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Prison pour migrant-e-s : une bande anti-construction libère des milliers de criquets dans les bureaux d’architectes

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Mai 192018
 

Le siège social de Lemay, 3500 rue Saint-Jacques

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tôt un matin d’avril 2018, notre équipe de construction amateur a relâché des milliers de criquets dans les nouveaux quartiers généraux de la compagnie d’architecture montréalaise Lemay. Nous avons arraché un mur de plywood d’un côté du bâtiment et avons laissé entrer les criquets dans leurs tout nouveaux locaux. En effet, la compagnie Lemay et le Groupe A (situé à Québec) ont obtenu un contrat pour construire un nouveau centre de détention de migrant-e-s à Laval, en banlieue de Montréal. Son ouverture est prévue pour 2020. Nous sommes opposé-e-s aux frontières, aux prisons et aux centres de détention de migrant-e-s. Nous luttons pour un monde où toutes et tous sont libres de se déplacer et de s’établir; un monde libre de la suprématie blanche, du capitalisme, du colonialisme et du patriarcat.

Nous voyons cette action comme le début d’un effort concerté pour empêcher la construction de ce nouveau centre de détention de migrant-e-s. Les criquets sont reputés pour se reproduire rapidement et sont particulièrement difficiles à exterminer; leur bruit constant et leur prolifération rapide dans n’importe quel espace font de ces derniers bien plus qu’une simple nuisance. Ils se multiplieront dans les murs du bâtiment greenwashé de Lemay, dans Saint-Henri, un quartier en gentrification, et ce, même après que le mur que nous avons enlevé ne soit remplacé. Pendant ce temps, notre résistance s’organisera face au centre de détention des migrant-e-s et à tout ce qu’il représente.

Ce nouveau centre de détention pour migrant-e-s à Laval a été proposé dans le cadre d’un «ajustement» du système d’immigration proposé par le gouvernement canadien. La plus grande partie de cet ajustement est dirigé vers les infrastructures : des 138 millions accordés, 122 seront dépensés dans la construction de deux nouveaux centres de détention (à Laval et à Surrey, en Colombie-Britannique) ainsi que dans l’amélioration du centre de détention en fonction à Toronto. Le gouvernement justifie ces mesures en prétendant que les «centres» (pour ne pas dire prisons) ne respectent pas les standards internationaux. Il y a d’ailleurs quelque chose d’ironique à voir que tout en investissant dans de nouvelles prisons pour migrant-e-s, il prétend vouloir trouver des alternatives à la détention.

Ces nouvelles installations sont présentées comme des “meilleures” prisons. Elles sont supposément issues d’un design “non-institutionnel” et ont des espaces extérieurs et un accès facile aux familles ainsi qu’aux représentant-e-s d’ONG, mais priorisent tout de même la “sécurité publique” par l’incarcération. Les compagnies mandatés pour la construction du centre à Laval sont connues pour concevoir des palais de justice et des prisons “LEED”, ainsi que des bibliothèques et des pavillons universitaires. Il est difficile d’imaginer que cette nouvelle prison ne donnera pas une impression “institutionnelle”. La tentative du gouvernement Trudeau rappelle celle par le gouverment fédéral dans le système carcéral pour femmes des années 90 et la tentative du gouvernement ontarien d’assouplir son système carcéral. Les réformes dans les centres de détention visent à redécorer des bâtiments d’où il est interdit de sortir pour prétendre qu’il est acceptable d’y enfermer des personnes.

La nouvelle prison de Laval semble avoir une capacité semblable ou légèrement supérieure à celle du centre présentement en fonction (de 109 à 144 personnes, la nouvelle aurait une capacité d’enfermer 121 personnes). Alors que les dernières années enregistrent un taux plus bas d’incarcération de migrant-e-s et que les gouvernements prétendent vouloir le réduire davantage, ce projet laisse penser qu’il ne s’agit que de mensonges. Étonnant. Comme il a été dit, “construisez les, et ils se rempliront”. Il est peu probable d’assister à une réduction du nombre de détenu-e-s.

Voyons cela de plus près. En tant qu’acteur de l’”ajustement” du système d’immigration, le ministre de la sécurité publique Ralph Goodale a annoncé l’intention du gouvernement d’explorer des “alternatives à l’incarcération”. Dans le rapport qui a été écrit sur la réforme, le gouvernement affirme que les alternatives à l’incarcération incluent “la possibilité de s’identifier par téléphone pour ne pas avoir besoin de se rendre en personne aux services frontaliers, l’augmentation de la liberté de mouvement, la facilitation des critères et l’optimisation de l’efficacité”. C’est-à-dire rendre le travail des flics des frontières plus facile et sauver de l’argent.

Les alternatives les plus connues de l’incarceration des migrant-e-s incluent les maisons de transition et le port de bracelets électroniques ainsi que la probation à travers des ONG qui sont prêtes à agir comme gardiens de prison. Ces mesures sont préférables à l’enfermement. Alors que la prison est le bâton qui menace de frapper, elles représentent la carotte qui discipline. Dans tous les cas, elles servent de légitimation à l’usage de l’emprisonnement (“nous vous avons donné le choix d’utiliser la reconnaissance vocale même si vous ne pouviez pas régulariser votre statut car vous alliez être déporté-e, mais vous avez disparu, il faut donc vous jetter en prison”). Les alternatives à la détention sont des formes plus sophistiquées de contrôle de migrant-e-s qui permettent à l’État de paraître charitable tout en déportant et en emprisonnant des personnes qui ne les respectent pas.

La stratégie d’implanter des alternatives à la détention ne ferait qu’accentuer la collaboration entre les ONGs et le gouvernement pour la détention des migrant-e-s, en échange du financement pour payer les salaires des employé-e-s. En 2017, le gouvernement a signé un nouveau contrat avec la Croix Rouge pour évaluer les conditions dans les centres de détention des migrant-e-s. Par contre, la Croix Rouge surveille techniquement ces conditions depuis 1999, il s’agit seulement de la première fois qu’ils reçoivent un “financement de base” de la part du gouvernement. Avec 1.14 million en deux ans, la Croix Rouge continuera à “évaluer” les centres de détention et à dire au gouvernement que tout va pour le mieux, légitimant la continuation de l’emprisonnement des migrant-e-s. N’est-ce pas merveilleux, quand les ONGs font bien paraître la répression du gouvernement?

