Montréal Contre-information
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Avr 032015
 

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De le média de masse

Des entrepreneurs de Saint-Henri n’en peuvent plus d’être victimes d’actes de vandalisme de la part de ceux qui reprochent à leurs luxueux commerces d’embourgeoiser le quartier. Ils songent maintenant à embaucher un gardien de nuit.

«Si tu vends autre chose que des hot dogs à 25 cennes, à Saint-Henri, tu n’es pas toujours le bienvenu», affirme l’entrepreneur Corey Shapiro. Tous les jours, on crache dans les vitrines de son chic salon de coiffure et de sa lunetterie de luxe, tous deux situés sur la rue Notre-Dame.

En décembre, deux commerces de ce secteur, dont le salon de coiffure de M. Shapiro, avaient été aspergés de peinture blanche. Un blogue anarchiste avait alors revendiqué ce coup d’éclat. Malgré l’intervention des autorités, les commerçants qui possèdent des boutiques plus haut de gamme dans ce quartier populaire continuent d’être la cible d’actes de vandalisme et d’intimidation.

Fléau

Le Journal s’est entretenu hier avec quatre commerçants de la rue Notre-Dame aux prises avec ce fléau.

Tony Campanelli est l’un d’eux. L’homme d’affaires, qui possède un café et une boutique de vêtements pour hommes, est devenu malgré lui «un visage de la gentrification» de Saint-Henri, en pleine transformation depuis deux ou trois ans.

Aspergé d’huile

«On veut me faire porter le blâme de l’embourgeoisement du quartier. Ce n’est quand même pas de ma faute si les condos se multiplient et que les loyers augmentent», dit M. Campanelli.

Il y a deux semaines, on a aspergé d’huile la devanture de ses deux commerces, ce qui a taché la pierre de la façade.

«Je vais devoir appeler une entreprise de nettoyage pour faire disparaître tout ça», déplore l’entrepreneur.

L’entrepreneur a installé des caméras pour épingler ces vandales qu’il qualifie «d’anticapitalistes». Ses voisins et lui songent maintenant à se regrouper pour payer un gardien de nuit.

«Plus de 50 % de la population du quartier vit sous le seuil du faible revenu, rappelle le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais. Alors oui, il y a des gens qui trouvent difficile l’arrivée de gens plus aisés.»

Le maire dénonce vivement ces actes de vandalisme, mais estime que ce phénomène ne touche qu’un petit nombre de commerçants. «De façon générale, les nouveaux commerces sont bien accueillis», souligne-t-il.

Les autres actes de vandalisme ciblant les commerces haut de gamme de Saint-Henri :

  • Des vitrines cassées
  • Des graffitis disant : « Non à la gentrification »
  • Des crachats dans les fenêtres
  • Des excréments laissés devant la porte
  • Des affiches anticapitalistes collées dans les fenêtres
  • Un mélange de petits fruits visant à reproduire les entrailles d’un animal, qui avait été laissé devant la porte