Montréal Contre-information
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Rage contre la Police au Québec

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Avr 192016
 

de Submedia.tv

Avril 2016, la police de Montréal a assassiné Jean-Pierre Bony en lui tirant une balle de plastique à la tête, en alléguant qu’il distribuait de la drogue.

Jean-Pierre était désarmé. Sa communauté a pris la rue pour exprimer sa rage. Les gens ont attaqué un poste de police et on mis le feu à des voitures. Plus tard la même semaine, la police a tué Sandy Michel dans la communauté autochtone de Lac-Simon, un homme de 25 ans, dont le frère a aussi été tué par des policiers. La nuit dernière, des gens à Montréal ont fait une manifestation pour protester ce dernier meurtre. La police de Montréal a attaqué la foule avec des gaz lacrymogènes et a chargé la foule.

Une manifestation attaque la police avec des cocktails molotovs à Hochelaga

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Avr 162016
 

Selon les médias (nos ennemis)

Une manifestation de près de 30 personnes masquées a pris la rue à Hochelaga durant la nuit de jeudi le 14 avril. La police a été attaquée avec des feux d’artifices et des cocktails molotovs. Il n’y a pas eu d’arrestations.

Rest In Power Bony Jean-Pierre

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Avr 092016
 

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Soumission anonyme envoyée à Montréal Contre-Information

La semaine dernière, la police a tué Bony Jean-Pierre à Montréal-Nord : encore une personne noire assassinée par les agents meurtriers de la suprématie blanche. Mercredi dernier, le jour de l’anniversaire de Fredy Villanueva – assassiné par la police en 2008 et vengé par deux nuits d’émeutes à Montréal-Nord – une manifestation en réponse au meurtre de Bony Jean-Pierre a viré à l’émeute contre la police.

À leur habitude, les médias ont recraché le mythe des “casseurs extérieurs”, tout comme ils l’ont fait lors des émeutes d’Oscar Grant à Oakland et de la récente rébellion à Ferguson, perpétuant une image faisant croire à l’incapacité des personnes noires d’agir pour elles-mêmes.

Pourtant, nous nous réjouissons d’avoir vu des personnes qui vivent à Montréal-Nord initier une féroce attaque contre la police. Des vans et des caméras de médias ont été attaquées et les voitures de police en présence ont été pourchassées avec des crowbars, des roches et des bombes fumigènes jusqu’à ce qu’elles disparaissent. À ce moment, les gens ont décidé de se diriger vers le poste de police. En chemin, plusieurs vitres de commerces ainsi que celles d’une banque ont été éclatées – un feu a été allumé à l’intérieur de celle-ci plus tard. S’en est suivi un joyeux saccage du poste qui a duré une vingtaine de minutes.

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Le poste avait été évacué préventivement et alors que toutes le fenêtres se faisaient fracasser nous avons entendu dans la rue des gens crier “la police a peur de nous maintenant”. Lorsqu’un policier anti-émeute seul a tenté d’intimider les gens qui entraient dans le stationnement, un marteau lui a été lancé au visage, ce qui a laissé le champs libre aux gens pour s’attaquer aussi aux chars de patrouille dans le stationnement. Lorsque la police anti-émeute s’est avancée pour protéger ce qu’il restait de leur poste, elle a été accueillie avec des roches et des feux d’artifice. Et alors que les gens retournaient vers les rues résidentielles, au moins six voitures ont été incendiées.

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Nous avons participé à ces événements pour supporter, en tant qu’anarchistes, ces actes de courage, de rage et de rébellion. Ce qui s’est passé mercredi soir laisse une trace persistante dans nos esprits, réchauffe nos coeurs et nous inspire contre la police et le flicage dans nos propres contextes. La complicité que nous avons ressentie avec les gens que nous avons rencontrés dans les rues de Montréal-Nord nous appelle à sortir de nos cliques et à dépasser les frontières formées dans notre propre ville et dans nos têtes par l’ordre social raciste.

Ce soir, nous avons écrit le nom de Bony Jean-Pierre sur plusieurs panneaux publicitaires géants à Montréal dans d’autres quartiers, aux côtés d’images de chars de flic en feu, parce que “la mémoire est vivante et prête à frapper”.

Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas. Le feu continue de brûler en nous.

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Pour rester plus en sécurité

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Avr 082016
 

Pour la prochaine fois… Pour rester plus en sécurité

Pourquoi porter un masque? Ça nous permet d’agir sans être immédiatement reconnu-es. Ce n’est pas suffisant de couvrir la moitié de notre visage. Même si nous réussissons à nous enfuir de la police, elle pourrait utiliser des photos ou des vidéos de nous plus tard pour nous incriminer. Il vaut mieux couvrir nos cheveux, notre visage, nos bras, nos tattoos et nos mains. Les meilleurs gants sont ceux en coton puisqu’ils ne transmettent pas les empreintes digitales contrairement aux gants en plastique ou avec du ‘grip’. Assurons-nous qu’il n’y ait pas de marque qui permette d’identifier nos vêtements, nos souliers ou nos sacs-à-dos; et c’est nice d’avoir des vêtements pour se changer après s’être démasqué-es. Si on amène des outils avec nous dans la manif, on doit les frotter avec de l’alcool pour effacer les empreintes digitales. C’est normal de se vanter et de raconter nos histoires, mais elles sont faciles à utiliser contre nous. On ne devrait pas poster sur Facebook quoi que ce soit qu’on ne montrerait pas à un flic. C’est la même chose pour Twitter, Instagram, Tumblr. Rappelons-nous que la police va lire nos textos et la liste des dernières personnes que nous avons appelées lorsqu’ils vont nous arrêter. Si on est arrêté-es, on peut invoquer notre droit de rester absolument silencieux-se; la seule chose qu’on doit dire c’est notre nom, notre adresse, notre date de naissance, rien de plus.

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1er Mai anticapitaliste

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Avr 052016
 

text3771_0Contre l’impérialisme, le racisme, les frontières et le colonialisme:

ensemble détruisons le capitalisme

de CLAC

Points de départ :

  • Entrée de l’université McGill (coin Sherbrooke et McGill College, métro McGill)
  • Square Phillips (coin Ste-Catherine et Union, métro McGill)

ENCORE UNE FOIS, CECI EST UN APPEL À LA PERTURBATION ÉCONOMIQUE DU CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL, BAPTISÉE PAR LA BOURGEOISIE ELLE-MÊME LE NOUVEAU « GOLDEN SQUARE MILE », EN PARTICULIER LE QUADRILATÈRE FORMÉ PAR LES RUES SHERBROOKE, RENÉ-LÉVESQUE, PEEL ET UNION.

Encore cette année, les attaques contre les travailleurs et travailleuses ont été fulgurantes : crise économique permanente, augmentation du coût de la vie, patronat et gouvernements qui serrent la vis aux employé-e-s, etc. Sans compter le sacro-saint déficit zéro qu’on nous sert depuis 20 ans pour justifier les coupures dans les programmes sociaux et l’aide aux travailleur-euse-s pauvres et aux sans-emploi. Pour diviser encore plus nos résistances, on agite le spectre du terrorisme, et on ravive la xénophobie d’une partie de la population pour détourner la colère du peuple vers les immigrant-e-s. Travailleur-euse-s, sans-emploi et étudiant-e-s de partout dans le monde, nous devons plutôt nous unir contre le pouvoir capitaliste. Contre ses attaques, nous devons répondre par la solidarité :

Contre l’impérialisme

Les bombardements et les occupations qu’ont subis l’Irak et l’Afghanistan, entre autres, ont déstabilisé ces régions du monde et mis en place les conditions pour l’unification des groupes armés locaux contre le contrôle occidental. Via les marionnettes Al-Assad et État Islamique, la guerre en Syrie n’est qu’un autre chapitre de cette guerre impérialiste entre les grands États de ce monde pour l’accès aux ressources. C’est pourquoi ces bombardements ne peuvent que renforcer la haine envers les forces d’occupations et déstabiliser encore plus la région.

