Montréal Contre-information
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Oct 122013
 

JournalRPA

À propos

Parce qu’on en avait plein le cul de n’écrire que des tracts, des dissertations et des statuts Facebook…

Ce journal est né de l’enthousiasme d’élaborer une plateforme de contre-information, un espace de réflexion sur nos pratiques révolutionnaires. Provenant d’horizons plus ou moins variés et adhérant à des modes de lutte distincts, les compagnes et compagnons de ce projet partagent au moins des bases et des méthodes organisationnelles anti-autoritaires. Ce journal s’écarte de la monotonie d’une pensée linéaire, il vise à construire une solidarité entre différents milieux et différentes générations, à participer activement à l’instauration d’une culture de lutte envisagée dans la nécessité de sa propre pérénnité. Il s’adresse à ceux et celles qui refusent les termes de l’État et du capital et qui envisagent la lutte, irréductible au Droit et à la version édulcorée qu’en propose la social-démocratie, comme solution à l’asservissement de nos existences. En ce sens, ce journal s’inscrit dans une tentative d’élargir et de consolider nos réseaux et nos relations et se veut un appel à la destruction des rapports d’oppression, des cages et des frontières qui nous enferment, une invitation à prendre la liberté là où elle se trouve et à la mettre en forme.

Ce journal est écrit, produit et imprimé de manière autonome et avec les moyens du bar à Montréal.

no.1

Size: 8.5 x 11″ | Format: PDF

Sep 252013
 

En mémoire de Pavlos Fyssas, un rappeur anti-fachiste de 34 ans assassiné par un membre du parti Aube Dorée en Grèce, nous avons passé une soirée à afficher des centaines de posters contre Aube Dorée, dont les membres ont ouvert une branche à Montréal.

Alerta! Alerta! Anti-Fascista!

Aube dorée, un parti politique d’extrême-droite aux tendances fascistes et néonazis affichées, a ouvert une branche montréalaise. La première initiative publique de ce groupe a été d’organiser une collecte de nourriture, de vêtements et de médicaments afin de les distribuer aux soi-disant « purs Grecs » qui se retrouvent dans le besoin en raison des difficultés économiques que subit la Grèce.

Qui est aube dorée?
Durant les élections nationales de 2012, Aube dorée entre pour la première fois au parlement grec en obtenant 18 sièges. Le parti se présente avec une plateforme de lutte aux mesures d’austérité et à l’afflux d’immigration à qui il reproche beaucoup des problèmes économiques de la Grèce et son taux élevé de criminalité. Même si Aube dorée a nié à plusieurs reprises toute affiliation avec le mouvement néonazi, le journal du parti témoigne clairement de son idéologie néonazie : Ilias Kasidiaris, un ancien porte-parole d’Aube dorée, y a écrit un article à l’occasion de l’anniversaire d’Adolph Hiltler, déclarant que celui-ci était « un grand réformateur social et l’organisateur d’un État modèle ».

Les tendances « nationalistes » d’Aube dorée ont aussi été mises en évidence sur le terrain. Parmi de nombreuses initiatives notables, Aube dorée a, entres autres :
• Mis en place des banques alimentaires et des collectes de sang pour Grecs « purs » seulement.
• Attaqué un théâtre athénien où était présenté “Corpus Cristi”, une pièce explorant le thème de la sexualité gay dans le christianisme.
• Organisé des attaques presque quotidiennes et en plein jour contre des immigrant-es, en laissant plusieurs hospitalisé-es.
• Attaqué des commerces, centres communautaires et marchés gérés par des immigrant-es, particulièrement ceux fonctionnant sans les papiers exigés
• Proposé de réinstaller des champs de mines antipersonnel sur les frontières grecques afin de freiner l’immigration illégale.
• Proposé de bannir les parades de la Fierté gay « pour mille ans ».

On dit également que plus de 50% de la police nationale grecque a voté pour Aube dorée aux dernières élections, représentant ainsi environ 7% des partisans du parti.

L’appartenance à un groupe comme Aube dorée n’a pourtant rien de nouveau ou d’exceptionnel. En temps d’incertitude économique, l’extrême-droite capitalise toujours sur la peur et l’insécurité généralisée, pour renforcer sa plateforme politique de pureté nationale, culturelle et ethnique; elle mène alors des attaques contre les personnes qu’elle juge indésirables (migrant-es, queers, gauchistes, anarchistes) tout en encourageant le renforcement d’un État fort et d’un appareil répressif efficace.