Qu’est-ce qui ressort de cet ajustement au final? Plus d’argent pour les prisons répressives, un peu d’argent pour des formes moins violentes de contrôle des mouvements et un peu pour la Croix Rouge. Dans le contexte des migrations à la frontière américaine de ceux et celles qui fuient le régime de Trump, un contexte où la plupart de ces personnes n’obtiendront jamais de statut de réfugié et pourraient bien se retrouver dans un centre de détention, nous voulons empêcher la construction de ce nouveau centre de détention des migrant-e-s. Selon nous, c’est un moment opportun, c’est même le seul moment, pour intervenir pour arrêter le cours des choses. Nous nous mobilisons contre cette nouvelle prison en gardant en tête que nous voulons aussi faire fermer l’ancienne. Nous voyons la prévention de la construction de cette prison uniquement comme une partie d’un combat bien plus grand pour détruire celles qui existent déjà.

En plus de placer cette lutte dans le contexte d’une “crise migratoire” globale, nous comprenons aussi que celle-ci s’inscrit aussi dans le contexte de la montée de l’extrême droite. Storm Alliance, un groupe d’extrême droite raciste et anti-immigration a organisé une poignée de maniestations à la frontière, souvent rejoint par La Meute, un groupe populiste spécifiquement québécois. Influencé par les rhétoriques anti-immigrante et d’extrême droite sur internet, Alexandre Bissonnette a fusillé et tué six personnes dans une mosquée de Québec il y a un an et demi. TVA et le Journal de Montréal ont aussi publié une fausse nouvelle islamophobe pour faire mousser la haine.

Avec tout cela en tête, nous comprenons que la lutte contre la construction de ce nouveau centre de détention est une lutte anti-fasciste, qui est elle-même une lutte contre la suprémacie blanche. Nous souhaitons lier nos actions avec celles d’autres personnes dans nos communautés, proches et éloignées, qui se battent également contre la suprémacie blanche et la montée de l’extrême droite. Même si nous combattons le libéralisme et sont gouvernement actuel au Canada, nous nous battons aussi contre l’extrême droite et leurs désirs d’un avenir plus violent.

Nous sommes inspiré-e-s par l’action récente pour empêcher la déportation de Lucy Granados. Nous sommes inspiré-e-s par le courage quotidien des personnes sans statut et par ceux et celles qui s’organisent et se rassemblent pour protéger nos communautés. Nous sommes inspiré-e-s par toutes les personnes qui se lèvent contre les frontières, les prisons et les autres formes de domination. Nous sommes inspiré-e-s à lutter pour leur liberté de s’installer et de se déplacer, et vous appelons à lutter avec nous.

Lemay n’est pas la seule entreprise impliquée dans la conception et la construction de la prison, et n’est donc pas le seul point de pression possible. Des plans architecturaux de Lemay, aux contributions du Groupe A, aux matériaux et aux équipes de constructions, il faut des ressources multiples pour bâtir une prison. Ceci est un appel pour plus de recherche, de discussions, et d’actions autour de Lemay spécifiquement, mais aussi de toutes les autres firmes et groupes qui sont impliquées dans le projet. Nous espérons voir d’autres bandes anti-construction agir dans le futur et nous espérons que ce projet devienne l’objet d’une campagne soutenue, capable de rassembler plusieurs personnes et groupes vers un futur sans prisons ni frontières.

Nous espérons que la résistance à cette prison continuera de proliférer, plus vite et plus loin que ces milliers de criquets.

Pourquoi nous avons fait annuler le show de L’Artiss Charland du 12 mai à Montréal ?

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Mai 192018
 

Du Comité anti-raciste du Plateau Montroyal

Qui est L’Artiss? C’est un chansonnier, un gars qui aime jouer du blues dans son garage avec ses chums boomers ou dans des boites à chanson. Le seul problème c’est que L’Artiss est aussi membre de La Meute et responsable de La Meute TV, projet qui vise à faire des reportages sur les activités internes de La Meute afin de fédérer les clans et de donner une bonne image de l’organisation raciste.

Steeve Charland est persuadé d’être une bonne personne. Il aime les gens, il est généreux, il cite régulièrement des artistes progressistes comme Fred Pellerin, Richard Desjardins et Pierre Falardeau, ou encore le syndicaliste Michel Chartrand. Mais allez savoir pourquoi, L’Artiss est membre du groupe raciste La Meute, il a une peur insensée de l’Islam et s’oppose à l’immigration.

Nous n’avons fait que rendre l’information disponible, après le travail s’est fait tout seul. Dés le début nous avons contacté la propriétaire du bar et la personne qui s’occupe de booker des shows. Cette dernière reconnaissait avoir été trompé et ne souhaitait pas faire de promotion à La Meute.

À notre connaissance, plusieurs dizaines de personnes ont appelé et écrit des mails au bar. D’autres bands qui jouent habituellement dans ce bar on aussi fait pression, ce qui a donné une bonne excuse au booker pour annuler le show.

Tout ça s’est fait en quelques heures. Faire annuler ce show a été facile car tout le monde déteste les racistes. On devrait faire ça plus souvent!

Aujourd’hui, L’Artiss et son entourage chiale sur la perte de leur liberté d’expression. La liberté d’expression est une liberté fondamentale importante, mais elle ne peut et ne doit pas exister seule, dans l’absolu. Elle entre en résonance avec toutes les autres libertés individuelles, comme la liberté d’être en sécurité ou la liberté de circuler. Or, le message véhiculée par La Meute est un message de haine, qui invite au racisme et vise à empêcher les populations migrantes de se rendre et de vivre en sécurité au Québec (oui oui on l’a bien lu votre criss de manifeste qui ressemble à un devoir de cégépien copié sur internet).

