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Bryan Trottier : un misogyne raciste commandant de La Meute anglophone

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Oct 192018
 

De Montréal-Antifasciste

Dans une tentative un peu désespérée d’avoir un poids sur la campagne électorale, La Meute multiplie les apparitions depuis quelques semaines, privilégiant les actions décentralisées. Bien que plusieurs médias entrent dans leur jeu en leur offrant une visibilité démesurée, le groupe d’extrême droite ne semble pas rencontrer d’écho populaire et son chef Sylvain « Maikan » Brouillette a l’air bien seul avec son slogan « 40 000 membres, 40 000 voix ».

C’est dans ce contexte que Steeve « L’artiss » Charland, potentiel rival de Maikan, dirigeait le samedi 15 septembre une manifestation mobile, qui était en fait un convoi de véhicules identifiés aux couleurs de La Meute. Le lieu de rendez-vous pour la dizaine de membres de La Meute se situait à Oka, tout proche de la communauté Mohawk de Kanesatake. Rapidement, des membres de la communauté se sont très courageusement mobilisé.e.s pour faire fuir La Meute sous les huées et les insultes, refusant au passage l’instrumentalisation des Premières Nations que tente de faire le groupe d’extrême droite depuis plusieurs mois.

« Hey! Allez-vous-en! Hey, vous ne passerez pas par la réserve non plus. Allez-vous-en d’ici! Vous ne passerez pas par ici non plus. »

– Un résident de Kanesatake s’adressant à La Meute le 15 septembre 2018

La vidéo des événements à été partagée des centaines de fois et vue plus de 50 000 fois sur Facebook. Quelques membres de La Meute ont alors profité de l’occasion pour cracher leur venin raciste et colonialiste dans des commentaires haineux. Ce fut le cas du compte « Barb N Bryan Wolfe » qui s’est démarqué par ses commentaires ignobles contre les autochtones (Image 1) : « Kanesatake devrait être mise en quarantaine », « c’est pour ça qu’on a dû vous éclater en 1990 [à Oka] bande de connards », ou en traitant la communauté mohawk de « merdes racistes ».

 

Mais qui est ce ou cette « Barb N Bryan Wolfe »?

Il s’agirait en fait du compte Facebook d’une dénommée Barbara Edwards (ou encore Barbara Wolfe) (Image 2) connue pour avoir organisé une manifestation islamophobe à Toronto en mars 2017. Bryan Trottier serait son conjoint. Ce dernier utilise régulièrement le compte Barb N Bryan Wolfe pour déverser son fiel islamophobe ou organiser plus d’événements racistes en Ontario. Bryan Trottier est « commandant » du CDN Wolfpack (Image 3), une branche canadienne de La Meute en Ontario qui serait à présent autonome vis-à-vis de la Meute du Québec. Il s’avère que Trottier n’utilise pas seulement le compte de sa conjointe mais aussi les faux comptes Joshephine Murphy et Zora Xeno.

(Capture d’écran du 10 février 2018, récupérée par Anti-Racist Canada)

Bryan Trottier n’en est donc pas à ses premières ignominies.

Bryan Trottier

 

Bryan Trottier et Barbara Edwards

Bryan Trottier

Barbara Edwards

 

Des fausses nouvelles pour nourrir l’antiféminisme et la misogynie

En juin dernier, nous publions un article sur une fausse dénonciation d’agression sexuelle orchestrée par un troll d’extrême-droite sous un faux compte nommé « Zora Xeno ». Cette fausse nouvelle partagée entre autres par les vidéobloggueurs DMS de mouvance alt-right fut rapidement démentie et dénoncée. Comme nous le disions, ce n’était pas une instrumentalisation abjecte des dénonciations anonymes de violences sexuelles qui allait nous empêcher de croire les survivant.e.s et les victimes.

En juillet, un nouveau faux compte, cette fois « Joshephine Murphy » récidivait en créant une fausse dénonciation contre un membre du groupe de musique syndicale et antifasciste, les Union Thugs. Une nouvelle fois, la fausse nouvelle était vivement dénoncée alors que le soutien aux survivant.e.s et le support aux luttes féministes contre les violences sexuelles et sexistes étaient réitérés (Image 4-5-6).

Le groupe de musique Union Thugs dénonçant la fausse nouvelle et l’instrumentalisation des luttes féministes pour miner les luttes antifascistes et supportant les luttes contre la culture du silence.

Le label DCHC qui organisait un show en Ontario avec les Union Thugs rétablissait également les faits tout en rappelant qu’iels soutiennent toujours les survivant.e.s dénonçant anonymement des violences sexuelles vécues.

