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Matinée venteuse chez les vendeur.euses de condos

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Nov 222022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ce lundi 14 novembre, les courants d’airs seront les seuls visiteurs des bureaux de vente des condos Le Moden, métro Frontenac.

La ville est déja fucking laite mais les nouveaux condos nous font quand meme chier. La yopisation de la place Frontenac et du quartier Centre-Sud est imminente. La domination du capitalisme avance a grands pas. N’attends pas une seconde de plus pour pratiquer ton lancer fracassant avec tes chum.e.s!

CLOU DE CHEMIN DE FER:
-accessibilité 9/10
-impacte 9/10
-discretion 7/10 (moins bruillant qu’on pensait)
-maniabilité 10/10
-fun 10/10

Compte rendu de la lutte en solidarité avec les kahnistensera contre le projet New Vic de McGill

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Nov 192022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

À travers cette lutte en solidarité, c’est devenu évident qu’en tant que communauté radicale, on se doit de se tenir en solidarité avec les kanien’kehá:ka kahnistensera.

Parce que ces militantes traditionalistes de Kahnawa:ke se battent depuis les cinquantes dernières années pour défendre la souveraineté de leur peuple.

Parce qu’elles font partie du peu de personnes Mohawks qui tiennent encore dur comme fer à leur mode de gouvernance pré-invasion coloniale, qui s’appelle la Grande loi de la Paix.

Parce que ce code organise la confédération Haudenausaunee comme ce que nous interpréterions comme du fédéralisme libertaire, où toute les décisions sont prises à petite échelle par consensus avant d’être amenées à un niveau supérieur : de la famille au clan, du clan à la communauté, de la communauté à la Nation, de la Nation à la Confédération.

Parce que dans la Grande Loi, les femmes sont considérées comme les progénitrices de la nation, et sont donc responsables de s’assurer de la protection du territoire et des enfants (autant du passé, du présent et à naître).

Parce qu’en tant que colons et anarchistes, nous avons également nos propres raisons de supporter les communautés autochtones dans leur bataille contre l’État qui les prive de leur relation avec leur mère, le territoire, la terre.

Les kahnistensera poursuivent actuellement en justice l’université McGill, la ville de Montréal et les gouvernements du Québec et du Canada pour faire cesser les travaux de rénovation du projet New Vic sur les terrains du Allan Memorial Institute et de l’hôpital Royal Victoria. Ces institutions ont été le lieu d’expériences de tortures menées dans le cadre du programme MK-Ultra des années (1950 – 1960). Le Allan Memorial Institute et l’hôpital Royal Victoria étaient tous les deux impliqués dans ce programme. Il y a d’importants soupçons que des enfants autochtones (ainsi que des orphelins de Duplessis et autres personnes marginalisées) y seraient décédé.es et auraient été enterré.es sur le site de manière anonyme et McGill a minimisé cette terrible histoire en procédant à des fouilles. En tant que traditionalistes, les Mères ont une position bien différente du conseil de bande de leur communauté qui est soutenu par le gouvernement, et qui ne leur offre aucun soutien pour cette action en justice ou pour la lutte générale.

Dans le cadre de la poursuite, elles demandaient d’abord une injonction interlocutoire pour faire arrêter les travaux de rénovation du Royal Victoria qui risquent de détruire à jamais les preuves de ces atrocités, en plus de potentiellement détruire les traces archéologiques d’un très important village Kanien’kehá:ka qui se trouvait exactement à l’endroit du Royal Vic avant l’arrivée des français sur l’île. Le 27 octobre 2022, contre toutes attentes, la cour Supérieure du Québec s’est prononcée en leur faveur et accorda une injonction forçant l’arrêt des travaux de rénovation. L’université McGill est maintenant forcé de s’asseoir avec elles pour établir un plan pour des fouilles archéologiques complètes et non-intrusives du site.

Depuis le début de leur poursuite contre l’université McGill, elles ont fait énormément de mobilisation dans la conférédation Haudenausaunee, mais également dans les milieux radicaux de Montréal : une présentation pendant l’occupation du pavillion des arts de McGill, une présentation à l’Achoppe au printemps derniers, une présentation au salon du livre anarchiste cet été, et probablement beaucoup d’autres événement dont je ne suis pas au courant. Dans les derniers mois, des rumeurs ont commencé à circuler comme quoi l’université McGill allait de l’avant avec l’excavation sans attendre l’audience prévue pour l’injonction interlocutoire. En septembre, McGill annonçait que les travaux d’excavation auraient lieu début du mois d’octobre, alors que le procès était prévu pour le 26 octobre. C’est ce qui a été l’élément déclencheur de la campagne « Stop the New Vic », les gens voulant trouver une manière de retarder les travaux d’excavation au moins jusqu’au moment du procès, en espérant que les Mothers obtiendraient l’injonction. Nous n’étions pas particulièrement optimiste quant à la possibilité d’un jugement qui leur serait favorable, mais si les travaux allaient avoir lieux avant même qu’elles aient eu la chance de défendre leur cas, nous allions tenter de les faire cesser.

Au début du mois d’octobre, une rencontre de mobilisation a été appelée, où il y avait une bonne trentaine de personnes motivées à s’impliquer dans une occupation du terrain du Hersey Building du Royal Vic, là où aurait lieu l’excavation.

