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De La Passe à l’Impasse

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Mar 052018
 

De Littoral

Une lettre du collectif de l’Impasse

Pour donner suite à l’annonce de notre départ des locaux que nous occupions au sous-sol de l’église Saint-Enfant-Jésus, de notre séparation de la Médiathèque littéraire Gaëtan Dostie et du changement de nom du collectif forcé par cette situation, nous tenons à communiquer quelques lignes sur les dynamiques qui ont mené à ce mouvement précipité. Si la Passe a survécu une expulsion déjà, c’est grâce aux gens qui n’ont jamais cessé de croire en ses possibles – et qui nous ont motivés à persister, contre vents et tempêtes.

La Passe a toujours été une drôle de machine : tantôt librairie, tantôt atelier, tantôt lieu de concerts, de lectures ou commissaire d’expositions. Ses contours flous, son caractère bigarré et mouvant appartiennent à son essence même, qui est de se risquer dans le rassemblement de l’hétéroclite et les paris les plus improbables; dont le plus important est sans doute de tenir au caractère indissociable de ce qu’on appelle « l’art » et « le politique ».

Ce pari avait donné lieu à une effervescence palpitante au 1214 de la Montagne, où une contre-culture battante s’était installée au beau milieu d’un musée littéraire. Lorsque la commission scolaire de Montréal, sans doute inquiète de voir son bâtiment investi par ce joyeux bordel, a entrepris de nous foutre à la porte, nous avons fait le pari de poursuivre cette composition qui, bien que contingente, ouvrait des espaces dans lesquels nous n’étions pas redevables envers les institutions dominantes.

Lorsque nous avons été contactés par un prêtre de l’Église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End, nous étions à la fois curieux et dubitatifs. L’institution catholique fut historiquement l’ennemie principale de tout ce qui nous tient à cœur – il y a 50 ans à peine, elle nous aurait mise à l’index. Mais voilà, elle est aujourd’hui décrépie et désertée, et en tant que vestige d’une forme de pouvoir archaïque, elle demeure l’une des seules poches institutionnelles – et propriétaire d’ô combien de bâtiments – où l’exigence de la valorisation capitaliste n’est pas surdéterminante. À l’heure où même le Divan Orange et le Cagibi n’arrivent plus à payer leur loyer, il nous fallait tenter cette aventure risquée, et installer nos quartiers grévistes en terrain hostile.

Sans pour autant jouer aux enfants de chœur, nous avons tenté d’y aller « de bonne foi ». Nous avons organisé le déménagement de l’ostie de shitload de boîtes de la collection Dostie, nous avons fait les rénovations minimales dans ce sous-sol glauque qui nous était offert à rabais. Et nous avons rapidement commencé à faire ce pour quoi nous avions bougé là : organiser des lancements de bouquins, des concerts, des shows de théâtre, des événements féministes, écologistes, militants, trans/queer et de belles fêtes. Rien de surprenant, quoi.

Eh bien non : il a vite fallu se rendre à l’évidence que le terrain était non seulement moisi, mais miné de toutes parts. Nous avons fait l’expérience des restes agonisants d’une forme de surveillance paternaliste qui nous reprochait exactement ce que nous voulions faire. À chaque pas, la réaction se manifestait en proportion à notre vitalité : on nous reprochait par-dessus tout de vouloir devenir un lieu de passage

En dépit de tout cela, nous avons décidé de persister encore un peu, en hébergeant un concert-bénéfice pour le fonds légal de Junexit – le blocage des infrastructures d’exploration pétrolière près de Gaspé, l’été dernier. Ce fut un événement extraordinaire, avec une ambiance électrisante et près de 400 personnes. En début de soirée, néanmoins, les flics sont venus pour faire savoir qu’ils avaient l’événement à l’œil. Nous savions qu’ils suivent le dossier, précisément du fait du succès de cette lutte cruciale pour la protection du territoire.

Quelques semaines plus tard, le couperet est tombé : l’Église, réalisant que nous ne faisions pas que de la musique de chambre, nous a demandé de justifier pourquoi nous utilisions le sous-sol pour organiser des activités politiques, et non pas exclusivement culturelles, et nous en barrèrent l’accès jusqu’à nouvel ordre. La police les avait vraisemblablement « prévenus » de nos perspectives politiques, et ont entrepris d’effrayer les curés – ce qui n’est manifestement pas bien difficile.

Dans ce contexte de méfiance et d’intimidation policière, nos partenaires, soucieux de conserver leurs acquis, se sont empressés de se désolidariser de la Passe, trahissant les idéaux contre-culturels d’un passé muséifié en prenant peur devant les manifestions actuelles de cette révolte. Devant ce retour de la Sainte-Alliance nationalo-cléricale – qui aurait vu Gauvreau se retourner dans sa tombe et Lionel Groulx s’en frotter les mains – la Passe ne pouvait que décider de sacrer le camp : to hell with it!

Ce qu’on nous reprochait, c’est notre refus de séparer lutte politique et création artistique. Or c’est justement la force de ce lien, son caractère inséparable, qui nous rassemble : que l’expérimentation apparaisse comme une zone fertile où art et politique se mêlent. Cette décompartimentation des catégories qui séparent l’action radicale des formes esthétiques, nous ne la lâcherons pas, n’en déplaise aux polices politiques de tout acabit, anarcho-puristes inclus.