Le collectif féministe montréalais Les Gamines, connu pour avoir diffusé de nombreuses dénonciations anonymes contre des agresseur.e.s en les nommant, dénonçait alors la nouvelle fausse nouvelle créée par Bryan Trottier (aka Joshephine Murphy).

Bryan, Joshephine, Zora… même combat

Dans la plus récente fausse nouvelle contre les Union Thugs, le faux compte Joshephine Murphy ne tentait même plus de se faire passer pour un.e militant.e de gauche, comme on peut le voir sur l’image 7 avec un logo anti-communiste faisant référence aux assassinats sous la dictature de Pinochet. De plus, lors de ses tentatives d’intimidation en ligne de plusieurs pages de gauche, Murphy s’est lui même révélé comme étant « Bryan » (Image 8).

Il n’hésitait pas non plus à se proclamer comme un chef de la Meute dans certains commentaires (Image 9). On peut voir ici que Murphy fait également partie du groupe secret CDN Wolfpack (Image 10) :

 

 

(Capture d’écran de juillet 2018, récupérée par Anti-Racist Canada)

 

On peut aussi remarquer comment Bryan Trottier utilisait probablement simultanément ses deux comptes pour intimider un groupe militant ontarien à l’été 2018 :

 

Bas les masques ! 

Bref, Bryan Trottier, aka Joshephine Murphy ou Zora Xeno ou Barb N Bryan Wolfe, n’est pas un individu isolé mais bel et bien un « haut gradé » de l’organisation d’extrême droite CDN Wolfpack. Jusqu’au 15 septembre dernier, le Wolfpack était une organisation sœur de La Meute du Québec ayant notamment collaboré à des manifestations islamophobes. Malgré la récente scission, le chef (Sylvain Brouillette) de la Meute québécoise rappelait dans leur groupe public que « La Meute et le CDN Wolfpack continueront de travailler en étroite collaboration » (15 septembre 2018). Au moment d’écrire ces lignes, leurs sites Web respectifs étaient d’ailleurs toujours liés (Image 13).

Ces deux organisations fondée sur une islamophobie et un racisme profond disent souvent vouloir protéger les prétendues « valeurs occidentales » (et les femmes blanches d’occident du même coup) contre l’Islam. Elles vont alors fréquemment instrumentaliser le concept de l’égalité entre les femmes et les hommes pour faire gober leur idéologie haineuse et antimusulmane. Les dénonciations d’agressions sexuelles au sein même des chefs la Meute, leur haine du voile, et par conséquent des femmes musulmanes, ainsi que leurs tentatives infructueuses de faire des fausses dénonciations d’agressions sexuelles dans le but de décrédibiliser les luttes féministes contre la culture du viol ne font que prouver une fois de plus la misogynie et l’antiféminisme de leur démarche.

En conclusion, nous devons réaffirmer que le plus grand danger pour les valeurs – féministes, antiracistes, antifascistes et en opposition farouche au colonialisme – que nous portons ce sont  les Bryan Trottier et des organisations racistes comme La Meute, et non pas les nouveaux et nouvelles arrivant.e.s, avec leurs langues, leurs cultures et leurs religions.

Dormir aux gazs : Retour et notes sur le Grand Banquet contre les élections

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Oct 192018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

À la fin de la soirée électorale, des douzaines de drapeaux noirs ont défilé dans les rues au sud du parc Lafontaine. Ils sont restés là, éparpillés sur la chaussée, après notre court passage, après que l’anti-émeute nous ait dispersé.es, brisant notre unité à coups de gazs lacrymogènes. Un peu partout, ils témoignaient d’une promenade qui nous a laissé avec un sentiment d’amertume.

La manif a commencé vers 22h. La lumière rose d’un fumigène a marqué le début de ce qui allait être une démonstration de force brève, mais furieuse. Des feux d’artifice se sont mis à exploser, s’éteignant parmis les arbres du parc. Les flics nous surveillaient déjà depuis des heures, se cachant parfois derrière leurs voitures banalisées, mais surtout en nous observant de loin, comme s’ils essayaient de détecter la transgression, l’infraction ou le crime qui servirait de prétexte à l’utilisation des armes chimiques qu’ils étaient déjà entrain de préparer.

