Montréal Contre-information
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Mai 192014
 

traduction de l’espagnol reprise de Le Chat Noir Émeutier

Dans la matinée du 16 mai, les compagnonnes Amélie et Fallon ont été informées qu’elles seraient emmenées à Reclusorio Sur (prison du sud de Mexico) afin de témoigner de nouvelles accusations sous ordre fédéral.

Vers 8h00, toutes les deux ont été transférées au tribunal, où elles ont rencontré le compagnon Carlos.

Après avoir attendu presque toute la matinée, tou-te-s ont été informé-e-s qu’un mandat d’arrêt leur a été délivré pour le délit de dommages à la propriété d’autrui, sous la forme « d’incendie volontaire dans un immeuble avec une personne à l’intérieur » . Les trois compagnon-nes n’ont pas fait de déclaration et une fois l’audience terminée, il.elle.s ont été ramené-es à la prison où il.elle.s sont détenu-es depuis février 2014 (Carlos à Reclusorio Oriente, Amélie et Fallon à Santa Martha), après avoir passé 40 jours en détention fédérale dans le cadre de la procédure de mise en accusation.

Cela signifie que dorénavant les compagnon-nes font face à deux poursuites judiciaires; une sous la juridiction locale pour les délits d’attaques à la paix publique et dommages aggravés (attaque du concessionnaire Nissan) pour lesquelles ils n’ont pas droit au cautionnement, et une procédure fédérale pour l’infraction de dommages à la propriété d’autrui (attaque sur le secrétariat des communications et des transports).

Les compagnon-nes vont bien et ont été en mesure de dire qu’il.elle.s n’ont pas été frappé-es durant le transfert.

La prochaine audience de la procédure locale est fixée pour le 19 mai, alors que la date de l’audience fédérale sera déterminée ce dimanche (18/05/2014).

Une fois encore, nous appelons à la solidarité avec les compagnon-nes Amélie, Fallon et Carlos, qui sont enlevé-es par l’Etat mexicain depuis le 5 janvier (5e).

L’Etat/le capital est le seul terroriste !

Ni coupable, ni innocent-e !

Liberté pour tou-te-s !

Vous pouvez écrire aux prisonnier.es aux adresses suivantes:

Amélie Trudeau / Fallon Rouiller
Centro Femenil de Reinserción Social Santa Martha Acatitla
Calzada Ermita, Iztapalapa No 4037, Colonia Santa Martha Acatitla
Delegación Iztapalapa, C.P. 09560, Ciudad de México, D.F.
México

Carlos López Marín
Reclusorio Preventivo Oriente
Calle Reforma #50, Col. San Lorenzo Tezonco
Delegación Iztapalapa, C.P. 09800, Ciudad de México, D.F.
México

Mai 122014
 

Chèr.e.s camarades,

Pourquoi insistez-vous sur l’organisation à l’intérieure ou en parallèle de plus grandes manifestations, ou de dates symboliques établies ? Des moments où non seulement vous savez que les attaques de la police viendront, car tout l’appareil répressif sera organisé, coordonné, déployé et habilité par leurs lois et leurs technologies, mais où vous vous ferez également rappeler de surveiller vos arrières des masses hostiles dans la rue (n’avez-vous pas encore vu, les masses prêtes à vous piétiner sous leur peur?), toute l’amalgame de la gauche qui veut maintenir et gérer la domination alternativement, les stools et les paciflics comme nous les appelons à Montréal, déjà piégé.e.s à l’avance dans une souricière entre flics et citoyens, encore plus que lors d’une journée normale. Continue reading »

Mai 122014
 

repris de salonanarchiste.ca

HORAIRE D’ÉVÉNEMENTS PENDANT LE FESTIVAL DE L’ANARCHIE

a) 1er MAI, 18h: Manifestation anticapitaliste
b) 1er MAI, 20h: Projection du film Wal-Town
c) 1er MAI: !er MAI Party de rue
d) 3 MAI, 12h-18h: Journée de soins post-MayDay
e) 3 au 31 MAI: Exposition Occuprint chez Ste-Émilie
f) 4 MAI, 12h-17h: À qui la ville? Assemblée montréalaise d’organisation contre la gentrification

g) 8 MAI, 18h: Soirée de films radicaux
h) 10 MAI, 11h: Brunch Mères contre les frontières
i) 15 MAI, 19h: Lancement du livre Le Cirque Diabolique et lectures sur le désir
j) 15 MAI, 19h30: Le Surréalisme au cinéma I
k) 18 MAI, 13h: Journée contre la civilisation
l) 22 MAI, 18h: Défendre La Terre: Résistance autochtone contre les extractions
m) 22 MAI, 21h: CABARET ANARCHISTE
n) 23 MAI, 17h-21h: VERNISSAGE DE L’ART ET ANARCHIE
o) 24-25 MAI, 10h-17h: SALON DU LIVRE ANARCHISTE DE MONTRÉAL
p) 23 MAI, 20h: Glamarchist Lookfair: Party de dance queer
q) 24 MAI, 18h: BBQ de la Bibliothèque DIRA
r) 24 MAI, 18h-22h: Potluck annuel APOC (Anarchist People of Colour)
s) 26 MAI, 18h30: Race politics beyond the official white/black paradigm
t) 27 MAI, 21h: Lancement du livre Déjeuner pour anarchistes
u) 29 MAI au 1er JUIN: Tribunal permanent des peuples, session sur l’industrie minière canadiennes
v) 1 au 15 JUIN: Journées contre les déportations
w) 2 au 3 JUIN, 19h30: Le Festival international de théâtre anarchiste de Montréal
x) 5 JUIN, 18h-20h: Le Théâtre anarchiste de la Belle Époque
y) 7 JUIN, 14h: Manifestation: Non aux déportations! Un statut pour toutes et tous!
z) MAI-JUIN: Groupe de soutien: Se soutenir les un-e-s et les autres lorsqu’il n’y a pas de “post”-trauma

Des informations plus détaillées ci-dessous.

