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Bilan d’action de la veille de solidarité/contre-manifestation du 16 mars 2019

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Avr 082019
 

De Montréal Antifasciste

Le samedi 16 mars, au lendemain de la tuerie de Christchurch, Montréal Antifasciste a organisé un rassemblement de solidarité envers les victimes, qui s’est aussi avéré être un contre-rassemblement antiraciste, étant donné la présence d’islamophobes notoires, dont un s’étant publiquement dit « reconnaissant » envers le terroriste.

En voici un bilan :

Au lendemain de l’attentat terroriste commis par un suprémaciste blanc ouvertement fasciste en Nouvelle-Zélande, nous étions sous le choc. En plus de la nature profondément abjecte de l’attaque — le tueur a pris soin de filmer la mise à mort de 50 personnes fréquentant deux mosquées — deux choses nous sont apparues évidentes. D’une part, le terroriste s’était inspiré du discours « écofasciste » pour la rédaction de son manifeste, ce qui n’est pas sans rappeler les idées portées par Atalante Québec et d’autres organisations néofascistes. D’autre part, il avait, en inscrivant son nom sur une de ses armes et sur un chargeur, dédicacé son attaque au terroriste québécois Alexandre Bissonnette.

Nous étions également choqué.e.s par les publications de la fachosphère québécoise, qui au mieux ne croyait pas à la véracité de cet attentat, et au pire s’en réjouissait. Comble d’infamie, nous avons rapidement réalisé que plusieurs de ces individus islamophobes avaient prévu de se rassembler le samedi 16 mars dans le cadre de la manifestation hebdomadaire des (faux) « gilets jaunes » devant l’édifice du réseau TVA à Montréal.

Souhaitant honorer la mémoire des personnes assassinées, tout en empêchant des racistes qui s’étaient réjouis du massacre de s’installer devant TVA, nous avons fait le choix d’appeler à un rassemblement de solidarité à l’endroit précis où ils se réunissent habituellement. Nous étions pris par le temps et ne savions pas encore que près d’une dizaine d’initiatives de solidarité allaient suivre la nôtre, dont certaines ont rassemblé plusieurs centaines de personnes. Nous avons osé espérer que notre rassemblement ferait hésiter les islamophobes et qu’ils et elles ne se présenteraient pas devant TVA afin de respecter cette notion élémentaire et universelle qu’est le deuil.

Nous avions sous-estimé leur indécence…

Le samedi matin dès 11 h, c’est près d’une centaine de personnes de toutes allégeances qui ont répondu à l’appel de Montréal Antifasciste pour se regrouper devant les portes de TVA et derrière la banderole « Contre le racisme et la haine ». Des personnes présentes sur place se sont alors relayées au micro. Vers 11 h 30, des personnes vêtues de gilets jaunes se sont présentées sur le trottoir devant nous. Quelle n’a pas été notre (désagréable) surprise de découvrir que le premier d’entre eux n’était nul autre que Pierre Dion, militant islamophobe, récemment interdit de médias sociaux pour une série de menaces et d’agressions verbales. Un peu moins d’une vingtaine de « gilets jaunes » se sont finalement rassemblés. Nous savons que parmi ceux-celle-ci, plusieurs n’avaient pas conscience d’être entouré.e.s d’islamophobes, nous ne les blâmerons donc pas tous et toutes. Nous croyons toutefois que cet article doit leur servir d’exemple.

Voici une liste non exhaustive des militants d’extrême droite qui étaient présents :

Pierre Dion, islamophobe notoire, homophobe et conspirationniste, qui se veut le leader d’un gang hétéroclite de zinzins nationalistes qui feraient paraître La Meute pour de fins diplomates.
Michel Meunier, alias Mickey Mike, Mickey Mayer et Mickey Myers, islamophobe et apologiste du terrorisme (il a, par exemple, souhaité qu’un nouvel attentat islamophobe ait lieu dans une mosquée du Québec et s’est dit « reconnaissant » pour le geste du terroriste de Christchurch).
Michel Ethier, alias “Le Piratriote”, islamophobe vulgaire adepte des injures en CAPS LOCK et membre du Front patriotique du Québec.
Mario Dallaire, islamophobe ayant été plusieurs fois aperçu dans les rassemblements de Storm Alliance et contingents de « sécurité » des manifs d’extrême droite.
Robin « Le prophète » Simon, membre du Front patriotique du Québec et de son groupe de sécurité, le GSP, aujourd’hui associé à la milice III %.
Claude Roy, islamophobe et bricoleur, connu pour ses créations en styromousse au goût douteux et ses lamentations répétées à l’effet que personne n’en veut…
André Boies, propagandiste islamophobe et conspirationniste, propriétaire du site de désinformation Les Manchettes et traducteur du manifeste du terroriste de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. (Boies dit avoir été là “par hasard”, mais permettez-nous d’en douter.)

Sans trop se forcer, on en arrive donc à 7 militants connus pour leurs propos islamophobes et racistes présents sur place, dans un rassemblement d’à peine 20 personnes. Il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur ce pseudo mouvement des « gilets jaunes » du Québec!

Évidemment, en tant qu’antifascistes et antiracistes, nous ne pouvions pas garder les bras croisés ni le silence de rigueur lors d’une veille. Entre 12 h et 15 h, heures prévues du rassemblement des « gilets jaunes », nous avons couvert leurs voix et leurs invectives grâce à des slogans, et les avons empêché.e.s de traverser la rue à deux reprises, malgré la présence d’un dispositif policier musclé.

Ce fut également pour nous l’occasion de découvrir avec stupéfaction ce mouvement des « gilets jaunes » ainsi que ceux et celles qui le composent. À dire vrai, nous nous étions jusqu’alors peu intéressé.e.s à eux et elles; autant dire que nous avons appris des choses intéressantes…

On le sait maintenant avec l’expérience, depuis 4 ans les groupuscules de l’extrême droite québécoise islamophobe (d’abord PEGIDA Québec, puis La Meute, Storm Alliance, le Front patriotique du Québec et tous les groupuscules boiteux qui en sont issus) ont systématiquement besoin d’une date de manifestation, comme un rituel pour justifier leur existence et nier leur propre insignifiance, telle une fuite en avant de plus en plus risible. Cette prochaine manifestation rituelle est nommée la « Vague bleue » et annoncée pour le 4 mai… Une fois encore, devant les locaux de TVA. C’est décidément une obsession! Tous les groupes islamophobes, réels ou virtuels, à l’exception de La Meute, semblent appeler à participer à cette « Vague bleue ».