Alors que nous descendions vers le sud, une femme qui quittait l’Hôpital Notre-Dame a trébuché et est tombée. Presque immédiatement, une douzaine de camarades se sont arrêté.es pour lui offrir un coup de main. Illes ne savaient pas comment l’aider, sachant très bien qu’une ligne de flics était en train de les charger de derrière. Une fraction de seconde de présence malaisante, puis rien. Les capsules de lacrymo brûlantes remplissaient la rue Plessis et le stationnement de l’hôpital. Certain.es d’entre nous ont couru direction sud-est, coupant à travers ce stationnement, comme pour éviter la colère de Dieu. C’était trop tard. Nos roches avaient déjà atteint leur cible. Leurs précieuses voiture de patrouille étaient cabossées et leur virilisme agressif irrémédiablement déclenché. D’autres ont continué sur Plessis, ont fracassé la vitrine d’une caisse Desjadins, et une poignée de camarades se sont retrouvé.es devant la soirée électorale du PQ à l’Usine C, où illes ont livré quelques doigts d’honneur aux bourgeois assemblés, avant de devoir filer à travers les ruelles, les parcs et les allées, suivi.es par des charges policières de plus en plus affirmées.

Les marques de destruction et les drapeaux que nous avons dû laisser derrière nous après seulement quelques minutes font office de signature : votre monde sera détruit. Nos cabossures, nos tissus noirs déployés dans votre ville calme comme la mort portent un monde diamètralement opposé au vôtre– un monde qui attend impatiamment le moment de son déclenchement révolutionnaire, un monde qu’aucun flic d’anti-émeute, qu’aucune arme chimique ne pourra contenir. Un monde qui sera insulté par l’idée même d’avoir à élire des dirigeants.

Un monde dans lequel les élu.es seront remplacé.es par des tâches temporaires, révocables et ouvertes à tou.te.s. Un monde dans lequel nous répugnerons à abandonner notre pouvoir décisionnel aux mains de riches ‘socialistes’, de bourgeois-vedettes des classes dominantes qui adorent voir leurs visages sur des affiches à chaque coin de rue. Un monde dans lequel nous voudrons plutôt préserver notre puissance d’agir collectivement contre ceux et celles qui, sous le couvert du progrès et du développement — toujours le progrès et le développement — sont ô-combien prêt.es à agir «au nom du peuple» pour nous priver de ce qui est nôtre. Ces riches élites, ceux qui se retrouvent sur toutes les affiches, passeront les quatre prochaines années à s’abreuver à même le sein du Capital assoifé de sang, alors que nous nous ferons tranquillement gazer par les flics.

Dès maintenant et pour les 4 prochaines annnées, le gouvernement caquiste va continuer à accentuer les tensions raciales, à travers des politiques s’attaquant aux migrant.e.s et aux personnes racisées. En l’absence de mécanismes de redevabilité pour les élu.es, nous allons devoir mettre en application des tactiques qui ont d’ores et déjà fait leurs preuves dans nos communautés et en inventer des nouvelles — en prenant acte de la surveillance de plus en plus présente, mais pas toute puissante. Les violents mécanismes bureaucratiques par lesquels l’État renforce son caractère et ses politiques supprématistes devront être bloqués, contrecarrés, ou tout simplement détruits.

Bella Ciao Épisode 4: Lancement de la BD Antifa de Gord Hill

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Oct 102018
 

De Montréal-Antifasciste

Aujourd’hui c’est l’Action de Grâce, une fête colonialiste qui célèbre la conquête de l’Île de la Grande Tortue par des Européens égarés. Mais vous êtes chanceux.ses! Montréal Antifasciste vous propose le meilleur des remèdes.

Vendredi le 12 octobre, nous présentons le lancement du “Antifa Comic Book”, une nouvelle bande dessinée par l’artiste et militant autochtone Gord Hill. Le lancement aura lieu au CEDA, 2515 rue Delisle, à partir de 19h.

Pour plus d’infos:
montreal-antifasciste.info/event/lance…tance_id=19

Abonnez-vous au podcast Bella Ciao! Vous pouvez nous trouver sur Apple Podcasts, Google Play, et Stitcher.

Bonne écoute!

Bingo, banquet et fachos – Retour sur la soirée électorale des abstentionnistes

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Oct 102018
 

De Dure Réalité

Le 1er octobre dernier, les abstentionnistes ont tenu plusieurs événements à Montréal contre les élections. Voici un petit retour sur cette soirée riche en émotions.

Dure Réalité s’était associé au Revolution Fest pour proposer une soirée de financement et de lancement pour le festival de musique anticapitaliste, féministe et antifasciste qui s’est tenue les 4-5-6-7 octobre. La soirée avait lieu au Pub Les Sportifs en plein coeur du quartier populaire Centre-Sud. Tout en humour, cette soirée anti-éléctorale a permis à près de 70 personnes de passer une bonne soirée et de lever des fonds pour la bonne cause. Au programme : encan, moitié-moitié et bingo ont agrémenté la soirée tandis que l’assistance réagissait en chantant aux discours des «chef.fe.s», aux larmes de Philippe Couillard, aux défaites cinglantes de Jean-François Lisée et de Michelle Blanc, notamment.

