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Quelques réflexions liminaires à propos de Unity of Fields

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Nov 232024
 

De la grappe

Des luttes locales contre le sionisme, l’impérialisme, et le colonialisme prennent visiblement des approches plus destructives, décentralisées, anonymes, et autonomes, un rêve de longue date des anarchistes insurrectionnel·le·s, pourtant de nouvelles questions se posent à nous.

Vu sur Anarchist News : https://anarchistnews.org/content/some-initial-thoughts-unity-fields

Comment voulons-nous faire face avec d’autres rebel·le·s avec lesquel·le·s nous avons des différences idéologiques et des similarités tactiques ? Comment évitons-nous de nous perdre dans les tandences avant-gardistes, unitaires, nationalistes qui accompagnent souvent les approches gauchistes révolutionnaires de la lutte combative ? Sommes-nous intéressé·e·s à conspirer avec ces autres en dehors de la spontanéité de manifestations, occupations (et potentiellement d’émeutes) sauvages, et si oui comment ?

Publié anonymement –
[J’écris en tant qu’anarchiste insurrectionnel·le aux u$a et je parle dans ce contexte]

Unity of Fields est un projet de contre-info qui a émergé en août 2024. Iels décrivent leur projet comme un « front de propagande militante contre l’axe US-OTAN-sioniste de l’impérialisme. » C’était Palestine Action US et a depuis changé d’orientation. Il y a un site web et quelques comptes sur des réseaux sociaux, dont certains ont été bannis au moment d’écrire ces lignes, iels semblent être plus populaires sur Telegram. Bien que lié à des sources principalement anarchistes pour des connaissances techniques, Unity of Fields ne semble pas être un projet anarchiste et leur lecture politique et suggestions de média sont très variées. Iels suggèrent des textes décoloniaux classiques de Fanon et Césaire, des écrits de la Black Liberation Army et du Black Panther Party, des textes de diverses factions de la résistance palestinienne, ainsi que des communistes autoritaires comme Lénine ou Mao entre autres.

Leur site web est surtout un centre d’échange de nouvelles, d’analyse d’action, et de communiqués. Beaucoup de communiqués sont des publications originales bien qu’iels republient aussi depuis d’autres projets de contre-info et des réseaux sociaux. Iels publient également leurs propres écrits originaux sur leur site web. Le fait qu’iels publient du contenu vaguement criminel et renvoient à des conseils techniques sur comment mieux porter des formes insurrectionnelles de lutte est probablement une grande partie de la raison pour laquelle iels sont discuté·e·s dans les cercles anarchistes.

Qu’est-ce que l’émergence d’un projet comme Unity of Fields signifie pour nous anarchistes ? D’une part Unity of Fields étend certains espaces que nous occupons en tant qu’anarchistes — l’espace de lutte combative et l’espace numérique de contre-info. Nous ne sommes certainement pas les seul·e·s à recolorer les murs, ouvrir des fenêtres, et porter nos petits sabotages et puis écrire pour en parler, bien que, au moins pour l’instant, d’autres semblent regarder vers nos connaissances et notre expérience collectives pour des conseils techniques. Nous partageons un espace de lutte, qui n’est pas limité aux moments émeutiers et manifestations combatives, avec d’autres rebel·le·s qui se sont rendu·e·s visibles à nous. Nous sommes inclu·e·s (au moins une partie du temps) dans un dialogue avec d’autres rebel·le·s à travers le partage de nos termes et nouvelles de nos actions, et des anarchistes ont partagé des écrits de Unity of Fields sur nos propres sites web.

Des luttes locales contre le sionisme, l’impérialisme, et le colonialisme prennent visiblement des approches plus destructives, décentralisées, anonymes, et autonomes, un rêve de longue date des anarchistes insurrectionnel·le·s, pourtant de nouvelles questions se posent à nous. Comment voulons-nous faire face avec d’autres rebel·le·s avec lesquel·le·s nous avons des différences idéologiques et des similarités tactiques ? Comment évitons-nous de nous perdre dans les tandences avant-gardistes, unitaires, nationalistes qui accompagnent souvent les approches gauchistes révolutionnaires de la lutte combative ? Sommes-nous intéressé·e·s à conspirer avec ces autres en dehors de la spontanéité de manifestations, occupations (et potentiellement d’émeutes) sauvages, et si oui comment ?

En tant qu’anarchistes nous cherchons à la fois à étendre et connecter des formes anarchiques de lutte mais aussi à tenir un scepticisme sain vis-à-vis de l’unité avec les personnes qui ne tiennent pas des vues anti-autoritaires de liberté. Notre histoire inclue de nombreuses trahisons par la gauche et les progressif·ve·s, du service d’ordre des manifestations aux exécutions et emprisonnement des gouvernements révolutionnaires nouvellement établis. La question d’avec qui s’allier et pourquoi n’est pas facile, et celle-ci est mieux abordée au cas par cas. L’apparition de Unity of Fields facilite potentiellement les dialogues et la compréhension qui peuvent nous aider à mieux décider si et comment nous souhaitons faire équipe. Comme nous anarchistes pouvons souvent nous trouver isolé·e·s des autres avec qui nous pourrions avoir des parallèles politiques, l’ouverture d’un « front de propagande militante » peut être un pont pour le dialogue et l’apprentissage. Ceci n’est pas un appel à joindre les forces avec quiconque sur la base d’être anti-sioniste ou anti-amerikkkain, c’est un simple rappel pour toujours analyser les changements de terrain autour de nous et de penser en critique tandis que nous portons nos luttes.

« Vers la dernière intifada » et « Vers un autre soulèvement » semblent être les débuts d’un dialogue parmi les anarchistes qui abordent certaines de ces questions. J’ai hâte qu’il y en ait plus.

Lectures pertinentes :

Unity of Fields : Opening Up a New Front

Towards the Last Intifada

Vers un autre soulèvement

Archipel – Affinité, organisation informelle et projets insurrectionnels

Entretien avec des Anarchistes de Palestine – Perspectives depuis la lutte contre l’occupation

PS : Quelques réflexions à propos de Spectacle

Beaucoup si ce n’est la plupart des actions publiées sur Unity of Fields sont accompagnées de média visuel, habituellement des photos, parfois des vidéos. Je veux que les rebel·le·s prennent en considération quelques pièges de la spectacularisation de nos luttes. Chaque photo ou vidéo est une miette de plus avec laquelle l’état peut se régaler dans le cadre de ses enquêtes. Les médias numériques peuvent fournir des métadonnées sur où et quand et sur quel type d’appareil ça a été enregistré si elles n’ont pas été supprimées correctement. Les images montrant des rebel·le·s donnent à l’état des informations précieuses, telles que le nombre de participant·e·s, l’heure approximative de la journée, la présence éventuelle de passant·e·s, ainsi que des données biométriques même lorsqu’une personne est masquée. La taille, le teint de peau, la démarche, le poids approximatif, et d’autres informations peuvent être déterminées même à partir d’images granuleuses.