On le voit également depuis bientôt 4 ans, à chaque fois qu’on empêche l’extrême droite de manifester, celle-ci s’affaiblit…

Bilan critique :

Nous en sommes conscient.e.s, le rassemblement du samedi 16 mars dernier a davantage pris les allures d’une contre-manifestation que d’une vigile consacrée au recueillement. Nous aurions aimé nous recueillir, mais la présence de plusieurs islamophobes de l’autre côté de la rue nous en a empêchés. Heureusement, dans la semaine qui a suivi, de nombreux autres rassemblements ont eu lieu à l’image de Montréal : dignes et diversifiés.

Nous sortons malgré tout renforcé.e.s d’une telle expérience. Nous avons su mobiliser rapidement (en moins de 24 h) et en nombre (plus de 100 personnes au total) nos allié.e.s immédiats ainsi que des membres de plusieurs communautés de Montréal.

Fait notable et encourageant, nous avons bénéficié d’un soutien populaire assez flagrant, bien que l’emplacement choisi — devant TVA, sur Maisonneuve — soit un lieu de passage peu fréquenté et peu accueillant : on peut penser au groupe de personnes faisant leur jogging et qui ont fait un doigt d’honneur bien haut en direction de Pierre Dion, aux cyclistes et taxis qui nous ont encouragé.e.s toute la journée, aux voisins et voisines qui nous ont apporté des gallons de café et de chocolat chaud, a celui qui est venu nous remercier, excédé par des semaines de commentaires islamophobes et racistes sous ses fenêtres, ou encore aux rares passants et passantes qui se sont arrêté.e.s quelques minutes ou plus pour discuter et échanger avec nous ou envoyer une volée de noms d’oiseaux bien sentis à la gang de Pierre Dion. Nous les remercions tous et toutes de leur appui! La solidarité est aussi une affaire de petits gestes concrets.

– Montréal Antifasciste

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P.-S. Du rififi chez les «Gilets Jaunes»

Lors de notre passage devant TVA le 16 mars dernier, il eût été impossible de ne pas remarquer la présence et les frasques comiques d’Anderson Dufresne, qui toute la journée gesticulait dans tous les sens sur son “hoverboard”, dansait, chantait, faisait des culbutes… et servait de parade bien commode aux accusations de racisme (Dufresne étant noir). Les faux gilets jaunes, Pierre Dion en tête, ont bien dû répéter 50 fois en trois heures «qu’il ne peuvent pas être racistes», puisqu’ils ont un ami noir avec eux! Or dans les semaines qui ont suivi ce rassemblement, les choses se sont envenimées entre Anderson Dufresne et la pourriture raciste Michel Meunier, dont il est question ci-dessus. Meunier a multiplié les appels à purger Dufresne des «Gilets Jaunes», les esprits se sont échauffés, et Meunier a finalement laissé libre cours au racisme le plus grossier, avec les encouragements de quelques autres «Gilets Jaunes», mettant ainsi au jour les contradictions internes qui minent ce pseudo-mouvement. Lisez ce billet de Xavier Camus  pour les détails.

Aidez à construire un nouveau camp de résistance sur le territoire Wet’suwet’en!

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Avr 082019
 

De Sovereign Likhts’amisyu

Camp de construction Likhts’amisyu ce printemps : 28 AVRIL 2019 – 18 MAI 2019

Le Clan Likhts’amisyu, un des cinq clans de la nation Wet’suwet’en, fera bientôt une nouvelle réclamation territoriale permanente sur son territoire pour affirmer sa souveraineté. Pour ce faire, ils et elles demandent du support pour le Camp printanier de construction qui devrait débuter le 28 avril 2019.

Depuis près de dix ans, les Wet’suwet’en ont résisté à la construction de nombreux projets d’oléoducs et de gazoducs censés transporter le bitume des sables bitumineux de l’Alberta et le gaz du nord-est de la Colombie-Britannique vers la côte du nord-ouest à fins d’exportation. Le Camp Unist’ot’en a été le point focal de ces efforts, comme camp de réoccupation territoriale construit directement sur le trajet de l’oléoduc proposé. Ces années de résistance ont causé le retard ou l’annulation de projets de plusieurs milliards de dollars. Or, cet hiver, la compagnie de l’oléoduc Coastal GasLink a obtenu une injonction et la GRC a fait une descente sur le point d’accès Gidim’ten, établi sur la route menant au camp Unist’ot’en. Plusieurs jours plus tard, CGL et la GRC ont franchi le portail donnant accès au camp Unist’ot’en.

Il est important que les gens se rendent compte que cette bataille est loin d’être terminée. Les événements de décembre et janvier doivent être compris comme une phase dans une lutte qui dure depuis une décennie. Une nouvelle phase de la lutte commencera au printemps cette année, et elle pourrait s’avérer décisive puisque l’une des stratégies consiste à bloquer CGL à plusieurs endroits. Au début décembre il y avait un seul camp de résistance sur le territoire Wet’suwet’en. Aujourd’hui, il y en a trois et un quatrième s’apprête à commencer. Nous encourageons toutes les personnes voulant défendre les territoires à planifier de participer à la lutte en territoire Wet’suwet’en au printemps et à l’été prochains.

Le Camp souverain Likhts’amisyu bénéficie du leadership des deux chefs warriors renommés Smolgelgem et Dsahayl. Smolgelgem (aussi connu sous le nom de Toghestiy et Warner Naziel) est un cofondateur du camp Unist’ot’en. Il a été une force motrice de la résistance Wet’suwet’en et de la souveraineté autochtone sur l’île Tortue. Dsahayl, aussi chef Likhts’amisyu, a pour expérience des décennies de lutte pour les droits des Wet’suwet’en, particulièrement en ce qui a trait à la conservation et à la pêche. Les deux chefs s’organisent avec l’appui entier de leur clan.

Le nouveau camp Likhts’amisyu sera positionné stratégiquement afin d’empêcher la compagnie Coastal GasLink de forcer le passage de leur oléoduc sur les territoires Wet’suwet’en.

Les chefs déclarent : « Nous construirons des bâtiments permanents sur notre territoire afin de faire valoir nos droits précoloniaux et notre juridiction sur nos terres. Nous demandons l’aide de bénévoles pour lever des fonds, construire une cabane, une cuisine/salle à manger, et une maison-dortoir, de même que les bâtiments adjacents.

