012 et 2017, il a été déterminé par la commission Viens que 75% des constats d’infraction distribuée à Val-d’Or ont été donnés à des personnes autochtones. Vous vous souviendrez qu’alors plusieurs allégations ont fait surface pour dénoncer les violences policières, notamment des violences à caractères sexuels envers les femmes autochtones. Qu’aucune accusation n’a été portée sur les policiers de la SQ après l’enquête. De plus, la SQ a même poussé jusqu’à demander ses propres excuses au gouvernement du Québec pour supposément ne pas avoir été impartial devant les faits et poursuivi en diffamation Radio-Canada pour son journalisme d’enquête. Non seulement le directeur de la SQ au moment des actes de violences policières a refusé de s’excuser, mais Valérie Plante l’a même accueilli comme directeur du SPVM ! Dans ce cas précis, comme dans la vaste majorité des cas de brutalité policière, il n’y a pas eu d’excuses. Faut-il également rappeler que le gouvernement actuel refuse explicitement de reconnaître la présence du racisme systémique malgré le fait que l’observatrice civile le reconnaisse.

De la même façon, en 2020 à Montréal, 40% de contraventions ont été données à des personnes en situation d’itinérance, parce que les adresses enregistrées dans le registre des contraventions correspond à l’adresse d’un refuge pour personne sans abris. Ces personnes non plus ne recevront pas d’excuses. Ni les femmes autochtones, qui sont 11 fois plus susceptibles d’être interpelées par la police que les femmes blanches. Ni les populations noires victimes de profilage racial pourtant avoué par le SPVM sans s’excuser.

Dans le contexte de toutes ces violences racistes, coloniales et de classes, la ville s’excuse à nous, des étudiant·e·s, des travailleur·euse·s, quelques chômeur·euse·s, mais quand même des gens qui s’en sortent assez bien. Ça nous montre c’est quoi la justice, un système où l’on s’excuse quand on arrête des personnes principalement blanches et potentiellement pas si pauvres, mais où l’on ignore les violences systémiques de la police envers les plus vulnérables.

Ensuite, les arrestations de masse ne sont que la pointe de l’Iceberg des pratiques malhonnêtes, des violences et des injustices commises par la police et le système de justice. À chaque fois que l’on remet en question la violence perpétrée par la police ou que l’on tente d’organiser un rassemblement anticapitaliste, on est menacé-e-s, filmé-e-s, lorsqu’on est pas littéralement attaqué-e-s à coup de gaz, de poivre et de matraques. Et surtout, à chaque fois qu’il y a arrestation, les personnes racisées, les femmes et les personnes non-binaires ou trans subissent des violences supplémentaires au mains des policiers. À ce titre, les arrestations de masses sont très loin d’être les pires violences qui sont vécu·e·s par les militant·e·s, pour lesquelles aucune excuse ne sera faite et aucune compensation ne sera offerte.

Petite parenthèse pour dire que les 6 millions obtenu en compensation représentent moins de 10% de l’augmentation budgétaire du SPVM cette année seulement. Si la ville cessait son délire sécuritaire, on pourrait peut-être avoir des logements sociaux qui ont de l’allure. On dit ça de même.

Finalement, il ne faut pas se leurrer, ces excuses ne changeront rien, tout comme la longue liste des enquêtes sur la police depuis des décennies qui ont parfois mené à des réformes toutes plus inutiles les unes que les autres. En 1984 déjà, Jean-Paul Brodeur publiait un ouvrage étudiant une vingtaine de commissions d’enquête sur la police au Québec depuis le 19e siècle. Ses conclusions sont claires: rien ne change. On se rappelle aussi les résultats de l’enquête sur les pratiques policières lors du sommet du G20 à Toronto : malgré toutes les violences commises, rien n’a réellement changé. Les mêmes blâmes ont été exprimés durant la commission Ménard après les grèves étudiantes de 2012, encore là rien n’a changé. Toutes les études et les commissions d’enquête plus récentes arrivent aux mêmes conclusions. Devant l’échec des tentatives répétées de réformes de la police, on est en droit d’en arriver à un constat : c’est pas de la faute à quelques pommes pourries, c’est le verger au grand complet qui est infesté par la pourriture, des racines aux bourgeons! Aujourd’hui, si on obtient des excuses, c’est seulement à cause du combat mené par des personnes requérantes qui ont réussi à obtenir ces gains au bout d’une décennie. Merci à vous tou·te·s de pas avoir lâché le morceau et d’avoir démontré une fois de plus que les chiens de garde de l’État n’ont pas de laisses et que c’est seulement par la lutte qu’on pourra mettre fin à leurs violences.