Merci à toutes celles et ceux qui nous ont supportés durant ces mois de transition. Malgré les pointes d’amertume que cette histoire nous a laissées, elle aura tout de même permis d’accueillir bon nombre d’événements et de belles fêtes. En attendant de trouver un lieu propice (vos bons plans sont bienvenus!), l’Impasse prendra la forme d’une série d’événements itinérants.

Nous avons tenté de trouver, à travers notre passage dans deux bâtisses délabrées portées par des institutions en ruine, une zone hors marché, un petit havre en dehors des mailles des filets de la gentrification. Devant l’impasse à laquelle nous faisons face, nous avons décidé d’en faire notre nom, et de reprendre nos recherches pour ouvrir un nouvel espace autonome à Montréal. La Passe est morte, vive l’Impasse!

Vigile et journée d’action mercredi 28 février 2018 en solidarité avec l’accusé Freddy Stoneypoint, la souveraineté mi’kmaq et la lutte contre les hydrocarbures

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Fév 242018
 

De Ni Québec, ni Canada

Le 28 février 2018 aura lieu la prochaine comparution de Freddy Stoneypoint au palais d’(in)justice de Percé. Les clowns juridiques du génocide perpétué évalueront si les preuves accumulées par le bras armé de l’État québécois au service de Junex sont suffisantes pour que le cirque commence, autrement dit qu’un procès ait lieu. Ces partisans de l’économie de la mort agissent en complète illégitimité sur le territoire souverain mi’kmaq, plus précisément sur le territoire souverain non cédé du 7e district du territoire mi’kmaq comme le stipule la clause protectrice des terres indiennes de la Proclamation royale de 1763.

Le chef traditionnel du 7e district de Mi’kma’ki, territoire souverain du peuple mi’kmaq, Gary Metallic sr., a servi une notice d’entrée par infraction à la compagnie Junex qui ne fait pas l’objet de procès, seul un camarade du peuple mi’kmaq supposément présent dans un blocage historique qui défendait le territoire et qui fut fait à l’invitation de l’autorité traditionnelle est présentement persécuté par la Cour(onne). Gary Metallic a plusieurs fois réaffirmé le refus de son peuple de l’extraction des hydrocarbures. Malgré la souveraineté jamais abandonnée des Mi’kmaq, l’État québécois continue de réprimer les différent.e.s camarades arrêté.e.s en lien avec la lutte contre les hydrocarbures en Gespe’gawa’gi et pour la reconnaissance de la souveraineté mi’kmaq.

En tant que camarades de Freddy Stoneypoint et du peuple mi’kmaq, nous appelons à faire du 28 février une journée de solidarité et d’action pour la pleine et entière libération des accusé.e.s de la cour coloniale, en reconnaissance et résistance pour la souveraineté de Mi’kmaki et des autres territoires autochtones et contre l’extraction des hydrocarbures.

Nous appelons aussi à souligner par cette journée notre pleine solidarité en action avec le Camp de la rivière et le Treaty Truck House against Alton Gas.

Que nous soyons en Gespe’gewa’gi ou ailleurs, continuons à agir en esprit de totale résistance pour la décolonisation, la souveraineté des peuples autochtones et la vie.

Déclaration de Freddy Stoneypoint (traduction française):

En tant qu’homme souverain autochtone de l’Île de la Tortue, mes droits et responsabilités incluent pratiquer des cérémonies et marcher sur la terre avec amour et respect. Je ne suis pas un activiste. Je suis simplement un homme anishnaabe préoccupé par ceux et celles qui sont à naître et la protection des terres et des eaux dont ils/elles dépendent. Je suis très reconnaissant envers les gens de tous les horizons qui ont supporté la bienveillance et la relationnalité que j’entretiens avec le sacré. Miigwetch.

Pour plus d’informations :

Fonds légal pour Freddy Stoneypoint

7th District Tribal Council of Gespegawagi

Camp de la rivière

Stop Alton Gas

Une nouvelle victoire Réclame ta paye!

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Fév 172018
 

Du SITT-IWW

Bonjour à toutes et à tous!

J’ai envie de vous partager une petite victoire « Réclame Ta Paie » qui s’est passée il y a quelque temps, parce que ces victoires-là sont tout autant importantes. Parfois, il faut faire avec les moyens qu’on a, et même s’il ne sont pas nombreux, on PEUT faire quelque chose. L’histoire est un peu complexe à expliquer par écrit, ça va être long, restez avec moi, j’apprendrai à faire bref éventuellement.

