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From Embers : Cruise Control

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Sep 122018
 

De From Embers

Une entrevue (en anglais) avec un membre d’un collectif basé à Montréal qui fait de la recherche et de la sensibilisation autour de la répression policière ciblant les lieux de rencontres gay.

Liens:

Cruise Control page du collectif (lien facebook)

Ultra Red militant.e.s sonores, Los Angeles, É-U

À propos du Centre de détention de l’immigration de Laval

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Sep 062018
 

De Stoppons la prison

Quand le centre de détention de l’immigration de Laval devrait-il être construit?

La prison est censée être opérationnelle en 2021, bien qu’aucun calendrier officiel n’ait été rendu public.

Où sera construite la prison?

Le site de la prison est un terrain d’environ 23 700 mètres carrés situé juste à côté de la prison Leclerc, sur les terrains du Service correctionnel du Canada à Laval. L’ASFC hésitait à choisir cette parcelle de terrain, notant que «la proximité du site avec l’établissement de haute sécurité existant n’est pas idéale car l’IHC [Immigration Holding Center: leur euphémisme pour ne pas dire prison] ne devrait pas être perçue comme associée à un établissement correctionnel. » Ce site a été officiellement choisi en février 2017.

Les États coloniaux (respectivement le Canada et le Québec) à l’intérieur desquels la prison sera construite sont fondés sur la colonisation et la dépossession violentes des peuples et des terres autochtones. Plus précisément, Leclerc est situé sur Kanien’keha: ka un territoire algonquin. La gouvernance des colons repose à la fois sur la revendication illégitime de ces territoires et sur la base matérielle de leur contrôle, imposée par les différentes branches de l’Etat carcéral: de la détention et de l’expulsion des migrant-es a la criminalisation des communautés autochtones. Soutenir le projet de souveraineté autochtone signifie rejeter la légitimité de la gouvernance coloniale canadienne et québécoise, et rejeter ses fondements ainsi que ces frontières.

Capacité de cette nouvelle prison pour migrant-es?

Selon le contrat du gouvernement, la prison proposée pourra détenir 133 migrants en même temps (avec 25 lits supplémentaires, portant la capacité totale à 158). Cela augmenterait la capacité maximale actuelle qui est de 144 personnes.

Qui sera détenu dans cette nouvelle prison?

Des centaines de milliers de personnes vivent au Canada sans statut, s’intégrants et partageant des relations fortes avec leurs communautés, familles et ami-es. Chaque année, près de dix mille personnes sont arrachées à leurs réseaux, déportés dans des situations violentes et-ou dangereuses, dans des endroits qu’elles ne connaissent pas ou dans lesquelles elles n’ont aucune possibilité de subvenir à leurs besoins.

En vertu de la loi canadienne, l’ASFC peut arrêter et détenir des migrant-es – tant ceux qui sont ici sans la permission de l’État canadien que des résident-es permanent-es – qui sont soupçonnés d’être une «menace» à la sécurité publique, ceux et celles sujet à ne pas se présenter à leur audiences ou encore ceux et celles dont l’identité est remise en question. Ces migrant-es – et souvent leurs enfants – sont emmenés dans les prisons gérées par l’ASFC à Laval ou à Toronto, au centre de détention temporaire de l’ASFC à l’aéroport de Vancouver ou dans les quartiers à sécurité maximale des prisons provinciales. En vertu de la politique actuelle, il n’y a pas de lignes directrices sur la question de savoir si les enfants seront emprisonnés ou non avec leurs parents, et la détention peut être indéfinie.

En réalité, le système d’immigration du Canada empêche pratiquement tous les immigrant-es, sauf les plus privilégiés et\ou les plus aisés, à obtenir un statut légal pour vivre et travailler ici de façon permanente. Les migrant-es considérés comme une «menace» ou un risque de non-conformité aux caprices de l’ASFC sont souvent ceux qui ont des liens familiaux au Canada, des fonds insuffisants pour partir, des personnes qui subiront des violences si elles sont expulsées ou des personnes qui bénéficient d’un support public contre leur déportation.. Le risque d’emprisonnement est utilisé pour discipliner tous les migrant-es, un instrument de coercition qui normalise d’autres formes de contrôle telles que les systèmes de surveillance humaine et électronique proposés comme solutions de rechange «améliorées» par le gouvernement libéral. Mais le « choix » de se conformer et d’éviter l’incarcération est finalement un faux choix, dans lequel le résultat final est encore la déportation probable.

Dans un contexte où plus de 25 000 personnes ont traversé la frontière en provenance des États-Unis depuis 2016, où la grande majorité de ces migrant-es se verront refuser le statut de réfugié et seront bientôt expulsés, et où l’extrême droite raciste et islamophobe attise les sentiments anti-immigrant-es, nous devons comprendre la nouvelle prison pour migrant-es dans le cadre d’une stratégie de l’État canadien pour renforcer son contrôle répressif sur la liberté de circulation.