Dès le début de la campagne électorale et en l’absence d’une gauche sociale et combative au Québec (allô Québec Solidaire!), nous savions que le résultat des élections ne nous surprendrait pas : la bourgeoisie au pouvoir, protégée par les flics et amie des patrons. Avec l’éléction d’un gouvernement majoritaire de la CAQ de François Legault, nous n’avons en effet pas été estomaqué.e.s…

Néanmoins, puisque nous ne pouvions pas influencer l’issue de ce jeu truqué, nous avons décidé de prendre cette soirée à la légère. Bref, un gros moment de bonne humeur pour se donner le courage de se retrousser les manches pour les 4 prochaines années que nous allons passer à défendre nos droits avec nos deux armes favorites : la solidarité et la mobilisation dans la rue.

AbstentionDurant la soirée, avait aussi lieu deux autres événements contre les élections. Nos amis ingouvernables du Grand Banquet avaient décidé de fêter ça dans la rue. Plus de 250 personnes ont répondu à leur appel à partir de 18h au Parc Lafontaine. Au programme: spectacle de rue, cracheurs de feu, cirque, DJ set, bière et pizza gratuite. Par la suite, à l’annonce de l’élection d’un gouvernement réactionnaire, une manifestation joyeuse et sauvage, réunissant environ 150 personnes a pris la rue. Elle a rapidement heurté un cordon de police qui s’est fait attaqué avec beaucoup de détermination (pierres, bouteilles, pièces pyrotechniques…). N’oublions pas que la police se dresse toujours entre nous et la vie que nous voulons!

La manifestation a été dispersée à grand renfort de gaz lacrymogène, et la hasard à voulu que cela se passe à quelques mètres seulement de l’Usine C où avait lieu la piteuse soirée électorale du Parti Québécois. Une personne sur place nous a confirmé que l’ambiance maussade à l’intérieur a alors carrément virée à la panique. Nous ne pouvons que nous en réjouir!

Abstention3Plus tôt dans la soirée avait lieu une autre manifestation, celle-ci appelée par le Parti Communiste Révolutionnaire (PCR). Une trentaine de personnes se sont rassemblées au carré Berri, ont allumé des fumigènes et ont fait un grand feu de pancartes électorales. Si l’ambiance avait un certain swag, on ne s’étonnera pas que le PCR ait réuni aussi peu de monde malgré une mobilisation intensive. En effet le groupe a réussi à se mettre à dos la quasi-totalité des forces révolutionnaires de Montréal, par son attitude sectaire et ses positions transphobes. Si nous en parlons c’est donc plus pour évoquer ce qui s’est passé autour de ce rassemblement.

 

 

 

 

En effet, deux néo-nazis avec un drapeau du Kekistan étaient présent afin de troller le PCR et de célébrer la future victoire de la CAQ de François Legault, vu par l’Alt-Right comme le Donald Trump du Québec…

C’est quoi le Kekistan? Le Kekistan c’est le safe space virtuelle de l’alt-right, «la droite alternative» née aux USA. Si ses membres tentent par tous les moyens d’entretenir le flou politique, on peut sans aucun doute qualifier ce mouvement de «néo-nazi». Un petit exemple éloquent : le drapeau du Kekistan est une version détournée du drapeau de la Wehrmacht, l’armée allemande durant l’époque nazie. La couleur verte provient de la mascotte de l’alt-right, Pepe The Frog.

Un appel aux actions autonomes contre la Conférence de l’Association internationale des établissements correctionnels et pénitentiaires à Montréal

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Oct 092018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Du 21 au 26 Octobre, Montréal accueillera la conférence de l’Association ICPA et c’est le Service correctionnel du Canada (SCC) qui sera l’organisation hôte. Le thème de cette année s’intitule « Au delà des prisons: les voies à suivre ». Parmi les sujets abordés figurent les conversations suivantes: faire en sorte que l’emprisonnement et la surveillance dans la communauté soient à la fois plus humains et plus efficaces, l’utilisation de la technologie pour humaniser les services correctionnels et améliorer l’engagement de la communauté.