Nous planifions que la construction se déroulera entre le 28 avril et le 18 mai. Cette initiative démarrera avec la préparation du site et la planification logistique avant le 28 avril 2019. Ça se poursuivra probablement après le 18 mai 2019, pour terminer la construction des projets.

Nous cherchons des personnes avec de l’expérience en charpenterie, en électricité et en construction en pièce sur pièce. Nous sommes aussi disposés à inviter des gens ayant peu d’expérience dans les métiers de la construction mais qui sont solides et qui veulent aider avec les projets de construction. Voici une bonne opportunité pour apprendre des savoir-faire avec des gens de métier qualifiés. Nous espérons aussi faire un grand jardin sur le site pour cultiver de la nourriture. Les personnes ayant des compétences en cuisine et en premiers soins sont aussi essentielles pour le camp. »

Nous cherchons de l’aide dans d’autres domaines aussi, comme avec le financement. Si vous voulez aider d’une quelconque façon, s’il-vous-plaît n’hésitez pas à communiquer avec nous.

Pour plus d’information, visitez le www.likhtsamisyu.com ou envoyez un email à likhtsamisyu@gmail.com et/ou lihtsamisyu@riseup.net.

Aidez à construire un nouveau camp de résistance sur le territoire Wet’suwet’en!

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Avr 082019
 

De Likhts’amisyu souverain

Camp de construction Likhts’amisyu ce printemps : 28 AVRIL 2019 – 18 MAI 2019

Le Clan Likhts’amisyu, un des cinq clans de la nation Wet’suwet’en, fera bientôt une nouvelle réclamation territoriale permanente sur son territoire pour affirmer sa souveraineté. Pour ce faire, ils et elles demandent du support pour le Camp Printanier de Construction qui devrait débuter le 28 avril 2019.

Depuis près de dix ans, les Wet’suwet’en ont résisté à la construction de nombreux projets d’oléoducs et de gazoducs censés transporter le bitume des sables bitumineux de l’Altanta et le gaz du nord-est de la Colombie-Britannique vers la côte du nord-ouest à fins d’exportation. Le Camp Unist’ot’en a été le point focal de ces efforts, comme camp de réoccupation territoriale construit directement sur le trajet de l’oléoduc proposé. Ces années de résistance ont causé le retard ou l’annulation de projets de plusieurs milliards de dollars. Or, cet hiver, la compagnie de l’oléoduc Coastal GasLink a obtenu une injonction et la GRC a fait une descente sur le point d’accès Gidim’ten, établi sur la route menant au camp Unist’ot’en. Plusieurs jours plus tard, CGL et la GRC ont franchi le portail donnant accès au camp Unist’ot’en.

Il est important que les gens réalisent que cette bataille est loin d’être terminée. Les événements de décembre et janvier doivent êtres compris comme une phase dans une lutte qui dure depuis une décennie. Une nouvelle phase de la lutte commencera au printemps cette année, et elle pourrait s’avérer décisive puisque l’une des stratégies consiste à bloquer CGL à plusieurs endroits. Au début décembre il y avait un seul camp de résistance sur le territoire Wet’suwet’en. Aujourd’hui, il y en a trois et un quatrième s’apprête à commencer. Nous encourageons toutes les personnes voulant défendre les territoires à planifier participer à la lutte en territoire Wet’suwet’en au printemps et à l’été prochains.

Le Camp Souverain Likhts’amisyu bénéficie sur leadership des deux chefs warriors renommés Smolgelgem et Dsahayl. Smolgelgem (aussi connu sous le nom de Toghestiy et Warner Naziel) est un cofondateur du camp Unist’ot’en. Il a été une force motrice de la résistance Wet’suwet’en et de la souveraineté autochtone sur l’île Tortue. Dsahayl, aussi chef Likhts’amisyu, a pour expérience des décennies de lutte pour les droits des Wet’suwet’en, particulièrement en ce qui a trait à la conservation et à la pêche. Les deux chefs s’organisent avec l’appui entier de leur clan.

Le nouveau camp Likhts’amisyu sera positionné stratégiquement afin d’empêcher la compagnie Coastal GasLink de forcer le passage de leur oléoduc sur les territoires Wet’suwet’en.

Les chefs déclarent : « Nous construirons des bâtiments permanents sur notre territoire afin de faire valoir nos droits précoloniaux et notre juridiction sur nos terres. Nous demandons l’aide de volontaires pour lever des fonds, construire une cabane, une cuisine/salle à manger, et une maison-dortoir, de même que les bâtiments adjacents.

Nous planifions que la construction se déroulera entre le 28 avril et le 18 mai. Cette initiative démarrera avec la préparation du site et la planification logistique avant le 28 avril 2019. Ça se poursuivra probablement après le 18 mai 2019, pour terminer la construction des projets.

Nous cherchons des personnes avec de l’expérience en charpenterie, en électricité et en construction en pièce sur pièce. Nous sommes aussi disposés à inviter des gens ayant peu d’expérience dans les métiers de la construction mais qui sont solides et qui veulent aider avec les projets de construction. Voici une bonne opportunité pour apprendre des savoir-faire avec des gens de métier qualifiés. Nous espérons aussi faire un grand jardin sur le site pour cultiver de la nourriture. Les personnes ayant des compétences en cuisine et en premiers soins sont aussi essentielles pour le camp. »

Nous cherchons de l’aide dans d’autres domaines aussi, comme avec le financement. Si vous voulez aider d’une quelconque façon, s’il-vous-plaît n’hésitez pas à communiquer avec nous.

Pour plus d’information, visitez s’il-vous-plaît le www.likhtsamisyu.com ou envoyez un email à likhtsamisyu@gmail.com et/ou lihtsamisyu@riseup.net.

Ctrl-Alt-Delete : Le développement de l’intelligence artificielle à Montreal

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Avr 052019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nos vies sont de plus en plus affectées par les algorithmes qui influencent nos relations des uns avec les autres et avec le monde qui nous entoure. En analysant nos comportements, nos préférences, nos réseaux et plusieurs autres aspects de nos vies, celleux qui exercent du pouvoir sur nous se gardent toujours une longueur d’avance. Ce qui est en jeu, c’est notre capacité d’avoir des secrets, de résister, d’agiter, d’attaquer ce qui détruit tout ce que nous aimons et qui protége tout ce que nous détestons. On doit lutter contre le nouveau panoptique.