Contre les frontières

Le contrôle des gouvernements des pays du Moyen-Orient est crucial pour les pays du Nord parce qu’ils possèdent d’énormes réserves de pétrole et une main-d’œuvre à bas prix. Les frontières impériales arbitraires tracées après la Seconde Guerre mondiale servent à exclure la population du reste du monde des richesses accumulées en Europe et en Amérique du Nord.

Contre le racisme

Si l’on ne s’oppose pas à ces injustices de masse, on est complice d’un régime raciste qui permet les « bas prix de tous les jours » de la surconsommation occidentale. Sans oublier la montée du racisme, par des attaques physiques sur des personnes migrantes (ou identifiées comme telles, fréquemment à tort), mais aussi par toutes les formes d’exclusion et de discrimination renforcées par le système d’immigration hypersélectif.

Contre le colonialisme

Il faut reconnaître que les richesses accumulées par le Canada proviennent directement des ressources naturelles volées aux communautés autochtones, qui sont les premières victimes des projets de développement nécessaires à la croissance économique permanente du capitalisme. Les gouvernements les remercient en fermant les yeux sur les violences policières et en ignorant les meurtres de femmes autochtones. Nos luttes doivent favoriser tout-e-s les déplacé-e-s du capitalisme, qu’ils et elles aient été placé-e-s dans des réserves ou amené-e-s à nos portes par les conflits que l’on cause à l’extérieur.
Ensemble, détruisons le capitalisme!

Tant qu’il y aura des travailleur-euse-s qui pourront être exploité-e-s pour moins cher, ici ou ailleurs, les salaires vont subir des pressions à la baisse. Tant que les luttes n’incluront pas toutes les victimes du capitalisme, le gouvernement continuera de couper d’autres démuni-e-s, pour donner des miettes à ceux qui revendiquent en se gardant la grosse part du gâteau. C’est pourquoi la guerre de classe, ça passe par une compréhension de nos intérêts face à ceux qui s’enrichissent chaque année grâce à l’augmentation de l’écart entre les riches et les pauvres, et ce, tant au niveau national qu’international. Célébrons un Premier mai de véritables solidarités! Ne nous laissons pas diviser. Attaquons ceux qui profitent de ces conflits et renversons le capitalisme pendant qu’il est encore temps !

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Haute-tension/Hors-tension : Non à la ligne de 735kV

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Avr 032016
 

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De Interruption

735 000 volts. C’est ce qui passera dans la nouvelle ligne de très haute tension qu’Hydro-Québec veut construire dès cette année. Le trajet de cette ligne fera 400 km et transportera l’électricité depuis la centrale de Chamouchouane au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en passant par Lanaudière, vers un poste éventuel inexistant pour le moment, à Terrebonne, nommé Judith-Jasmin, qui serait relié à la région montréalaise par un deuxième tronçon de 19 km vers le poste du Bout-de-l’Île. C’est le plus important projet de ligne électrique depuis 20 ans, estimé à 1,3 milliard de dollars. En effet, c’est la 12e ligne d’une telle force au soi-disant « Québec ».

Mais avant tout, il leur faut déboiser partout où les pylônes seront plantés. La déforestation a déjà débuté au Nord et dans Lanaudière. Elle cause plusieurs expropriations et traverse partiellement le territoire de chasse des Attikamekws au nord, St-Michel-des-Saints, St-Zénon, Ste-Émélie-de-l’Énergie, St-Alphonse-de-Rodriguez, Rawdon, etc.

