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Appel à une semaine d’action des Comités de défense et de décolonisation des territoires

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Nov 192017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Bloquer l’économie extractiviste

Soutenir le Camp de la rivière

Des 24 au 26 novembre prochains, le parti libéral se réunira dans la ville de Québec. Ces farouches partisans de l’économie extractiviste viennent de faire adopter une nouvelle réglementation sur l’exploitation des hydrocarbures qui menace plus que jamais l’eau, la terre et tout ce qui y vit. Leur détermination à favoriser les pétrolières et les minières malgré les désaccords de plus en plus bruyants, démontre que seul un rapport de force conséquent peut interrompre leurs activités. C’est en ce sens que les Comités de défense et de décolonisation des territoires appelons à une semaine d’actions du 24 novembre au 2 décembre pour se rencontrer de nouveau dans la lutte, maintenir la pression et s’attaquer à l’infrastructure de l’économie de la mort.

Depuis que le camp de la Rivière s’est érigé en Gaspésie, au pied de la route menant aux puits de la pétrolière Junex, la ligne est claire : d’un côté, ceux et celles désirant protéger les territoires et de l’autre, ceux voulant les soumettre à une logique d’exploitation. Malgré les menaces d’injonction, un renouveau dans le mouvement de résistance a été généré par les discussions, les rencontres et l’appel à la formation de comité de soutien. La proposition de lier lutte écologiste et décoloniale fait son chemin et engendre de nouvelles possibilités. Tout autant qu’elle adresse des questions brûlantes. Ce qui se passe en Gaspésie, inspire les résistances sur tous les territoires, en plus de nous enseigner le mépris envers les institutions coloniales.

C’est qu’il faut se souvenir qu’une entente temporaire pour l’arrêt des travaux avait été conclue en août dernier sous la pression du conseil traditionnel Mi’kmaq entre les conseils de bande de la région et les pétrolières. Pourtant, Petrolia a reçu l’aval de ces mêmes conseils pour débuter des tests sismiques à proximité d’aires protégés. L’ensemble des institutions coloniales s’allie pour poursuivre leurs œuvres destructrices.

Ainsi, l’annonce de la fin du projet Énergie Est ne fut qu’un court répit pour ceux et celles désirant protéger les territoires. Plus que jamais nous devons miser sur nos propres forces, forger nos liens de solidarité et passer à l’action. C’est pourquoi nous appelons à sortir de nouveau avant que la neige ne vienne voiler les ravages des pétrolières. Sortir, et par tous les moyens nécessaire, ré-habiter les mondes.

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Le retour du RASH

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Nov 162017
 

De Liaisons

Le RASH fait son retour à Québec après près d’une décénie d’abscence. Nous souhaitons souligner l’initiative de ceux et celles qui ont fait en sorte que ce retour soit possible en partageant leurs réflexions sur ce que devrait être l’antifascisme aujourd’hui à Québec.

Au RASH Québec nous pensons que l’antifascisme tel qu’on le connait dans notre ville doit être revu. Actuellement, il n’est pas apte à combattre la montée de l’extrême-droite que l’on peut voir partout, avec des groupes comme la Meute, Storm Alliance et, plus proche de nous, Atalante Québec. L’antifascisme se doit d’être révolutionnaire et ne doit pas seulement se résumer à combattre l’extrême-droite en lui-même. L’extrême-droite prend plusieurs formes et nous devons toutes les combattre.

L’antifascisme doit s’inscrire dans une lutte des classes anticapitaliste; à chaque fois ou presque dans l’histoire où nous avons pu voir la montée de l’extrême-droite, une classe dirigeante, les capitalistes, s’est enrichie tandis que la classe ouvrière a saigné encore plus. À ces moments critiques, la gauche antifasciste a toujours combattu les organisations au pouvoir par le biais d’actions directes, de manifestations, etc., mais n’a toujours presque rien fait pour venir en aide directement à la classe ouvrière, laissant le chemin libre aux groupes d’extrême-droite et créant un terreau fertile à leurs idées.

Nous devons oublier les idées préconçues que nous avons de la classe ouvrière et arrêter d’avoir des préjugés comme ceux qui voudraient qu’ils et elles écoutent tous et toutes Radio x. Quand bien même ils/elles les écouteraient, cela ne fait pas de facto d’elles et eux des êtres sans intelligence et cela ne nous empechera pas d’aller à leur rencontre. En ces temps troubles, nous devons et devrons être présent.e.s pour ces gens et les éduquer ( et qui sait aussi apprendre d’elles et eux, sur les raisons de leurs/nos malheurs, et les aider du mieux que nous pouvons à trouver des solutions), sinon d’autres le feront à notre place. D’ailleurs, nous devons nous aussi les laisser nous éduquer et arrêter de prétendre que nous sommes les seul.e.s à posséder le savoir vrai.

L’antifascisme doit aussi combattre une autre chose… nos propres camarades. D’abord, en commençant par les agresseurs sexuels pour rendre nos espaces descends pour toutes et tous. Aussi, nous devons nous lever, confronter et éduquer nos camarades qui font des jokes de goulags, qui vénèrent presque Staline ou Mao, etc., de tels discours n’ont pas leur place dans les milieux antifascistes et vont à l’encontre de l’idée d’un antifascisme révolutionnaire. La classe ouvrière n’a que faire de ces discours déconnectés de la réalité et qui nous empêchent d’aller chercher plus d’allié.es dans celle-ci et dans les différentes communautés.

Finalement, il nous faut investir les communautés que nous disons défendre, aller à leur rencontre, discuter avec eux, les inviter pour une bière ou une quelconque activité, les inviter dans la lutte et ne pas parler à leur place.

Agitez – Éduquez – Organisez-vous

161% redskin

RASH Québec

Comité de défense et de décolonisation des territoires

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Nov 162017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

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Une brèche a été ouverte par une bande d’anonymes maintenant notoire. Leur mouvement autonome de réoccupation du territoire a révélé l’intimité des perspectives écologistes et décoloniales. En bloquant le projet pétrolier de Junex et en affirmant la légitimité des souverainetés traditionnelles Mi’kmaqs sur le territoire, leur action a donné lieu à des nouvelles possibilités de luttes victorieuses. Après le démantèlement des premières barricades, cet appel à l’organisation s’inscrit dans la continuité de leur audace.

À partir du démantèlement, le Camp de la rivière devint un ancrage central de la lutte contre les hydrocarbures et la fracturation en Gaspésie. En plus d’être le lieu d’une quotidienneté emplie de sens, le camp multiplia les efforts visant à bâtir une force qui saurait s’opposer à l’économie de la mort, au travail concerté d’un État extractiviste et des entreprises pétrolières qu’il finance. En ralliant des habitant.es de partout, de la Gaspésie, du reste du Québec et des Maritimes, il a prouvé que ses potentiels de rencontres et d’alliances sont d’une grande puissance.

Dans leur déclaration au banquet Junexit, deux chef.fes traditionnel.les Mi’kmaqs écrivent qu’« après le démantèlement de la barricade, la lutte ne fait que commencer, et des coalitions se forment entre les Chefs des Districts Mi’kmaqs, ainsi que les protecteurs de l’eau et de la terre allochtones. Nous appelons tous les groupes et individus qui se sentent concernés par la protection de l’eau et de la terre sur le territoire de Gespegawagi à faire entendre leur appui, à agir et à rejoindre la lutte sur place. »

L’appel à la semaine d’actions a été un succès dans plusieurs régions, multipliant déploiements de bannières et organisant occupations, manifestations et blocage de trains. La cause, reprise par des écologistes autant que par des militant.es décoloniaux s’est posée comme symbole de la défense du territoire, de la nécessité de protéger les régions et les milieux de vie auxquels nous appartenons. « Tout à perdre, rien à gagner » : plus qu’une opposition aux projets extractivistes, nous voulons exprimer notre attachement au territoire et la menace qu’est le pétrole pour ce à quoi nous tenons.

