Montréal Contre-information
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Jan 142024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Aux petites heures du matin du 13 janvier, nous avons posé une action en solidarité avec les personnes arrêtées à Toronto le 23 novembre 2023. La police de Toronto a dépensé des centaines de milliers de dollars afin de s’introduire dans des maisons, menotter des aînéEs, saccager des effets personnels et terroriser des familles. Des parents ont été menotté.es devant leurs enfants. À son retour à la maison, une personne a retrouvé sa porte brisée et une chaise de patio ayant été lancée dans la cour avant. Les membres d’une autre famille se sont fait ordonner de ne pas parler dans leur langue maternelle. Les arrêtéEs ont prétenduement poser l’action ordinaire de poser des affiches sur une librairie de la chaîne Indigo et d’éclabousser sa façade de peinture. Cette action visait la foundatrice et CEO de Indigo, Heather Reisman, qui redirige les profits de Indigo vers la fondation HESEG, laquelle offre des bourses d’éducation à des individus émigrant en Israël pour s’enroler dans l’IDF, soutenant et encourageant ainsi le recrutement à l’international pour l’armée israëlienne. Afin de punir plus durement les militantEs arrêtéEs, de terroriser les autres militantEs engagéEs auprès du mouvement en solidarité avec les Palestinien.nes et de légitimer les persécutions qu’elle commet, la police a encouragé un récit médiatique décrivant l’action comme des crimes motivés par une haine antisémite. La cruauté de ces arrestations et de ces fouilles illustre que si la police était vraiment intéressée à empêcher les attaques haineuses, ses membres ne seraient tout simplement pas allés travailler.

La police ne peut protéger les complices du génocide partout ou en tout temps. Nous avons utilisé un extincteur rempli de peinture rouge pour redécorer l’intérieur du magasin Indigo au centre-ville de Montréal, après avoir brisé les fenêtres. Il n’y a eu aucune arrestation.

Nous avons agi afin de montrer qu’il y a un mouvement qui ne tolérera aucune persécution politique éhontée. Nous voulons attirer l’attention sur les arrêté.es de Toronto afin qu’illes ne soient pas oubliéEs. La police, tout autant que les capitalistes comme Heather Reitman, ne doivent pas avoir la permission de librement terroriser celleux qui expriment leur résistance. Clairement, la loi n’apporte pas notre sécurité et nous devons être les agent.es de notre propre justice.

Nous sommes anarchistes. Nous refusons de supporter un quelconque gouvernement ou parti, qu’il soit ethno-nationaliste, islamiste, fasciste, colonial ou démocratique et libéral. Nous contestons que les problèmes du monde soient réductibles à des enjeux d’ethnicité ou de religion, qu’elles soient juive, arabe ou musulmane. Nous soutenons la liberté et le bonheur de tout le monde. Les gouvernements, les médias et les capitalistes d’Israël, du Canada et des É-U considèrent le siège de Gaza comme une occasion d’accroître leurs propres pouvoir, richesse et privilège. Leur manque de respect envers la valeur de la vie humaine, qui leur profite et qui indigne quiconque observe la situation, devient plus clair à chaque massacre à Gaza. Ceci est évident même pour les gens vivants en Israël qui ont perdu leur droits de manifester ou d’exprimer leur désaccord, et qui ont pu constater que les vies juives ne comptent pas non plus dans la campagne de punition collective et de capture de territoire que mène le gouvernement israélien. Cela est encore plus clair pour les familles des otages israélienEs (trois d’entre elles ont d’ailleurs perdu un être cher, abattus par les troupes israéliennes alors qu’iels agitaient un drapeau blanc). Nous sommes désenchantéEs et avons décidé d’ignorer les cycles médiatiques habituels et leurs attentes de manifestations obéissantes.

Nous avons agi parce que c’est tellement facile de causer des dégâts. Notre but est de miner tous les actes de répression politique ainsi que de bâtir une offensive contre les gouvernements et les capitalistes. Nous espérons que cette action soit populaire et inspire d’autres gens. Lorsque que des actions de ce genre se répandent, que nous soyons caché.es dans la nuit ou fondu.es dans la foule, notre habileté à changer le futur croît radicalement. Aucun sauveur ne prépare son entrée en scène. Nous n’attendrons pas en vain que quelque chose survienne. Personne ne nous a demandé d’accomplir cette action. Il s’agit du genre de résistance que nous voulons voir exister, et donc nous l’avons mise en oeuvre. Si vous lisez ceci, sauf si vous êtes unE flic ou unE capitaliste, nous vous encourageons à vous renseigner sur les idées anarchistes, comment vous habiller pour vous anonymiser et comment agir sans laisser de trace numérique.