Malgré les séances de photos et les communiqués de presse sur les efforts de réinstallation des réfugiés de l’État, le Canada est loin d’être un spectateur bienveillant; L’État canadien crée et exacerbe les conditions qui obligent les gens à quitter leur foyer. Des guerres impérialistes à une économie massivement dépendante de l’extraction des ressources coloniales ici et à l’étranger. L’achat récent par Trudeau du pipeline Kinder Morgan Trans Mountain indique un avenir où l’augmentation des émissions créera de nouvelles vagues de réfugiés climatiques. Des projets miniers canadiens en Amérique latine à la production sous-traitée de biens bon marché pour les marchés canadiens, les intérêts des États et des capitalistes canadiens exportent le fardeau de la production et surveillent les mouvements de ceux qui en héritent. La prison pour migrants proposée n’est qu’une partie de cette architecture internationale et les personnes qui y seraient détenues ne sont que quelques-unes des nombreuses personnes dépossédées par l’État canadien et d’autres puissances impérialistes.

Qui est impliqué dans la construction de la prison?

Jusqu’à présent, des contrats pour la construction de ce projet ont étés attribués à deux compagnies : Lemay, une firme d’architecture qui est basée à Montréal et Groupe A, une autre firme d’architecture qui est basée dans la ville de Québec. Pour plus d’information sur ces compagnies, voir la page « Les Compagnies ». Dans les prochains mois, nous pouvons nous attendre à en apprendre plus sur les compagnies et les entrepreneurs qui seront impliqués à divers titres dans ce projet.

Qui finance la construction du projet?

Le gouvernement fédéral a annoncé un nouvel investissement de 138 millions de dollars dans la détention de migrant-es en 2016, duquel un montant de 122 millions de dollars ira à la construction de deux nouvelles prisons. Une à Laval, au Québec et une à Surrey, en Colombie-Britannique. À ce jour, plus de 5 millions de dollars en contrats ont étés accordés à Lemay et Groupe A pour la conception de cette prison à Laval.

Pourquoi faut-il s’opposer à la construction d’établissements pénitentiaires améliorés?

Dès le départ, le gouvernement a tenté de présenter ce projet comme une amélioration: du choix d’une firme « socialement et écologiquement durable » en tant qu’architecte principal, à l’emphase sur une conception « non institutionnelle » du centre et sur les alternatives à la détention. Mais l’apparence de responsabilité sociale ne change pas la violence des prisons et de la déportation : il n’existe pas de prison qui soit agréable.

Le contrat pour la prison semble être plus investi dans le fait de dissimuler sa nature carcérale aux gens de l’extérieur que de créer un environnement plus habitable pour les gens emprisonnés à l’intérieur. Les spécifications préliminaires proposent que « les clôtures soient recouvertes de façon esthétique avec du feuillage ou d’autres matériaux pour limiter son allure sévère et diminuer la possibilité d’identification claire de la clôture ». Les barres de fer sur les fenêtres doivent « passer le plus inaperçues possible pour le public extérieur » tout en maintenant cependant leur fonctionnalité. De l’emphase est mise sur le fait que la clôture d’un mètre de haut encerclant le jardin des enfants est « similaire à l’environnement d’une garderie », bien qu’une « barrière visuelle » de six mètres de haut doive être construite pour empêcher quiconque de voir à l’intérieur et les enfants de voir à l’extérieur.

Au-delà de considérations d’esthétique ou d’efficacité énergétique, une prison demeure un bâtiment fortifié que les gens ne peuvent pas quitter, isolant les personnes à l’intérieur de leur communauté, de leurs proches, de soins de santé adéquats et soumettant les prisonnier-ères à une détresse psychologique extrême. Depuis 2000, au moins seize personnes sont mortes en centre de détention pour migrant-es alors qu’elles étaient détenues par l’ASFC. La réponse superficielle de l’ASFC face à l’indignation suscitée par ces morts est évidente dans les spécifications du projet, qui demandent tout simplement que l’architecture limite les possibilités de se faire mal soi-même, tout en reproduisant inévitablement la misère inhérente à l’incarcération.

Même pour les personnes qui ont étés épargnées de l’expérience d’une incarcération précédant leur déportation, la menace de la prison demeure, contraignant les migrant-es à accepter d’autres types de conditions répressives. Ces institutions normalisent également la légitimité de l’État canadien de contrôler qui se déplace et qui reste dans le territoire qu’il occupe.

En effet, tout récit du contrôle du territoire par un État colonial devrait commencer par l’occupation coloniale des territoires autochtones qui est en cours. Faire avancer la souveraineté autochtone requiert une contestation de la légitimité de la gouvernance coloniale canadienne et québécoise, incluant la création et l’imposition de frontières. Les mêmes rapports coloniaux et impériaux qui déplacent les migrant-es ailleurs dans le monde sont la base même de l’existence de l’État colonial canadien.

La lutte pour bloquer la construction du centre de détention de l’immigration de Laval est donc ancrée dans les luttes plus larges contre le colonialisme et l’impérialisme. Elle fait partie d’une lutte pour abolir toutes les prisons et pour démolir toutes les frontières coloniales. Nous ne voulons pas simplement arrêter cette prison, mais aussi fermer toutes celles qui existent déjà.

Le gouvernement ne se tournait-il pas vers le financement d’alternatives à l’emprisonnement et la détention?

Des 138 millions de dollars que le gouvernement libéral a alloué à « la réforme de l’immigration », seulement 5 millions sont destinés aux « alternatives » à la détention. Quelles sont ces « alternatives »? Elles comprennent des « systèmes de surveillance humaine et électronique » tels que des moyens de contention, des bracelets électroniques et des systèmes de signalement électroniques. Ces systèmes de signalement sont en eux-mêmes une autre forme de détention – par exemple, devoir se présenter quelque part deux fois par semaine empêche souvent les migrant-es d’avoir des emplois stables. Ces « alternatives » comportent également des arrangements qui mettent des ONG responsables de la « surveillance communautaire ». Pendant que le gouvernement canadien cherche à réduire les coûts en déléguant le contrôle des migrant-es à des technologies envahissantes et à des ONG complices, la majorité de leur plan d’immigration « revu et amélioré » demeure axé sur la détention, par la construction de deux nouvelles prisons à Laval et à Surrey.