En plus il y a les mauvais côtés d’envisager nos luttes d’une manière quantitative. Cette approche peut atténuer les changements qualitatifs que la participation à la lutte peut nous apporter individuellement et collectivement. Bien sûr la propagande est utile, l’attrait séduisant de la révolte est facilité avec l’imagerie, et ces choses doivent être mises en balance, aucune lutte ne sera pure. Je veux nous rappeler que si c’est un sentier battu, ce n’est pas le seul, et si nous le choisissons laissons-nous le choisir intentionnellement.

Au mouvement anarchiste international : trois propositions de sécurité

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Nov 172024
 

Du No Trace Project

Ce texte est adressé au mouvement anarchiste international, qu’on définira comme l’ensemble des personnes qui se battent pour des idées anarchistes à travers le monde. Ce mouvement est en conflit avec ses ennemis naturels — l’État, les groupes fascistes, etc. — et doit se protéger s’il veut survivre dans ce conflit. Dans ce texte, on fait trois propositions que le mouvement anarchiste international pourrait prendre en compte dans les prochaines années pour permettre aux anarchistes de continuer à attaquer tout en limitant leurs chances de se faire prendre.

1. Partager les connaissances à l’international

Nos ennemis s’organisent à une échelle internationale grâce à la coopération entre les services de police et de renseignement et aux avancées scientifiques et technologiques — par exemple l’augmentation de la précision des analyses ADN et la prolifération des drones. Cela signifie qu’une technique répressive utilisée dans un pays pourrait bientôt apparaître dans un autre où elle n’est pas encore employée. Cela signifie aussi qu’une contre-mesure efficace utilisée par des anarchistes dans un pays peut fonctionner dans un autre. Nous devrions donc partager les connaissances relatives aux techniques répressives et aux contre-mesures à un niveau international.

Idéalement, toute expérience de répression ou expérimentation de contre-mesures qui pourrait intéresser d’autres anarchistes devrait être mise par écrit, traduite dans plusieurs langues, et rendue publique. Lorsque des anarchistes sont arrêté·e·s ou passent en procès, on peut souvent obtenir des documents juridiques qui révèlent comment ils se sont fait prendre : on peut profiter de ça et publier des analyses de ces documents, en gardant à l’esprit que les informations obtenues de cette manière peuvent être partielles ou déformées. On peut expérimenter de nouvelles contre-mesures et écrire et publier des rapports sur ces expériences (sauf dans les cas où l’État pourrait s’adapter et affaiblir la contre-mesure en lisant le rapport). On peut essayer d’obtenir des informations à la source : lire des manuels de formation de la police, voler des fichiers de police, analyser des fuites de données de serveurs de la police.

Une caractéristique particulère du mouvement anarchiste international est sa décentralisation. On ne voit pas cela comme une faiblesse mais plutôt comme une force : en plus d’éviter les hiérarchies inhérentes aux organisations centralisées, cela nous rend plus difficiles à cibler par nos ennemis qui ne peuvent pas renverser l’ensemble du mouvement en s’attaquant à une partie de celui-ci. Cela dit, cette décentralisation rend aussi plus difficile le partage de connaissances au-delà des frontières. Pour surmonter cela, on voit deux options : développer des liens informels avec d’autres anarchistes en se rencontrant lors de salons du livre et autres évènements internationaux, et utiliser Internet. On propose d’utiliser le No Trace Project comme plateforme internationale pour partager les connaissances qui peuvent être partagées sur Internet, non pas en remplacement des liens informels, mais comme un complément utile pour diffuser des informations au-delà des réseaux informels existants.

2. Définir un niveau minimum de sécurité

Les anarchistes qui mènent des actions directes devraient analyser les risques associés à leurs actions et prendre des précautions appropriées : s’habiller de manière anonyme, faire attention à la vidéosurveillance et aux traces ADN, etc. Mais ce n’est pas suffisant. Si seul·e·s celleux qui mènent des actions prennent des précautions, il est plus facile pour nos ennemis de les cibler. C’est, d’abord, parce qu’iels sortent du lot : si seul·e·s quelques camarades laissent leurs téléphones chez elleux, par exemple, cela pourrait être un point de départ évident pour une enquête en manque de pistes. Et, ensuite, parce que nos ennemis peuvent obtenir des informations à leur propos via leurs ami·e·s qui ne mènent pas d’actions : si une personne n’utilise pas de réseaux sociaux mais est mentionnée sur les réseaux sociaux de ses ami·e·s, par exemple, une enquête pourrait récupérer les données des réseaux sociaux de ses ami·e·s pour obtenir des informations à son propos. Nous devrions donc définir un niveau minimum de sécurité que toute personne évoluant dans des réseaux anarchistes accepte de respecter, y compris celleux qui n’ont jamais mené d’actions directes et n’ont pas l’intention d’en mener.

On ne peut pas dire ce que devrait être ce niveau minimum, car il va dépendre de chaque contexte local, mais on peut donner quelques idées. Au strict minimum, chacun devrait aider à cacher des informations à nos ennemis en ne faisant pas de spéculations sur qui est impliqué dans une action, en ne parlant pas aux flics, et en chiffrant tout ordinateur ou téléphone utilisé pour des conversations avec d’autres anarchistes avec un mot de passe robuste. Discuter de sujets sensibles exclusivement en extérieur et sans appareils électroniques, et éviter de montrer clairement à son entourage social avec qui on a des conversations sensibles (par exemple ne pas proposer à quelqu’un d’aller « faire une balade » devant des personnes qui ne sont pas impliquées dans le projet qui va être discuté). De plus, on pense que chacun devrait arrêter d’utiliser les réseaux sociaux (et en tout cas arrêter de poster des photos d’autres anarchistes, même avec leur consentement, parce que cela aide l’État à cartographier les réseaux anarchistes) et laisser son téléphone à la maison en permanence (pas juste pendant des actions). Transporter son téléphone avec soi a des conséquences en matière de sécurité pour toutes les personnes avec qui on interagit.

Il peut être difficile de convaincre des gens d’adopter un tel niveau minimum de sécurité, surtout s’iels pensent qu’iels n’ont pas d’intérêt personnel à le respecter. Si une personne est réticente, on devrait lui rappeler que ce n’est pas seulement sa sécurité qui est en jeu, mais aussi celle d’autres anarchistes autour d’elle qui mènent peut-être, ou prévoient peut-être de mener, des actions directes. Toute personne qui souhaiterait que des actions se produisent a un intérêt à rendre les réseaux anarchistes aussi difficiles que possible à réprimer par les autorités.

3. Explorer de nouveaux horizons

Nos ennemis évoluent au fil du temps et de l’affinement de leurs stratégies et techniques. Nous devrions nous préparer non pour les batailles qui ont déjà eu lieu, mais pour celles à venir. Nous devrions donc aller au-delà de nos pratiques de sécurité actuelles, anticiper l’évolution de nos ennemis, et développer de nouvelles contre-mesures.