Pour penser la suite de la lutte et son extension, pour voir comment nous pouvons contribuer à multiplier les conflits, nous proposons aux ami.es, aux camarades, aux allié.es, aux complices, de se regrouper localement dans des formes favorisant à la fois l’autonomie et l’élargissement de la lutte. Nous proposons une forme, celle des comités ouverts pouvant accueillir des individus, des membres d’autres groupes et se multiplier selon les nécessités. C’est à travers ceux-ci que nous pourrons adresser les questions brûlantes que la lutte soulève. Il nous faudra penser ensemble pour agir ensemble, mais c’est aussi dans la pratique que ces questions pourront trouver leurs réponses.

Vaincre la catastrophe

Écologie et Décolonisation

Pas une journée ne passe sans qu’un épiphénomène du réchauffement climatique ne vienne ravager une partie du globe ou qu’on nous rappelle comment la diversité animale chute drastiquement chaque année. Sous l’effet de l’extraction massive des énergies fossiles, la catastrophe fait irruption dans notre quotidien et nous peint un futur sombre. Le déraillement d’un train chargé de pétrole fait exploser un village entier. Le changement soudain du climat paralyse toute une région. Ce qu’on nomme catastrophe n’est que le fonctionnement normal d’une économie fondée sur l’accélération et la croissance.

Les énergies fossiles, censées nous libérer de la dépendance au soleil, nous ont rendu.es dépendant.es aux institutions et infrastructures qui les produisent. Au delà de l’alternative infernale, entre ceux désirant retenir ou accélérer la fin du monde, un parti de la vie se dessine en prenant sur lui de combattre les projets de l’économie de la mort et de réhabiter le monde.

Dépossédé.es, l’on voudrait nous voir vivre déconnecté.es des autres, chaque individu dans sa petite case personnelle, aveugle à la violence qu’exige cet ordre pour se maintenir en place.Défendre les territoires, c’est briser cette bulle. C’est réapprendre à vivre avec ce qui nous entoure et composer avec ce qui nous constitue. Briser le temps normal de l’économie, se retrouver.

Le blocage des projets de Junex en Gaspésie et le Camp ayant suivi sont de ces espaces qui nous permettent de nous rassembler et de nous organiser contre ce qui ravage le monde. Ils se lient aux territoires et y tissent de nouveaux sentiers.

Là est le premier point de contact possible. Les mouvements écologistes, en proposant quelque chose de nouveau pour les allochtones, ont rejoint des idées très anciennes pour les Autochtones. C’est en refusant de penser la terre comme une simple marchandise, de vouloir son exploitation pour le profit et en reconnaissant que c’est elle qui nous nourrit, que des possibles se sont ouverts. En défendant la terre contre le intérêts propres d’un État ou bien d’une entreprise, des ponts ont commencé à s’établir entre des mondes qui semblaient jusque-là irréconciliables.

Mais si le désastre qu’est l’économie du pétrole nous apparaît comme évident, le rapport à celui-ci se conçoit différemment du point de vue des peuples autochtones. Pour eux, cette catastrophe est une réalité se réactualisant depuis 500 ans. La destruction de l’environnement va de pair avec la dépossession qui la précède. Leur perspective nous éclaire sur le caractère colonial de l’histoire moderne. Elle nous permet de comprendre que le développement de l’économie n’a été possible que par la dépossession et l’exploitation. Que ce système fonctionne encore aujourd’hui sous cette même logique et que Junex en est l’ultime représentant.

Poser la question de la défense des territoires en «Amérique» implique donc inévitablement de penser le processus par lequel l’économie extractiviste et ses institutions ont pu y croître. Ce processus, c’est la colonisation, c’est-à-dire le pillage, le saccage et l’occupation des terres autochtones.

Du point de vue autochtone, défendre les territoires est donc inséparable de la lutte de décolonisation. Dans ce processus, les souverainetés ancestrales bafouées par 500 ans de conquêtes doivent être revalorisées et mises de l’avant. Pour les écologistes, cela implique d’assumer la production de mondes allochtones capables d’habiter sans déposséder. À travers une lutte commune contre ce qui nous menace et pour la survie des traditions nouvelles et anciennes, des mondes jusqu’ici incompatibles peuvent se rencontrer. Cette rencontre devra penser l’ordre colonial pour sa destruction. Par là, nous pouvons nous adresser des problèmes communs.

La construction des « Amériques » n’aura été qu’un long processus violent pour s’accaparer territoires et ressources. Les fourrures hier et le pétrole aujourd’hui. Le point de vue décolonial offre à penser cette tragédie. Pour interrompre l’Histoire, il faut bloquer ce qui la construit, c’est-à-dire l’infrastructure de l’économie extractiviste.

La force mobilisatrice qui pourrait émerger d’alliances concrètes entre perspectives écologiste et décoloniale, entre allochtones et Autochtones serait annonciatrice de luttes victorieuses. Cette possibilité de gagner contre ce monde et d’en ouvrir d’autres est entre nos mains. À nous de la saisir !

Comment faire?

« Avancer en questionnant »

La forme proposée, celle des comités, vise à favoriser l’autonomie et l’initiative locale. S’il est nécessaire de soutenir le Camp de la Rivière, nous croyons en l’importance de reterritorialiser les luttes. L’idée de croiser défense et décolonisation est de nous donner un sens commun sans fonctionner de manière programmatique. Chaque lieu, chaque réalité amène des situations différentes sans solution universelle. C’est pourquoi nous proposons le sentier de l’humilité : «avancer en questionnant». Il est nécéssaire de partir des conditions vécues et de construire à partir de là, d’agir directement tout en s’organisant sur le long terme. Pour ce faire, nous suggérons des pistes pour les mois à venir.

I – Enquêter sur les territoires

Il est tout d’abord nécessaire de faire enquête. Pratiquer l’enquête, c’est apprendre à désigner l’ennemi en le faisant apparaître concrètement, dans ses plans et ses politiques. Tout autant, c’est suivre à la trace ce qui déborde de cette logique et tente d’y mettre fin. Cette étape déjà en cours, consiste donc à repérer, à identifier, à comprendre, partout sur le territoire, les projets de l’économie extractiviste et leurs articulations avec le programme colonial. On retrouve cette articulation dans l’aménagement même du territoire et dans l’omniprésence des infrastructures d’extraction. L’espace y est fracturé d’inégalités et réunifié par tout un réseau de communication et de circulation. Il faut en saisir le fonctionnement, les méthodes et plus particulièrement, comprendre comment cette politique extractiviste mène au sous-développement et à la perte de souveraineté pour les habitant.es des régions périphériques. Dans un même geste, il nous faut se lier aux résistances et comprendre l’ennemi à partir de comment elles le désignent. Il s’agit de se lier aux personnes qui habitent le territoire et qui luttent pour le défendre. Cela implique d’apprendre à tenir à ce qu’elles aiment et à mépriser ce qui le menace, de partager la vie.

II- Construire l’autonomie

Les réseaux extractivistes de dépendance font circuler les ressources des périphéries vers le centre. Pour briser cette logique, nos réseaux doivent nous permettre de circuler et de se rejoindre dans l’action pour répondre aux appels lancés. Construire l’autonomie c’est d’abord viser à réunir les forces pour combattre ce qui saccage les territoires. Il s’agit d’insuffler une force nouvelle aux mouvements contestaires et de les réinventer à travers les traditions anciennes et nouvelles : ces formes de vie qui nous permettent de vivre à même le territoire nous apprennent nécessairement à lutter contre ce qui le menace. L’effort est donc multiple : bâtir un mouvement combatif dans l’écologisme, appuyer les formes traditionnelles de souveraineté autochtone et reprendre le pouvoir sur nos vies. Pour cela, il faut déjà rendre notre monde habitable, c’est-à-dire se re-donner les moyens matériels, les connaissances, l’imaginaire et le sens existentiel pour tenir dans la désertion et la confrontation.