À certains égards, les alternatives proposées sont préférables à la prison. Mais, elles sont loin d’être « humaines ». D’un côté, la menace de l’incarcération d’une durée indéfinie dans une des prisons de l’ASFC sert de justification pour les mécanismes de contrôle de plus en plus envahissants à l’extérieur de la prison – comme si tout ce qui n’est pas un emprisonnement est un acte de compassion. D’un autre côté, ces « alternatives » normalisent la continuelle brutalité de l’emprisonnement en tant que forme de peine pour les personnes incapables ou peu désireuses de se soumettre aux conditions du contrôle étatique. Dans tous les cas, tant les prisons que les « alternatives » se terminent par la déportation, alors que la seule vraie alternative à la déportation – une voie vers un statut régularisé tous et toutes – reste inaccessible.

Montréal n’est-elle pas une ville sanctuaire?

En février 2017, Montréal s’est déclarée « ville sanctuaire ». Malheureusement, cette déclaration s’est avérée n’être guère plus que des paroles creuses. Le SPVM continue à collaborer activement avec l’ASFC, ce qui signifie que même un contrôle routier de routine peut mener à l’intervention de l’ASFC, et les migrant-es sans-papiers ont peu de répit face à la menace de la détention et la déportation. En fait, depuis la déclaration de « ville sanctuaire », les appels du SPVM à l’ASFC ont augmenté, faisant de Montréal la ville canadienne avec le taux le plus élevé de contact entre la police locale et l’ASFC. En mars 2018, des agents de l’ASFC ont violement arrêté Lucy Francineth Granados à son domicile à Montréal. Lucy a ensuite été expulsée d’une ville dont la nouvelle administration « progressiste » avait fait campagne sur la promesse de mettre en place une « vraie » ville sanctuaire.

Comment pouvons-nous arrêter la construction de la prison?

Pour arrêter la prison nous allons avoir besoin d’une lutte à plusieurs facettes. Nous aurons besoin d’efforts de recherches concertés, de campagnes d’information publiques, de grandes mobilisations, de perturbations directes de chaînes d’approvisionnement et de sites de construction, de tout ce qu’il faudra pour rendre impossible la construction de ce projet.

Pour ce faire, nous devons réfléchir de manière stratégique à quels points de pression nous pouvons cibler et tirer avantage, ainsi que comment construire des alliances avec des mouvements semblables contre les prisons, les frontières, et la suprématie blanche; aucune lutte n’existe isolément. Distribuer des pamphlets à vos voisins, organiser des manifestations et des actions qui s’y opposent, il y a de nombreux moyens pour que les gens s’organisent de façon autonome contre ce projet.

La page « Matériaux » de stopponslaprison.info contient quelques ressources pour les personnes qui cherchent un endroit où commencer.

Où puis-je en apprendre plus sur ce projet?

Stopponslaprison.info est un centre d’information pour partager; nouvelles, analyse et documents liés à la lutte contre le Centre de détention pour les immigrants de Laval.

Vous pouvez télécharger et consulter la recherche et les documents liés à ce projet dans la section « Documents »

La GMB de la section de K’jipuktuk du SITT-IWW déclare son soutien à la grève dans les prisons

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Sep 042018
 

De It’s Going Down

La General Membership Branch de la section de K’jipuktuk du SITT-IWW déclare son soutien à la grève dans les prisons.

Territoire Mi’kmaq non-cédé de K’jipuktuk

Considérant que les prisonniers de Burnside ont entamé une protestation pacifique pour se faire reconnaître 10 demandes raisonnables et qu’ils ont exprimé leur solidarité avec la «National Prison Strike» aux États-Unis,

Considérant que les organisateurs «appellent toutes les personnes avec une conscience à travers les barreaux» à soutenir leur déclaration et leurs demandes,

Considérant que le Comité d’Organisation des Travailleurs et Travailleuses Incarcéré-e-s (IWOC) du SITT/IWW «encourage fortement toutes les branches extérieures et les membres en général à faire du travail de soutien au meilleur de leur capacité et selon leur bon jugement»,

Considérant que nous trouvons que les demandes, les objectifs, les analyses et les actions exprimées par les prisonniers dans leur déclaration sont parfaitement en accord avec notre travail et notre mission,

La General Membership Branch du SITT/IWW de K’jipuktuk a unanimement décidé d’exprimer sa solidarité avec les prisonniers ainsi que son soutien à leur grève et à leurs demandes.

Nous demandons au Ministère de la Justice de la Nouvelle-Écosse d’appliquer immédiatement toutes les demandes des prisonniers et de prioriser les droits et les voixs des prisonniers et prisonnières dans toutes les décisions futures.

Nous encourageons toutes les organisations et tou-te-s les individu-e-s qui disent lutter contre l’exploitation, avec les travailleurs et travailleuses et les personnes margnialisées, à soutenir les demandes et déclarations des prisonniers publiquement et à leur apporter tout le soutien nécessaire.