Voici trois sujets que le mouvement anarchiste international devrait selon nous explorer dans les années à venir.

Drones

La surveillance aérienne devient rapidement moins chère et plus efficace. Comment devrait-on réagir à la présence de drones policiers lors d’émeutes, d’évènements anarchistes, etc. ? Comment peut-on détecter ou abattre des drones ? Devrait-on se préparer au risque que des drones soient utilisés pour des patrouilles aériennes de routine, et si oui, comment ?

Technologies de reconnaissance faciale

En 2023, un journaliste a localisé la militante de gauche allemande Daniela Klette, qui était en clandestinité depuis des années, en utilisant une technologie de reconnaissance faciale pour établir un lien entre une photo d’elle datant de plusieurs décennies et une photo récente trouvée sur Facebook, prise pendant un cours de danse. Que peut-on faire contre cette menace ? Comment se préparer à l’intégration croissante des technologies de reconnaissance faciale dans les systèmes de vidéosurveillance publics ?

Manque de visibilité de l’activité policière

Il y a quelques années encore, des anarchistes utilisaient des scanners de fréquences radio pour surveiller les fréquences de la police, par exemple pendant une action directe pour se renseigner sur l’activité policière autour du lieu de l’action. Dans la plupart des contextes, cela est maintenant impossible en raison du chiffrement des communications policières. Peut-on développer de nouvelles techniques pour remplacer fonctionnellement les scanners de fréquences radio, ou, plus généralement, pour avoir une meilleure visibilité de l’activité policière dans une zone donnée ?

À propos des auteurs

On est le No Trace Project. Ces trois dernières années, on a construit des outils pour aider les anarchistes à comprendre les capacités de leurs ennemis, saper les efforts de surveillance, et au final agir sans se faire attraper. On prévoir de continuer dans les années à venir. Les retours sont les bienvenus. Vous pouvez visiter notre site web notrace.how/fr, et nous contacter à l’adresse notrace@autistici.org.

Ce texte est disponible sous forme de brochure.

Préparons-nous, et que la chance soit avec nous.

La librairie anarchiste l’Insoumise fête ses 20 ans

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Nov 172024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Depuis longtemps, le 2033-2035 boulevard Saint-Laurent est un espace vital pour l’anarchisme à Montréal (Tiohtià:ke/Mooniyang). En 1982, des militant·e·s libertaires fondent l’Association des espèces d’espaces libres et imaginaires (AEELI) afin de mettre la main sur le bâtiment qui abrite, aujourd’hui, trois projets anarchistes : l’espace social autogéré féministe et queer Les Révoltes, la bibliothèque DIRA et la librairie l’Insoumise. L’AEELI veut alors permettre la diffusion des idées libertaires, notamment grâce au développement d’une librairie anarchiste. Lors de sa fondation, l’association porte la librairie l’Alternative, ouverte en 1977. Depuis les vingts dernières années, c’est la librairie l’Insoumise qui a pris le relais. Fondée en 2004, l’Insoumise est accessible au public six jours par semaine.

Ce projet de diffusion des idées libertaires, toutes tendances confondues, fête donc ses 20 ans cette année. Pour l’occasion, l’Insoumise ouvre les portes des trois étages de la bâtisse les 23 et 24 novembre prochains. La librairie espère que les communautés qui fréquentent ce bâtiment anarchiste seront présentes pour les célébrations de son 20e anniversaire. Chaque année, un tas de curieux·euses visitent effectivement tant la librairie que la bibliothèque du 2033-2035 boulevard Saint-Laurent. Et les groupes militants profitent énormément de ces lieux.

Célébrons cet espace de vie, de joie, de colère, de manigances, d’organisation, de débats et de partage de connaissance.

À la pérennité du plus vieil espace anarchiste de Montréal ! (🏴 depuis 1977)

Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant?

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Nov 082024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Alors, les fascistes ont gagné aux états-unis, en france, en italie … et ils s’en viennent ici. Qu’est-ce qu’on fait maintenant? On fait ce qu’on a toujours fait: on s’organise!

Construire un réseau de support pour personnes immigrantes

Beaucoup de personnes vont être forcées de fuir les états-unis. La menace de la « dénaturalisation » (un gros mot pour dire la déportation des personnes non-blanches) implique que beaucoup de personnes racisées seront forcées de quitter les états-unis dans l’urgence. Beaucoup de personnes LGBTQ+, en particulier des personnes trans, vont devoir trouver des refuges rapidement, à cause des lois transphobes et queerphobes.

Il y a des américains qui travaillent présentement à construire un réseau souterrain pour amener les gens à des endroits sûrs. Nous devrions donc nous assurer d’avoir des endroits sûrs ici pour les accueillir. Tant que le canada marque les états-unis comme un tiers pays sûr, beaucoup de ces gens se retrouveront sans statut. Le problème d’un état plus social comme le nôtre est qu’on dépend beaucoup de lui pour nos services. Il n’y a donc pas beaucoup de ressources pour les personnes sans statut à Tio’tia:ke.

Le Centre des travailleurs et travailleuses immigrantes (iwc-cti.ca) travaille avec des personnes au statut précaire et aura besoin d’aide. Solidarité sans frontières (solidarityacrossborders.org) supporte aussi des personnes au statut précaire et aura besoin de notre aide.

Aider vos antifascistes locaux

Nous ne sommes pas dans un lieu sûr nous-mêmes. Le fascisme est en hausse ici aussi. Le gouvernement legault se faufile lentement vers le fascisme, et les conservateurs fédéraux seront probablement élus avec un mandat d’extrême-droite. Et c’est sans compter les nazis locaux et leurs supporteurs. Contactez votre collectif antifasciste local (à Tio’tia:ke voir montreal-antifasciste.info) pour voir comment vous pourriez aider, ou bien créez votre propre collectif! Au minimum, enlevez tous les signes de la présences des fascistes. Ne les laissez pas prendre racine dans votre quartier!

On remarque aussi une hausse du nombre de shows de punk et de metal, malgré la fermeture de plusieurs scènes camarades. Ces shows sont beaucoup apolitiques, et si nous ne sommes pas prudent-e-s, les scènes pourraient être investies par des fachos. Tenir des tables de merchs camarades pourrait aider à rappeler aux gens ce qui est en jeu, et l’importance de jeter dehors les fascistes et nazis de nos shows.

Construire des alternatives à nos services perdus

Un des gros enjeux aux états-unis, et possiblement au canada bientôt, c’est l’accès à l’avortement et aux hormones d’affirmation de genre. Mais il y avait un moment où on pouvait assurer ces services nous-mêmes. La génération plus ancienne de personnes trans se souvient peut-être de l’époque où les personnes trans se rencontraient afin d’apprendre comment faire leur propre estrogène et testostérone. Le collectif américain Four Thieves Vinegar Collective (fourthievesvinegar.org) offre ce service en enseignant aux gens des habiletés pharmaceutiques de base.