Depuis quelques années seulement, Montréal est devenu une plaque tournante du développement en la matière, reconnu mondialement. Des centaines de milliers de dollars ont été alloué à multiples entreprises qui offrent maintenant des tonnes d’emplois pour jeunes professionnels branchés spécialisés dans ce domaine. À la fin de 2018, une entente de principe concernant le développement de l’IA à Montréal a été rédigée. Ces principes ont été écrits par quelques-un des plus gros joueurs en IA dans l’intention d’adresser les préoccupations du publique quant au potentiel de ces nouvelles technologies. Le document ayant pour titre La déclaration de Montréal, énumère dix principes ridicules et inatteignables telles que: « Le développement de l’IA devrait ultimement viser le bien-être de tous les êtres sentients ». Ces maigres tentatives de manœuvres de relations publiques par les ingénieurs du contrôle social ne sont pas surprenantes. L’IA pourra être intégrée sous peu à presque toutes les sphères; santé, sécurité, industries, finance, etc. Dorénavant, n’importe quelle entreprise qui désire être compétitive sur le marché devra intégrer l’IA à son fonctionnement. Toutes les sphères de l’État en feront usage également. Nous entendons par cela que les capacités de contrôle, de surveillance et d’intervention militaire seront rapidement accentuées. Nous croyons qu’il peut être utile de mettre en lumière différents projets dans la ville afin de démontrer l’intention de certains joueurs importants. Dans l’objectif de susciter la conversation et de développer des idées d’interventions, nous avons choisi de cartographier l’industrie de l’IA à Montréal ainsi que ses alliés.

Le milieu de l’IA à Montréal est extrêmement interconnecté. Des dizaines de compagnies travaillent ensemble pour développer simultanément des systèmes d’IA pour une variété de fins économiques, sociales et politiques. L’institut québécois en intelligence artificielle (Montreal Institute of Learning Algorithms- MILA), rattaché à l’Université de Montréal (UdM), est l’une des plus importantes institutions en terme de recherche et de coordination de projets. D’après Valérie Pisano, la présidente du MILA, « aujourd’hui, il y a un buzz autour de Montréal et l’intelligence artificielle, nous sommes un des leader mondial en terme de création, de production et d’inspiration de talents ».

La mission du MILA, d’après leur site internet, est de fédérer les chercheur.euse.s dans le domaine du Deep Learning et du Machine Learning (voir FAQ pour les définitions). Ils veulent partager leurs infrastructures, leurs connaissances et leurs savoirs avec de multiples entreprises pouvant bénéficier des opportunités ouvertes par leurs recherches.

« Le laboratoire de Machine Learning à l’Université de Montréal est dirigé par quelques professeurs, Prof.Yoshua Bengio, Prof. Aaron Courville, Prof. Pascal Vincent, Prof. Roland Memisevic, Prof. Christopher Pal, Prof. Laurent Charlin et Prof. Simon Lacoste-Julien, qui sont tous des experts internationaux en Machine Learning et plus spécialement dans le champs du Deep Learning qui se développe rapidement. » Le MILA a aussi des bureaux dans le O Mile-Ex, situé dans le quartier Parc-Extension, au 6666 Saint-Urbain.

Le O Mile-Ex fait partie de la stratégie du MILA de mettre en place une plateforme pour la collaboration, le partage des infrastructures et pour fournir l’accès aux résultats de leurs recherches à un ensemble de compagnies. Cet espace accueille de nombreuses entreprises spécialisées en recherche et en développement dans les domaines du deep learning, de la défense, de la sécurité et du transport.

Des institutions telles que Thales, QuantumBlack, l’Institut de la valorisation des données (IVADO) et Element AI ont leurs bureaux au O Mile-Ex. Cet immeuble, dont les plans architecturaux avaient été conçus par la firme Lemay (connue pour avoir dessiné les plans de postes de police, d’une prison pour migrant.es, etc) est une force hostile aux résident.es de Parc-Ex. Non seulement ces projets vont sans doute affecter négativement les vies des gens qui y vivent, mais ils contribuent à l’embourgeoisement de ce quartier à forte population immigrante dans l’objectif d’accommoder les développeurs techno et les étudiant.es qui y travaillent.

Yoshua Benjio, professeur et directeur au MILA, est l’un des pionniers reconnu internationalement dans la recherche en intelligence artificielle. Son expertise a été sollicitée par plusieurs institution depuis une dizaine d’années. Bien que Benjio et son équipe prétendent être fermement opposés à l’utilisation de l’IA pour le développement d’armes, le MILA semble collaborer avec Thales. Thales Canada développe et offre des systèmes d’information pour la défense et la sécurité, l’aérospatiale et le marché du transport au Canada et à travers le monde. Ils offrent des systèmes de commande, de contrôle, de communication et de systèmes informatiques intelligents de surveillance et de reconnaissance, des produit de protection des forces armées, des radars et des appareils de vision nocturnes. Thales a ouvert son propre laboratoire privé dans le O Mile-Ex. Cette proximité physique du MILA laisse croire qu’il y a de la collaboration entre les chercheurs.

Le MILA a aussi accepté 4,5 millions de dollars en trois ans de la part de Google – qui nous amène à nos prochains joueurs dans l’industrie de l’IA à Montréal : Hugo Larochelle, Shibl Mourad et Aaron Brindle. Hugo est le directeur de recherche en intelligence artificielle de Google à Montréal et il travaille au laboratoire Google Brain; Shibl est l’ingénieur techno en chef des bureaux de Google à Montréal; et Aaron est le responsable des communications chez Google Canada. Google planifie doubler ses capacités d’opération à Montréal d’ici 2020, alors qu’ils déménageront leur bureau actuel du 1253 McGill College vers un espace deux fois plus grand au 425 Viger ouest.