Matériellement, nous offrons toutes les ressources et les contacts à notre disposition pour soutenir les prisonniers dans leur lutte, incluant notre temps, nos voix, nos énergies et nos platformes.

Par les mots et en pensée, nous vous offrons notre plus grande solidarité, notre admiration profonde et l’assurance que vous n’êtes pas seuls.

En solidarité,

Pour un monde sans patrons ni prisons,

IWW K’jipuktuk GMB.

Affiches abstentionnistes et perspective anarcho-syndicaliste sur les élections

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Sep 042018
 

Du CEDAS-ASCED

Le cirque électoral reprend de plus belle au Québec.

En tant qu’anarcho-syndicalistes, nous croyons nécessaire de promouvoir une position abstentionniste systématique.  C’est pourquoi nous partageons ici deux affiches à diffuser en réponse à la propagande étatique et l’endoctrinement à l’électoralisme.

Notre abstention est la suite logique de notre projet révolutionnaire.

Il est illusoire de croire que notre émancipation viendra du parlement. On ne pourra concrétiser le communisme libertaire (seul système économique et politique garant de notre émancipation individuelle et collective) qu’en organisant nos luttes de manières horizontales, égalitaires… et loin des partis politiques.

Pour nous, les  partis « de gauche » orientent les énergies des mouvements sociaux et de militant-e-s bien intentionnées dans un cul-de-sac électoraliste qui n’offre que déceptions, trahisons, instrumentalisations, manipulations, mensonges, illusions, etc. Tandis que se construit la machine électoral des partis « de gauche », les esprits et les idées des militant-e-s des mouvements sociaux sont orientés vers l’aliénation étatique et l’attentisme électoral. Il n’y a pas de capitalisme à visage humain, l’état est le rouage de notre exploitation. Il faut abolir les deux pour être libre.

En somme, nous restons convaincus que nous n’avons rien à attendre de l’état, peu importe qui est au pouvoir. Tant les partis « de droite » que « de gauche » reproduisent et soutiennent l’état et le capitalisme qui s’appuient sur les oppressions et l’exploitation systématiques.

Les élections contribuent à l’aliénation de nos vies.

Élections partout – texte

Élections partout – Poster

Les bureaux de l’ASFC fermés par des militant-es pour la justice migratoire en hommage à M. Bolante Idowu Alo, et à nos ami-es et voisin-es déporté-es

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Sep 022018
 

De Solidarité sans frontières

Les bureaux de l’ASFC à Montréal ont été fermés le 30 août en hommage à M. Bolante Idowu Alo, ainsi qu’à nos ami-es, membres de la famille et voisin-es expulsé-es. Les militant-es ont bloqué et enchaîné toutes les portes du bâtiment et les employé-es n’ont pas pu entrer dans le bâtiment pour continuer leur travail pendant deux heures.

Nous voulons nous assurer que les affaires ne puissent pas continuer comme d’habitude. M. Bolante Idowu Alo est mort violemment entre les mains de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) : nous ne pouvons pas les laisser continuer comme si de rien n’était. Nous voulons que nos communautés non seulement condamnent cette violence scandaleuse, mais qu’elles agissent pour l’empêcher de se reproduire.

M. Alo a vécu au Canada pendant 13 ans. Il a répété à plusieurs reprises aux responsables canadiens que sa vie était en danger au Nigeria. L’ASFC a néanmoins procédé à son expulsion le 7 août; M. Alo est décédé peu de temps après qu’il ait été retiré de l’avion qui était censé le déporter.

Nous avons mené cette action parce que nous voulons protester contre la normalisation de la violence de l’ASFC, contre les déportations et les détentions de migrant-es et de réfugié-es. Nous voulons que l’ASFC soit tenue responsable. M. Alo n’est pas la première personne à mourir alors qu’il était détenu par l’ASFC. Et il n’aurait jamais dû être menacé d’expulsion en premier lieu.

Nous nous rappelons également d’autres ami-es, membres de nos familles et nos voisin-es qui ont été détenu-es et déporté-es du Canada par l’ASFC dans le passé, comme Lucy Francineth Granados, qui a été expulsée le 13 avril 2018, laissant un grand vide dans nos vies et nos communautés.

En 2016, le Canada a émis 11 733 mesures de renvoi : certain-es sont parti-es «volontairement», d’autres ont été expulsé-es, d’autres sont resté-es et sont devenu-es des migrant-es sans papiers. Parmi les migrant-es qui ont traversé la frontière de façon irrégulière au Canada pour fuir le régime de Trump, et dont les cas ont été entendus, moins de 50% ont été acceptés comme réfugiés. Ce chiffre tombe à 10% dans le cas des Haïtien-nes. Les personnes dont la demande de statut de réfugié est refusée sont condamnées à retourner dans leur pays de citoyenneté, y compris en Haïti, bien que le Canada ait émis un avertissement concernant les voyages en Haïti.

En appui à cette fermeture, des personnes se sont rassemblées devant les bureaux de l’ASFC pour un deuil public de M. Alo et de nos ami-es et voisin-es déporté-es. Un cercueil a été placé devant le bâtiment. Des personnes avaient aussi des silhouettes noires avec les noms d’ami-es déporté-es. Le rassemblement demande l’abolition du nouveau Ministère de la sécurité frontalière, un moratoire sur les déportations vers Haïti et la fin des expulsions de réfugié-es et migrant-es.