La conférence s’adresse aux membres du personnel pénitencier et correctionnel en leur proposant une programmation décousue comprenant des recherches académiques, des présentations et des visites guidées dans les prisons, afin de renforcer l’idée selon laquelle les prisons peuvent être humaines et leurs professions autre chose que déplorables. Aussi, parmi les invités figurent des entreprises qui font affaire avec des prisons que ce soit en fabriquant des menottes électroniques ou en préparant la nourriture malsaine qui est servie en prison. La conférence va aussi inclure des “visites aux institutions” à une maison de transition à Saint-Henri, deux prisons fédérales à Laval et la prison provinciale à Rivières des Prairies. (Pour plus de renseignements sur la conférence: icpa.ca/montreal2018/)

De nombreuses raisons existent pour s’opposer à cette conférence, mais nous avons choisi de souligner les points suivants:

Sous prétexte de créer des conditions de détention plus « humaines » pour les migrant.e.s, le gouvernement à alloué d’énormes budgets à l’AFSC (Agence des services frontaliers du Canada) afin de développer de nouvelles mesures de contrôle créatives spécifiques aux migrant.e.s. Les travaux ont été entrepris dans l’objectif de construire une nouvelle prison soi-disant « plus humaine » pour migrant.e.s à Laval. Cette prison « à la pointe de la technologie » qui s’installerait sur un terrain appartenant au Service correctionnel du Canada, est destinée à remplacer la prison pour migrant.e.s actuelle située à proximité et à « ressembler moins à une prison ». Cependant, dans le contexte actuel de la montée du fascisme et du sentiment anti-migrant au Québec, et au Canada plus généralement, il semble très plausible que le nombre de places disponibles dans les centres de détentions soit doublé dans les années à venir, si par exemple, la prison actuelle restait ouverte et que la nouvelle était construite avec succès. Quoi qu’il en soit, une nouvelle prison pour migrant.e.s « plus humaine », ou des « alternatives à la détention » telles que les bracelets de surveillance ou l’équivalent d’agents de libération conditionnelle pour migrant.e.s que le gouvernement propose, ne doivent pas être célébrées sous prétexte qu’elles ressemblent moins à des prisons traditionnelles. Toutes ces mesures ont le même objectif: accroître les capacités de l’ASFC de renforcer les politiques d’immigration en vue d’emprisonner et de déporter des migrant.e.s et d’arracher des personnes à leurs familles et à leurs communautés.
Pour plus d’information: stopponslaprison.info

Alors que les responsables des services correctionnels se réunissent pour discuter de la manière dont la technologie peut rendre les prisons « plus humaines », nous pensons aux nouveaux protocoles en vigueur dans les prisons de Pennsylvanie, qui utilisent la technologie pour stériliser les communications et empêcher les personnes d’envoyer des livres et du courrier postal à des personnes se trouvant à l’intérieur.
Pour plus d’informations: booksthroughbars.org/takeaction/

Alors que le Service Correctionnel du Canada est l’organisation hôte de cette conférence, nous pensons aux critiques récentes contre l’isolement cellulaire et aux évaluations des risques psychologiques des prisonnières et prisonniers autochtones. Nous pensons au rôle des pénitenciers canadiens depuis des siècles dans l’emprisonnement des peuples autochtones qui résistent à la colonisation. Nous pensons aux premières prisons qui enfermaient des Noir.e.s résistant à l’esclavage, et qui continuent de les emprisonner à des taux surélevés aujourd’hui. Nous pensons à tou.t.es ceux et celles qui sont mort.e.s en prison et qui continuent de mourir et à ceux et celles qui résistent dans les prisons du monde entier.

Nous sommes inspiré.e.s par la récente grève des prisonnier.e.s dans de nombreux pénitenciers aux États-Unis et au Canada, qui a attiré l’attention sur leurs conditions de vie terribles, mais a aussi mis en lumière les fondements du système carcéral dans l’esclavage et le colonialisme. La mort d’un homme incarcéré en détention provisoire à la prison de Burnside à Halifax, juste après la grève, nous rappelle les ravages de l’emprisonnement sous quelque forme que ce soit. La force de la résistance à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des murs des prisons pendant la grêve, nous incite à nous opposer à ce que l’ICPA présente l’emprisonnement comme normal et acceptable. Nous dénonçons la tentative de blanchiment de la réalité de l’emprisonnement et appelons à l’opposition à cette conférence.

Dimanche le 21 octobre à 15h00—exactement deux mois après le début de la grève des prisonnier.e.s de 2018—il y aura un rassemblement contre toutes les prisons devant la conférence d’ICPA à l’hôtel Marriott Château Champlain de Montréal, 1050 rue de la Gauchetière Ouest (métro Bonaventure). Amenez des bannières, des pancartes et des objets pour faire du bruit!