Semaine du 10 octobre, deux semaines avant l’audience
Le 10 octobre, « Columbus Day » aux soi-disant États-Unis et l’Action de Grâce au Canada est considéré par beaucoup d’autochtones sur l’île de la Tortue comme le « Indigenous People’s Day of Rage ». Ce soir-là, sur le site prévu de l’excavation des personnes sont allées installer un campement et certaines y ont passé la nuit.

Le lendemain matin, très rapidement, la police a été appelée. Les militant.es au campement ont essayé de retarder la police le plus longtemps possible. Iels ont fini par jouer au chat et à la souris sur le Mont-Royal avec des flics qui étaient de plus en plus en crisse. Les policiers criaient à tout le monde que la prochaine fois qu’ils les croisaient, iels se faisaient arrêter, mais pour autant que je sache il n’y eu aucune arrestation. L’après-midi même, une quinzaine de personnes ont réussi à se retrouver pour évaluer les possibilités d’actions. L’énergie était encore très bonne et les gens se sont toute de suite mis à planifier la suite.

Au cours de cette semaine là, des groupes affinitaires sont allés plusieurs fois à chaque jour sur le site pour ralentir les travaux. Les bureaux de la firme archéologique ont aussi été attaqués. Cette action fut l’objet d’un communiqué de la part des Mohawk Mothers, qui se retrouvaient accusées par leurs opposants juridiques :

« We are being held accountable legally of all such actions at this time, as the opponents are trying to construe us as criminals before the Judge with less than two weeks remaining before the hearing at the court on October 26, 2022 »

Aux militant.es qui avaient organisé cette action, les Mohawk Mothers ont adressé cette remarque :

« We greatly appreciate tokens of solidarity and demonstrations, but we ask you to be mindful of the dire legal repercussions for us, and the high risk of jeopardizing all the work we have invested for more than one year to obtain an injunction, which could be ruined, as well as the hope of our families to know the truth and get justice ».

Quant à Arkéos, interrogé par un journaliste sentimentaliste de La presse, le patron de la firme affirmait « On ne veut pas que [les ouvriers] creusent sans qu’il y ait d’archéologues. Ce serait vraiment une perte », sous entendant que les travaux de rénovation auraient lieux avec ou sans la présence d’archéologues, et exposant ainsi davantage la stratégie de «rubberstamping» de McGill, qui fait affaire avec des archéologues dans le seul but de donner de la légitimité à son projet colonial.

Semaine du 17 octobre, une semaine avant l’audience
Le lundi suivant une vigile de treize personnes avec des chandelles a aussi réussi à ralentir les travaux. Les flics étaient tellement sur les nerfs à cause de la semaine précédente qu’ils étaient plus nombreux que les manifestant.es. Armés jusqu’aux dents, ils bloquaient la porte d’entrée, ce qui a drôlement fait chier les travailleur.es de la firme d’archéologie mais aussi les employé.es de l’hôpital. Comparés à la foule très tranquille de la vigile, les flics ont eu l’air de monstres hyper-agressifs

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une « intervention artistique » a eu lieu : des tombes, des vêtements et des souliers d’enfants ont été disposés sur le site de l’excavation pour souligner la violence associée au fait de creuser et donc de déranger les potentielles tombes anonymes.

Semaine du 24 octobre, semaine de l’audience
La semaine de préparation au procès, les gens de Divest Mcgill ont travaillé extrêmement fort à l’organisation de trois événements de mobilisation :

Lundi : Journée de teach-in et de tractage sur le campus de l’université McGill,

Mardi : Projection du film « Kahnesatà:ke, 270 ans de résistance »,

Mercredi : Rassemblement devant le palais de justice pour la première journée en cour.

L’audience
Le mercredi 26 octobre, l’énergie au palais de justice était électrique. La salle d’audience était trop petite pour accueillir toutes les personnes qui voulaient assister au procès. Des jeunes étaient assis.es à terre, les camarades dehors faisaient de la mobilisation, il y avait de la bouffe pour une armée. Tout le monde qui était au rassemblement et à l’intérieur ont mangé la bouffe collective, même les Mothers!

Jeudi, l’énergie n’était pas assez élevée pour refaire le rassemblement dehors, mais les camarade ont fait et amené une vingtaine de portions de bouffe pour nourrir les Mothers et les personnes qui les appuyaient au procès. On m’a raconté que cela a mené à une scène très cocasse où une vingtaine de personnes mangeaient assises par terre dans un corridor du palais de justice parce que la cafétéria du palais de justice n’acceptait pas les gens qui avaient leur propre lunch.

Jeudi soir, le jugement a été rendu : considérant que le cas était vraisemblablement d’intérêt public, le juge avait le devoir de rendre un jugement immédiat devant les gens, et pas seulement de l’écrire et de l’envoyer aux parties. Il a ordonné une injonction interlocutoire de 3-4 mois jusqu’à la prochaine date d’audience. Pendant ce temps là, l’université McGill doit s’asseoir avec les Mothers et établir un plan pour des fouilles archéologiques qui leurs conviendraient. Cela veut dire que les travaux de rénovation sont stoppés jusqu’à la fin de l’injonction!