C’est pour cela que nous ne laissons pas les racistes s’exprimer, manifester, parler ou chanter, car le racisme n’est pas une opinion mais un crime qui fait un grand mal aux individus et à la société. C’est aussi pour cela que nous continuerons d’annuler vos shows, de dénoncer vos propos et de vous combattre sur tous les terrains. Ne cherchez plus vos droits et libertés, les racistes n’ont aucun droits

En conclusion : FUCK LA MEUTE pis si tu veux vivre de la chanson L’Artiss, quitte La Meute et aime ton prochain!

Deux statues de la reine Victoria sont vandalisées à Montréal

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Mai 192018
 

De subMedia

Communiqué anonyme original produit par le Brigade Henri Paul* contre la monarchie, partagé avec subMedia:

Quelques jours avant la Fête datée et insultante commémorant la reine Victoria, deux statues importantes érigées en hommage à la reine Victoria furent vandalisées pendant la nuit du 17 au 18 mars à Montréal.

Le monument en mémoire à la reine Victoria au centre-ville de Montréal (érigé en 1872), ainsi que la statue de bronze sur la rue Sherbrooke (érigée en 1900) à l’Université McGill, ont été arrosées avec de la peinture rouge.

Cette action se base en opposition au colonialisme et à l’impérialisme, et exprime également une aversion envers la monarchie britannique parasitique (ainsi qu’envers toute monarchie). De plus, nous nous inspirons directement du vandalisme récent (avec peinture verte) des mêmes statues de la reine Victoria à l’occasion de la Saint-Patrick ce mars dernier, action revendiquée par la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin.

Pour la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, ces statues représentent “un héritage criminel de génocide, de meurtres de masse, de torture, de massacres, de terrorisme, de famines forcées, de camps de concentration, de vols, de dénigrement culturel, de racisme et de suprématie blanche.”

Les statues de la reine Victoria devraient être ôtées de l’espace public et placées dans un musée en tant qu’objets historiques. Les statues et les monuments publics ne devraient pas représenter l’oppression. La présence de statues commémorant la Reine Victoria à Montréal est, pour citer la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, “ une insulte aux nations autochtones en Amérique du Nord (l’Île de Tortue) et en Océanie, ainsi que les peuples d’Afrique, du Moyen-Orient, des Caraïbes, du sous-continent indien, et partout où l’Empire britannique a commis ses atrocités.”

Ces statues sont également insultantes pour les gens qui représentent les luttes irlandaises progressistes, ainsi que pour les Québécois.es. Par contre, nous dénonçons les “Québécois.es de souche” racistes et anti-immigrant.es au Québec (les souchebags) qui tentent de s’approprier l’héritage des patriotes pour mieux représenter leurs idées néo-fascistes.

Contexte important: notre action d’hier soir contribue à une nouvelle tradition de ciblage de symboles et monuments coloniaux pour qu’ils soient vandalisés et, éventuellement, enlevés: Cornwallis à Halifax, John A. Macdonald à Kingston et à Montreal, le mouvement Rhodes Must Fall en Afrique du Sud, la résistance aux monuments Confédérés aux États-Unis, et bien d’autres encore.

Pour encore citer la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin: “Notre action est une expression de solidarité anticoloniale et anti-impérialiste, et nous encourageons d’autres gens à entreprendre des actions semblables contre des monuments et symboles racistes qui ont leur place dans des musées, et non dans nos espaces publics partagés.”

— Communiqué par le Brigade Henri Paul* contre la monarchie

* Henri Paul était conducteur du Mercedes de luxe qui transportait la Princesse Diana lors de son accident mortel à Paris en 1997. Chaque membre de la monarchie britannique mérite un conducteur français saoul.

Retour sur la manif contre la « marche pour la vie »

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Mai 182018
 

 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Chaque mois de mai, des milliers de personnes se réunissent à Ottawa pour la «marche pour la vie», une initiative d’organisations opposées au libre choix et à la libre information en ce qui concerne l’interruption volontaire de grossesse. Cette année, ce fut le 10e du mois que les manifestant.es anti-choix prirent les rues de la capital pour manifester contre les droits des femmes (et toutes personnes avec un utérus) d’avoir le droit sur leur propre corps, d’avoir le droit d’avorter. La Riposte féministe organisa un contingent montréalais pour joindre une contre manifestation avec des groupes féministes de l’Outaouais et d’Ottawa. Nous étions à peu près 50 personnes à partir de la station Berri-UQAM ce matin là, caféinées d’indignation.

Le débarquement se fit au Confederation Park, au centre-ville, où déjà des militant.es étaient réuni.es et distribuaient des tracts aux passants et passantes dans la rue. Pendant près d’une heure, la parole fut prise par des femmes et des personnes de la diversité sexuelle et de genre autour des thèmes communs de la défense de l’autonomie corporelle dans toutes ses expressions, des institutions étatiques coloniales et impériales qui taisent les voix des personnes opprimées par le genre/sexe et du droit à l’avortement sécuritaire, accessible et légale.

À 13h30, nous partîmes, solidaires et fortes, bloquer le départ de la manifestation Pro-Vie, appellation hypocrite qui détourne l’attention des enjeux qu’entourent cette prise de position conservatrice : le désir de contrôle de la femme et de son corps, la discrimination des personnes LGBTQIA+ et le racisme. Malgré notre plus petit nombre, nous formons une opposition solide et vocale qui empêcha effectivement la manifestation anti-choix d’avancer. Après près d’une heure de résistance, le camp antiféministe opposé renonça et recula. Ce fut symboliquement le moment le plus significatif de la journée.

