De Xavier Camus
Le chef de La Meute – Sylvain « Maikan » Brouillette – avait prévu « la meilleure manif de son histoire ». Ce fut un fiasco monumental :
(1) Alors que La Meute prétend souvent avoir 60 000 membres, le chiffre exact, dans le monde réel, ressemble davantage à 150 membres… Des autobus provenaient d’aussi loin que le Saguenay. En additionnant tous leurs plus fidèles partisans, La Meute fut incapable de rassembler plus de 200 personnes, en incluant leurs alliés.es de Storm Alliance et Independance Day. Quelle honte pour M. Brouillette!
« Nous sommes le peuple », « Nous sommes la force du nombre »… 150 personnes sur 8,2 millions de Québécois.es, come on…
(2) Non seulement ça n’a pas été la plus grande marche de l’histoire de La Meute, mais ils n’ont même pas marché un seul coin de rue!
Leurs leaders annonçaient pourtant: « Le Québec prend d’assaut Montréal » et « Nous marcherons la tête haute ». À la vérité, la plupart du temps, ils sont restés assis dans l’entrée d’un parking durant près de 4 heures, pour finalement rebrousser chemin et repartir dans leurs autobus scolaires…
Que s’est-il passé? Des contre-manifestants.es se sont postés des deux côtés de la rue Saint-Antoine, de sorte que les Meutons, en nombre inférieur, n’ont jamais eu le courage de prendre la rue pour faire entendre leur voix (c’est-à-dire leur haine des immigrants.es et des musulmans.es).
Le moment le plus glorieux de Sylvain « Maikan » Brouillette fut lorsqu’il se traîna jusqu’au mur devant lui, pour frotter le bout de son drapeau contre une pancarte d’Immigration Canada. Même son propre camp n’a jamais compris ce qu’il essayait de faire :
Chose certaine, les dirigeants du groupe haineux ont reculé devant les contre-manifestants.es. Leur cellule de sécurité se cachait derrière les cordons anti-émeute, pendant que la majorité de leurs militants.es restait assis en suffoquant dans l’entrée du stationnement, à l’ombre, et réclamait de l’eau.
Les appuis de La Meute
La Storm Alliance, groupe anti-immigration, est elle aussi en déclin, n’ayant pu attrouper plus de 20 personnes. À peine trois drapeaux de la S.A. ont pu se faire voir, mais il y avait au moins leur fidèle M. Dionne, lui qui arborait une sorte de drapeau nazi à la manif de l’année dernière, à Québec :
Quant à Independance Day, on pouvait à peine en discerner une dizaine de membres, arborant leur hallucinant drapeau aux couleurs du Québec, du Canada, de la statue de la Liberté des États-Unis (?), tout en ajoutant une faute d’orthographe dans le mot anglais qui s’écrit normalement « Independence »…
Ce groupe est reconnu pour compter un ex-grand dragon du Ku Klux Klan québécois parmi ses dirigeants, soit Michel Larocque. Le réseau CTV a embarrassé le #2 de La Meute en le questionnant à cet égard :
« Roch adamantly denies that Larocque is a member of their movement.
« [He] is not a member of La Meute. La Meute is one entity, » Roch explained. « We accept groups that are not right-wing. That’s why we accept the Storm Alliance and Independence Day. »
L’excuse de Stéphane Roch est donc un peu facile, plaidant que Larocque n’est pas directement membre de son groupe. Car il omet de dire qu’il en a déjà fait partie, ayant même un tatou de La Meute sur sa main gauche :
La couverture des médias
En général, les médias ont davantage donné la parole aux porte-paroles de l’extrême-droite qu’aux antiracistes, qui étaient pourtant beaucoup plus nombreux.ses. Ces médias, tels TVA Nouvelles, ont donc eu la fâcheuse manie de rapporter leurs propos sans regard critique, allant même jusqu’à consacrer l’expression « immigration illégale » dans leurs reportages :
Les médias devraient veiller à ne pas relayer aussi aveuglément l’idéologie xénophobe. Comme l’a bien rappelé le compte-rendu de La Presse :
« La Meute et Storm Alliance dénoncent l’arrivée d’immigrants irréguliers qu’ils qualifient d’« illégaux ». Or, ce statut n’existe pas en vertu de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Toute personne a le droit de traverser la frontière du Canada de façon irrégulière pour demander l’asile. »
Conclusion
La Meute se retrouve à la croisée des chemins, faisant face à ses propres mensonges, ne sachant même plus pourquoi elle manifeste. Où se trouve leur soi-disant combat contre l’islam radical, alors que le mot « islam » n’a pas été prononcé une seule fois hier? (et c’est tant mieux)
Si les chefs plaident que leur marche allait faire entendre la « voix du peuple », ils refusent en fait que les membres apportent leurs propres pancartes et scandent leurs propres slogans (ça pourrait sonner trop raciste)… Brouillette appelle d’ailleurs cela des « marches silencieuses ».
La Meute ne représente pas le peuple. Elle ne représente qu’un gourou, qui ment comme il respire, du nom de Sylvain Brouillette. 60 000 membres? Plutôt environ 150…