Une victoire historique
Sans aucun doute, ce procès fera l’histoire. Pour la première fois depuis ses débuts, la cour supérieure a accepté qu’un collectif de personnes autochtones s’auto-représente. C’était vraiment important pour les Mothers de le faire de cette manière, par souci d’autodétermination, et aussi pour rester en cohérence avec la Grande loi. Le juge n’avait aucune raison d’ordonner une injonction : après tout, jeudi midi l’avocat de l’université McGill avait annoncé que les fouilles étaient terminées et que rien n’avait été trouvé. En plus, tous les avocat.es de la défense ont plaidé que les procédures légales présentes étaient adéquates et que s’addresser à la cour supérieure du Québec ne l’était pas. Dans son jugement à l’oral, le juge a reconnu que de renvoyer les Mothers dans le vortex légal de l’État ne serait pas bénéfique à la réconciliation avec les communautés autochtones.

En fait, c’est la première fois qu’un tribunal reconnaît que les horreurs des pensionnats ont aussi eu lieu dans le système de santé régulier, ce qui est une énorme avancée en terme de reconnaissance du génocide. D’ailleurs, et ce en même temps que le procès des Mothers, l’assemblée nationale a finalement reconnu que les pensionnats étaient un outil génocidaire. Et donc, avec ce jugement obtenu par les Mothers, les hôpitaux blancs devraient bientôt pouvoir être reconnus comme des outils génocidaires à l’égard des peuples autochtones.

Un autre gain vraiment majeur : les Mohawk Mothers ont réussi à asseoir leur légitimité sur le fait qu’elles sont traditionalistes, donc directement en opposition avec le conseil de bande. Le jugement du 27 octobre vient renforcer le fait que les conseils de bande sont des institutions coloniales (des « federal boards ») et que leur consultation ne peut en aucun cas être confondue avec le consentement d’une nation. Elles ont réussi à imposer leur légitimité avec la force de leurs lois, de leur caractère, leur courage, et le soutien qu’elles ont su trouver auprès de leur communauté, de colons anarchistes et de la gauche radicale.

Finalement, le juge a particulièrement insisté sur le fait que les traumas associés aux tombes non marquées correspondait à des « dommages irréparables », c’est à dire que les dommages ne peuvent pas être compensés par des montants d’argent. C’est pourquoi il a décidé d’imposer l’injonction même si elle était pas nécessaire considérant que McGill avait supposément terminé les fouilles. Il considérait que les inconvénients associés au délai pour McGill ne faisaient pas le poids face au trauma et à la perte de confiance envers le système de justice qu’aurait pu entraîner le refus de l’injonction. Il a dit une phrase vraiment marquante que je vais essayer de reformuler de mémoire:

« Depuis deux jours, vous regardez tous vers l’avant de la salle. De l’endroit où je suis, je regarde dans la direction opposée, et j’ai bien vu depuis deux jours que la douleur et les émotions associées au fait de déranger des tombes ananymes n’affecte pas uniquement les kahnistensera. Depuis deux jours, j’ai vu les réactions émotives des gens dans l’assistance en direct, et je ne peux pas ignorer ça. »

Ça m’a vraiment surpris.e qu’un juge base son jugement sur des perceptions émotives, d’autant plus des émotions provenant de l’audience. Je veux dire, les témoignages des Mothers et tout le contexte historique qui a été abordé pendant le procès était absolument suffisant pour faire pencher la balance. Mais je pense quand même sérieusement que le fait que les personnes se soient mobilisées pour être au palais de justice avec elles a enfoncé le dernier clou.

En tant qu’anarchistes, nous sommes particulièrement méfiant.es face au système de justice canadien. Ce système ayant été mis en place sur le territoire pour assurer la colonisation et l’exploitation des territoires autochtones, le développement du système capitaliste, et la protection des riches et des puissants, nous ne pouvons nous résoudre à y faire confiance. C’est pourquoi il est particulièrement important de nous organiser en dehors de cette institution, directement sur le terrain et dans nos millieux. Soyons prêt.es à répondre quand le système juridique aura atteint sa limite. Soyons prêt.es à répondre quand il aura démontré que son principal rôle demeure la pacification et la récupération, même si de temps à autre, dans certains contextes très particuliers ce dernier flanche sous la pression. Cette lutte n’est pas terminé. Les Mothers sont encore en cour, le site de l’ancien hopital Royal Vic est encore menacé de devenir un pavillon de green washing au service de McGill et de l’État, bref on a encore énormément de pain sur la planche.

Merci infiniment à toutes les personnes qui ont donné même juste une heure de leurs temps à cette lutte dans les dernières semaines, tout ça ne serait jamais arrivé sans tout le soutien qu’on a reçu. Je suis particulièrement reconnaissant.e de la façon dont nous avons pu, en tant que camarades, prendre soin les un.es des autres en redistribuant nos ressources, en faisant des bouffes collectives et en solidifiant nos relations. Je me sens légèr.e, optimiste, et absolument prêt.e pour la suite des choses.