#StopDeportations
#shutdownCBSA
#PortesClosesASFC

Résister à l’esclavage : De Marie-Joseph Angélique (1734) à la Grève des prisonniers (2018)

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Août 292018
 

De It’s Going Down

Le 23 août, des anarchistes se sont réuni.es afin de placarder, partout dans le Vieux-Port de Montréal, des affiches sur lesquelles on pouvait lire en français et en anglais :

Résistance à l’esclavage : de Marie-Joseph Angélique-1734 à la grève des prisons de 2018.

Du 21 août au 9 septembre.

Plus d’info : twitter.com/JailLawSpeak

Nous avons affiché sur le chemin où Angélique a été transportée, quelques moments avant d’être pendue et brûlée. Angélique, nous nous souvenons. L’esclavage, le vol des terres et les génoocides dessinent les contours des projets coloniaux inachevés de l’Île de la Tortue (Amérique du Nord). En solidarité avec les prisonniers et les prisonnières qui se battent contre l’esclavage dans toutes les prisons des États-Unis, nous tenions à (re)raconter l’histoire de Marie-Joseph Angélique. Angélique était une femme noire mise en esclavage à Montréal au 18e siècle et qui a été condamnée à la torture et à mort pour avoir supposément mis le feu à la maison de ses maîtres, causant ainsi un incendie qui a ravagé la majorité de la ville de Montréal. Nous proposons l’histoire d’Angélique comme exemple pour rappeler que le Québec et le Canada on pratiqué l’esclavage pendant plus de 200 ans. Nous avons choisi son histoire car elle permet de lier notre ville à la lutte en cours pour abolir l’esclavage sur le continent.

Les prisonniers étatsuniens et les prisonnières étatsuniennes ont organisé cette grève en l’inscrivant dans la longue histoire de résistance à l’esclavage. Le 21 août 1831 a marqué le début de la rébellion de Nat Turner, un moment significatif de la résistance des personnes mises en esclavage. Le 21 août 1971 marque aussi le jour où l’État a tué George Jackson, un révolutionnaire Noir emprisonné très impliqué dans les luttes de libération des peuples Noirs. La mort de Jackson a déclenché une période d’organisation dans les prisons. Le 9 septembre 1971 marque le début de la mutinerie de la prison d’Attica, une des moments les plus significatifs de la résistance dans les prisons aux États-Unis. Les prisonniers d’Attica ont fait paraître une liste de demandes raisonnables pour améliorer leurs conditions de vie. Ces demandes n’ont jamais été acceptées, mais elles ont une influence claire sur les grèves des prisonniers et prisonnières aujourd’hui. La résistance à l’esclavage est une lutte ininterrompue pour ceux et celles qui font face à l’incarceration aux États-Unis. Le 13e amendement de la constitution des États-Unis cite :

« Ni esclavage ni servitude involontaire, si ce n’est en punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné, n’existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction. »

L’esclavage se poursuit aujourd’hui dans les prisons des États-Unis. Le 13e amendement justifie légalement la violence et les conditions brutales qui définissent le système carcéral. Ces conditions sont la raison de la grève menée par les prisonniers et prisonnières un peu partout à travers le pays et qui s’étendra sur les deux prochaines semaines. Même si le Canada n’a pas d’amendement constitutionnel similaire, nous voyons les prisons comme un symbole de la domination, mais aussi de l’extension du projet colonial canadien. Le but pemier du colonialisme de peuplement consiste dans la spoliation des terres pour l’établissement des colons et pour l’extraction des ressources naturelles. C’est à travers ces relations coloniales aux territoires que le système assure sa reproduction et l’accumulation des richesses. Les Premières Nations et les nations Inuits et Métis sont vues par les élites économiques et politiques comme un obstacle à la futurité coloniale. L’État et la société coloniale ont utilisé des tactiques et des stratégies telles que la surveillance, la disciplinarisation, la répression, et l’incarcération sur la base de la race et de la classe. Le contrôle et le confinement ne sont pas seulement centraux au projet colonial, mais les prisons et l’incarceration sont aussi des éléments stratégiques pour arracher les populations autochtones à leurs territoires, où elles contestent le pouvoir étatique.

L’esclavage, le vol des terres et les génocides continus sont les histoires fondatrices des États coloniaux qui occupent ce continent et elles sont au fondement des systèmes que nous cherchons à abolir. Nous lions les événements historiques mentionnés plus haut pour illustrer qu’ils appartiennent à un contexte global et prolongé d’expension coloniale, d’exploitation pour le profit et d’enrichissement de quelques humains au dépends de multiples formes de vie.

Solidarité avec les prisonniers en grève, en mémoire d’Angélique.

Contre les prisons, contre l’esclavage, contre le colonialisme!

Liens URL aux fichiers pdf des affiches : https://archive.org/details/PrisonStrike2018posters

Bon matin les racistes !

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Août 272018
 

Du Collectif Emma Goldman

Le 25 août dernier, le groupe raciste La Meute organisait dans tous ses clans une « action de visibilité ». Sans doute tanné de manifester enfermé dans des stationnements à étages, le Clan 02 a choisi cette fois de miser sur sa force : les autos, et d’organiser un défilé de chars allégoriques. De Chicoutimi à Saint-Félicien en passant par Jonquière, Saint-Bruno et Roberval, les louveteaux se sont déplacés en convoi dans le confort de leurs bolides peinturés à la canette et décorés avec du tape à peinture.