La contre-manifestation bifurqua à son tour pour tenter de bloquer à nouveau la manifestation, ayant continué leur marche sur une autre route parallèle. Nous prîmes alors une plus petite rue perpendiculaire pour la rejoindre. La police s’empressa de nous dépasser afin de construire un mur impénétrable constitué d’une chaine de vélo allant d’un bout à l’autre de l’intersection. Cet encloisonnement fut une tactique de répression policière : elle aura consisté à faire exister un sujet révolutionnaire radical, nous, une counter gang dangereuse et violente. La police ne cherchait pas à nous détruire, mais plutôt à nous produire en tant que sujet politique. Comme le comité invisible l’a expliqué dans À nos amis : « Quand la répression nous frappe, commençons par ne pas nous prendre pour nous-mêmes, dissolvons le sujet-terroriste fantasmique que les théoriciens de la contre-insurrection se donnent tant de mal à imiter; sujet dont l’exposition sert surtout à produire par contrecoup la «population» – la population comme amas apathique et apolitique, masse immature bonne tout juste à être gouvernée, à satisfaire ses cris du ventre et ses rêves de consommation. »

L’intention de la non-violence de notre part était claire dès le début de la contre-manifestation. Nous exprimons notre indignation pacifiquement. La répression policière subit de notre côté seulement était alors injustifiée pour des raisons de sécurité. Il était alors évident que l’emprisonnement par force servait à légitimer la prise de position adverse, celle des «pro-vie». C’était une démonstration de soutien indéniable pour les arguments anti-féministes, camouflée sous le devoir de protégé une liberté d’expression incontestable dans la société néolibérale.

Par le fait même, la tactique de répression servait aussi à réduire nos revendications à une posture violente et sans fondement. Les policiers ont réussi à inverser le backlash, transférant la violence des propos anti-choix sur nous, qui ne faisons qu’affirmer nos droits sur notre propre corps. Ceci a permis de donner libre cours à une manifestation ouverte de violence masculiniste et antiféministe envers nous, contingent emprisonné et donc vulnérable.

La «peace-line», formé de policiers, renforçait le vieux paradigme dualiste, créant une opposition : d’une part, les bons citoyens défendant le droit à la vie, et d’autre part, la gang d’insurgées, violentes. Mais il ne faut oublier que la vraie violence se trouvait du côté protégé. En effet, cette manifestation reflète la montée de l’extrême droite et du fascisme en Amérique du Nord. On pouvait y lire des slogans comme « All lives matter », « Make Canada Great Again » et « Not your body not your choice». La plupart de ces affiches étaient portées par des hommes cisgenres blancs. En plus, il y avait beaucoup d’étudiant.es du secondaire, provenant majoritairement d’écoles catholiques qui défilaient avec leurs pancartes pro-vie confectionnés en classe, ce qui reflète un endoctrinement systémique et étatique imposé dès un très jeune âge.

Continuons à dénoncer les mouvements néonazis et fascistes pour ne pas banaliser une telle violence. Soyons solidaires aux peuples autochtones, aux personnes racisées, aux femmes et personnes de la diversité sexuelle et de genre! Malgré les difficultés émotionnelles, psychologiques et physiques, cette contre-manifestation fut porteuse des voix militantes passées et présentes et servit de rappelle que la lutte est encore à mener. Merci à la Riposte Féministe de Montréal de nous rappeler la force vivante de la communauté.

Première bannière anti-G7 au Saguenay

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Mai 172018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

En ce froid matin, le collectif anti G7 « Saumons la terreur » a frayé son chemin jusqu’à la base militaire de Bagotville pour poser sa première bannière « G7, Stay Home, Use Skype », afin de protester contre la tenue du sommet en juin 2018 à La Malbaie.

Nous nous insurgeons que la région de Charlevoix soit déjà entièrement paralysée par des mesures sécuritaires drastiques et disproportionnées implantées à grands frais par les gouvernements québécois et canadiens pour accueillir les hauts dignitaires, alors qu’une simple vidéoconférence aurait suffi. Nous avons sciemment choisi la base de Bagotville, point d’entrée international important de la région, pour montrer notre désaccord envers la venue de ces chefs d’État et le déploiement des Forces armées canadiennes pour assurer leur protection.

Nous déplorons que la couverture médiatique des enjeux soulevés par le G7 soit pratiquement inexistante. Les nombreuses critiques de fond proposées par les différents groupes communautaires peinent à se faire entendre dans les réseaux d’informations traditionnels, au profit d’une campagne de peur menée afin de légitimer les millions de dollars puisés dans les fonds publics qui serviront au financement de la folie sécuritaire qui couve cette mascarade politique.

Le G7, sous le couvert d’un agenda pacifique et progressiste, ne nous semble être qu’une manifestation de violence institutionnelle. Nous considérons que les pays du G7 forment à eux seuls les principales raisons de l’existence des inégalités sociales mondiales.

D’autres actions anti G7 sont à prévoir, tant dans la région qu’à l’échelle de la province.

Histoire de luttes : Des émeutes et des aigles – une brèche s’est ouverte

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Mai 152018
 

L’histoire ci-dessous lance la série d’articles Histoires de luttes de MTL Contre-info. Cette série offre un espace de partage d’expériences de lutte anarchiste sur le territoire dominé par l’État canadien. Nous croyons à l’importance de la narration de ces histoires, cette pratique insufflant la vie à notre mémoire collective et nous donnant l’opportunité d’apprendre des expériences passées.
Si Des émeutes et des aigles est un conte de joie émeutière, de célébration et de magie, nous espérons tout autant créer un espace témoignant des petits échecs et des petites victoires du quotidien, ainsi que des profondeurs de l’isolation et du désespoir qui font intrinsèquement partie des luttes anarchistes. Nous voulons transmettre des histoires qui se raconteront autour d’un feu de camp. Des moments qui nous ont inspiré.es, qui nous ont fait sentir plus vivant.es que jamais, qui nous ont profondément confronté.es.

Ni Dieu ! Ni maître !

Ce classique et des plus fondamental slogan anarchiste est certainement sujet à interprétation : serait-ce simplement une vide itération de la philosophie des Lumières occidentales et du progrès scientifique, ou plutôt un cri de rage envers tout ce qui nous enchaîne, dans la vie comme dans la mort, au monde de l’exploitation et de la domination ?