Contre toutes les prisons, même les “moins pires”.
La seule voie à suivre est d’en finir avec la prison!

pour plus de renseignements: https://montrealcontrelesprisons.wordpress.com/

Monument raciste et colonial à John A. Macdonald défiguré encore une fois à Montréal

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Oct 072018
 

De No Borders Media (page Facebook)

MONTRÉAL, 7 octobre 2018 — À la veille d’une manifestation contre le racisme à Montréal, un groupe local et anonyme de militant.e.s anticoloniaux, antiracistes, et anticapitalistes ont réussi à vandaliser le monument historique au premier des premiers ministres du Canada, John A. Macdonald, situé au centre ville sur la Place du Canada.

Selon Art Public Montréal: « Parmi les monuments érigés à la mémoire de Macdonald, celui de Montréal est le plus imposant et le plus élaboré. » Le monument, construit en 1895, est encore une fois recouvert de peinture rouge.

– Une vidéo du vandalisme sur la statue est disponible ici:
www.facebook.com/NoBordersMediaNetwork/videos/400435100491036
https://twitter.com/NoBordersMedia/status/1048916233163354113
(posté par No Borders Media à titre informatif seulement)

Les individus responsables de cette action ne sont pas affiliés avec la manifestation antiraciste d’aujourd’hui (www.manifcontreleracisme.org) mais ont décidé de cibler la statue de John A. Macdonald comme clair symbole du colonialisme, du racisme, et de la suprématie blanche.

L’action d’aujourd’hui est inspirée en partie des mouvements aux États-Unis qui visent à faire enlever les symboles publics de la suprématie blanche, tels que les statues de la confédération. Elle est aussi motivée par les revendications décoloniales, telles que le mouvement « Rhodes doit tomber » en Afrique du Sud. De plus, nous sommes directement inspiré.e.s par les revendications de militant.e.s anticolonialistes — à la fois autochtones et non-autochtones — contre John. A. Macdonald, en particulier à Kingston en Ontario, la ville natale de Macdonald. Nous notons également les efforts ailleurs dans l’état Canadien pour changer le nom des écoles nommées d’après Macdonald, incluant une résolution de la Fédération des enseignants d’école primaire d’Ontario qui dénoncent Macdonald comme « Architecte du génocide des peuples autochtones ».

John A. Macdonald était un suprémaciste blanc. Il a contribué directement au génocide des peuples autochtones par la création du système brutal des écoles résidentielles, ainsi que par d’autres mesures visant à détruire les cultures et traditions indigènes. Il était raciste et hostile envers les groupes minoritaires non-blancs au Canada, appuyant ouvertement la préservation d’un Canada soit-disant « Aryen ». Il a passé des lois dans le but d’exclure les personnes d’origine chinoise. Il a été responsable de la pendaison du martyr Métis Louis Riel. La statue de Macdonald a sa place dans un musée, et non pas comme monument occupant l’espace public à Montréal.

Le vidéos et le communiqué de cette action ont été partagés anonymement avec des médias autonomes de la région de Montréal. Nous exprimons également notre support et notre solidarité la plus sincère envers les manifestants qui prennent les rues aujourd’hui en opposition au racisme.

Ni patrie, ni état, ni Québec, ni Canada!
— Une poignée d’antiracistes anticoloniaux.

Bella Ciao Épisode 3: La Bataille de Cable Street, 4 octobre 1936

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Oct 052018
 

De Montréal-Antifasciste

Le 4 octobre 1936, plus de 100 000 antifascistes se mobilisent, érigent des barricades et réussissent à empêcher que les chemises noires de l’Union britannique des fascistes (BUF), dirigées par Oswald Mosley, ne marchent dans les rues de l’East End de Londres. Cet épisode de résistance est connu sous le nom de “Bataille de Cable Street”. Épisode de podcast basé sur une lecture de Mark Bray, L’Antifascisme, Montréal, Lux, 2018.

*Montréal Antifasciste:
www.montreal-antifasciste.info

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Bonne écoute!

Musique à la fin: “Let the boots do the talking” de Oi Polloi

Élection 2018: Et maintenant…

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Oct 022018
 

Du Collectif Emma Goldman

Il y a de quoi d’un peu ridicule dans le concept même d’une campagne électorale. Cette grande messe de la démocratie libérale nous est présentée par les commentateurs et commentatrices politiques comme une vulgaire course de chevaux. On passe donc une trentaine de jours (ici 39) à se faire analyser-vendre une course dont les résultats sont prévisibles, car certains chevaux sont dopés. Pour ce qui est des spectateurs et des spectatrices, ceux-ci et celles-ci ont le devoir de miser sur un cheval, peu importe s’ils ou elles ont apprécié ou même regardé le spectacle.