Elle et ils avaient pour plan de s’arrêter un peu moins d’une trentaine de minutes devant les bureaux des députés afin de scander « fuck Couillard » et distribuer quelques tracts réclamant au nouveau gouvernement d’avantage de mesures discriminatoires. Alex Maltais nous a même montré son petit côté artistique en nous offrant un petit graffiti de patte de loup sur le trottoir.

À Chicoutimi en matinée, ils et elles étaient 10. Il ne s’agit pas d’une mobilisation monstre, mais l’info ayant été coulé, un groupe de militantEs antiracistes étaient présentEs pour leur souhaiter un bon matin. Une action concertée d’un groupe raciste ne doit pas pouvoir se déployer dans nos rues sans une présence antiraciste. La présence affichée d’un groupe qui se rassemble autour de la haine et la peur de l’étranger comme le fait La Meute ne doit pas être toléré, aussi risible puisse être leur action. Que ce serait-il passé si, samedi matin, une personne appartenant aux communautés culturelles qu’ils haïssent avait dû passer par la rue Racine ?

Le groupe de militants antiracistes s’en ai donc donné à cœur joie à enlever plusieurs affiches et drapeaux que les racistes avaient savamment tapés sur leur char. Un militant s’est même risqué à attraper le drapeau installé sur la voiture de Marie-José Dufour (alias Marie Louve), chef du Clan 02, alors qu’elle était à l’intérieur, s’attirant ainsi ses foudres. Fachée, Dufour a contacté les forces de l’ordre afin de se plaindre officiellement de dommage matériel.

Il n’est rien resté du passage de La Meute à Chicoutimi et c’est tant mieux. Il n’y a pas de place pour le racisme dans nos quartiers. Poser des actions concrètes à chaque manifestation de groupes haineux et intolérants est la seule chose à faire.

Le groupe de militants sont revenus après que les louveteaux soient partis afin de nettoyer le logo que Alex Maltais avait laissé sur le trottoir. À leur grande surprise, le graffiti avait déjà disparu laissant derrière lui une flaque d’eau! Que s’est-il passé? Alex, sachant que les policiers arrivaient, a choisi d’effacer son œuvre ? Ou alors les policiers l’ont obligé à le faire? Peut-être qu’entre temps d’autres citoyens ont choisi d’effacer le logo du groupe raciste? Le mystère demeure entier.

Déclaration des prisonniers en lutte à la prison Burnside en Nouvelle-Écosse

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Août 252018
 

Re-publié à partir de IWOC

Nous, les prisonniers de Burnside, avons décidé de lutter pour le changement. Nous nous sommes unis à travers la prison dans une protestation non-violente, pacifique.

Nous en appelons au soutien extérieur en solidarité avec notre lutte. Nous croyons que c’est seulement à travers l’action collective que des changements se produiront.

Nous reconnaissons que les employé.es de la prison sont aussi des travailleurs et travailleuses qui sont face à des injustices. Nous demandons un environnement de réhabilitation efficace, qui supporte le bien-être de tout le monde au sein du système. C’est changements seront aussi positifs pour les conditions des travailleuses et des travailleurs.

Nos voix devraient être entendues dans les décisions concernant les règlements et la planification de la prison. Les changements que nous revendiquons sont raisonnables et sont nécessaire au respect de nos droits humains.

Les organisateurs de cette protestation affirment qu’en tant que prisonniers, nous sommes entreposés ici et non traité comme des êtres humains. Nous avons essayé d’autres moyens officiels et non-officiels pour améliorer nos conditions, tels que la discussion, les plaintes, la négociation et les pétitions. Nous demandons à nos allié.e.s de l’extérieur de ces murs de manifester avec nous contre les traitements qui nous sont infligés.

Nous montrons ainsi notre solidarité avec nos frères emprisonnés aux États-Unis qui appellent à une grève des prisonniers, du 21 août au 9 septembre. Nous supportons les demandes de nos camarades aux États-Unis, et nous nous joignons à leur lutte pour la justice.

En Nouvelle-Écosse, nos demandes sont différentes, et nous remarquons qu’elles sont plus modestes en comparaison. Nous faisons parti d’une mobilisation internationale pour la justice et nous reconnaissons que notre combat prend racine dans une histoire commune de lutte et de libération.

Nous ne sommes pas les premiers et nous ne serons pas les derniers.

Nous reconnaissons que les injustices que nous vivons en prison sont enracinées dans le colonialisme, le racisme et le capitalisme. Le mois d’août est riche de l’histoire des luttes des Noirs dans les Amériques.

En 1619, le premier bateau transportant des Africains mis en esclavage est arrivé à Jamestown, en Virginie. Il y a plus de deux cents ans, la première révolte d’esclaves réussie a donné naissance à Haïti, la première Nation Noire indépendante. Au début du dix-neuvième siècle, Gabriel Prosser et Nat Turner ont lancé leurs rébellions, et en 1850, après l’adoption du Fugitive Slave Act, Hariett Tubman a commencé le réseau Underground Railroad vers le Canada. Un siècle plus tard, la Marche sur Washington, les émeutes de Watts et l’explosion d’une bombe de la police contre MOVE ont marqué août comme un temps de grandes possibilités, mais aussi de grandes souffrances.

Au Canada, nous reconnaissons le 10 août, la Journée de la justice pour les prisonniers, comme un moment privilégié pour se souvenir de tous ceux et toutes celles qui sont mort.es en détention au Canada.