Un.e camarade anarchiste

Formation du CRAB et drop de bannière en préparation de la COP15

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Nov 172022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Du 7 au 19 décembre 22, se tiendra au palais des congrès de Montréal la 15e COP sur la biodiversité. Ce rassemblement des puissances étatiques et corporatives mondiales discutant de la biodiversité ne devrait conforter personne. Ces agents du capital et du colonialisme n’ont, en 14 conférences similaires sur 3 décennies, proposés aucune solution réelle à l’effondrement de la biodiversité. Alors même que les États capitalistes et leurs maîtres corporatifs sont responsables de cet effondrement, il est inquiétant de les voir se réunir pour signer un traité sur la biodiversité. Loin de chercher à trouver des solutions réelles, les parties de la COP cherchent deux choses: impliquer de plus en plus les intérêts privés dans la gestion de la biodiversité et maximiser les profits issus du brevetage de matière génétique. Ce dernier point régi par le protocole de Nagoya dépossède la majorité de l’humanité de son droit fondamental au savoir issu du vivant (savoirs développés avant tout par les premiers peuples de la terre) en cherchant à placer le contrôle des savoirs sous l’égide corporatif et étatique. Ce protocole pourrait mener à l’emprisonnement de scientifiques cherchant à rendre accessible des médecines et autres savoirs issus de la nature. Comment justifier de restreindre la recherche et le développement de médecines dans un contexte de pandémie mondiale qui prouve une fois de plus la nécessité de partager les savoirs par delà les frontières?

Les exploiteurs, pollueurs, impérialistes et autres escrocs ont le culot de se réunir au centre-ville de Montréal pour se voiler de vert dans ce qui n’est au final qu’une répétition des sommets néolibéraux du tournant du millénaire. Comme à Québec en 2001 et à Seattle avant, il nous revient à toustes de montrer notre opposition à ce regroupement des pouvoirs. Le capitalisme ne nous sauvera pas de la crise qu’il a causée. La solution ne viendra pas de la poursuite du profit. Pour se sauver, tournons-nous les un-es vers les autres et luttons pour se défaire du contrôle des puissants. Les grandes manifestations et les concertations environnementalistes qui se sont multipliées dans les dernières années n’ont pas suffi. Il est venu le temps de confronter directement le pouvoir!

Face à l’appel à se mobiliser contre ce sommet, nous sommes un groupe de militant-es anticapitaliste et anti-colonialiste, pour la plupart vétéran-tes des luttes écologiques des dernières années, réuni-es indépendamment pour créer le Comité Révolutionnaire d’Action pour la Biodiversité pour contribuer à la lutte. Nous partageons l’appel à tous les autres groupes, réseaux, comité, ligue de se joindre à nous et à la Coalition Anticapitaliste et Écologique Contre la COP15 dans la lutte, de commencer à dresser les terrains et préparer la résistance face à la COP15.

L’air, la terre et les rivières ont besoins de révolutionnaires!

– Comité Révolutionnaire d’Action pour la Biodiversité (CRAB)

Harcèlement policier après une manifestation pour de meilleures conditions de stage

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Nov 172022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Samedi 12 novembre 2022.

Par hasard, je passe près d’une manifestation de la grève pour des meilleures conditions de stage, partant du parc Émilie-Gamelin (Mtl). Je m’y joins spontanément.

La manifestation est petite. Je n’estime généralement pas très bien les nombres. Je dirais un peu plus de trente manifestant.e.s. Très près de nous, un flic pour deux manifestant.e.s. Provocateurs avec leur air réprobateur, leurs manœuvres sportives en bicycles et les ordres qu’ils nous envoient. Nous émousser, c’est ça leur job.

À la fin de la marche, je sais que je vais me retrouver seul. Je retarde ce moment le plus longtemps que je peux en suivant des camarades que je ne connais pas avant de devoir bifurquer. Lorsque je dois bifurquer, j’active ma caméra, afin de pouvoir partager le harcèlement policier que je m’apprête à subir. Voir la vidéo. Prière d’excuser la pique à caractère classiste et capacitiste qui s’y trouve par rapport à une scolarité plus ou moins longue. Sur le coup, sur les nerfs, c’est parfois un potentiel silence qu’on confronte plutôt que des idées. Je n’aime même pas l’école. Telle qu’elle est, elle est un lieu de passation d’idéologies répressives et on n’y remet pas assez en question la relation d’autorité d’enseignant.e à étudiant.e, et ce, même parmi des gens qui s’y targuent d’anarchisme (selon mon expérience).

Soyez informé.e.s du fait que des étudiant.e.s stagiaires font présentement grève pour de meilleures conditions de stages. Entre autres, iels réclament des salaires. Iels servent présentement de cheap labor aux organismes, à l’État et aux entreprises alors que leur loyer et le coût de la vie augmentent disproportionnellement. Iels ont besoin de solidarité.

Sachez que je ne me surprends pas de la conduite des flics. Y ont fait très exactement leur job. Les raisons de détestation de la police et de son abolition se trouvent entre autres ici: https://cobp.resist.ca/sites/cobp.resist.ca/files/Etat-policier-2022_0_0.pdf.

Aussi, sachez qu’il est encore de mise (on semble l’avoir oublié) de protéger un minimum nos identités lors d’actions politiques. Pas parce qu’une action politique est prévue tranquille qu’il faut faciliter le travail de la police quant au profilage politique, également celui des extrême-droitistes soit dit en passant: nous avons des camarades qui ont été suivi.e.s par des gens de l’extrême droite après avoir participé à des actions antifascistes sans être masqué.e.s. Il est recommandé de ne pas être seul.e en manif et de ne pas se séparer trop vite de ses camarades. Les flics ont beau ne pas être du monde, sont tout de même faits de chair et doivent encore avoir un certain instinct de conservation face à un groupe.