Je me suis retrouvé à démerder un employeur dans une situation d’urgence, tout en me faisant promettre un contrat de travail. Chaque semaine, il y avait une bonne excuse pour remettre à plus tard notre rencontre (qui devait se jumeler avec un training) : horaire trop chargé, oubli, déménagement, grippe, etc. Pendant ce temps, je continue à faire le travail qui est attendu, la paie prend du temps à arriver, et l’employeur me demande de faire des commissions qui ne font pas partie de ma liste de tâches, mais puisque c’est une situation d’urgence et que la cliente est à l’hôpital depuis des semaines, j’ai pilé sur mon coup de gueule…

Cette semaine, cela faisait 21 jours que je n’avais toujours pas reçu de paie. Lundi, j’ai encore contacté l’employeur, en lui expliquant très clairement que financièrement je ne serai plus en mesure de me déplacer pour le travail, que j’ai des comptes (astheure en retard, thanks to you!) à payer, un besoin fondamental de 3 repas par jour, et que je n’ai aucune garantie de me faire payer d’ici la fin de l’année (if ever!), et que tout ce stress quelques semaines avant les fêtes (mélodrame), ben, c’est vraiment inutile. Je me suis fait répondre que la cliente n’avait pas d’autres moyens que de faire un chèque puisqu’elle est encore à l’hôpital alors, « pourrais-tu aller chercher ton chèque à l’hôpital? » Et tant qu’à me faire faire ses commissions, je devais aussi : apporter des effets personnels à la dame, lui faire remplir le contrat, envoyer les signatures digitalisées, encaisser le chèque et lui faire le virement e-Interac des taxes.

…Ok.

Non, mais, ok. J’ai faim, pis j’tannée, caliss.

Ce matin-là, je me rends donc quêter mon argent de bonne heure à l’hôpital. La dame m’explique qu’elle a DÉJÀ rempli un contrat, qu’elle a demandé une COPIE du contrat, mais que l’employeur lui a dit qu’elle ne lui avait pas encore envoyé parce qu’il est dans les boîtes du déménagement. L’employeur ne m’ayant aucunement avisé de cette réalité, ça m’a profondément emmerdé drette là. Je tente de lui expliquer que de mon côté les informations que j’ai étaient de remplir le contrat et de prendre les signatures, mais elle refuse, et ne comprends toujours pas pourquoi c’est impossible de lui fournir une copie d’un contrat déjà rempli, signé et daté. Elle pas a faux. On fait quand même les signatures, mais on ne remplit pas le contrat puisqu’elle veut en discuter avec l’employeur directement. Pour le chèque, elle refuse de me le faire à mon nom personnel puisqu’elle fait affaire avec l’employeur/compagnie et qu’un contrat a été signé de toute façon. Encore une fois, elle a pas faux. Alors, le chèque est adressé à l’employeur. Je tente de le rejoindre par téléphone, tous mes appels sont envoyés directement à la boite vocale. Mes messages demeurent « non lu ». Impossible pour moi d’avoir mon dû. Je repars bredouille, et en crisse.

Je laisse un énième message à l’employeur pour lui dire de venir prendre son chèque chez moi pour que je puisse enfin avoir mon salaire. L’employeur me répond (après un gros délai) qu’il va vérifier avec son institution bancaire si je peux quand même encaisser le chèque. Sans surprise : non. J’essaie de rejoindre par téléphone, et je me fais dire « peux-tu arrêter de m’appeler lol » et l’employeur refuse de se déplacer, il veut que je lui envoie le chèque par la P O S T E (je niaise pas). Mais y’a plusse encore : il me donne son adresse civique P E R S O N N E L L E!!!!! Jackpot!?!

Après avoir pété un plomb, j’ai appelé 2 fellow workeuses qui sont dans le même domaine que moi pour discuter des meilleures alternatives compte tenu de ma situation. Comme je n’ai pas de contrat d’établi avec l’employeur et que je suis travailleuse autonome, je n’ai qu’une seule bonne option avant de réellement entamer un Réclame Ta Paye : me présenter sur place à l’adresse de l’employeur (merci de me l’avoir donné si gentiment hinhin), et d’exiger le versement de mon salaire live dans ma face. Je fait ma petite YesMan ™ et je demande si ça ne serait donc ben pas plus simple que je vienne lui déposer allègrement le chèque à son humble demeure « on est juste à 20 minutes l’un de l’autre lol ». L’employeur a dit OUI. Jackpot, #2?!?!

Pendant que j’étais en route, il commençait à argumenter (par messages) sur les sommes dues sur mon salaire, « j’enlève un 40$ ici pour X-Y-Z raison vraiment cave, et un 20$ pour Z-Y-X raison encore plus cave », que j’ai totalement refusé (lel). Il voulait aussi me soustraire un 40$ de mon salaire parce que l’employeur le devait à l’employée qui m’a référée à cet employeur (WtF). Je lui ai dit que l’argent des autres ne me concernait pas, et que je voulais être payé pour le travail que J’AI FAIT durant ces 21 jours. Vu que j’ai pas le temps de niaiser et que mon partenaire était disponible, je me suis présenté chez l’employeur avec lui. Il a attendu dans la voiture, question de faire prestance efficace (les rares fois que jouer la carte du patriarcat peut être favorable!), pendant que je sonnais à la porte, facture en main.

L’employeur me devait 460.00$, je suis repartie avec 540.00$.

STAY STRONG, FWs!

We can do it all even when the possibility seems bleak!

Euphorie Vagabonde

MANIF CONTRE LA POLICE DE MANIWAKI (ET TOUTES LES AUTRES)

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Fév 012018
 


Soumission anonyme à MTL Contre-info

Rdv à la Place Émilie-Gamelin
CE SOIR (1er février)
à 19h

Chaque balle tirée nous rappelle que les policiers sont des meurtriers. Hier, ils ont une fois de plus ouvert le feu sur une personne de 18 ans – qui demeure anonyme jusqu’a présent– qui se comportait avec hostilité au palais de (l’in)justice de Maniwaki. L’été dernier Pierre Coriolan était assassiné par la police alors qu’il était en crise de santé mentale. À l’hiver 2016, c’est Bony Jean-Pierre que la police a tué. Tant que cet ordre mortifère s’impose à nous, nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas.