III- Bloquer les flux

À celles et ceux qui vivent en ville et pour qui le monde semble impossible à ressaisir, le rôle revient de faire apparaître la confrontation en s’attaquant aux symboles, aux infrastructures, aux ennemis qui menacent les formes de vie auxquelles nous tenons. Il faut compromettre, en métropole comme ailleurs, la modernisation et le développement de l’économie capitaliste extractiviste jusqu’à les rendre intenables. La continuation de cette économie dépend de sa capacité (1) à extraire des ressources et (2) à les faire circuler. Nos considérations tactiques doivent découler de cette simple constatation. Notre mode d’organisation doit nous permettre de soutenir efficacement les luttes qui ont cours sur les territoires par-delà les frontières coloniales, d’aider à leur extension et d’acheminer des ressources qui permettent leur durée.

Nous proposons ces étapes en vue de voir se multiplier les blocages et actions sur le territoire au cours des prochains mois. Le succès des actions entreprises dépendra de notre capacité à bâtir des relations solides sur le long terme, des liens de confiance qui permettent la complicité, et des réciprocités qui nous lient. Le mouvement que nous nous proposons de développer implique une déconstruction profonde des rapports de pouvoirs présents entre nous, insufflés dans nos esprits par l’idéologie coloniale. Penser la décolonisation implique de se projeter dans une temporalité plus large qu’une campagne ou qu’un seul campement. Au final, nous désirons rendre inséparables le moment de la vie et celui de la lutte.

Approfondir les idées, développer la lutte

La formation d’un comité vise à réunir ceux et celles désirant articuler écologie et décolonisation dans la lutte pour la défense des territoires. Les comités permettent une plus large participation et une coordination des efforts. Ils peuvent à la fois soutenir le Camp de la Rivière et s’organiser sur leur propre territoire.

Pour construire les comités et se préparer à la reprise des hostilités avec les pétrolières, nous proposons quelques pistes d’activités et d’actions pour les prochains mois. Nous prévoyons organiser une fin de semaine de formation et une rencontre entre les comités dans les prochains mois. D’ici là, il s’agit de maintenir la tension, d’enquêter sur les projets en cours et de bâtir des liens solides.

Propositions concrètes

Organiser le soutien au Camp de la Rivière : Assurer une présence physique, fournir du matériel et de l’argent. Des personnes vivant au camp ont décidé d’y passer l’hiver. Il faut donc rester à l’affut des besoins qui seront exprimés dans les prochaines semaines relativement à ce défi.

Enquêter et construire la solidarité : Aller à la rencontre des personnes en lutte.Il est fondamental d’apprendre à connaître les luttes de défense des territoires et de se lier avec ceux et celles qui les mènent.

Organiser des actions autonomes : Les cibles et formes d’actions sont multiples, les adresses faciles à trouver du moment que les ennemis sont identifiés. L’organisation d’action est à la fois un moyen de se lier entre nous en incluant de nouvelles personnes et de faire monter le ton face aux projets de l’économie extractiviste.

Organiser des discussion autour de livres : Penser l’envers obscur de la modernité, Pour une histoire amérindienne de l’Amérique, Carbon democracy. Le pouvoir politique à l’ère du pétrole, Red Skins White Masks, Colonialité du Pouvoir et démocratie en Amerique Latine, 1492, l’occultation de l’autre,Wasáse indigenous pathways of action and freedom, Decolonization is not a metaphor

Mettre en place des activités de financement : Il faut financer la suite du campement, les luttes en cours et la défense des arrêté.es du blocage et de la semaine d’actions.

Organiser des projections : Kanehsatake, 270 ans de résistances, Les évènements de Restigouche, La Couronne cherche-t-elle à nous faire la guerre?, Pour la survie de nos enfants, Our nationhood-Kouchibouguac (Liste de films proposés disponible sur le site de l’ONF)

Produire du matériel d’agitation et d’information : Il est nécessaire de faire connaître les activités des comités à travers des affiches, des tracts et autres outils de diffusion.Ainsi que de sensibiliser la population aux questions écologiques et décoloniales.

Organiser des formations à l’action : Lorsque le temps vient de mettre en place des actions ou d’intervenir dans celles déjà en cours, il est fondamental de savoir le faire en minimisant le danger que nous courrons et maximiser celui que nous représentons : ABC d’une occupation, préparation d’équipes médicales, entraînement aux tactiques de rue et de survie en forêt, apprentissage du fonctionnement des technologies ennemies et de celles qui peuvent nous être utiles.

Participer à l’organisation de la tournée de conférences : Au courant du mois de novembre, il serait intéressant de circuler dans les régions qui ont signifié un appui au Camp de la Rivière. Nous proposons de mettre en place une tournée de conférence.

Adopter des positions d’appui en Assemblée générale

Pour organiser des discussions sur les événements du Camp de la Rivière avec des personnes ayant participé à la lutte : campdelariviere@gmail.com
Pour contribuer aux prochaines publications du journal et bâtir le réseau des comités : cddt@riseup.net

12 novembre, contre la haine ou juste le racisme?

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Nov 152017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 12 novembre 2017, une manif de près de 5000 personnes a marché à travers Montréal sous la bannière « grande manifestation contre la haine et le racisme ». Dans un contexte où l’extrême-droite a été capable d’accoter ou même de mobiliser plus que les anti-racistes à plusieurs reprises dans les derniers mois, cette manifestation aura été une bonne démonstration de force en plus d’être une étape importante au niveau tactique de la part des organisateurs. Clairement, la manifestation a été organisée selon un modèle de coalition de gauche, ce qui a résulté en l’utilisation de discours populistes questionnables dans leur appel à la mobilisation. Alors, certain.es d’entre nous nous sommes inquiété.es d’une dérive potentielle qui mènerait à décontextualiser et une déligitimiser le concept de « haine », ce qui aurait vraisemblablement pu se retourner contre les anarchistes et d’autres radicaux à l’avenir.

Certain.es d’entre nous avons participé à la manif par solidarité, tout en restant critiques. Ci-dessous, vous retrouverez le texte que nous avons distribué aux participant.es à la manifestation et aux passants.

(certain.es reconnaîtrons ici une section du texte Contre la Logique de Soumission par Wolfi Lanstreicher)

La haine

Beaucoup sont furieux.ses face aux dérives fascistes et autoritaires du contexte politique actuel. Il y a toutefois un souci pratique lié à la tension constante pour rester consistant.es avec ses valeurs et son éthique personnelles et ce, particulièrement dans des temps d’anxiété de masse. En ayant cela en tête, en tant qu’anarchistes, nous pouvons offrir une perspective critique sur le discours «contre la haine».

Puisque nous avons pris la décision de refuser de vivre tel que l’entend la société, de nous soumettre à l’existence qu’elle nous impose, nous sommes rentrés en conflit permanent avec l’ordre social. Ce conflit sera visible dans plein de situations différentes, réveillant les passions intenses de ceux qui ont une forte volonté. Exactement comme avec nos amours et nos amitiés que nous exigeons pleines et intenses, nous voulons entrer tout entier.e dans nos conflits également, et en particulier dans le conflit qui nous oppose à cette société pour sa destruction. Nous luttons donc avec toute la force nécessaire pour atteindre ce but. C’est sous cet angle que nous, les anarchistes, pourront le mieux comprendre la place de la haine.