Google fourni sa technologie d’IA au département de la défense des États-Unis pour le ciblage des attaques de drones. Ils ont tenté de faire de l’ombre sur cette collaboration en passant par un intermédiaire, une compagnie de tec du nord de la Virginie nommée ECS Federal. Ils utilisent le deep learningpour aider les analystes de drones à interpréter les nombreuses données d’images prises par les flottes de drones militaires dans des pays tels que la Syrie et l’Irak. Que ce soit le député américain et secrétaire de la défense Robert Work qui parle de travailler avec ECS/Google sur la guerre algorithmique développée pour « accélérer l’intégration du big data et du machine learning dans le département de la défense » et de « transformer l’énorme volume de données accessibles au département de la défense en renseignements rapidement exploitables, » ou bien les appareils Google qui normalisent l’usage des traces numériques telles que les empreintes vocales, la localisation GPS, les historiques de recherches, les préférences et beaucoup plus, ces types de développement ainsi que les futurs projets de Google devraient être reconnus pour ce qu’ils sont: des outils de contrôle fait pour réinventer les façons de faire circuler le capital et de gouverner le monde. Il n’est pas évident de savoir quels projets sont spécifiquement développés à Montréal, mais les avancées technologiques faites dans un champ peuvent facilement être recyclées et adaptées à plusieurs autres champs. Cet arsenal de domination est développé par des compagnies et des personnes qui travaillent ici à Montréal. De tels développements sont utilisé partout dans le monde pour surveiller les communautés, pour faire taire la dissidence et pour limiter la capacité des gens d’attaquer l’ordre existant.

Google, une filiale de Alphabet, est si omniprésent qu’il fait maintenant parti de notre langage en verbe. Mais derrière son image techno cool du 21e siècle, se cache un modèle d’entreprise basé sur le capitalisme de la surveillance. Les exemples incluent :

Depuis le début de 2017, les téléphones Android collectent les adresses des antennes de téléphone à proximité – et cela même lorsque le service de GPS est désactivé – puis envoie ces données à Google. Le résultat est que Google, l’unité d’Alphabet derrière Android, a accès à des données de localisation et de mouvements des individus allant bien au-delà de ce à quoi les utilisateurs s’attendent en termes de vie privée.

À Toronto, Google est impliqué dans le projet de ‘Smart City’. Sa compagnie-sœur Side Walk Labs est spécialisée en la matière. Ce terme cool désigne une ville où le mobilier urbain est équipé de capteurs pouvant détecter, analyser et collecter les informations en temps réel, se trouver à tous les coins de rues, installés dans le sol ou attachés aux murs. Tous le monde sera surveillé, dans l’intérêt de l’efficacité ou de la réduction des coûts.

Les machines prennent de plus en plus de décisions qui influencent tous les aspects de nos vies. Les gens sont devenus de simples numéros : qui peut avoir accès au crédit, combien coûte les assurances, qui a le droit de prendre l’avion, qui se fait tuer par un drone? Cela peut seulement être possible par la collecte d’informations par des compagnies comme Google.

(de FuckoffGoogle.de, site web de lutte contre Google en Allemagne)

Tous les suspects habituels sont aussi très actifs à Montréal. Pour l’instant, le projet de recherche en intelligence artificielle de Facebook (FAIR) dirigé par Joëlle Pineau, travaille activement sur le projet de l’Internet des objets (voir définition), et Microsoft possède le laboratoire Maluuba spécialisé en deep learning et a pour objectif de doubler sa taille d’ici 2020 pour accueillir 80 ingénieurs. Le président de Microsoft, Brad Smith, « est enthousiaste de s’engager avec des facultés, des étudiants et avec la communauté tec en générale à Montréal, qui devient une plaque tournante mondiale de recherche et d’innovation en IA. »

Plusieurs entreprises autant gigantesques mais moins connues, travaillent aussi à Montréal. CGI est une compagnie basée ici, avec des centaines de bureaux à travers le monde. Fondée en 1976 par Serge Godin et André Imbeau en tant que firme de consultation en technologie de l’information, ils ont rapidement étendu leurs activités vers de nouveaux marchés et ont acquis d’autre compagnies. Ils possèdent de la clientèle dans un vaste éventail d’industries dont plusieurs dans le service financier, la sécurité publique (les forces policières) et la défense. CGI développe aussi des produits et des services pour les marchés de la communication, de la santé, manufacturiers, pétroliers, gaziers, de la poste et de la logistique, de la vente au détail et du service à la clientèle, des transports et des services publics. Sur leur site web, CGI dit travailler au développement du deep learning, de l’internet des objets, de la réalité augmentée, de villes intelligentes et d’outils d’analyse de données automatisés.

Une autre firme, Deloitte, a des bureaux à Montréal et des clients de San Diego à Buenos Aires en passant par l’Inde. Ils s’inspirent de cas d’étude dérangeants de prédictions policières et de répression par la foule. Voici quelques exemples venant de leur site web :

Les émeutes de 2011 à Londres fut un moment incroyablement chaotiques. Il y a eut plus de 20 000 appels d’urgence à la police, soit une hausse de 400% par rapport à un jour normal; et presque 2200 appels au London Fire Brigade, ce qui est quinze fois plus qu’à l’habitude. Pour faciliter l’arrestation des personnes impliquées, l’aide d’une application de téléphone intelligent était de mise. La police métropolitaine de Londres a pu identifier 2880 suspects dans la foule. Les autorités ont demandé aux citoyens de télécharger l’application Face Watch ID et de les aider à identifier les personnes dans les images captées depuis les caméras de surveillances. Si une image leur était connue, les citoyens écrivaient le nom ou l’adresse de la personne, qui était envoyé à la police immédiatement et en toute confidentialité. Cela a effectivement permis à la police d’appréhender les suspects et de déposer des accusations contre 1000 personnes.

Dans une ville de plus de 4 millions d’habitants avec un niveau de crime ayant augmenté en 2015, toutes catégories confondues, le département de la police de Los Angeles a su qu’il devait agir. Pour aider à la lutte contre le crime, Los Angeles a piloté un nouvel outil en incorporant l’un des meilleur outil de la pensée sécuritaire intelligente (Smart Security) : PredPol. La mission de PredPol est simple: positionner des officiers au bon endroit au bon moment pour leur donner la meilleur chance de prévenir le crime. Cet outil, piloté par les départements de la police de Los Angeles et de Santa Cruz, utilisent trois points de données – les types, les emplacement et les heures de crimes passés – dans le but de prédire le comportement criminel. Ces points de données alimentent un algorithme unique qui incorporent les modèles de comportements criminels. Les forces de l’ordre reçoivent ensuite des prédictions de crime adaptées, générées automatiquement pour chaque quarts de travail dans leur juridiction. Ces prédictions sont extrêmement spécifiques et révèlent les lieux, cartographiés à coup de 500 par 500 pieds et les moment desquels les crimes sont les plus susceptibles de survenir. Bien qu’il ne soit qu’un projet pilote, PredPol a déjà fait baisser le niveau de crime de 13% dans une de ses divisions.