À cette heure, nous ne savons pas si le jeune homme atteint d’une balle à la tête survivra à sa blessure, et si c’est le cas, dans quel état. Une vie de plus arrachée. L’horreur crue se refait un nid au creux de l’hiver. Mais ce n’est bien là que la face visible et spectaculaire du harcèlement policier auxquels nombreux-ses font face au quotidien, à la brutalité policière toujours impunie et inscrite dans ses fondements, et de la violence de l’ordre colonial, capitaliste et étatique que la police soutient et qui ne pourrait se maintenir sans elle.

Cette attaque est une goutte d’eau dans l’océan de la violence policière. Mais nous refusons qu’elle ne soit qu’une statistique de plus, qu’un moment passager d’outrage qui nourrit notre cynisme.

On appelle à une manif pour arrêter le mouvement automatique du quotidien et honorer la vie qui se dresse contre l’ordre policier de mille et unes façons.

On appelle à une manif dans l’espoir qu’elle ne sera pas qu’une image de protestation contre la violence et l’absurdité de ce monde, pour que la peur change de camp­.

Qu’on brave l’hiver glacé (y’annonce 3degrés en fait – viens-donc!!!) et qu’on sorte pour se tenir ensemble et agir contre ce terrible événement.

Fuck tous les policiers, leurs ami-es, leurs sympathisants et tous-tes ceux et celles qui refusent de prendre parti!

Les rues ne seront jamais paisibles tant que la police y sera.

 

 

Tension sociale face à la police dans Montréal-Nord

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Jan 292018
 

De Journal corporatiste légèrement détourné, soumission anonyme à Mtl Contre-info

Une arrestation de routine a dégénéré l’an passé dans  Montréal-Nord. Attaqués au couteau et encerclés par une foule de 150 personnes, deux policiers ont dû battre en retraite et demander du renfort, un incident complètement passé sous le radar. Un acteur-clé de l’affaire Villanueva est accusé d’avoir intimidé les policiers en gonflant la foule à bloc.

Le 28 mai dernier, à l’intersection des rues Pascal et Lapierre, dans Montréal-Nord, deux patrouilleurs sont intervenus pour foutre la marde comme d’habitude.  Puis, un homme s’est approché d’eux, les policiers ont décidé de l’arrêter, puisqu’il correspondait à la description d’un quelquonque suspect qui aurait commis un délit fictif inventé par ces deux patrouilleurs.

Or, l’homme a refusé d’obtempérer. L’arrestation a dégénéré, alors que les policiers peinaient à maîtriser le suspect. En sueur, l’homme de 27 ans a attaqué les agents avec un coupe-ongles muni d’une lame(  arme très dangereuse soi dit en passant ). «Le poivre de Cayenne est même utilisé pour pouvoir le maîtriser», indique un résumé des événements présenté à la cour en juillet dernier. Pendant l’échauffourée, cette courageuse personne a lacéré les bras des deux policiers avec la lame du coupe-ongles.

L’incident n’a jamais été médiatisé par le Service de police de la Ville de Montréal par peur que ce type d’évènement puissent en inspirer d’autres.

L’homme en question a plaidé coupable à des accusations d’entrave, d’agression armée sur un policier et de possession de cannabis. Néanmoins, il a soutenu à la cour avoir «complètement oublié» avoir eu l’arme dans sa main en s’approchant des policiers. Il a reçu une peine de 50 jours de prison.(sale juge de merde)

Le brouhaha a attiré le regard des curieux. Très vite, une foule massive de 150 personnes a entouré les deux patrouilleurs, laissés à eux-mêmes. «Il y avait du bruit, on filmait, on huait, on chahutait. Rapidement, les policiers ont pris la décision de se retirer avec l’homme et d’aller ailleurs pour finir l’intervention.

Deux des «leaders» de la foule, étaient aux premières loges de la quasi-émeute. Ils auraient incité la foule à crier des insultes aux policiers. «Sortez de notre secteur. C’est notre hood!» scandait la foule en colère. «Un d’entre eux entravait le travail des policiers, envahissait leur espace sécuritaire, cherchait la confrontation.

Les deux valeureux jeunes hommes sont accusés d’avoir intimidé les policiers du poste de quartier de Montréal-Nord et d’avoir entravé leur travail. Selon la sommation rendue publique jeudi dernier, les deux hommes auraient provoqué la peur des «policiers du poste 39» en vue de leur nuire dans l’exercice de leurs fonctions. Ils doivent comparaître le 6 avril prochain.(Pour qu’enfin la peur change enfin de camp)

Un de ces hommes est connu pour avoir été atteint au dos par l’agent Lapointe pendant la tragique intervention policière ayant mené à la mort de Fredy Villanueva en août 2008. Il avait été l’un des témoins-clés à l’enquête du coroner.

Quatre jours avant l’intervention du 28 mai, un policier du SPVM avait été accusé d’homicide involontaire pour la mort de Jean-Pierre Bony, tué par une balle de plastique pendant une opération policière à Montréal-Nord. Cet incident avait provoqué une émeute dans les rues du quartier en avril 2016. Plusieurs véhicules avaient été incendiés.