L’ordre social actuel cherche à tout rationaliser. Pour lui, la passion est dangereuse et destructrice puisqu’une telle intensité de sentiment est, après tout, en opposition à la froide logique du pouvoir et du profit. Il n’y a pas de place dans cette société pour une raison passionnée ou la concentration raisonnable de la passion. Lorsque la valeur sociale la plus importante est le bon fonctionnement de la machine, alors la passion et la vie quotidienne ainsi que la raison humaine portent atteinte à la société. Il faut une rationalité froide construite sur une vision mécanique de la réalité pour soutenir ce genre de valeur.

C’est ainsi que les campagnes contre la « haine » conduites non seulement par tous les progressistes et réformistes, mais aussi par les institutions du pouvoir à la base des inégalités sociales (sans nous référer à «l’égalité des droits» qui n’est qu’une abstraction légale, mais plutôt aux différences concrètes concernant l’accès aux choses nécessaires pour qu’une personne puisse déterminer elle-même ses conditions de vie.) qui introduisent la bigoterie dans le tissu de cette société, font sens à plusieurs niveaux. En se concentrant sur les tentatives pour combattre la bigoterie dans les passions des individus, les structures de domination rendent aveugles plein de gens de bonne volonté à la bigoterie qui a été insérée dans les institutions de cette société, cette bigoterie qui est un aspect nécessaire à sa méthode d’exploitation. Ainsi, la méthode pour combattre la bigoterie suit un chemin double : essayer de changer les coeurs des individus racistes, sexistes et homophobes et promouvoir des lois contre les passions indésirables. En conséquence, la nécessité d’une révolution qui détruit l’ordre social construit sur la bigoterie institutionnelle et l’inégalité structurelle est oubliée, et l’Etat ainsi que les différentes institutions à travers lesquelles il exerce son pouvoir sont renforcées, leur permettant de supprimer « haine ». De plus, la bigoterie rationalisée est utile au bon fonctionnement de la machine sociale. Une passion individuelle trop intense, même lorsqu’elle est canalisée par la bigoterie, représente une menace au bon fonctionnement de l’ordre social. Cette passion est imprévisible et c’est un maillon faible dans la chaîne du contrôle. Elle doit donc être supprimée et ne doit s’exprimer qu’à l’intérieur des cadres qui ont été minutieusement mis en place par les dirigeants de cette société. Mais un aspect de l’accent qui est mis sur « haine » (une passion individuelle) plutôt que sur les inégalités institutionnelles qui servent si bien l’Etat est que cela permet à ceux au pouvoir (et les médias à leurs bottes) d’arriver au même niveau de haine irrationnelle et bigote que les suprémacistes blancs et que les tabasseurs d’homos avec la haine raisonnable que ressentent les exploités qui se sont révoltés vis-à-vis des maîtres de cette société et de leurs laquais. C’est ainsi que la suppression de la haine se fait dans l’intérêt du contrôle social, soutient les institutions du pouvoir et, in fine, soutient l’inégalité institutionnelle nécessaire au fonctionnement du pouvoir.

Ceux parmi nous qui souhaitent la destruction du pouvoir, la fin de l’exploitation et de la domination, ne peuvent pas succomber aux logiques rationalisantes des progressistes, qui ne sont là que pour servir les intérêts des dirigeants du présent. Etant donné que nous avons choisi de refuser l’exploitation et la domination, de nous saisir de nos vies dans la lutte contre la réalité misérable qui nous a été imposée, nous nous confrontons inévitablement à toutes sortes d’individus, d’institutions et de structures qui sont sur notre route et s’opposent activement à nous (l’Etat, le capital, les dirigeants de cet ordre et leurs loyaux chiens de garde, les différents systèmes et institutions de contrôle et d’exploitation). Tous ceux là sont nos ennemis et il est raisonnable de les haïr. Il s’agit de la haine de l’esclave pour son maître, ou plus précisément, de la haine de l’esclave qui s’est échappé.e pour les lois, la police, les « bons citoyens », les palais de justice et les institutions qui cherchent à le/la rattraper pour le/la rendre à son maître. Et comme pour les passions de nos amours et amitiés, nous devons également cultiver cette haine passionnée et nous l’approprier, son énergie dirigée toute entière vers le développement de nos projets de révolte et de destruction.

Puisque nous désirons être les créateurs de nos vies et de nos relations, que nous désirons vivre dans un monde où tout ce qui emprisonne nos désirs et étouffe nos rêves aurait disparu, une tâche immense nous attend : la destruction de l’ordre social actuel. La haine de l’ennemi (de la caste de dirigeant et de tous ceux qui la soutiennent) est une passion orageuse qui peut fournir l’énergie nécessaire à cette tâche que nous ferions bien d’embrasser. Les anarchistes insurrectionalistes voient la vie d’une certaine manière et envisagent un projet révolutionnaire de façon à concentrer cette énergie pour pouvoir viser avec intelligence et force. La logique de soumission requiert la suppression de toute les passions, et qu’elles soient transformées en consumérisme sentimental ou en idéologies rationalisées de bigoterie. L’intelligence de la révolte embrasse toutes les passions, voyant en elles non seulement de puissantes armes pour la bataille contre cet ordre, mais également les bases de l’émerveillement et de la joie d’une vie vécue pleinement.

Que vous vous identifiez à l’anarchisme ou pas, vous accrocher à cet impitoyable système politique à un moment où, aux yeux de la plupart des gens, sa légitimité décline sévèrement, c’est placer entièrement la balle dans le camp de réactionnaires comme Trump, La Meute et Storm Alliance, ou alternativement, de progressistes comme Trudeau, Zuckerberg et le NPD. Les nationalistes-blancs, aux politiques ouvertes et directes, et les progressistes libéraux ne sont que les deux côtés d’une même médaille, basée sur le progrès de la même civilisation occidentale. Ils tiennent le même discours autour de la loi, de l’ordre, de la civilité et des droits.

Alors que la droite prends les erreurs du mouvement anti-globalisation et les transforme en « rébellion » raciste contre le néolibéralisme, vers le nationalisme économique, il est de notre devoir de commencer à articuler notre propre rébellion contre cette société. Une rébellion qui se conçoive comme la lutte de la vie contre la mort, qui reconnaisse une rupture complète avec l’ordre présent comme seule solution réaliste à nos problèmes. Nous devons non seulement nous organiser pour nous défendre contre les racistes et répondre aux attaques des puissants contre les pauvres et les marginalisés, mais nous devons aussi nous organiser pour créer nos propres pouvoirs et ressources pour nous-mêmes, construire des relations qui ébrèchent la suprématie blanche et le patriarcat, et lancer des attaques contre les institutions de la société canadienne coloniale et suprémaciste blanche.

Pour une haine saine de la suprématie, du capitalisme, de l’autorité et de toutes les hiérarchies sociales!

Des anarchistes

 

Monument raciste et colonial à John A. Macdonald défiguré

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Nov 122017
 

Du Collectif de résistance antiraciste de Montréal (CRAM)

(Le Collectif de résistance antiraciste de Montréal (CRAM) a reçu le lien suivant, par une source anonyme, ce matin: https://vimeo.com/242431388 … Le lien a inclu le texte ci-dessous. Nous partageons cet info avec le publique, mais nous ne sommes pas responsable pour l’action.)

MONTRÉAL, Le 12 Novembre 2017 — À la veille d’une manifestation importante contre la haine et le racisme à Montréal, un groupe local et anonyme de militant.e.s anticoloniaux, antiracistes, et anticapitalistes ont réussi à vandaliser le monument historique au premier des premiers ministres du Canada, John A. Macdonald, situé au centre ville sur la Place du Canada.