((( a )))

Manifestation anticapitaliste du 1er mai
Jeudi, 1er mai, 18h pile
Parc des Faubourgs, coin Delorimier et Ontario (métro Papineau ou Frontenac)

Le capitalisme détruit, détruisons le capitalisme!
Organisée par la Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC)
Info: www.clac-montreal.net/1er-mai-2014
—–

((( b )))

Projection du film Wal-Town
Jeudi, 1er mai, 20h
1400 de Maisonneuve West, salle J.A. de Sève Cinema (métro Guy-Concordia)

Cette projection est co-présentée par Concordia Documentary Centre et Cinéma Politica Concordia, avec la participation du réalisateur, Sergeo Kirby et de cinq des protagonistes.
info: www.cinemapolitica.org/screening/concordia/wal-town-film
—–

((( c )))

!er MAI Party de rue
Jeudi, 1er mai
(C’est du bouche à oreille alors… demandez à vos potes et n’informez que vos potes!)
(La date et le lieu n’est pas la même que l’année dernière!)

Manif de soir anticapitaliste festive
Apportez vos masques – Pomponnez-vous!
Info: vimeo.com/92102995 & www.facebook.com/events/494109324049097
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((( d )))

Journée de soins post-MayDay
Samedi, 3 mai, 12h-18h
Ste-Émilie Skillshare, 3942, rue Ste-Émilie

Nourriture-Boissons-Musique-Espace de Tranquillité-Groupe de soutien
info: http://steemilieskillshare.org/
—–

((( e )))

Exposition Occuprint chez Ste-Émilie
3 mai au 31 mai, heures d’ouverture: www.facebook.com/SteEmilieSkillshare/info
Ste-Émilie Skillshare, 3942, rue Ste-Émilie, terre occupée des Kanienkehaka

Une présentation d’affiches produits par des membres du collectif Occuprint à
Brooklyn, NY pendant la première année de Occupy
info: http://steemilieskillshare.org/
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((( f )))

À qui la ville? Assemblée montréalaise d’organisation contre la gentrification
Dimanche, 4 mai, 12h à 17h
CEDA, 2515, rue Delisle (métro Lionel-Groulx)

Atelier et discussion sur les stratégies possibles de lutte contre la gentrification
info: www.aquilaville.net
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((( g )))

Soirée de films radicaux
Jeudi, 8 mai, 18h
L’Alizé, 900, rue Ontario est (métro Berri-UQAM)

Joignez-nous pour une première soirée d’une série de projections mensuelles qui mettront en lumière différents foyers de lutte contre le capitalisme, le colonialisme et autres systèmes d’oppression !
Organisée par Submedia.tv et Medi@ Libre
info: www.submedia.tv ou www.grip-uqam.org/M@L
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((( h )))

Brunch Mères contre les frontières
Dimanche, 10 mai, 11h
Centre Lorne, 2390, rue Ryde (métro Charlevoix)

À la veille de la fête des mères, le Comité Justice pour Ivonne organise un brunch dans le but de célébrer la lutte d’Ivonne Hernandez et d’autres mères courageuses qui ont traversé et défié les frontières pour leurs enfants.
Organisé par le Comité Justice pour Ivonne
info: www.justicepourivonne.org
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((( i )))

Lancement du livre Le Cirque Diabolique et lectures sur le désir
Jeudi, 15 mai, 19h
Bar Populaire, 6584, boul. St-Laurent (métro Beaubien)

Organisé par les Éditions Bruno Massé et Sabotart
info: www.brunomasse.com
—–

((( j )))

Le Surréalisme au cinéma I
Jeudi, 15 mai, 19h30
DIRA, 2035 St-Laurent, entre Sherbrooke et Ontario (métro St-Laurent)

Programme de projections mensuelles concernant le surréalisme
info: potlatch@cheerful.com
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((( k )))

Journée contre la civilisation
Dimanche, 18 mai, à partir de 13h
La Déferle, 1407, rue Valois

Ateliers, conférences, projection et lancement de La Mauvaise Herbe
info: layla.miltsov.org, anarchieverte.ch40s.net/la-mauvaise-herbe ou contrelacivilisation.anarkhia.org
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((( l )))

Défendre La Terre: Résistance autochtone contre les extractions
Jeudi, 22 mai, 18h
Centre d’Amitié autochtone, 2001 Boul. Saint Laurent (métro St-Laurent)

Repas communautaire et présentation de Mel Bazil (autochtone Gitxsan et Wet’suwet’en)
Cet évènement fait partie de la série Under the Weather: Recherches et conférences sur les changements climatiques à CKUT 90.3 FM, en collaboration avec le Salon du livre anarchiste de Montréal, Justice climatique Montréal, GRIP-Concordia, le Collectif de Solidarité Anti-Coloniale, Solidarité sans frontières et Personne n’est illégale Montréal.
info: undertheweather.ckut.ca
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((( m )))