Face à la police résistance populaire

Communiqué après le dernier article de La Presse sur Montréal Contre-Information

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Jan 292018
 

De MTL Contre-Info

Montréal Contre-Information est une plateforme de diffusion autonome qui reçoit plusieurs soumissions anonymes ainsi que des textes diffusant les idées anarchistes de différentes tendances. Nous ne condamnons en aucun cas ce qui est publié sur ce site. Nous ne sommes pas les auteurs des soumissions envoyés à ce site.

Hier soir un article dans le journal La Presse nous apprenait que le SPVM enquêtait sur le site web afin de tenter de remonter aux auteurs de différentes actions qui ont ensuite été communiqués sur Montréal Contre-Information. Il s’agit du deuxième en l’espace de quelques mois. Tout ce cirque, qu’il soit médiatique ou policier tente d’isoler les idées qui sont derrière Montréal Contre-Information, on cherche  à instiguer la peur chez les gens qui consultent le site web pour ainsi rendre la diffusion d’informations subversives plus difficile à travers internet ou les réseaux sociaux.

Plusieurs craintes ont été émises par rapport à la page Facebook : « le SPVM a demandé l’ensemble des données de connexion (adresses IP) depuis la création du profil Facebook associé au site afin de maximiser ses chances d’identifier le ou les internautes qui le gèrent ». Ce n’est pas parce que le SPVM lance une campagne de peur que nous allons céder à la pression et fermer la page. Nous pensons que plus il y a de gens qui consultent la page plus le risque de répression sera diffus. En utlisant Facebook le but est de justement pouvoir aller atteindre plus de gens qui ne sont pas nécessairement dans les sphères militantes. Ne cédons pas à la panique, ce serait jouer le jeu de la répression.

N’oublions pas non plus que ce sont les grands médias qui contribuent grandement à cette campagne de peur qui vise à démoniser le site web. Et bien certainement les journalistes s’abreuvent des campagnes policières et continuent à demander des arrestations pour pouvoir remplir leurs chroniques.

Solidairement,

Montréal Contre-Information

 

G7 : Rapport sur la lutte présente et à venir

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Jan 272018
 

De Pour un temps libre

Ce 8 et 9 juin, La Malbaie recevra les dirigeant.e.s des sept États (capitalistes) les plus puissants de la planète pour traiter de problématiques planétaires qui ont toutes pour réponses le perfectionnement de notre exploitation et de notre domination. Ce n’est pas par hasard que c’est dans un tel lieu isolé des grandes concentrations urbaines – en tant qu’elles sont aussi des concentrations de misère – que se tient cet événement abject, c’est précisément pour fuir la révolte qu’il provoque (pensons notamment à Seattle 1999, Québec 2001, Toronto 2010, etc.)

La présence pestilentielle des représentant.e.s étatiques oblige, les sbires de l’État ont anticipé le coup et quelques « 7000 policiers et militaires [seront] déployés dans la ville et ses environs. Tireurs d’élite positionnés sur les toits, utilisation de drones et de caméras de surveillance », rien ne sera laissé au « hasard » des situations imprévisibles que représente l’éclatement violent de la lutte des classes. Une seule question se pose maintenant : où ferons-nous la fête?

Ce n’est qu’en réfléchissant sur le rapport qu’entretient le capital avec l’espace que la réponse peut être dégagée : en s’universalisant, le capital s’est rendu par là même universellement vulnérable, c’est-à-dire que là où il y a exploitation, lutte il y a. À La Malbaie, Québec, Pékin ou à Athènes, le contenu de la lutte des classes reste identique – malgré les formes particulières qu’elle prend – c’est une lutte contre le capital et le monde qu’il détruit à son image. S’attaquer au capital ici ou , c’est matérialiser notre refus pratique de reproduire, peu importe où, une existence sociale genrée, aliénée et déchirée telle qu’elle n’incarne plus qu’un simple rôle imposé.

Considérant le suicide stratégique que représente l’idée de perturber le G7 à La Malbaie, c’est à Québec que se tiendra le véritable contre-sommet parce que c’est que se présentent les conditions réelles d’une lutte victorieuse. Victorieuse au sens où nous faisons de cet événement une occasion de subvertir le rapport social capitaliste là où il se concentre, de perturber logistiquement le séjour des dignitaires contraint.e.s de loger à Québec, tout en produisant un temps et un espace momentanément libérés du capital – un temps nôtre. C’est un rapport social très matériel qu’il s’agit de combattre et non pas de stupides « têtes d’affiches » à la Trump; c’est à ce qui les rend possibles que nous nous attaquerons.

Nous préférons l’odeur d’un brasier urbain à celle d’un potentiel cadavre d’un.e membre du G7.

Question de goût.

– Temps Libre, janvier 2018

 

Quelques notes sur la campagne d’affichage d’Atalante à Montréal

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Jan 262018
 

De Montréal-Antifasciste

Grand cas a été fait le weekend dernier (20-21 janvier 2018) d’une campagne d’affichage sauvage à Montréal ciblant différentes personnalités politiques et militantes. Sans minimiser l’importance de cette action, nous croyons qu’il est nécessaire d’en relativiser la gravité et surtout, d’en nommer les auteurs.