Selon Art Public Montréal: « Parmi les monuments érigés à la mémoire de Macdonald, celui de Montréal est le plus imposant et le plus élaboré. » Le monument, construit en 1895, est maintenant recouvert de peinture rouge.

– Une vidéo de l’action est disponible ici (postée anonymement sur Vimeo):
https://vimeo.com/242431388

– Des photos du monument recouvert de peinture sont disponibles ici:
http://i64.tinypic.com/63ubfa.jpg
http://i68.tinypic.com/2jdffac.jpg

– Une photo du monument original est disponible ici:
https://tinyurl.com/yctxbyuk

Les individus responsables de cette action ne sont pas affiliés avec la manifestation antiraciste d’aujourd’hui (www.manif12novembre.com) mais ont décidé de cibler la statue de John A. Macdonald comme clair symbole du colonialisme, du racisme, et de la suprématie blanche.

L’action d’aujourd’hui est inspirée en partie des mouvements aux États-Unis qui visent à faire enlever les symboles publics de la suprématie blanche, tels que les statues de la confédération. Elle est aussi motivée par les revendications décoloniales, telles que le mouvement « Rhodes doit tomber » en Afrique du Sud. De plus, nous sommes directement inspiré.e.s par les revendications de militant.e.s anticolonialistes — à la fois autochtones et non-autochtones — contre John. A. Macdonald, en particulier à Kingston en Ontario, la ville natale de Macdonald. Nous notons également les efforts ailleurs dans l’état Canadien pour changer le nom des écoles nommées d’après Macdonald, incluant une résolution de la Fédération des enseignants d’école primaire d’Ontario qui dénoncent Macdonald comme « Architecte du génocide des peuples autochtones ». Le détournement du Monument Macdonald est aussi approprié dans le contexte du révisionisme de l’histoire Canadienne cette année durant les célébrations de « Canada 150 », et de plusieurs appels à l’action, tels que les graffitis « 375 + 150 = Bullshit » de cet été à Montréal.

Au milieu de toute cette activité anticoloniale et antiraciste ciblant les statues et autres symboles, nous avons décidé d’offrir une petite contribution de la part Montréal.

John A. Macdonald était un suprémaciste blanc. Il a contribué directement au génocide des peuples autochtones par la création du système brutal des écoles résidentielles, ainsi que par d’autres mesures visant à détruire les cultures et traditions indigènes. Il était raciste et hostile envers les groupes minoritaires non-blancs au Canada, appuyant ouvertement la préservation d’un Canada soit-disant « Aryen ». Il a passé des lois dans le but d’exclure les personnes d’origine chinoise. Il a été responsable de la pendaison du martyr Métis Louis Riel. La statue de Macdonald a sa place dans un musée, et non pas comme monument occupant l’espace public à Montréal.

Les vidéos, photos, et textes de cette action ont été partagés anonymement avec des antiracistes de la région de Montréal, afin de les distribuer le plus largement possible, et d’inspirer plus d’actions anticoloniales dans les rues locales.

Nous exprimons également notre support et notre solidarité la plus sincère envers les manifestants qui prennent les rues aujourd’hui en opposition à la haine et au racisme, ansi qu’envers la mobilisation antifasciste pour contronter les groupes racistes, Islamophobes, et antiimmigrants La Meute et Storm Alliance à la ville de Québec le 25 Septembre.

Ni patrie, ni état, ni Québec, ni Canada!
— Une poignée d’antiracistes anticoloniaux.

Anti-raciste, anti-police

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Nov 112017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 7 novembre dernier, aux petites heures du matin, nous avons fracassé la vitrine du magasin PSP Corp., un fabricant et distributeur d’équipements de police et de sécurité qui fournit les forces policières de la région de Montréal. Nous avons ensuite aspergé leur marchandise de peinture bleu à l’aide d’un extincteur. Cette action était à la fois anti-raciste, contre la police, et contre les entreprises de sécurité privé qui sont complices de l’infrastructure policière dans nos quartiers. La police et leurs assistants sont en première ligne du maintien violent de l’ordre social suprémaciste blanc et de l’autorité coloniale de l’état et du capitalisme. Suite à la montée de l’extrême droite au Québec, la police a défendu les racistes tout en leur permettant de répandre leur haine. L’extrême droite supporte et encourage le maintien et l’expansion de l’état policier et des mesures de surveillance qui visent systématiquement les gens racisé.e.s et de classe ouvière. De défoncer la fenêtre de PSP Corp. et de détruire leur marchandise est une façon de nuire à la surveillance et aux infrastructures policières dans nos quartiers.

Cette action a été faite dans le cadre de la grande manifestation contre le racisme et la haine du 12 novembre. Le racisme existe au quebec. Les technologies de sécurité et de surveillance et les industries qui en découlent appartiennent à un état et une société bâtis par l’exploitation, la suprématie blanche, le patriarcat, et le tout sur des terres volés.

Grande manifestation contre la haine et le racisme

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Nov 092017
 

De Manif 12 novembre

12 novembre, 14h00 à Montréal – Place Émilie-Gamelin

APPEL ET GROUPES SIGNATAIRES

Un climat toxique!

Depuis plusieurs années maintenant, nous assistons à la montée d’un discours raciste et haineux dans l’espace public québécois. La « charte des valeurs » du Parti québécois en 2013, l’élection de Donald Trump aux États-Unis et la montée des partis populistes et xénophobes en Europe ont galvanisé le développement d’une extrême-droite bien de chez nous. Celle-ci se dévoile au grand jour et multiplie les coups d’éclats et polémiques racistes. Loin de la refroidir, l’attentat à la mosquée de Québec semble avoir propulsé son discours haineux, de plus en plus banalisé, dans l’espace public. Les groupuscules xénophobes et racistes ont depuis multiplié les manifestations, organisé une campagne victorieuse contre un cimetière musulman à Saint-Apollinaire, diffusé un discours xénophobe à l’endroit des demandeuses et demandeurs d’asile Haïtien.ne.s, et ont même réussi à normaliser la peur et l’intolérance dans l’espace public et à légitimer leurs organisations pourtant fondées sur la haine. Les politicien.ne.s et chroniqueurs-poubelles ne sont pas en reste dans le développement de cette ambiance morose. Ils jouent par opportunisme au pyromane en alimentant les flammes de l’intolérance, tout en ignorant la violence grandissante de l’extrême-droite québécoise.

C’est assez! Reprenons l’initiative!

Au cours des derniers mois, plusieurs groupes ont commencé à s’organiser en réponse à ce climat qui s’aggrave rapidement. Des contre-manifestations ont été organisées à plusieurs reprises pour riposter aux rassemblements de l’extrême-droite. Des contre-discours ont été produits et diffusés afin de démasquer la haine et le racisme latents de ces organisations. Malheureusement, l’extrême-droite continue d’avoir le vent dans les voiles.

Malgré cela, nous savons que nous sommes des milliers de québécois.e.s inquiet.e.s et outré.e.s de cette situation. Le 12 novembre prochain, appelons toutes les personnes qui s’opposent au racisme, à la haine et à l’extrême-droite à descendre massivement dans les rues pour faire entendre notre indignation collective. Prenons la parole! Prenons la rue!