Une autre solution pourrait être de construire une coopérative de clinique de santé. La Clinique Communautaire Pointe-Saint-Charles (ccpsc.qc.ca) en est un exemple, et fournit des services à la Pointe depuis des décennies. Bien que ces coopératives doivent respecter la loi, il pourrait être plus facile d’offrir des services additionnels sur le côté qu’à un hôpital ou une clinique d’état. Cela pourrait être crucial pour des personnes sans statut, par exemple.

Se préparer pour des catastrophes climatiques

À ce stade, il faut s’attendre à des catastrophes climatiques. Les « leaders » actuels du monde ont fait leur politique d’ignorer la crise climatique. Nous ne devons pas nous attendre à ce que des actions concrètes soient prises dans un avenir proche. Des mesures de mitigation seront prises, mais probablement uniquement pour protéger les quartiers les plus riches, au dépens des autres. Nous voyons déjà des murs marins être construits pour protecter les maisons des personnes blanches, poussant l’eau vers les quartiers racisés.

Nous avons été frappé-e-s fort cet été à Laval, mais ce n’est rien comparé avec ce qu’on a vu à Asheville (caroline du nord) et Valence (espagne). Le collectif Firestorm Books à Asheville donne de l’information sur ce qu’ielles ont fait après la catastrophe. Il existe aussi des brigades anarchistes mobiles dédiées à intervenir rapidement après une tempête de tornades ou un ouragan. Ces brigades sont souvent plus rapides à intervenir que les ressources étatiques, en particulier dans les zones les plus pauvres.

Bien que nous ne sommes pas présentement dans une zone de tornades ni d’ouragans, cela pourrait changer bientôt. Nous aurions besoin de ressources de ce genre.

Apprendre à désobéir

Cela peut être tentant de se lancer dans une action très visible, mais ce n’est pas quelque chose que la majorité des gens peuvent faire. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez rien faire! Toutes les petites actions peuvent aider: Oublier de demander une preuve de résidence avant de donner un service. Marquer un médicament comme perdu, et le donner à une personne sans statut. Perdre la requête d’information de la police, ou bien leur envoyer la mauvaise information à la mauvaise adresse. Conspirez avec vos collègues pour refuser une politique raciste et/ou sexiste.

Le gouvernement legault a passé récemment la raciste loi 96, qui force les employé-e-s du gouvernement à parler en français aux personnes qui viennent demander des services. Ce qu’on voit en pratique, c’est que presques tou-te-s les travailleu-se-s désobéissent à la loi, malgré la réception d’une directive stricte en ce sens. La plupart des employé-e-s du gouvernement vont vous parler dans la langue que vous préférez, même si la loi le leur interdit.

Ce refus d’obéir est important. C’est ce que nous avons besoin dans un état fasciste. Enfin, on ne pleurera pas si certains (ou toutes!) les ambassades se mettent à brûler durant la nuit, mais ce n’est pas quelque chose que tout le monde voudrait faire. Apprendre à désobéir, c’est quelque chose que nous pouvons tou-te-s faire, et que nous devons apprendre à faire. 

Conclusion

Le but de ce petit article est juste pour vous donner quelques indices sur ce que vous pouvez faire. Il y a cependant beaucoup d’autres choses dont on aura besoin! La clé est d’être curieu-se, observateur-rice, et imaginatif-ve. Regardez autour de vous, parlez à des camarades, regardez ce qui manque aux gens, déterminez ce qu’il faut faire. Les vieilles approches nous ont menées dans ce pétrin: peut-être qu’il est temps d’en trouver de nouvelles.

Une chose est certaine: ils veulent nous entraîner dans leur grande noirceur. Le moindre que l’on peut faire, c’est de les faire chier un max!

Une compilation de musique montréalaise pour célébrer les 25 ans de Riseup

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Nov 082024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Riseup célèbre ses 25 ans cette année. Pour l’occasion, le collectif appelle à contribuer à la célébration d’un quart de siècle de communications autonomes. Nous, utilisateurices de Riseup du soi-disant Québec, y répondons.

La compilation #montreal4riseup sera lancée le 30 novembre @ music.riseup.net.

Pourquoi le 30 novembre ?!
En 1999, des militant·e·s débarquent à Seattle pour s’organiser contre le sommet du World Trade Organization (WTO). Illes utilisent Hotmail pour communiquer. C’est là que les fondateur·ice·s de Riseup mettent en place un serveur mail. On utilise depuis, à Montréal comme ailleurs, Riseup.

Le 30 novembre marque la 1ère journée des émeutes contre le WTO. Le lancement de #montreal4riseup tombe 25 ans, jour pour jour, après le célèbre Battle of Seattle.

Il existe ici une scène anarchiste vibrante. Les anarchistes étant généralement en contact, beaucoup de militant·e·s ont rapidement utilisé les services de Riseup. Il est donc normal qu’émerge, à Montréal, une compilation qui célèbre un projet supportant autant d’initiatives autonomes d’ici depuis tant d’années.

Pourquoi soutenir Riseup ?
Avec le temps, l’explosion de Signal et l’arrivée de grandes entreprises soi-disant sécures (et plus faciles d’accès) dont Proton (qui a transmis plusieurs informations de militant·e·s à l’État), nous délaissons les services de communications de confiance (Riseup est en un, mais il existe aussi Disroot, Systemli ou Autistici/Inventati). Nous voulons remettre la lumière sur ces alternatives. Afin de se protéger de la surveillance informatique, il vaut mieux limiter l’utilisation du numérique. Or, il faut rappeler que certains services ont fait leurs preuves.

25 ans de communications autonomes /// 25 years of autonomous communications /// 25 años de comunicaciones autónomas /// عامًا من الاتصالات المستقلة

Communiqué brigade anti-éviction

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Nov 082024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

RAPPEL DES FAITS

La brigade s’est rassemblée le 7 octobre 2024 dernier pour mener une action contre l’expulsion prévue à 8h30. L’habitante de l’appartement a eu des problèmes de loyers impayés qu’elle a réussi à résoudre en s’endettant. Cependant, le paiement de ces loyers a été fait en argent liquide à la concierge de l’immeuble. La concierge confirme le règlement de ces sommes, mais le propriétaire nie avoir reçu cet argent. Ce dernier a donc traîné la locataire au tribu- nal administratif du logement (TAL) et a exigé en outre des frais de retards et des intérêts. Contre tout bon sens, le TAL a refusé de repousser l’audience qui aurait permis d’entendre le témoignage de la concierge comme preuve de paiement.

La locataire a malgré tout réglé les frais supplémentaires en s’endettant toujours plus et a cette fois payé par chèque pour s’assurer de laisser une trace indéniable. Mais le propriétaire ne reconnaissant pas le paiement des loyers précédents, une nouvelle audience au TAL a eu lieu. Le tribunal a décidé de considérer que la locataire avait un historique de mauvais paiements étant donné que le témoignage de la concierge n’a pas été jugé recevable. Une procédure d’éviction a donc été lancée. La tentative de faire appel de la décision a également été rejetée.