Le projet est contesté par plusieurs habitant.e.s, agriculteur.trice.s et écologistes depuis maintenant 6 ans : « Inutile, environnementalement dévastateur et économiquement injustifié » (Citoyens Sous Haute Tension). Plus qu’un doute, c’est un refus catégorique. Le BAPE (Bureau des audiences publiques sur l’environnement) a recommandé au gouvernement d’attendre d’avoir plus d’informations, d’approfondir les études d’impact et de prendre en considération l’opposition du milieu. Néanmoins, l’État a adopté un décret imposant la poursuite des travaux. Hydro-Québec a donné une compensation de 4 millions de dollars à la MRC de Lanaudière et une autre d’un million à Manawan comme dédommagement pour faire avaler leurs salades. Mais il y a encore des gens qui s’opposent; la plupart ont des préoccupations foncières, ils sont des propriétaires fâchés parce que la valeur de leurs maisons baissera ou parce qu’ils ont des fermes et que les animaux ne supportent pas les champs électromagnétiques puissants de ces lignes de haute tension. Ils refusent de signer les lettres envoyées par Hydro-Québec qui demande l’accord des résidents pour couper les arbres sur leurs terrains tant qu’Hydro ne les aura pas dédommagés personnellement en argent. En réponse, Hydro les harcèle et a obtenu une injonction. Même s’il est réjouissant que des gens se mobilisent contre Hydro-Québec, ce refus ne fait que ralentir le processus de destruction systémique et n’aspire pas à son arrêt. On peut même aller jusqu’à dire que les motifs de ces oppositions sont absolument contradictoires avec les désirs de liberté sauvage qui nous habite. Notre désir est d’élargir le champ des possibles alors nous souhaitons proposer d’autres avenues pour en freiner la réalisation. En ce moment, le projet va de l’avant et le déboisement a déjà commencé.

Un autre mythe national

La mafia Hydro-Québec n’a pas intérêt à reculer devant un tel projet, qui représente énormément de bénéfices. En effet, l’ère des combustibles fossiles est en déclin. Devant l’épuisement des ressources pétrolières, les coûts de l’extraction et du transport sont devenus trop élevés. Le virage vert est en marche depuis plusieurs décennies et dans ce contexte, l’hydroélectricité, perçue comme une énergie renouvelable et verte, devient une marchandise précieuse. Les grandes organisations mondiales du commerce et de la finance sont en train de restructurer et transformer l’industrie et le transport afin de s’adapter aux « énergies vertes ». Le nouveau ministre des Transports du Québec a d’ailleurs pour mission novatrice l’électrification des transports publics avec de nouveaux véhicules hybrides et électriques. Les voitures électriques deviennent de plus en plus accessibles, Hydro installe des bornes de recharge de batteries dans tous les coins du soi-disant « Québec », même les véhicules de chantier seront électriques dans un futur proche. Et cela dans l’objectif de maintenir la vitesse et la productivité de l’industrie. Les infrastructures de transport de l’énergie, tout comme les routes, les chemins de fers, les ports, les pipelines et les aéroports, sont indispensables à l’expansion de l’industrie, un projet tentaculaire en soi.

Un mythe est construit autour de l’hydro-électricité comme étant une source d’énergie verte et renouvelable. On la vante presque comme étant le joyau national du soi-disant « Québec » avec ses nombreuses rivières d’eau douce à gros débit. En réalité, nous devons percevoir l’hydro-électricité comme une ressource exploitable, vendable autant que peuvent l’être le fer, l’uranium ou le pétrole. Aujourd’hui, le territoire est complètement défiguré, il ne reste que quelques rivières à gros débit n’étant pas encore envahies par des barrages. L’électricité si propre dont ils parlent est en fait une gigantesque entreprise de destruction des écosystèmes, de pollution des rivières et de destruction des modes de vies des communautés dont la survie dépend de ces rivières. Quand un barrage est construit, le cours d’eau est bloqué et un réservoir d’eau venant inonder une grande surface de territoire se crée. La rivière en question déborde de son lit près du barrage et s’assèche sur toute sa longueur. Les arbres et les végétaux inondés meurent et libèrent du méthane et du dioxyde de carbone dans les eaux et dans l’air. Le méthane et le dioxyde de carbone sont des gaz à effet de serre; on ne répertorie que 12% des gaz à effet de serre émis sur le territoire colonisé par l’État Canadien viennent des barrages hydro-électriques. Une autre conséquence de ces inondations est la contamination des eaux par le méthyle-mercure, venant de la libération du mercure inorganique fossilisé dans les sols. Lorsque le sol est inondé par l’eau, le mercure libéré se transforme en méthyle-mercure, une neurotoxine se retrouvant dans la chaîne alimentaire par la suite. Les poissons, les animaux et les humains qui la consomment peuvent développer toutes sortes de maladies, dont des troubles cardio-vasculaires et des cancers. Il est d’ailleurs déconseillé aux gens de consommer les poissons de ces rivières pendant une période de 30 ans suivant l’inondation d’un bassin. En résumé, les nombreuses rivières d’eau douce du soi-disant « Québec », autrefois potable, ont toutes été intoxiquées. Les animaux et les humains qui en dépendent pour boire et se nourrir s’empoisonnent ou perdent leur source d’eau potable. Résultat : des écosystèmes vieux de milliers d’années et des formes de vies ancestrales perturbées et détruites.