Aube dorée fait de l’immigration son bouc émissaire en la rendant responsable de l’instabilité économique que subissent la Grèce et la majorité des pays “développés” en ces temps d’austérité. Ceci éloigne des vraies causes de la pauvreté et de la dévastation; causes qui découlent d’un système capitaliste mondialisé qui préfèrerait placer un pays dans une situation de chômage sans précédent plutôt que de perdre un sous de profit sur les marchés mondiaux; un système qui priorise la consolidation de sa force policière et le renflouement de ses banques au coût de la réduction des dépenses sociales, plutôt que le maintien d’une qualité de vie pour sa population.

La meilleure défense contre ces marchés mondiaux et ces fascistes qui les soutiennent, c’est la solidarité et l’auto-organisation parmi les personnes exclues, celles qui ne profitent jamais d’un saut dans les marchés boursiers ou de la prochaine guerre pour les ressources.

Combattons le fascisme!
Combattons le capitalisme!
fachowatch.com – occupiedlondon.org/blog – athens.indymedia.org

Sep 232013
 

depuis anarchistnews

Dans la nuit du 5 septembre, nous avons brisé la fenêtre du bureau de Carole Poirier, député du Partie Québécois dans Hochelaga-Maisonneuve. À l’aide d’un instincteur rempli de peinture (celle-ci a été projetée au travers de la vitre brisée), l’intérieur du bureau de Carole en a été complètement enduit. Mur, tapis, ordinateur, tout. Sur le mur à l’extérieur a été inscrit « FUCK LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE – GRÈVE DES LOYERS ». L’action a été faite en solidarité avec les évincéEs des lofts Moreau et envoit chier les éluEs qui travaillent touTEs main dans la main avec les propriétaires pour rendre le quartier aseptisé et sécuritaire.

Sep 232013
 

Printemps 2013, Format Légal (8 1/2 par 14)

Sommaire des articles: Les pipelines ne passeront pas / Fuck le Plan Nord (communiqué) / Brève: Action contre le projet de centrale hydroélectrique à Val-Jalbert / Réforme de l’assurance-emploi: sur les manifestations à Tracadie-Sheia et quelques réflexions / At Day’s Close: Night in Times Past, compte-rendu du livre de A. Roger Ekirch / Brèves: Des autochtones prennent d’assaut la construction d’un mégabarrage hydroélectrique; Des autochtones armés veillent sur les arbres dans les montagnes du Mexique; Des « gardes civiles pour l’autodéfense » contre les minières canadiennes / Capsule informative: patronat environnemental / L’hypocrisie bolivarienne; de la rhétorique révolutionnaire à la pratique colonialiste / And I’m going back to a place where folks like me are from / Nostalgie / À mes viols, à mes amours, à mes amies / High Tech, Low Life: Le mythe de la sécurité informatique / Racisme et culture / L’art de ne pas être gouverné, compte-rendu du livre de James C. Scott / Grèce, Chalcidique: résumé du mouvement populaire et autonome contre une minière canadienne en Grèce / Le Journal de Montréal: un fléau social! / Identifier vos Envahisseurs / Brève: sabotage contre Vidéotron / Rock le Plan Nord!

Sep 232013
 

Voir la vidéo
vidéo en anglais (avec sous-titres en espagnol)

Le 11 août 2013, environ 100 migrants et leurs soutiens sont descendus dans la rue en direction du centre de rétention pour migrants de Laval juste à l’extérieur de Montréal, pour dénoncer la pratique du gouvernement canadien d’enfermer et d’expulser les personnes sans statut. La manifestation a été organisée en collaboration avec la Journée de la justice pour les prisonniers, qui a lieu chaque année le 10 août pour commémorer les vies de ceux qui luttent et meurent derrière les barreaux, et de réaffirmer l’engagement des personnes pour la suppression des prisons. Des gens sont venus en bus, d’autres à vélo, et quand ils sont arrivés, ils étaient déterminés à faire suffisamment de bruit pour que les migrants à l’intérieur du centre de rétention puissent entendre leur message.