On assiste ici à une situation proprement kafkaïenne. La locataire s’est endettée pour payer son loyer et même pour rem- bourser les frais de retard, mais le TAL se place du côté du propriétaire et la personne va se retrouver sans argent et sans logement. De son côté, le propriétaire gagne sur tous les fronts : il empoche l’argent et va pouvoir expulser la personne. Plusieurs autres locataires de l’immeuble ont déjà été expulsés et le prix de leurs appartements ont explosé après une légère rénovation. On voit bien l’objectif de la manœuvre.

Comme si ce n’était pas suffisant, la locataire est dans une situation de santé fragile qui limite sa capacité à travailler et à se reloger. Ajoutons pour la forme que le logement est plein de moisissures qui sont probablement à l’origine de son état de santé, que rien n’avait été fait pour résoudre le problème et qu’un trop perçu de plus de 200$ est encore entre les mains du propriétaire. Nous ne pouvons accepter que les tribunaux bourgeois condamnent une personne pour n’avoir pas su manœuvrer leur propre système devant un propriétaire malhonnête. L’ultraformalisme du tribunal met systématiquement les locataires à la merci de propriétaires plus riches, capables de payer des avocats et autres professionnels pour faire le sale travail.

ACTION DE SOUTIEN

Nous étions une trentaine de militant.e.s réuni.e.s à 8h pour nous opposer à l’expulsion programmée par l’huissier. Nous sommes resté.e.s jusqu’à midi. L’huissier et le propriétaire seraient passés mais notre présence les aurait dissuadés de mener à bien l’expulsion. La police était sur place, mais s’est contentée de nous surveiller de loin sans chercher à entrer en contact avec nous.

Malheureusement, l’expulsion a bien eu lieu le lendemain matin. Nous connaissons les limites de nos capacités face aux décisions du TAL, mais nous savons aussi faire la distinction entre ce qui est juste et ce qui est légal. Notre action ne s’arrête pas là et nous allons continuer à soutenir les locataires et dénoncer les propriétaires. Notre présence aura au moins permis à la locataire de conserver ses meubles, l’huissier n’ayant pu réserver un autre camion pour le lendemain. Plus largement nous avons montré que la brigade est capable de mobiliser suffisamment de personnes, même un lundi matin à 8h, pour des actions solidarité.

Au cours de cette action, nous avons pu constater l’état déplorable des appartements loués par cette entreprise. Nous avons également eu plusieurs retours de locataires qui affirment que les loyers sont payés en liquide sur demande du pro- priétaire. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis d’obtenir cette expulsion. Nous nous attendons à ce que d’autres personnes soient victimes de ces vendeurs de sommeil. C’est pourquoi nous avons décidé de publiciser les responsables de cette situation afin que les locataires puissent se préparer à se défendre si ils et elles devaient avoir à faire à ces personnes. Ces informations sont des données publiques.

L’entité légale louant les appartements est l’entreprise 9117-0977, aussi connu sous le nom de Domaine Dutrisac. L’adresse de son siège social est au 335 avenue Wiseman à Montréal, H2V 3J5. Les responsables de cette entreprise sont :
• Aaron Sander, actionnaire
• Susan Sander, actionnaire
• Joel Teller, secrétaire du conseil d’administration
• Raphael Nehmias, directeur général du conseil d’administration

Nous invitons toutes personnes ayant affaire à eux à se rapprocher d’associations de défense des locataires, de conser- ver des traces de leurs paiements et de faire constater l’état de leurs logements de façon préventive. La justice protège les riches, mais ne leur facilitons pas la tâche.

Nos proprios savent où nous habitons, ce n’est que justice que nous le sachions aussi.

À BIENTÔT DANS LA RUE

30 octobre – nuit du diable

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Nov 012024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

30 octobre – Une petite équipe a fait irruption dans la nuit trop chaude pour rappeler la longue tradition du méfait, de la rébellion, de la peur, des réjouissances et du rituel souvent associés à cette période transitoire de l’année. Les bars de pry étaient coincés dans les fissures de ce paysage d’enfer pourri que nous appelons « ville » , les trous dans les murs métalliques soudés sont devenus de nouvelles opportunités d’exploration bien au-delà des yeux des caméras de sécurité, des toits brûlés ont été faits pour regarder les nuages ​​si rien d’autre, et un bâtiment magnifiquement abandonné actuellement converti en condos (coin de Sainte-Catherine et Leclaire) a reçu une nouvelle couche de peinture. Nous le faisons pour le sentiment de joie dans la criminalité, pour aider notre corps à se souvenir de ce que signifie se sentir autonome. Si nous pratiquons suffisamment, peut-être que ces nuits extatiques imprimeront nos actions sur notre corps, afin qu’elles puissent faire partie de notre vie quotidienne.

Bloquons l’OTAN

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Oct 302024
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes

Du 22 au 25 novembre, l’assemblée parlementaire de l’OTAN débarque à Montréal pour son cirque mortifère. D’une alliance militaire durant la guerre froide, l’OTAN est devenue aujourd’hui le bras armé des pays occidentaux, imposant ses politiques belliqueuses à travers le monde. Face à ces profiteurs de guerre, il est impératif de faire entendre notre voix et de combattre leur logique destructrice. L’OTAN a déjà des conséquences néfastes sur nos vies:

  • Augmentation des budgets militaires : Ce sommet survient alors que l’OTAN fait pression sur le gouvernement canadien pour qu’il augmente à 2% la part de son PIB consacré aux forces armées, une augmentation de 50%, alors que le gouvernement canadien a déjà augmenté ses investissements militaires de 41% de 2014 à 2021. Cet argent devrait servir à l’éducation, la santé et le communautaire, pas à alimenter la machine de guerre impérialiste.
  • Destructions au nom de l’impérialisme américain : Ne nous laissons pas berner par le langage stérile des forces occidentales; les interventions de l’OTAN, loin d’être stratégiques et précises sont plutôt excessivement puissantes, disproportionnées et imprécises. L’OTAN détruit tout sur son passage, répend la misère et favorise la multiplication de groupes armés, tout ça pour préserver les intérêts de ses États membres, principalement des États-Unis, pilier de l’alliance et géant du complexe militaro-industriel. Cette logique impérialiste maintient les peuples du Sud Global dans la pauvreté et la dépendance envers le Nord Global.
  • Complice du génocide palestinien : Le soi-disant Canada est  complice du génocide en Palestine en contribuant à l’approvisionnement en armement, en facilitant des partenariats économiques et académiques et, surtout, par son soutien  indéfectible à Israël qui est l’allié central de l’OTAN. C’est en soutenant militairement les forces sionistes que l’OTAN peut maintenir une main mise stratégique au Moyen-Orient afin d’y faire reigner les intérêts politiques et économiques de ses membres.

La paix ne se gagne pas à la pointe du fusil, mais en redistribuant les richesses. C’est en l’honneur de tous les peuples colonisés d’hier, d’aujourd’hui et de demain, d’ici et d’ailleurs, que nous appelons à votre courage et votre détermination pour prendre la rue avec nous !