Une intox circule depuis quelque temps à l’effet que le groupuscule d’extrême droite Atalante, implanté depuis plusieurs années à Québec, souhaite ouvrir une « nouvelle » branche à Montréal. Le coup d’éclat foireux de la nuit du 20 au 21 janvier serait le baptême de feu de cette fameuse branche.

Or, nous savons  pertinemment que la soi-disant branche montréalaise d’Atalante est constituée autour des mêmes cabochons qui sévissent dans la métropole depuis un certain temps, principalement au sein des Soldats d’Odin. Parmi eux, quelques individus qui ont déjà été présentés sur ce site, dont Philippe Gendron et David Leblanc (SOO), et Shawn Beauvais-MacDonald, un suprémaciste blanc inspiré par l’alt-right qui est maintenant un habitué de nos pages.

Voyons d’abord qui était de la partie, ce fameux soir de janvier. Sur la page Facebook d’Atalante, les fachos ont eux-mêmes publié un album photo de leur forfait.

///

Cet individu a la même carrure, le même manteau de cuir (image du centre), la même posture et le même style vestimentaire distinctif que Shawn Beauvais-MacDonald, dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises sur ce site.

Comme l’a déjà rapporté le site On Jase, l’utilisateur Facebook Alan Kovak (faux nom; de son vrai nom Martin Minna; alias Boris Popovich; ses trois comptes sont aujourd’hui désactivés) a imprudemment publié sur son compte une série de photos et une vidéo où il se vantait d’avoir participé à la campagne d’affichage avec une poignée de comparses… qu’il a eu la bonne idée d’identifier.

Beauvais-MacDonald est assez facilement identifiable, non seulement par son gabarit et ses vêtements, mais par sa participation bien documentée à de nombreuses manifestations d’extrême droite au cours de l’années 2017 :

Shawn Beauvais-MacDonald à la manifestation de La Meute à Montréal, le 4 mars 2017. Notez la tuque “Venus”.

 

Shawn Beauvais-MacDonald à une manifestation «patriotique» à Montréal, le 23 avril 2017. Accompagné de quelques acolytes.

 

Shawn Beauvais-MacDonald à la manifestation suprémaciste Unite the Right, à Charlottesville, Virginie, le 12 août 2017.

 

Shawn Beauvais-MacDonald à la «manifestation dans le garage» de La Meute, à Québec, le 20 août 2017.

Nous savons également que Shawn Beauvais-MacDonald est proche d’Atalante et des Soldats d’Odin, comme en fait foi cette photo de famille avec Raphaël Lévesque (alias Raf Stomper, leader d’Atalante) et sa présence facilement reconnaissable dans le contingent d’Atalante/SOO à la manif du 25 novembre, à Québec :

Raphaël Lévesque (alias Raf Stomper) et Shawn Beauvais-MacDonald. Notez le t-shirt.

 

Le contingent d’Atalante sur le rempart de l’Esplanade de Québec, le 25 novembre 2017.

 

Shawn Beauvais-MacDonald dans le contingent d’Atalante/SOO à la manifestation d’extrême droite à Québec le 25 novembre 2017. Notez le manteau de cuir, la tuque “Venus” et le t-shirt…

Parlant d’Atalante Québec, quelques membres ou sympathisants du groupe ayant participé à la campagne d’affichage du 20 janvier sont aussi facilement identifiables en recoupant des photos de diverses sources.

Cet individu a exactement la même tenue que Mathieu Bergeron, un proche d’Atalante, facilement reconnu sur le rempart de l’Esplanade et dans la manifestation d’extrême droite à Québec le 25 novembre 2017 :

Mathieu Bergeron dans le contingent d’Atalante/SOO de la manif d’extrême droite à Québec, le 25 novembre 2017. Notez la casquette du groupe Légitime Violence. La même que sur les deux photos précédentes.

 

Mathieu Bergeron

 

Mathieu Bergeron

Le membre le plus connu d’Atalante est sans doute Raphaël «Raf Stomper» Lévesque, qui était aussi manifestement de la virée à Montréal le 20 janvier :

Raphaël Lévesque, leader d’Atalante, en campagne d’affichage à Montréal le 20 janvier 2018. Notez le blouson The North Face et les espadrilles New Balance.

 

Atalante sur le rempart de l’Esplanade à Québec. Raphaël Lévesque au centre.

 

Raphaël Lévesque motive ses sturmtruppen dans la manifestation d’extrême droite devant l’Assemblée nationale, le 25 novembre 2017.

 

Raphaël Lévesque en joyeuse compagnie; à droite, le stomper «Yannick Sailor».

De nombreuses photos du Québec Stomper Crew et de l’entourage de Légitime Violence se trouvent sur le site Montréal Contre-Information, dont la plupart représentent Raphaël Lévesque.

Un troisième complice d’Atalante a aussi été reconnu dans l’album photo de la campagne d’affichage du 20 janvier, soit Vincent Cyr, de Varennes :

Vincent Cyr, sympathisant d’Atalante, à Montréal le 20 janvier 2018. Notez les tatouages sur les mains et l’écusson sur le blouson aviateur.

 

Vincent Cyr. Notez les tatouages, l’écusson, le blouson et le pantalon camo.

 

Vincent Cyr, sympathisant d’Atalante. Notez l’écusson Rock Against Communism.