Sur une journée donnée, de 400 à 500 migrants sont enfermés derrière les murs des centres de rétention à travers le pays. La dernière décennie a vu une augmentation significative du nombre de migrants détenus, avec 82.000 détenus sur 2004-2011 et un nombre supplémentaire de 13.000 détenus depuis 2011. Suite à la mise en œuvre des politiques de détention obligatoire par le projet de loi C-31, tous ce.lles.ux qui entrent par de soi-disant «moyens irrégulier» peuvent faire face à un an de détention.

Des silhouettes représentant des proches qui ont été raflés et des banderoles lumineuses ont été accrochés à la clôture. Des messages de solidarité en arabe, hongrois, espagnol, ourdou, anglais et français ont été lus à haute voix, tandis que des restes de vêtements ont été suspendus le long du mur, symbolisant la violence subie aux postes-frontières du monde entier.

Pendant le pique-nique, quelqu’un de l’intérieur a informé les organisateurs que, en raison de la manifestation, les heures de visite avait été annulées toute la journée, les prisonniers étant punis par l’annulation du temps de prière, tout en étant interdit de fumer et d’être confinés dans leurs chambres.

Exaspéré par ces nouvelles, les gens se sont précipités vers la clôture extérieure du centre de rétention et ont commencé à taper sur ses portes en métal. Peu après, la porte a été démolie et un groupe de manifestants a violé le périmètre et a réussi à exprimer leur rage directement à l’extérieur des bâtiments où les migrants sont en cage.

En fin de compte, aucune arrestation n’a été faite. Alors que l’acte d’abattre le mur était symbolique, c’était encore un pas en avant pour la destruction de tous les murs de prison et les frontières qui séparent les gens à travers le monde.

Source: Coop Média de Montréal, via Sabotagemedia

Août 212013
 

Depuis leurs médias (via SabotageMedia) nous apprenons que, dans la nuit du 7 août dernier, la mascotte de Zone HoMa – un événement culturel yuppie qui s’inscrit dans la gentrification du quartier Hochelaga – a été vandalisée avec de la peinture rouge et “culture de bourge” y a aussi été inscrit.

Mai 212013
 

Pendant que la manifestation anticapitaliste annuelle battait son plein, mercredi soir, dans le Vieux-Montréal, des vandales s’en sont donné à coeur joie dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal.

Dans un premier temps, vers 18h30, des suspects ont tenté d’incendier le commerce de location d’autos et de camions Jean Légaré, situé au 3035, rue Hochelaga.

La police confirme qu’au moins un engin incendiaire a été projeté contre l’une des vitrines du bâtiment, qui ne s’est toutefois pas fracassée.

Aucun suspect n’a été arrêté en lien avec cet événement.

Quelques heures plus tard, en fin de soirée, des suspects ont vandalisé la façade de plusieurs condos et commerces de la place Valois avec de la peinture jaune.

Située à l’angle des rues Valois et Ontario, la place Valois a été inaugurée en 2007 et comprend des commerces au rez-de-chaussée, des habitations aux étages supérieurs et une vaste place publique.

Des commerçants du secteur sont d’avis que ces actes disgracieux sont directement liés à la manifestation anticapitaliste qui a eu lieu quelques heures plus tôt dans la métropole.

«On le sait, les immeubles à condos sont souvent ciblés et certains commerces de la place Valois offrent des produits un peu plus dispendieux, luxueux, a dit une commerçante. Il y en a qui voient l’endroit [la place Valois] comme un symbole capitaliste dans le secteur.»

Des témoins ont affirmé avoir vu trois suspects prendre la fuite en courant après avoir tapissé les murs de peinture.

Là encore, aucune arrestation n’a été effectuée par les policiers.

Leur presse – Journal de Montréal (Maxime Deland/Agence QMI), 02/05/2013 à 21h11

Avr 272013
 

depuis anarchistnews

Pendant la semaine passée, plusieurs d’entre nous ont décidé de s’organiser et de passer à l’attaque.

Parce que le capitalisme est totalitaire.

Parce que les institutions financières, les caisses Desjardins comprises, sont agents et protagonistes de cette domination. Parce qu’elles sont responsables des crises financières, mais en ressortent toujours gagnantes. Parce que la condition de leur existence, c’est la négation de la nôtre.