J’ai été élevé avec la première interprétation fermement implantée dans ma conscience. Tout ce qui aurait pu se déployer de façon merveilleuse, selon une infinité de significations, était emprisonné dans une idéologie linéaire et progressiste voulant que « l’humanité » triomphe. Mon marxiste de père, avec sa foi dans le déterminisme historique, ne m’a pas outillé pour détruire d’un même élan à la fois le dieu et le maître. Au lieu du Dieu chrétien, enraciné dans une tradition autoritaire, contre lequel mes ancêtres anarchistes ont déclaré la guerre, ce furent l’État, la science (l’expérimentation contrôlée) et une soumission aliénante à la notion d’expertise qui entravèrent mon imagination et mon agentivité.

J’ai entrepris de rompre avec tout cela il y a plusieurs années. Tout en reconnaissant pleinement que je m’exprime de façon beaucoup trop semblable à celle de tous les autres hommes blancs qui se sont « trouvés » au contact de quelque religion ou culture exotique, je dirai que cette rupture résulte d’expériences de luttes vécues en proximité avec des personnes autochtones.

Parmi les expériences les plus profondes ayant créé une brèche dans mon esprit, une des premières dont je me souvienne s’est produite lors d’une manifestation pour la commémoration des femmes autochtones disparues et assassinées. Cette manifestation est un événement annuel, portant son lot de douleur, de deuil et de chaleur humaine. Cette fois-là, des milliers de personnes s’étaient rassemblées à une intersection, entourant un groupe de chanteur.ses et de joueur.ses de tambour.Si la taille de la foule varie d’année en année, les joueur.ses de tambour, les chanteur.ses, la fumée de sauge et les coquilles d’ormeau ne manquent jamais à l’appel. Il n’est également pas rare de voir des aigles tournoyer au-dessus de la foule. Le moment est toujours puissant. Cette fois-là, il y en avaient plus que je ne pouvais compter, traçant des cercles ascendant et descendant, loin au-dessus de l’intersection. Si loin que certains semblaient disparaître et réapparaître.

À ce moment-là, je me suis senti profondément insensé, de la plus libératrice des manières. Me reposerais-je sur la religion scientifique rationnelle dans laquelle j’avais été élevé ? Sur cette même vision du monde qui motive les horreurs contre lesquelles les gens rassemblés là étaient en train de manifester ? Comment pouvais-je expliquer la présence de ces aigles et la manière dont mes yeux les suivaient? Pourquoi nierais-je la signification spirituelle profonde de ce à quoi j’étais confronté ? Ce pourrait-il qu’il existe quelque chose de plus anti-autoritaire et rebelle dans le fait de réduire toute signification à une explication uni-dimensionnelle, de réduire l’entièreté du monde à un ensemble de choses mortes composant une équation mathématique ?

Cette expérience a mis longtemps à se produire. Et en l’espace d’un instant, j’ai senti que quelque chose chose s’était transformé en moi.

Quelques temps après, je me trouvais dans un quartier des finances, au centre-ville d’une importante métropole capitaliste, avec quelques ami.es. Nous y étions parce qu’une rencontre gouvernementale et financière mondiale allait s’y tenir dans les jours suivant. La police se rassemblait et se préparait, et nous aussi. Nous voulions nous familiariser avec les rues et leurs environs. Un.e de mes ami.es, à la demande d’un.e de ses camarades autochtones, nous avait demandé de répandre du tabac sur notre chemin, à l’intention des esprits. Nous prîmes soin d’en faire ainsi, alors que nous déambulions à travers la cathédrale de béton marchande. Ce geste me sembla juste. Bien que je ne moi-même sois pas autochtone, que je ne saisisse pas le contexte culturel portant la signification particulière de cette offrande, ce geste m’accompagna pour les jours qui suivirent.

Quelques jours plus tard, au coin d’une rue, je me retrouvai dans le plus grand black bloc dont j’avais jamais fait partie. L’atmosphère était évidemment inquiétante et intense ; la mobilisation de la police, déployée sur des kilomètres, semblait insurmontable. Malgré tout cela, une note de célébration flottait dans l’air.

Soudainement, nous fonçâmes dans une direction : la nuée se ruait sur une voiture de police, qui s’est vue fracassée alors que le porc était toujours à l’intérieur. Un peu plus loin sur la rue, porté.es par cet élan d’assurance, nous découvrîmes un amoncellement de roches. La camionnette d’un média de masse se prit quelques roches, une ligne d’anti-émeute se fit repousser contre un bâtiment par quelques autres et le reste fut gardé pour plus tard.

Outre ce que le bloc trouvait sur son chemin, il semblait que nous étions lamentablement mal préparé.es à confronter la police de front. Nous utilisâmes la meilleure arme à notre disposition : la mobilité. Cette dernière confère habituellement une longueur d’avance, mais cette fois, nous nous sentions résolument plus fort.es qu’à la normale, comme si une force invisible nous avait conféré de plus grands pouvoirs d’évasion et d’intimidation. Je me rappelai du tabac. Je pensai aux esprits.

Nous poursuivîmes notre chemin de destruction jubilatoire pour éventuellement nous arrêter à une autre intersection, entouré.es de gigantesques temples financiers et encerclant une voiture de police en feu, récemment abandonnée. Je me souviens m’être senti nerveux : j’avais l’impression que nous nous attardions beaucoup trop longtemps et qu’au loin, la police était en train de se préparer à bloquer toute possibilité de fuite.

Nous nous remîmes en mouvement, courant dans la même direction que la brise légère qui, soufflant l’épaisse fumée noire du brasier derrière nous, changeait presque la journée nuageuse en nuit. Pour me donner du courage, je criai vers la ligne d’anti-émeute qui bloquait notre route : « Vous allez tous crever aujourd’hui, criss de porcs ! ». Quand nous arrivâmes à vingt ou trente mètres d’eux, ils semblèrent reculer de peur et rapidement nous prîmes un tournant serré à gauche sur une autre rue commerciale achalandée.