Cabaret du Salon du livre anarchiste

Jeudi, 22 mai, ouverture de portes à 20h30, spectacle à 21h30
Bar L’Alizé, 900, rue Ontario est (métro Berri-UQAM)

Avec Caytee Lush, ShowMe, Stella Jetté, une performance de Gumboots, Brassmob, Viva Bertaga, avec une prestation de feu par Bobette
info: www.salonanarchiste.ca/cabaret-anarchiste-22-mai-a-lalize
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((( n )))

Vernissage de l’exposition Art et Anarchie

Vendredi, 23 mai de 17h à 21h
Au Centre d’éducation populaire de la Petite-Bourgogne et de St-Henri (CEDA)
3e étage, 2515 rue Delisle (métro Lionel-Groulx)

Musique – Bouffe – Performances. Venez rencontrer les artistes participant-es à Art & Anarchie et jeter un premier coup d’oeil à l’expo de cette année!
info: www.salonanarchiste.ca/vernissage-de-lexposition-art-et-anarchie-23-mai
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((( o )))

Salon du livre anarchiste de Montréal

Deux journées : samedi le 24 mai & dimanche le 25 mai
De 10h à 17h les deux jours
Au Centre culturel Georges-Vanier (CCGV), 2450 rue Workman et au Centre d’éducation populaire de la Petite-Bourgogne et de St-Henri (CEDA), 2515 rue Delisle
C’est à une courte distance de marche du métro Lionel-Groulx.

Ni dieu, ni maître; ni patron, ni frontière.
GRATUIT. Bienvenue à tous et toutes.
Pour les anarchistes et pour les personnes curieuses de l’anarchisme.

-> Des participantEs venant de partout au Québec et en Amérique du Nord : des libraires, éditeurs, ateliers, films, discussions, activités pour enfants, expositions d’arts et plus!
-> Dans le cadre du Festival de l’Anarchie se déroulant en mai et juin 2014 et offrant des activités dans différents lieux de Montréal.
-> Ateliers et présentations: www.salonanarchiste.ca/ateliers-presentations-2014
info: www.salonanarchiste.ca
—–

((( p ))))

Glamarchist Lookfair
Vendredi, 23 mai, ouverture des portes à 20h
Il Motore, 179 Jean-Talon Ouest (métro Parc ou de Castelnau)

Party de danse queer. Bands! DJs! Glamarchie! Soirée annuelle de financement de Queer Between the Covers.
info: queerbetweenthecovers.org
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((( q ))))

BBQ de la Bibliothèque DIRA
Samedi, 24 mai, 18h
Bibliothèque DIRA (cour arrière), 2035 St-Laurent, entre Sherbrooke et Ontario (métro St-Laurent)

On ne présente plus le traditionnel BBQ de DIRA, chaque samedi soir du salon du
livre. Cette année, on a invité Éric Duhaime pour faire une piñata avec lui.
info: bibliodira.org
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((( r )))

Potluck annuel APOC (Anarchist People of Colour/Anarchistes racisé.e.s)
Samedi, 24 mai, 18h-22h
Ste-Emilie Skillshare, 3942, rue Ste-Emilie

Potluck pour les anarchistes s’identifiant comme personnes racisées ou autochtones.
info: http://steemilieskillshare.org/
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((( s )))

Learning from an unimportant minority: Race politics beyond the official white/black paradigm
Lundi, 26 mai, 18h30
QPIRG Concordia, 1500 de Maisonneuve ouest, local 204 (métro Guy-Concordia)

Conférence avec J. Sakai. En anglais avec traduction chuchotée vers le français.
info: www.kersplebedeb.com
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((( t )))

Lancement du livre Déjeuner pour anarchistes
Mardi, 27 mai, 21h
Casa del popolo, 4873 boulevard St-Laurent

Lancement du livre avec Norman Nawrocki et son band Crocodile. Gratuit!
info: sabotart@riseup.net
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((( u )))

Tribunal permanent des peuples, session sur l’industrie minière canadiennes: Audience sur l’amérique latine
29 mai au 3 juin
CEDA, 2515, rue Delisle (métro Lionel-Groulx)

Notre coalition se propose d’examiner les tendances qui font aujourd’hui des activités extractives une cause majeure deviolations des droits et de dommages environnementaux dans le monde. Organisé par TPP Canada.
info: www.tppcanada.org
—–

((( v )))

Journées contre les déportations: Deux semaines d’événements, d’activités et d’actions dans le cadre de la campagne un Statut pour tous et toutes
1 juin au 15 juin
partout Montréal

Les Journées contre les déportations sont organisées et coordonnées par la Coalition un Statut pour tous et toutes (incluant Mexicains Unis pour la Régularisation, Solidarité Sans Frontières, Personne n’est Illégal-Montréal, avec le soutien de Dignidad Migrante et le Centre des Travailleurs et travailleuses immigrant.e.s).
info: www.unStatutPourTousetToutes.org
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((( w )))

Le Festival international de théâtre anarchiste de Montréal
Lundi 2 juin et mardi 3 juin, 19h30
La Sala Rossa, 4848 boulevard St-Laurent

« Petit festival sans prétention…qui fait quand même de petits miracles »
info: www.anarchistetheatrefestival.com
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((( x )))

Le théâtre anarchiste de la Belle Époque et sur les femmes pacifistes pendant la première guerre
Jeudi, 5 juin, 18h à 20h
Bar Populaire, 6584, boul. St-Laurent