L’outil d’évaluation du risque et des sentences ( Risk Assessment and Sentencing Tool or RAST) est un moteur complexe d’analyse de données qui aide à classifier les délinquants en tant que risque faible, moyen, ou haut, et suggère des recommandations de sentences ciblées basées sur une foule de facteurs spécifiques à chaque cas. Le RAST explore une vaste mine de données à travers de multiples États et juridictions, en comptant autant sur les facteurs statiques que dynamiques. Les facteurs statiques sont des circonstances inchangeables liées aux crimes et aux délinquants, comme le type d’offense, l’age actuel, l’historique criminel et l’age de la première arrestation. Les facteurs dynamiques, appelés parfois les facteurs criminologéniques, peuvent être influencés par des interventions et incluent l’attitude, les associations, les substances utilisées et les types de personnalités antisociales. Le RAST est plus avancé et plus utile pour les juges, les jurées et agents de libération conditionnelles de trois façons spécifiques. D’abord, depuis que l’institut de la Justice du département de la justice nationale l’administre au niveau fédéral, il compte sur un ensemble particulièrement large de données à l’échelle nationale. Ensuite, les données sont continuellement réévaluées pour leur validité prédictive : elles sont révisés annuellement pour déterminer à quelle fréquence RAST classifie correctement les délinquants, s’il compte sur les facteurs dynamiques et statiques et s’il prend des décisions de sentence efficaces par la mesure du taux de récidive. Finalement, RAST diffère des outils traditionnelles d’évaluation des risques parce qu’il tient compte de plus d’éléments que les réponses de questionnaire. Les facteurs statiques et dynamiques sont utilisés en combinaison avec les données spécifiques en temps réel comme par exemple le comportement d’un délinquant et la localisation.

D’ailleurs, le barreau canadien discute présentement de l’application de l’intelligence artificielle dans le domaine juridique. L’expert de la question, Karim Benyekhlef est responsable du laboratoire en Cyberjustice, à l’UdM.

La compagnie Fujitsu se fait aussi remarquer dans la ville. Montréal prévoit signer un contrat de 2 millions $ avec la compagnie japonaise pour rendre la ville plus intelligente. Fujitsu est sensé développer un système qui aiderait à ordonner la circulation dans l’objectif d’améliorer le temps de réponse en cas d’urgence. La compagnie mettra en réseau toutes les caméras de circulation de la ville afin d’analyser les flux dans le but d’augmenter leur efficacité et de surveiller de près les mouvements.

Pourquoi toutes ces institutions choisissent Montréal? En partie à cause de la recherche en cours et de la main d’œuvre qualifiée qui s’est établie depuis plus de dix ans, mais aussi grâce à la promotion créée par l’État et les ONG. En septembre 2016, le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada a alloué 84 M$ à l’université McGill pour leur initiative Healthy Brains for Healthy Lives (HBHL) et 93,5 M$ à l’Université de Montréal pour l’Institut de valorisation des données (IVADO). En mars 2017, 40 M$ des 125 M$ de la stratégie pan-canadien d’IA du gouvernement du Canada administrée par l’Institut canadien pour la recherche avancée (CIFAR) ont été alloués à Montréal. Au printemps 2017, 100 M$ ont été alloués par le gouvernement du Québec pour la création d’un nouvel institut québécois pour l’IA. En mars 2018, le gouvernement du Québec a annoncé un don de 5 M$ pour l’établissement d’une organisation internationale sur l’intelligence artificielle et de 10 M$ sur les prochains cinq ans à NEXT.AI et à CLD, des initiatives du HEC Montréal. SCALE.AI, maintenant partenaire de NEXT.AI, est un nouveau consortium qui formera une plate-forme mondiale de châines logistique fonctionnant avec l’IA. En décembre 2018, le Gouvernement du Canada a remis 230M$ à ce nouveau géant dirigé par Hélène Desmarais, épouse de Paul Desmarais – président de PowerCorp. Cette dernière est aussi présidente exécutive d’IVADO.

Allons un peu plus loin

Cette recherche du réseautage des joueurs importants en intelligence artificielle à Montréal n’est absolument pas complète. Cette liste se rallonge et l’industrie n’a pas fini de se développer. Cela peut servir de point de départ pour continuer à approfondir le sujet. Bien que la portée de ces projets semblent couvrir tous les domaines, les chances sont que la plupart des développements et des applications de ces technologies sont encore à leurs débuts et assez vulnérables. Néanmoins, la possibilité que ces projets atteindront leur aboutissement dans un futur proche est très probable. Nous aimons penser que par nos actions, nous pouvons inspirer les gens à attaquer ces nouveaux systèmes de domination et de contrôle social. À travers les conversations et la recherche, nous pouvons trouver les faiblesses de ces architectes de la complaisance et attaquer.

– des individus contre l’autorité

Avril 2019, Montréal // Tio’ti:ake

 

FAQ

Qu’est-ce que le l’apprentissage automatique (Machine Learning ou littéralement apprentissage machine)?

L’apprentissage automatique est un champ d’étude de l’intelligence artificielle dans le champs de l’informatique qui se fonde sur des approches statistiques pour donner auxordinateurs la capacité d’«apprendre» à partir de données, c’est-à-dire d’améliorer leurs performances à résoudre des tâches sans être explicitement programmés pour chacune.

Si l’apprentissage automatique est souvent décrite comme une sous- discipline de l’IA, c’est mieux de la penser comme sa forme actuelle. C’est le champ de l’IA qui aujourd’hui promet le plus et qui fournit les outils que l’industrie et la société peut utiliser en ce moment.

Qu’est-ce que l’apprentissage profond (deep learning)?

L’apprentissage profond est un sous-ensemble particulier de l’apprentissage automatique. Alors que cette branche de la programmation peut devenir très complexe, elle commence par une question simple : « Si nous voulons qu’un ordinateur agisse de façon intelligente, pourquoi ne pas le modeler d’après le cerveau humain? » Cette seule pensée a engendrée de nombreux efforts dans les dernières décennies pour créer des algorithmes qui miment la façon dont le cerveau humain fonctionne – et qui peuvent résoudre des problèmes de la manière dont le cerveau humain peut le faire. Ces efforts ont donné lieu à des outils d’analyse de plus en plus compétents qui sont utilisés dans de nombreux domaines différents.

Qu’est-ce que l’Internet des Objets?