L’intention première d’Hydro-Québec est de toute évidence la création de marchés de vente aux États-Unis, avec de beaux discours chantant que l’hydroélectricité est plus propre que l’électricité au charbon. Sur leur site internet, ils en font la comparaison. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que c’est la salope d’industrie mise en place avec sa logique d’accaparement depuis la colonisation par les Européens il y a 500 ans qui cause la destruction de la vie. Hydro-Québec explore donc les marchés américains et parle même d’entreprendre d’autres projets de construction de barrages sur les quelques rivières d’eau douce encore intactes. Ils n’ont évidemment aucun scrupule quant aux dommages réels causés par leur soif de s’enrichir.

La saignée de l’électricité

Hydro-Québec possède environ 62 centrales hydro-électriques. Depuis le début des années 2000, les grandes rivières de la Baie-James et de la Côte-Nord ont soit été dérivées pour alimenter un complexe hydroélectrique (ex. la Caniapiscau, l’Opinaca, la Eastmain et la Rupert), soit gravement perturbées suite à l’installation de centrales hydroélectriques (ex. Sainte-Marguerite, La Romaine et Toulnustouc). Ces fameuses lignes de haute tension transportent l’électricité provenant du Nord et fournissent toute la province, ses centres urbains, ses banlieues, ses industries et ses mines. À titre d’exemple, fournir une seule mine en chauffage et en électricité, pour rendre son environnement sous terre soutenable pour les gens qui y travaillent, équivaut à la consommation énergétique d’une ville comme Trois-Rivières. Tel que le disent les opposant.e.s au projet, la province n’a nullement besoin de produire plus d’électricité. En fait, la plus grande partie de l’électricité produite est déjà en surplus. On ne consomme pour le moment que 15% de l’électricité produite, le reste est perdu à travers le transport, ou bien gaspillée puisqu’il n’est pas rentable de l’emmagasiner dans des batteries. En effet, si le courant produit n’est pas consommé tout de suite, il est perdu. Ainsi, cette ligne de 735 000 volts transportera l’énergie provenant des barrages du Nord : Baie-James, Manicouagan et des nouveaux barrages de La Romaine sur la Côte-Nord, des projets ayant rencontré de fortes résistances par les habitants de ces régions durant les dernières années. L’État justifie d’ailleurs le projet en disant que ces nouveaux barrages provoquent un engorgement sur les lignes existantes.

N’oublions pas qu’Hydro-Québec est une société d’État qui a le monopole en matière d’électricité, qui donne fréquemment des contrats à des compagnies à numéro nébuleuses, qui impose des hausses de tarifs, qui exproprie des terrains en échange de compensations dérisoires et qui travaille uniquement dans le but de favoriser l’industrie. Ici, ce qui nous importe va bien au-delà de la valeur des maisons. Il en est de l’anéantissement de l’environnement, réalité maquillée par toute la fausse publicité d’Hydro-Québec. Car en réalité, que l’énergie de l’industrie vienne d’une centrale thermique au charbon, de réacteurs nucléaires ou d’hydroélectricité, le paradigme reste le même : la productivité, le pillage des territoires et l’expansion des marchés. Aucune énergie vouée à l’industrie ne peut être propre.

Nous luttons pour nous réapproprier nos vies. Nous avons l’intention de détruire ce qui détruit la nature, car nous avons besoin d’elle pour être bien et vivre sainement. L’industrie, les barrages, les mines, les coupes forestières sont des parasites dévastateurs. Il suffit de s’imaginer être un oiseau survolant les airs qui contemple le paysage pour se rendre compte que la dévastation entamée est irréversible, pour voir les trous dans les forêts, pour voir les terres inondées par les bassins des barrages. On comprend vite que l’écologie est loin d’être la priorité d’Hydro-Québec et de ses actionnaires. Ceux-ci se paient des voyages de chasses et pêche dans des hôtels-resorts de riches et s’approprient le reste du territoire en s’achetant des chalets, ils posent des chaînes et des clôtures, affichent des pancartes « terrains privés, accès interdit ». Les responsables de ces entreprises n’ont pas droit au pardon.