 

Vincent Cyr avec Atalante sur le rempart de l’Esplanade, à Québec, le 25 novembre 2017.

 

Vincent Cyr avec Atalante et les Soldats d’Odin dans la manifestation d’extrême droite à Québec, le 25 novembre 2017.

Pour rester dans l’entourage immédiat d’Atalante, il semblerait qu’un autre nazillon des Québec Stompers, Jonathan Payeur, soit au moins en partie responsable de la production des bannières du groupe, dont l’allure distinctive est due à la police de caractère utilisée. Voici un échange révélateur à ce propos sur la page Facebook de Raf Stomper :

Jonathan Payeur, proche d’Atalante et du Québec Stomper Crew.

 

Jonathan Payeur, proche d’Atalante et du Québec Stomper Crew.

 

On s’en voudrait d’oublier notre bon ami David Leblanc, le nazi-pas-raciste et homme à tout foirer des Soldats d’Odin, qui s’est lui aussi fait avoir par l’ineptie de son complice Martin Minna, alias Alan Kovak :

David Leblanc, des Soldats d’Odin, à gauche.

 

David Leblanc, des Soldats d’Odin Montréal, qui montre à quelle hauteur il vole. Avec lui, Guillaume Levesque et Ian Alarie, de Varennes.

 

David Leblanc, avec le contingent des Soldats d’Odin, à Québec, le 25 novembre.

 

Weekend occupé, pour Dave Leblanc, qui était à Sherbrooke le 21 janvier pour participer à la «Journée du drapeau» avec Les Insoumis. En arrière plan, Philippe Gendron et Katy Latulippe.

 

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Plutôt que de succomber à la peur ou de contribuer par mégarde à leur propagande en partageant sans donner de contexte les photos de leurs exploits racistes, nous croyons qu’il faut démasquer et exposer ces fascistes qui se donnent de plus en plus de latitude dans nos villes.

Si vous avez d’autres informations au sujet des individus mentionnés dans cet article ou d’autres fascistes, communiquez avec alerta-mtl@riseup.net.

Des Notre Dame des landes partout

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Jan 252018
 

De La Pointe Libertaire

Un événement important pour le monde du militantisme alternatif s’est déroulé mercredi le 17 janvier. Le gouvernement français a renoncé à construire un nouvel aéroport à Notre-Dame des Landes près de Nantes.

Quelques 300 occupantEs, dont les 5 derniers agriculteurs résistants, des 1800 hectares expropriés sont parvenuEs après 10 ans d’une lutte exemplaire à faire reculer l’État français ainsi que la multinationale Vinci à qui les terres avaient été cédées (l’État a exproprié 50 agriculteurs) pour réaliser un nouvel aéroport.

En ces temps ou les États et les multinationales s’activent dans la voie de la concurrence/fuite-en-avant du néolibéralisme, la victoire des zadistes (ZAD – Zone à défendre) de Notre-Dame des Landes est significative même si elle est fragile en regard des rapports de force existants.(pour en savoir davantage sur NDDL)

D’ailleurs, le président Macron a promis d’évacuer les indésirables au printemps, et il a derrière lui la puissance des forces du « désordre ».

À l’échelle mondiale, la victoire des zadistes reste « insignifiante ». Il en faudrait une par mois pour que de tels exploits de reprise des territoires puissent véritablement ébranler le système. Mais tout de même, elle est importance cette victoire. Nous dirions même IMMENSE. Surtout d’un point de vue symbolique car les zadistes ont atteint un véritable point de rupture entre la vision du monde actuel des dirigeantEs économique et politique et celle d’une construction alternative d’une nouvelle société non-productiviste et écologique. Cette victoire nous indique une ligne rouge, ligne où les pouvoirs du capitalisme deviennent vulnérables en régime de démocratie parlementaire à l’européenne. La lutte et le rapport de force ont largement débordé les limites de la seule joute parlementaire.

Ici nous sommes dans une « guerre de légitimité » avec son lot de répression étatique face à une nouvelle légitimité zadiste encore minoritaire qui se construit contre celle de l’État, des multinationales et des forces réactionnaires (syndicat agricole, éluEs du PS, préfets, etc.) cherchant à protéger leurs chasses-gardées. Car, et c’est presqu’une évidence, si le mouvement de protestation avait dû se fier à la « prise du pouvoir » d’éluEs sympathiques à la cause zadiste, le nouvel aéroport serait déjà en construction sinon terminé.

L’État a reculé. Mais c’est un recul stratégique. Il est conscient que ce mouvement des ZAD percole le territoire français ici et là alors que parallèlement s’effrite la légitimité des appareils politiques de représentation dans la société. Précisément, à Notre-Dame des landes des dizaines de milliers de supporters (et oui plusieurs manifestations de soutien durant ces 10 ans de lutte ont regroupé 30 000, 50,000 et même 80 000 personnes) sont venus en soutien aux zadistes lors de moments névralgiques ou en d’autres appels à la solidarité. Manifestement, la plupart ne croyait plus que l’on pouvait « influencer » l’État via les élections. C’est ce que craignent le pouvoir politique et leurs appuis. Éviter qu’une nouvelle légitimité « populaire » autour d’une stratégie d’action politique directement enracinée à la base vienne renforcer les autres ZAD sur le sol français.