Le 22 novembre, sortons massivement dans la rue pour faire entendre notre colère ! Unisson-nous pour rappeler aux États du monde entier que leurs mains resteront toujours salies du sang des exploité·e·s, peu importe qu’iels tentent de les dissimuler dans des gants de velours ou des sommets risibles !

Ensemble, bloquons l’OTAN et affirmons notre refus du militarisme, de l’impérialisme et du colonialisme !

Date et heure: 
vendredi, 22 novembre 2024 – 17:30

Un journal écrit en 3 semaines en vu de la venue de l’assemblée parlementaire de l’OTAN du 22 au 25 novembre 2024. Le document intégral en pdf. Ou juste la version francaise ou anglaise.

Les articles:

L’OTAN, quatre lettres à abattre

Qu’est-ce que l’OTAN

Bloquer l’impérialisme, c’est possible!

Pourquoi bloquer l’OTAN

Guerre en ukraine: les empires sont toujours là

La Palestine face à l’occident impérialiste

Strasbourg: OTAN de cendre, tout devient possible

Vers un autre soulèvement

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Oct 292024
 

De Trognon.info

Ces lignes répondent à un article paru dans Tinderbox, un journal hors-ligne d’anarchie combative.

Fin 2010 un acte individuel de désespoir dans la ville de Sidi Bouzid a déclenché un bouleversement audacieux, enragé et joyeux qui a voyagé à travers l’Afrique du Nord jusqu’au Moyen-Orient et au-delà. Les populations ont défié les systèmes oppressifs dans lesquels elles étaient immergées depuis des générations et se sont rassemblées dans les rues pour renverser les élites politiques à leur tête. Les autorités, d’abord stupéfaites par cet esprit courageux qu’elles ne pouvaient pas comprendre, ont alors délivré une réponse cynique et brutale.

Cette défaite est toujours en train d’être infligée aux populations de la région, et elle est aussi ressentie dans le monde entier par celles et ceux qui se sont tenus en solidarité avec les soulèvements mais qui ont été pour la plupart incapables de surmonter leur impuissance tandis que les soulèvements étaient massacrés.

Les horreurs dans la région durant la dernière décennie sont nombreuses. Pour en nommer quelques unes qui me restent le plus en tête : Sissi a ramené l’Égypte au temps d’une dictature militaire avec le soutien matériel des États-Unis. Les régimes dans les autres pays nord-africains sont en train de paver tout signe de liberté pendant que les pays européens les persuadent de fermer les routes migratoires sur la Méditerranée. Sans les campagne militaires meurtrières du Hezbollah et du CGRI en Syrie, Assad n’aurait pas survécu au soulèvement. Le régime iranien lui-même a brutalement réprimé trois différents soulèvements dans le pays au cours de la dernière décennie. La plupart des gens au Liban sont dans une lutte quotidienne pour la survie à cause de la cupidité de ses dirigeants politiques pendant que des foules aux ordres du Hezbollah répriment des manifestations de rue. Au début des soulèvements, le Hamas, qui a abattu des opposants politiques en plein jour dans les rues de Gaza, a éliminé les tentatives d’un soulèvement en rassemblant les organisateurs des manifestations et les menaçant de meurtre. Les dirigeants dans la région ont compris une fois de plus qu’ils peuvent utilisé tous les moyens contre les populations sous leur contrôle sans réel empêchement de l’extérieur. Indifférence, cynisme et opportunisme l’emportent sur les appels moraux, et les alliances stratégiques sont toujours en jeu. Le monde continue de tourner. Pour celles et ceux d’entre nous qui n’ont pas regardé ailleurs, comment ne pouvons-nous pas voir un lien entre Assad bombardant des villes syriennes jusqu’à la saturation et Netanyahou en train de raser Gaza ?

Les auteurs et autrices de « Vers la dernière intifada » (Tinderbox n°6) ne reconnaissent pas ces expériences de la dernière décennie. Au lieu de cela, ils et elles proposent de rejoindre le camp opposé d’une alliance géopolitique américaine (en maintenant le centralisme américain à leur propre façon). Selon elles et eux, l’Axe de la Résistance montre la voie à suivre aux anarchistes pour lutter contre l’empire. Cet article semble confondre résistance avec « la Résistance ». C’est-à-dire, qu’ils et elles font tomber toute forme de résistance de gens en Palestine, et plus largement dans la région, dans une représentation particulière, adoptant un terme parapluie utilisé par les États, les militaires, les organisations para-étatiques/para-militaires pour décrire leurs propres activités. Les auteurs et autrices de l’article mettent en garde les anarchistes contre une trop grande sensibilité à la hiérarchie – comme si c’est le seul aspect de « la Résistance » que les anarchistes pourraient trouver difficile à accepter.

Cela fait maintenant un an après l’incursion sanglante du Hamas en Israël. À part les discours, les accomplissements de la Résistance jusqu’ici sont : le Hezbollah a lancé des roquettes inefficaces qui ont seulement infligé des dommages significatifs à un village druze, les dirigeants iraniens s’occupent en faisant des appels vers l’Occident pour régner en Israël, des milices en Irak ont attaqué quelques bases militaires US dans le pays au début et puis sont tombées dans le silence, tandis que seuls les Houthis semblent avoir pris « l’Unité des Fronts » de Nasrallah au sérieux. Ils ont réussi à perturber des routes maritimes mondiales et porté des attaques aériennes inattendues sur Israël. Entre-temps, Israël a anéanti la direction du Hezbollah, lance des bombes sur le Liban quotidiennement, bombarde régulièrement des sites en Syrie sans représailles, et commet des exécutions à Téhéran. L’Axe de la Résistance et l’Unité des Fronts sont de simples slogans qui masquent les affaires stratégiques entre les organisations politiques, autoritaires et les États avec leurs propres intérêts (souvent différents). C’est illusoire de le voir comme quelque chose d’autre. Et Israël qualifie de bluff « la Résistance » avec une escalade militaire exponentielle.

Les massacres d’Israël à Gaza, avec le soutien matériel des pays occidentaux, sont incessants. Le régime d’apartheid en Cisjordanie et Israël a été bâti pendant des décennies, laissant presque aucun oxygène à respirer pour celles et ceux vivant sous son contrôle. Face à cette triste réalité et une accablante impuissance d’y mettre fin, les anarchistes sont peut-être à la recherche d’une résistance efficace (ou plutôt, semble-t-il, d’une image de celle-ci). Mais si nous voulons combattre l’oppression, nous ne pouvons pas nous contenter avec une quelconque opposition. Choisir de rejoindre un système autoritaire, militariste contre un autre ne mettra pas fin aux horreurs de ce monde – ni dans ce conflit ni dans aucun autre. Ce n’est ni intrinsèquement défaitiste ni un signe d’indifférence privilégiée de refuser de prendre parti entre groupes et États belliqueux. Nous arrivons à cette conclusion seulement si nous réduisons la réalité à des représentations simplistes. Au lieu de cela, en s’ouvrant à la complexité et la spécificité, l’agir anarchiste peut être un effort libérateur. C’est là que nous pouvons trouver des affinités, construire des relations sur une base différente, et rassembler la force et le courage – ou peut-être, l’humilité et la passion – pour l’attaque. Les anarchistes trouvent leur efficience lorsque ils et elles peuvent ébranler et détruire des systèmes oppressifs. Nous ne la trouverons pas dans une prouesse militaire qui, en fin de compte, produit plus d’oppression et de misère. Et donc celles et ceux qui ont un esprit qui leur est propre et la mémoire des révoltes passées combattront pour un autre soulèvement.