Continuons de lutter, car seule la lutte paie (dans ce cas-ci, littéralement!). C’est pas les gouvernements ni la police qui nous protègent des bouleversements climatiques, de la montée de l’extrême droite, de la hausse du prix des logements ou de la hausse du coût de la vie. Au contraire, le SPVM participe directement, activement et violemment à réprimer la résistance contre ces fléaux qui menacent nos existences. C’est pour ça qu’on continue à manifester le 15 mars contre la brutalité policière ou de célébrer la tradition anticapitaliste du 1er mai.

En terminant, parce qu’on sait que malgré les excuses pis les belles paroles, la répression va continuer, on profite de l’occasion pour vous annoncer la relance du fonds d’autodéfense juridique de la CLAC afin de soutenir les militant·e·s arrêté·e·s. Le SPVM a peut-être finalement compris que les arrestations de masse ne sont plus acceptables, mais ils utilisent juste d’autres moyens pour nous empêcher de manifester contre le système qu’il protège. Le fonds de la CLAC vise à autonomiser nos moyens de défense face à la répression policière et judiciaire de plus en plus utilisée pour nous décourager de s’indigner.

La convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)

Ce document est aussi disponible en .pdf (et plus facilement trouvable que les excuses de la ville sur leur site)

Le fonds d’autodéfense juridique de la CLAC est de retour

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Mar 152023
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes

Le Comité d’autodéfense juridique de la Convergence des luttes anticapitalistes relance son Fonds d’autodéfense juridique, qui vise à supporter les personnes qui sont victimes de la répression policière ou juridique pour des gestes présumés commis dans le cadre d’actions individuelles ou collectives ayant une portée anticapitaliste, féministe, anticoloniale ou antiraciste.

Nous avons besoin de vos contributions pour remplir le Fonds! Suite aux larges mobilisations de 2012, plusieurs fonds légaux ont été créés pour supporter les personnes arrêtées, mais depuis quelques années, ceux-ci ne sont plus disponibles, incluant celui de la CLAC jusqu’à maintenant. Nous repartons donc un fonds légal pour soutenir les personnes arrêtées pour des activités militantes, parce qu’il est important de supporter financièrement les arrêté.es pour qu’iels puissent faire face aux systèmes policier et judiciaire biaisés et injustes du gouvernement.

Pour faire un don au Fonds d’autodéfense juridique

  • Par chèque
    Faire le chèque à l’ordre de la « Convergence des luttes anticapitalistes » et l’envoyer à l’adresse:
             CLAC-Montréal / QPIRG-Concordia
             c/o Université Concordia
             1455 de Maisonneuve O
             Montréal, Quebec
             H3G 1M8

Inscrivez « Fonds d’autodéfense juridique » sur le chèque, pour qu’on sache qu’il s’agit d’un don pour le fonds.

  • Par virement interac
    Envoyez à l’adresse: finance @ clac-montreal.net
    Avec la question de sécurité: « Fonds d’autodéfense »
    Et la réponse: « juridique ».
    Si vous faites un don spécifiquement pour la campagne des arrêtéEs à Atlanta:
    Inscrivez comme question: « Solidarité Atlanta »
    Et la réponse: « stopcopcity ».

Si vous avez été arrêté et avez besoin de la contribution financière du Fonds, consultez cette page:
https://www.clac-montreal.net/fonds

Si vous avez besoin de soutien juridique suite à une arrestation, contactez le Comité d’autodéfense juridique de la CLAC à
info @ clac-montreal.net

En fichier attaché: le communiqué distribué par la CLAC à la conférence de presse « Les recours collectifs pour le droit de manifester interpellent la mairesse et le directeur du SPVM » du mardi le 14 mars 2023.

Fichiers attachés: PDF iconconf-de-presse.pdf

Déploiement de bannière pour les défenseurs de la forêt de Welaunee

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Mar 142023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La militarisation et l’expansion du pouvoir policier est une menace mondiale. La lutte contre le projet de développement Cop City à Atlanta reflète d’autres luttes locales partout dans le monde. Cette lutte de première ligne, solide et de longue durée, montre comment la destruction des habitats naturels est liée à la violence et à la répression de I’état.

A la lisière de la forêt de Welaunee, chaque policier repoussé avec des feux d’artifice et chaque pièce d’équipement de construction incendiée est accueilli avec joie par les compagnons de toute l’île de la tortue et au-delà.

Nous avons fabriqué et déployé cette banderole à Montréal en solidarité avec toutes les personnes arrêtées à Altanta, même les plus innocentes. Nous n’oublierons jamais Tortuguita.