Cependant que notre joyeux parcours de vengeance se continuait, un nombre incalculable de vitres de commerces et de banques furent fracassées, de multiples petits groupes de policiers furent forcés de s’enfuir en courant et l’une des principales stations de police se fit attaquer. Il semblait impossible de croire que nous avions été capables d’agir ainsi tout ce temps sans intervention policière significative. Encore une fois, je ne pu m’empêcher de me rappeler le tabac, et de penser aux esprits.

Nous nous volatilisâmes éventuellement comme si nous étions nous-mêmes des esprits, au bout d’environ quatre-vingt-dix minutes de désordre, au point où c’en était devenu presque ennuyant. Bien que cet événement demeurait profondément inexplicable pour plusieurs, des nombreuses explications émergèrent peu de temps après.

Les divers enthousiastes du contrôle de l’État, allant des gens de droite aux libéraux, des social-démocrates à certains communistes, préférèrent l’explication selon laquelle le black bloc était une opération secrète du gouvernement et/ou que la police avait intentionnellement laissé le tout aller, dans l’intention de justifier l’opération de répression brutale ainsi que le fait d’arrêter massivement autant des pacifistes que des quidams venus apprécier le chaos.

Certain.es anarchistes se faisant plus entendre que les autres, ainsi que certain radicaux.ales, adoptèrent l’explication fournie par la police, selon laquelle il y aurait eu un manque de communication et une confusion émanant d’une chaîne de commande centralisée ayant été incapable de gérer adéquatement une situation évoluant aussi rapidement.

J’avais personnellement ma propre explication.

Chaque explication corrobore la vision du monde de la personne qui la fournit. Je ne ressens plus le besoin d’une explication scientifique rigide pour tout ce qui se passe. Nous pouvons tous et toutes nous mettre d’accord sur le fait que certaines situations défient le sens commun tel qu’on le conçoit. Le sens est une notion puissante, et ma vie s’est considérablement enrichie depuis que mon interprétation du monde s’est décloisonnée.

De nombreuses années se sont écoulées depuis les évènements décrits ci-dessus, et ces derniers ont profondément marqué ma vie. Ils offrent deux exemples de la façon dont la spiritualité peut enrichir notre expérience. Il est également important de noter que ces histoires expriment comment le pouvoir de la spiritualité n’est exclusif ni aux moments paisibles de deuil, ni à l’usage comme arme d’une culture de lutte. Cela dit, ces deux exemples prennent place lors d’évènements larges, et je les ai vécu aux côtés de personne que je ne connaissais pas intimement. Il est possible que de mes proches aient été présent.es à ces événements, mais le contraire est tout aussi probable. Ce qui manque à ces histoires, c’est l’importance des plus petits événements : interagir avec un corbeau, un papillon ou une tempête, remercier les écosystèmes qui nous entourent, individuellement ou en petits groupes. Je crois que les moments de la vie quotidienne, tout autant que les grands événements cathartiques, sont essentiels à une vie spirituelle profonde.

Depuis ces moments, mon parcours spirituel s’est dessiné de façon beaucoup plus personnelle, se basant sur de petits évènements et rituels tranquilles. La façon dont je m’ouvre à ces instants est largement influencée par ce que j’ai pu voir chez des camarades autochtones, et par des bribes de pratiques européennes précédant le christianisme.

Bien sûr, je ne peux prétendre avoir aujourd’hui complété ce parcours, ni me trouver sur une sorte de voie vers la vérité. Soyons honnêtes, je proviens d’une culture proche de l’aliénation totale. Le fait que je doive, comme tellement de hipsters et de hippies new-age, être « éveillé » à d’autre façons de réfléchir à mon existence et à ce qui m’entoure, en est la preuve. Cela étant, je crois que les luttes se déroulant sur ces terres auront nécessairement à confronter les perspectives occidentales séparant et dominant la « nature » (le fait-même de pouvoir écrire le mot « nature » comme séparé de ma propre vie est un résultat de la pensée occidentale).

Évidemment, je n’oserais jamais revendiquer une spiritualité autochtone en particulier. Ce serait aussi absurde que de me revendiquer une identité autochtone. Ces pratiques spirituelles et ces façons de voir le monde proviennent de cultures vivantes et de communautés qui se battent pour s’établir à nouveau. Elles proviennent d’un contexte social concret dans lequel je n’ai pas été socialisé et duquel je ne fais tout simplement pas partie.

Étrangement, je me sens encore plus maladroit lorsque je tends vers des traditions païennes européennes. La façon dont je les vois mises en pratique, ainsi que les enseignements qu’elles transmettent et que je tente de comprendre, proviennent clairement d’un contexte social disparu depuis plus d’un millénaire. Je me doute également que la plupart de l’information disponible, que nous utilisons pour nous éduquer à ce propos, soit profondément teintée par une pensée occidentale chrétienne et patriarcale, celle des missionnaires qui ont couché sur papier les enseignements oraux de ces cultures avant qu’elles ne disparaissent.

Je n’ai non plus jamais été réceptif ou satisfait par l’astrologie occidentale, laquelle séduit tant de mes compagnon.nes de voyages aliéné.es (souvent citadin.es) qui sont ouvert.es à la spiritualité.