Nous honorons tous actes de résistance, nous saluons le courage des communautés en luttes pour l’autodétermination et la liberté sauvage, nous sommes avec celles et ceux qui s’opposent à la déforestation ravageuse dans la forêt Ouareau, avec les Cris qui s’opposent aux coupes dans la forêt Broadback, avec Six Nations qui luttent également contre les coupes forestières dans la Red Hill Valley en lien avec une ligne de haute tension au sud de soi-disant « Ontario », avec les Mi’kmaq qui luttent contre les gaz de schistes, avec les Mohawks qui menacent de bloquer le projet de pipeline d’Énergie-Est, avec celles et ceux qui occupent Lax U’u’la (l’île Lelu) en bloquant la construction du terminal de Pacific Northwest LNG et avec tous les complices à l’esprit sauvage et combatif.

En ce moment même, le déboisement de l’emprise de la ligne dans la région a débuté, ainsi que l’établissement des chemins d’accès. Il est encore temps d’arrêter la construction et ce n’est ni l’État ni aucun député, même avec de la bonne volonté, qui va nous aider. On attend quoi?

Pour nous contacter: anti735[at]riseup.net

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Sonder le vide : retour sur les manifs de soir de décembre 2015

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Mar 312016
 

witchesLes trois manifs de soir de novembre et décembre dernier ont laissé une marque en nous, l’appel d’une réflexion. C’est ce que nous nous proposons de partager avec vous dans les pages suivantes.

Après et entre les trois manifs, nous avons pu suivre dans le fil des conversations – autant celles qu’on a eues avec des ami.es que celles qu’on a entendues au hasard dans les bars, les salons ou dans la rue – la course furtive ou bruyante d’une sensation qui semblait être partagée par beaucoup de gens : un sentiment de vide. Après le black bloc de 200 personnes, après les fenêtres brisées, on a entendu le «mais encore?» insister. Au point où, lorsqu’on a demandé aux ami.es s’illes allaient à la troisième manif, celle du 18 décembre, la majorité des gens nous ont répondu qu’illes avaient autre chose à faire, comme aller souper chez des ami.es.

Alors aujourd’hui, et depuis les derniers mois, on se demande ce qui pousse ceuzes qui sont proches de nous, ceuzes qui partagent les mêmes envies de foutre en l’air ce monde et de nourrir la rage, à chiller avec des ami.es comme on le fait tout le temps, plutôt que de saisir cette (rare) opportunité de déchaînement. Et ça nous mène à d’autres questionnements : comment penser ces manifs en dehors des moments de grève, qui poussent les gens à prioriser les manifs aux soupers ? Quelle peut être notre place dans ces manifs hors des mouvements sociaux ? Quelle place prennent ces manifs dans nos vies, au quotidien?

Ce qu’il y a au coeur de notre questionnement, ce sentiment de vide, nous l’avons ressenti dans toute sa force. Ces phrases répétées ad nauseam : «mais où on s’en va avec ça?», «ça s’inscrit dans quoi, ces manifs?», «c’est pas en cassant des vitrines qu’on égratigne le Capital», «l’État n’est pas ébranlé par nos vagabondages nocturnes destructeurs». Le vide, on le ressent dans l’absurdité des gestes posés pour d’autres que nous-mêmes, dans le silence ridicule de ceuzes qu’on déteste, dans la réponse infantilisante et abrutissante des médias qui ne verront jamais en nous que des imbéciles violent.es – pas vraiment dangereux.ses. Et pire encore, ils nous renvoient une image en miroir qui dérobe notre puissance. Ce qui nous amène à penser que ces manifs, ces moments de révolte qu’on ouvre, ils ne peuvent qu’être pour nous. S’ils sont dirigés comme message à d’autres, ils deviennent insensés.