Le festival international de théâtre anarchiste de Montréal et la troupe de théâtre La Balancelle présentent une causerie sur le théâtre anarchiste de la Belle Époque et sur les femmes pacifistes pendant la première guerre mondiale.
info: www.anarchistetheatrefestival.com
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((( y )))

Manifestation: Non aux déportations! Un statut pour toutes et tous!
Samedi, 7 juin, 14h
Rassemblement: Carré Bethune, Guy et De Maisonneuve Ouest (métro Guy-Concordia)

Nous marchons ensemble pour exiger la fin des déportations et des détentions, et nous dénonçons également la double peine dont sont victimes les immigrant-es qui ont des dossiers criminels. Nous demandons Un Statut pour Toutes et Tous, et voulons faire de Montréal une « Cité sans frontières » dans laquelle toute la population peut vivre dans la justice et la dignité. Organisée par la coalition Un Statut pour Toutes et Tous (Mexicains unis pour la régularisation, Personne n’est illégal – Montréal et Solidarité sans frontières, avec le soutien de Dignidad Migrante & le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants
info: www.UnStatutpourTousetToutes.org
—–

((( z )))

Groupe de soutien: Se soutenir les un-e-s et les autres lorsqu’il n’y a pas de “post”-trauma
mai et juin
Réunions hebdomadaires en fonction du temps préféré

Co-animé.e par Parneet et Noah.
info: radicalsafespaces@gmail.com
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LE FESTIVAL DE L’ANARCHIE – 1er MAI au 15 JUIN 2014 – MONTRÉAL
info: www.salonanarchiste.ca

Mai 122014
 

Inflammable

Cette espace est né d’un besoin d’hébergement et de diffusion pour nos publications passés et futures, ainsi que pour appuyer les initiatives de propagande avec lesquelles nous sentons une affinité.

Vous y trouverez les numéros d’Inflammable, une revue que nous publions de façon irrégulière et qui compile différents textes, compte rendus, analyses, communiqués, lettres etc. parues surtout à Montréal et les environs. Dans la section distro, vous trouverez aussi des revues, brochures et tracts qui proviennent d’autres projets des environs et que nous partagerons ici pour en multiplier la diffusion.

Nous vous invitons à nous envoyer vos brochures, si elles nous plaisent nous les diffuserons.

Nous travaillons présentement sur le troisième numéro d’Inflammable.

Avr 242014
 

traduction de l’espagnol reprise de Non Fides

Vous attendez la Révolution ! Soit ! La mienne est commencée depuis longtemps ! Quand vous serez prêts – Dieu quelle longue attente ! – je n’éprouverai pas de dégoût à parcourir un bout de chemin avec vous !
Mais quand vous vous arrêterez je continuerai ma marche folle et triomphale vers la grande et sublime conquête du Néant !
Chaque Société que vous construirez aura ses marges et aux marges de chaque Société rôderont les vagabonds héroïques et bohèmes, des pensées vierges et sauvages qui ne savent vivre qu’en préparant toujours de nouvelles et formidables explosions rebelles !
Et je serai parmi eux !

Renzo Novatore, Mon Individualisme iconoclaste (1920).

Compagnon(ne)s, cela fait beaucoup de temps que je n’avais rien communiqué publiquement, mis à part quelques notes écrites à des compagnon(ne)s concernant le déroulement du procès contre moi pour le délit d’attaques à la paix publique ; cette fois, je ne communique pas pour vous raconter quoi que ce soit sur ce procès ou sur du baratin juridique, qui en ce moment même ne m’intéressent pas, et m’ont peu importé dans la réalité. J’écris cette fois pour me défendre – une nouvelle fois – et me positionner par rapport à ce qui se passe au Mexique, par rapport à l’actuel coup répressif qu’articule et commence à donner l’État mexicain, bien appris, c’est certain, de ses acolytes flicards de merde italiens et chiliens ; car dans le fond ce n’est rien d’autre qu’une reproduction pittoresque de montages du type Marini ou Caso Bombas, mais made in mekxicou ; un montage qui ne peut être vu que comme une réponse immédiate de l’État devant la pression qu’ont exercée ces dernières années des groupes et individualités anarchistes [1] et libertaires –de jour et de nuit, publiquement ou pas–, devant la dangerosité de ces idées pour la paix sociale, et il ne devrait pas être interprété dans un sens médiateur qui fasse de nous les victimes d’un système contre lequel nous avons décidé de lutter, par tout moyen que ce soit et sous n’importe quel modèle organisationnel. Un montage qui a des leaders visibles, une structure organisationnelle hiérarchique et une structure de type délinquance organisée à visée terroriste dans laquelle figure même une équipe juridique qui s’occupe de nous faire sortir quand on nous met en prison ; une structure qui se rapproche davantage de n’importe quel groupe lié au narcotrafic, guérillero, ou à une organisation marxiste de n’importe quelle idéologie (Léniniste, Maoïste, fashion, Stalinienne, etc.) qu’à l’idée que beaucoup d’anarchistes se font de l’organisation (organisation pour tout type d’affaire, publique ou pas, et plus encore lorsque l’on parle d’organisation informelle). Un montage dans lequel figurent comme principaux promoteurs de l’action anarchistes des compagnon(ne)s d’autres pays venu(e)s au Mexique pour différentes raisons et qui selon les bâtards du bureau du Procureur général de la République seraient la source de financements de la lutte ; un montage dans lequel ils ne souhaitent pas simplement frapper un courant anarchiste en particulier mais divers courants de l’anarchisme local ; et enfin un montage policier dans la construction duquel les médias de communication de l’État/Capital jouent un rôle important. Mais bon, ce que l’État/Capital peut faire ou penser n’est plus mon affaire, principalement parce que je ne pense pas comme le pouvoir, et c’est parce que, précisément, je ne suis pas une personne de pouvoir et d’autorité que mon esprit ne peut penser d’une manière autoritaire, et que je préfère ne pas perdre de temps à me préoccuper de comment et de ce à quoi pense l’ennemi, ou à corriger l’image qu’il a de nous dans le but d’obtenir de plus faibles condamnations ou moins de chefs d’accusations. Tout ce qui figure dans cette lettre est adressé aux compagnon(ne)s de luttes, compagnon(ne)s libertaires et proches de l’anarchisme.