Je continue donc, ironiquement, à suivre ce chemin solitaire et aliénant. J’aspire ardemment au contexte, aux rituels collectifs et intergénérationnels qui créeraient un monde spirituel plus complet et épanouissant. Je pense à nos camarades autochtones qui utilisent le cadre de pensée des sept générations. Je pense à une mes citations préférées de À couteaux tirés, texte qui semble influencer tant de mes camarades :

« La vie ne peut pas être qu’une chose à laquelle s’agripper. Il existe une idée qui effleure chacun, au moins une fois. Nous avons une possibilité qui nous rend plus libres que les dieux : celle de nous en aller. C’est une idée à savourer jusqu’au bout. Rien ni personne ne nous contraint à vivre. Pas même la mort. Ainsi, notre vie est une tabula rasa, une page qui n’a pas encore été écrite et qui contient donc tous les mots possibles. On ne peut vivre en esclaves avec une telle liberté. L’esclavage est fait pour ceux qui sont condamnés à vivre, ceux qui sont contraints à l’éternité, pas pour nous. Pour nous existe l’inconnu. L’inconnu des ambiances dans lesquelles se perdre, des pensées jamais développées, de garanties qui sautent en l’air, d’inconnus parfaits auxquels offrir la vie. L’inconnu d’un monde auquel pouvoir finalement donner les excès de l’amour de soi. Le risque aussi. Le risque de la brutalité et de la peur. Le risque de finalement faire face au mal de vivre. Tout cela touche ceux qui veulent en finir avec le métier d’exister. »

… et je me questionne à savoir si toutes ces choses sont si mutuellement exclusives. Si ma vie est une page blanche, je dois pouvoir être libre de rompre avec l’aliénation que je suis censé reproduire. Afin de détruire ce que je déteste et de créer un monde absolument autre. C’est vers cette idée que tendent mes réflexions.

Si vous avec une histoire à partager, contactez-nous par courriel. Nous sommes disponibles pour faire un travail de commentaire éditorial.

Invitation à la dernière assemblée du RRAG7

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Mai 112018
 

Du Réseau de résistance anti-G7

Nous sommes déjà à près d’un mois du Sommet du G7 à La Malbaie, qui aura lieu au Manoir Richelieu du 7 au 9 juin prochain! Comme chaque année, les sept principales puissances impérialistes et coloniales de la planète se réuniront pour décider comment elles vont continuer à saccager nos communautés, tout en en tirant le maximum de profit.

Nous ne les laisserons pas tranquilles ! La mobilisation et la résistance au G7 avancent à grand pas…

Voici les actions prévues par le RRAG7 :

  • Le jeudi 7 juin, à 18h au parc des Braves: joignez-vous à nous pour une grande manifestation festive, populaire et unitaire, contre le G7, le capitalisme, le colonialisme, le racisme et les frontières!
  • Le 8 juin, dans la région de Québec : à 7h30, une activité de perturbation du sommet. Le RRAG7 appelle aussi à toute une journée de perturbation des activités du sommet du G7: soyez créatifs!

Nous sommes prêt.e.s à dénoncer ce système injuste tant qu’il le faudra!

Inscription : transport et hébergement

Vous pouvez dès maintenant vous inscrire! Oui, oui, s’inscrire. Parce que sans inscription il est difficile de réserver le bon nombre d’autobus et trouver du logement pour ceux qui en ont besoin. Pour vous inscrire, allez sur notre site et réservez vos places avant le 27 mai. Le site contient aussi les informations pour s’inscrire de manière  non-informatique.

Notez que la réservation ne sera effective que lorsque vous aurez confirmé votre inscription à une de nos assemblées générales, ou lors de l’un de nos événements. Sur place, il y aura une boîte decontribution volontaire et nous suggérons une contribution de 20$ pour le transport. Bien entendu, personne ne sera refusé pour manque de fonds. Toutes les informations recueillies seront conservées de manière confidentielle et détruites après le G7.

Dernière assemblée d’organisation du RRAG7: 12 mai

Le RRAG7 vous invite à sa dernière assemblée d’organisation, le 12 mai 2018 de 13h à 16h au 1710 Beaudry (Centre social Centre-Sud). Passez le mot autour de vous, soyons nombreux et nombreuses pour cette dernière assemblée !

Ce sera l’occasion d’échanger sur les actions à venir ou de participer à leur organisation en joignant un des comités (légal, mobilisation, logistique, étudiant.e.s, éducation populaire). Cette assemblée sera aussi le moment de confirmer votre réservation d’autobus et d’hébergement ainsi que les derniers détails logistiques.

**Le local est accessible en fauteuil roulant.
**Traduction chuchotée disponible.

Retour sur la manifestation de la CLAC du 1 mai 2018

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Mai 082018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La CLAC amorçait cette année la manifestation annuelle du 1er mai sur le thème du G7. Les plus puissants de la planète se réuniront le 8 et 9 juin pour une réunion d’ampleur dans la région de Charlevoix.

Cette année, le 1er mai avait une allure particulière, les syndicats acceptant de s’accommoder au calendrier du patronat ont décidé de faire une manifestation le samedi 28 avril en réunissant plusieurs milliers de personnes.

La journée du 1er mai, trois manifestations étaient appelées à Montréal soit celle de la CLAC au parc Lafontaine, celle du Parti Communiste Révolutionnaire dans le Golden Square Mile et celle des IWW dans Parc-Extension.

Environ 200 personnes se sont rassemblées vers 18h au coin sud-ouest du parc Lafontaine pour la manifestation de la CLAC. Un dispositif policier impressionnant était déployé tout autour avec les poussins à vélo ainsi que de nombreux bus d’anti-émeute. Le SPVM était bien décidé à ne laisser personne manifester en ce 1er mai. La foule s’agglomérant peu à peu, on a pu observer la présence d’une quarantaine d’individus qui ont commencé à se vêtir en noir pour former un black bloc plus conséquent que lors des dernières manifestations à Montréal. L’anti-émeute a donc décidé de se rapprocher pour ne laisser aucune marge de manœuvre à la petite foule.

Juste avant le départ, quelques discours ont eu lieu sur les ravages du capitalisme ici et ailleurs. La marche s’est alors élancée vers 18h30 sur la rue Sherbrooke en direction ouest. Les flics ont alors décidé de prendre le trottoir côté nord afin de mettre en cage la manifestation. Un petit black bloc bien déterminé ne voulait pas leur laisser cet espace si chéri par la Brigade urbaine qui lui donne un avantage tactique considérable. En prenant le trottoir, la Brigade urbaine arrive à contrôler l’ensemble de la manifestation, car elle peut décider où se dirige la foule et cela limite grandement l’attaque contre des symboles du capitalisme, telles les banques. Prendre le trottoir devrait être un réflexe collectif de la manifestation, car avoir une manifestation encagée par le SPVM est un problème pour tout le monde. Si tasser les flics du côté se limite à une petite portion de la manifestation, il sera alors toujours très difficile de tenir la rue à Montréal de façon plus combative.