Donc après 39 jours de mauvais spectacle, tout le monde soupir de soulagement à la vue de la ligne d’arrivée.

Voici les faits saillants de la dernière course

Durant la campagne, les péquistes ont ressorti le bon vieil épouvantail qu’est le communisme pour tenter de contenir la montée de leur remplaçant solidaire (QS). Par trois fois, les solidaires ont renié Karl Marx au grand dam des trotskistes qui ont mis 20 ans à réunir les réformistes afin de construire le parti social-démocrate. Gilles Duceppe a encore manqué une belle occasion de fermer sa gueule. Les solidaires ont revendiqué la sacro-sainte dépouille de René Lévesque afin de séduire les boomers nostalgiques. Les vieux compagnons de route de Lévesque nous ont rappelé que le fondateur du PQ n’était pas si progressiste, etc.

Pendant ce temps, Couillard (PLQ) nous a promis mer et monde pour aller chercher un cinquième mandat libéral (presque consécutif). Le tout en affirmant sans rire que l’on peut faire une épicerie pour quatre (4) personnes avec 75$. Un ancien ministre péquiste à la tête d’une coalition (CAQ) formée d’anciens et anciennes péquistes, adéquistes et libéraux opportunistes , a essayé de nous faire croire que c’est lui qui incarne le mieux le changement.

Et « Maintenant. » si la tendance se maintient…

Encore plus de développement et plus de croissance

« Si nous ne changeons pas d’orientation d’ici 2020, nous risquons […] des conséquences désastreuses pour les humains et les systèmes naturels qui nous soutiennent. » Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies

Quoiqu’il soit largement admis que l’activité humaine perturbe dangereusement le climat, et que les ressources sont exploitées au-delà de leur capacité de régénération, ici, les politiciens et politiciennes ne cessent de répéter que tout va bien. Ils et elles nous promettent des nouveaux ponts (à Québec comme à Saguenay), l’élargissement des autoroutes, de faciliter l’implantation de port méthanier, de soutenir financièrement des projets extractivistes, de diminuer le prix de l’essence à la pompe, plus d’argent pour consommer, etc. En continuant ainsi, le seul avenir que ces politiciens et politiciennes nous assurent est celui du développement des inégalités, de la croissance des privilèges de leurs petits amiEs du patronat et la destruction durable de l’environnement. Mais rassurez-vous tout ceci se fera en français et à visage découvert. C’est la droite identitaire, populiste et fascisante qui va être contente.

Tout nous laisse présager qu’il faudra bien plus que quelques députés solidaires pour renverser la situation. Si nous souhaitons vivre dans une société libre et égalitaire, nous devons plus que jamais nous indigner, mais surtout nous lever et mettre un terme à ce saccage.

Pour une décroissance libertaire

Aujourd’hui, la majorité d’entre nous sommes des salariés payés en moyenne huit heures par jour pour s’aliéner, s’autodétruire et s’intoxiquer avec les produits que nous fabriquons. C’est le capitalisme, on vous laisse d’autres choix que d’essayer de vendre votre force de travail au meilleur prix ou bien vivre dans la misère. Mais nous pouvons et devons faire autrement.

Nous employons le terme décroissance pour définir une société qui n’a pas besoin de croître ou de se développer pour exister. Une société dans laquelle la croissance ou le développement ne sont pas une condition sine qua non à son « bon » fonctionnement. Bref, une société non capitaliste. L’emphase est donc mise sur la satisfaction des besoins individuels et collectifs réels, orientée vers son maintien dans la durée et selon les ressources réelles existantes.

Et maintenant…

Ni le patronat, ni l’État, structures parasitaires par excellence, ne sont indispensables au fonctionnement de la société.

Nous croyons que le vrai changement passe par la reprise en main de nos affaires, par le contrôle de nos vies, de nos villes et de nos moyens d’existence. Pour ce faire, nous devons construire des mouvements de résistance contre les grands projets destructeurs, les mesures antisociales et d’austérité à venir, mais aussi nous devons développer des structures auto-organisées qui sont réellement aux mains du plus grand nombre (comités, collectifs, assemblées générales, etc.). C’est en multipliant les initiatives et les espaces d’organisation que nous jetterons les bases d’un pouvoir véritablement populaire, démocratique et égalitaire.

C’est un vaste chantier que nous devons entreprendre dès maintenant.

C’est pour cela que le Collectif anarchiste Emma Goldman vous invite le 13 octobre à son prochain événement! Continuer de construire et consolider la résistance et l’auto-organisation des habitants et habitantes du centre-ville!