Bonus (document sur nos droits face à la police): https://cobp.resist.ca/fr/documentation/pamphlet-surprise-des-droits. Noter que je ne suis pas à jour et que j’ai peut-être dit des faussetés dans la vidéo. Elle n’en est pas moins une preuve que les flics ne servent à rien que nous harceler et nous émousser.

ACAB

Sabotage ferroviaire solidaire dans l’est de l’Ontario

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Nov 132022
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

Aux petites heures du 5 novembre, des groupes d’anarchistes ont agi en solidarité avec l’appel à l’action lancé par Sleydo pour soutenir la bataille que mènent actuellement les Wet’suwet’en pour protéger le yintah et « kill the drill ». Les lignes de chemin de fer ont été sabotées à plusieurs endroits, ce qui a perturbé le cours normal des choses le long des principales artères du système de transport de marchandises. Elles continueront d’être sabotées au hasard encore longtemps, à chaque coin de chemin de fer à travers le dos de la tortue.

Les autres sont encouragé.e.s à emprunter cette voie de n’importe quelle manière, n’importe où et à n’importe quel moment. Procurez-vous des coupe-boulons ou du fil de cuivre. Prenez un.e ami.e ou allez-y seul. Appréciez les oiseaux, le vent, le silence.

Le ciel nocturne baille et les étoiles et la lune nous regardent, travaillant dans la nuit. Elles nous regardent de près et de loin, comme elles le font aussi sur les eaux miroitantes de la Wedzin Kwa. Le forage commence, et tandis que nous pleurons l’eau, le saumon et nos morts bien-aimés, notre rage commence à brûler, comme une mèche allumée.

CGL, RBC, Kkkanada, vous n’êtes pas en sécurité et vous avez allumé quelque chose qui ne mourra jamais.

Appel de textes : Vers la création d’une organisation anarchiste

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Nov 052022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 1er octobre dernier s’est tenue une assemblée du milieu révolutionnaire montréalais. Cette réunion faisait suite aux discussions initiées lors des rassemblements stratégiques. De nombreuses personnes y avaient souligné les limites de nos formes d’organisations actuelles. Les rencontres n’ayant pas permis de creuser suffisamment la question, un comité a été chargé d’organiser un nouveau moment de discussion.

Cette nouvelle assemblée est tombée d’accord sur plusieurs choses. Tout d’abord, il est nécessaire de créer une organisation anarchiste ouverte, publique et visible œuvrant à l’abolition de l’État, à la destruction du capitalisme, de l’impérialisme, du racisme, du colonialisme, du cishétéropatriarcat et du capacitisme, ainsi qu’au respect des écosystèmes.

Cette organisation aura notamment pour fonction de recruter et de former de nouveaux et nouvelles militant·es, de produire des stratégies et des analyses théoriques, de faire de l’éducation populaire, d’avoir une présence culturelle sur la place publique, d’appuyer les autres organisations et amplifier les luttes, d’avoir des espaces physiques et/ou virtuels, et d’établir un réseau.

Bien que ces points d’accord clarifient certaines questions politiques, l’assemblée n’a pas eu le temps de se prononcer sur la structure la plus à même de remplir ces objectifs. Une deuxième assemblée se consacrera donc aux discussions autour des questions de structure. De plus, ces objectifs ne sont que des grandes lignes et mériteraient d’être mieux définis. Afin que nos débats soient fructueux, nous appelons donc tous·tes les camarades intéressé·es par le projet à nous faire parvenir par écrit le fruit de leurs réflexions et de leurs débats, incluant des questions ou des propositions à adresser à l’assemblée. À titre d’illustration, les textes peuvent traiter des sujets suivants :

  • la question de l’adhésion/ membrariat (qui peut adhérer, qu’est-ce qu’implique une adhésion, y-a-t-il différents statuts de membrariat);
  • la prise de décision (quelles sont les instances de prise de décision, comment procède-t-on pour prendre des décisions, sur quels sujets veut-on prendre des décisions, quelle est la force contraignante des décisions);
  • comment les positions politiques de l’organisation (anarchisme, antiracisme, anticapacitisme et autres) devraient se manifester autant au niveau externe qu’à l’interne;
  • le code de conduite (doit-on se doter d’un, comment peut-on améliorer la bienveillance et le respect dans les discussions et les prises de décision).

Le site web recensera également les suggestions de textes produits par d’autres groupes ou organisations sur le sujet. La prochaine assemblée aura lieu avant les fêtes. Prenez contact avec nous pour obtenir toutes les informations nécessaires. Envoyez vos textes et vos suggestions à orga-revolutionnaire@riseup.net

Par ailleurs, des réflexions découlant de la première assemblée, mais aussi des rassemblements stratégiques et de différents milieux militants ont souligné la nécessité et le désir de lieux d’organisation et de discussions politiques en mixité choisie de genre, sans hommes cis. Le comité de suivi appelle donc à une assemblée féministe révolutionnaire en mixité choisie de genre au début de l’année 2023. Cette rencontre pourra notamment traiter des enjeux pratiques d’organisation, des réflexions autour du cishétéropatriarcat, des processus de justice réparatrice et de redevabilité, mais également plus largement aux problèmes du capitalisme et du colonialisme, à l’exclusion, au racisme et au capacitisme qui profitent à ces systèmes. Les camarades intéressées à se joindre à l’organisation d’une telle rencontre nous contacteront à orga-revolutionnaire@riseup.net. Les textes, les questionnements et les esquisses de propositions sur les formes d’organisation s’intéressant spécifiquement aux enjeux de genre et d’inclusion sont aussi les bienvenues.

