Montréal Contre-information
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Oct 102016
 

bannieregreve

Traduit de It’s Going Down

Il me semble plus que nécessaire de résumer ce qui se passe à l’intérieur des prisons américaines depuis le 9 septembre. Grèves de la faim, arrêts de travail et émeutes se sont propagés à une vitesse difficilement compréhensible. Quelques soulèvements nous ont pris.e.s par surprise, comme celles dans les prisons de Floride, alors que d’autres ont grandi à partir d’une organisation à l’intérieur des prisons, comme celles de Kinross au Michigan ou de Holman en Alabama. On estime que plus de 20 000 prisonniers et prisonnières sont impliqué.e.s d’une manière ou d’une autre.

De l’extérieur, les flammes de la solidarité ont brillé tout autour du monde. Drops de bannière, graffitis, manifestations de bruit et bien d’autres actions ont montré que nous veillons aux arrières des gens participant à la grève. Il faut toutefois mentionner que la vaste majorité des actions ont eu lieu lors de la première fin de semaine de grève. Mais la grève, ainsi que la lutte anti-carcérale en générale, représente bien plus qu’une journée ou même une semaine d’action. La lutte n’a pas commencé le 9 septembre et elle n’est pas prête de s’arrêter. Des prisonniers et prisonnières retourneront peut-être au travail alors que d’autres décideront de faire grève pour la première fois. Se donner une date précise à laquelle faire des actions et autour de laquelle bâtir un momentum nous faciliterait la tâche, mais restreindre nos actions dans le temps ne sera jamais assez.

Voici pourquoi nous voudrions lancer un appel pour des actions incessantes en solidarité avec la grève des prisonniers et prisonnières ainsi qu’envers la lutte contre la société-prison. En ce moment, plusieurs sont en trains d’organiser des campagnes contre la répression des prisonnières et prisonniers en grève. Cette lutte est nécessaire bien que pas nécessairement la plus excitante. Mais ce serait une erreur de considérer la lutte dans une perspective linéaire, c’est-à-dire une seule vague contestataire lors de laquelle nous agissons à son apogée et écrivons des lettres lorsque la poussière redescend. Combien de personnes incarcérées n’ont entendu l’appel à la grève que lorsqu’elle a commencé? Combien d’entre eux et elles l’ont su mais ne pensaient pas que suffisamment de gens seraient là pour les supporter? Trois semaines après la grève, les personnes incarcérées à Tubervile en Caroline du Sud se sont révolté contre un garde et ont pris le contrôle de leur dortoir. Comment pouvons nous ralentir alors que des prisonniers et des prisonnières risquent encore leur vie pour leur liberté?

Nous proposons qu’à la semaine du 15 au 22 octobre nous concentrions nos actions afin de rappeler à toutes les personnes incarcérées aux Etats-Unis que nous garderons toujours leur arrière. Encore une fois, il est important de prendre ces dates avec un grain de sel. Personne ne sera choqué d’apprendre qu’une action s’est déroulée le 23 octobre, en novembre ou même en 2017. Dans le même ordre d’idée, nous ne devrions pas attendre le 15 octobre les bras croisés. Le nouvel an est aussi une date à garder en tête puisque que chaque année ont traditionnellement lieu des manifestations de bruits à l’extérieur des centres de détentions même s’il s’agit manifestement aussi d’une date arbitraire.

Lorsqu’il nous semble que le climat est lent et qu’il n’y a pas une forte concentration d’évènements, nous nous laissons souvent aller à la stagnation. Cependant, il faut se rappeler que notre imaginaire et notre sentiment de révolte sont comme des muscles : moins nous les utilisons, plus ils deviennent faible. Il nous faut chasser l’ennui des temps plus calmes pour nous propulser vers l’insurrection. Les actions de solidarité et la lutte individuelle s’inscrivant dans un récit qui nous est propre est un moyen de créer un momentum et d’hausser la tension lorsque le climat de confrontation semble pencher à l’avantage de nos ennemi.e.s.

– «Our Own Timelines» Anathema, Vol 2 Issue 6

Il est indéniable que plusieurs camarades existent à l’extérieur d’une réalité dans laquelle organiser une manifestation ou un rassemblement de bruit à l’extérieur d’une prison est tenable. Beaucoup sont encore à la recherche de camarades avec lesquel.le.s illes pourraient partager des liens d’affinité. Rassembler une foule semble donc une tâche proche de l’impossible. Il existe toutefois encore beaucoup d’opportunités pour agir. Une ou deux personnes peuvent former une équipe pour faire des drops de bannière, poser des affiches, ou bien organiser un évènement dans lequel les gens peuvent écrire des lettes ou s’informer sur la situation en cours, ce qui permettra de former des alliances chez des complices futures. On ne pourra jamais accorder assez d’importance au fait d’écrire des lettres de support et d’appeler à l’intérieur des prisons, mais pourquoi ne pas en profiter pour augmenter nos capacités?

À tout le moins, nous devrions avoir honte que la ville la plus active en terme d’actions de solidarité avec les prisonniers et prisonnières aux Etats-Unis soit Athène en Grèce. Elle à déjà une forte longueur d’avance mais le moins que nous pourrions faire serait d’au moins lui opposer un certain défi!

– Some Restless Uncontrollables

Voici quelques affiches à distribuer. Oups! Comment cette recette de colle à la farine s’est elle retrouvé ici?

“Prison Strike” Tabloid

“Prison Strike” Letter