Bon, comme on le sait, j’ai été arrêté de nouveau le lundi 20 janvier, juste au moment où je sortais de chez le juge de paix, sur l’avenue James Sullivan de Mexico, où je devais me présenter chaque lundi pour signer, comme requis dans le cadre de la libération sous caution. Au moment où je sortais, un homme m’a ordonné de m’arrêter. Comme il n’était pas sûr de lui, il m’a demandé si j’étais bien telle personne, et m’a dit qu’il devait m’emmener, pour un ordre de présentation qu’il avait contre moi… je raconterai plus tard l’histoire complète, avec plus de calme, car elle me parait intéressante, surtout sur le plan de la manière d’agir de ces bâtards du bureau du Procureur général.

Au final, alors que je me trouvais à l’agence Camarones du bureau du Procureur général, et après plusieurs heures durant lesquelles ils m’ont ennuyé, posé et reposé des questions, fanfaronnant et voulant être d’aimables interrogateurs, le chef de la Police du Ministère Fédéral, un certain commandant Silva, m’a informé du fait qu’ils avaient contre moi un ordre de présentation devant le Ministère Public Fédéral comme supposé témoin, et un ordre d’arrestation pour le délit de fabrication d’explosifs sans autorisation, dérivé du viol de la loi sur les armes à feu et explosifs à l’usage exclusif de l’armée (ordre expédié par une juge du sixième tribunal de district en novembre 2013) ; et qu’ils m’emmèneraient par ailleurs au Reclusorio Oriente pour exécution de l’ordre. Quand mon avocat (particulier) est arrivé, ils m’ont présenté la bonne sœur –je devrais la qualifier de sorcière, mais les sorcières ont tout mon respect– de la Police du Ministère Public ; elle m’a informé qu’elle m’avait fait emmener car je suis nommé dans l’enquête fédérale pour terrorisme et délinquance organisée dans l’affaire des compagnon(ne)s du Canada et de Carlos Chivo ; elle nous a montré le dossier et la partie dans laquelle je suis mêlé directement à l’affaire, et dans laquelle on essaye de me lier au compagnon anarchiste d’affinité insurrectionnaliste Carlos « el Chivo », et c’est à cet endroit et à ce moment-là que nous avons pu nous rendre compte de la manière dont ils structurent leur montage ; et à la fin de la séance, elle a pris un lecteur mp3 qui faisait partie de mes objets personnels, deux clés USB ainsi qu’un câble pour charger le lecteur mp3, la brochure de la Tension anarchiste de AM Bonanno, la brochure du Projet anarchiste à l’époque post-industrielle du compagnon Costantino C. (dommage car elle était bien jolie), et la brochure de La prison et son monde de Massimo Passamani (je les mentionne car les fonctionnaires et la responsable du Ministère Public ont fait comme s’ils avaient beaucoup d’émotion au vu de ce que j’avais dans mon sac), avec quelques autres papiers de moindre importance. Ils m’ont embêté encore un peu et, plus tard, m’ont transféré au Reclusorio Oriente [2] et présenté au juge qui me demandait. Le jour suivant sont arrivées les avocates du GASPA [3], et elles ont argumenté sur l’invalidité des accusations, puisque fondées sur des preuves qui n’ont pas encore été certifiées, du fait qu’elles ont été reprises de mon autre procès pour attaque à la paix publique, dont je n’ai pas encore obtenu condamnation, et que pour cette raison les preuves n’ont pas encore de validité ; la juge avait donc deux options : me libérer après 6 jours sur demande de l’avocate au moment de l’extension du terme constitutionnel, ou établir une caution très peu élevée (en comparaison avec la précédente et avec celles qu’ont eu d’autres compagnon[ne]s). Et à la question de l’avocate sur ce que je souhaitais faire, j’ai choisi librement de payer la caution, non parce que je veux donner plus de fric à l’État (et je suis d’accord avec la critique qui nous a été faite au moment de l’affaire de l’ambassade chilienne) ou par peur, mais parce que, librement et sans que personne me le conseille, j’avais pris la décision qu’une fois un pied dehors je serais en cavale. Tout était parfaitement clair, le harcèlement et la répression contre moi menés par l’État par le biais du bureau du Procureur général de la République.

Maintenant, je décide de mon propre chef de revendiquer ma rupture juridique (ou antijuridiciarisme anarchiste, comme on la connait plus communément), qui est mon refus de continuer dans leur cirque juridique (et de cette façon, même si elle est minime, de collaborer) contre moi et mes compagnon(ne)s car, à partir de mon individualité, c’est l’option que je trouve la plus en adéquation avec mon discours, mes idées, et ma manière de concevoir la vie, qui est l’anarchie. Il n’y a rien d’autre ; nous savons maintenant qu’ils ont braqué sur moi les ordres de recherche et d’arrestation pour m’être soustrait à la justice (ou m’être échappé) dans le procès pour : attaques à la paix publique (juridiction locale), fabrication d’explosifs (juridiction fédérale), l’enquête fédérale contre moi pour terrorisme et délinquance organisée, et, en passant, l’accusation d’outrage à l’autorité pour l’affaire de l’ambassade chilienne de l’an dernier. Dangereux, non ? Dangereuses sont les pratiques et les idées !