Considérant que cette assemblée aura lieu après l’assemblée de l’organisation anarchiste en décembre, nous proposons provisoirement deux choses : 1) des groupes de discussion en mixité choisie de genre se tiendront au matin de la deuxième assemblée et 2) lors de l’assemblée, les enjeux et les modes d’organisation en lien avec les dynamiques de genre et d’inclusion qui feront débat ou qui nécessiteront une réflexion plus soutenue seront mis en dépôt et ne seront pas traités avant que les rencontres en mixité choisie le jugent opportun.

En résumé :

– Il y aura une deuxième assemblée sur l’établissement d’une organisation révolutionnaire anarchiste en décembre 2022 et portera sur la question de la structure.

– Une assemblée en mixité choisie de genre, sans hommes cis, aura lieu au début de l’année 2023. Contactez-nous pour être du groupe organisateur de l’événement.

– L’appel de textes et de propositions vise spécifiquement la question de la structure, y compris par rapport aux enjeux de genre et d’inclusion.

– Pour toute question, information, désir d’implication, précision, une seule adresse : orga-revolutionnaire@riseup.net

Compte-rendu du lancement du Dictionnaire anarchiste des enfants à Sherbrooke

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Nov 042022
 

Du Collectif Emma Goldman

Samedi dernier, 29 octobre, des membres du Collectif anarchiste Emma Goldman ont tenu un quatrième lancement du Dictionnaire anarchiste des enfants depuis sa parution cet été. C’est donc à l’invitation des camarades du Drapeau noir de Sherbrooke que le collectif s’est rendu au Noir chardon qui accueille à la fois un salon de tatouage, une bibliothèque anarchiste, une salle et un atelier de création. Environ 25 personnes ont répondu à l’invitation.Comme vous pouvez sans doute le deviner, ce n’est pas un livre dont l’adulte fait tout simplement la lecture à l’enfant, tel un recueil d’histoires. Ce livre se veut avant toute autre chose un outil pour stimuler la curiosité et l’esprit critique. Les lancements du Dictionnaire anarchiste pour enfant s’avèrent souvent des moments vivants et créatifs. Cette fois-ci, les gens présents étaient en majeur partie des adultes et la majorité des enfants avaient moins de 3 ans. Nous avons donc tenu une discussion critique sur l’éducation et une personne a proposé d’expérimenter une nouvelle façon d’utiliser le dictionnaire. Lors de l’évènement un ou une participante a demandé aux personnes présentes comment elles expliqueraient à un enfant des mots comme entraide ou encore anarchisme avant de faire la comparaison avec la définition proposée dans le Dictionnaire anarchiste des enfants. Le contraste s’observe encore davantage, et peut susciter des questionnements intéressants, si l’on compare les définitions couramment données à des concepts comme les banques ou la faim aux définitions données dans notre dictionnaire. Il est alors intéressant de se pencher avec l’enfant sur ce qui peut expliquer un tel écart dans les représentations. Il y a donc une multitude de manières de l’utiliser, l’important reste le tâtonnement expérimental et la discussion entre l’adulte et l’enfant.

Déjà après quatre lancements, nous pouvons dire que le livre dépasse nos espérances. Nous sommes heureux et heureuses de l’intérêt porté à celui-ci un peu partout au sein de la francophonie même s’il circule pour l’instant principalement au Québec. Grâce à des contributions volontaires, nous avons pu faire cadeau d’exemplaires gratuits à plus d’une trentaine de groupes de toutes sortes qui ont accepté de le mettre à disposition des usagers et usagères dans leurs bibliothèques : organismes communautaires pour les enfants, organismes autochtones, organismes en soutien aux communautés LGBTQ+, centres d’apprentissage libre, centres de femmes et regroupement féministe, comité de citoyens et citoyennes, des bibliothèques militantes féministes, queers ou anarchistes, une épicerie participative autogérée et même un squat de personnes migrantes dans le quartier rebelle d’Exarcheia. Notre démarche n’est pas commerciale ; nous avons produit, financé et distribué ce livre de façon autonome. Ce n’est peut-être pas la façon la plus simple, mais c’est pour nous la plus satisfaisante. Elle nous permet d’entreprendre d’intéressantes discussions sur les différentes réalités militantes régionales, sur l’enfance, la parentalité et l’éducation, de renouer contact avec des camarades et d’en connaître de nouveaux et nouvelles, de découvrir d’autres initiatives autonomes inspirantes et d’autres projets comme cette BD sur la crise du logement qu’une personne est venue nous présenter.