Depuis la côte nord de la Méditerranée, avec un cœur lourd et une âme en feu
Début octobre 2024

La Messe des Morts 2024 : le retour du National Socialist Black Metal (NSBM)

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Oct 282024
 

De Montréal Antifasciste

La Messe des Morts (MdM) est un festival montréalais qui, selon la section « À propos » de sa page Facebook, se donne pour mission de « satisfaire ceux qui aiment leur Métal sombre et haineux! » L’événement est organisé par Martin Marcotte sous son label, Sepulchral Productions. Il est principalement consacré au Black Metal et à sa scène locale, le Métal noir québécois. Il s’agit d’une scène musicale assez underground, bien que très développée au Québec, qui affectionne particulièrement les thèmes choquants, comme le satanisme et le gore, par goût de l’anticonformisme, de la provocation et de la transgression.

Ce que nous révélons ci-dessous, toutefois, dépasse largement la simple provocation.

L’édition 2016 de la MdM avait déjà défrayé la chronique suite à l’annonce de la participation au festival du groupe polonais Graveland, un groupe de Black Métal associé au sous-genre du National Socialist Black Metal (NSBM). Rappelons que l’expression « national-socialiste » désigne le parti politique allemand mieux connu sous son abréviation courante : le parti nazi.

Le National Socialist Black Metal, comme son nom l’indique, explore (parfois de manière directe et explicite, mais souvent de manière oblique ou implicite) des thèmes aussi sombres que l’apologie du nazisme, la supériorité raciale des Européens de « race blanche » et la glorification de l’Holocauste, généralement conjugués aux thèmes du paganisme, des dieux nordiques et germains et de l’héritage des peuples scandinaves.

L’histoire du groupe Graveland est ponctuée de liens plus ou moins directs avec le mouvement NSBM. Lire à ce sujet : Graveland : Du Black Metal d’extrême droite bientôt à Montréal

Suite au tollé provoqué par la présence de Graveland dans la programmation de la MdM, et après une intense campagne menée par des antifascistes dans les semaines précédent l’événement, laquelle s’est achevée par une manifestation devant le théâtre Plaza le soir venu et l’intervention de la police antiémeute, le groupe a été empêché de jouer et la soirée fut finalement annulée.

Après cela, l’organisation du festival, toujours sous la bannière de Sepulchral Productions, s’est faite plus discrète (même si l’édition 2017 a elle aussi posé problème)… jusqu’à cette année.

Sepulchral Productions semble vouloir opérer cette année un fâcheux retour aux sources : au minimum trois groupes appartenant au sous-genre NSBM (ou qui en sont à tout le moins proches à divers degrés) sont annoncés dans la programmation 2024, du 28 au 30 novembre.

Voici un aperçu des groupes prévus cette année et de leurs liens avec le sous-genre NSBM.

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Marduk :

Ce groupe suédois affectionne singulièrement les thèmes macabres liés à la Deuxième Guerre mondiale. Le groupe se défend bien de donner dans le NSBM ou de glorifier les nazis, et ses membres se décrivent eux-mêmes candidement comme férus d’histoire, mais curieusement, ils explorent systématiquement ces thèmes « historiques » du point de vue du Troisième Reich, de la Wehrmacht (l’armée allemande) et des SS (unités d’élite nazies, responsables notamment de l’extermination des Juifs). Le spectacle qu’ils souhaitent présenter au troisième soir de la MdM 2024 s’intitule d’ailleurs Panzer Division Marduk, d’après le titre de leur album de 1999, en référence directe aux divisions blindées des forces armées allemandes durant la Deuxième Guerre mondiale.

On constate rapidement la monomanie que cultive ce groupe pour le régime nazi en consultant les paroles de ses chansons, réunies sur cette page : [http://www.darklyrics.com/m/marduk.html]

Le plus récent disque de Marduk, Viktoria (2018), est un retour aux thèmes explorés dans leurs disques précédents, revisitant divers épisodes de la Deuxième Guerre mondiale… toujours du point de vue nazi. La chanson « Werwolf » fait référence au plan de résistance clandestine du même nom ourdi par les nazis en 1944 en cas de défaite; « Equestrian Bloodlust » fait directement référence à la 8e division de cavalerie SS Florian Geyer; « Narva » évoque la bataille de Narva, dite « des SS européens »; « Viktoria » fait référence au chant de marche militaire des troupes nazies « Sieg Heil Viktoria », etc.

Finalement, une recherche sommaire de la marchandise du groupe offerte en ligne révèle notamment des chandails ornés du Totenkopf (tête de mort) emblématique des SS, ou encore de l’emblème de l’aigle impérial du Troisième Reich, en plus de l’imagerie guerrière associée aux disques du groupe, dont Panzer Division Marduk.

Un échantillon des chandails de Marduk reprenant l’imagerie nazie, pour donner une idée de l’iconographie qui pourrait être aperçue aux abords du Théâtre Paradoxe les 29 et 30 novembre prochain…

Le nazisme et la glorification des combats militaires allemands durant la Deuxième Guerre mondiale, en particulier des unités SS, ne sont donc pas des éléments accessoires dans l’œuvre de Marduk, mais constituent un thème central, récurrent et persistant.

Le groupe a d’ailleurs connu plusieurs polémiques dans les dernières années (voir les liens ci-dessous). En 2017, deux de leurs membres ont été identifiés comme ayant acheté du matériel du Nordic Resistance Movement, le plus gros mouvement néonazi scandinave. Suite à cela, un spectacle de Marduk a été annulé à Oakland, grâce à la pression exercée par le groupe Anti-Fascist Action Bay Area. L’année dernière, le bassiste du groupe a été filmé en train de faire un salut nazi lors d’un spectacle, suite à quoi le groupe a été contraint de le limoger.