Ceci est une autre phase de la lutte que depuis un certain temps j’ai décidé de mener ; il s’agit d’une autre phase, ce qui est souvent commun dans la vie de l’individu qui décide de prendre un chemin d’insurrection et de conflit permanent –intérieur et extérieur–, contre le pouvoir, de qui ne se rabaisse pas et reste en lutte, en usant de tous les moyens, pour la destruction de l’État/Capital ; ceci est une autre phase qui ne signifie pas pour moi la clandestinité (je suis d’ailleurs très critique sur la position de clandestinité comme forme de « lutte » lorsqu’elle est auto-assumée ou volontaire), mais une mesure imposée par l’ennemi et qui trace les lignes et définit de nouvelles conditions pour mener la lutte anarchiste.

Pour profiter de l’espace et être bref, je souhaite rendre public le harcèlement que la police avait mené contre moi [4] (comme la fois où le Secrétariat de la Sécurité Publique et la Police judiciaire m’ont arrêté et libéré après 10 minutes, ceci dans un parc de Mexico alors que nous tenions une réunion publique pour voir quelle était la situation des compagnon[ne]s prisonnier-ères ; ou les visites de la PGR là où ils supposaient que je vivais, qui était en fait la maison de ma compagne sentimentale, les filatures indiscrètes et régulières, la violation de domicile de ma compagne où ils ont pété entièrement la porte etc.) ainsi que les filatures et le harcèlement de ma compagne et de sa petite fille dont il n’y aurait d’autre responsable que l’État/Capital s’il leur arrivait quelque chose ; et je le dis sans exiger de protection institutionnelle, et sans jouer les victimes, mais plutôt pour exposer la situation qu’elles vivent, elles aussi. Je profite également de cet espace pour envoyer une salutation à tou(te)s ceux-celles qui, sans me faire face, ont passé une partie de leur temps à dire que moi et d’autres compagnon(ne)s collaborions avec la police pour sortir de prison (au moment de l’affaire de l’ambassade chilienne, plus concrètement), ou bien que moi et d’autres compagnons, étions, tout simplement, des policiers… le temps et les fruits de la lutte à court, moyen et long terme, donneront raison à qui ils doivent la donner… Je (nous) reste en lutte… Et vous ?

C’est tout pour le moment, je dis au revoir et envoie une forte accolade à tou(te)s. Une accolade, en particulier, à ma mère, car je ne lui ai même pas dit au revoir, et à laquelle ils ont aussi fait du tort, mais qui comme ma compagne résiste sans se plaindre.

Il y a d’un côté l’existant, avec ses coutumes et ses certitudes. Et de certitudes, ce venin social, on meurt. De l’autre côté, il y a l’insurrection, l’inconnu qui fait irruption dans la vie de tous. Le début possible d’une pratique exagérée de la liberté. [5]

Soutien total aux compagnon(ne)s anarchistes prisonnier-ères !

Une salutation fraternelle à Felicity R., Nikos Mazeotis, Pola, et au petit Lambros Victor. Solidarité avec les compagnon(ne)s anarchistes, antiautoritaires et libertaires en fuite. Solidarité et soutien total aux compagnon(ne)s sur lesquel(le)s on enquête au Mexique dans l’affaire de terrorisme et de délinquance organisée. Solidarité avec Amélie, Carlos et Fallon.

Ni vaincu(e)s ni repentant(e)s !
Face à face avec l’ennemi ! Ils ne pourront pas nous arrêter !
Je ne me rends pas, nous ne nous rendons pas !
Vivre l’anarchie !

En lutte contre l’État,
Mario Antonio López Hdz. Tripa
Planète Terre, le 3 février 2014

Deuxième lettre publique

J’aimerais écrire brièvement concernant la semaine de soutien aux compagnon(ne)s prisonnier-ères au Mexique, qui doit normalement être organisée du 16 au 24 mars.

J’aimerais d’entrée dire que mon objectif n’est pas de saboter la semaine en question, surtout pas ; mais que je souhaite établir ma position, puisque dans le texte d’invitation on fait allusion à moi, on mentionne mon nom et on cite une lettre publique que j’ai écrit de prison.

Bon, à la fin de l’appel en question, on utilise une citation d’un communiqué que j’ai écrit en prison, qui est, à la fin, signé de mon nom. Mais il n’y a pas que ça, puisque la première idée que cela donne est qu’il semble (ou qu’il peut sembler, peut-être en raison de la mauvaise traduction vers l’espagnol) que le texte en lui-même ou l’appel est signé de mon nom, ce qui est impossible pour plusieurs raisons :