L’Internet des Objets, c’est le concept de connecter n’importe quel appareil avec un interrupteur ouvert et fermé à internet (et/ou les uns aux autres). Cela inclut n’importe quoi; téléphones portables, cafetières, machines à laver, écouteurs, lampes, technologie portable et presque n’importe-quoi d’autre à quoi on peut penser. Cela s’applique aussi aux composantes de machines comme par exemple le moteur d’un avion ou la foreuse d’une plateforme pétrolière. Le point est que les données circulent dans un réseau d’items interconnectés pour rendre le tout « intelligent ».

Exemple:

Vous rentrez chez vous le soir. Votre maison intelligente vous reconnaît et règle automatiquement éclairage, température, ambiance sonore. Tous vos objets jacassent entre eux. « Quoi de neuf ? », demande votre ordinateur à votre téléphone portable, votre appareil-photo, votre MP3 et tous vos objets nomades intelligents, qui lui communiquent leurs données du jour. Votre frigo intelligent, lui, note que vous mangez le dernier yaourt, et passe aussitôt commande via Internet. Il vous propose les recettes réalisables avec vos provisions. Vos enfants sont rentrés, mais vous le saviez déjà grâce au message reçu sur votre mobile, lorsqu’ils ont scanné leur cartable en arrivant à la maison. Ils sont occupés avec leur lapin électronique qui leur lit un livre intelligent, scanné lui aussi grâce à sa puce RFID. Un coup d’œil à l’un de vos écrans vous rassure sur votre vieille maman qui vit seule : les capteurs de son habitat intelligent sécurisé ne signalent rien d’anormal du côté de sa pression artérielle et de sa prise de médicament, elle n’a pas besoin d’aide. Bref, votre vie se déroule comme il faut, sans vous. C’est tellement plus pratique.

(IBM et la société de contrainte)

Collabos de la CAQ

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Avr 042019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

** À partager largement dans le milieu de l’enseignement et ailleurs **

La Coalition Avenir Québec va de l’avant avec son interdiction du port de signes religieux chez plusieurs travailleuses et travailleurs du secteur public.

Peu importe le parti au pouvoir, nous nous opposons à ce que le gouvernement dicte aux gens comment s’habiller, en plus d’alimenter la peur et la haine des personnes musulmanes, et plus particulièrement des femmes musulmanes, sous le prétexte de la «laïcité».

Toute politique gouvernementale ne prend effet qu’à travers ceux et celles qui l’appliquent et qui y collaborent. C’est pourquoi nous lançons un appel à identifier ceux et celles qui, dans les établissements publics, participent à l’application de cette loi. Cela peut se traduire par exemple par une personne qui appelle la police si unE employéE de son établissement porte un signe religieux, qui l’harcèle, qui la dénonce à son supérieur, qui la met à la porte ou encore qui refuse de l’embaucher pour cette raison.

Nous vous invitons à nous transmettre les informations dont vous disposez sur celui ou celle qui applique la loi (nom, organisme, poste, photo, etc.) avec une description de ses actions et leurs conséquences à doxxlescollabos@riseup.net. Nous ferons nos propres recherches pour pouvoir ensuite publier le plus d’information possible sur la personne donnant acte au racisme d’État.

Nous sommes conscientEs que la loi s’appliquera entre autres à des flics de tout genre. Les flics sont les chiens de garde de ce système pourri basé sur le colonialisme et le racisme, alors faut dire qu’on s’en câlisse de la sécurité d’emploi d’un flic, peu importe sa religion. En conséquence, précisons pour la forme que toute information reçue relative à un corps policier ou un gardien de prison servirait uniquement à alimenter les recherches sur les liens entre ces agences et les groupes d’extrême-droite au Québec.

Nous ne nous calmerons pas. Si vous collaborez avec le gouvernement en faisant la police des signes religieux dans un milieu de travail, on vous watch!

La bonne cible?

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Avr 022019
 

De Chlag.info

Peu importe les tactiques employées, celleux qui s’opposent à la gentrification sont souvent pointé.es du doigt ou accusé.e.s de « s’attaquer à la mauvaise cible ». Une accusation qui sous-entend habituellement que les petits commerçants indépendants font ce qu’ils peuvent, comme ils le peuvent pour survivre face aux grosses chaînes, qui seraient, elles, les « seules vraies ennemies ».

Une telle affirmation est problématique. Il n’est pas nécessaire d’être une multinationale pour causer des dommages à un quartier et à une communauté. L’exemple de Bigarade illustre parfaitement la situation et peut à lui seul justifier la lutte.

Implanté dans le quartier depuis environ quatre ans, Bigarade vit de l’exploitation de ses employé.e.s. Non paiement des salaires, harcèlement psychologique, menaces, intimidation, mensonges, violence verbale de la proprio… qui ont conduit à plusieurs plaintes aux normes du travail.

Fausse publicité, provenance et qualité mensongères des produits pour un prix élevé sont monnaie courante. Bigarade collabore aussi avec les développeurs de OSHA Condos afin de promouvoir un lifestyle luxueux dans leur salle de mon(s)tre.

Les commerces comme Bigarade ne sont dans Hochelaga que pour s’enrichir, attirés par les loyers encore plus bas qu’ailleurs et déterminés à réussir par tous les moyens, incluant la violence. Faisons savoir à Bigarade que ses actes ont des conséquences. Faisons savoir à la communauté que la violence et les abus doivent cesser.

OSHA-Condos, Bigarade : décâlissez du quartier!!

Pour télécharger et imprimer le tract

Appel à perturber le Sommet des champions de la nature

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Avr 012019
 

De Printemps tout le temps [page Facebook]

Les 24 et 25 avril prochains, à Montréal, aura lieu un « Sommet des champions de la nature », réunissant « de grands philanthropes, des chefs d’entreprise, des organisations non gouvernementales, des organismes des Nations Unies, des dirigeants autochtones et des ministres de l’environnement du monde entier ».

Pendant que la planéte brûle, que les populations les plus pauvres subissent violemment les conséquences des désastres environnementaux, et que les espèces disparaissent à un rythme effréné, les dirigeants espèrent se réunir paisiblement pour un énième congrès. On n’a pourtant pas besoin d’un autre sommet organisé par l’État canadien, reconnu pour son économie extractiviste et coloniale (qui vient d’ailleurs de s’acheter un pipeline à 4,5 milliards de dollars), pour nous dire qu’un « nouveau partenariat » entre une poignée de ministres et de grands capitalistes nous sauvera de la crise climatique. Ces « champions de la nature » sont les responsables de la catastrophe en cours. Il est hors de question de les laisser continuer à administrer le désastre à coups de promesses creuses.