Nous reconnaissons aussi les sacrifices de nos prédecesseur.es, ceux et celles qui se sont battu.es pour en finir avec les traitements racistes et inhumains réservés aux prisonniers et aux prisonnières. Georges Jackson, un des grands militants prisonnier aux États-Unis a été assassiné à San Quentin en août 1971 et son nom a été rejoint par d’autres – Jonathan Jackson, William Christmas, James McClain, WL Nolen…

En août 1978, à San Quentin, l’activiste Khatari Gaulden est décédé par manque de soins appropriés suite à une blessure infligée dans des circonstaces mystérieuses. Pour lui rendre hommage et pour se battre pour plus de justice, une coalition de militant.es, en dehors et à l’intérieur de la prison on formé le Black August Organizing Committee. À partir des «camps de concentration» de la Californie, les grèves du Black August ont déférlé sur tous les États-Unis.

Dans le même esprit et avec ceux et celles emprisonné.es au sud de la frontière, nous, les prisonniers de Burnside, reprennons cette tradition. Nous ne sommes pas violents, nous nous levons pour des enjeux humains de base.

Nous nous organisons car il doit y avoir du changement. Nos revendications sont les suivantes:

1. De meilleurs soins de santé

La province a comme responsabilité d’offrir à tous et à toutes des soins de santés adéquats et éthiques. Pourtant, plusieurs d’entre nous rencontrons régulièrement des problématiques liées aux soins de santé pour les prisonniers : notre médication est coupée, ou alors il y a des «délais» anormaux dans la livraison de ceux-ci, comme une attente élevée pour passer des rayons-x. Il y a également un manque flagrant d’encadrement pour les personnes souffrants de maladies chroniques ou graves, l’obtention de rendez-vous avec des médecins spécialistes est quasiment impossible et les plaintes sont ignorées par les responsables. Les soins sont accordés de manière insouciante.

Plusieurs prisonniers souffrent également de sérieux problèmes de santé mentale, de dépendances, et d’autres maladies chroniques causées par la pauvreté et par l’environnement hostile qu’est celui de la prison. L’obtention de soins médicaux est un droit et en être privé ne fait pas partie de nos sentances.

2. Programmes de réhabilitation

On dit que le but de la prison est nous réhabiliter. Nous demandons : comment peut-on s’attendre à ce que nous soyons réhabiltiés si il n’existe aucun programme pour nous aider à trouver du travail, à nous éduquer et à nous donner des outils pour devenir des citoyens productifs?

Il faut des programmes qui prennent en charge la question des problèmes de santé mentale et des dépendances ; qui nous enseignent des choses dont nous pourrons nous servir dans nos emplois futurs ; qui nous apprennent comment gérer nos finances personnelles et d’autres choses de la vie quotidienne; qui nous aident à bâtir des relations saines avec nos familles; qui nous aident à réintégrer la société.

Quel est le but de la prison si nous en sortons dans un pire état que lorsque nous sommes entrés ?

3. Équipement sportif

L’exercice physique est nécesssaire pour notre santé physique et mentale. Nous voulons rappeler à la province que nous aussi devons vivre avec un hiver froid. Nous avons donc besoin d’équipements d’entraînement intérieur pour reduire notre stress, nous occuper d’une manière saine et nous aider à survivre dans l’environnement carcéral.

Par ailleurs, nous dénonçons également les irrégularités dans l’attribution du temps auquel nous avons accès à la cour de la prison, et ce en violation de nos droits et de la loi sur le système correctionnel. Nous exigeons un accès à la cours selon les normes en vigueur afin de pouvoir bénéficier de l’air frais, du temps d’exercice et de la lumière du jour.

4. Les contacts lors des visites

À chaque visite d’un membre de la famille ou d’un.e ami.e, nous subissons une fouille complète pour prévenir le traffic de drogue et d’autres marchandises de contrebandes, ce qui nous fait poser la question suivante : si les fouilles corporelles éliminent complètement l’entrée de contrebande dans la prison, alors pourquoi sommes-nous privés de contact physique avec les membres de nos familles lors des visites ?

Plusieurs d’entre nous sont des parents. Nous demandons des visites qui nous permettent d’avoir des contacts humains et de permettre à nos enfants de nous voir autrement que derrière une vitre.

5. Vêtements et souliers personnels.

Comme nous subissons déjà un rigoureux dispositif de fouille afin d’éviter la surveillance, nous devrions avoir le droit de porter nos propres vêtements et souliers à l’intérieur de la prison.

Les vêtements et souliers fournis par la prison sont souvent inadéquats. Nous recevons des souliers qui sont parfois trop petits, parfois trop grands, et ne recevons pas de vêtements appropriés pour l’hiver et qui nous permettraient d’aller à l’extérieur.

Porter nos propres vêtements nous aide à se prévenir de l’internement et nous permet de nous sentir comme des êtres humains.

6. Une alimentation égale à celle des autres prisons.

Nous exigeons une alimentation saine, et égale à celle des autres établissements d’incarcération, en respect avec les croyances et pratiques culturelles de tous les prisonniers. Nous ne comprenons pas pourquoi certaines choses inscrites au menu peuvent être présente dans un établissement de la province, mais pas dans un autre.

Nous exigeons du gouvernement le respect des diètes des prisonniers des différents cultures. Nous avons luttés pour obtenir un menu pour les prisonniers religieux. Le non respect de ceci constitue une violation de nos droits en lien à la liberté de religion. Des prisonniers sont devenus malades, incluant des déficites alimentaires sérieux et des dommages permanents à la santé.

