Montréal Contre-information
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Août 102018
 

De Parc-Ex Contre la Gentrification (page Facebook)

Plus de 60 personnes se sont rassemblées en face du métro Parc hier après-midi pour une manif-action contre la spéculation immobilière et la gentrification. L’action avait pour but de rassembler des membres de Parc-Ex contre la gentrification, du POPIR, du Comité B.A.I.L.S., du Comité d’Action de Parc-Extension, du Comité Logement de Rosemont et du Comité logement du Plateau Mont-Royal pour maintenir la pression sur les développeurs immobiliers et envoyer un message clair que le développement de condos et d’appartements luxueux ne passeront pas dans nos quartiers.

Nous sommes ensuite allé.es au bureau du Groupe BSR – la compagnie de développement immobilier qui est derrière les scandaleuses évictions de la Plaza Hutchison – pour remettre une lettre et perturber leur journée de travail. Pendant les trente dernières années, la Plaza Hutchison a servi de lieu de rencontre pour Parc-Extension, abritant des groupes communautaires, des associations culturelles, des écoles de langue, des lieux de culte et des petits commerces locaux. Depuis que le Groupe BSR a acheté l’immeuble, ils ont intimidé sans relâche, menacé de multiples manières et évincé sans préavis ces locataires, les uns après les autres. Nous nous sommes rendu.es aujourd’hui à la Place Décarie pour apporter nos revendications à Ron Basal et ses collègues truands – notamment que les locataires puissent revenir dans leurs locaux et que l’immeuble soit remis dans les mains de la communauté.

Aussitôt entré.es dans les bureaux, nous nous sommes fait donner des coups de pieds à plusieurs reprises et avons été frappé.es au visage par Ron Basal et des employé.es du Groupe BSR. Des personnes ont été étranglées et plusieurs se sont fait arracher et briser leurs lunettes. Des employé.es ont fait des menaces de mort et plusieurs personnes ont subi du harcèlement sexuel quand un membre haut placé du Groupe BSR a menacé de se déculotter devant elles. Quand les manifestant.es ont essayé de quitter l’immeuble, les employé.es du Groupe BSR ont fait arrêter les ascenseurs, ont physiquement bloqué les escaliers, ont séquestré les gens sur l’étage et ont essayé de lancer violemment une personne dans la cage d’escaliers d’urgence. C’était fucking intense. Plusieurs d’entre nous, voisin.es et activistes confondus, ont visité des bureaux de développeurs immobiliers auparavant, pour apporter des revendications pour le droit au logement et pour s’opposer à la gentrification. Personne ne se souvient d’avoir rencontré autant de violence.

Nous voulons aussi réagir à certaines allégations faites dans la couverture média de l’action, notamment TVA qui récupère des photos de BSR Groupe, montant des images stagées de “grabuge”, et Radio Canada qui avance que nous avons “forcé la porte”. Ça vaut la peine de mentionner que le journaliste de Radio Canada Benoît Chapdelaine est entré dans les bureaux avec nous en ouvrant la porte débarrée des bureaux publics des promoteurs, a dû aussi éviter les coups et a été témoin de l’extrême violence du Groupe BSR, mais n’en fait aucune mention. Aussi, bien que trois personnes aient été brièvement détenues, elles ont été relâchées immédiatement sur place et il n’y a eu aucune arrestation.

Bien que dégoûté.es par les actions de ces gentrificateurs, nous demeurons inébranlables dans notre détermination à perturber le business as usual, à se mettre en travers des projets gentrificateurs où qu’ils se trouvent et à combattre la destruction de Parc-Ex. Nous refusons de supporter par notre silence le déplacement de personnes racisées de notre quartier au profit de nouveaux résidents plus riches, plus yuppies ou plus blancs.

Vous aurez de nos nouvelles, on ne bouge pas d’ici.