Inspirations libertaires

La victoire, largement inspirée par une perspective de résistance contre un élément destructeur (l’aéroport) et complété par un projet de réappropriation du territoire et de reconstitution d’une communauté de vie sur des bases écologiques et collectives, s’inscrit dans une vision politique à long terme. Il est pertinent de mentionner que cette lutte, la construction du rapport de force et le projet de vie qui s’en dégage aujourd’hui se sont largement appuyés sur une vision et des stratégies libertaires bien que les militantEs libertaires sur la ZAD restent minoritaires. Bref, le projet de réappropriation à NDDL s’inspire d’idées et d’actions et d’un projet de société anarchiste et libertaire.

Un des enjeux de ce mouvement des ZAD, basé sur l’autogestion et la démocratie directe, vise l’appropriation collective du territoire. Un enjeu qu’on sent émerger, qui s’exprime de diverses façons un peu partout à travers le monde : au Chiapas (Mexique), Les Sans terre du Brésil, les Premières Nations de Standing Rock au Dakota du nord (USA) etc. Et même si c’est à une plus petite échelle, l’expropriation populaire du Bâtiment 7 à Pointe-Saint-Charles relève de cette volonté de reprendre nos vies en main en nous réappropriant nos territoires.

L’autonomie, l’autogestion et la démocratie directe sous plusieurs formes reviennent constamment et nous indique la pertinence de délaisser, comme stratégie prioritaire, l’action politique partisane à travers les institutions étatiques. Bien sûr il faut continuer à mettre la pression sur les instances gouvernementales, les zadistes l’ont bien saisi, mais l’œuvre de construction d’une autre société devrait interpeller l’ensemble des militantes et des militants de gauche si nous voulons collectivement arrêter la destruction des territoires et de la planète?

Les zadistes, eux et elles, ont compris qu’il fallait créer de la synergie avec la population environnante et même beaucoup plus loin. Si ça avait pas été le cas, il y a longtemps que les forces réactionnaires du profit à court terme auraient emportées le morceau et qu’on ne parlerait plus d’un projet de société paysanne alternative près de de Nantes.

Pour la suite des choses

Comme nous le croyons, l’État français a exercé un repli stratégique dans le but de casser les liens qui se sont développés entre une partie significative de la population environnante de NDDL et les zadistes, surtout la frange radicale où se retrouve les libertaires et autres anti-autoritaires. La bataille est loin d’être terminée. Les éléments de droite voudront éviter que l’État ne perde la face en « légalisant » l’occupation du territoire sous forme collective. Mais des précédents existent, notamment le CUN du Larzac dans les années 1970.

Si L’objectif du gouvernement est d’éviter la contamination de la réussite de NDDL à d’autres ZAD, il devrait être exactement le contraire pour la révolution sociale : DES ZAD PARTOUT.

 

Salaires impayés pour deux travailleurs sans-papiers : Une victoire pour lancer l’année!

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Jan 242018
 

Du SITT-IWW

Une nouvelle année s’est terminée et encore une fois, elle fut synonyme, pour nombre de travailleuses et travailleurs, de salaires impayés, de congédiements déguisés et dintimidation de la part de leurs employeurs. Trop souvent, ces patrons malhonnêtes tentent de sen tirer impunément.

Ce fut le cas récemment pour deux travailleurs sans-papier. De passage au Canada pour quelques mois, ils furent embauchés comme plongeurs dans un restaurant branché et fancy du quartier St-Henri. Payés sous la table, ils devaient recevoir leurs derniers chèques par le biais de ladresse dune amie et ce, une fois repartis dans leurs pays dorigine respectifs.

Évidemment, les chèques nont jamais été envoyés. Difficile de mettre de la pression quand on est pas dans la région, quand ni le français ni langlais sont nos langues dusage.

Contacté par lamie de nos deux camarades, le syndicat sest mis en branle. Nous avons premièrement appelé leur ancien patron pour lui faire part de la situation. Le chef-cuisinier a vite fait de nier connaître ses deux anciens employés et tenté de dévier la conversation, pour finalement admettre à demi-mots que si ses deux personnes lui écrivaient sur son courriel personnel il tenterait de clarifier « la situation ».

Nous avons donc rédigé un petit message en notre nom et celui des deux travailleurs lésés que nous lui avons envoyé. À lui ainsi qu’à ladministration du restaurant, et ce sans omettre de mentionner quavenant une réponse négative de leur part, nous entamerions une campagne publique à leur endroit. La réponse ne sest pas faite attendre. Soudain, les patrons du restaurant se souvenaient du travail effectué par nos camarades et tenaient à régler ce simple « malentendu ». Les chèques étaient prêts le lendemain et les patrons sexcusaient.

Si nos employeurs aiment utiliser les frontières comme prétexte de malversation ou dintimidation, la solidarité syndicale se doit de les abolir. Les Normes du travail sont supposées nous protéger, mais elles tiennent peu compte de la réalité que nous vivons au quotidien. Cest dire que si souvent les boss sessayent à voler des salaires, il nen tient qu’à nous, travailleuses et travailleurs, pour réclamer ce qui nous est du! Nous continuerons en 2018 à aider nos collègues et camarades à faire valoir leurs droits, mais aussi à sorganiser.

Bonne année de luttes syndicales!