7. Qualité de l’air.

Nous exigeons des autorités qu’ils améliorent la circulation de l’air dans la prison. Durant la plus récente vague des chaleur, la santé des prisonniers était compromise, surtout pour ceux souffrant de maladies chroniques.

8. Une cafétéria plus saine. 

Nous exigeons que le menu de la cafétéria soit revu et qu’une offre plus saine soit offerte. Les prisonniers remplacent les menus offerts par la prison en utilisant leur propre argent ou l’argent founie par les familles dans le but de pouvoir améliorer leur alimentation. Nous ne croyons pas que de nous permettre d’acheter que des produits sucrés et chimiques aident à promouvoir une alimentation saine. Si la malbouffe est éliminée des écoles, hopitaux et autres institutions alors pourquoi les prisonniers sont-ils limités à ces options malsaines?

9. Fin de la limitation des  visites.

Le contact avec nos familles et ami.es est primordial pour faciliter notre retour dans la société et nous permet de rester connectés avec ceux et celles qui nous soutiennent dans le monde exétrieur. C’est sur nos familles que repose le fardeau de devoir déposer de l’argent pour que nous puissions avoir accès à la cafétéria et au téléphone. Si la prison profite des familles, pourquoi rencontrons-nous des difficultées pour les voir comme nous le voulons ?

10. Accès à la bibliothèque.

Nous exigeons un accès immédiat à la bibliothèque. L’accès à cette dernière est essentielle pour nous permettre de nous défendre en cour et de connaître nos droits.

Il ne devrait pas y avoir de limite quant à nos désirs de s’éduquer à la bibliothèque.

***

Pour reformuler : toutes nos demandes sont raisonnables et promeuvent l’amélioration de nos conditions de vies. Nous reconnaissons que le complexe carcéral-industriel tente de nous ségréger. Nous sommes unis dans nos demandes. Ils ne peuvent pas tous nous séparer.

Nous appelons les gens en dehors des barreaux de la prison à partager cette déclaration, en écrivant au Ministre de la Justice, en contactant leur député et le département de la justice pour supporter nos demandes. Nous vous invitons également à en apprendre plus sur les conditions de détention dans la province, et à participer aux actions de solidarité qui se préparent en lien avec notre lutte.

Nous envoyons un message d’espoir à nos camarades en prison partout dans le pays et dans le monde.

«Personne ne peut prétendre connaître vraiment une nation, à moins d’avoir vu l’intérieur de ses prisons. Une nation ne doit pas être jugée selon la manière dont elle traite ses citoyens les plus éminents, mais ses citoyens les plus faibles.»
-Nelson Mandela

Le monument de John A. Macdonald (encore) vandalisé à Montréal

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Août 182018
 

De No Borders Media

Une action anticoloniale en appui au retrait de la statue de John A. Macdonald à Victoria, C.-B.

Plus tôt ce matin, un groupe de vandales anticoloniaux anonymes a ciblé le monument de John A. Macdonald à Montréal. La statue, située à la place du Canada, a été aspergée de peinture rouge. Une affiche avec un texte explicatif apparait sur la zone autour de la statue.

Nous revendiquons cette action en appui au retrait récent de la statue de John A. Macdonald dans la ville de Victoria en Colombie-Britannique et en opposition continue aux groupes d’extrême droite ainsi qu’aux politicien.nes qui défendent activement l’héritage de la suprématie blanche et du racisme. Cette action est également entreprise en solidarité avec les actions précédentes contre la statue de John A. Macdonald à Montréal et ailleurs au Canada. Nous exigeons que les autorités de la ville de Montréal prennent des mesures, tout comme la ville de Victoria, pour retirer le monument de Macdonald. Montréal entreprend déjà le processus longtemps attendu de renommer la rue Amherst (qui porte le nom d’un autre raciste colonial qui préconisait l’extermination des peuples autochtones).

Voici le texte de l’affiche qui accompagne le vandalisme récent. Cette dernière fournie un contexte concis sur les raisons pour lesquelles les statues et les monuments de Macdonald devraient être enlevés de l’espace public:

John A. Macdonald était un colon raciste!
Prenez ses statues à travers le Canada et mettez-les dans les musées.

John A. Macdonald était un suprémaciste blanc. Il a directement contribué au génocide des peuples autochtones par la création du système brutal des écoles résidentielles, ainsi que par d’autres mesures visant à détruire les cultures et les traditions autochtones. Il était raciste et hostile envers les groupes minoritaires non-blancs au Canada, appuyant ouvertement la préservation d’un Canada soit-disant « Aryen ». Il a passé des lois dans le but d’exclure les personnes d’origine chinoise. Il a été responsable de la pendaison du martyr Métis Louis Riel.

Les statues de Macdonald devraient être retirées de l’espace public. En tant qu’artefacts historiques, elles devraient être entreposées là où elles appartiennent soit dans les archives ou les musées. L’espace public devrait plutôt célébrer les luttes collectives pour la justice et la libération et non pas la suprématie blanche et le génocide.

– Certain.es vandales anticoloniaux-ales à Montréal.

info: johnamacdonaldmontreal@protonmail.com

(NOTE: No Borders Media a reçu le vidéo et les photos de façon anonyme. Nous ne sommes pas responsable pour l’action contre le monument de Macdonald.)