Bibliothèque anarchiste accessible au Noir chardon

Un cinquième lancement est prévu le 12 novembre à Saint-Fulgence et on regarde pour éventuellement organiser un ou des lancements en Gaspésie et à Trois-Pistoles, à suivre. Pour les gens qui ont raté les lancements et qui souhaiteraient se procurer des copies du dictionnaire par voie postale, communiquez avec nous par courriel à l’adresse : cegsaglac@riseup.net . Si vous souhaitez organiser vous aussi un lancement dans votre localité, contactez nous par courriel pour voir ce qui est possible. 

Un groupe de trois orignaux rencontré en chemin près de Lac-Édouard sur le Nitaskinan (territoire non cédé des Atikamekw)

Entre les tempêtes : Réflexions anarchistes sur la solidarité avec la résistance Wet’suwet’en

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Oct 312022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous avons réalisé cette publication en solidarité avec la résistance actuelle des Wet’suwet’en à l’expansion industrielle. Cette lutte pour l’autodétermination des autochtones et la défense de leurs terres est devenue un moment historique de rupture à travers la nation coloniale du Canada et au-delà. Nous avons ressenti le besoin de compiler ce zine afin de prendre du recul et de témoigner de l’ampleur et de la férocité de ces dernières années – avec un accent particulier sur l’année qui vient de s’écouler depuis le début du « Coyote Camp » et la bataille spécifique contre la tentative de forage sous la Wedzin Kwa. Il ne s’agit pas de produire une collection périmée pour les étagères de l’histoire, mais d’inspirer et d’apprendre de ces événements au fur et à mesure qu’ils se déroulent. Au moment où nous imprimons, CGL vient de commencer le forage sous la rivière que beaucoup ont combattu si durement pour empêcher. C’est un triste jour et cette partie de leur destruction aura des effets dévastateurs. Mais cela ne signifie pas que ce combat a été vain, le projet n’est pas terminé et les possibilités d’intervention abondent.

Vous trouverez à l’intérieur un aperçu de la résistance Wet’suwet’en depuis l’émergence du camp Unistot’en jusqu’aux plus récents efforts sur le yintah Gidumt’en, ainsi que les actions Lihkts’amisyu et les blocages ferroviaires Gitxsan qui y sont étroitement liés. Nous avons inclus une carte centrale décrivant l’étendue des actions de solidarité menées d’un océan à l’autre de l’automne 2021 à l’été 2022, ainsi que des communiqués trouvés en ligne qui offrent des réflexions et des analyses des personnes à l’origine de certaines de ces actions. Le sujet de l’anti-répression et du renversement des tentatives de l’État de nous isoler et de nous criminaliser est également exploré. « Un piège bien huilé » présente l’histoire de la common law britannique, en la retraçant comme fondement de l’État canadien, de son système judiciaire et de ses projets coloniaux, en soulignant leur incompatibilité avec nos rêves. Enfin, nous abordons une autre lutte antipipeline qui se prépare sur le territoire des Gitxsan (voisins et anciens alliés des Wet’suwet’en) ; une analyse des projets connexes est présentée dans l’article « Face to Face with the Enemy : An Introduction to WCCGT line, PRGT line and Ksi Lisims LNG Terminal ».

Cette publication est destinée à être imprimée sur du papier de format 11×17. Si elle est imprimée sur du papier de format normal, elle risque de devenir difficile à lire.

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Commémoration des tombes non marquées, ce que McGill ne fait pas

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Oct 222022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous sommes des colons anarchistes agissant de manière autonome, en solidarité avec les Kanien’kehà:ka Kahnistensera. Nous soutenons la forte opposition des Mères Mohawk au projet de rénovation du New Vic. Notre action est une intervention artistique qui vise à amplifier les conséquences désastreuses de l’approche actuelle de McGill dans la région, c’est-à-dire la dissimulation de preuves de possibles tombes non marquées et de sites ancestraux du peuple Rotino’shonni.

Nous avons décidé d’agir parce que nous nous opposons à l’État colonial et à la société grotesque qui existe dans ce contexte colonial. Nous tenons à préciser que nous avons planifié et mené cette action de manière totalement indépendante des Kahnistensera et que nous n’avons communiqué avec elles à ce propos d’aucune manière.

Les Kanien’kehà:ka Kahnistensera (connues en anglais sous le nom de Mohawk Mothers), un groupe de femmes des communautés mohawks de Kahnawake et de Kanehsatake, sont considérées comme les génitrices de la nation Kanienke’hà:ka et les gardiennes souveraines de la terre et du sol, y compris Tiohtiá:ke (soi disant Montréal). Elles résistent au projet New Vic depuis plus d’un an. Elles sont actuellement engagés dans un procès contre McGill et la SQI (Société québécoise des infrastructures), qui sont derrière le projet de rénovation. Leur prochaine date d’audience, qui aura lieu le 26 octobre, approche à grands pas.

Il est très probable que ce site spécifique, le terrain entourant l’institut Allen memorial et le Royal Victoria, contienne des tombes non marquées de victimes des expériences de torture psychiatrique MK-Ultra qui ont eu lieu à l’hôpital, dont de nombreux enfants autochtones. Ces expériences ont été menées par la CIA et ont été financées par le gouvernement canadien. Au cours de la dernière année et partout à travers le soi-disant Canada, de divers Peuples autochtones ont exigé d’enquêter sur les tombes non marquées des institutions coloniales, comme les pensionnats. Malgré cela, McGill refuse de respecter ce contexte politique plus large dans le cadre de son projet de rénovation du New Vic.