On refuse de remplir le vide qu’on a ressenti avec plus de revendications adressées à ceuzes qu’on veut détruire. On ne veut pas attendre un prochain mouvement de masse pour attaquer ce monde qui nous fait violence. On n’est pas là à nous sacrifier pour «la cause», ni «parce qu’il le faut». Dans ces manifs, on tire une force du sentiment de décider de vivre le centre-ville autrement. Nous prenons le contrôle, avec le sentiment de chaos qui nous rend alertes, sentiment qu’on apprend à naviguer parce qu’il est l’ennemi de l’ordre et de l’univers normatif. Dans ces moment de chaos on n’entend plus les slogans fades répétés jusqu’à non-sens, mais les éclats de la destruction, des feux d’artifices et des hurlements qui leur font écho, des vitrines explosées par la colère et les marteaux. Nous ressentons la force de renverser cet ordre, pour le temps que ça dure.

Et s’il y a un sentiment de vide qui cohabite avec celui de jouissance furieuse, c’est qu’on sait qu’on cherche à détruire plus que des vitrines. On ne peut pas se contenter de l’image de la destruction. On ne veut pas se complaire dans le spectacle de notre propre radicalité. On ne peut pas, ça sonne trop faux. Ce vide, on le touche du bout des doigts, parce qu’à la fin, on s’ennuie. À la fin, on a brisé une vitrine, mais ça ne change rien. On ne sent qu’une sorte de catarsis, celle d’enfin faire mal à d’autres qu’à nous-mêmes. Alors comment faire pour aller plus loin que briser des vitrines, comment alimenter ces marques de puissances à l’intérieur de nous, contre le monde?

Déjà, on a envie de voir la manif comme un espace d’exploration. Essayer un peu d’imaginer plus loin que les gestes déjà appris – casser des vitrines, lancer des roches aux flics, faire des graffs, passer des tracts, faire des feux d’artifices, etc. Et pour nous, ça n’implique pas nécessairement de se lancer à la recherche de nouveaux gestes, mais peut-être de trouver dans ces gestes mille fois répétés par toutes sortes de personnes, un peu plus que leur habitude. Réfléchir aux intentions derrière ces gestes, chercher leur sens propre à chaque fois. Même si ce n’est que pour y trouver du plaisir, un sentiment euphorique dans l’action. Rendre actifs ces gestes, et pas uniquement les reproduire comme les images d’eux-mêmes. Et aussi, ce que ça implique pour nous, c’est de prendre au sérieux les manifs, de s’y préparer, avant même qu’elles soient callées. Savoir qu’il y en aura d’autres, et qu’on est déjà prêt.es, déjà survoltées, comme des ressorts tendus qui n’attendent que le moment d’être relâchés.

Ce que ça veut dire, pour nous, aussi, c’est d’éviter de tomber dans ce piège de vivre les manifs comme des soupapes. Des moments où on ressent qu’on agit contre les forces de ce monde, et qui nous permet ensuite d’oublier, de se sentir mieux et de retourner à l’école et au boulot sans plus. On voudrait que la manif déborde dans nos vies, qu’elle soit contagieuse et anime nos gestes de tous les jours. Qu’elle allume des feux dans le quotidien et qu’on puisse alors imaginer le réseau des actions destructrices et subversives, la toile des résistances qu’on nomme et relie entre elles. Et qu’on arrive à faire du sens de tous ces soubresauts de rébellion, sans attendre de les inscrire dans un mouvement social. Pour nous, la manif peut être une fête qui renverse et subvertit le temps vécu, qui nous extirpe de la banalité du quotidien. On brûle ensemble, à courir où l’on veut, dans la rue sur le trottoir, avec la rapidité et la détermination, et les flics qu’on repousse violemment dès qu’ils nous approchent. On est là parce qu’on ressent la vie autrement dans une manif, parce qu’on aime les fourmillements dans le ventre et le coeur qui bat la chamade, l’adrénaline qui monte.

