Au cours de la nuit du 21 septembre 2014 on a mis le feu à des câbles de télécomms du train sur la ligne Brigham-Sherbrooke-USA, en pensant aux résistants Algonquins qui se sont fait expulser d’un site archéologique, ainsi qu’aux prisonnières Amélie, Fallon et Carlos (5E3) détenues dans des prisons mexicaines depuis des mois. On a pris le temps de choisir un pont ferroviaire en plein milieu de nulle part près de Waterloo comme endroit approprié pour ce sabotage, car les câbles enfouis sortent à l’extérieur. C’est une tactique très facile qui peut être reproduite partout où y a un pont ferroviaire. Du carburant a été versé par une petite ouverture dans le coffrage d’acier protégant les câbles, puis allumé, causant une joyeuse petite explosion de flammes à l’intérieur du conduit. Seulement quelques secondes plus tard ça sentait le caoutchouc brûlé à quelques mètres de distance.
Bien-sûr que ça a pas causé la chute du système techno-industriel! Sa société a l’air d’être encore bien fonctionnelle aujourd’hui. Mais faut commencer par quelque part pour l’attaquer. Cet acte a donné l’impression de couper un nerf de la machine sociale technologique. Ça nous a aussi fait du bien de se bouger le cul en plein milieu de la nuit pour ça.
En guise de bonus, des affiches de développements résidentiels ont aussi été vandalisées durant les nuits suivantes, chacune au nom d’Amélie, Fallon et Carlos, trois anarchistes emprisonné(e)s au Mexique depuis plusieurs mois. Deux affiches dans Saint-Etienne-de-Bolton, pas très loin de ce sabotage, où on été peint « Écocide », et un grand panneau de développement sur le bord de l’autoroute 10 liant Montréal à Sherbrooke, non loin de là.
Ces gestes sont loin d’être de l’intensité de attaques dont ils-elles sont accusé(e)s, mais quand même une autre extrémité de même la machine sociale qui voile et détruit le vivant, ici comme au nord de l’Alberta comme au Mexique et ailleurs.
On profite de l’opportunité pour faire part de notre vision partagée sur la lutte au progrès de la techno-civilisation: L’épidémie de ce genre de pollution visuelle joue un rôle clé dans le processus de destruction qui pave la voie à une invasion de la société techno-industrielle, or de perturber son image tout en essayant de passer un message clair quand c’est possible peut efficacement perturber sa progression. Il y a pas de géopolitique du vandalisme, ce qui importe étant seulement la sensibilité de la cible pour l’infrastructure qui est derrière, et celle-ci on la trouve foutrement sensible. Alors que des tas de graffitis dans la Ville-usine vont au moins exprimer une critique et donner une impression virtuelle -voire prétentieuse?- de désordre, au mieux dénoncer publiquement les fascistes et les flics et le capital; des étalements périurbains peuvent être arrêtés ou ralentis en résultat du vandalisme persistant contre ces représentations du capital (ici, l’industrie gangstériste de la construction et tous ces parasites qui veulent se payer leur yatch avec de l’argent facile issue de la vente de propriétés entièrement fictives, qui sont pas mal les mêmes ordures qui se paient des résidences secondaires de luxe avec le pognon issu de la gentrification dans la ville. Tu figures?). On en a la preuve, par expérience… on a vu des corporations immobilières se retirer de développements, apparemment à cause d’affiches immobilières récursivement vandalisées. On croit que ce genre de tactique, même si elle peut paraître de bas niveau ou moche pour certain(e)s, mérite d’être remise au menu de l’attaque, au moins comme hors d’oeuvre. Y a au fer de lance de la civilisation des tas d’opportunités de faire de l’art subversif, au moins. Un bon contexte, aussi, pour répandre des mêmes anti-civs!
Pour toutes les créatures tuées ou expulsées par la machine de mort de la société qui continue d’envahir.
Pour le sauvage!
– le Roi Ludd et son armée de Fénians, de l’ombre de la forêt