  • Opposons-nous au racisme, au colonialisme, au machisme, à la transphobie, à l’islamophobie et à toutes les formes de haine véhiculées par l’extrême-droite
  • Défendons une société sans frontières, solidaire et inclusive
  • Dénonçons le capitalisme et l’austérité qui sont eux — et non pas les immigrants ou les personnes racisées — à l’origine de la misère et de l’insécurité grandissante dans notre société
  • Appelons à descendre massivement dans la rue le 12 novembre à Montréal

GROUPES SIGNATAIRES (en date du 8 novembre)

À deux mains
Action terroriste socialement acceptable (ATSA)
Alternative Socialiste
Alternatives
Antre-Jeunes inc.
Apatrides anonymes
Association de développement des arts martiaux adaptés (ADAMA)
Association départementale des étudiants en philosophie de l’université de Montréal (ADÉPUM)
Association des étudiantes et des étudiants aux cycles supérieurs de l’éducation (ACSE) de l’Université de Montréal
Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM (ADEESE-UQAM)
Association des juristes progressistes (AJP)
Association des Musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec (AMAL-Québec)
Association du Baccalauréat en Études Internationales et Langues de Laval (ABEILL)
Association étudiante de Travail social de l’UQAM (AETS-UQAM)
Association étudiante des cycles supérieurs de science politique de l’UQAM (AECSSP)
Association Étudiante du Cégep de Sainte-Foy (Québec)
Association étudiante du secteur des sciences de l’UQAM (AESS-UQAM)
Association étudiantes du Cégep Saint-Laurent (AECSL)
Association facultaire étudiante de Science politique et droit (AFESPED)
Association facultaire étudiantes des sciences humaines de l’UQAM (AFESH-UQAM)
Association générale des étudiantes et étudiants du cégep de Lionel-Groulx (AGEECLG)
Association générale des étudiants et étudiantes prégradué(e)s en philosophie de l’université Laval (AGEEPP)
Association générale étudiante du cégep de Bois-de-Boulogne (AGEBdeB)
Association générale étudiante du cégep de Drummondville (AGECD)
Association Les Chemins du Soleil (Centre communautaire de loisir, Centre-Sud)
Association of McGill University Support Employees (AMUSE)
Association pour la défense des droits sociaux – Outaouais (ADDS)
Association pour la voix étudiante au Québec/Association for the Voice of Education in Quebec (AVEQ)
Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
Association Québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues (AQPSUD)
Black Lives Matter – Montreal
Bouffe contre le fascisme / Food Against Fascism (Montréal)
Café Coop Touski
Centre d’appui aux Philippines – Centre for Philippine Concerns (CAP-CPC)
Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF)
Centre de Santé Meraki
Centre des femmes d’ici et d’ailleurs (CFIA)
Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI)
Centre International de Documentation et d’Information Haïtienne, Caribéenne et Afro-canadienne (CIDIHCA)
Centre sur l’asie du sud (CERAS)
Cercle des Premières Nations de l’UQAM
Chinois Progressistes du Québec/Progressive Chinese of Québec (PCQ)
Cinema Politica Corcordia
Cinéma sous les étoiles
CKUT 90.3 FM
Climate Justice Montreal
Coalition BDS-Québec
Coalition Main rouge
Collectif des femmes sans statut de Montréal
Collectif Emma Goldman – Saguenay
Collectif Étudiant de Lutte pour des Lieux Urbains Libérés (CELLUL)
Collectif Hamamélis (Sherbrooke)
Collectif opposé à la brutalité policière (COBP)
Comité B.A.I.L.S. de Hochelaga-Maisonneuve
Comité d’action des personnes sans statut (CAPSS)
Comité d’action féministe contre les discriminations (CAFÉD) de l’Association étudiante des cycles supérieurs de science politique de l’Université de Montréal (AECSSPUM)
Comité d’Écologie et d’Actions Sociales (CÉAS) du Cégep de Victoriaville
Comité Libertad – Cégep du Vieux-Montréal
Comité logement du Plateau Mont-Royal
Comité logement Rosemont
Comité populaire Saint-Jean-Baptiste
Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)
Comité Québec con Ayotzinapa
Comité social centre-sud
Concordia Student Union (CSU)
Concordia Students in Solidarity for Palestinian Human Rights (SSPHR-Concordia)
Conseil central du Montréal métropoliticain de la CSN (CCMM-CSN)
Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC)
DIRA
Divest McGill
Étudiant-e-s Socialistes Université Laval
Étudiant-es socialistes de l’UQAM
Fédération des femmes du Québec (FFQ)
Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)
Femmes et féminismes en dialogue
Festival contre le racisme de Québec
Fine Arts Student Alliance (FASA)
Football Antiraciste – Montréal
Front Commun Montréal
Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
Front d’action socialiste
Funambules Médias
GAPPA
GARAM MASALA (Groupe d’Action Révolutionnaire sud-Asiatique de Montréal / Montreal Alliance of South Asian Leftists and Allies)
Gerald and Maas
International Women’s Alliance
IWW Québec
Jeune garde
Justice pour les Victimes de Bavures Policières / Justice for Victims of Police Killings Coalition
l’Association Étudiante d’Anthropologie de l’Université de Montréal (AEAUM)
La flèche rouge
La Fondation Canado-Palestinienne du Québec
La librairie l’Euguélionne
La ligue internationale de lutte des peuples – International League of Peoples’ Struggle (LILP-ILPS)
La Marie debout!
La Riposte socialiste / Fightback
Le Collectif de résistance antiraciste de Montréal (CRAM)
le collectif les mécaniciennes
Le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)
Librairie L’Insoumise
Mandragore, bibliothèque queer
McGill Black Students’ Network
McGill Students in Solidarity for Palestinian Human Rights (SSPHR-Mcgill)
McGill’s Social Worker’s Student Association (SWSA)
Montréal Antifasciste
Montreal Sisterhood
Montréal-Nord Républik
Mouvement Action-Chômage de Montréal
Mouvement Contre le Discours de Haine – Québec
Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière (MÉPAL)
Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)
Mouvement Étudiant Révolutionnaire / Revolutionary Student Movement (MER-RSM)
Mouvement québécois pour la paix
Ni Québec, ni Canada : projet anticolonial
Outrage au tribunal: Clinique juridique par et pour les militantes et militants
P!NK BLOC Montréal
Palestiniens et juifs unis (PAJU)
PINAY (Filipino Women’s Organization in Quebec)
POPIR-Comité Logement
Projet accompagnement Québec-Guatemala
Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC)
Psychoéducation Sans Frontières
Qouleur
QPIRG Concordia / GRIP Concordia
Québec inclusif
Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12)
Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ)
Regroupement des étudiantes et étudiants en Sociologie de l’Université Laval (RESUL)
Regroupement des Organismes Communautaires des Laurentides (ROCL)
Rencontre interculturelle des familles de l’Estrie (RIFE)
Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux (RAFSSS)
Réseau des lesbiennes du Québec; femmes de la diversité sexuelle
Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
Secours Rouge Canada
Semaine d’actions contre le racisme (SACR)
Société Générale des Étudiantes et Étudiants du Collège de Maisonneuve (SOGEECOM)
Solidarité pour les droits humains des Palestiniennes et Palestiniens – Université de Montréal (SDHPP-UdeM)
Solidarité pour les droits humains des Palestiniennes et Palestiniens – UQAM (SDHPP-UQAM)
Solidarité sans frontières – Sherbrooke
Solidarité sans frontières / Solidarity Across Borders
SoPhiA Concordia – Students of Philosophy Association
South Asian Women’s Community Centre / Centre communautaire des femmes sud-asiatiques
Stella, l’amie de Maimie
Students’ Society of McGill University (SSMU)
Syndicat des étudiant.e.s salarié.e.s de l’Université de Montréal (SESUM)
Syndicat des étudiants et étudiantes employé.e.s de l’UQAM (SÉTUE-UQAM)
Syndicat du soutien à l’enseignement à McGill (AGSEM)
Syndicat étudiant du cégep de Marie-Victorin (SECMV)
Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses de Montréal (SITT-IWW Montreal)
Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)
Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB)
Table régionale des centres de femmes Montréal métropolitain-Laval
Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire de Montréal (TROVEP)
Tadamon! Montréal
The Leap
The March 8 Committee of Women of Diverse Origins / Le Comité 8 mars des femmes de diverses origines
The New School at Dawson College
The School of Community and Public Affairs Students’ Association (SCPASA)
Unceeded voices – Decolonizing street art
Union des Africains du Québec et Amis Solidaires de l’Afrique (UAQASA)
Union for gender empowerment (UGE)
Voix juives indépendantes VJI / IJV

Il faut bien commencer quelque part

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Nov 092017
 

De Liaisons

À lire aussi : Expériences de l’émeute du 20 août

Dans les derniers jours, semaines et mois, de nouvelles affiches et autres tags ont fait leurs apparitions sur le territoire de la ville de Québec, des signes visibles de gens qui on fait le pari de se lier au monde en laissant leurs marques sur les murs de la ville.