Sources :

Horna :

Ce groupe finlandais entretient des liens très clairs avec la scène NSBM. L’ancien chanteur de Horna est le fondateur et membre principal du groupe NSBM Satanic Warmaster. Le leader et guitariste de Horna a longtemps géré un label ayant endisqué d’autres groupes NSBM, en plus d’avoir lui-même participé à un groupe dont les paroles prônent la suprématie blanche. L’actuel chanteur de Horna a quant à lui été claviériste du groupe français Peste Noire, une formation phare du NSBM en Europe, dont la chanson « La bataille de Sarcelles », par exemple, fait l’apologie d’une bagarre de rue contre des Arabes en France (« les ennemis de nos terres ») à coups de « battes de baseball et d’autres bâtons de guerre », avec référence aux « fanions à croix celtique », le symbole de l’extrême droite identitaire (2021), alors que la chanson « Turbofascisme » fait l’apologie du « fascisme », de la « race des Seigneurs » et de la « race blanche » de la « Vieille Europe » (2018).

Sources :

Akitsa :

Un groupe québécois dont la notoriété est en partie due à ses collaborations passées avec des groupes NSBM. Ils ont produit en 2004 un disque en collaboration avec le groupe finlandais susmentionné, Satanic Warmaster], où figure la chanson « Six Million Tears » (six millions de larmes), en référence aux six millions de Juifs tués par les nazis durant l’Holocauste.

Dans une entrevue donnée en 2004, les membres d’Akitsa disaient n’avoir aucun problème avec la scène NSBM :

« [c’est] vrai que l’on doit mettre fin à l’immigration telle qu’elle est maintenant. La plupart de nos pays occidentaux sont envahis par des étrangers avec d’autres cultures que les nôtres. Ils détruisent la culture européenne. C’est la même chose pour les valeurs américaines (ce qui comprend les idées sionistes et les lois en matière de droits de la personne). La philosophie nationale-socialiste a des bons points concernant ces problèmes. »

Le logo du groupe ci-dessus est couronné du slogan fasciste « Me ne frego »; c’est aussi le titre d’un split du groupe sorti en 2013.

Le chanteur d’Akitsa, Pierre-Marc Tremblay, alias « Outre-Tombe », a fondé le label Tour de garde en 2001 (toujours actif), par l’entremise duquel il s’est empressé de diffuser la musique d’artistes néonazis québécois (Arnstadt et Mors Summa). À noter que le logo de Tour de garde évoque clairement les écussons militaires des SS… Sans doute une autre coïncidence.

Sources :

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Et par-dessus le marché, les groupes finlandais Chamber of Unlight et Warmoon Lord, aussi à l’affiche de la Messe des Morts 2024, sont produits sous le label NSBM Werewolf Records. L’ancien claviériste de Graveland joue maintenant avec Warmoon Lord…

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Tout cela, vous en conviendrez, dresse un portrait extrêmement problématique.

D’ailleurs les fans de black metal eux-mêmes ne s’y méprennent pas! Voici quelques-une des réactions trouvées sur les pages du festival et de Sepulchral Productions après l’annonce de la venue de Marduk et Horna :

Nous pensons évidemment que ces artistes ne doivent pas se produire à Montréal. Nous croyons aussi que les organisateurs du festival, au premier chef Martin Marcotte, ne peuvent plus se cacher derrière la licence artistique et doivent être mis devant leurs responsabilités : celle d’inviter année après année des artistes qui valorisent et mettent au goût du jour des idéologies haineuses, glorifiant le nazisme et le fascisme, dans notre métropole multiculturelle. Nous croyons qu’il est absolument primordial de préserver le caractère accueillant, diversifié et inclusif de Montréal, et par conséquent, de signifier sans ambiguïté que ce genre de contenu haineux n’a pas sa place dans nos salles de spectacles.

Mais justement, qui accueille ce festival?

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Le Théâtre Paradoxe

Depuis l’édition 2017 de la MdM, c’est le Théâtre Paradoxe, une entreprise d’économie sociale et solidaire, qui accueille le festival. Dans une entrevue accordée au magazine Sors-tu? en 2022, Martin Marcotte s’était d’ailleurs enorgueilli de ce partenariat inusité entre les adeptes du blasphème que sont les amateurs de Black Metal, et un ancien lieu de culte chrétien.

« J’ai parlé avec la directrice, on a discuté des controverses, de la médiatisation, je lui ai donné ma version des faits, et elle était OK pour donner une chance à l’évènement. »

Il y a trois semaines, nous avons communiqué avec l’administration du Théâtre Paradoxe en leur demandant de faire preuve de bon sens, compte tenu de la programmation 2024, et de rompre leurs relations d’affaires avec la MdM. L’administration nous a alors informés qu’elle était préoccupée par la situation et la prenait au sérieux.

Après quelques échanges de courriels, l’administration du Théâtre nous a récemment invités à une rencontre afin de dialoguer avec les différentes parties concernées. Or, du point de vue antifasciste, une rencontre avec les promoteurs de la Messe des Morts ne présente aucune espèce d’utilité. Il y a des situations où il faut trancher nettement, et celle-ci en est une. Il n’y a pas de dialogue possible entre apologistes et ennemis du nazisme, ce conflit ayant été réglé de manière définitive il y a 80 ans.

De toute manière, nous connaissons déjà par cœur les éléments de la ligne de défense de Martin Marcotte et Sepulchral Productions. Ça serait un enjeu de « liberté d’expression »; ces artistes nient publiquement être néonazis et n’appartiennent « pas vraiment » au sous-genre NSBM (bien que certains aient des parcours discutables); les paroles problématiques relèvent du « deuxième degré » et de la licence artistique; l’imagerie problématique fait partie intégrante de la sous-culture, les « vrais fascistes » sont ceux qui cherchent à les réduire au silence, etc.

Tous ces arguments sont fallacieux, relèvent du gaslighting, et servent en définitive à noyer le poisson.

Depuis 2017, malgré une sourde hostilité, le milieu antifasciste n’avait plus exercé de pression sur la Messe des Morts. Or cette année, Sepulchral Productions place en tête d’affiche des groupes extrêmement problématiques et largement reconnus pour cela. À notre avis, cela dépasse une ligne rouge, et il est évident que Martin Marcotte teste la limite de l’administration du Théâtre Paradoxe pour voir jusqu’où il pourra pousser la note douteuse dans l’enceinte même de cette entreprise à vocation sociale.

Nous comprenons bien évidemment que le Théâtre Paradoxe n’endosse pas les idées répugnantes véhiculées par le National Socialist Black Metal et ses apologistes. Cependant, l’organisme a le pouvoir d’agir avec fermeté en rompant ses relations d’affaires avec Sepulchral Productions, ce qui aurait pour effet d’envoyer un signal clair et de faire annuler la Messe des Morts, ou du moins de confronter Marcotte à ses responsabilités en le forçant à trouver un plan B.

Bref, l’heure n’est plus au dialogue, mais aux prises de position raisonnées, aux actions et aux conséquences.

Nous invitons nos sympathisantes à communiquer avec l’administration du Théâtre Paradoxe pour leur faire part (poliment, mais fermement) de leurs préoccupations.

info@theatreparadoxe.com

Directrice adjointe :
asimon@theatreparadoxe.com
(514) 931-5204 poste 203

D’autres coordonnées se trouvent ici :
https://www.theatreparadoxe.com/contact
https://www.theatreparadoxe.com/equipe