Pour toutes ces raisons, nous avons opté pour une intervention artistique sur le site des potentielles tombes non marquées. Nous avons déposé des chaussures et des vêtements d’enfants, assemblé des pierres tombales étiquetées « inconnu » avec des fleurs, et tapissé l’endroit de ruban « scène de crime » parce que McGill et Arkéos vont activement à l’encontre de la kaia’nereh’ko:wa (Grande Loi) en déterrant des tombes potentielles non marquées à l’encontre de la volonté des Kahnistensera. Ce site devrait être considéré comme la scène de crime qu’il est.

Ces enfants auraient dû avoir la chance de grandir au delà de ces chaussures, et à rester dans les communautés auxquelles iels appartiennent. Nous voulons que ces objets matériels évoquent les relations perdues et les blessures ouvertes qui subsistent lorsqu’un.e membre de la famille disparaît. Nous voulons honorer la possibilité qu’il y ait des corps enterrés qui ont besoin de soins et d’attention pour pouvoir reposer en paix. Nous voulons que les communautés plus larges de Kahnawake et de Kanesatake aient l’opportunité de prendre soin de ces corps selon leurs diverses volontés respectives. Nous avons choisi cette intervention pour rappeler à McGill, Arkéos et au public en général qu’il y a tellement de facteurs inconnus en jeu et qu’une fouille intrusive qui doit être complétée en 5 jours est complètement négligente et scandaleuse.

Les Kahnistensera ont explicitement demandé ce qui suit : 1) L’Université McGill doit arrêter les rénovations du New Vic, 2) les Kahnistensera doivent être en charge des recherches sur le site, y compris une enquête médico-légale sur les terrains du Allen Memorial et du Royal Victoria afin de localiser les tombes non marquées des victimes de MK-Ultra de manière non invasive, ainsi que 3) une enquête appropriée sur les sites archéologiques Rotino’shonni connus dans cette région. Il n’y a aucune excuse pour que McGill refuse d’entendre et de se conformer aux demandes des Kahnistensera.

La possibilité de découvrir des tombes non marquées d’enfants et d’adultes autochtones est une épreuve déchirante. McGill et Arkéos (la firme engagée par McGill pour mener l’enquête) ont fait preuve de mépris et d’indifférence à l’égard des demandes des Kahnistensera. L’excavation qui a lieu en ce moment même va complètement à l’encontre de ces demandes et risque de détruire les preuves mentionnées ci-haut. McGill et Arkéos doivent être tenus responsables de cette situation, ainsi que du reste de leurs odieuses histoires.

Arkéos, la compagnie qui effectue les travaux, n’est même pas équipée pour effectuer ce type d’enquête médico-légale. Iels n’ont pas discuté avec les Kahnistensera avant de planifier ou de commencer à creuser. Cela n’est pas particulièrement surprenant si l’on considère les précédentes collaborations qu’Arkéos a eues avec d’autres projets violents et coloniaux, provenant d’entreprises extractives ainsi que de l’État. De son côté, McGill, une institution centrale de la supprémacie blanche, dont les fondations reposent sur les profits tirés de la traite des esclaves et sur l’argent volé du Fonds fiduciaire Rotino’shonni, continue d’aller de l’avant avec ce projet, tout en sachant que des corps d’enfants arraché.e.s aux bras de leurs mères reposent sous terre. Ces travaux doivent être arrêtés immédiatement.

Nous voulons également souligner que la souveraineté des Kanien’kehà:ka sur ce territoire va bien au-delà de la campagne actuelle. Les reconnaissances territoriales dans les communications officielles de McGill ne sont pas suffisantes. Nous soutenons la vision plus large des Kahnistensera d’une université qui aurait été renommée pour ne pas rendre hommage à James McGill, un esclavagiste et colonisateur. Nous sommes également d’accord avec elles lorsqu’elles affirment que McGill devrait au moins rembourser ses dettes financières aux peuples Rotino’shonni, et arrêter toute recherche militaire, en accord avec le Kaia’nereh’ko:wa.
Nous espérons que cette action, qui n’est qu’une humble contribution à cette lutte en cours, rappellera à McGill, à Arkéos et à ceux qui collaborent avec eux dans cette inacceptable profanation coloniale qu’ils doivent cesser immédiatement de creuser et doivent coopérer pleinement avec les demandes des Kahnistensera. Il reste très peu de temps afin d’empêcher Arkéos d’achever ces actes de violence insensés, il est donc urgent que des groupes autonomes utilisent une diversité de tactiques pour les décourager, tout en respectant les principes de la  Kaianereh’kowa (la Grande Loi de la Paix).

Chicoutimi : Déploiement de bannière en soutien au blocage de pipeline à Montréal-Est

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Oct 222022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous soulignons l’urgence d’agir quant aux changements climatiques qui sont réels et qui menacent directement la biodiversité ainsi que la santé de millions d’habitant.es du territoire québécois.

Cette action est menée en soutien au blocage actuel, à Montréal-Est, de l’approvisionnement des pétroliers en bitume dilué provenant du plus gros pipeline du Québec : le pipeline 9B de la compagnie Enbridge.