Que l’on connaisse leur identité ne nous fait aucune importance. Liaisons est le masque par lequel illes deviennent anonymes au pouvoir et ouverts sur le monde ; la partie visible, réflexive et informative de l’iceberg. Ce qui nous importe vraiment ce sont les liaisons qui se crées dans les failles du pouvoir et les actions pour les élargir.

C’est pourquoi nous faisons un appel

Nous faisons un appel simple : multiplions notre présence partout sur le territoire. Partout, décuplons les failles. Il n’y a pas, à ce titre, de limite à notre imagination praxéologique. Et pourquoi ne pas commencer par les murs ? Lançons un concours de poésie murale dans la ville de soi-disant Québec! Les photographies reçues par courriel seront publiées directement sur le site web de Liaisons (liaisons.resist.ca).

Profitons de cette occasion pour reprendre l’habitude et l’expérience d’agir ensemble, à la lueur de la lune. Faisons briller la nuit de mille feux!

Mais attention aux flics! Il faut agir vite, surveiller les alentours, contrôler tous les « citoyen.ne.s » qui souhaiterait jouer les héros de la propriété privés [bien que cela arrive assez rarement]. Nous ne sommes jamais trop prévoyant.e.s ou prudent.e.s. Si vous voulez un conseil ou deux, de par notre expérience :

  • Les taxis sont les pires snitchs, il faut les éviter comme on évite la police.
  • Si vous prenez-vous même les photos de vos oeuvres, utilisez des outils comme exiftool, qui vont permettre de supprimer des données comme la localisation de l’appareil et son modèle.
  • Parfois, si nous sommes attendus la nuit, le meilleur moment est peut-être tôt le matin, ou même, avec les bons équipements (stencil et sac pour le cacher), ou tout dépendant de l’endroit, en plein jour.

Allons-y!

Liaisons I

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Nov 082017
 

De Liaisons

Avouons-le, à Québec, la gauche radicale, particulièrement la gauche antiautoritaire, est moribonde.

Ce n’est pas qu’elle n’a vu ses instants de gloire : Le sommet des Amériques, les squats, même les grèves étudiantes de 2005 et 2012. Le pouvoir était tenu en respect et lorsqu’ils ne devaient pas remplacer leurs dents, les fachos se terraient la queue entre les jambes.

Que reste-t-il maintenant?

Il y a les trots d’Alternative socialiste qui jouent aux rads d’un côté, mais qui de l’autre encouragent à voter QS. Ils n’ont pas abandonné l’idée du parti de masse, les pauvres. Parlant d’indécrottables marxistes, où sont passé-e-s les Maoïstes ? Ils étaient partout il y a quelques années seulement.

Maintenant, ils sortent leurs bannières des boules à mites pour faire semblant d’exister au folklorique défiler du 1er mai. Pour en finir, le PCQ a choisi, comme pour saboter toute forme de sympathie qui pouvait leur rester, d’appuyer le PQ de PKP. Bon débarras.

Anarchistes, ne rigolez pas trop vite. Le bon vieux temps est révolu et la première étape pour aller de l’avant, c’est de se l’avouer. Les wobs sont peut-être l’organisation la plus importante en termes de membership, lorsqu’ils ne se concentrent pas uniquement sur les conditions de travail immédiates, ils sont à la remorque des initiatives venant du communautaire, ou ironiquement, des syndicats collabos. De son côté, Subvercité avait la prétention, lorsque feu l’UCL a disparu, de fédérer les anticap. De déception en déception, elle regroupe maintenant les vieux nostalgiques qui tentent bien encore de faire quelques trucs, du bout des bras.

Pour le reste, la Page Noire agonise, l’AgitéE a fermé par manque d’implication et il y a longtemps qu’il n’y a plus d’antifa pour défendre les rues de nos quartiers. Nous avons même l’impression que nous sommes rendu au point où les tags ACAB disparaissent silencieusement des murs de Québec, effacés par le temps. Il y a bien encore quelques initiatives: un festival ici, les éternelles mêmes conférences là. Mais la lutte au pouvoir ne peut pas s’étrangler à ce stade. Nous perdons l’initiative au profil de la police et des fachos. Il y avait bien longtemps que nous avons vu les flics reculer à Québec et il est grand temps que ça change.

Les fachos ont compris quelque chose.

Ils ont compris que la société s’effondre. Et cela, monsieur-madame-tout-le-monde en ont déjà plus que la conviction profonde, ils en font l’expérience quotidienne, noyé-e-s dans la vacuité du spectacle que nous offre cette auto-proclamée « société ». Cette affirmation est tellement évidente, elle en est presque devenue ridicule. Toutes les merdes politiciennes font croire, à la télé – et maintenant sur votre blogue préféré -, qu’ils ont quelque chose de différent, qu’ils souhaitent le changement. En cela, ils sont tous pareils. Lepen est arrivée au deuxième tour avec la promesse de tout casser. Trump, dans la sophistication qu’on lui connaît, a été bien plus génial. Il n’a même pas fait l’effort de camoufler ses mensonges, bien au contraire. La seule promesse qu’il a pu faire est la promesse de sa transgression. Il a exposé sa bouffonnerie.

« Ils vont payer pour le mur ». Meh. Il a exposé les simulacres de tous les crosseurs et pour ça, il a été plus sincère que n’importe quels autres. Voilà le succès et le danger des protomilices fachos qui gagnent en popularité partout en occident comme à Québec. Ils se donnent un air bien rebelle. Ils critiquent les « médias traditionnels »… en étant appuyées par tout un armé de chroniqueurs professionnels publiés à tous les jours dans les journaux les plus lus. Mais que cela ne tienne : ils ont l’allure marginale et voilà pourquoi ils gagnent en popularité. Pourquoi pas prendre un selfie avec un gun? Ou gueuler à qui veut l’entendre, sur toutes les tribunes possibles, sa haine de l’Autre, maintenant décomplexée? Mais le danger tient en cela qu’ils veulent sauver de cette société. Là où nous sommes déterminé-e-s à la détruire, ils veulent en tirer une chimère – la nation, la patrie, la race, la tradition ou la civilisation occidentale –, y prendre une ombre pour la réaliser en acte. Il ne peut en sortir que des monstres.

Et pourtant, dans la grande majorité de la gauche et même à ses extrêmes, ils s’en trouvent encore, et des nombreux, pour souhaiter rejoindre « les masses », « la majorité » ou « le peuple ». Il faut, à tout prix – il en va du devenir de la lutte historique contemporaine contre le néo-fascisme – mettre fin à cette lubie. Il n’y a plus, dans ce « peuple »-là, que des écrans et des ombres. C’est pour cela que la stratégie d’Atalante est basée sur les photos publiées sur la fachosphère et que La Meutes revendique comme membership un groupe Facebook.

Nous devons en prendre acte parce que nous en sommes atteint-e-s, et gravement.