Premièrement : parce que je ne suis pas d’accord avec les semaines de solidarité en soutien aux prisonniers (je l’ai été, mais ne le suis plus), et ceci non parce que je ne suis pas d’accord avec la solidarité avec les compagnon(ne)s (puisqu’il est clair que la solidarité est un principe des idées et de la pratique anarchistes, que c’est une éthique individuelle qui est mise en pratique dans notre quotidien) mais plutôt car je considère que le soutien nécessaire et la SOLIDARITÉ RÉVOLUTIONNAIRE [6] avec les compagnon(ne)s prisonnier-ères n’est pas une lutte à part, tout comme la lutte contre les prisons n’est pas une lutte partielle, mais une lutte qui fait partie de la lutte pour la destruction de l’État/Capital, et qui est inséparable de la lutte pour la liberté. Créer un calendrier spécifique des jours durant lesquels il faut focaliser l’action anti-carcérale me semble donc la même chose qu’obéir au calendrier révolutionnaire de chaque année (manifestation du 2 octobre, 1er mai… et maintenant le 1er décembre, etc.) : cela centralise l’action sur un seul jour, et enlève leur sens aux actions menées au quotidien, et qui sont également pensées pour les compagnon(ne)s prisonnier-ères.

Deuxièmement : parce que ça ne fonctionne pas, stratégiquement, si nous avertissons à l’avance les flics des actions futures.

Troisièmement : en ce qui concerne ma personne, je n’ai pas lancé d’appel à une quelconque semaine de solidarité, manifestation ou action, et n’en lancerais pas ; cela individualise, ou plutôt « personnifie », des actions collectives, dévie l’attention de la lutte et crée des icônes, des leaders fictifs et des gourous idéologiques. On sait bien que je m’oppose aux sigles, aux leaders, aux groupes d’avant-garde, de synthèse ou aux organisations lourdes (anarchistes et non-anarchistes) qui essaient de mobiliser les gens ; je suis par contre pour l’auto-organisation et l’autogestion des luttes, pour l’autonomie et l’organisation anarchiste informelle. Je ne collaborerais pas au cirque juridique du pouvoir qui individualise toujours la révolte collective dans le but de chercher de faux leaders (comme les enquêtes contre moi pour avoir supposément lancé un appel à telle ou telle connerie) et de cette manière minimiser l’insurrection, la centraliser au niveau d’une personne ou d’un mini-groupe spécifique.

De toutes les manières, un grand merci pour le soutien.
Une salutation chaleureuse.
Vive l’anarchie !

Mario López Hernández
16/03/2014

Notes

[1] Je ne fais cette référence qu’en raison de ce qui se passe actuellement, à aucun moment je ne tente de faire utilisation de la rhétorique maoïste selon laquelle la validité de notre lutte ou de nos actions serait fonction de la réponse de l’ennemi, ce qui reviendrait au même que mesurer notre supposée dangerosité au degré de dangerosité que nous attribue l’ennemi, qui est l´État, limitant ainsi l’action et la théorie anarchistes à l’existence de l’ennemi. La lutte contre l’État/Capital est une partie importante de l’anarchie telle que nous la concevons. Je ne sais pas comment des compagnon(ne)s en arrivent ou en sont arrivé(e)s à utiliser cette phrase, qui figure en plus dans le film commercial sur la RAF allemande.

[2] C’est dans cette sordide prison qu’est justement incarcéré Carlos « el chivo », voir ici. NdNF.

[3] Grupo de Abogadas en Solidaridad con los Presos Anarquistas, groupe d’avocats en solidarité avec les prisonniers anarchistes.

[4] Je raconte ceci pour étendre la vision de la répression, sans désir de faire une comparaison qui minimiserait ce qui a été dit à d’autres compagnon(ne)s, ce qu’on s’est arrangé pour qu’ils fassent, ou le harcèlement contre l’anarchisme en général dans la région Centre du Mexique. Ceci verra le jour en fonction de ce qui se passe.

[5] Extrait de À Couteaux tirés avec l’Existant. NdNF

[6] Pour comprendre ce à quoi je me réfère lorsque je parle de Solidarité Révolutionnaire, je recommande ici le texte de Pierlone Porcu qui s’intitule précisément « Solidarité révolutionnaire ».

Avr 212014
 

SabotageMedia

Tôt le matin du 8 avril à Montréal, huit chemins de fer ont été bloqués avec une ingérence des signaux électriques de CN.

Cet action fait partie d‘une réponse à la répression et à la colonisation de la part de l’état, qui cible des communautés autochtones à travers Turtle Island. C‘est grâce à la colonisation et cette société raciste et impérialiste que les femmes autochtones assassinées et disparues ont perdu leurs vies.

En tant qu’anarchistes, nous sentons la solidarité avec une lutte pour l’autonomie qui dure depuis le début de processus colonialistes. Des rebels/rebelles, autochtones et travailleur/travailleuses ont souvent ciblé les chemins de fer comme moyen de perturber les efforts du capital et ces systèmes de domination.

Nous avons choisi les chemins de fer de CN parce que pour toute sa vie, CN a choisi de construire son infrastructure sur les terres autochtones volées.
Nous, des anarchistes, voudrions perturber les chemins de domination et pouvoir de l’état.

On voudrait envoyer l’amour et la force envers ceux celles qui confrontent la répression pour leurs actions, et aussi pour ceux celles qui ont perdu des amie(e)s et des membres de famille pendant cette guerre.

Des anarchistes

Avr 042014
 

traduction de l’espagnol reprise de Non Fides

On dit que pour comprendre une réalité il est nécessaire de la vivre, et ici à l’Oriente je peux clairement voir que, dans une proportion écrasante, la réalité crue que l’on vit est causée par un système de domination conçu par le contrôle de tout ce qui est contrôlable à leur profit.