Protégé par des bannières le black bloc a donc décidé de vider un extincteur, lancer des briques, des roches des feux d’artifice sur les policiers afin de les contraindre à battre en retraite. Bien que les flics aient reculé un peu, certains à l’avant ont du se cacher derrière des voitures par peur, la stratégie ne fut pas aussi efficace qu’escompté et la manifestation s’est retrouvée scindée en deux avec l’arrivée d’une deuxième brigade urbaine de l’autre côté qui a repoussé l’arrière de la manifestation vers l’est et a fait une arrestation. À ce moment les policiers ont pu rapidement reprendre le contrôle de la situation en déployant l’anti-émeute sur les rues au nord et au sud de Sherbrooke. Les gens n’ont eu d’autre choix que de se disperser ou de retourner vers le parc Lafontaine à peine 5 minutes après le départ. Ce n’est pas le conflit avec les flics qui a forcé la dispersion, mais bien une arrivée massive de flics de tous les côtés.

Les liens entre les gens dans la manifestation n’étaient pas assez denses ce qui a facilité la dispersion. Arriver à garder une unité beaucoup plus compacte aurait pu limiter les dégâts causés par l’intervention des flics. Garder un rythme plus lent et s’assurer que personne ne soit isolée à l’arrière ou à l’avant aurait peut-être permis de manifester un peu plus longtemps. Les manifestations annuelles comme le 1er mai sont préparées des mois à l’avance par les flics et ils cherchent à nous disperser le plus rapidement possible. Arriver à joindre les intentions de chaque personne qui vient manifester est difficile, mais reste la clé de la solution pour continuer à tenir la rue.

Ceci est un texte qui en appelle à d’autres pour savoir comment les gens ont perçu ce 1er mai et comment faire pour continuer à se retrouver dans la rue.

12 au 19 mai : Appel international à une semaine d’actions contre les infrastructures pétrolières et gazières

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Mai 062018
 

De It’s Going Down

Bloquez les flux des capitaux et des énergies fossiles. Construisez de nouvelles relations et de nouveaux mondes à travers la lutte. Combattez où vous le pouvez. Rencontrez-vous. Du 12 au 19 mai et à chaque jour.

Dans notre vie quotidienne, dans les écosystèmes que nous habitons, dans les conditions météorologiques toujours plus étranges et violentes auxquelles nous sommes sujet.te.s, et même dans les médias capitalistes les plus mainstream, nous sommes bombardé.e.s par la preuve terrible d’une certitude que nous avions depuis longtemps : les changements climatiques catastrophiques n’iront qu’en s’aggravant à mesure que plus de combustibles fossiles sont extraits et brûlés. Parallèlement, une multitude d’autres crises, écologiques et humaines, nous affectent. Face à cette situation, on prétend qu’il n’existe que trois options: le déni, le désespoir et la délégation à des ‘experts’, à ceux qui sont ’employés’ à régler ces problèmes – par les moyens mêmes qui nous ont mené.e.s. ici.

Cependant, autour du monde, des esprits braves et compatissants ont montré qu’il est aussi possible de choisir la résistance. De l’opposition à la défiguration minière des Appalaches à la rébellion contre Shell Oil dans le delta du Niger, des blocages d’oléoducs à travers l’Île de la Tortue (‘l’Amérique du Nord’), à toutes les personnes qui ont tenu tête à ceux qui menacent leurs terres, contre le pillage et la dévastation, nous avons des milliers d’exemples de communautés qui se mobilisent sans l’État et contre lui pour défendre et prendre soin de ce qu’elles aiment et ce dont elles dépendent.

À travers la résistance, nous renforçons les liens humains et non-humains qui nous tiennent vivant.e.s et puissant.e.s. Aux soi-disant ‘États-Unis’, nous avons vu une génération ressurgir à travers l’opposition au Dakota Access Pipeline à Standing Rock. Au ‘Québec’, le blocage du point d’extraction Galt de Junex quelques mois plus tard a créé l’enthousiasme et a développé de nouvelles relations aux territoires. L’État cherchera toujours à nous diviser et à nous affaiblir par la peur et la cooptation – pour déjouer leurs stratégies, nous devons nous rappeler nos forces : l’attention et le soin que nous nous portons, le courage de nos actions.

Ceci est un appel à une multitude d’actions contre les infrastructures de l’économie des énergies fossiles. Le projet capitaliste de destruction et de dépossession apparaît souvent comme tout-puissant. Il revient à nous de montrer la vulnérabilité des connexions du système. Ceci est donc une invitation à agir de la manière la plus sensée en regard des expériences et situations des communautés et des individus. Il n’existe aucune limite quant aux possibilités de résistance.

Quelques idées pour s’orienter :

-Quelles infrastructures d’énergie fossile sont actives dans votre région? Oléoducs, mines, raffineries, puits, machinerie, matériel, chaîne d’approvisionnement, capital…

-Quels sont les points critiques et les zones vulnérables? Dans un rapport avantageux entre perturbation et risques : qu’est-ce qui peut être fait?

-Quel est le contexte social dans lequel vous vivez? Qu’est-ce qui affecte directement la vie de la communauté, qu’est-ce qui fait sens pour elle? Quel est votre rapport au territoire et aux gens qui l’habitent?

-Toute lutte nécessite une large variété de tâches pour survivre, s’amplifier, se généraliser. L’organisation, la publication, la cuisine, l’écriture, l’art, le réseautage, la réflexion, l’action directe clandestine ou ouverte de plusieurs natures, la fête, le soutien technique… Quels sont les luttes actives et leurs besoins dans votre région? Qu’êtes vous capables de faire et qu’est-ce qui vous attire?

-Quelles sont les formes de vie et de résistances autochtones autour de vous présentement et historiquement?

Contre leur monde, renforçons-nous en inventant les nôtres et en s’inventant nous-même.