Le peuple qui reste, notre sujet révolutionnaire, c’est celui des affectes et maintenant nous pouvons l’affirmer : ça l’a toujours été. C’est à eux que nous devons appeler, pas à « la masse ». Nous devons apprendre que « tout va mal » est une expérience universelle, la seule seulement. Nous ne devons pas nous censurer, nous retenir. Nous ne devons pas jouer le jeu risible d’un GND. Nous ne devons pas faire semblant que l’on croit encore au projet de la modernité. Plus personne n’y croit de toute façon ; au pire, justement, on fait semblant. Le danger avec les fafs est qu’ils appellent à l’affect qui se répand dans l’expérience de la solitude et de l’écran tout en préservant l’écran et la solitude. Leur écran, c’est un miroir qui leur renvoie leur image, tous pareils. Entre leur projet et les algorithmes Facebook qui nous renvoient ce que l’on veut voir, il n’y pas de différence. Si nous devons revendiquer quelque chose dans ce chao c’est: « Le monde se meurt, qu’il crève! Il était temps. »

Il reste encore à l’assumer.

Les fachos les plus dangereux, devons-nous le rappeler, sont à trouver du côté de la police. Dans le meilleur des scénarios, les boneheads ne font que remplir le rôle de boucs émissaires, une raison pour que PQ et consorts ressortent leur charte sous prétexte qu’ils veulent couper l’herbe sous le pied aux « vrais racistes ». Bref, il faut reconnaître son ennemie. Et ce n’est pas les rasés qui ont arrêté des centaines d’ami-e-s depuis 2012, au point où beaucoup d’entre nous avons développé-e-s des PTSD. Ce ne sont pas des vieux mêlés exhibant fièrement des chandails de loups qui ont empêché à maintes reprises des manifestations de prendre la rue ou qui harcellent et humilient quotidiennement les marginaux du centre-ville. Il n’avait pas non plus de runes louches sur les uniformes de ceux qui, armés de béliers, ont délogé les squatteurs aux maisons militaires de Sainte-Foy.

Depuis trop longtemps, la police agit impunément à Québec.

Il est grand temps que quelqu’un – ou plutôt quelques-un-e-s – réponde à leur agression.

Tout le reste de nos luttes y est en jeu. En ce moment, les policiers savent bien que nous allons « coopérer » et qu’il n’y aura pas de représailles à leur répression. Une petite journée au boulot qu’ils se disent. Voilà bien le problème : nous aussi. Il en va de même pour l’attitude de tous et toutes envers les actions : nous sommes blasé-e-s. Nous anticipons les actions – les nôtres – autant que l’action de la police au point où tout nous glisse dessus imperceptiblement. Devant notre cellulaire, nous attendons que quelqu’un fasse « un event » pour le liker et peut-être y « faire un tour ».

Nous entendons déjà les cris : « Anarcho-anar! Radical! Il ne suffit pas que de casser du flics! ». Évidemment, il y a un temps et une tactique bien pesée pour tous les types d’action. L’enjeu n’est pas là. Le point est que tous les ami-e-s sont à ce point lassé-e-s qu’iles se laissent porter, même dans la praxis, et qu’en conséquence, nous avons perdu l’initiative face à la police. Même les rassemblements familiaux en paient le prix. Pourtant, il ne suffit que de quelques frappes bien placées et hop! les flics y pensent à deux fois avant de rentrer dans le tas.

Ensuite, le problème n’est pas plus numérique. Il y a ce mythe qu’à Québec ne nous sommes jamais assez nombreux pour faire quoi que ce soit. Il manque la « masse critique » dit-on. Sauf qu’il y a plusieurs façons de s’attaquer au pouvoir. Considérons ceci : il y a un nombre fini de flics et un nombre infini de cibles : des caméras, des voitures de luxe, des murs blancs, des vitres de banque, des condos en construction… d’autres flics. Nous n’avons pas besoin d’être nombreus-e-s si nous sommes couvert-e-s par l’obscurité de la nuit, un masque sur notre précieux anonymat et résolu-e-s à en découdre ensemble.

Nous voilà arrivé au noeud du problème.

Au fil des ans, lentement, nous nous sommes perdu-e-s. Nous utilisions des outils de communications, mais voilà que, petit à petit, ils se sont retourner contre nous. Ils se sont à leur tour servie de nous, jusqu’à remodeler notre subjectivité. Nous nous sommes perdu-e-s de vue et de voix. Nous ne sommes plus présent-e-s les un-e-s pour les autres. Bref, nous ne sommes plus nous. C’est là la source de notre faiblesse. Pour y remédier, il n’y a pas de solutions miracles. Nous devons créer les lieux et les occasions pour nous retrouver pour discuter, pour partager, voir pour s’amuser… voir même pour s’aimer… Heureusement, certains de ces endroits existent encore : les librairies amies (nous les connaissons), les locaux étudiants, les centres communautaires… Nous ne devons pas lésiner, nous devons les multiplier. Arrêtons un instant de se fendre la tête avec l’organisation. Mieux : foutons dehors les AGs et les « réunions larges ». Nous n’avons pas besoin de « plus d’organisation ». Si tout ce qui unit une ligne contre l’antiémeute c’est une carte de membre, nous n’irons pas bien loin. Au mieux, l’organisation est un prétexte à la rencontre.Ce que nous avons besoin c’est plus d’action ensemble. Si nous avons envie de faire un cercle de lecture, pourquoi ne pas le faire? Si nous apprécions le cinéma : un club de film anarchiste. Si nous aimons la course, est-ce que l’on pourrait courir ensemble? En plus, c’est pratique pour la prochaine émeute. Mais justement, le danger c’est que ces activités deviennent des loisirs ; que ces activités se ferment sur elles-mêmes, que les mêmes vieux visages parlent des mêmes vieux trucs. Or, il ne devrait en être rien de tel. Ces activités peuvent être ouvertes ou fermées, mais nous devons faire les liens entre elles. C’est pour cela qu’elles doivent être nombreuses et que nous devons arrêter d’hésiter. Bref, il faut construire le tissu social de la commune. Les fascistes disent : « Exister c’est combattre ce qui me nie », ils n’ont pas complètement tort. Mais le monde qu’ils habitent s’est cristallisé sur lui-même, a périclité, exactement parce qu’il ne s’est pas ouvert sur l’extérieur. Alors que justement, « le cœur de la commune est précisément ce qui lui échappe, ce qui la traverse sans qu’elle ne puisse jamais se l’approprier. »

Be careful with each other to be dangerous together comme on dit en anglais.

Après, ces actions peuvent être bien faites. Elles peuvent disposer d’une intelligence. Ou elles peuvent être stupides, manquer la cible ou accuser une défaite. Il n’y a jamais de solution définitive à ces problèmes. Toutes celles et ceux qui prétendre avoir la méthode parfaite sont des bureaucrates, des gestionnaires de communauté. Nous préférons le fardeau d’accepter et d’apprendre de nos erreurs plutôt que la facilité de se soumettre à des procédures.

Analyser la situation.
Appeler les copines et les copains.
Agir rapidement.
Apprendre puis recommencer.

C’est comme cela que nous pouvons bouger rapidement lorsque les rasés se rassemblent en ville. C’est comme cela que nous résistons efficacement contre la police. Ultimement, c’est comme cela que, dans les failles du monde, nous construisons le nôtre résolu-e-s à en détruire l’ancien.

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Action en direct – La répréssion du mouvement syndical

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Nov 022017
 

De Action en direct


Émission du 28 octobre 2017

Dans cette émission nous explorons la difféerentes facettes de la répréssion subit par le mouvement syndical. Au programme :

– entrevue avec le camarade historien Mathieu Houle-Courcelles sur l’histoire de cette répréssion au Canada

– entrevue avec deux personnes syndiquées et employées du Vieux-Port

– et le pétage de coche d’Éric sur la loi et l’ordre

Bonne écoute !