Parce que les politiciens et politiciennes, peu importe le parti, sont aussi agents de ce système, ils et elles acceptent les regles d’un jeu dont nous sommes les perdants. Parce qu’ils et elles embrassent aveuglément l’idéologie hégémonique du déficit zéro, de la réduction de la taille de l’État, de la croissance et du profit à tout prix.

Parce que les banques sont les piliers sur lesquels reposent cet édifice qui nous réifie, nous échange, nous marchandise.

Nous avons attaqué et vandalisé quatre succursales de diverses banques avec des pavés, de la peinture, des marteaux dans les quartiers Plateau-Mt-Royal et Hochelaga. Nous avons aussi vandalisé les guichets automatiques.

Nous savons que ce ne sont que les symboles de cette domination auxquels nous nous attaquons. Mais le conflit est quotidienne, quand il faut payer pour manger, pour s’instruire. Quand le proprio vient chercher le loyer, quand le huissier frappe à la porte.

Solidarité avec les résistants du Grand Jury du nord-ouest des USA qui, malgré les risques d’emprisonnement, refusent de se plier aux demandes de l’État et du Capital.

-des anarchistes

Avr 272013
 

Depuis SabotageMedia

Cette année dans le cadre du Jour de la Terre Inc, un appel à un contingent anticapitaliste pendant la marche du 21 avril est venu gâcher le rituel d’autoflagellation et de greenwash.

Un an presque jour-pour-jour après l’émeute sauvage du Salon du Plan Nord – pour plusieurs le moment décisif où la grève étudiante transcenda son identité réductrice et pris la forme d’un soulèvement contre l’autorité – c’était inspirant de revoir les drapeaux verts et noirs dans la rue, portés par une foule d’une centaine de personnes bruyantes et pleines d’énergie, contrastant intensément avec les milliers d’autres dans cette Marche pour la Terre Inc qui ressemblait plutôt à une procession funèbre de ceux déjà prêts à l’enterrer. Par ce même contraste c’était assez clair où dans toute cette foule reposait le vrai désir d’affronter l’immensité de la tâche de libérer cette planète de sa destruction.

La marche comme tel a duré une quarantaine de minutes. La foule du contingent anticapitaliste apportait une présence anticoloniale et anarchiste par ses slogans et ses bannières. En fait, le contingent semblait être le seul endroit dans la foule où on criait des slogans… en fin de compte, qui apportait une présence quelconque. C’était aussi le seul endroit qui fut flanqué par les flics.


« sables bitumineux, Anticosti, Plan Nord, loi Omnibus /
les vrais casseurs sont au gouvernement »
Lorsque la tête de la marche arriva à son point d’arrivée, la Place du KKKanada, une grande bannière de quatre mètres, verte et noire, où il était inscrit « L’économie VERTE est une ARNAQUE / TUONS le CAPITALISME avant qu’il nous tue » fut hissé entre deux arbres, en pleine face de l’événement de fin de marche où allait se donner des monologues vides de réformistes-collabos et capitalistes verts comme Steven Guilbault et Laure Waridel.

Au début, la marche entrait dans le parc, bien ordonné et puis arriva le contingent anticapitaliste qui s’est dirigé vers la grande bannière verte et noire en gueulant « le capital détruit la Terre, guerre au capital! » tout en continuant de bloquer le boulevard René-Lévesque. Quelques autos sont restées coincées et des flics en vélo sont venus s’interposer pour qu’on laisse passer les deux-trois autos. Ils se sont vite éloignés ensuite, la foule leur gueulant après, et sont restés tranquilles sur le trottoir à regarder, postés à quelques mètres de là.

Le fait que certain.e.s ont tenu la rue fit en sorte que peu-à-peu le reste de la foule se mit à déborder du périmètre tracé par le service d’ordre, les passant.e.s et participant.e.s de la marche se mirent à leur tour à occuper de facto la rue, y marchant librement pour se déplacer entre l’événement de monologues de réfos et la foule intrigante entourant la bannière verte et noire avec qui on venait jaser, étant donné aussi qu’il n’y avait pas là les hauts-parleurs crachant du reggeaton entre monologues vides.

