Montréal Contre-information
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Avr 232019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le Jour de la Terre, 2019 : des inondations se répandent à travers le sud de la province, la police fédérale protège les pétrolières contre les défenseurs de la terre autochtones d’un océan à l’autre du soi-disant Canada, les réfugié.es du climat se font contrôler avec des fusils sur la tempe par les milices d’extrême-droite en Arizona, 150 espèces s’éteindent à chaque jour alors que les gens se préparent dans divers endroits dans le monde à affronter les records de feux de forêts, d’ouragans et de typhons. Pendant ce temps, une poignée d’ONG pour l’environnement et leurs activistes salarié.es financé.es par des élites philanthropes sous le joug de grandes entreprises veulent qu’on croit que nous convaincrons les gouvernements de faire les changements nécéssaires pour sauver la planète si nous marchons en tournant en rond, assez de fois et avec assez de gens, en nous livrant nous-même à la police si on dérange temporairement la routine quotidienne de quelqu’un.

Nous prenons au sérieux la proposition des grévistes du climat, qui refusent d’aller à leurs cours sans demander la permission. Même si c’est seulement pour un après-midi par semaine pour l’instant, iels démontrent la nécessité d’agir directement pour interrompre la réproduction normale de cette société qui tue la terre. Nous pensons aussi qu’il faut délaisser le chemin de la légalité, autant que celui de la désobéissance civile, celui qui propose des sit-ins pour les médias qui mènent à passer un soir au poste de police et des dates de cour interminables, ce qui complique la tâche de continuer à lutter.

Ainsi, plutôt que de participer aux festivités du Jour de la terre, la nuit du 22 avril, nous avons crevé les pneus de 40 voitures dans divers quartiers de Montréal. Nous ne prétendons pas que cette action ait été significative en soi quant à la défense d’un futur viable. Nous ne souhaitons pas non plus mettre les choix de consommation personnels tel le fait de posséder une voiture au centre d’une stratégie pour combattre la destruction énvironnementale. Nous avons choisi de commettre ces petits gestes pour offrir un reflet de la perturbation que cette économie et cette société requièrent si nous voulons faire en sorte que les générations futures ainsi que la nôtre aient la chance d’avoir une vie plus digne sur cette planète.

Nous avons choisi des quartiers occupés par les riches, majoritairement des voitures de luxe dans les entrées de maisons de millionaires. Nous avons ciblé ceux et celles qui profitent du niveau de dévastation impensable faite à la terre par le capital et la colonisation et qui sont le plus à l’abri des impacts de la catastrophe climatique qui débute, s’ils parviennent à s’en protéger. Les riches peuvent se permettre de déménager quand leurs maisons sont inondées chaque année. Les riches auront un coussin économique lorsque l’État tentera d’invidualiser les responsabilités de la crise climatique et les taxes sur le carbone ou autres tentatives de dernière minute pour préserver cette société placent le fardeau sur les pauvres.

Le Jour de la Terre, 2020 : des émeutes du climat dans toutes les grandes villes. Pratiquement personne ne peut entrer au travail le matin, même si son usine ou son startup n’a pas encore été mis hors-d’usage et pillé par des ancien.nes pacifistes. Les défenseurs de la terre et leurs alliés ont combattu les divers incursions des pétrolières et leurs espaces d’autonomie de l’État canadien élargissent de plus en plus. Des réseaux de solidarité et de sabotage empêchent considérablement la capacité de surveillance aux frontières. Les émissions de carbone ont commencé à baisser drastiquement du à la chute abrupte de l’activité industrielle mondiale causée par la révolte. L’effet des changements climatiques se fera encore sentir pendant des siècles; des gens meurent dans les inondations et les ouragans, en conflit avec les forces réactionnaires et avec l’État, d’autres meurent de vieillesse, mais tous.tes savent qu’iels ont combattu et que d’autres continueront la lutte.

Nous pouvons rêver (et crever des pneus).