On voudrait aussi éviter que la manif ne renvoie qu’à elle-même et ne se contienne que dans ses propres limites spatio-temporelles et ses automatismes. On a envie d’éviter d’oublier dès le lendemain, parce qu’on a autre chose à faire. On a envie de porter la manif à l’intérieur de nous, d’y penser, d’en parler avec les ami.es, de voir ce qu’on voudra faire la prochaine fois que l’occasion se présente, d’être toujours en alerte. De ne pas oublier le sentiment, et l’exaltation possible si on se donne la chance. Si on se laisse être à la hauteur de ce qu’on sait faire quand on se prépare bien. On ne veut plus retourner aux manifs comme si on n’y croyait pas. Parce qu’à force de ne pas y croire, on se bloque de la possibilité que la manif soit virulente et combative, pour n’être qu’une parade faisant partie de l’ordre normatif et dont le rôle contestataire en permet le maintien. On ne veut plus se laisser craintivement guider par des flics mieux préparés que nous, avec nos sacs trop lourds pour courrir, les mains et les oreilles gelées par le froid parce qu’on a oublié les mitaines et la tuque, les vêtements qu’on porte tous les jours – trop reconnaissables. On veut que chaque manif crée la soif irrémédiable de la prochaine, parce qu’on est prêt-es, parce qu’on attend seulement l’espace pour attaquer à nouveau avec les armes qu’on aiguise tous les jours.

On se demandait aussi : pourquoi est-ce qu’on se sent autant interpellé.es par les manifs. Et pourquoi pas concentrer notre énergie dans des actions-ninja. Pourquoi attendre la prochaine manif si on peut faire des actions dans la nuit avec des gens de confiance…? Parce que la manif a quelque chose en propre que ces actions n’ont pas : la manif est ouverte, la manif est publique. Dans la manif il y a les gens qu’on ne connait pas, qui ont envie d’être là. Comme nous un jour, qui étions seul.es, et qui sommes venu.es aux manifs. Et qui avons vu se rompre la distance entre ceuzes qui lancent les pierres, et nous-mêmes. Nous-mêmes qui étions là parce qu’on ne trouvait pas d’autre emprise dans notre vie pour nous insurger, pour ‘faire quelque chose’. Alors aller dans les manifs, et se voir devenir les protagonistes de cette rebellion. Ne plus avoir en tête qu’un imaginaire lointain où ce sont les autres qui frappent. Les manifs qui ont ouvert nos possibles, qui nous ont permis d’affronter notre peur des flics, lentement peut-être, au fil des ans. Mais toujours sûrement. À mieux comprendre lentement le terrain, comment les flics bougent, comment se soigner, quand courrir et comment rester calme. Où frapper, et commencer à voir dans chaque banque, voiture de bourge ou édifice gouvernemental une cible. À ne plus seulement voir les flics comme des bourreaux, mais comme des cibles, et des êtres qu’on peut combattre. Le moment où nous avons cessé d’être seulement ceuzes qui regardent. Et même, ce moment où nous regardions les autres. Mais où c’était un regard actif. Nous n’étions plus spectateur.ices. Si nous ne prenions pas la pierre, nous ressentions quand même l’euphorie du geste lorsque la vitre éclatait. Il n’y avait plus de distance entre les lanceur.euses et nous-mêmes. Réduire cette distance. Dans la manif. C’est nous aussi, nous sommes là, nous sommes eux.elles, nous sommes complices, nous désirons ceci, notre être-esprit est dans la pierre qui fracasse.

On voudrait finalement se permettre de questionner la stratégie souvent répétée de caller une manif la semaine suivant une manif réussie, et ce jusqu’à ce qu’une dernière manif ne susciste plus l’enthousiasme et se fasse réprimer férocement. Parce qu’on le sent d’avance, ça avait été dit, que la manif du 18 décembre serait moins forte, qu’elle n’aurait pas les mêmes possibilités que la précédente. Et certain.es d’entre nous ne sommes pas allé.es à cette manif, nous avons donné de la force à cette prophétie auto-réalisatrice, que la troisième manif n’aurait pas l’ampleur de la seconde, ni même qu’elle ne la dépasserait en intensité.

Et jusqu’à la prochaine manif, on compte bien s’agiter pour mieux tracer les intentions qui nous font aller marcher en sens inverse du trafic.

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