Les élections, on s’en câlisse!

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Sep 292018
 

De Montréal-Antifasciste

Dans quelques jours, ce sera la fin de la grande mascarade électorale. Nous reviendrons au paresseux ronronnement d’un système qui n’a jamais rien eu de démocratique. La même oligarchie politique, ou presque, sera au pouvoir et au service du capitalisme sans que cela ne change quoi que ce soit.

En tant qu’antifascistes et antiracistes, nous ne croyons pas du tout en ce système électoral élitiste. C’est pourquoi nous resterons vigilant-e-s face aux prémisses racistes qui ne manqueront pas de continuer à se faufiler dans les lois et dans les politiques publiques. De même, nous ne croyons pas qu’un nouveau gouvernement — quel qu’il soit — sera en mesure de freiner la propagation de l’islamophobie et de la xénophobie ambiantes ainsi que la montée du national-populisme et d’une extrême droite organisée.

Car ne soyons pas dupes, sous son vernis multiculturel et respectable, le Parti libéral du Québec (PLQ) n’a pas fait avancer d’un pouce les revendications antiracistes. Après environ 15 ans de pouvoir libéral, force est de constater qu’il n’y a pas eu d’investissement majeur dans des structures d’intégration adaptées à la réalité québécoise ni de grandes réformes visant à lutter contre les discriminations. Le PLQ a même scrappé  la seule petite avancée potentielle qui se profilait à l’horizon en sabordant sa propre commission sur le racisme systémique!

Quant à la CAQ, le soutien enthousiaste des groupes d’extrême droite québécois envers ses propositions en matière de politique d’immigration parle de lui-même. Qu’il s’agisse de la baisse du taux d’immigration, de pseudo test des “valeurs” ou autres fantasmes identitaires, la façon dont la CAQ penche vers une logique trumpienne laisse présager des tensions et de nouvelles tragédies familiales aux frontières québécoises. Ainsi qu’à l’intérieur. Le Parti québécois (PQ) de Jean-François Lisée n’est pas vraiment mieux et surfe sans honte sur une dangereuse vague identitaire depuis l’épisode de la charte des valeurs, alternant allègrement entre national-populisme et national-libéralisme.

Reste Québec solidaire (QS). Bien qu’à certains égards plus sympathique que les autres, QS ne cesse de se gargariser de son propre rôle, se percevant comme l’avant-garde électorale du Québec de demain. Nous ne partageons pas cette confiance dans les institutions étatiques et rejetons cette logique électorale qui implique de déléguer notre part de souveraineté politique en s’investissant dans un cirque aussi pitoyable que grossier. De plus, il semble parfois que QS se préoccupe de faire passer la question nationale avant la question sociale, comme lorsque Alexandre Leduc, candidat de QS dans Hochelaga-Maisonneuve, déclare qu’il préférerait un Québec indépendant néolibéral à un Canada uni sans pauvreté… Voilà une prise de position qui ne déplairait pas à ces grands progressistes que sont Bock-ôté ou PKP.

Au-delà des échéances électorales, nous assistons depuis plusieurs années maintenant à une normalisation inquiétante des idées xénophobes et d’extrême droite dans l’espace public. Alors que la lutte contre les inégalités et les discriminations ainsi que les problématiques écologiques devraient être au centre des débats, le cirque de la politique électorale tourne au rythme de la rhétorique néolibérale et du repli identitaire. Les débats sont si biaisés à droite que la propagande médiatique en vient à présenter la timide pseudoalternative de centre gauche qu’incarne QS comme un changement radical et une potentielle dictature communiste. Ça ne prend pas grand-chose pour avoir l’air d’un épouvantail…

C’est pourquoi nos luttes — antiraciste, antipatriarcale, anticoloniale et anticapitaliste, entre autres — revendiquent une autonomie vis-à-vis du système électoral et du parlementarisme et aspirent à déborder les institutions étatiques.

Nous vous invitons donc à participer au party contre les élections du Grand banquet, qui aura lieu le lundi 1er octobre à partir de 19h30 au Parc Lafontaine (https://www.facebook.com/events/2090730814305356/), ainsi qu’à la Grande manifestation contre le racisme qui aura lieu le 7 octobre prochain à partir de 15h (https://www.facebook.com/events/255359678444137/). Quel que soit le parti au pouvoir, nous marcherons autant contre le national-libéralisme de la CAQ et du PQ que contre le multiculturalisme néolibéral du PLQ, contre la xénophobie et l’islamophobie, pour l’ouverture des frontières et la solidarité!