Le 24 et 25 avril 2019, perturbons leur sommet! Multiplions les actions et les manifestations pour leur montrer que le « championnat de la nature » sera gagné par ceux et celles qui défendent l’eau, la terre et tout ce qui y vit. Non pas par ceux qui les exploitent.

Sodexo attaqué

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Avr 012019
 
Suzanne Bergeron, présidente de Sodexo Canada

Suzanne Bergeron, présidente de Sodexo Canada

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Au petit matin du 29 mars, la présidente de Sodexo Canada a été visitée chez elle, à Brossard. Tous les pneus des deux voitures dans son entrée ont été percés, leurs pare-brises défoncés et les inscriptions FUCK SODEXO et (A) ont été tracées sur leurs capots.

Sodexo bénéficie de l’enfermement à travers le monde. Ils offrent entre autre des services de gestion de prisons privées, de centres de détention pour migrant.es et des services de cafétéria pour les prisons.

Au Canada plus particulièrement, ils bénéficient de l’économie extractive en offrant des services de sécurité et de cafétéria pour les sites extractifs.

Cette action est en solidarité avec les prisonniers anarchistes partout.

Les profiteurs de l’enfermement ne doivent pas dormir paisiblement. Les entreprises qui considèrent prendre des contracts pour la construction de la nouvelle prison pour migrant.es à Laval devraient y penser à deux fois.

Prison pour migrant-e-s: Attaques sur deux développements de condos de Lemay

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Mar 262019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La nuit du 19 mars, les bureaux de vente de Humaniti se sont fait défoncer leurs fenêtres et deux tours Lowney ont été redécorées avec de la peinture dans un extincteur de feu. Qu’ont en commun ces développements de condos? Ils ont tous les deux été designés par la firme d’architecture Lemay, qui est en train d’aider à la construction d’une prison pour migrant.e.s.

Pourquoi perturber la paix des citoyens qui occupent ces condos de luxe, qui ont une richesse et un confort qui est fondé sur la dépossession, l’exploitation et l’emprisonnement de celles et ceux qui sont ici depuis avant la colonisation de ce continent, ces nouveaux arrivants qui veulent une meilleure vie, de survivre ou qui sont poussés ici par l’empire, et toutes celles et ceux qui résistent à l’ordre des choses?

Lemay, nous espérons que vous aimerez informer vos potentiels clients que leurs projets vont être sabotés si ils vous engagent. Si vous choisissez de ne pas les informer, on leur donnera une surprise qui leur coûtera cher.

À tout.e.s celles et ceux qui se battent contre les frontières au soi-disant Québec et au soi-disant Canada: attaquons les compagnies et les agences impliqués de n’importe quel façon dans la construction de cette prison pour migrant.e.s, pour qu’elle ne soit jamais construite.

Feu aux prisons! Sabotons les frontières, ceux qui les gardent et leurs collaborateurs.

1er mai anticapitaliste 2019 – Square Cabot – 18h30

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Mar 262019
 

De la Convergence des luttes anti-capitalistes

Ce mercredi 1er mai, à 18h30 au Square Cabot, la caravane anticapitaliste emmerde vos frontières et vos prisons !

Pour une personne tentant de fuir des conditions de vie misérables, qu’est-ce qu’une frontière si ce n’est une clôture autour d’une prison ? Après tout, quelle est la différence entre forcer des personnes à vivre dans un endroit contre leur gré et un emprisonnement ?

Être forcé de travailler pour une compagnie canadienne, au Honduras, en Haïti, en Colombie ou ailleurs n’est guère mieux qu’être en détention. Une prison dont l’objectif est de produire toutes les cochonneries qui forment la base de notre confort moderne. Ce type de séquestration rend l’exploitation moins visible pour nos sociétés occidentales, mais montre bien que l’esclavage n’a pas disparu ; il a simplement changé d’habits. Ces personnes exploitées ramassent nos fruits, fabriquent nos t-shirts, pêchent nos poissons, meurent pour que les riches puissent être toujours plus riches, jour après jour, après jour, après jour …

Lorsque les exploitéEs tentent de se rebeller, les États impérialistes ne sont que trop contents de vendre aux gouvernements, aux groupes armés ou aux gardienNEs de prisons locaux les armes et les outils pour réprimer toute vélléité de changer le système. Des policièrEs en Amérique centrale, des armes en Afrique, des fonds en Asie … tout ce qu’il faut pour maintenir les populations locales sous contrôle. Tout ce qu’il faut pour soutenir la pyramide chancelante du capitalisme.

Dans ces circonstances, comment ne pas voir les caravanes de personnes migrantes comme des personnes fuyant une prison de pauvreté et de misère ? Fuyant une exploitation éternelle ? Or, cette fuite est inacceptable pour notre système impérialiste actuel. Il se construit alors un réseau financé par les États pour kidnapper toutes les personnes qui tentent de se libérer. Un réseau dont l’unique but est de les ramener à leur esclavage initial. Un réseau formé d’agentEs frontalièrEs, de prisons pour familles migrantes, de police de l’immigration. Toute une chaîne s’étirant du Canada jusqu’aux néo-colonies internationales. Une chaîne formée d’enfants emprisonnés pendant des années, de familles éparpillées à travers le monde, de femmes violées, d’hommes tués, d’espoirs assassinés.

Le capitalisme, c’est l’accumulation de la richesse dans le Nord aux dépens du Sud. C’est la construction d’une forteresse capitonnée destinée à une poignée de privilégiéEs, aux dépens de toute décence humaine. Le capitalisme, c’est l’éternelle exploitation pour les trois quart de l’humanité. Ce 1er mai, attaquons les sinistres agents du capital, les mains visibles de ces esclavagistes : l’infrastructure frontalière, les entreprises qui s’enrichissent en construisant des prisons, la machine inhumaine derrière les déportations. Ce 1er mai, nous emmerdons les frontières, les prisons et tous ces systèmes qui continuent de construire des barrières entre les peuples.

Ce 1er mai, marchons pour la liberté ! Marchons pour la mort d’un système qui n’a plus rien d’humain ! Marchons contre le Capital !

Point de départ principal

Autres rassemblements et départs

  • Manif de l’IWW (détails à venir)