Soumission anonyme à North Shore Counter-Info
Plusieurs arrestations se sont produites à Hamilton, en Ontario, suivant le blocage de voie ferrée ayant récemment eut lieu en réponse au raid mené par l’OPP à Tyendinaga. La police s’est emparée des gens sur leur lieu de travail ou dans leurs maisons, totalisant cette fois quatre arrestations. Ces gens sont encore en ce moment détenu.es et comparaitront en Cour pour leur remise en liberté conditionnelle dans les deux prochains jours (Ndt : cet article date du 27 février). Bien que malencontreux et enrageant, rien de tout ça n’est surprenant. Au cours du dernier mois, de multiples vagues de blocages et d’actions de solidarité ont balayé le pays, causant d’incalculables dommages économiques et exposant en pleine lumière le Canada et son traitement des communautés autochtones. Ce n’était qu’une question de temps avant que l’état ne réponde avec force et ne commence à arrêter les personnes impliquées. Considérant la multiplication des arrestations dans différentes villes, cette semaine semble avoir été un moment charnière à cet effet.
Le contrecoup de la résistance est la répression, celle-ci étant une tactique standard utilisée par l’État lorsqu’il se sent menacé. L’histoire des mouvements sociaux et des mouvements de libération est parsemé d’innombrables exemples de ce genre. Les arrestations et le harcèlement policier sont utilisés non seulement pour cibler des individus spécifiques, mais aussi, de manière plus critique, pour insuffler la peur chez les gens de manière plus générale et, ce faisant, étouffer l’action. Il est crucial que nous ne laissions pas cela se produire. La meilleure réponse à la répression étatique est de la rendre, en tant que stratégie, la plus inopérante possible. Ce n’est pas le moment de laisser cette intimidation freiner l’action, il est plutôt temps de nous pousser collectivement à être brave et à continuer d’agir. Certaines personnes décideront peut-être de continuer d’utiliser les mêmes tactiques, d’autres décideront peut-être de changer de cap et d’essayer de nouvelles façons de faire en réponse au contexte changeant. Dans tous les cas, la clé est de continuer d’être en lutte et de ne pas laisser la flame de la rébellion s’éteindre.
En rapport avec le thème de l’action, nous voulions dire quelques mots sur le risque. Bien que le risque soit une réalité omniprésente, il est loin d’être universel et les niveaux de risque sont très différents d’une personne à l’autre. Des dizaines de milliers de personnes ont participé à des actions à travers le pays et seulement une infime proprotion s’est fait arrêter. Il y a une force dans les nombres, et la portée de cette lutte a créé un context dans lequel il serait difficile (et probablement très défavorable du point de vue de l’opinion publique) de faire des arrestations de masse. Dans le cas de Hamilton, seules des personnes très particulières ont été arrêtées. Elles sont, dans l’ensemble, »les suspect.es habituel.les » pour la police de la ville. Ces personnes, qui sont très visibles dans leurs politiques et pratiques antagonistes, sont déjà connues (et fréquemment surveillées et harcelées) par la police de Hamilton et font face à d’autres charges criminelles, d’autres conditions et/ou viennent de conclure d’autres dossiers avec la Cour. Tout cela pour dire que, si vous êtes une personne qui auraient participé au blocage et que vous êtes inquiet.ète, l’arrestation de ces personnes n’est présentement pas une indication que la police effectuera une vague d’arrestation à travers la ville. Ceci étant dit, c’est un bon moment pour réfléchir à nos pratiques et à la réduction des risques qui y sont associés.
Nous encourageons fortement les gens, par exemple, à se masquer lorsqu’ils.elles participent à ce genre d’activité. Se masquer et dissimuler le plus possible son identité diminue beaucoup les riques au niveau personnel mais aide aussi à garder les gens autour de nous plus en sécurité. Plus il y a de gens masqués, plus il est difficile d’identifier des individus dans une foule. Et ceci ne se limite pas à la répression étatique. En plus de la police qui prend des photos et des vidéos lors des actions, il n’est pas exceptionnel que des gens de différents groupes de l’extrème droite se déplacent pour tenter de prendre des photos des gens immpliqués. Se faire doxer en ligne, en plus d’être très désagréable, est une menace tout aussi dangereuse que de se faire arrêter. Alors masquez vous! vous vous remercierez plus tard.
Finalement, si d’autres se font cibler ou se font arrêter, sachez qu’on vous soutient. Ne parlez pas à la police sous aucune circonstance, demandez de parler à un avocat, et attendez. Vous ne ferez pas face à la répression seul.e et vous serez supportez à travers le processus. Pour le meilleur ou pour le pire, nous avons accumulé pas mal d’expérience sur la répression, et nous sommes bons.bonnes à la gérer. Nous sommes une grappe résiliente et nous vous aiderons à travers toute période difficile. Il n’y a rien d’amusant dans la répression, mais c’est totalement survivable. C’est quelque chose qui dans le long terme peut nous rendre plus fort.e plutôt que plus faible.
On se voit au prochain blocage ;)
Ressources utiles (en anglais)
Au sujet de se masquer et de dissimuler son identité
https://crimethinc.com/2008/10/11/fashion-tips-for-the-brave
Au sujet de la culture de la sécurité
https://north-shore.info/2019/11/05/confidence-courage-connection-trust-a-proposal-for-security-culture/
Au sujet de beaucoup de choses
https://the-tower.ca/