« non à la C-45 / quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas »

Vers 16h il y avait déjà une grosse foule réunie dans la partie du parc derrière la bannière aux couleurs écoanarchiste. Des certain.e.s se sont dirigé.e.s vers la rue commerciale Ste-Catherine bloquant la circulation pendant un moment au coin Metcalfe, en plein centre-d’achat à ciel ouvert. La foule s’est mis à grossir et à marcher sur Ste-Catherine, scandant entre autres « le peuple Innu jamais ne sera vaincu! », s’arrêtant pour occuper les intersections pendant que d’autres continuait d’affluer. Des médias ont rapporté qu’une centaine d’anarchistes/anticapitalistes avaient bloqué la circulation, mais en réalité ce furent quelques centaines de personnes qui emboîtèrent le pas. Une manifestation spontanée, sans itinéraire, donc illégale, défiant ainsi avec succès le règlement P6 qui a été appliqué à la lettre ces derniers mois à Montréal.

photos de bannières par Média Recherche Action (voir aussi leur entrevue avec quelques participant.e.s du contingent)

Voici un tract qui fut distribué massivement pendant la journée :

Parce que la paix sociale tue 200 espèces par jour

Nous sommes en 2013. 97 % des forêts ont été coupées; 98 % des prairies naturelles ont été labourées ou asphaltées; 90 % des grands poissons sont disparus à jamais. Nous, les habitants des pays « développés » consommons en permanence plus de 10 000 watts d’énergie, soit autant qu’une baleine bleue, 30 fois plus qu’un agriculteur de subsistance et 40 fois plus qu’un chasseur-cueilleur. Nous allons allègrement vers un réchauffement de 2 à 5oC avant la fin du siècle et on nous demande de continuer comme si de rien n’était. On nous berce d’illusions avec de belles paroles sur les « énergies propres », l’« économie verte » et le « développement durable ». Faute de mieux, on rêve à des technologies chimériques et à toute sorte de délires citoyennistes.

Nous ne marchons pas pour demander d’être consultés sur une multitude de projets détestables. Nous marchons plutôt pour nous opposer à ces projets et à ceux qui en profitent. Nous marchons aussi pour trouver des alliés sincères dans leur volonté de défendre le vivant. Nous marchons aujourd’hui même si nous avons honte des discours creux et horreur de la récupération de cette journée par des entreprises avec des tendances pour l’écoblanchiment. Nous marchons à vos côtés parce que nous croyons que vous en avez aussi marre des parades, de faire semblant.

Nous ne sommes pas ici pour réclamer une « juste part » de l’exploitation des « ressources naturelles ». Nous n’avons rien à faire d’un « bien commun » qui monnaye sa complicité dans l’écocide en cours. Nous savons, comme vous, que ce qui est aujourd’hui qualifié de « ressource » est depuis toujours l’habitat de quelqu’un-e, d’animaux et d’une multitude d’autres êtres vivants. Nous savons aussi que ce qu’on nomme « développement » n’est qu’une pulsion pathologique. Nous savons qu’il faut rompre avec une telle logique parce qu’elle est suicidaire. La Terre ne nous appartient pas.

L’écocide est en cours. Il y a cet horrible Plan Nord rebaptisé « Nord pour tous » avec ses allures de « bar open », ces projets de barrages petits et grands (ex. La Romaine, Val-Jalbert), ces forages, ces coupes à blanc, ces ponts, ces routes et ces oléoducs qu’il faut arrêter. On parle de faire passer un pipeline de 850 000 barils/jour de pétrole brut synthétique le long de la vallée du Saint-Laurent. Il n’est pas question, ici, de demander d’être consulté, compensé ou de recevoir quelques garanties. Il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour arrêter ce monstre! La question n’est pas de savoir si un désastre risque d’arriver chez nous: cet oléoduc est l’une des artères qui permettront d’alimenter le cœur du désastre que constituent les sables bitumineux. Cette destruction d’habitat sans précédent, cette pollution de l’eau, de l’air et des sols, et ces émissions de CO2 nous ordonnent d’agir si nous ne voulons pas en être les complices. Le moindre mal n’est pas une option.

Contrairement aux discours officiels, nous n’avons aucune solution toute faite à vous proposer. Nous nous contentons de vous inviter à élaborer vos propres plans en vous assurant que d’autres ailleurs s’affairent déjà à la tâche de construire une culture de résistance et de transgression. Fini les compromis! Arrêtez de chercher l’opinion publique et faites ce que vous avez réellement envie de faire pour défendre le vivant,

Tuons le capitalisme avant qu’il nous tue!