Quand quelque chose ou quelqu’un se retrouve en dehors des paramètres de leur structure, il devient une erreur et ils le « réparent » tout de suite avec leurs méthodes institutionnelles si peu flexibles.

Les prisonnier-e-s (de conscience, politiques, anarchistes, etc) font partie des failles du système.

En discutant avec plusieurs prisonniers de cette prison, car je suis très curieux, ils m’ont raconté avoir commis certains délits, le vol par exemple, qui fait partie des plus communs, que ce soit pour gagner de l’argent facile ou par nécessité, mais en fouillant dans leur passé, presque tous ont souffert dans l’enfance de la faim, la misère, l’oppression, l’exploitation, la toxicomanie, etc, qui ont marqué l’individu et l’ont condamné à faire partie de cette faille.

C’est une partie du jeu du système, de causer la « criminalité » et ensuite de la criminaliser. Je ne prétends pas justifier le « délit », seulement donner mon impression sur comment il surgit des engrenages du système, de la division de la société en classes, la toujours injuste distribution des richesses que les travailleurs produisent et dont les exploiteurs jouissent, les programmes sociaux pour la déviation des ressources, réformes bien maquillées qui profitent à ceux d’en haut, manipulation médiatique, etc.

C’est le même système qui force Mario López “El Tripa” à vivre dans la clandestinité. Ami et compagnon Tripa, à partir de ces lignes je m’associe et me solidarise avec toi. Rompre avec l’existant, être conséquent et chercher à être libre font partie de la vie d’anarchiste, font partie de ta vie. Et même si le prix à payer est la fuite, je sais que tu l’affronteras avec force et dignité, en portant le vieux mot d’ordre : « mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ».

En vivant l’anarchie !
En affrontant le système dominant !

Carlos López “Chivo”
Reclusorio Oriente

Pour écrire à Carlos :

Reclusorio Preventivo Oriente
Carlos López Marin
Calle Reforma #50
Col. San Lorenzo Tezonco,
Deleg. Iztapalapa
C.P. 09800

Avr 032014
 

traduction de l’espagnol reprise de Non Fides

Plusieurs semaines sont passées depuis la dernière mise à jour sur l’affaire des anarchistes arrêté-e-s le 5 janvier (« 5E »). Plusieurs choses sont arrivées depuis. Voici une mise à jour :

Puisque le Procureur Général de la République n’a pas trouvé d’éléments suffisants pour maintenir les accusations de Terrorisme et de Délinquence Organisée contre les trois, ils furent remis au Procureur Général de la Justice [1] sous les accusations de Dommages et Attaque à la paix publique.

Leur procès en est à l’étape de la présentation des preuves, et leur première audience sera réalisée les 2 et 3 avril.

Amélie et Fallon ont été emmenées à la prison pour femmes de Santa Martha et Carlos au Reclusorio Oriente [« prison Orient »].
Elles se trouvent déjà dans le quartier de la population normale. Lui est encore dans le quartier d’Observation et de Classement, mais il sera sûrement mis dans la population normale dans les prochains jours.

Nous souhaitons développer un peu la situation de Carlos en expliquant un peu les conditions dans lesquelles vivent les milliers de détenus dans les prisons de la ville de Mexico.

Dans ces centres de réclusion, il existe un grand réseau de corruption et de complicité entre les autorités et certains prisonniers, qui reproduisent la logique de la prison en s’assumant comme les gardiens des autres prisonniers. Ce réseau de corruption et de complicité ne sert pas seulement à renforcer le rôle disciplinaire des prisons, mais c’est aussi un gros commerce, puisque la majorité des prisonniers sont obligés de donner de l’argent pour tout : les visites, l’appel, etc, en échange de ne pas être frappés par ces autres prisonniers qui profitent de la protection des autorités, lesquelles reçoivent une partie de cet argent en échange. Ces prisonniers gardent le contrôle sur presque toute la prison.

Il y a quelques jours, nous avons appris que Carlos avait eu un problème avec un autre prisonnier, l’amenant à se battre avec lui, motif pour lequel les gardiens sont intervenus en les frappant tous les deux et en les enfermant pendant 9 heures dans des cellules disciplinaires. En sortant de cette punition, Carlos a été transféré au quartier des arrivants où il se trouvait pour le classement. Là, on lui a demandé de payer pour être dispensé de la tâche de nettoyage appelée « fajina ». Le compagnon a décidé de ne pas payer. La « fajina » consiste à laver une zone déterminée, mais sur un modèle d’exercices très pénibles. Durant la fajina du premier jour, Carlos a été de nouveau frappé par des prisonniers qui tentaient de le faire se soumettre pour qu’il finisse par payer.

Aujourd’hui, nous savons que le compagnon est malade à cause de l’humidité qu’il y avait dans la cellule disciplinaire, en plus d’avoir mal à l’épaule à cause des coups reçus. Cependant, il reste ferme et fort dans ses convictions.

Les compagnonnes Amélie et Fallon, de leur côté, n’ont pas eu à faire à ce genre de situations.

Nous appelons à exprimer notre solidarité avec les prisonnier-e-s du 5E. Nous continuerons à diffuser à propos de leur situation.

Liberté pour Carlos, Amélie et Fallon !
Solidarité avec Mario González !
Un salut au compagnon Tripa, que tes pas ne s’arrêtent jamais !

Croix Noire Anarchiste Mexico

[1] Cela signifie qu’ils ne sont plus poursuivis par la juridiction nationale mexicaine mais désormais par le parquet de l’Etat de Mexico (DF).